LIEU DE NAISSANCE : [ Keller ]  , pas l’exoplanet, le fourbi pirate incroyable. Tu y as grandi, tu y es né, ça t’as forgé. Tu t’es dégouté.
FAMILLE : Père décédé, un contrebandier, un pirate, un arnaqueur, un filou. Un homme qui a vu dans l’espace un  lieu où gagner sa vie, où voler, piller, monter des combines. Dans l’espace, il n’y a pas de loi, il disait. Une légende, un salaud. Pas un type au grand cœur, un type en cuir et qui utilisait trop les blasters et les couteaux lasers. Un homme qui avait des dettes et qui avait des crimes, qui aurait du voir la potence dans un autre monde. Qui pourtant avait des amis. Un homme qui est mort, explosé en plein vol, justice rendue en voulant échapper aux forces de l’ordre. Toi t’avais dix ans.
Mère Le bad boy jamais là l’avait séduite, ravie. Une artiste ratée, qui rêvait de spectacles et de foules, convertie en danseuse de cabaret sur Keller. Elle était belle, tu t’en souviens, tu te souviens de sa tristesse quand tu revenais après t’être battu. Autrefois, elle était prof, sur Mars. Puis, elle avait vu l’homme aux saillies de cale, et aux baisers volés, et il lui avait dit sur Keller, tu peux être ce que tu veux, mienne, une déesse. Une moins que rien. Tu lui as fait du mal, tu l’as ignoré, oubliée, tu as suivi les traces de ton père, aujourd’hui tu essaies d’apaiser ses vieux jours.
Enfant Tu ne sais même pas si c’est un garçon ou une fille. Tu ne sais pas si tu le sauras un jour. Tu l’as perdu, et sur l’instant tu ne l’as pas regretté. Maintenant, tu le vois dans chaque jeune sur la flotte, tu voudrais tous les sauver.  Tu l’as perdu parce que tu ne savais pas aimer sa mère. Tu l’aimais, tu en étais persuadé. Mais à l’époque, cela voulait dire te conduire en pirate devant son trésor. Tendre, protecteur, prêt à tuer pour elle. Possessif, rude, légèrement sexiste, jaloux, surtout jaloux, quitte à être violent. Elle t’as quitté, elle ne voulait pas aimer l’enfant là-dedans, pas à Keller, pas à dans ton bar, pas lorsque tu ronflais, ivre mort au sol. Tu as changé, tu appris, et tu ne veux plus voir cet homme. Elle a eu raison et tu ne pourras jamais le retrouver - mais tu as changé maintenant, tu aimerais une deuxième chance. Il te manque ce bout de toi, le meilleur bout.
Extracteurs Une famille de briques, de brocs et de bras cassés ; tu ne savais pas ce que tu cherchais en entrant dans l’équipe à la base. Sans doute pas devenir le chef d’équipe, sans doute pas vivre presque tout le temps avec eux. Embrouilles, rire, peur, danger, alcool. Une seule famille. Au début tu pensais que ça serait comme des pirates, en plus soudé, en plus légal. Et puis cela devint ce que Keller n’avait jamais été : une appartenance, une raison de vivre. Les bons côtés de ta personnalité, c’est eux, les gamins, la petite surtout, qui les ont fait ressorti années après années. Ils t’ont élevé, ils ont fait de toi l’homme que tu es maintenant, mais ils ne le savent pas. Ils ne savent pas que ça te tue d’être séparé d’eux, que le cordon est coupé. Les entendre parler de leurs missions, ça te fait sourire et ça te brûle. Tu es le vieil oncle un peu cinglé, le vieux grand-père un peu sénile maintenant. Ils te manquent, c’est plus pareil, mais tu diras rien. Faudrait pas qu’ils fassent les cons sans toi.
ORIGINES : Ta mère c’était une martienne, comme elle a fini dans cet enfer, dans cette vie : l’amour. Ton père il se vantait d’être de nulle part, on n’a jamais vraiment su. A ton avis, pour fuir pareil, il devait être de la Terre.
DOSSIER MÉDICAL : Salope de vie. Tu en as eu de la chance, mais t’as eu envie d’avoir des cicatrices, faut croire. Pour un gamin né en station, t’as échappé à tous les problèmes annoncés par les médecins. Rien. Pourtant, des soucis de santé, tu les amasses : mais c’est des soucis de ta vie, pas de la génétique, pas de l’environnement. On commence par où ? [ Ta vue baisse avec l’âge  ] , tu portes des lunettes parfois, tu n’aimes pas les médecins, tu te méfies, d’eux, des injections, opérations. Les scanners holographiques tu les sens jusqu’à l’os, tu préfères plisser les yeux et les migraines, tant pis. Ca te va bien les lunettes, il paraît. Le charme de l’antique. T’as des [ cicatrices  ] une pelletée : la vie d’un gamin sur Keller, un p’tit qui menait sa bande de gavroches, un ado qui cherchait la bagarre et qui volait ce qu’il trouvait, puis les batailles de bar que tu devais désarmer. Deux sur la gueule, voyantes, douloureuses comme une paire de gifle dans l’ego, pas mal d’autres un peu partout. Keller, c’est pas la flotte : t’es passé pas loin de crever plus de fois que t’as baisé, en vrai, mais t’es encore là. Et tes jambes tu les as perdu par amour. La petite, Boris ils disent que c’est son nom mais tu t’en tamponnes, elle était coincée et si t’as une équipe c’est pour ramener tout le monde, pas autrement, alors t’es reparti la chercher, même si c’était la merde. Parfois, tu te demandes si un jour tu vas voir tes guiboles passer par un hublot – elles sont toujours là bas dans l’espace. Et tu n’es pas mort, tu as juste [ deux prothèses cybernétiques.  ]  Pas grave, tu passes ton temps assis sur un tabouret maintenant, et tu as une béquille qui rythme ton pas. Le plus grave ce n’est pa les douleurs fantômes, l’esthétique, la rééducation. Si la rééducation ;  t’as tes bons côtés mais pas pendant ces moments là, tu te demandes si t’as fait chialer des médecins à jurer comme un diable. T’es pas resté là bas parce que tu devais la ramener elle. Mais t’étais avec elle parfois pour la rééducation, tu la croises et tu sais qu’elle nie, qu’elle se sent coupable, alors tes jambes c’est que dale. Y a pire dans la flotte.
PSYCHOLOGIE :  Anciennement : violent, grande gueule, bourru, trop de tempérament surtout du mauvais, jaloux, alcoolique, amateur de castagne. Sur la défensive, connaissait que le monde des pirates, faisait tout pour survivre ; Maintenant : contrôle tes émotions autant que possible, parfois trop et ton visage peut donner l’impression d’une carapace aux mâchoires serrées. Ne te laisse pas marcher sur les pieds, désamorce les situations tendues avec humour. Extrêmement romantique, mais le cache sous une couche de cynisme et de conquêtes d’un soir.  Humour au vitriol, qui cherche la bagarre, sarcasme au bord des lèvres, et pourtant tu te veux diplomate, prompte à calmer les bagarres, gardant toujours la tête froide. La tête froide, tu l’as toujours maintenant, code de survie. – Nonchalant, flegmatique, rien ne te fait perdre ton regard de jugement amusé. Tu te tamponnes de l’avis d’autrui, t’as la tête haute et rien à déclarer. - Grande maladresse quand vient l’heure de la séduction ; rouge aux joues, verres renversé, paroles inaudibles, non draguer n’est pas ton fort – Tu te dis peu altruiste, chacun sa merde mais t’as trop d’empathie: ressentir, compatir, mais avec le comportement d’un anthropologue. Mais hey, les ardoises faut les payer, en infos ou scoops si besoin ; Protecteur tu t’es découvert ce trait de caractère sur le tar, mais t’as tout d’un papa ours, qui gronde et montre les dents, mais qui sait pas encore comment montrer qu’il tient à des gens. Pas l’habitude. T’es méfiant, t’as vu des salauds et des garces, c’est dur de faire confiance – mais si c’est jeune et c’est paumé, t’adoptes, t’y peux rien t’es comme ça maintenant. Tu compenses comme un dingue. T’es doux par contre, tendre, romantique. T’aimes les corps, t’aimes cajoler platoniquement comme sexuellement. Tu n’hésites pas sur les surnoms, doll, sweetheart, darling, même à tes clients, un compliment ça fait toujours du bien -  Tu sais te montrer ferme, autoritaire, tu sais te faire respecter. – Connaît pas la peur, risque tout, rit à la mort -  Bon vivant, optimisme lucide : la vie est une chienne mais tu sais poser les questions qui font mal aux clients qui racontent leur vie. La vie est une chien mais t’as pas envie de pleurer, t’as le sourire agrandit par les cicatrices, autant que ça serve. Les leçons de vie tu les dispenses derrière ton bar, avec beaucoup de douceur et de joie derrière les traces du temps, t’as beau jouer les cyniques t’es le contraire.