1 | A dix ans on lui avait promis les étoiles ; l'ordre de rentrer sur Terre l'a profondément traumatisé, à l'époque. Ses parents étaient des colons – sa mère, mécanicienne venant de Keller, à la recherche d'une existence plus licite, et son père, ingénieur en botanique. Tombés amoureux à bord sur Lupine, aucun des deux n’a eu la moindre hésitation lorsque le Columbiad a reçu l’ordre de rentrer – c’était hors de question. Son père était légèrement inquiet, que l’avenir de leur fils soit compromis, sa vie en danger à bord d’une flotte de rebelle, de parias au Trimuvirat. Mais sa mère eut rapidement fait d’ôter ses doutes – la vie sans la Fédération, la vie sans la liberté ne plairait pas à Rhil, et s’ils faisaient demi-tour, le gamin leur en voudrait toute sa vie de l’avoir condamné à une existence terrienne.
2 | Lyra Chance était un officier de la fédération originale et elle a sauvé la vie de Rhil lorsqu'il avait 12 ans, et qu'il s'était encore mis les pieds où il ne fallait pas. Un accident bête et un enfant aventuré près de machines dangeureuses. De cet événement, Rhil garde une large cicatrice sur le flanc, et une loyauté paradoxale – après sa mort, il s'est renseignée sur cette Fed émérite et en a conclu une profonde culpabilité : si elle, qui avait un avenir brillant, et une place importante dans l'équilibre de la Flotte nouvelle est morte, pour lui, un gamin... il doit faire quelque chose d'important aussi, ou tout ça est vain. Il sait aussi qu'elle avait publiquement refusé cette étiquette de rebelles et qu'elle demeurait vindicative quant à leur départ – il sait qu'elle n'aurait pas voté pour Jonathan, et ça le tourmente depuis la mort d’Adam. Il essaie de remplir des bottes trop grandes pour lui.
3 | Travailleur, intelligent et doué, il fut parmi les meilleurs étudiants de sa promotion ; astrophysique, astronomie, cosmographie, études des astéroïdes et matières stellaires... et quelques heures de mécaniques. Il fit un stage de six mois en ingénieurerie, mais le second, d'un an et demi fut en astronomie, son affectation finale.
4 | S'il vit pour ses recherches, il traîne aussi trop du côté du colossus. Si vous pensiez l'avoir aperçu lors d'un ou deux combats illégaux, du côté des parieurs ou combattants vous n'auriez pas tort. Et si vous pensiez que compte tenu de sa morphologie et faiblesses c'est une mauvaise idée, vous auriez raison. Il ne peut pas s'en empêcher, cet univers l'attire alors qu'il n'en ferait jamais partie. Il porte des multiples cicatrices, mais aussi des tatouages, cachés sous ses vêtements. Sur son dos et sur ses bras, jusqu'au poignet il porte des calculs de trajectoire, dessins de constellations et schémas de cartes stellaires.
5 | Il garde une apparence nonchalante et assurée, mais est incapable de trouver le repos. Il est toujours en mouvement, et ses mains ont sans cesse besoin de toucher quelque chose, triturer sa barbe, ses cheveux, son uniforme... autrui. Il est un peu trop tactile et a le contact facile.
6 | Infraction de type 1 : Il a touché à l'Astre pour la première fois à la remise des diplômes. Il voulait faire mieux, faire partie de l'élite des chercheurs. Naturellement, c'est un travailleur acharné, capable de s'endormir sur ses calculs plutôt deux fois qu'une, croyant férocement à la vertu du travail. Alors oui, à une époque où il doutait particulièrement et voulait montrer ce qu'il valait, se forçant à vouloir un job qui ne lui plaisait pas réellement... il a consommé. Il a consommé durant plusieurs années, le dissimulant et gardant plus ou moins le contrôle ; il a été surpris une fois pour possession, ayant été incarcéré trois jours. Le pire est cependant arrivé ensuite ; mais avant que les autorités ne le surprenne à nouveau, Ithan lui a mis la main dessus et l'a forcé à se sevrer, pourtant cela a eu un impact certain sur sa santé et son moral.
7 | Son côté tactile et sa belle gueule sont sans doute ce qui lui permet d'avoir des conquêtes, car il est invraisemblablement nul au niveau sentimental. Mâle, femelle, non binaire, ce n'est pas ça qui l'intéresse - la beauté est une chose qui attire son attention, mais c'est l'intelligence, ou le caractère différent de ses interlocuteurs qui le séduisent. Il est capable de vous écouter parler pendant toute une soirée, vous charmer dans ses bras, passer une nuit avec vous pour commencer à travailler à moitié nu sans plus s'occuper de vous au milieu de la nuit. Il n'a jamais eu de relation longue, alors qu'il en a extrêmement envie - cela lui manque, et le ronge, mais il ne s'estime pas capable de le faire - il travaille trop ! Aussi, il a peut-être possiblement un petit crush sur un certain médecin. Mais on est pas sorti de l'auberge.
8 | Il n’a jamais mis les pieds sur Terre, et n’a aucune envie de voir cette planète dont les autres semblent si friands. Il ne s’y sent pas la moindre attache. D’une manière générale, Rhil revendique sans doute un peu trop son amour pour la Flotte et le désir de ne pas poser les pieds sur une pla-nète, de ne pas avoir besoin de l’effort mis pour « pousser les murs » et oublier l’enfermement. Pourtant, à force que son botaniste de père lui parle des plantes, il a fini par éprouver une certaine curiosité pour elles – il les connait toutes par leurs noms scientifiques, leurs usages, les reconnaît… et niera fermement les trouver esthétique.
9 | Il prend soin de sa barbe et de ses cheveux, mais de son apparence globale, pas vraiment. Il porte l’uniforme, mais est souvent légèrement débraillé, ayant dormi avec, sur sa table de travail. Sa cabine est désordonnée, décorée de certains de ses dessins, mais aussi de quelques plantes offertes par son père. Et la peluche de chat achetée sur Lupine juste avant leurs départs comme dernier « souvenir » de ce côté de l’espace.
10 |Au-delà de ces dessins de cartes extrêmement... rationnels, Rhil sait aussi dessiner de manière plus réaliste. Si vous le voyiez avec son terminal, assis par terre dans un coin, il y a de bonne chance qu'il soit en train de dessiner ce qu'il voit. Vous donc possiblement.
11 | Il a grandi sur le Columbiad et y passe encore beaucoup de son temps libre, lorsque le calme d'Hélios finit par lui peser ; il adore cette atmosphère, même sans rien y faire, à part dessiner ou penser, cela lui fait du bien d'y retourner fréquemment.