PAST Vivienne et Alec avaient de grands projets pour leur fille, pour leur famille. C'était un couple ordinaire au quotidien qui se répétait sans que cela ne le dérange plus que ça. Métro, boulot, dodo. Tous les jours avec quelques exceptions ça et là : et s'ils ne faisaient pas partie des têtes pensantes de leur pays, ils n'en étaient pas moins passionnés par l'astronomie. Leur intérêt s'arrêtait aux pages internets qu'ils avaient lu, aux documentaires vus et aux étoiles observées à l'aide de leur vieux télescope. L'espace était à la fois à portée de bras et complètement chimérique. Ils plaqueront tout sur Terre pour s'embarquer dans la folle aventure des cieux, tout en sachant la chose complexe et dangereuse. Eux, les petits terriens sans ambition avaient été transportés par la venue au monde de leur enfant qu'ils ne voyaient pas finir comme eux à vivre et mourir sur un caillou au milieu d'un univers que d'autres arpentaient. Lisbeth ne se souvient pas bien d'eux : il y a quelques silhouettes ça et là dans ses souvenirs, des visages dont il manque les traits. Jamais de voix, jamais de voix. Quelques sensations comme celle d'une main dans ses cheveux ou de la mer qui lui chatouille les pieds, et de l'étendue d'eau interminable. Mais elle ne se souvient pas de leurs prénoms non plus. Ils sont morts en embarquant dans le vaisseau qui devait les emmener vers Byblos, la destination qu'ils avaient choisi. La petite balancée de bras en bras pour lui permettre d'entrer dans la navette à tout prix malgré les parents tombés à quelques mètres. Quand on lui demanda comment ses parents s'appelaient, elle ne parvint qu'à dire papa et maman, leurs identités à jamais perdues dans le traumatisme qu'avait été l'embarquement. Lisbeth n'a pas beaucoup de souvenirs non plus de ce moment : elle en garde cependant une peur bleue du noir et des bruits assourdissants.

BYBLOS Malgré des parents arrachés et des débuts difficiles, Lisbeth n'a pour autant pas eu une enfance marquée par la perte de ses géniteurs. Bien sûr, les premiers mois furent compliqués mais elle trouva vite refuge dans les bras d'un couple qui ne pouvait pas avoir d'enfants. Sonia et Daniel Knowles décidèrent d'adopter l'enfant quelques temps après son arrivée sur Byblos. Le couple afro-américain avait pensé pouvoir relancer leur vie de couple dans les étoiles, celle-ci ayant battue de l'aile après la découverte de leur stérilité. Mais Lisbeth fut réellement le commencement du reste de leur vie : la petite s'accrocha à eux dès le début, à la recherche de l'attention et de la chaleur qu'elle avait perdu avec ses parents. C'était écrit quelque part. Lise fut adoptée par la suite, prenant leur nom et venant vivre avec eux. Contre toute attente, elle ne les appela pas par leurs prénoms mais par papa et maman tandis qu'ils prenaient progressivement le dessus sur les souvenirs de ses vrais géniteurs dont elle ne commença à se questionner que vers ses dix ans. Les réponses furent brèves, car presque inexistantes : ils étaient morts en embarquant, sans qu'on ne puisse retrouver leurs noms elle-même ayant oublié leurs prénoms. Quelque part Lisbeth s'en veut terriblement (c'est un peu de sa faute si ses parents sont morts, sont tombés ensuite dans l'oubli) et si elle aimerait trouver comment se racheter elle n'y parvient pas. Sur Byblos, elle ne manqua de rien et grandie plus ou moins comme tous les enfants de la colonie.

BREATHING Quand elle est arrivée sur la colonie, elle est passée comme tous les nouveaux venus par l'infirmerie pour un check up complet avant de pouvoir se mêler aux autres. On lui a découvert sur place une malformation plus ou moins bénigne des poumons : en conséquence elle souffre d'une insuffisance respiratoire. Ses parents en ont été autant dévastés que totalement angoissés. Leur enfant, n'était pas comme les autres. Une chose qu'on ne cessera de lui répéter toute son enfance et son adolescence et contre lequel elle mettra un point d'honneur à se battre. Choyée et surprotégée par ses parents, Lisbeth sortait peu et ses amis se comptaient sur les doigts d'une seule main jusqu'à même l'université. Impossible pour elle de quitter le cocon familial sans que ses parents ne craignent pour sa santé qu'elle gérait simplement avec un inhalateur toujours dans son sac à main. Mais ça n'était pas suffisant (ne le serait jamais pour Sonia et Daniel) et dans leur surprotection ils modelèrent malgré eux leur fille. Aujourd'hui si Lisbeth est aussi naïve et inconsciente c'est parce qu'elle a toujours été habituée à ce qu'on s'inquiète à sa place de la conséquence de ses actes et sans ses parents pour la cadrer, elle se jette dans la vie avec tout l'énergie qu'ils ont toujours bridé. Elle a le syndrome de maître du monde, a l'impression que rien ne peut lui arriver : car rien ne lui est jamais arrivé sur Byblos. Cependant, la vie n'est pas comme ça et Lisbeth l'apprendre bien tôt ou tard.

STUDYING Dans ses études, sans exceller Lisbeth s'en est toujours bien sortie. Trop curieuse, elle voulait être partout à la fois et son attention passait d'une chose à une autre sans cesse ce qui lui valut souvent des recadrages de la part de ses professeurs. Ses notes n'en pâtir pour autant pas car perfectionniste, Lise ne se voyait pas autre part que dans le top trois des étudiants de sa classe. C'était une élève passionnée, dynamique mais clairement peu attentive. Un problème qui la suit encore aujourd'hui, son manque d'attention la rendant insouciante et nourrissant malgré elle un soucis avec l'autorité.

FIRST JOB Dans ses études supérieures, Lisbeth hésite : elle a toujours été attirée par les étoiles d'un côté. Quelque chose qu'elle partage sans savoir avec ses géniteurs. Mais les études sont longues, difficiles, et les débouchées sur Byblos... pas vraiment attrayantes. À la place, elle se dirige là où la facilité se trouve, elle qui a toujours eu un don pour l'écriture et la littérature. Lise se plonge donc dans le journalisme corps et âmes sans jamais oublier son amour des étoiles qu'elle espère un jour voir de plus près que sur la surface de Byblos. Après ses études, elle est engagée dans un petit journal local quelques mois à peine avant que, surprise, la flotte ne fasse son apparition dans sa vie.

CONTACT Quand la première délégation arrive, elle fait des pieds et des mains pour être envoyée à leur rencontre via le journal local qui l'a engagée et par chance elle y parvient. La personne qui devait accueillir les stellariens tombe malade quelques jours avant et Lisbeth a la chance de se glisser parmi les autres journalistes de Byblos. Elle passera les jours suivant au contact des stellariens et boira leurs paroles des étoiles plein les yeux : ils vivaient littéralement dans l'espace et non pas coincés sur un caillou au milieu de celui-ci. Un rêve qu'elle ne pensait pas réalisable et après des dizaines de disputes avec ses parents, ils finissent par craquer et l'autoriser à quitter Byblos. Après ses vrais parents, c'est à son tour de rêver de grandeur. D'espace.

SPACE Après des adieux plein de larmes (autant versées par elle que par ses parents), Lisbeth quitte Byblos et réalise un rêve. Direction la flotte avec d'autres bybliens sans trop savoir à quoi s'attendre. Elle imagine le meilleur sans se douter du pire, rassurée par la promesse de ses parents de la rejoindre d'ici quelques temps. Ils veulent réfléchir, eux aussi, et Lisbeth est certaine qu'ils finiront par craquer comme elle. Trop parents-poules pour la laisser seule dériver entre les étoiles.

NEW LIFE Quand elle arrive, sans surprise elle doit passer toute une batterie de tests avant de pouvoir rejoindre les stellariens et ce qui s'annonce comme étant sa nouvelle vie. On pointe du doigt sa malformation, on lui donne un inhalateur plus efficace, des rendez-vous mensuels aussi sur le Regina Mercy avant de l'envoyer dans une cabine qu'elle partagera avec deux autres bybliens. Sa chambre est minuscule, presque un placard avec son lit une place et son bureau tout petit. Son salon sert plus d'entrée qu'autre chose, et sa salle de bain se résume à un toilette, un évier et une douche : mais elle s'en fiche. Elle est heureuse, plus que jamais. Ce qui l'étonne le plus est l'absence de cuisine et l'obligation du self, mais elle finit par s'y faire tout comme à l'apesanteur même si elle assiste à reculons aux séances de sport.

STELLARIAN TRIBUNE Grâce à ses études, et sa maigre expérience sur Byblos, elle trouve un petit poste de journaliste pour le Stellarian Tribune et si au début, elle est enchantée d'avoie été engagée dans le journal officiel de la flotte... elle retombe vite sur terre quand on lui donne ses premiers sujets. Des articles sans enjeux, sans responsabilités, sans saveur. De quoi simplement occuper les stellariens pendant leurs trajets en navettes. Lisbeth enrage, frustrée qu'on ne la voit pas pour ce qu'elle est : talentueuse, à ses yeux. Alors si elle accepte les sujets qu'on lui donne, elle en propose d'autres systématiquement refusés par ses pairs car elle est trop jeune, pas assez expérimentée, trop nouvelle sur la flotte. De côté, elle monte un dossier en secret. Elle enquête doucement sur les évènements récents dans le but d'écrire un dossier et de le livrer terminé à son boss afin qu'il revoit son jugement sur elle. Bien sûr, elle n'a aucune idée dans quoi elle s'embarque et n'y parviendra surement pas mais Lisbeth n'abandonne pas. Trop têtue. Trop déterminée. Aveuglée par un ego gonflé par ses parents et un besoin primaire de faire bien et de surprendre.

BONUS Elle a peur du noir et des bruits sourds - elle déteste qu'on la prenne de haut - elle s'est prise de passion pour le Taik qu'elle regarde seulement (le sport, c'est pas pour elle) - elle est très active sur starchat qu'elle adore - elle se documente beaucoup sur la flotte et l'actualité, mais elle joue de son statut de nouvelle arrivée byblienne pour se tirer de mauvaises postures, surtout avec la milice lorsque son enquête la mène dans des endroits où elle ne devrait pas se trouver - elle aime particulièrement l'hélios - elle tient très bien l'alcool - mais elle n'aime pas danser, ça la fatigue très (trop) vite - elle dort avec son terminal allumé pour garder une lumière dans sa chambre - elle pense à ses parents tous les jours et écrit des notes dans son terminal pour leur envoyer lorsque c'est possible - elle a toujours froid, habituée aux températures extrêmes de Byblos et pas à celles de la flotte - sa couleur préférée est le jaune - elle boit beaucoup de café - elle aime travailler en dehors des bureaux du stellarian tribune - elle est nulle aux fléchettes mais continue d'y jouer quand même - elle adore lire sur sa tablette - elle est obligée de faire du sport avec un masque à oxygène et fait donc ses séances de sport obligatoires sous la surveillance de médecins sur le Regina Mercy - elle a le teint légèrement hâlé, plus en tout cas que la majorité des stellariens.