NOM :(PERRAULT) Il y a là, des histoires d'anonymat, d'inconnus au bataillon, de ceux qui n'avaient aucune parenté, aucune volonté de courir après les étoiles, l'espace. Ces rêves furent ceux d'autres êtres, d'autres hommes, d'autres femmes. Ces rêves ne furent pas tiens ; ils le devinrent. Pas par envie. Par simple volonté de survie. Tu as fait tant de putains d'efforts pour t'en sortir, pour devenir l'égal des puissants, des plus grands, qu'il était hors de question de retomber dans l'oubli, le déni. D'une fratrie sans le sous, d'une famille sans espoir d'avenir, tu es celui qui a eu le plus de rage au coeur et au ventre, qui a su saisir toutes les opportunités pour arriver au sommet. Même si ce n'était pas le chemin que tu pensais emprunter, même si ta destinée fut ébranlée, bouleversée. De terrien, tu devins stellarien. D'homme au visage inconnu, tu devins reconnu. Et plus qu'un vague nom entiché d'un conteur, il y a, là, l'admiration, la passion pour ton mariage, l'image parfaite d'un couple que la distance ne peut briser, qui s'est consolidé. Et la popularité, la reconnaissance te prouvent bien que tous ses efforts, ce n'était pas pour rien, que tout cela le valait bien. Toi le fils de rien, de bon à rien, tu es celui qui a su forgé, façonné son destin. Et, jamais, la lumière n'a semblé plus éclatante, plus évidente. PRENOM :(AMBROISE) Ou l'immortel. Comme si, sans même le réaliser, tout à fait le toucher, ta mère a su, perçu que tu n'aurais pas la même histoire qu'elle, que tu ne suivrais pas sa mémoire. Peu de souvenirs sont restés, si ce n'est une tignasse brune toujours un peu ébouriffé, des mains abîmés, un sourire déjà envolé. Son visage s'est effacé, comme ceux de tes frères et sœurs. Tu l'as si peu comprise, apprise, fuyant déjà vers des ambitions folles, des idées qui ne t'ont pas fait perdre le nord. Et tu espères qu'un jour, tu seras immortalisé, que ton nom s'inscrira dans l'Histoire, dans toutes les mémoires. Tu espères un peu plus te distancer de ceux que tu as laissé, abandonné, qui ne cueillent aucun regrets. Ta vie, elle est ici. DATE DE NAISSANCE/ ÂGE :(25 AOÛT 2184, TERRE) Sixième enfant, tu es l'un des derniers de la fratrie Perrault. Tu es né entre la saleté et la joie de ta mère. Elle en avait trop des gosses, trop pour bien les nourrir, trop pour que les vêtements soient à la bonne taille, mais elle disait vous aimer, t'aimer. Tu as toujours eu du mépris, de l'acidité pour ceux qui ne sont pas assez responsable, pas assez stable. L'ironie est, au fond, réelle puisque tu es né d'une mère trop fertile sur une terre infertile, gangrenée par le chômage et la crasse. (QUARANTE-TROIS ANS) Les années n'ont pas ébranlés, suicidés ton charme ; tu n'es pas de ceux à se ratatiner, à se faner. Tes ambitions n'ont pas été des fardeaux qui ont ridés ta peau, elles sont des buts, des objectifs, des raisons de vivre. Tu n'avais juste pas prévu de t'attacher à autre chose, à d'autres que toi-même et, pourtant, l'affection envers River est sincère, l'amour est débordant pour la vue fuyante de Sirrah. Ta famille, celle que tu t'es choisie, que tu as bâti, est devenue ton étendard, ta raison d'exiger plus, de désirer toujours plus. Cette vie ne t'a pas fait de cadeau, et tu tiens à laisser le meilleur numéro, le plus beau lot derrière toi. Parce que tu mérites le meilleur que ce soit à vingt-trois ans ou à quarante-trois. STATUT CIVIL :(MARIÉ) à River Frye. Il y a toujours cette tendresse, cette affection douce envers la rousse. Il y a toujours cette amitié un peu vieillie, ridée. L'amour a, depuis longtemps, déserté vos draps, vos bras, ne laissant que la cendre de sentiments, des souvenirs, des rires. River est à elle seule une part de toi, une partenaire d'existence, une allégeance inébranlable, increvable. Si vous ne vous aimez plus, si la passion ne réchauffe plus vos corps, il reste les alliances, la puissance. Il reste la flotte à mettre à vos pieds. Il reste les affaires mondaines que vous menez en tandem, laissant celles du coeur aux amantes de River. Toi, tu te contentes de conseiller ta femme, toujours avec humour et tendresse, parce que River est et restera la meilleure part de toi-même. OCCUPATION ET AFFECTATION : (ANIMATEUR RADIO) L'humour fait toujours sourire, arrache parfois des rires gras de bons matins. C'est ta voix qui éveille, tire du sommeil tes compatriotes. Et c'est sans doute pour ça que tu es des personnes connues et reconnues sur la flotte, te hissant hors de l'ombre de ton épouse. Tu animes toujours la chronique du matin, de 5 heures à 9 heures, t'attirant pas mal de sympathie. C'est sans compter ton sourire, tes petites manies sociable qui t'attirent l'amour du public. Oui, vraiment, tu es aimé de tes auditeurs, t'attirant parfois des lettres de fans. Si seulement, ils savaient ce qui se cache derrière le joli sourire, les yeux malicieux et les mots délicieux, ils sauraient qu'il vaut mieux s'en méfier, ne rien te confier. Mais il paraît qu'avec une gueule comme la tienne, on ferait mentir toutes les étoiles. (DÉLÉGUÉ (BÉNÉVOLE) SUR LE TIANTANG) Ça paraît presque désintéressé, presque sincèrement nécessaire de te soucier des problèmes des autres, d'avoir à cœur de les apaiser, de les dissiper. Et tu étais sans nul doute fait pour rejoindre l'équipe bénévole des délégués sur le Tiantang. Et tu en as d'avantage besoin pour avoir tes yeux et tes oreilles partout sur le vaisseau tant aimé. C'est aussi utile pour repérer les talents des nouveaux arrivants qui peuvent s'avérer très intéressants. Vraiment, ça aurait presque pu être innocent. (GÉRANT ET PROPRIÉTAIRE DU SILVER) Deux soirs par semaines, peut-être plus, parfois, le restaurant clandestin ouvre ses portes, attirant le gratin de la flotte, la haute société et son appétit d'un luxe d'autrefois. Au Silver, les meilleurs mets sont servis selon un menu du jour toujours donnés à l'avance aux habitués. Et depuis des années, tu te fais une volonté d'être le meilleur sur le marché, renouant avec cette vie d'avant qui te voyait déjà chef étoilé, reconnu dans l'univers entier. Si toute la flotte pense que tu as raccroché, il n'en est rien. Tu joues aux innocents, en prétendant que le jeu des aromates, des aliments ne te manquent pas, par devant. Par derrière, pourtant, c'est la débâcle de couleurs, de sensations, de passions pour une cuisine distinguée et toujours saluée. C'est une passion que tu n'as jamais vraiment su laisser filer, que tu n'as pas pu abandonner. Et il n'est pas rare de te voir reprendre les armes, de rallumer les fourneaux, de séduire le palais des clients et de ton enfant. Il n'est pas rare de voir que ton commerce est florissant, de plus en plus grandissant ; les tables s'arrachent, et, parfois, l'attente est longue pour pouvoir profiter, s'assurer de tes services. HABITATION : (UNE CABINE SUR LE TIANTANG) Le confort est optimal, bien loin du minimum vital qui condamne bien des âmes sur la Flotte. Toi, tu bénéficies d'une cabine de grande envergure, autrefois dédié aux vacanciers que tu enviais. Le lit est assez grand pour deux personnes, des pièces d'art diverses et variées trônent au mur. Au fond, ta cabine est un peu à ton image, elle cache des secrets bien gardés. Et pour ceux qui s’inquiètent des cabines séparées pour la sauvegarde de ton mariage, ils n'ont rien à craindre puisqu'il est connu, convenu que tu désertes les lieux pour la luxueuse cabine de la capitaine de l'Helios. Et ainsi, les apparences sont sauvées et les stratégies sont tissées, manigancées. ARRIVÉE : (15 MARS 2201, DANS LE VENTRE DU TIANTANG) Tu es de ceux à avoir survécu, à avoir vaincu la chance contre toutes attentes. De la Terre, tu as embarqué sur le vaisseau, engagé en tant qu'assistant d'un chef en vu. Ta seule volonté ? Apprendre un peu plus, toujours plus. Peut-être même au point de lui dérober certains secrets et de bâtir ta carrière sur la sienne mourante, chancelante. Ton patron était un con, un de ceux trop aigris pour accepter la concurrence, à apprendre la méfiance. Au fond, tu t'en fous un peu de ce qu'il pensait, de ce qu'il voyait en toi. Tu étais bien plus intéressé par les possibilités qu'offraient sa fille, son héritage gastronomique. C'était un voyage de quelques mois, une façon de projeter tes ambitions, ta passion plus loin. Pourtant, tout bascule et le vaisseau fait demi-tour ; la Fédération est tombée, le Triumvirat est né, il vous faut rentrer. Avec la fille, tu planifies des promesses de mariage secret, une fois atterri, bien loin de son papa chéri. Le bon coeur de l'équipage a voulu que des ouvriers soient secourus, que tout se bouscule, bascule. Très vite, les nantis sont chassés, tués et tu dois changer tes plans. Alors, oui, tu as survécu sur le dos de la fille et de son papa chéri. Alors, oui, tu as fait ce qu'il fallait faire et tu ne le regrettes pas ; personne ne t'a jamais reproché, accusé d'avoir donné de la chaire fraîche à la fronde. Personne n'ira de toute façon chercher sous la crasse du sang séché. Maintenant, tu es bien intégré, tout à fait disposé à encore plus les tromper. Ils ont, de toute façon, oubliés, abandonnés et tu n'as jamais été inquiété.
INFORMATIONS PERSONNELLES
LIEU DE NAISSANCE :(TERRE ; ZONE CINQ) La France, la mer salée, polluée qui vient lécher les pierres du port de Marseille. Tu es né sous le soleil, le chant des cigales et l'accent chantant ne t'a jamais tout à fait quitté, ne s'est jamais fait oublier. En toi, il y a encore un peu de tendresse pour la planète mère, peut-être un peu de nostalgie aussi. Et l'idée trotte, flotte ; ce serait bien d'y retourner pour finaliser ton empire, non ? FAMILLE :(EVA&VICTOR PERRAULT) Mariés, amoureux, malheureux. Sans doute morts à l'heure actuelle. Tes parents ont toujours été pour toi une source de mépris, de dénis. Ils manquaient d'ambition, de passion, d'envies aussi. Et c'est peut-être ce que tu n'as pas pu leur pardonné, ce que tu leur as toujours reproché. C'est peut-être ce qui a contribué à si vite t'éloigner, à tant vouloir te distancier. Ta mère était une couturière aux doigts abîmés, fatiguée par les grossesses constantes et la zizanie de ses gosses. Ton père a eu si vite le dos cassé par les chantiers, les années. Avec le recul, tu penses juste qu'ils ont volontairement creuser leur tombe, leur misère, et tu n'en as que plus de haine. Pour toi, tes parents ne sont que des déchets. (FRATRIE NOMBREUSE) Et pour accompagner le bal de la pauvreté, des gosses à foison, faits sans raisons. Tu es le sixième sur huit, et, sûrement celui qui a le mieux réussi, qui a pris sa vengeance sur la vie. De tes frères et sœurs ? Tu n'as que des souvenirs d'eux venant te gratter de l'argent, la bouche en coeur, en jouant sur le fait que vous êtes frère et sœur. Peuh, ça n'explique rien les liens du sang. Tu les as vite écartés d'un revers de main, comme si ils n'étaient rien, que tu ne leur devais rien. (RIVER FYRE) L'évidence est simple, tranquille ; River est ta meilleure alliée. Et ce depuis de très nombreuses années. L'amour friable s'est mué en amitié véritable, en affection palpable, et vous avez fait de la vérité en toutes choses les fondements de votre mariage. Ainsi, il n'y a pas de surprises, de risques concernant les aventures de ton épouse. Il n'y en a pas tellement de sa part, non plus, lorsque tu as monté ta petite affaire. C'est même elle ton principal actionnaire. Au fond, c'est une relation d'affaire, une alliance toujours debout, la promesse que rien ne saura vous abattre. Et bien plus encore, la tendresse est ancrée, saupoudrée de petits « darling » et cette fois, tu ne mens pas, tu ne triches pas. Entre vous, tout est tellement sincère. (SIRRAH PERRAULT-FYRE) Un sourire s'attarde toujours trop pour ta fille. Elle est tout ton monde, toute ta vie. Et il serait mentir de ne pas avouer qu'à tes yeux, elle est le plus bel être que l'univers ait porté, regardé. Ta fille est force, ta fille est prête à relever tous les défis et tu es tellement fier d'elle. Au fond, tu es sûrement son plus grand supporter, et, elle est ton plus précieux trésor. Et gare à ceux qui pensent te la voler, tu n'auras aucune pitié. Et il est bien connu, su que tu ne la céderas qu'à quelqu'un qui sache cuisiner, au moins. ORIGINES :(ANCÊTRES TERRIENS) Les Perrault n'ont jamais rêver d'étoiles, tes parents n'ont jamais eu ses folies en tête. Et pourtant, il est bien connu que le travail était là-haut, que cela ne suffisait plus d'avoir les pieds sur Terre. Il était nécessaire de la quitter, de les abandonner. DOSSIER MÉDICAL : La santé est (QUASI PARFAITE). Le corps est soigneusement dépourvu de la moindre imperfection, il n'y a que cette lente (ATROPHIE MUSCULAIRE) qui te guette, qui te grignote lentement, progressivement. Fatalement, le manque de sport en est la cause, l'ecchymose devant ton refus de plier, de t'adonner aux pratiques sportives qui entretiennent le corps, retardent l'atrophie. Les mains sont également abîmées, égrainées, preuve d'un travail plus manuel qu'intellectuel, quasi passionnel, éternelle. On devine là le secret que tu gardes précieusement, jalousement. La dégénérescence de l'œil t'a été épargné, alors qu'il a touché tant d'autres nés sous gravité d'une planète. Les lunettes ne sont qu'un accessoire de mode que tu te plais à aborder, à orner. Et puis, bien sûre, (LA CIGARETTE) reste une amante que tu crames par les deux bouts, mais pas certain que des deux, ce soit toi qui en vienne à bout. PSYCHOLOGIE :(ENFJ | LE PROTAGONISTE) Il y aura toujours cette proportion au (CHARME), aux caresses de l'âme. Tu es l'homme qui séduit d'un sourire, qui a toujours de quoi faire rire. Tu es (l'homme qu'on aime) dès le premier regard, dés le moindre égard. Et c'est le soleil, la lune et les étoiles qu'on te donne sans confession, sans concession, parce que on dit de toi tu es (quelqu'un de bien), avec qui on ne risque rien. On se sent bien avec toi ; Quelqu'un de si gentil, si aimable, si adorable, ne peut pas être vraiment méchant, blessant, n'est-ce pas?
(FIGURE POPULAIRE), tu as tout du gentleman bien sous tous les rapports, qui endort la méfiance, l'indifférence. (POLI, EXQUIS), on te pardonne le côté un peu (FANTASQUE), les crasses sont si vite oubliées, balayés. Et tu es, sans doute, un peu de ces (GRAND ENFANT) auquel il a tout manqué, et maintenant qu'ils sont au sommet, s'émerveille, joue, surjoue. (GRAND ACTEUR, COMÉDIEN VAURIEN), tu es stratège, tu planifies, évalues et rehausse tes plans selon tes besoins. Ton amour de l'imprévu est limité et tout se doit d'être millimétré, planifié. Tu n'as pas le luxe du temps qu'on perd. Il y a ce côté joueur, trompeur qui en a envoûté plus d'un, qui a conquis des vies. C'est peut-être pour ça que tu as une (réputation de mécène, de philanthrope aguerri), c'est peut-être pour cela qu'on te juge si (abordable et adorable).
(CALME, INTELLIGENT, DÉBROUILLARD), il n'y a pourtant aucune hésitation, question lorsqu'il est question de te sauver, de te protéger. Tu refuses de perdre ce que tu as construis, bâtis. Tu refuses de laisser s'envoler ton succès, tout ce pour quoi tu as lutté. Et ça peut te rendre dangereux, disposé aux sacrifices pour que toi, ta fille ou ta femme puisse s'en sortir. Si tu n'es pas disposé à faire mal, tu peux payer grassement la main d'un autre pour se charger de le faire pour toi. Il paraît que ça te rend (LÂCHE, ÉGOÏSTE, ÉGOCENTRIQUE), tu es juste moins altruiste, moins gentil que tu ne le laisses penser, envisager. Tu es juste moins parfait que l'image donnée.
Et bien sûre, tu es de (CES HOMMES DE SALON CULTIVES, PRÉCIEUX), aux mots doux, au regard tendre. Bien sûre, tu es (SOLAIRE, AVENANT, TRIOMPHANT), tes gestes tactiles, la proximité futile qui froissent les cœurs, qui endorment les peurs te rendent, ne font que l'assumer, le prouver. Tu prends, plus que tu ne donnes d'une œillade malicieuse, des mots justes, d'un côté très flirty. Parce qu'il est aisé pour toi de comprendre, d'apprendre ce qui peut te faire aimer, adorer. Parce qu'il est facile pour toi d'user et d'abuser d'humour et de laisser un goût d'amour. Et il y a des airs de (MANIPULATEUR, MENTEUR), prêts à voler tant d'âmes, à provoquer les drames. Un brin (CYNIQUE), ton audace est ce qui te rend impitoyable, increvable. Presque au point de devenir cruel, presque au point d'être le dernier soupçonné, le dernier regardé.
Au final, tu as (L'AMBITION) de vivre encore après ta mort, d'être de ces étoiles qui continuent à briller, à les émerveiller ; tu veux marquer les histoires, les mémoires. Tu ne veux pas être oublié, laisser sur le bas côté.
(Buffet Froid)OU LE MÉCÈNE | Il y a l'amour des arts, qu'il soit d'or ou de graffitis, d'esthétique ou de détails en pagaille dans la crasse et la ferraille. Tu trouves du beau dans le plus fin, le plus divin mais aussi, parfois, dans tout ce qui est grotesque, sans trop de queue ni de tête. L’œil est habitué, pressé de tant d'ivresse lorsqu'il caresse une œuvre. Et, pourtant, ça te fait toujours le même effet : l'excitation, la passion, le besoin d'encourager, de donner. Ton argent sale sert à développer des talents, à leur permettre d'exercer avec plus de légèreté. Tu joues que la chance que tu as eu se partage, se gagne, et c'est sans le moindre tremblement, frémissement que tu accordes ta confiance. C'est pourtant une enquête solide que tu couds avant d'accorder le moindre crédit, de pousser le génie des créateurs. La philanthropie ne s'arrête pas là, ton nom est souvent accolé à des fondations pour les rescapés d'Astoria, les orphelins, les militaires. Et peut-être même que toute en discrétion, toute raison, tu glisses des crédits pour une campagne, prêt à tout pour faire gagner ton candidat à l'amirauté. Mais ça, personne ne le sait. Après tout ton image ne doit-elle pas refléter une certaine neutralité, un goût pour laisser les opinions politiques à l'intimité. Personne ne t'a dit que tu ne pouvais pas tout faire pour la hisser au sommet.
(Papillote de poisson)OU SWEETIE | Il y a des adorations qui n'atteignent pas de raisons, de plus parfaite passion. Bien sûre, tu l'aimes ton enfant, ton unique enfant. Les chaleurs qui lèchent ton coeur sont tellement évidentes, tellement violentes qu'il faut avouer qu'il n'y a que de l'amour, qu'il n'y a qu'elle, au final. Sirrah, tu l'as aimé dès le premier égard, tu l'as chéri de tant d'égards. Sirrah, tu as su qu'elle se dessinait, s'esquissait sous des élans du cœur un peu traîtres, un peu trop souverains, tellement assassins. Et on dit souvent que c'est parce que tu t'es trop occupé d'elle. On dit souvent que c'est parce que l'amour des parents est celui qui pardonne tout. On oublie de dire que tu ne pensais pas aimer ton enfant, on oublie de dire qu'à la manière des météores, ta fille s'est imposée et n'a jamais cessée de régner. Et peut-être que c'est là le plus grand don de Sirrah : te faire plier d'un sourire, accourir d'un chagrin, éclipser, évader le calme olympien. Pour elle, les montagnes se soulèvent. Pour elle, l'univers se plie et tout te trahit.
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Spoiler:
LA FLOTTE, LE REGINA MERCY ; 20 OCTOBRE 2203 | « Tu es sûre que je ne vais pas la casser ? Un murmure dans l'ombre de la chambre de maternité, alors que tu es penché vers le petit berceau. Les quelques cheveux roux sur ta tête bouge au rythme de ses rêves, sa peau encore toute rose s'agite sous son souffle. River ? La rouquine s'est endormie, terrassée par l'épuisement de l'accouchement. Un sourire naît mais n'éclipse pas l'inquiétude, les peurs ténues, griffues. Tu es comme tous ces jeunes pères, un peu mal habile, tellement débile devant leur premier enfant. Tu es de ceux à ne pas tout à fait savoir comment faire, comment lui plaire. Alors doucement, les doigts s'égarent dans les cheveux de la petite fille : Tu es magnifique, tu sais ? » Et c'est un peu comme si elle te cherchait, si elle comprenait la chaleur de ta voix, la tendresse avachie. Tu ne croyais pas vraiment, pas tellement en ça, tu te disais que ça n'arrive qu'aux autres, qu'à ceux dont l'enfance fut merveilleuse, précieuse. Tu ne pensais pas qu'aimer serait aussi évident, que l'aimer serait aussi violent. « Chut, Sirrah, je suis là, ne t'inquiète pas. Un petit rire incrédule, une sensation de plénitude absolue, vaincue. Papa veille sur toi. »
Et là, au creux de tes bras, le bébé baille. Son nez s'enfouit dans le tissu de ta chemise, le sommeil vient la voler, la faucher. Tu restes là, immobile, les yeux figés sur elle, le regard planté sur la petite main accrochée à ton doigt, prêt à tout pour la protéger, à, sans doute, trop l'aimer. « Tu sais que tu vas avoir une crampe à force, résonne le timbre masculin, grave et froid de l'homme dans le cadre de la porte. Huh ? Laisses-tu échapper, en détachant, finalement, les yeux de ta fille pour les poser sur Isaac. Tu sembles ne pas avoir bien entendu, trop concentré, absorbé par ta fille. Mh, tu vas avoir une crampe. Ce n'est pas grave, réponds-tu, du tac au tac. Elle est bien contre moi. » Et peut-être la première fois que tu vois naître, apparaître un sourire sur le visage du second du Regina Mercy. « Tu ne veux plus la lâcher, n'est-ce pas ? Et il s'avance comme si il comprenait ce qui t'habite, ce qui s'agite dans le fond du ventre. Ce n'est pas ça. Dans ce cas, tu peux me la passer, invite-t-il du tac au tac, effleurant déjà le pyjama de Sirrah pour te l'arracher, te la voler. C'est quasi plus fort que toi alors que tu bouges brutalement, l'empêchant de la prendre, l'empêchant de la voir s'évader, se glisser dans d'autres bras que les tiens. Non, ça va aller. Un semblant de rire s'échappe d'entre les lèvres d'Isaac. Et la malice s'évade dans ses yeux : Il semble que cette enfant t'ait volé ton coeur, Ambroise. », et tu perçois nettement, clairement, son amusement. Pour une fois, c'est lui qui te taquine, t'abîme de ses pointes d'humour en filigrane, sous les détails. Pour une fois, et juste cette fois, les rôles sont inversés, opposés. Et il s'assoit, face à toi, le silence s'étire, satyre de ces hommes abattus par le sourire de leur progéniture. Sur ta langue, la question est doucement formulée, posée : « Comment on fait ? Pour ? Être un bon père. Un autre sourire alors que déjà, tu n'as peur que de n'être une déception, une hésitation dans les yeux de ta fille. Comme ton propre paternel l'a été, comme tu l'as balayé, sans aucun regrets. Et tu n'es pas très sûr de vouloir répéter l'histoire. On se contente d'essayer. » Un haussement d'épaule, et, tu devines que, lui aussi, n'a pas trouvé la formule magique. Et tu souffles à l'homme de presque neuf ans ton aîné, avec une pointe d'ironie, des accents de mépris : « Merci fabuleux parrain. »
Et pourtant, toujours, tu veilleras. Toujours, tu la protégeras.
LA FLOTTE, LE REGINA MERCY ; DÉCEMBRE 2209 | Les mains sont un peu froides contre la peau chaude de Sirrah. Accroupi face à elle, tu observes les dégâts sur son joli visage : La lèvre est fendue, elle aura sans doute un gros bleu, mais rien de trop malheureux, ni de trop fâcheux. « Tu as mal, sweetie ? Et pourtant, tu gardes une expression alarmée, gravée dans cette horrible inquiétude. Dans la salle d'attente, tu inspectes, détailles, explore en filigrane la peau tuméfiée, le regard bleuté assassiné de larmes, sali par le drame. Je suis vraiment, vraiment désolé. Cette chaise n'aurait jamais dû se trouver là. » Un sanglot la trahit, la fait frémir et tu t'approches un peu : « Oh tu as mal, c'est ça, mon bébé ? Ç-ça saigne. », gargouille le chagrin de la gamine aux couettes rousses dans sa petite robe bleu. « Non, sweetie, regarde Papa efface, un mouchoir en tissu est sorti et tu l'appliques tout doucement contre la petite lèvre fendue. Et hop, il n'y a plus rien. Le sourire est tendre, bienveillant et, au fond, tu es mortifié que cela ait pu arriver, que l'ordre ait été dérangé. La cabine que vous partagez est toujours rangé au millimètre près. Chaque objet a sa place pour éviter un accident et faciliter les mouvements de l'enfant. C'est presque devenu obsessionnel, une étrange ritournelle que rien ne doit perturber, briser. Tout pour que Sirrah vive sa vie le plus normalement possible, de manière la plus facile. Tu refuses de la traiter en handicapée, en être diminuée ; Ta fille est capable de l'impossible, et tout est encore possible pour elle. La pitié des médecins ne sera jamais son destin, son écrin. Doucement, les larmes sont séchées, balayées de la manche de ta chemise ; Voilà, tu es belle comme un coeur. », susurres-tu, lui murmures-tu.
Et c'est une nouvelle crise de larmes qui éclate, qui vient emplir la salle vide d'attente. « Mais les coeurs, c'est pas beau … c'est p-plein de sang », arrive-t-elle à souffler entre deux sanglots, et trois hoquets avec la difficulté de respirer tellement ses pleurs sont frénétiques, erratiques. « Oh non non ! Souffles-tu, affolé, déstabilisé par la douleur de ta Sirrah. Pardon, sweetie. Je voulais dire comme une poule. Tu aimes les poules, non ? Et dans la panique, tu trouves ça complètement futile, débile. Il est vrai qu'elle en parle depuis une semaine, qu'elle sourit toujours lorsque River lui promet d'y retourner, et de cette fois pouvoir les caresser. Mais ça ne suffira pas à la calmer, l'apaiser. Je suis douce comme une poule ? », hoquette la fillette, s'essuyant les yeux avec ses manches. Et son visage s'approche pour bien te fixer, te regarder. Tu es habitué maintenant, quand d'autres sont déstabilisés. Un sourire se tisse, s'immisce, un brin charmeur, tellement voleur de coeur : « Oui, encore plus. Tu voudras que je demande à Maman de t'emmener les voir samedi prochain ? » Et toi-même, tu n'y crois pas. Amusé, tu ne peux t'empêcher d'imaginer l'enfant glisser ses doigts dans les plumes d'une poule, ses grands yeux clairs pétillants d'émerveillement. Conquis, tu te dis que tu as créé une perfection qui mérite toutes les adorations. Elle hoche la tête et glisse doucement : « Je pourrai les caresser ? Et tu vois un sourire naître sur ses lèvres rosées, suffisant à éclipser toutes les inquiétudes, tous les doutes. Elle se penche un peu et soupire à ton oreille sur le ton des secrets : Et puis manger du poulet aussi ? L'enfant est intelligente, elle a tout de suite saisi l'évidence que la poule qu'elle caressait était le poulet du dimanche. Bien sûre, tout ce qui peut te faire plaisir. » Et comme une enclume au fond du ventre, tu sais que ses désirs, ses moindres caprices sont à remplir.
LA FLOTTE, LE TIANTANG ; 4 MARS 2227 | Le poisson est soigneusement posé sur le planche à découper. Comme à son habitude, Ethan ne livre que des produits de très grande qualité. En plus de s'avérer d'une ponctualité formidable, ton associé se révélait tout à fait intraitable sur la marchandise. Un sourire se dessine, se devine, tu savais que c'était la meilleure des idées. Le fil du couteau est soigneusement aiguisé et bientôt, la lame se pose dans un travail soigné, détaillé. Le saumon expose bientôt sa chaire dans une couleur vivre, sensible. « Tu me regardes cuisiner depuis longtemps ? », caresse ta voix en douceur, en lenteur alors que déjà, tu saisis déjà le bol de sauce : « Tu goûtes ? », invites-tu toute en tendresse, toujours avide de partager un peu de toi-même. La cuillère vient tremper dans la sauce, elle la porte à ses lèvres et goûte les yeux fermés. Un sourire explose, implose sur tes lèvres. Doucement, tu reviens vers ta planche, ciselant tranquillement l'oignon. « Tu as passé une bonne semaine ? », demandes-tu, concentré mais habitué. C'est une recette qui a émaillé son enfance, a tracé bien des repas sous les conseils médicaux. Et il y a toujours, collé au cœur, le besoin de prendre soin d'elle, d'être là pour elle.
Du coin de l’œil, tu la vois hocher la tête : « J'ai rencontré mon tuteur, la veille. Tu t'arrêtes un instant, sur le bord de ses lèvres, de ses rêves. Il a l'air intelligent. » Un rire naît, et tu souffles ; « Au moins un qui a compris que tu feras des grandes choses. » Le vin glisse dans le verre de ta fille, tu lui offres un sourire. Confiant, tu sais qu'elle n'ira qu'au sommet, avec ou sans yeux fonctionnels. Ils sont si nombreux à la sous-estimer, à s'apitoyer. « Bientôt il me confiera certains patients à lui. Le sourire s'agrandit, s'élargit ; est-ce qu'elle aussi, sans même qu'ils le voient, y croient, elle va tout rafler, voler ? Il paraît que c'est une étrange fatalité. A la fin, on est tous remplacés, évincés. Et tu comptes lui prendre sa place ? La langue est taquine alors que les pavés de saumon sont déposés sur le papier sulfurisés. Crème épaisse, oignons et la sauce se succèdent, surmontés, épousés par le brin de thym. Doucement, les papiers se referment, retenus par un cure-dent. Et bientôt, le four les avale. Tu tournes la tête, les yeux de Sirrah figés sur l'antre du poisson. Tu sais que derrière la froideur, la neutralité dorment des appétits voraces, tenaces. Et ta semaine, Ambroise ? J'ai entendu ta chronique ce matin, les assistantes gloussaient. Celle sur Elara Hartmann et Cassiopée ? Tu as aimé ? Les yeux étincellent de cette lueur trop fière, tellement incendiaires. Oh tu sais, c'est un peu comme d'habitude, j'amuse la galerie. » Et tu t'amuses aussi.
« Tu sais, il y en a pour 20 minutes. », le rire est doux, léger. Lentement, tu ouvres le frigo, tirant de leur antre, les deux verrines d'avocat et de crevettes, relevé par la douceur acide du citron. « Je te propose de goûter ça en attendant. Et si ça te plaît, j'envisagerai de les mettre à la carte. », parce qu'elle reste la meilleure conseillère pour la composition de la carte du Silver avec River. Son joli visage s'approche, elle renifle prudemment : « Ça a l'air joli. Une question succède pourtant, répondant à l'émerveillement : ça sent la mer ? Oui ». Un sourire, elle sait combien l'esthétique est importante à tes yeux. Un bon plat commence par un aspect impeccable, intraitable. Les yeux fermés, la crème glisse sur sa langue et tu attends. Un sourire, sa voix résonne féminine, indocile : « Bravo Ambroise, c'est très frais et goûteux. Elle penche la tête vers toi et tu saisis l'humour, l'amour : C'est meilleure que ta chronique sur Cassiopée. Amusée, elle souffle : Tu as vraiment besoin de trouver quelqu'un pour t'amuser au lit. » Un non net de la tête, derrière le sourire un peu vaurien, tellement taquin : « C'est pourtant toi la femme de ma vie. Tu veux me jeter, c'est ça ? » Et tu joues encore les drama queen, bien certain, serein que rien ne viendra te détrôner dans le coeur de ton unique fille.
(Fraisier) OU DARLING | L'amour a ses vertiges et ses vestiges. Parfois il finit mal, d'autres fois il évolue, continue un peu différemment, toujours tendrement. La rousse fut un coup au coeur, une passion dévorante dès le premier regard, dès l'égard. La belle est, maintenant, la partenaire d'une vie, de toute ta vie. Il est vrai que les draps ne sont plus foulés, les corps mêlés. Il est vrai que l'amour a longtemps erré pour maintenant vous déserter. River est, pourtant, la meilleure alliée, la seule véritable alliée. Gardienne de tes secrets, elle connaît chaque vice qui émaille ton âme, les craquelures de ton enfance, les blessures de l'indifférence. Ensemble, vous avez construis vos gloires, vous avez été l'artisan de vos sucés. Et c'est un peu vous de vous aimez, de vous adorez comme ça. Rien ne peut vous divisez, vous régnez sans partage. Aucun de vous ne va reculer, abandonner. Et si la fidélité s'est évadée, si l'amour fut remplacé par l'amitié, il reste les promesses, la tendresse. Il reste un amour pas tellement bancal, ni brutal. Il reste votre amour particulier, apprécié, ciment de la vérité en toutes choses, d'un soutien indéfectible, indestructible. River est une moitié de toi, sans doute celle que tu aimes le mieux, que tu protèges toujours un peu. Et puis, c'est évident, puissant : Elle est tout ce que tu n'es pas et tout ce dont tu as besoin. Pour les affaires. Pour la guerre. Pour cette vielle tendresse qui guide encore certains gestes. Pour les darling qui lui arrache l'ombre d'un sourire, d'un rire. Indéniablement, brutalement, River est celle qui te restera, pour qui tu reviendras. Et c'est peut-être ça un mariage réussi, qui a trahi tous les paris.
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LA FLOTTE, L'HELIOS ; ANNÉE 2202 | « Tu es magnifique, le sourire est grand, l'éclat des yeux est brillant, saisissant. Il y a des passions trop puissantes, trop dévorantes pour attendre. Et les doigts s'emmêlent à ses cheveux, la pressant tout contre toi, dans le creux de tes bras. Pour beaucoup tout va trop vite, tout annonce la fin en poudre d'étoiles, en cœur brisés, saccagés. Et pourtant, la chaleur, la douceur sont là, restent là. Vous pourrez embrasser la mariée après l'échange des vœux, monsieur Perrault. Inutile d'être impatient. » Pourtant, l'impatience est les affres, les gaffes de cette jeunesse qui veut aller vite, s'aimer trop vite. « Désolé, vous comprenez, le sourire est éblouissant et elle est resplendissante, renversante, elle est merveilleuse, non ? » La fierté est tellement présente, récente. Tu pensais faire mariage utile, loin d'être une alliance futile, débile. Tu pensais placer l'intérêt avant les sentiments. Tu ne t'attendais pas à tout avoir, à tout vouloir.
Son sourire fleurit, éclot au rythme du tien. Le bonheur est parfait, tellement affiché, exposé : « Je crois que tu vas le fâcher, fait-elle, calme et posée, et, pourtant, amusée par ton excentricité, ta capacité à les faire tourner autour de toi, de vous. Ce n'est pas grave, tu es la seule personne importante, aujourd'hui. Le sourire en dit long sur la tendresse partagée alors que la main décrit l'arrondi du ventre. Et notre Sirrah. » Tous parlent d'erreur de jeunesse, de celle qui ne pardonne pas, qui condamne. Et pourtant, tu y vois d'avantage de rage de lui offrir le meilleur, d'avoir collé au coeur le destin de l'enfant qu'elle porte. « Sirrah ? Parce qu'elle est déjà la plus brillante, la plus étincelante. Les yeux paressent dans les tiens, et dans un murmure, elle susurre : Alors, ce sera Sirrah. » Sirrah, elle et toi, unis envers et contre tous.
« Quand Monsieur et Madame Perrault auront finis de se bécoter, on pourra peut-être commencer. Les yeux de River s'accrochent à ceux de l'officiant qui lie vos serments. C'est Frye, et ça le restera. » Dans son regard, le choix est fait, signé. Et il ne suffit que d'un baiser pour le sceller, approuver. Qu'importe le nom, c'est vos alliances qui dictent le bal des sentiments, et bientôt des faux-semblants. Une fois que l'amour se sera envolé, que la passion se soit tirée, il ne restera que deux vieux alliés.
LA FLOTTE, L'HELIOS ; ANNÉE 2219 | Les deux coupes de vin s'entrechoquent, le sourire aux lèvres naviguent jusqu'aux yeux se noyant de fierté : « Félicitation darling. Tu l'as mérité. ». Et sur ta bouche, c'est tellement sincère, c'est à des années lumières de la comédie que tu joues, rejoues chaque jours. « Merci, Ambroise. », lâche la rousse, dans un doux sourire, dans une tendresse qu'elle n'adresse qu'à Sirrah ou à toi. « Tsss, ne me dis pas merci, tu sais que cette promotion t'était destinée. Il n'aurait pas pu trouver meilleur successeur que toi. Et elle est humble, alors que les ambitions envahissent ses yeux, alors que c'est le sel des passions qui l'enrichisse, la chérisse. Tout ce pourquoi River a travaillé, s'est damnée. Tous ses sacrifices qu'elle a mené, qu'elle n'a pas daigné balayer. Non, River n'a rien lâché. Elle a joué et gagné. Comme tu t'y attendais. J'ai un présent pour toi, un sourire se dessine, se devine alors qu'elle a des airs de chaton curieux, alors que tu ouvres la boite devant ses yeux. Un fraisier. Je sais que c'est ton préféré. » Et la part découpée est généreux, pleine de ses petits plaisirs qui la font tant sourire. « Qu'est-ce que je ferai sans toi ? Tu aurais plus d'amants », plaisantes-tu, ris-tu. Peu soucieux d'être trompé, sali par ses aventures, tu n'en récoltes aucunes blessures. L'ombre des maris jaloux, possessifs est morte avec les « mais si tu trouves en eux ce que je ne peux pas t'offrir, darling, alors qu'il en soit ainsi », parce que son bonheur t'importe d'avantage que l'idée saugrenue d'être l'être unique aimé, désiré. Ce n'est même pas forcé, même pas discuté, l'accord a été vite donné et la vérité est toujours soufflée. Puisque les mensonges tuent plus sûrement que tous les adultères. Au final, c'est toujours vous qui en riez, qui vous moquez, qui jouez. Tu te fais un point d'honneur à les mettre à l'aise, ses amants. Tu te plais toujours à la faire sourire, à lui tirer les notes d'un rire dans l'intimité, dans la vie privée. L'ombre enferme les amants, les laisse à l'oubli, dans l'interdit. La lumière t'épouse, provoque les jalousies, subtilisent les envies. Et tant pis si une autre fut dans son lit. Et tant pis si tes lèvres, contre les siennes, ne sont pas les dernières. Elle roule un peu des yeux, un sourire reste malgré tout figé, amusé : « Tu exagères. Une moue d'enfant boudeur, de prince crâneur. Tu aimes quand j'abuse, ça t'amuse, dans le fond. La caresse sur la joue s'attarde, la tendresse traîne un peu. Tu t'ennuierai sans moi. » Et sans elle, le jeu serait beaucoup moins captivant, excitant.
(Fromage&Vin rouge)OU L'ÉVIDENCE D'UN TALENT | La passion est mortelle, quasi irréelle. Magicien des saveurs, des odeurs, tu tires toujours le meilleur, la grandeur de tes plats. Tu as été éduqué, élevé en ce sens et ce savoir si précieux, si pernicieux roule dans tes veines comme tu as besoin d'oxygène. Et la cuisine est devenue une raison de vivre. Devant les fourneaux tout est possible, tout est invincible. Et tu règnes sans partage, ni rage. Et si bien sûre, il est question de compétition, de rivalité, tu n'oublies pas de faire rêver, de te faire aimer. Dans le ballet des aliments, dans la course aux inédits, aux interdits, tu es celui qu'on aborde d'un sourire, d'un rire. Tu es celui qui toujours séduit et peut-être que c'est ça qui fait ton réel talent. Peut-être que c'est à ça qu'on reconnaît que ce job c'est toi, c'est tellement toi. Et tu ne t'en es jamais vraiment vu en faire d'autres. Éternellement tu y reviens, il paraît que tu lui appartiens, à ta cuisine, au génie créatif qui s'y tisse, s'immisce. Il paraît que t'es né pour faire ça, qu'il n'y a que ça qui peut t'habiter, te sublimer.
(Sorbet) OU LE SILVER | La contraction de Sirrah et River se mêlent, se démêlent et l'hommage est rendu, abattu ; tu y tiens comme aux deux femmes. C'est une histoire que tu ne dois pas tout à fait au hasard. C'est une envie qui t'a défini, qui a grandi. Gamin déjà, tu savais que tu serais le propriétaire de restaurant à succès, aux gloires auréolés, marqués. Tu as toujours su qu'on te reconnaîtrait, que ton talent serait connu, reconnu. Il est vrai que ton rêve a un peu dévié, que ce n'est pas sur Terre que tu l'as ouvert. Il est vrai qu'il y a dix ans, tu as tout bâti, construis de rien. Le Silver n'était pas tellement connu, en vu. Et puis, il s'est imposé, a avalé bien des autres restaurants. La clientèle qui s'y presse est luxueuse, précieuse. Et elle a soif de retrouver un peu de cette ancienne vie abandonnée, délaissée. Dans les profondeurs du Tiantang, dans ses boyaux sanglants, le décor change, ouvrant un monde où plaisir et désirs se confondent, s'affrontent. Et tu en es le maître incontesté, inégalé.
Sujet: (#) Re: AMBROISE ⊹ the great divide Mer 28 Fév - 21:38
(Amuse-bouche)OU L'ENFANCE AU GOUT DE CENDRES | Certains sont nés sous les bonnes étoiles, n'ont manqués de rien. Ce ne fut pas ton cas. Oh, ce n'est pas l'amour qui a fait défaut, ce n'est pas la tendresse aux abonnés absents, c'était l'argent sonnant et trébuchant. Ton enfance fut bruyante, ancrée dans la pauvreté et la nécessité. Tes parents se tuaient à la tâche pour trois fois rien, si vite dilapidé, envolé par les bouches trop nombreuses à nourrir, les factures sous lesquels ils étaient ensevelis. Et la haine de la misère s'est doucement immiscée, gravée en overdose de douleur, de rancoeur. Très vite, pour la famine qui te rongeait l'estomac, tu leur en as voulu à ses parents qui faisaient trop d'enfants. Tu les as méprisés, niés dès que tu as pu. Et sans doute que sans même le comprendre, l'apprendre, ils ont semés la graine de la rébellion, d'une ambition : Tout faire pour s'en sortir, pour ne pas avoir cette vie à vivre. Et peut-être n'ont-ils jamais compris, appris au point où tu ne les as jamais traité comme ta famille. D'eux, il ne reste que la passion en pagaille, le succès dans ton sillage et cette inflexibilité envers ceux qui trempent dans la pauvreté. Il y a même une forme de dégoût. Comme si tu voyais là tout ce à quoi tu as échappé, tout ce qui peut encore te rattraper. Et la volonté n'en est que plus assenée, plus raisonnée : Tu feras tout pour t'en sortir, même le pire.
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ZONE CINQ, TERRE ; FÉVRIER 2197 | « Je suis sûre que t'arrive pas à le faire ! Peuh, je suis trop cap. Nan, parce que t'es un petit minus de rien du tout. », gargouillent les voix de sœur n°7 et frère n°8. La petite fille brune aux airs revêches a les poings sur ses hanches, le regard chocolaté encrassé de cette lueur de défi au plus jeune de la fratrie. Installé sur la table du salon, tu grinces des dents, haïssant leur vacarme, parfois leur larmes et leurs petits drames. C'est toujours pour des banalités, des futilités en plus. « Bien sûr que si ! Bien sûre que non ! Tu dis des bêtises parce que mââââdame se prend pour la plus grande du monde sous prétexte que tu es la plus âgée et bha, moi, j'te trouve nulle, nulle, nulle ! C'est toi le NUL ! Débile ! Mocheté ! Adopté ! On t'a trouvé dans une poub - Lana ! Hector ! Taisez-vous, j'essaie de bosser, bordel ! », imploses-tu, sous les yeux médusés, sculptés en forme de soucoupes volantes. D'habitude, à cette heure, seuls leurs cris agitent le petit appartement miteux, toi, tu te tais et tu restes concentré. « Et pourquoi on devrait se taire ? Parce que t'étudies ? Parce que t'crois plus intelligent que nous, entouré de tes bouquins. Leur mépris est salé, presque autant que l'acidité qui te fait jeter un regard noir aux gamins. D'façon, tu es pas normal, je suis sûre que c'est toi l'adopté, le nez se retrousse, mauvais comme si ce qu'elle piaillait, disait avait de l'importance. Oh, excuse-moi de vouloir un avenir. Mais ça doit être trop éloigné de tes deux neurones qui s'entrechoquent et parfois, je dis bien, parfois, parce qu'avec Lana rien n'était tout à fait certain, voient la lumière. Dur à comprendre pour toi, l'idiote. Espèce de – Quoi quelqu'un me parle ? » Et les poings serrés, la brune fulmine, la bouche tordue dans une expression de haine. « Oh, ce n'est que le vent. », les yeux bleus se sont déjà détournés, aspirés vers l'étude d'une recette. Tu les as déjà balayés, effacés. Comme si ils n'étaient rien que du vent, rien qu'une perte de temps.
« Ambroise ! Les yeux de la fillette se sont emplis de larmes, traçant une nuée de drames salées sur les rives de sa colère. Je te hais ! Je te hais ! Je te hais. Un soupire, tu glisses une main dans tes cheveux bruns, un peu désabusée, tellement blasée. Boring. » C'est tellement serein que ça en devient assassin. Et s'étire une expression fatiguée, comme ta sœur t'usait, t’agaçait. Comme si tu aspirais juste à ce qu'elle te foute la paix. « Tu es ennuyeuse. », assènes-tu, lui arrachant un hoquet de chagrin alors que paresseusement, tes yeux s'accrochent à elle. « Je devrai peut-être te faire en pâté, peut-être que tu arrêterais de pleurer. », un sourcil se hausse, le sourire s'étire un brin sardonique, bercé de ce quelque chose d'ironique qui la font reculer. « Tu n'es même pas jolie avec tes yeux rougies. » et c'est vrai qu'elle n'est pas belle, la morve lui dégoulinant du nez, les yeux te jetant des éclairs, au sommet de sa haine. Tes jambes se déroulent et tu viens coller un mouchoir à son visage rougi de détresse, sans aucune délicatesse : « Personne ne voudra jamais de toi, laisses-tu s'évader, glisser. Peut-être que les parents vont se décider à t'abandonner dans une poubelle si ils te voient comme ça. » Il y a une expression choquée, traumatisée – qui te fait presque ronronner alors qu'elle fait « non, non, non » de la tête. Et derrière toi, la porte s'ouvre : « Oh bonjour les enfants, souffle la voix féminine de ta mère, le sourire un peu creusée, exténuée. Vous allez bien ? Oh Lana, pourquoi pleures-tu ? Un œillade entendue, et la gamine ravale ses larmes. J-Je pleure pas ! Je suis une grande fille, moi ! » Et la fillette se barre, te laissant te redresser dans une expression(presque) désolée, suffisamment navrée pour que la mère y croit : « Huh, elle est revenue comme ça de l'école, je ne comprends vraiment pas ce qu'elle a. » Un haussement d'épaule et tu sais qu'encore une fois, tu as bien joué pour ne pas être grondé, ennuyé. « C'est étrange, murmure la mère qui a, sans doute, trop de fatigue pour chercher, deviner. Ça sent bon ! Balaye-t-elle, le nez en l'air, saisi par la douceur des effluves qui s'échappent de la modeste cuisine. Tu as préparé le dîner ? Oui, bien sûre. Il est hors de question de se nourrir encore de cette infâme soupe à la tomate en boite, alors que tu commences à bien maîtriser la subtilité des saveurs, des odeurs, que tu prends juste assez dans le garde à manger de l'école pour ne pas attirer l'attention, les questions. J'ai juste préparé une soupe. Qu'est-ce que je ferai sans toi ? » Un sourire doux, poli alors que ton cœur s'étouffe de mépris, connaissant parfaitement la question : se vautrer dans la médiocrité, le nez dans cette infâme soupe, à penser à cette vie gâchée.
Et tu te le promets ; Ne jamais, jamais, jamais finir comme elle. Ne jamais, jamais, jamais finir comme eux.
ZONE CINQ, TERRE ; JANVIER 2199 | Les volutes de fumée s'élèvent doucement, lentement, entament une danse tendre, prenante de la pointe allumée de ta cigarette aux cieux. « La tête qu'il a fait quand tu lui as dit que tu avais déjà poché les choux, rigole une rouquine à tes côtés, en se tenant les côtes, sous ton œil tendre. J'ai cru qu'il allait mourir de jalousie. Tu exagères un peu, je pense. Tartatata, il a dit que c'était bon ta crème. Tu sais qu'il dit jamais ça à ses apprentis ? Une autre taffe qui fait se consumer le tabac. Tu sais que tu es bon, tu sais que rien ne t'arrêtera. J'ai juste poché des choux, rien d'extraordinaire. Mmh, arracher un compliment de ce mec relève du miracle. Il a juste peur de se faire prendre sa place, ça crève les yeux qu'il se fait trop vieux, qu'il a peur de cette jeunesse éclatante, puissante. L'oubli est sa destinée sous tes pieds. Je suis sûre qu'il te choisira pour aller sur le Tiantang ! » Un sourire paresse, la caresse, tu joues d'une fausse humilité, d'une fausse tendresse alors que tu sais, que cette place, tu ne la laisseras pas passer. Tu as tellement travaillé, entendu l'autre hurler que tu la refuses de la laisser s'en aller, se tirer. Tu es même prêt à saboter, ruser pour devenir le meilleur, l'unique choix. « Nous verrons bien. », laisses-tu glisser, s'évader, les yeux déjà tournés vers cet avenir brillant, étincelant.
« A-Ambroise ? C'est juste une voix dans l'ombre, une silhouette qui se détache dans la rue. Un frisson s'arrache à ta peau alors que la femme approche, familière, hantée par cette misère que tu crèves d'envie de fuir. Oh tu la connais, Amb' ? C'est ma mère. », l'amertume coule en vagues sourdes, lourdes, trébuchants sur ton myocarde, l'avalant d'un mépris à peine dissimulé, à peine caché. « J-Je vais vous laisser seuls ! Merci. », et tu aurais aimé t'enfuir aussi, remonter les marches du restaurant huppé de Marseille. Tu aimerais l'oublier. « On ne t'a pas vu, depuis, et sa voix se meurt dans la douleur. L'émancipation, finis-tu, parce que c'est ainsi que tu as pris ta liberté, que tes économies ont pu évités d'être dilapidés. Parce que c'était la seule chose raisonnable à faire : ne pas regarder en arrière. La cigarette tombe sur le pavé, elle est écrasée par la chaussure de sécurité. T-Tu travailles ici ? Et dans ses grands yeux clairs fatigués, il y a des espoirs (que tu veux déjà tuer), des envies ( inexistantes à tes yeux), de la tendresse écœurante, épuisante. Je ne suis pas censé te donner cette information, Eva. », et le prénom trébuche à ses oreilles, creusant sa pupille d'un nouveau crève-cœur, d'une autre douleur.
« Tu ne devrais même plus me par – Lana est malade. », un murmure dans la flopée de la nuit, quelque chose qui devrait accrocher ton âme, rivés, ancrés tes yeux dans les siens. « E-Elle a besoin de médicaments, et elle grince des dents, entre deux sanglots salés. Si ton avis était demandé, tu dirais exagéré. O-On a pas les moyens de lui payer. Un soupire, le porte-monnaie est extirpé du pantalon. Combien ? Elle fixe l'étui de cuir bien rempli, tu décèles, au fond, de ses yeux l'envie. T-Tu gagnes bien ta vie ? Un rire acide, une paie d'apprenti, ce n'est sûrement pas Byzance mais tu t'es arrangé, débrouillé. Pas autant que je le voudrais, les billets sont soigneusement tirés, pliés. Tu as toujours été … Les sourcils se redressent, tes yeux caressent les siens. Ambitieux ? Toi. » Si par toi, elle veut dire que tu préfères crever la bouche ouverte plutôt que de vivre la vie qu'elle s'est choisi, qu'il en soit ainsi. La liasse est tendue à bout de main, comme si même la toucher te dégoûtait : « Ca devrait être assez. Oh merci, Lana va être tellement heur – Il y a de quoi lui acheter ses médicaments et acheter la fin de quoi que ce soit notre relation, ça tombe comme un couperet, une révélation qui lui scie les jambes, qui lui fait réaliser que tu veux l'enterrer, l'oublier. Mais – Je ne veux plus te voir, je ne veux plus t'entendre. Je sais que tu me suivais et que tu attendais de me soutirer des sous. Je m'en fiche de savoir pour qui c'est, je suis juste fatigué de devoir te gérer. » Un soupire s'échappe alors que sa bouche est restée figée en un « o » parfait, une expression balayée par la stupeur et peut-être un peu de rancœur. « Je voulais juste prendre de tes nouvelles. Oui, sauf que je ne veux plus des tiennes. » Tu te fais plus assassin, plus vaurien. Sans doute lassé qu'elle te retarde, t'empêchant, t'entravant de son amour trop envahissant, dans sa misère crasse, tenace. « Je ne veux plus que tu me recontactes. C'est la dernière fois, Eva. », tes talons se tournent déjà, remontent les marches vers le restaurant luxueux. Et une fois la porte fermée, c'est tout un monde, un univers qui vous sépare à jamais, et, tu sais que tu l'as déjà rayé, effacé.
(Entrée) OU L'ENFANT CHÉRI DE LA RADIO | Une fois arrivé sur la Flotte, un choix s'offrit à toi : devenir monsieur de la cantine ou te reconvertir. Et très honnêtement, jamais le choix ne fut plus évident : il était hors de question de devenir un de ceux qui osent servir ça et appeler ça de la cuisine. La beauté des aliments, l'alchimie d'un apprentissage acquis à force de pratique ne méritaient pas d'être souillés ainsi, d'être insultés par les repas servis dans les cantines. Alors, tu t'es reconverti avec une pointe de regret, une espérance qu'un jour, tu y reviendrais. Et c'est à dix-sept ans que tu as choisi la voie des médias, c'est à dix-sept ans que tu as embrassé la lumière de ceux qui font rire et sourire ou bien qui distillent les mauvaises nouvelles. Oui, t'en as bavé parce que tu as refusé l'Académie, parce que ta réussite s'est fait petit à petit. Il a fallu apprendre, comprendre, il a fallu se faire aimer, peut-être même adoré. Mais très vite, tu as été remarqué, observé. Très vite, ils en ont redemandés de ta voix, de tes traits d'humour et de velours. Très vite, tu t'es dressé, drapé comme l'enfant chéri de la radio. Et peut-être qu'avec toi, c'est toujours un peu la même histoire de charme, de chaleur humaine et d'une voix prenante, brûlante. Et peut-être qu'encore une fois, tu as pris la place de quelqu'un sans même tout à fait t'en apercevoir, sans même tout à fait le vouloir. Et tu t'es juste fendu d'un simple « Oups ? » quand tu as pris la chronique d'un animateur vieillissant, quand il s'est fait remercier un peu trop violemment, brutalement. Tu as juste vu la place à prendre, tu as juste vu occasion de t'élever, de rassasier ta soif d'ambition, de passion. Et encore aujourd'hui, l'image n'a pas changé, n'a pas été écornée. Encore aujourd'hui, tu restes l'enfant chéri des ondes, ta voix brisant le silence dès cinq heures du matin et ils sont nombreux à te sourire, à en rire. Ils sont loin d'imaginer que tu es, sans doute, un odieux connard. Après tout, rien ne peut le laisser présager, deviner.
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LA FLOTTE ; NOVEMBRE 2226 | Sur le studio d'enregistrement, une chape de plomb est tombée, a tout ravagé. La nouvelle est sur toutes les lèvres, dans toutes les têtes de la petite équipe de la chronique matinale. Et chacun touille son café, en silence, dans l'indifférence, se préparant aux mots que vous devrez souffler, glisser sur les ondes. Ce n'est pas la tristesse qui t'étouffe, ce n'est pas la détresse qui abîme tes yeux. Au fond, tu ne connaissais pas vraiment l'homme et, peut-être, même, que tu ne le regretteras pas. « Amb' ? Les yeux se redressent, tu captes le regard de l'ingénieur du son. On sera en ligne dans deux minutes. », il y a un sourire, un hochement de tête. « Merci. Eh mec, si tu sais pas quoi dire, on a qu'à dire qu'on fait journée de deuil. », ricoche la voix un peu bourru de Fred. Un autre sourire, un fond de rire doux, pas vraiment moqueur, avec juste ce qu'il faut de chaleur au fond du coeur. « Tsss, ça, c'est parce que tu as la gueule de bois et que tu as juste l'envie de retourner dans ton lit. L'homme te lâche un œillade déconfite, l'air faussement puni. Pas très pro', je retiens, je retiens. Une moue faussement déçue s'étale sur ton visage, en mirage du patron qui pense qu'on lui doit tout, qu'il est tout. Tu vas finir par perdre ton job », lâche une brune aux épaisses lunettes, l'air un peu vaurien, trop taquin. « Pas grave, j'le reprendrai parce qu'Amb' peut rien sans moi. N'est-ce pas, pretty face ? » Un clin d’œil de ta part, un rire gras de l'autre et l'angoisse se crève un peu de douceur, de candeur. Et déjà, Fred et Mia se chamaillent, débattent et tu roules des yeux en soufflant : « Par les étoiles, quand est-ce que vous couchez ensemble pour libérer toute cette tension ? ». Une expression choquée, deux « beurk » écœurés te répondent, rejetant la plaisante idée. « Moi, j'ai pas une femme hyper bien gaulée pour me vider, ronchonne Fred, l'air un peu bourru, un reniflement désabusé envers toutes ses histoires qui finissent en queue de poisson. Un sourire lui répond. Et puis, je suis pas tombée aussi bas pour me taper ça », grince Mia, un regard dédaigneux envers l'autre. Et c'est peut-être toujours un peu la même ritournelle éternelle, les même disputes stériles qui font, pourtant, rire ceux qui les écoutent. « Je sais, j'ai de la chance », ronronnes-tu presque en égarant une pensée vers la capitaine de l'Helios, la mère de ta vie, la compagne d'une vie, au final. Et pourtant, il n'imagine pas que dans les détails, en filigrane, River ne foule plus tes draps, ne s'endort plus dans tes bras. Ils ne savent pas que la passion a déserté, ne restant que le parfum des affaires, du pouvoir, de la gloire.
« Ambroise ? Ritch te fixe de l'autre côté de la vitre. On y va ? Oui, Ritch. » Et peut-être que c'est ce qu'il fallait : déconner pour oublier la saveur de la réalité, des nouvelles si durs à porter. Le jingle résonne, et bientôt d'un bout à l'autre de la Flotte, ta voix résonne : « Bonjour les stellariens, les stellariennes ! Ici, Ambroise, votre animateur préféré comme chaque matin. On espère qu'avec toute l'équipe vous allez bien. Ceux qui sont déjà allés sur le Starchat le savent peut-être déjà mais cette nuit, un grand homme nous a quitté : l'Amiral Wilkinson. » Et la voix se pose douce et calme, comme si il y avait là un profond respect au fin fond des cordes vocales, une horreur du drame aussi. « Pour les plus anciens, on sait que si nous sommes ici, c'est grâce à cette force de la nature qu'était l'ancien gouverneur de Mars. La Fédération est encore debout avec sa force. Et même si son décès est terrible, nous savons tous qu'il continuera à vivre à travers chacun d'entre nous. Nous savons tous que pour lui, c'est le dernier voyage. Mais ce n'est pas la fin de son rêve. Il continuera à vivre en chacun d'entre nous. Because we belong to the stars. » Et soudain le silence envahit les ondes, et, il est encore plus assourdissant dans le studio, plus violent sur le visage de la petite équipe. « Tout au long de la journée, nous vous transmettrons les informations pour lui rendre un dernier hommage. En attendant, nous allons vous passer sa chanson préféré. »
LA FLOTTE ; 3 MARS 2227 | « J'ai une question pour vous, les enfants, glisses-tu d'une voix tendre, chantante sur le ton des confidences, des secrets de polichinelles. Tu vas encore nous parler de ta femme. Sérieux, on a compris à quel point elle est merveilleuse, râlent les deux compères. J'en ai pas besoin, il suffit de la voir pour ça. Noooon, je vous parle du dernier extrait qu'à lâcher Cassiopée sur le Starchat. Oh mon dieu, cachez les gamins, ça va devenir chaud, lâche Fred. Très chaud, rit Mia. Oh, ça, vous pouvez le dire. J'en ai encore des frissons. J'croyais que les romans de cul c'était pour les frustrés. Tu as pourtant une femme, Amb'. Ça n'a rien à voir, lâches-tu, outré, la bouche près de ton micro. Cassiopée, c'est de l'art passionnel, des romances à t'en faire frissonner, tremper tes draps. Sérieux, ça vous retourne un homme. Ouai, j'te crois, lâche Fred, amusé. Mais, du coup, cet extrait ? Alors c'est surtout qui il met en scène et oh lalala, je m'en remets pas. Ça vous parle Elara Hartmann ? Jolie blonde, déléguée du Colossus 5. Totalement mon goût, rit Fred. Malheureusement, mon Freddo, tu étais pas le partenaire de la belle. Ah ouai ? C'était qui ? Un rire résonne et tu l'aimes Fred avec ses airs patibulaires, ses airs d'avoir connu trop de guerres. Pas moins que la vice-amirale ! » Il y a des « oh » choqués, des rires un peu gênés, des expressions à la fois conquises et dubitatives. « Franchement la romance #LAMANTEDELACOMMANDANTE , ça va juste devenir mon histoire préférée. », et, comme des adolescents, il y a des gloussements, des larmes au bord des yeux. « Non mais sérieux ! Écoutez : « C’était gentil de ta part, de donner tant d’argent aux vétérans… » Ses cheveux gris étincèlent à la lumière sous les doigts de sa compagne. Son sourire ne s’éteint pas alors qu’elle revient se lover contre son amante avec un soupire, sa main hésitant la peau satinée de sa cuisse. « - Je sais mieux que quiconque… combien l’armée se donne à fond… » . Alors comme ça, déléguée Hartmann, vous vous donnez à fond pour l'armée, huh ? Ta voix est sincèrement amusée, et, bien sûre, ça file, défile dans tes yeux clairs. Dans ce studio, on aimerait bien savoir si vous vous donneriez à fond pour venir nous faire une petite visite. » Un sourire doux, et, peut-être que c'était ton but d'inviter la déléguée, peut-être que tu veux juste qu'elle parle de Priya. « Et promis, on ne posera pas trop de questions sur votre romance secrète avec la vice-amirale ! » Un rire résonne : « Cassie, ma belle, continue de nous émerveiller avec tes extraits. J'ai hâte de lire les suivants. » Parce qu'au fond, tu es prêt à tout pour gagner, triompher ?
(Potage) OU L'EPICURIEN | La vie est croquée à pleine dents, avidement. Dans une traînée de plaisirs, tu es de ceux à courir après tout ce que cette existence a à t'offrir : le vin, les mets d'excellence, la musique. Tout est source de désirs à assouvir, à brandir. Et il n'y a que la danse lascive, précise des corps qui y échappent. Il n'y a que les amants que tu ne traînes pas, dont tu n'envies pas le destin. Pour le reste, tu ne t'interdis rien, tu as soif de tout rafler, de tout voler. Comme tu as soif de toutes les gloires, de tous les pouvoirs.
(Coquilles) OU LE TIANTANG | Dans le poitrail, il y a une forme d'attachement, de tendres sentiments pour l'ancien vaisseau de croisière. Il y a cette sensation, cette impression que c'est la tragédie qui a forcé ton destin, qui t'a pris dans ses bras, enveloppé dans ses draps. Et si, pour certains qui ont survécus, il y a eu l'urgence de la fuite, il y en a d'autres qui n'ont jamais vraiment pu s'en détacher, l'oublier. Tes pas ne t'ont jamais vraiment éloignés du vaisseau qui t'a transporté, qui a fini par lier ton destin à la Flotte. C'est comme si le sang versé, séché t'avait ancré plus sûrement, sereinement qu'à ta famille. C'est comme si toutes tes affaires te ramenaient là, comme si tu ne pouvais t'en tenir loin. Oh, tu n'en es pas vraiment déçu, pas tellement abattu. Tu as toujours aimé le Tiantang et ses secrets. Tu l'as toujours apprécié pour ses lueurs de fête, le paradoxe de l'amusement, du divertissement qui cache les fondations d'un marché sous-terrain. C'est d'une main experte que tu t'es installé dans les boyaux du vaisseau, que le Silver repose. C'est ici dans l'ombre que ton restaurant ouvre, sur les cendres des corps que tu as donné pour te protéger, te sauvegarder. Est-ce qu'il y a des regrets ? Pas le moins du monde. Et à l'image de Tiantang, tu t'es relevé, à balayer le passé pour embrasser l'avenir et ses plaisirs.
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LE TIANTANG ; ANNÉE 2200 | « Perrault. La voix traîne le long des murs, lézarde l'inquiétude, la douce usure. C'est immangeable, fait-il, intraitable. Recommencez. », claque-t-il, en jetant la soupe à la poubelle, peu soucieux si cela doit te coûter ta nuit ou creuser des envies de meurtres. Tout se doit d'être impeccable, sous l’œil attentif du chef Beauregard. « Bien chef. », fais-tu, glisses-tu, grinçant, pourtant, des dents. La colère évolue, grave, amère. Comme si il t'en voulait, comme si il devait s'en prendre à toi pour se venger, se protéger. Pourtant, sans un regard, sans le moindre regret, tu jettes le reste de la préparation, et tu recommences. Dans les gestes courent un peu plus de violence.
LE TIANTANG ; ANNÉE 2200 | Les lèvres se rencontrent en douceur, en lenteur. La jeune fille est collée à toi, plaquée au mur alors que le baiser s'attarde, la laisse essoufflée, balayée par la passion, la déraison : « T-Tu as entendu la nouvelle ? Une moue déçue alors que sa voix s'égare un peu. J'embrasse si mal que ça pour que tu penses à autre chose ? La jeune femme rougit, fait non de la tête. Et dans un sourire, tu reviens la détruire, la conquérir. Les lèvres longent son cou, se déversent en baisers, en caresses intéressés. Et elle frémit, ses soupirs courant sur tes désirs, tous tes plaisirs. M-Mais, on va retourner sur Terre. Mh ? Ça ne t'embête pas ? Qu'est-ce qu'elle peut être chiante, emmerdante, parfois. Tu la choisis pour sa futilité, la facilité avec laquelle tu l'as charmé. Pas pour sa (son absence de) conversation. Tu les aimes belles et leurs jolies bouches bien fermées. Tu te détaches légèrement, agacé, énervé. De ? Retourner sur Terre ? C'était ce qui était prévu depuis le début. Tu n'as pas de tendresses particulières pour l'espace, pour les guerres d'étoile. Ton destin, lui, il se trouve ancré les pieds sur Terre. Mais n-nous ne serons plus ensemble, et l'oeil de la jeune fille est bien noire, lapé de peurs et d'horreurs. Comme c'est mignon ; elle craint de te perdre. Ne lui a-t-on jamais dit que pour perdre quelqu'un, il fallait déjà l'avoir, l'émouvoir ? Tu ne voudras plus de moi, une fois qu'on aura débarqués, c'est ce que tu essaies de me dire ? Tu penches la tête, jouant comme un chaton rassasié avec une souris qu'il a trouvé. Non, non, pas du tout, et ses mains se posent sur l’uniforme impeccable pour te tenir, te retenir. Comme si tu allais fuir. Je m'inquiète que toi tu ne veuilles plus de moi. Les doigts se mêlent à ses cheveux bruns, le baiser est posé sur son front en douceur, en lenteur. Jamais, Leila. » Après tout, l'unique fille du grand chef a encore son utilité, tout un royaume à t'ouvrir, t'offrir. Tu verras une fois que tu auras tout avalé, tout dépecé et qu'elle n'aura que ses yeux pour pleurer.
Un rire sucré, mesuré résonne dans l'espace étroit. « C'est con, mais si ça peut te rassurer, le corps s'appuie contre le sien, ses yeux plongent dans les tiens et les lèvres s'effleurent, je comptais te demander de m'épouser, une fois rentrée. Oh, tu es sûr ? Elle rougit un peu. J-Je suis assez bien ? » Un hochement de tête, et le baiser a ses goûts d'ivresses, de promesses un peu traîtres. Elle ne sera jamais à ta hauteur, même pour une poignée heure.
LE TIANTANG ; ANNÉE 2201 | « ]Qu'est-ce qu'ils ont à faire tant de boucan ? Râle l'apprenti pâtissier à tes côtés. Mh, lâches-tu en douceur, en lenteur. Il paraît qu'ils ont aperçus un vaisseau à la dérive et il y a des survivants. Glisses-tu, sobrement, en coupant la carotte en petits morceaux, en fin lambeaux. Ça doit juste être le temps de gér- On ne parle pas tant que tout n'est pas fini. », claque la langue de Beauregard, rappel sourd à l'ordre, interrompant le désordre. « Pff, qu'il est lourd ton boss », marmonne l'autre dans sa barbe, l'air un peu patibulaire. « Heureusement qu'il est bon, ça rattrape un peu la personnalité de con. Un rire étouffé dans sa pâte à tarte. Enfin, il paraît », l’œillade est malicieuse, contagieuse d'humour. « Fred, lâche-t-il, lentement, grossièrement. Amb – Papa ! La porte s'ouvre brutalement, sauvagement et Leila apparaît en bikini, sa taille entourée d'un paréo. L'air hagard, elle rencontre aussitôt ton regard. Leila, je t'ai déjà dit de ne pas venir ici pendant que je travaille, grommelle le père, gêné par les excentricités de son enfant. Si tu as quelque chose à me dire, attends au moins – I-Il y a un problème. Tu dis toujours ça, et souvent, tu devines que c'est pour du n'importe quoi. Cette fois, c'est vrai. J'étais au bord de la piscine et un homme sale a sauté sur Madilyn. Il avait le regard fou, et il y a eu du s-sang et ses cris. Ses yeux s'emplissent de larmes, encore secouée par le drame. J-Je suis désolée, je n'ai pas pu la sauver. Le père s'est radouci et il s'est avancé pour la prendre dans ses bras, pour essayer de calmer la crise. Tout va bien, maintenant, je suis là, ma chérie. C-Ce n'est pas le pire, renifle-t-elle, bruyamment. Il y en avait d'autres, des milliers d'autres. Et ils m'ont courus après. Tu as réussi à les semer ? Toute la salle est tendue, fourbue. Tout le personnel a cessé le travail, et ce n'est que le silence qui vous répond. J-Je ne sais pas. » A l'inutilité de cette fille, tu devrais rajouter la débilité. « Papa, i-ils étaient juste derrière moi. Et cette cruche va peut-être tous nous faire tuer », renifle Fred à tes côtés. Et c'est sans doute vrai.
01 HEURE PLUS TARD | « Filez-nous la fille, craque la voix du leader imposé, un ouvrier taillé par la haine de ses nantis tout puissants quand lui trime tout le temps. Derrière lui, les autres approuvent, vigoureusement, violemment. Allons, messieurs, dames, nous pouvons trouver un terrain d'entendre, non ? Souffle Beauregard, prêt à tout pour sauver les fesses de son idiote de fille. La fille et p'tet que vous m'rrez pas, aujourd'hui. » Et il n'y a même pas un semblant d'hésitation, une question lorsque tu la pousses au devant : « Ici. » Il y a une surprise dans ses yeux, une colère qui s'éclipse devant la foule enragée, pressée. « Désolé, honey, mais j'en ai marre d'être ton jouet. Et celui de ton papa chéri. Amb- ? J'en ai marre de trimer pendant que vous goinfrez de plaisirs. Les mains s'enfoncent dans le pantalon, pas du tout innocentes, pas le moins du monde repentantes. M-Mais je t'aimais ? Tu as vraiment cru que quelqu'un comme moi pouvait aimer quelqu'un comme toi. Et ta langue s'arque de tant de mépris, d'absence d'interdits. Tu crois que je voulais sortir avec toi ? Je ne voulais juste pas perdre ma place, parce que c'est ce que tu fais quand tu as pas ce que tu veux, non ? Tu viens chialer et Papa règle le soucis ? J'avais juste pas envie de perdre mon poste, lâches-tu, écrases-tu, le visage calme, les yeux bleus lui écrasant en pleine gueule toute la force de ta haine. Perrault ! Comment osez-vous ? Quand toute cette histoire sera réglée et que nous rentrerons sur Terre, je détruirai votre carrière e- Et il s'effondre sous l'arme du leader improvisé sous le cri effrayé de Leila. On rentre pas sur Terre, et c'en est fini des gens comme vous qui règne sur nous, crache-t-il à son visage. Les mecs, vous m'prenez tout ce beau monde sauf la jolie gueule, il est des nôtres. Lui aussi est avec nous, glisses-tu en soulevant la main de Fred. Je l'ai entendu dire comme son patron lui avait divisé son salaire par deux. » Et il semble réfléchir et lâche dans un soupire : « D'accord. ». Et alors que les autres sont enlevés, tirés dans un gargouillis de cris, tu te tournes vers l'autre. Dans ses yeux résonnent l'incompréhension, mais aussi toute une adoration sans remise en questions. « Merci. De rien, nous sommes amis, non ? » Et tu sais que rien ne vaut une dette de vie pour sceller des fidélités indestructible, invincible.
(Roti) OU LE FROID DES DRAPS | Si le flirt est évident, si les rumeurs sont persistantes, insistantes, tu n'es pas infidèle. Tu n'as jamais ressenti le besoin de River d'autres corps, d'aller d'amants éphémères en passions incendiaires. Ce n'est pas que tu l'aimes encore comme ça, ce n'est pas que le désir est absent, c'est qu'il est chancelant, vacillant. L'attachement est nécessaire, primaire pour toi. Le sexe n'est pas qu'une aventure, il y a beaucoup plus de pureté que de légèreté dans l'acte. Les étreintes, les caresses, les ivresses des corps enlacés, entremêlés, au final, c'est une histoire d'intimité, de tendresse partagée. Tu es incapable d'aimer sans connaître, sans reconnaître que l'autre est digne de toi, qu'il y a d'avantage que de la puissance d'une attirance. Il y a besoin d'amusement, des tracés des sourires et des rires. Alors, pour l'instant, le moment, tu attends. Pas vraiment inquiété, plutôt amusé qu'on te trace une vie amoureuse passionnée et passionnelle. Au fond, c'est un peu futile, débile ; tu veux encore y croire, à ces étranges histoires d'amour.
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LA FLOTTE, LE TIANTANG ; FEVRIER 2227 | « Ce sera tout ? Lâches-tu d'une voix chaleureuse, tissant, nouant le sourire séduisant, charmant. Mh, d'un geste le capitaine du Regina Mercy referme son terminal : Que nous conseilles-tu comme vin ? Les yeux semblent s'illuminer, se dessiner d'une joie intense, d'une chaleur brûlante. Rouge, puisque tu n'aimes que le rouge. Un silence et tu jurais qu'il est autant amusé que toi, aussi captivé. Pourquoi pas un Château Margaux ? L’accent français roule encore, fait trois pas, révélant tes origines sans détour. Raffinement, prestige et puissance, parfait pour accompagner votre repas. Reila ? Les yeux se détournent du capitaine, se tournent vers sa nouvelle protégée. Tu veux goûter en premier ? Et il s'appuie un peu plus sur son siège, le sourire aux lèvres. Après tout, tu es l'invitée. » Immédiatement, dans un mouvement souple, la bouteille est débouchée, et le vin déroule sa robe rouge dans les verres, éclaboussant de sa splendeur, de son odeur fruité l'assistance. « Madame, je vous en prie. Tout ça parce qu'il cherche à la séduire, à en mettre une de plus dans son lit. Elle porte ses lèvres au verre, avale une gorgée et lâche, froidement, platement : Ça n'a pas de goût, ça n'a pas d'importance. Tes yeux se plantent dans les siens, le sourcil se hausse et quelque chose frémit dans ta mâchoire : Pardon ? C'est presque un souffle brutal, un détail dans le pli de colère. Ça n'a pas d'importance. Un rire d'Isaac te fait grincer des dents. Si il n'est pas à votre goût, pourrais-je vous servir autre chose ? Laisse Ambroise, Isaac s'est déjà versé un verre, et tu devines à la manière dont il fait tourner le breuvage qu'il semble en apprécier les notes, la danse. Et c'est un soupire d'apaisement qui franchit sa bouche lorsque l'alcool coule dans sa gorge : Il est parfait. Reila ne fait que te taquiner. Et quelque chose te souffle que c'est lui qui y trouve le plus d'amusement, d'apaisement. Le torchon claque sur sa tête. Tsss, laisse-moi satisfaire la dame puisque toi, tu en es visiblement incapable. » Le trait d'humour allume des brasiers au fond de tes yeux, l'excitation du jeu. « Vous aimez une boisson en particulier ? Et dans les yeux clairs, il y a la volonté de lui plaire, de t'y complaire. Un goût ? Une sensation ? » Tu ne la laisseras pas s'échapper, l'emporter. « De l'eau. », fait-elle, les yeux ronds, sous le choc que l'homme de pouvoir se soit fait frapper, violenter par le torchon. Et tu tournes les talons, furibond, n'ayant sûrement pas dit ton dernier mot.
05 MINUTES PLUS TARD | « … Loi est stup – Un raclement de gorge les interromps, ils se stoppent et d'un pas, tu poses devant elle, un verre au contenu coloré et frais. Le jaune courtise le rose en spirales. Le citron flirt avec la rose, laissant sur la langue des goûts d'été, de légèreté. Ce n'est pas de l'eau, commente Isaac. Thanks, Captain Obvious. La dame n'est pas venue ici pour boire de l'eau. » Et on pourrait jurer, murmurer que tu es vexé. Déjà les talons se tournent et tu lâches : « Si je me mets à servir de l'eau, je n'ai plus qu'à mettre la clé sous la porte. ». Oui, tu es définitivement vexé, agacé, et, pourtant, un sourire amusé s'est tiré.
25 MINUTES PLUS TARD | Les assiettes sont doucement posées et le fumée délicat de la viande et des légumes embaument l'espace. Tes yeux s'attardent sur le visage stoïque de Reila, jusque là, tu n'avais pas remarqué sa beauté. Les cheveux sont retenus doucement, prudemment et ses yeux semblent te provoquer, tout risquer : « Madame ? Puis-je avoir de l'eau ? Un silence, un rire étouffé. Merci. », commente-t-elle sobrement, en te tendant le verre vide. Un sourcil se hausse, et tu lâches en effleurant ses doigts : « Vous savez que vous risquer de me faire tomber amoureux de vous ? Un sourire, un semblant de rire. Et il y a l'addiction aux défis, aux risques de mépris. Je n'aime rien de mieux que les femmes têtues. » Le clin d'oeil est doux, le sourire insolent, brûlant. Tu as besoin de mouvements contraires, de guerres de création pour pousser, stimuler ton génie. « Vous aimez les choses épicées ? » Un souffle, les grains de séduction, les brins de passion s'embrassent, s'écrasent à même les yeux bleus brillants, étincelants. Les yeux clignent et elle souffle, un peu déconcertée, déconcentrée : « Si vous tombez amoureux de tous ceux qui boivent de l'eau, vous devez aimer beaucoup de monde. Un silence, un haussement d'épaule. Plutôt, je n'aime pas manger. Et tu trouves de l'intelligence, de la fraîcheur dans ta chaleur. Tu trouves toujours ce qui t'attire, te tires un peu le coeur. Tu trouves véritablement de quoi t'amuser, tout risquer quitte à te crasher. Juste les femmes têtues aux grandes oreilles, le doigt est tendre lorsqu'il caresse doucement le lobe. Ça a toujours été ma faiblesse. » Aussitôt, ton champs de vision est rétréci, obscurci et tu retires la serviette, un air outré, choqué : « Pardon j'ai cru que c'était une coutume d'ici. ». Et tu ne saurais dire si c'est un trait d'humour ou une manière de s'excuser, tu as du mal à déceler, jusqu'à entendre l'autre rire un peu. Les yeux rencontrent les siens, indéfinissables, indéchiffrables : « Ramène ta nouvelle conquête quand tu veux. Il hausse un sourcil, surpris. Mais attention, peut-être que je te la volerai. Tu es déjà parti lorsqu'il souffle et s'essouffle : Je crois que tu lui plais. » Il y a un moment d'interrogation, de questions si vite éclipsé et aussitôt retrouvé lorsqu'un dessert personnalisé, ultra épicé, entrera en scène, sans un mot soufflé, prononcé.
Que pensait votre personnage du gouverneur Adam Wilkinson? Quelles sont ses pensées maintenant qu’il est mort, laissant derrière son plus grand projet? Il y a une traînée de regrets salés, une colère un peu amère, suicidaire. Ce n'est pas que tu l'appréciais, l'aimais. Ce n'est pas que tu l'as vraiment connu, cru en lui. River est de ceux là, pas toi. Si le feu Amiral a réservé quelques tables, vous n'avez jamais vraiment parlés, accrochés. Peut-être à regret, peut-être avec facilité. Puisqu'il n'y avait pas vraiment de centres d'intérêts, pas de quoi s'apprécier. Alors tu l'as toujours traité en client, avec cette politesse indifférente, chaleureuse, heureuse. Tes seuls regrets sont l'instabilité que sa mort a jeté, que la foule qui l'a pleuré se sent plus divisée que jamais. Tu exècres le chaos, tu détestes l'imprévu non-maîtrisé, non-calculé et, clairement, la mort de Wilkinson n'était pas une donnée envisagée, une possibilité. Tous tes projets sont, dorénavant, bouleversés, réévalués. Et si tu restes, tu ne fuis pas, c'est uniquement parce que la mort de cet idiot – sans successeur désigné, assumé, a fait pleurer ta fille chérie, c'est seulement parce que tu refuses de tout recommencer, de perdre tout ce que tu as construis, bâtis ici. Pourtant, l'envie tenace de lui cracher à la gueule : (MERCI POUR L’INSTABILITÉ) reste gravée, marquée.
Quelle est l’opinion de votre personnage sur les candidats qui se présentent pour remplacer Wilkinson? En ce moment, auquel d’entre eux pense-t-il donner son vote? Le dégoût pour Rosenstein et Zafy est évident, traînant. Il est si puissant que ça en devient violent, que tu ne recules pas pour les discréditer, rapporter le plus de point à Priya. Il faut dire que si Leona se positionne en successeur de l'Amiral, elle ne récolte qu'un cruel mépris, dénis. Avec elle, plus question de s'amuser, de plaisanter, et autant fermer boutique directement, violemment. De plus, la guerre est mauvaise pour le commerce. Elle ne récoltera que d'avantage de difficulté à se ravitailler, à servir des mets à ta clientèle exigeante et puissante. Zafy ne t'inspire qu'une jeunesse qui ne sait pas ce qu'elle fait, mais aussi la possibilité de devoir faire une croix sur des éléments de choix pour tes menus – même si jamais personne n'a tenté, essayé le steak d'alien, et que tu n'es pas contre un peu d'exploration. (LA CONCILIANTE) se détache de la masse, a attiré tes faveurs et ton grand coeur pas si désintéressé que cela. L'interview fut parfaitement maîtrisé, et c'est ainsi qu'elle a totalement remporté ton approbation. Avec elle, le Silver entrera dans la lumière. Avec elle, c'est l'assurance que d'autres marchés s'ouvriront, exploseront. Et tu as soif de conquête commerciale, d'un empire de restaurants à travers l'espace, tu as soif du pouvoir qu'elle t'offre sans même s'en douter, ni l'envisager. Après tout, il est bien connu que tu sers tes intérêts en premier, et la paix est le meilleur moyen d'y accéder.
PSEUDO/PRÉNOM : lionheart ou lucie ÂGE: 22 ans, bientôt 23 PAYS : france, toujours COMMENTAIRE : back again, les chats si vous voulez des liens, hésitez pas AUTRE COMPTE : isaac woodrow AVATAR ET CRÉDITS : écrire ici
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<bold>Lee Pace</bold> est joué par <a href="http://beyond-earth.forumactif.com/u84">Ambroise Perrault</a>
<a href="http://beyond-earth.forumactif.com/u84">Ambroise Perrault (animateur radio, gérant du silver, délégué bénévole sur le tiantang)</a>
Sujet: (#) Re: AMBROISE ⊹ the great divide Mer 28 Fév - 21:41
Mon papa d'amour que j'aime ** je suis si contente de voir Ambroise, j'ai hâte de lire le reste de la fiche & surtout de le lire en rp et de rp avec toi et River ** notre famille est parfaite et papa est parfait aussi
Sujet: (#) Re: AMBROISE ⊹ the great divide Mer 28 Fév - 21:43
J'suis pas la première mais c'est la fifille, donc ça va
MON MARI LE PLUS BEAU OMG I'M DYING YOU'RE SO HOT !
Trop trop contente de te voir enfin ici avec cette nouvelle bouille, on va conquérir la flotte ils n'ont aucune chance le duo Perrault Frye va faire des ravages
Sujet: (#) Re: AMBROISE ⊹ the great divide Mer 28 Fév - 22:21
Messages : 136 Âge : 22 ans Occupation : Milicien, affecté sur le C5 Habitation : Sur le Columbiad, ou sur le RM pour un peu de tranquilité. Arrivée : Natif Pseudo : GP / Kim Avatar : Tom Holland Crédits : Miself (av)
Enfin le voilàààà Rebienvenuuue
Sujet: (#) Re: AMBROISE ⊹ the great divide Jeu 1 Mar - 16:11
@Sirrah Perrault-Frye mon bébé chéri d'amour ma fille chérie ** mais moi aussi, je veux tout ça, promis, promis, je me bouge le popotin pour te finir vite ça pour qu'on puisse rper ensemble on est perf dans cette famille et rien ne nous arrêtera
@Lyra Woodrow moooh et que dire de toi et de ta fiche parfaite ? je suis contente que tu aimes amb' autant qu'isaac et oui, oui, tu es quand même ma fille chérie sous cette bouille là
@River Frye tu restes la deuxième première personne dans mon coeur, tu sais bien, ça MA FEMME, MA PERFECTION toutafay qu'on va conquérir la flotte et que le monde va tomber à nos pieds allez, babe, je finis vite ça pour qu'on joue ensemble
@Rhil Trasam tu sais que tu es adorable toi? pleins de bêtises promis et mes plats, ça se mérite fais des bébés à Ithan & ça se négocie ( comment ça chantage ? on recule devant rien pour ses ships )
@Maggie Lehmann l'amante de ma femme mais ouiiii me voilà prête à vous jouer un mauvais tour again merci petit chat
@Anastasia Donovan au moins, cette fois, j'ai réservé un autre post pour mon gros cul ( Rosa pourra rien s'approprier cette fois ) merci
Sujet: (#) Re: AMBROISE ⊹ the great divide Jeu 1 Mar - 21:27
Messages : 589 Âge : 34 ans. Occupation : nommée contremaître de la flotte, et donc conseillère de l'amirale mugheri. Habitation : l'argus one, qu'elle retrouve après l'avoir quitté pour le colossus de nombreuses années. Arrivée : depuis 2201, il y a 26 ans.Avatar : sarah gadon. Crédits : moi (avatar)
Genre j'ai pas encore posté ici Je sais pas si j'ai envie de lire ta fiche du coup #Lamantedelacommandante ( )
Sujet: (#) Re: AMBROISE ⊹ the great divide Lun 5 Mar - 23:12
Bravo petit stellarien, te voilà officiellement admis sur la Flotte !
Heureusement que Ambroise est là pour rappeler aux stellariens les plaisirs des saveurs gustatives et surtout, pour motiver les troupes de bon matin avec un doux accent méditerranéen. Toujours aussi bienvenue parmi nous !
Les délégués et moi-même ne pouvons que t’inviter à te faire une place au milieu de tout ce beau monde et de chercher à t’intégrer. Pour cela, rien de plus simple, tu peux commencer par créer ta fiche de liens afin de donner l’opportunité aux autres de te harceler jour et nuit (quant à toi n’hésite pas à leur rendre la pareille, personne ne mord je te l’assure). N'hésite pas également à abuser de Starchat au travail (t'inquiètes, tout le monde le fait). Si tu as déjà des idées à foison et que tu veux offrir l’opportunité à d’autres d’avoir une relation privilégiée avec ton personnage, tu peux créer ton scénario ou pré-lien, en espérant que tu trouveras vite preneur !
Enfin, tout au long de ton aventure parmi nous, pense à surveiller le sujet des annonces pour te tenir au courant des événements du forum. De même, n’hésite pas à nous faire part des problèmes que tu peux rencontrer en passant par la case questions et suggestions.
Sur ce, profite bien de ton voyage spatial (on sait pas combien de temps il durera) !