Messages : 589 Âge : 34 ans. Occupation : nommée contremaître de la flotte, et donc conseillère de l'amirale mugheri. Habitation : l'argus one, qu'elle retrouve après l'avoir quitté pour le colossus de nombreuses années. Arrivée : depuis 2201, il y a 26 ans.Avatar : sarah gadon. Crédits : moi (avatar)
you were never in control anyway
« If you want to forget something or someone, never hate it, or never hate him/her. Everything and everyone that you hate is engraved upon your heart; if you want to let go of something, if you want to forget, you cannot hate. »
Elara est heureuse, plus que depuis bien longtemps. Elle est heureuse et épanouie. Ela, elle vit enfin, parce qu'elle s'est rendue compte que finalement : tout allait bien. Que Luke, s'il avait été libéré, n'était qu'une ombre lointaine. À peine une menace. Et que tout ne s'était pas arrêté, que la vie avait continué son cours. Rhil était toujours là, Marcus plus présent que jamais. Chacun de ses proches s'était fait passer le mot, avait été d'un soutien sans limite. Et elle, au milieu de tout ça, elle allait bien. Elle travaillait toujours à en perdre le sommeil, mais elle vivait à côté comme si de rien n'était. Elle sortait le soir, tirait Rhil au cinéma, dans des bars et quand aucun ne voulait sortir il y avait toujours son canapé. Ils s'y jetaient nonchalamment, terminaux en mains, se partageant des articles scientifiques silencieusement. Seules leurs pauses à la machine à café venaient troubler leurs soirées qui auraient fait fuir n'importe qui mais qui leur convenaient, à eux. Et y'avait qu'eux qui comptaient, finalement. Elle vivait à mille à l'heure, avait même commencé à prendre des cours de self-défense, elle, l'éternelle pacifiste. Mais Elara le faisait pour Marcus car quelque par ça le rassurait de la savoir capable de faire face au pire, ou presque. Et quand il ne la faisait pas danser sur le ring, il l'enserrait dans ses bras loin des autres parce que personne n'était digne d'être témoin de leur histoire. Les contours d'une idylle clandestine dont eux seuls avaient le secret. Tout était rentré dans l'ordre, de nouvelles habitudes avaient vu le jour : mais rien ne semblait pouvoir l'atteindre à présent. Sensation de contrôle apaisante, la blonde avait repris sa vie en main sans se laisser abattre par l'apparition inquiétante d'un fantôme. Elle se sentait vainqueur d'un combat qu'elle n'avait pas mené seule. Elle se sentait aimée, soutenue, accompagnée et c'était le principal alors.
Le mois dernier, elle avait fuit l'australe la peur au ventre d'y croiser Luke. Elle s'était faites petite, après l'émeute qui avait secoué le Tiantang, prétextant devoir rattraper le retard accumulé par sa foulure afin d'éviter les questions gênantes. Celles qui la pousseraient à voir la vérité en face : elle courbait le dos, se faisait lâche et fuyarde alors qu'elle s'était toujours voulue conquérante et forte. Mais nous étions en Mars, une page s'était tournée, elle avançait. Au milieu de la foule, elle fend cette dernière sa main solidement accrochée au bras de Rhil pour ne pas le perdre. Ses yeux s'agitent, attirés par mille et uns objets à acquérir mais dans son sac il n'y a que des fleurs récemment achetées. Pêché mignon, passion, achat futile, il y avait beaucoup de choses pour définir son attrait pour les fleurs. C'était cliché, ça venait souligner son apparence de femme innocente, mais qu'est-ce qu'elle les aimait ses fleurs. Y'en avait partout chez elle, les tulipes ses favorites trainaient en permanence dans ce qui lui servait de pièce de vie. Rhil lui pointe du doigt un stand plein d'objets en argent : du pendentif à la montre en passant par des petites sculptures alors ils s'y arrêtent, curieux. Puis elle change de sujet de conversation. Alors, avec Ithan ça avance ? qu'elle lui souffle l'air de rien en examinant un bracelet dont la pièce centrale représentait la lune : une autre lubie, plus fermement ancrée en elle puisqu'originaire du satellite. Et ne me dis pas que "tu avances à ton rythme". elle prend une voix plus grave pour l'imiter, le ton espiègle et amusé alors qu'elle plis deux doigts de chaque main pour imager les guillemets de sa citation (presque) directe. Finalement, elle décroche ses billes bleues de l'astre en argent pour les lever vers le colosse qu'elle fixe en attendant qu'il réponde, un sourire aux coins des lèvres.
Messages : 589 Âge : 34 ans. Occupation : nommée contremaître de la flotte, et donc conseillère de l'amirale mugheri. Habitation : l'argus one, qu'elle retrouve après l'avoir quitté pour le colossus de nombreuses années. Arrivée : depuis 2201, il y a 26 ans.Avatar : sarah gadon. Crédits : moi (avatar)
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« If you want to forget something or someone, never hate it, or never hate him/her. Everything and everyone that you hate is engraved upon your heart; if you want to let go of something, if you want to forget, you cannot hate. »
Y'a quelque de chose frais, de léger dans leur relation. C'est peut-être parce que quelque part ils se connaissent mieux que personne, qu'ils n'ont aucun secret l'un pour l'autre. Parfois ils mentent et se cachent : comme quand elle avait tardé à lui dire pour Luke et ses écarts de conduite de plus en plus violents. Mais ils finissent toujours par revenir vers l'autre, la vérité comme des vagues qui les entraineraient inlassablement vers le rivage, leurs visages. Leurs bras constamment ouverts, prêts à s'accueillir mutuellement qu'importe les blessures et les affronts. Le pardon comme une constante immuable et leur amitié ce pilier inchangé malgré le temps qui passe. Car finalement, rien ne change et le monde autour d'eux a beau s'écrouler, se reconstruire pour être détruit à nouveau ils s'accrochent aux rayons de leur relation. Lumière qui ne cesse de briller, bulle d'oxygène, astre. Et quand elle relève les yeux vers lui, pleine de malice et d'espièglerie elle ne peut s'empêcher de s'attarder sur les contours de ses pommettes, sur la teinte rosée de sa peau qui parfois tire sur le jaune. C'était dur, toujours, de le voir se remettre de combats violents auxquels il était peut-être trop accro pour les éviter. Les disputes à ce sujet, ils ne les comptaient plus et s'ils s'étaient mis d'accord pour ne plus tomber dans le piège de lever la voix, c'était uniquement parce qu'en contre partie Rhil ne pouvait plus la faire culpabiliser d'avoir abandonné les sciences pour les Hommes. Car vivre les yeux rivés sur les étoiles et les étoiles plein les yeux c'était bien beau, mais Elara avait rapidement compris qu'il fallait d'abord soigner les Hommes pour s'attarder sur l'espace qui les enveloppe. Qu'avant de pouvoir véritablement se jeter corps et âmes vers les constellations, les corps stellaires, il fallait s'assurer un chez soi sain : l'espace, aussi passionnant puisse-t-il être n'accueillait pas la vie et si certaines exoplanètes pouvaient en être capables rien ne valait la sécurité de la flotte. Alors oui, les corps célestes et les satellites la faisaient toujours autant vibrer mais son coeur battait pour les autres maintenant. C'est en arrachant son regard des cieux qu'elle avait constaté de l'état de l'Humanité, qu'elle s'était sentie responsable de ceux n'ayant pas le luxe de pouvoir oublier le sol sur lequel ils se tiennent, trop occupés à se vider pour vivre décemment. Nous avançons à notre rythme. ça la fait rire doucement tandis qu'elle retourne son attention sur le bracelet lunaire. Elle a envie de lui dire qu'il est bête, mais ça l'amuse trop pour qu'elle lui fasse la remarque. Il m’a demandé de sortir avec lui. Et elle relâche immédiatement le bracelet qu'elle observait pour tourner le dos au stand et faire face à Rhil. Y'a un large sourire qui barre son visage, les yeux qui pétillent alors qu'elle n'en revient pas et avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit il enchaîne l'air de rien. Même si… techniquement, la seule raison pour laquelle cela tarde, c’est qu’après ton anniversaire je dois économiser pour lui offrir une table au Silver. Son sourire s'étire (comme si c'était encore possible), dévoile même ses dents alors qu'elle inspire et le frappe du poing dans l'épaule avec la force d'une enfant.
Tu te moques de moi ?! elle le frappe encore, autant amusée qu'incroyablement heureuse pour son meilleur ami. Sa moitié d'âme, son bout de coeur. Après tout ce temps ! Et tu me le dis que maintenant ? Elara fait mine d'être vexée mais elle est à des kilomètres de l'être parce qu'elle apprécie tant Rhil qu'il aurait pu lui cacher une relation secrète avec le médecin qu'elle ne lui en aurait pas voulu. Après tout, elle avait bien mis du temps avant d'aborder Marcus avec le blond : elle était encore mariée, certes, mais cette part d'elle-même était déjà brisée, irratrapable. Et ça n'avait rien de comparable avec Ithan, du moins, c'est ce qu'elle se buttait à se convaincre. Ce qu'elle tentait de croire, d'avaler. Mais ici son attention et toutes ses pensées sont tournées vers le scientifique qui vient de faire le plus grand pas qu'elle n'a jamais été témoin de voir. Après l'avoir faussement frappé, elle pose une main pleine d'affection sur son bras qu'elle serre tendrement. Je suis tellement contente pour toi... et elle est déjà persuadée que ce rendez-vous signe le début de quelque chose de grand, car déjà profondément ancré en eux. Il faut que tu me racontes tout, et je veux des détails. Ne laisse rien de côté. ça l'amuse, ça lui donne envie de sauter sur place et c'est presque comme si elle le vivait tant elle est joyeuse. C'est fou... un murmure pour eux, pour elle, pour réaliser avant de lever le nez vers la foule autour d'eux et de faire mine de chercher quelqu'un du regard. Qu'avez-vous fait de Rhil Trasam !? elle le demande un peu fort dans un rire qu'elle peine à contrôler parce que c'est tellement irréel que ça lui fend le visage d'un rictus sincère et large. Des yeux, elle traverse la foule cherchant -espiègle- le "Rhil Trasam" qu'elle feint d'avoir perdu pour un blond qui avance enfin dans sa relation avec Ithan. Ses billes bleues ricochent sans s'attarder sur les visages qui peuplent l'australe, quelques secondes. Pas plus. Pourtant ça suffit à tout gâcher.
D'abord ce sont ses yeux qui s'éteignent et se voilent, parce que c'est avec eux qu'elle redécouvre des traits qu'elle pensait derrière elle. Sa mâchoire et son nez. Sa barbe toujours bien taillée et ses petits yeux noisette qui la fixent avec la même intensité qu'à leurs débuts. Elle sent les coins de ses lèvres retomber, son sourire s'effacer progressivement à mesure que ses yeux détaillent celui qu'elle voulait ailleurs. C'est lui. C'est lui et autour y'a plus personne alors. Elle sent ses jambes à la limite de lui faire défaut, droites seulement parce qu'il le faut. Tenir bon. Tenir debout. Elle s'y était préparée à le croiser. Mais ça suffit pas et ça suffira jamais. Y'a que les idiots pour penser que ça fonctionne de s'imaginer une situation pour y faire face sans accro. Et puis sa main qui tenait le bras du blond retombe lentement le long de ses hanches, le temps qu'elle réalise et accepte celui qui la brûle toute entière du regard.
Rhil, c'est plus qu'une ombre à ses côtés.
Une silhouette dont elle n'entend pas les mots, trop happée par le démon au loin. Le cauchemar qui après avoir hanté ses nuits vient la narguer en pleine journée. Il est là. C'est Luke. C'est Luke. Elle a beau se le répéter silencieusement, ça ne rentre pas. Ça ne veut pas rentrer : ça ne peut pas, parce qu'Ela elle serait prête à tout pour ne plus être là. Pour que cet instant n'existe pas. Noyée par le moment, elle en oublie de respirer alors elle tente vainement de ne pas boire la tasse. Elle est courageuse, pourtant elle a soudain l'impression de ne plus rien valoir, de n'être plus à la hauteur.
Et puis ça la frappe d'un coup.
La blonde inspire brutalement, happe l'air à la limite d'en avoir trop manqué dans un sanglot incontrôlé : c'est comme si son corps avait décidé de cracher sa peine avec toute la force qu'il lui restait. Il est seul, parce qu'elle s'effondrera plus tard : elle était pas prête Elara. Elle le sera peut-être jamais, ça la tue, ça l'enrage d'être si faible tout à coup. Là, elle doit pourtant garder son sang-froid malgré la tempête qui fait déjà rage. Du dos de la main, elle vient donc presser ses lèvres pour les empêcher de se tordre de supplice et elle ravale ses larmes qu'elle parvient à ne pas laisser couler. Elle secoue la tête, pour finalement détourner le regard de Luke pour le poser sur Rhil. Je dois y aller. C'est bref. C'est que quatre mots et pourtant ça suffit pour que sa voix s'y brise et s'y fissure. Y'a pas d'explications, pas de signe vers le brun qui continue de les fixer et qui soudain décide de fendre la foule dans leur direction. Y'a juste l'urgence dans sa voix et sa silhouette qui se dérobe déjà du scientifique.
Messages : 589 Âge : 34 ans. Occupation : nommée contremaître de la flotte, et donc conseillère de l'amirale mugheri. Habitation : l'argus one, qu'elle retrouve après l'avoir quitté pour le colossus de nombreuses années. Arrivée : depuis 2201, il y a 26 ans.Avatar : sarah gadon. Crédits : moi (avatar)
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Tout va bien. Ok. Ça va. Tout va bien. Tout va bien, c'est rien. Elle se le répète, essaie de s'en convaincre malgré le coeur qu'elle peine à sentir vibrer tant il est serré. Tout va bien, qu'elle se dit encore tandis qu'elle fend la foule, bousculant des gens sur son passage qui s'offusquent par réflexe avant de la fixer, surpris. Parce que ceux qui la reconnaissent savent que ça n'est pas son genre. Et ceux qui ne voient qu'une chevelure blonde se taisent en voyant les larmes sur ses joues cachées maladroitement par sa tête baissée et ses mèches tombantes. C'est rien, Ela. Ça va, qu'elle rabâche sans que ça ne prenne. Y'a toujours cette peur qui lui noue l'estomac, ce cri dans sa gorge qui ne sort pas comme une cicatrice d'une époque où elle avait hurlé à sa pitié plus d'une fois. C'est rien, se ment-elle sans y être aveugle. C'est pas rien, ça le sera jamais et ça l'enrage de paniquer comme ça. D'être partie dans un coup de vent comme si Rhil n'était personne, peut-être pour la première fois. Ça la brûle, la ronge, de sentir ses poumons manquer d'air parce qu'elle est incapable de respirer normalement. Il avait suffit d'un regard pour que son monde s'effondre. Pour que le semblant de normalité disparaisse, et la voilà aussi fragile que lorsqu'elle avait quitté l'hôpital des mois et des mois plus tôt. Une époque qui lui paraissait révolue, une plaie qu'elle pensait guérie et la voilà de nouveau béante, brûlante. Tout va bien, allez, debout qu'elle s'encourage alors qu'elle cherche une sortie, fuyarde et si loin de son courage habituel maintenant. Mais ses mots font face aux bourrasques de la tempête qui écrase son esprit, y sont happés, noyés. Elle boit la tasse, tourne sur elle-même, se sent perdue au milieu de la foule dont elle sent certains regards s'attarder. Et elle qui avait voulu s'éloigner se sent prise au piège. Elara étouffe, le bord des larmes elle l'a franchi depuis bien longtemps et il faut qu'elle se morde les lèvres pour qu'elles ne tremblent pas. Une part d'elle se sent ridicule, se déteste, l'impression de se donner en spectacle au centre de l'évènement le plus attendu du mois la rend malade. La blonde voudrait disparaitre, sans savoir encore si elle aurait la force de refaire surface car les méandres lui semblent tout à coup rassurantes, séduisantes. Ses billes océanes se troublent, débordent, agitées par des vagues qui s'écoulent le long de ses joues dans un silence assourdissant. Rien ne va. Non.
Elle sent soudainement des mains se glisser sur sa taille, lui arrachant un sursaut violent qui relève presque de l'instinct animal. De celui de la proie qui pense encore pouvoir s'échapper tandis qu'elle détache ses yeux de la foule pour les poser sur celui qu'elle attend maladivement être Luke. Un sanglot coincé dans la gorge, la peau qui s'électrise, répulsée par ce contact qui en ravive d'autres des plus brutaux mais c'est le visage de Rhil qu'elle dessine derrière la brume de son regard. C’est moi Rhil, doucement. le sanglot finit par s'échapper, comme si c'était finalement sa présence qui l'avait délivré de l'étaux qu'était alors encore sa gorge. Incapable de répondre, de se calmer, de reprendre pieds là elle où elle se sentait si proche du vide. Elle n'a pas la force de se débattre, ni l'envie lorsqu'il l'attire à lui et puis ailleurs. Ça lui semble durer des heures, ces quelques pas choisis avec précision. Et pourtant ça n'est qu'une poignée de minute qu'il leur faut pour s'éloigner de la foule, s'enfermer loin des autres. À peine ferme-t-il la petite pièce qu'elle reconnait à peine, trop concentrée sur la sensation de se noyer en plein air, qu'elle le sent la couvrir de ses bras. Et la serrer. Fort. Si fort qu'alors manquer d'air lui semble plus logique et moins effrayant. Elara reste d'abord interdite, immobile. Presque inerte dans ses bras qu'il continue de serrer comme si à tout moment elle allait finir par disparaitre. Enfin. Et ce n'est que lorsqu'il la presse contre lui qu'elle se sent être, quelque part, confrontée à sa propre existence lorsqu'elle s'abat contre celle du blond. Doucement, ses mains s'agrippent à lui, au tissu de ses vêtements qu'elle tire vers elle comme s'il était encore possible de le faire et son visage vient se perdre dans le creux de son épaule à la recherche d'un bout d'âme qu'elle y avait perdu, de son odeur rassurante qu'elle ne sent pourtant plus à travers les larmes qui continuent de déferler. Elle entend son prénom sans parvenir à répondre, l'impression que ça n'est plus la voix de Rhil qui lui parle mais qu'à la sienne se mêle celle de Luke dans un écho d'une autre époque. En guise de réponse, qu'elle l'a bien entendu, elle se contente de le serrer plus encore dans un effort d'exister.
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Elle se sent fragile. Elle se sent faible. Sale. Ridicule. Cela fait bien trop longtemps qu'elle n'avait pas goûté à la poussière des tréfonds pour que son ego, son amour-propre, n'en prenne pas un coup. Parce qu'elle ne se reconnait qu'à peine à présent, frêle créature qui disparait dans les bras du géant faisant de son mieux pour être le pilier dont elle a besoin. Le phare au milieu de la tempête qui vient de la frapper si soudainement. Elle en a perdu l'habitude, la blonde, de s'écorcher les genoux si violemment et de tomber tout simplement là où d'ordinaire elle serait restée altière par fierté. Elle avait oublié, l'idiote, qu'existait une époque où elle avait cru ne plus jamais pouvoir vraiment profiter de la lumière : condamnée à vivre dans l'ombre qu'était devenu son mariage. Elle s'était pensée guérie. Le sera-t-elle seulement un jour ? Son esprit voudrait lui dire que oui, mais le coeur n'y était pas, piétiné par un regard brun qu'elle aurait aimé ne pas croiser. Elle se sent faible de ne pas parvenir à ravaler ses larmes, à relever le menton et de s'écraser par vagues contre cet ami dont elle a l'impression d'abuser, pour qui elle a la sensation d'être un poids : de vieux mécanismes qui s'enclenchent malgré elle. Qui la font subitement se sentir salie, parce qu'elle se rappelle de la douleur et des coups, de l'odeur du sang, de son goût. Et puis de ses mains sur sa peau, plus tard, cherchant à s'excuser d'avoir marbré ses côtes, rougies ses pommettes. Le dégoût au bord des lèvres, Elara ne parvient pas encore à cesser le flot de larmes qui s'échappent d'entre ses cils. Et il n'y a plus que les bras du blond pour la retenir et la serrer, lui faire oublier pour un temps seulement car Luke venait de raviver des plaies qui mettraient du temps à guérir. Encore. Moins, certainement, parce que cette-fois lorsqu'elle retrouvera Marcus il n'y aura plus cet arrière goût amer de commettre une infidélité. Parce que sans doute qu'aujourd'hui il n'y a plus de barrière à franchir pour atteindre ses démons et que le brun les connait aussi bien qu'elle. Parce que maintenant, elle ne se cachait plus de Rhil : non, au contraire elle s'était déversée contre lui avec toute la violence dont elle pouvait faire preuve. Et il y avait quelque chose de rassurant de sentir son odeur, ses mains dans ses cheveux. La sensation à moitié stupide d'être chez elle alors qu'en réalité ils s'étaient terrés comme des chiens dans une toute petite pièce, de celles qui auraient pu lui donner l'impression d'étouffer si ça n'était pour le souffle de Rhil contre sa tempe qui lui murmure des mots doux.
Elle les entend sans rien dire en retour. Incapable de prononcer le moindre mot sans s'effondrer dans une nouvelle série de sanglots. Ses lèvres tremblent trop. Instable tempête qui ne perd en intensité que sous la chaleur de Rhil et ses attentions patientes qui lui semblent durer des heures avant qu'enfin ses épaules ne soient plus frappées de sursauts. Puis elle reste un moment là, sans bouger, son souffle encore agité et ses mains qui n'arrivent pas à se défaire de la veste de Rhil. Tu es forte, tu es plus forte que cet enfoiré, ne le laisse pas avoir ça. et la blonde essaie de répondre, sentant les doigts de Rhil qui cherchent à empêcher quelques perles de dégringoler plus encore sur ses joues. Il lui faut plusieurs inspirations pour articuler un Je suis désolée. plein de culpabilité certainement mal placée, de honte aussi, d'être tombée si bas (et de se sentir chuter encore). Tout ça pour un regard. Rien qu'un regard. Et ça la rend malade, elle se sent stupide, dépassée, perdue. Ce qu'elle ne donnerait pas pour s'enfermer dans ses quartiers, là, maintenant. Un réflexe malsain surement, mais le premier qu'elle a : celui de s'isoler, trop fière pour avoir la sensation d'avoir le droit de trébucher elle aussi. Je veux rentrer. parvient-elle finalement à dire aussi, en s'écartant lentement de Rhil la tête lourde et le coeur plus pesant encore. Mais lorsqu'ils ouvrent la porte pour s'échapper, ce n'est pas un couloir vide qui les attend mais une silhouette bien trop familière qui la fige à nouveau cette fois incapable de fuir tant la terreur la paralyse. Ela, j'veux juste te parler. S'il te plait. c'est Luke. Bien sûr. Forcément. Et il tente même de s'avancer lui aussi dans le petit espace sans que la blonde ne fasse quoi que ce soit pour l'en empêcher piégée entre lui et le scientifique dans son dos. Happée par le visage qu'elle revoit si près, trop tôt et en même temps pas assez.
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La main dans son dos, ce pouce qui trace des cercles contre le tissu de son chemisier, elle se demanderait presque comment elle tiendrait debout sans. Presque, parce que ses pensées malgré l'envie sont tournées vers autre chose que le contact rassurant de Rhil derrière elle. Et c'est bien dommage, mais le destin s'acharne sur eux car quand la porte s'ouvre ce n'est que pour offrir à ses billes bleues le visage de son ex-mari, ex-amant, ex-bourreau, ex-tout. Une partie d'elle qu'elle n'arrive pas à fuir : mais devait-elle vraiment l'ignorer ? Etait-ce comment ça qu'elle guérirait du mal qu'il lui a fait ? Ou en ne l'affrontant pas, nourrissait-t-elle la plaie toujours ouverte, jamais fermée ? Dans d'autres circonstances, elle y aurait réfléchi; Aurait pris le temps de se calmer, de respirer. Mais son souffle se coupe, et ses yeux, eux, ne parviennent plus à déborder : ils regardent, complètement happée, le visage de Luke qu'elle redécouvre pour de bon. Peut-être pas vraiment charmée, plutôt prise au piège d'un passé qui vient de faire son retour comme dans une gifle dont elle sent encore la brûlure là où il avait levé la main sur elle. Elara ne bouge pas, figée par un torrent d'émotions qui tourbillonnent autour de la peur grisante qui l'avait envahie plus tôt. Par contre Rhil, c'est une autre histoire.
Elle le sent à peine se glisser devant elle, ni ne le voit s'interposer parce que son regard est tout tourné vers Luke. Il s'enfonce dans celui noir de son ex-mari, s'y perd alors qu'entre ses tempes les souvenirs s'enchainent et se débattent. Les uns parfois heureux, les autres surtout douloureux. Elle voit à peine les deux hommes se bousculer, s'affronter presque en silence.
Dégage. La voix de Rhil la ramène un brin à la réalité alors qu'elle cille, les yeux brillants mais trop fatigués pour pleurer à nouveau. Son regard se décale pour se poser sur les épaules de son meilleur ami avant de retrouver dans un éclair celui du brun qui l'appelle. Son propre prénom comme une décharge aussi douloureuse que les coups qu'il lui donnait autrefois. Laisse moi lui parler, tu n’as aucun droit… Je suis son époux, Elara ! Je suis son époux. Elle a la nausée tout à coup. C'est peut-être le choc, la fatigue, les souvenirs ou le fait qu'il se considère encore comme sien et elle, comme toute à lui. Ça la rend malade. Rhil réagit au quart de tour, comme piqué à vif par la voix plaintive de l'ex-prisonnier mais au lieu de le suivre Elara lui tourne le dos. Elle s'élance, d'abord un pas après l'autre, puis dans une pluie de foulées qui s'enchaînent sans qu'elle ne puisse les contrôler. Et elle se perd dans les couloirs parce qu'elle s'est perdue ce soir, l'impression d'avoir gâché tous ces mois loin de lui, de touche le fond. Elle ne sait pas où elle va dans les couloirs du Columbiad, mais elle y va : tant que c'est aussi loin que possible de lui.