La journée se passe tranquillement. Dirigeant sa propre équipe, Wilhem s’épanouit dans son poste comme depuis qu’il est entré ici en tant qu’apprenti ingénieur. Il ne peut imaginer sa vie autrement. Si bien qu’au fil des années, son travail, son rôle, est devenu sa raison de vivre. Au-delà des attentes habituelles de fonder une famille, de se stabiliser. Le marché noir et son petit réseau illégal l’occupant le reste du temps, c’est sa fonction principale qui glane la plupart de ses capacités. Qui le stimule chaque jour un peu plus et cette journée ne fait pas exception. Les moments d’intenses réflexions, calculs et autres débats avec son équipe, sont ponctués par des gloussements, sourires et pianotages intempestifs sur son terminal de communication. Tous savent ici, avec qui il correspond de la sorte. La personne qui lui arrache autant de sourires et stimule sa bêtise voir son humour, souvent douteux. Ithan. L’ami connu sur les bancs de l’apprentissage, des études. Le coup de foudre amical, la moitié de bêtise comme de confession. Les deux hommes sont presque devenus une entité à part entière. Certes, différente de sa connexion avec son frère jumeau, mais intense également, dans une autre dimension. Ithan est véritablement la personne à qui il confit le plus de choses, les non-dits et la culpabilité ruinant sa relation fusionnelle avec son frère. Le chirurgien représente la neutralité, un quelque chose, différent, qui pousse Wilhem à être lui même. À reconnaître ses faiblesses, comme ses forces, sans mal. Même si, la plupart du temps, les deux hommes sont plus associés à des conneries diverses et à des fous rires interminables, qu’à de réelles conversation sérieuses et posées. Pourtant, ces interludes existent.

Malgré le fait qu’il soit de dos, assis sur son tabouret, face à ton établi, il peut sentir la présence Ithan. Une odeur caractéristique d’un shampoing qu’il utilise. Cette même odeur singulière qui fait que Wilhem sent sa présence (littérallement), toujours, ou presque. « C’est pas trop tôt ! » Lâche-t-il avec entrain, un large sourire se dessinant sur son visage. L’ingénieur se tourne, un air taquin sur le visage et enlace son ami, le gratifiant de la même accolade amicale. Une main s’éparpille dans ses cheveux, sans pour autant les ébouriffer. Wilhem sait qu’Ithan tient plus que tout à sa perfection capillaire. Chose sur laquelle il aime particulièrement le taquiner. « So smooth… Non c’est beau, un vrai chef d’œuvre » Gloussement moqueur, alors que déjà, il se tourne de nouveau vers son établi, tandis que son ami fait de même, saisissant quelques pièces machinalement, un peu curieux. Un besoin de s’occuper les mains, certainement. Le regard concentré sur un petit assemblage qu’il tient entre ses doigts, Wilhem en retire une pièce, tout en répondant. « Ouep j’ai tout reçu. Enfin je sais pas si je t’ai répondu à la dernière, on devait finir une pièce urgente… » Le voilà qui relève la tête et la tourne vers son ami qui déjà, s’agite pour venir s’asseoir sur un tabouret en face de lui, tandis que l'ingénieur reprend place sur son propre siège, continuant ses bidouilles diverses.

C’est là qu’il démarre l’hologramme, pour continuer leurs petites recherches. Les deux hommes aiment se perdre des soirées entière à tester de nouvelles théories et mettre en pratique leurs plans et idées. Wilhem est le savoir technique, pratique, réalisant rapidement les méandres de la conception. Les idées sont parfois farfelues et Ithan est là pour le rappeler à l’ordre, du fait d’être sans arrêt en contact avec les patients. Il l’aiguille, lui donne davantage d’idées, soutient ses dires ou au contraire, lui prouve qu’une modification n’a pas lieu d’être ; Finalement, les deux hommes sont rudement complémentaires et c’est certainement cela qui prouve l’efficacité de leur duo. « Alors vas-y, donne-moi ton avis, j’ai un peu retouché » Dit-il, tandis qu’il observe les prunelles claires du chirurgien détailler ses nouvelles avancées. Et le voilà qui rapidement, balance ses critiques constructives que Wilhem retient et note sur une tablette tactile. « Hmm oui effectivement, maintenant que tu le dis » Froncement de sourcils concentré, tandis qu’il poursuit ses quelques notes avec rapidité. Sourire qui étire les lippes de l’ingénieur qui relève le regard vers son interlocuteur. « Pas encore, je vous attendais, toi et ta sublime tignasse, pour ça » Sourire un peu plus large, un peu plus moqueur mais pourtant sincère. Il sait qu’il est plus efficace avec les réflexions d’Ithan. « Mais laisse-moi revoir deux trois calculs, ça devrait le faire » Dit-il, avant de se lever, gagner un large tableau derrière lui et en attraper un feutre pour revoir quelques calculs et théorème. Brillant, depuis toujours, les schémas et plans dans la tête, le cerveau qui s’agite rapidement lorsque les mathématiques entrent en jeu. Un vaste jeu pour lui. Mais s’interrompant un moment, il s’approche d’une vieille station de musique pour en appuyer sur le bouton play et remplir l’atelier d’un son disco d’un autre millénaire, bien lointain. Pourtant des mélodies qui lui parle. Se tournant dans un pas de danse habile, il lâche alors un petit rire. « J’avance ces calculs que si tu viens danser aussi, montre-moi ton super déhanché, bébé ! » Parce qu’entre les deux, c’est plus fort que tout, les conneries reprennent toujours le dessus.

Sourire en coin de l’ingénieur alors que son ami le taquine, tandis qu’il s’affaire sur sa tablette. « Tu m’as percé à jour ! » Dit-il en penchant la tête en arrière, feignant un dépit avant de glousser légèrement. Wil est très bon dans ce qu’il fait, simplement un peu ailleurs, par moments, depuis les mésaventures avec Jyreese. Heureusement pour lui, ces moments là sont rares et lui évitent toutes mauvaises surprises. L’homme se concentre un peu plus sur ses calculs, ajuste quelques métriques sur le large tableau transparent de son atelier. Les mathématiques coulent de source, comme beaucoup de disciplines scientifiques associées. Mais c’est véritablement celle-ci, qui l’amuse le plus. Les calculs sont pour lui un vaste jeu qu’il s’amuse à explorer chaque jour un peu plus. Véritablement passionné par les méandres de son métier. Un besoin quotidien d’être stimulé et poussé à se surpasser. Wilhem aime entretenir son mental et ses capacités et la proximité d’Ithan l’a toujours poussé en ce sens. Les deux hommes se complètent autant qu’ils se poussent à réussir, à être toujours meilleurs dans leurs domaines respectifs. Des petits génies brillants, déjà à l’époque, qui n’ont de cesse d’apprendre et de repousser leurs limites. L’ingénieur sait qu’il ne peut pas se passer du chirurgien. Pas juste pour leur incroyable amitié, indéfectible, mais bel et bien parce que professionnellement parlant, il a besoin de son retour, de sa vision des choses. La cybernétique est un domaine complexe ou chaque rôle est important et complémentaire. Personne ne peut se targuer de tout faire, d’être bon dans tous les aspects de cette robotique complexe.

Pourtant, après avoir achevé son équation, dans un sourire et un « voilà » triomphant, prêt à continuer plus en avant dans quelques calculs mécaniques, Wilhem s’immobilise avec une idée stupide de son cru. Incapable d’être sérieux bien longtemps, surtout en présence d’Ithan. Puisqu’en temps normal, au milieu de son équipe d’ingénieurs, l’homme travaille avec application et perfectionnisme. Sérieux et concentré. Rare sont les interludes humoristiques, bien qu’elles fassent partie de son quotidien. Parce que Wilhem ne serait pas Wilhem sans son humour bien à lui, tantôt vaseux, tantôt moqueur. Entamant un rapide acapella de la chanson diffusée dans l’atelier, l’ingénieur se laisse aller à quelques pas de danse avant d’inviter son ami à faire de même. Wilhem a toujours eu un très bon sens du rythme et contre toutes attentes, danse très bien. Contrairement à ses talents de chanteur qui eux, laissent à désirer. Pourtant, l’homme a toujours gardé ce talent de danse plus ou moins secret à part dans quelques moments volés comme celui-ci. Où il s’affiche sans honte face à un des êtres à qui il fait le plus confiance en ce monde. Ithan est probablement l’homme dont il est le plus proche après son frère jumeau. Le lien du sang l’emporte, pourtant le chirurgien a toute son affection, au même titre qu’un frère ou qu’un ami d’enfance. Ceux qu’ils sont, quelque part.

Le sérieux d’Ithan le rattrape tandis qu’il râle à haute voix, mais Wilhem n’entend pas. N’entends plus. Volontairement. Déjà il le pousse à se lâcher, à jouer l’idiot autant que lui. Ce que d’ailleurs, son meilleur ami finit par faire, pour le plus grand plaisir de l’ingénieur qui l’accueille avec un large sourire. « Oh je sais oui ! » Dit-il en riant, avant que déjà, les mains se joignent pour partir sur une chorégraphie de rock parfaitement maîtrisée, depuis des années d’enthousiasme de ce genre. Finalement, le petit moment d’oubli ce termine alors que les deux protagonistes reprennent leurs souffles. Bien que Wilhem ait une bonne condition physique, il n’est pas non plus le plus grand des sportifs. « Pfiouuu ça fait du bien » Lâche t-il enfin, avant de glousser aux paroles d’Ithan. « C’est une proposition ? Docteur, me feriez vous du rentre-dedans ? » Large sourire amusé et taquin. « Tu sais bien que je suis toujours sage » Renchérit-il rapidement, avant de gagner l’établi central de l’atelier, avec Ithan. « Oh non non ça va, tu me connais, il en faut beaucoup pour m’abattre » Sourire en coin, alors qu’il adresse un regard amusé à son ami. L’homme est solide, bâti et surtout passionné par sa tâche. Pas de mauvaises nouvelles à l’horizon, pour le moment. Seulement le retour de Jyreese, ce qui lui fait noyer ses pensées dans le travail. « Et toi ? What’s up ? » Curiosité répondant à celle du chirurgien, parce qu’il s’enquiert toujours de l’état de son ami, qui plus est depuis qu’il a su, plus jeune, que ce dernier a un cœur cybernétique. Bien qu’il fasse confiance à ce genre de technologie, il ne peut s’empêcher d’avoir un peu peur, parfois. La mécanique n’est pas infaillible. Il lui arrive de travailler sur des cœurs, les améliorer, les rebooster, les bidouiller légèrement. Inventions qu’il sait, seront utiles un jour ou l’autre pour son ami. Parce que même s’il sait que ses technologies sauvent des vies, celle d’Ithan, égoïstement, compte plus que les autres.

Fidèle à lui même, toujours. Wilhem a cette espèce de bonne humeur contagieuse. Un dynamisme qui ne semble pas pouvoir être altéré. Une positivité à toute épreuve, sans en paraître utopiste. Pour sur, il lui arrive de s’énerver, d’envoyer au travers de la pièce un circuit imprimé qui refuse de coopérer, ou ce genre de choses. Pourtant, Wilhem a toujours donné cette impression d’être inébranlable. Imperturbable. Ey aujourd’hui, plus que jamais face à son ami, il arbore son visage bien connu, amical et libéré. Les rires sont fréquents lorsque les deux hommes se retrouvent. Le sérieux ne dure jamais très longtemps bien que lorsqu’il prime sur l’échange, les deux passionnés sont particulièrement efficaces. Deux cerveaux en ébullition que personne ne parvient à arrêter.
C’est un signe de la main qu’il détourne la proposition de la salle de sport. « Nah, no need. J’ai trop à faire par ici » La bonne excuse. Pourtant, il est vrai que la chose ne lui ferait pas du mal. Wilhem a toujours eu la chance d’avoir une carrure imposante et athlétique sans faire grand chose. La prise de poids n’étant guère un problème puisque souvent il oubli totalement de manger. Laissant filer les heures sans même réaliser depuis combien de temps il a le nez dans ses expériences. Ithan lui fait cette proposition depuis un moment, pourtant, mais jamais encore il n’a franchi le cap, même s’il sait que cela lui ferait du bien. La seule chose qu’il pratique à l’occasion, c’est un peu de natation, grand amateur d’eau. Se vider l’esprit par quelques longueurs lui fait le plus grand bien. Lorsqu’il daigne s’accorder du temps pour profiter de loisirs divers.

Sourire en coin lorsque son ami lui évoque qu’il se crève autant à la tâche que lui. « On n’est pas là pour beurrer des sandwichs, faut dire » Une réplique digne d’un très très vieux film retrouvé un jour au hasard des archives. « J’imagine que c’est toujours plus simple de passer du temps sur les projets lorsqu’on est véritablement passionné par ce qu’on fait, tu ne crois pas ? » Question rhétorique, alors qu’il gratifie son ami d’un clin d’œil avant de s’approcher de nouveau de l’établi pour s’y installer. Tout en écoutant d’une oreille attentive Ithan, Wil se met à organiser quelques outils et faire un peu de place pour sortir un petit carnet dans lequel il griffonne notes et idées. Loin du carnet qu’il garde secrètement dans sa chambre, ponctué de portrait, rêves et fantaisies diverses. Ici, il n’y a la place que pour le boulot. Pour les schéma complexes et les théorèmes démontrés.
Concentré sur ce qu’il déplace, il relève pourtant les yeux vers Ithan à l’évocation du prénom de Rhil, le blond qu’il connaît aisément pour l’avoir vu tourner autour de son ami plusieurs fois. Ou en tout cas, non loin de leurs quartiers. Wil se fait d’ailleurs toujours un plaisir de l’alpaguer pour le mettre mal à l’aise. Taquin et joueur comme il aime tant l’être. L’ingénieur lève cependant les yeux au ciel au mot méditation. « De la méditation sérieusement ? C’est pas de ça qu’il a besoin, toi non plus d’ailleurs c’est plutôt d’une bonne grosse pelle oui ! » Et le voilà qui glousse de nouveau comme un adolescent découvrant les rapports humains, à l’humour douteux et gras. « Bien sur que ça c’est bien passé, je te fais confiance pour ça, ça a même dû être tellement excitant… » Grosse ironie alors qu’un sourire étire de nouveau ses lèvres. « Sérieusement combien de fois je vais devoir te dire de foncer ? Fais lui un bon rentre dedans bien explicite, tu ne pourras qu’en être agréablement surpris ! » Déclare-t-il en gratifiant son ami d’un clin d’œil avant de reporter son attention sur les objets qu’il déplace, puis assemble. « C’pas comme si je le voyais pas rôder près de ta cabine dans l’espoir de te voir tout nu, certainement… » Renchérit-il sans même levé le regard, un petit trait d’humour à la pince sans rire. Sa spécialité.

Pourtant, alors que la conversation se veut légère, portée sur les amours d’Ithan à défaut d’être les siens, Wilhem étant relativement maudit de ce côté là, le prénom de Jyreese le force à s’arrêter net. Il marque une pause, tenant un tournevis dans ses mains. Ses lèvres se pincent alors qu’il ne lève pas les yeux vers son ami, certainement pour cacher un peu des sentiments aussi contradictoires que destructeurs qui l’animent. « C’est… Compliqué… » Dit-il d’abord en fronçant les sourcils avant de se mettre à démonter des vis d’un morceau de circuit bon à jeter, histoire de sauvegarder quelques morceaux. Le silence s’installe jusqu’à ce que finalement, Wilhem relève le regard vers Ithan, posant son tournevis avant de se frotter le visage. « Je ne pensais pas qu’il serait aussi… Brisé. C’est dur parce que je peux sentir sa douleur, sans pouvoir y faire quoi que ce soit » Avoue t-il, la voix chancelante sur la fin de sa déclaration. « Et tu sais bien comme je déteste être impuissant » Wilhem est un hyperactif, qui a besoin de se dépenser, d’agir, de faire quelque chose, occuper ses mains et son esprit. Mais face à Jyreese, le jumeau ne peut absolument rien faire pour soulager un peu la peine de sa moitié. Il se sent coupable des maux de celui avec qui il partage tout depuis toujours. Coupable et incapable d’être efficace comme il le voudrait.

Face à Ithan, Wilhem n’a aucune pudeur, quelle qu’elle soit. Aussi, même s’ils ne sont pas dans un lieu familier au sens personnel, son atelier devient naturellement un endroit de confession, où l’ingénieur peut se lâcher sans mal et parler franchement. La plupart du temps, il est d’une grande franchise car il estime que la plupart du temps, il vaut mieux balancer la vérité et avec elle, le fond de sa pensée. Sauf, bien entendu, concernant son petit commerce illégal qui lui vaudrait bien des ennuies, si la chose venait à se savoir. Peut être un peu moins violent avec les nouvelles législations, mais il n’est pas téméraire au moins de tenter le coup. Alors oui, lorsque le sujet de Rhil vient sur le tapis, c’est après un roulement des yeux que Wilhem s’exprime en mettant les deux pieds dans le plat. Aucun tact, aucune douceur, une presque vulgarité, bien qu’il ne soit pas vraiment vulgaire de base. Le tout pour faire comprendre réellement à son meilleur ami qu’il est temps d’agir et de passer à la vitesse supérieure, depuis le temps qu’il le lui dit ! Ce dernier, las déjà de son comportement, renchérit rapidement, sur une voix plus douce, mais dont on peut sentir le désespoir face à l’emportement de l’ingénieur. L’ingénieur qui, plaque ses mains sur ses joues, ouvrant la bouche pour exagéré sa surprise. « Oh mon dieu ! Qui êtes vous, qu’avez vous fait d’Ithan ?! » Demande-t-il sur un ton moqueur, avant de sourire en coin en abaissant ses mains. « Plus sérieusement… Il était temps bordel ! Bon bien évidemment, tu devras tout me raconter dans les moindres détails. Surtout les croustillants, d’ailleurs, tant qu’à faire ! Ce n’est pas comme si je n’essayais pas de jouer les entremetteuses depuis des années… Avec plus ou moins de succès, d’ailleurs » Déclare t-il en se tapotant le menton de l’index avant de sourire. Le sujet est léger, pile ce qu’il lui faut en cette soirée.

« Oué oué te voir c’est ça, t’épier plutôt ! M’enfin les cabines manques de fenêtre pour rendre ce voyeurisme intéressant, alors… » Conclut-il en haussant les épaules avant de se retenir de rire. Wilhem est rarement sérieux, surtout face à Ithan. Bien qu’il sache parfaitement l’être, mais il se complait davantage dans une attitude légère et humoristique. Il a davantage la sensation d’être en contrôle, lorsqu’il se comporte comme tel. Dés que les choses deviennent sérieuses, il prend le risque d’en révéler beaucoup sur sa personne et ses blessures et il n’aime pas ça… Du moins de manière générale, mais face à Ithan, il est plus apte à se confier, à parler de ses peines comme de ses joies. Les deux hommes sont liés depuis tellement longtemps, que la confiance est totale et complète depuis des années.

Alors oui, lorsque Ithan balance sur le tapis le sujet de Jyreese, Wilhem se laisse tomber sur un tabouret, avant de soupirer et de lui répondre avec franchise. Il se sent perdu. Il se sent malheureux, aussi. La culpabilité le ronge et il aimerait agir, puisque Wilhem a toujours été une boule d’énergie et d’enthousiasme. Un dynamisme à toute épreuve qui lui colle à la peau depuis toujours, ou presque. Mais en ces temps plus difficiles depuis le retour de son jumeau, il a tendance à se murer dans son attitude nonchalante pour éviter de faire face à ses interrogations et ses douleurs. Finalement, là où il pourrait avoir peur d’avouer la vérité face à d’autres, ici, il se lâche davantage, avouant sans mal ses failles, alors qu’Ithan entreprend de lui répondre. Son regard clair se perd sur le contenu de l’établi, alors qu’il l’écoute. Bien sur qu’Ithan ne sait pas ce que cela fait, mais son soutien est bien plus important qu’il ne doit le réaliser, parce que sur la flotte, il est son seul véritable allié, envers et contre tous. « Oui je pense que tu as raison, lui laisser de la distance, le laisser venir… » Il se met à jouer nerveusement avec ses doigts. « Mais ça me fait un peu flipper… S’il ne revient pas ? S’il m’en veut trop pour revenir vers moi, malgré le lien qui nous unit ? Oué je sais que ça paraît con, j’dois sonner comme une nana à l’heure actuelle avec mes doutes mais… » Sourire en coin de sa propre connerie. « Non mais oué ça me fait flipper » Avoue t-il, le regard se perdant dans le vide devant lui. « Jyreese c’est ma moitié, c’est un putain de lien que je suis incapable d’expliquer malgré tout mon côté scientifique accro à la logique, je peux pas m’empêcher d’avoir un sale pressentiment… » Renchérit-il en fronçant légèrement les sourcils, la mine plus grave, tournant la tête pour croiser le regard azur de son meilleur ami.