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  JYORIS × Black & white ... and grey
MessageSujet: (#) JYORIS × Black & white ... and grey    JYORIS × Black & white ... and grey 3ViG0Cu Dim 11 Fév - 3:02
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JYORIS | Black and white ... and grey
Most people only see life in black and white. They don't realise that there's a grey area somewhere in the middle.

[ DEBUT JAN.2227 | COLUMBIAD ] Lorsqu'elle émerge, Boris n'a pas besoin de son terminal pour savoir qu'il fait nuit. Derrière la porte qui lui offre intimité et espace personnel, le brouhaha d'une communauté vivante, pleine de gosses, s'est éteint avec les lumières artificielles. « Char- appelle-t-elle, en baillant, la voix pâteuse du sommeil qui englue encore ses neurones : -lie ? » « Borislava ? » Une grimace de dégoût comme celle qui accompagne toujours la pisse de moteur qui lui sert de café tous les matins. « Vous avez dormi 34,78 heures d'affilée. » Urgh. C'est toujours comme ça quand elle revient d'une expédition. Elle finit sur les rotules, à peu près tout son corps est douloureux (et surtout son épaule en fait). Et elle dort - parce qu'honnêtement, c'est impossible à faire correctement dans une abeille. « Nous sommes au début de la soirée, le capitaine Woodrow a envoyé un message pendant que vous dormiez, il a dit qu'il viendrait demain car il doit dîner avec la vice am- » « Ouais, c'bon, je sais. » Interrompt-elle l'intelligence artificielle, enfonçant sa tête sous l'oreille de sa couchette. Ce n'est pas qu'elle est jalouse ou qu'il lui manque, hein. C'est juste que c'est chiant, elle voulait le voir. C'tout. « Il vous dit de bien vous reposer et qu'il viendra demain soir. » C'est ce soir qu'elle veut le voir. Et d'ailleurs, elle ne se gêne pas pour lui envoyer un message boudeur (mais mesuré parce qu'elle n'est pas jalouse après tout).

[ Tant pis, tu dormiras sans moi. Your loss. B. ]
Envoyé.

« Vous devriez écouter son conseil, Borislava, insiste l'intelligence artificielle alors qu'elle s'étire, s'extirpe de la couverture : Si vous ne dormez pas maintenant, vous allez encore décaler votre cycle circadien et le docteur Keikwan sera mécontent - » Sauf qu'en sachant qu'Isaac est avec Rosenstein, c'est impossible de se rendormir. Elle sait bien qu'ils sont amis, mais ça ne rend pas moins amère leur complicité (toutes ces choses que la vice-amirale sait sur lui et qu'elle-même ignore, tout ce qu'il partage avec la vieille plutôt qu'avec elle). Et « en même temps, si tu arrêtais de lui dire la vérité ... » Tout serait plus simple. « Je ne suis pas programmé pour mentir » insiste l'IA quand le siphon de la douche avale les derniers restes de sommeil. « Ça, c'est parce que tu ne veux rien retenir de mes leçons. » Peut-être qu'elle devrait demander à Nilin si elle ne connait pas quelqu'un qui pourrait trafiquer son Charlie pour pas cher. C'est bizarre que son IA soit à la fois plus polie et plus à cheval sur les règles qu'elle, non ? Ils devraient vraiment faire des modèles différents de Charlie. (Boris aurait définitivement pris la version qui jure et insulte les gens - celle qui ne la vouvoie pas aussi - et qui utilise des gros mots - bref, elle n'aurait pas pris la version qui parle comme son ancien prof de mandarin)



« C'est cassé. » Dans l'espace étroit qui lui sert d'atelier, la voix métallique de l'intelligence artificielle résonne d'évidences. « Ca saoule. » Un grommellement vocalise l'agacement de découvrir que sa scie à métaux est cassée - alors que, bien évidemment, elle en a besoin pour dégrossir la plaque. « Vous devriez aller dormir. » Pour rêver d'Isaac en train de rire avec l'autre ? Merci, non merci. Et puis, il doit bien y avoir quelqu'un à qui elle peut emprunter une scie à métaux, non ? « Le voisin, c'est pas un mécano ? Le nouveau. » Celui auquel elle n'a pas encore eu le temps d'échanger plus que des bonjour bonsoir quand ils se croisent dans la coursive. « C'est quoi son nom déjà ? » « Jyreese Ordo. » « Je vais aller lui demander. » Il n'en faut pas plus pour qu'elle se glisse dans une veste qui cache à peine les tâches d'huile à moteur agrémentant son t-shirt. « Ce n'est pas vraiment une heure appropri- » « Vraiment, Charlie ? Après mon prof de mandarin, c'est Stan que tu tiens à imiter ? » La porte claque en même temps que son coup de langue et ignorant l'avertissement de l'intelligence artificielle, Boris ne tarde pas à sonner à la cabine voisine.

Une fois.
Puis le silence s'étire, plusieurs minutes semble-t-il.
Alors elle sonne une seconde fois. On ne sait jamais - des fois qu'il dorme ou soit sous la douche.

« Bonsoir ~ » lance-t-elle, contente de voir qu'elle n'aura pas besoin d'insister une troisième fois. Et elle décoche à Jyreese son plus beau sourire et son expression la plus charmante qu'elle ait avant de demander sans une once de gêne : « tu me prêtes tes outils pour la nuit, darling ? »
MessageSujet: (#) Re: JYORIS × Black & white ... and grey    JYORIS × Black & white ... and grey 3ViG0Cu Mar 1 Mai - 21:51
Jyreese Ordo
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Âge : 35 ans même s'il en paraît plus, abîmé qu'il est par ses deux années passées sur le Lady Grace.
Occupation : Sergent légionnaire & pilote. En période probatoire.
Habitation : Sur le Columbiad dans une cabine assez spacieuse pour lui et sa fille adoptive, Sanah.
Arrivée : En 2200. Il avait à peine 8 ans quand il a quitté la Terre. On a suivi maman et papa. Les souvenirs de la Terre s'effritent au fil du temps. Un peu trop à son goût.
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Black & white... and grey.



7 jours. 168 heures. 10080 minutes. 604 800 secondes. C'est le temps qui le sépare de sa dernière prise d'Astre. Si c'est plus gérable que les premiers jours ? Oui. Bien plus. S'il est totalement débarrassé des effets ? Oui. Heureusement. S'il n'a plus du tout envie de se perdre dans sa planète bleue ? Ce n'est pas si simple non. L'envie est là. Et la dose l'attend. Il aurait pu s'en débarrasser. Aurait dû s'en débarrasser même mais il a été incapable de le faire. Est incapable de le faire. C'est que pour Jyreese, ce sevrage ressemble à un fil sur lequel il marche tel un funambule. Et il a besoin d'un filet en-dessous du fil, juste pour être certain de ne pas se briser la nuque s'il venait à tomber, c'est tout. Alors il la garde la dose, au cas où. Juste au cas où. Et ça le démange souvent de s'y perdre de nouveau. Pourtant il tient le coup. Il tient le coup parce que le départ pour Byblos se profile à l'horizon. Parce que trois jours le séparent seulement de son départ. Alors oui, Jyreese se fait violence pour ne pas replonger, il se fait violence pour ne pas céder, parce qu'il tient à cette expédition. Il tient à se rendre là-bas. Il y tient et cela fait bien longtemps qu'il n'a pas autant tenu à quelque chose, qu'il n'a pas autant voulu réaliser quelque chose. C'est un projet. Son projet et il compte le mener à bien. Alors il doit être on ne peut plus « clean », c'est comme ça. Difficile mais c'est comme ça. Pas que son départ sur Byblos va forcément être plus facile. Si physiquement cela va être une épreuve pour lui, psychologiquement, cela va être moins facile que ce qu'il avait cru pour la bonne et simple raison que Wilhem va être de l'expédition et qu'il n'avait pas prévu cela. Comme il n'avait pas prévu les mots échangés, ce qu'il s'est passé entre eux. Non, il n'avait pas prévu cela et il va devoir faire avec.

« J'ai mis votre liste à jour. »

La voix de l'I.A se rappelle à lui alors qu'il termine de se sécher le visage. Il éteint la lumière de la petite salle de bain et retourne à l'intérieur de sa cabine.

« Pourquoi ? »

Il ne lui semblait pas avoir oublié quoi que ce soit.

« Après de nouveaux calculs, j'ai estimé que vous risquiez de ne pas avoir assez de doses en cas de crise.
- On avait déjà calculé Charlie.
- C'est vrai, mais les températures sur Byblos risquent d'augmenter les risques de crise Jyreese.
- Je ne peux pas trop m'encombrer.
- Vous avez besoin de ces doses supplémentaires. J'ai pris la liberté d'envoyer un message au corps médical. Vous pourrez aller les chercher dès demain matin. »

Un soupir.

« Merci Charlie. »

Parce que même si ça lui coûte de l'admettre, l'I.A pense à sa santé, à sa survie. Elle y pense bien mieux que lui-même ce qui est loin d'être une bonne chose en réalité. Pourtant il essaye de prendre soin de lui, il essaye de faire ce qu'il faut. Il essaye. Depuis sept jours. Jyreese prend finalement place sur son lit, jette un coup d'oeil à sa prothèse avant de détourner le regard. Il a l'horrible impression qu'il ne s'y fera jamais véritablement malgré le temps qui passe.

« On peut éteindre Charlie. » qu'il lance à l'I.A qui s'exécute et éteint les lumières de la cabine. Les prunelles de l'homme fixent le plafond qu'il distingue dans la pénombre brisée par les quelques lumières qui subsistent au-dessus de sa tête de lit, incapable qu'il est de dormir dans le noir total. Il ferme les yeux, se surprend à s'imaginer Byblos, ce qu'elle peut être, ce qu'elle pourra lui apporter. Il ne craint pas pour sa santé même s'il devrait sans doute mais après tout, si on a accepté sa participation c'est qu'on estime que le risque est minime, non ? Les songes l'emportent presque quand la sonnerie retentit. Il rouvre les yeux mais ne bouge pas. Ne veut pas bouger. Il craint que ce soit Wilhem qui soit-là. Wilhem qui ait décidé de revenir discuter de tout ça et il ne veut pas. Non. Alors il reste là Jyreese sans bouger, les yeux grands ouverts et il attend en tendant l'oreille.

« Jyreese. »

Charlie qui rallume les lumières de la cabine.

« Oui je sais.
- Vous n'ouvrez pas ?
- Pas là non.
- Vous manquez de politesse.
- Comme cette personne vu l'heure à laquelle elle se pointe. »

Et la sonnerie qui retentit une seconde fois.

« Je ne pense pas que cette personne soit prête à partir sans vous avoir vu. »

Un soupir et Jyreese se redresse, attrape un débardeur blanc au passage qu'il enfile avant d'ouvrir la porte de sa cabine. Fatigué. Pas particulièrement ravi d'être dérangé. Et inquiet de voir son jumeau de l'autre côté de la porte. Ce n'est pourtant pas Wilhem qui se trouve face à lui une fois la porte ouverte. C'est une jeune femme. Une voisine s'il ne se trompe pas car s'ils ne sont pas véritablement parlés depuis qu'il a emménagé ici, ils se sont souvent croisés et ont échangé quelques politesses. Rien de plus. Pourtant elle est là, à une heure très tardive. Avec un large sourire aux lèvres qui décontenance un peu le mécanicien.

« Bonsoir... » qu'il répond sans trop savoir où il met les pieds en fait. Il ne sait pas. Pas du tout même. Encore moins quand elle lui demande de lui prêter ses outils. « Quoi ? Pardon ? »

Il reste là à la regarder. Et il poursuit.

« Pourquoi ? » Question rhétorique. Pour bricoler sans aucun doute mais encore. « Quelque chose débloque dans ta cabine ? »

C'est que même s'il est tard, il est prêt à lui venir en aide. Il n'a pas la moindre idée Jyreese, qu'elle est parfaitement capable de se débrouiller.



(c) sweet.lips

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