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  Such a bad habit (Wilhin)
MessageSujet: (#) Such a bad habit (Wilhin)    Such a bad habit (Wilhin) 3ViG0Cu Jeu 18 Jan - 12:16
Wilhem Ordo
https://beyond-earth.forumactif.com/t107-but-i-got-smarter-i-got-harder-in-the-nick-of-time-wilhem https://beyond-earth.forumactif.com/t213-you-got-yourself-a-bad-habit-for-it-wilhem
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Âge : Trente cinq années de manigances.
Occupation : Ingénieur en cybernétique & officieusement à la tête d'un réseau illégal de revente de pièces détachées, armes modifiées, combats illégaux et autres trafics de denrées rares.
Habitation : Regina Mercy, dans une cabine cossue.
Arrivée : Depuis ses huit ans (2200).
Such a bad habit (Wilhin) Tumblr_op2fn6tQyw1wou1dwo3_500 Pseudo : wiise
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Les heures se succèdent, l’atelier se vide, mais Wilhem ne décolle pas de son poste de travail. Son repère, sa deuxième résidence. L’endroit où, finalement, il se sent le plus à l’aise, sur ce vaisseau. Sur ces vaisseaux et ce qu’ils représentent. L’homme en oublie le temps, les besoins primaires. Se restaurer, se reposer, aussi. Plus rien n’existe si ce n’est cette bulle dans laquelle il s’enferme avec une aisance déconcertante. Passionné, depuis toujours. Depuis son plus jeune âge et sa fascination naissante pour celui qu’il n’aura de cesse d’admirer, jusqu’à quitter la terre. Jusqu’à abandonner les prémices de sa vie, pour construire la sienne sur cette flotte. Wil se redresse, simplement pour faire résonner un brin de musique dans l’atelier désert. À cette heure avancée, tous ont rejoint leurs quartiers. Il demeure le seul à se satisfaire de ces interminables journées, pour reprendre le lendemain matin, à la même heure que tous. À croire qu’il cherche à oublier quelque chose. À noyer sa propre vie, en se concentrant sur quelque chose qu’il juge essentiel. Peut être pas au point d’y passer autant d’heure, plutôt que de profiter de la vie et de ses plaisirs, mais il ne sait guère se limiter. Tout semble si facile lorsqu’il est là, à bricoler, à innover, à se donner cœur et âme dans sa vocation de métier. Tout semble évident, à sa portée. Bien plus que de construire autre chose, que de correspondre aux normes sociales. L’homme n’est pourtant pas en reste, avec son commerce illégal, avec ses activités de l’ombre. Ses sorties, oisives, parfois risquées. Ses aventures, éphémères mais passionnées. Mais c’est là, que profondément, il reste le plus dans son élément. Où il est en parfait contrôle de la situation et de ses moyens.

Le voilà qui fredonne légèrement la nouvelle chanson résonnant dans son antre, sans même s’en rendre compte. Des morceaux qu’il connaît par cœur, qu’il affectionne. Dont il ne peut se lasser. Assis au bord de son tabouret, dans une position légèrement nonchalante, la tête penchée sur son établi. Il soude, il assemble, il expérimente. Il demande un peu d’aide à son Charlie, parfois, lui démontrer si son calcul est juste, répondre à une de ses blagues aussi, ayant fait modifier l’intelligence artificielle pour lui correspondre davantage. Il lui a même changé la voix pour celle d’un acteur célèbre de films d’action donc il était littéralement amoureux, enfant. Ceux là même qu’il n’avait, officiellement, pas le droit de visionner. Outre passer les règles n’a jamais causé chez lui un conflit moral. Au contraire, il a toujours fait ça avec une certaine aisance. Comme une évidence. Alors même que son jumeau, suivait le chemin de la loi, fier de ses prises de positions et convictions.
Mais tandis qu’il se concentre sur sa tâche, animé par une bonne humeur évidente, son côté prudent, méfiant, lui fait tout de même entendre les pas, résonnant sur le sol lisse et impeccablement entretenu de son atelier. Même si gisent, ça et là, des pièces détachées plus ou moins abîmées et inutilisables. Relents d’expériences pas toujours fructueuses. Sans relever la tête de la petite pièce qu’il est en train de souder sur une prothèse de main cybernétique, un sourire en coin étire ses lippes alors qu’enfin, la brune qu’il soupçonnait d’être son visiteur nocturne, s’avance à son niveau. « Tu viens souvent me voir, en ce moment, je te manque tant que ça ? » Première entrée en matière, avec ce même sourire en coin, espiègle et taquin, tandis qu’il relève la tête vers elle.

S’immobilisant à son niveau, croisant les bras sur sa poitrine, la jeune femme lui accorde son attention, mais Wilhem ne bouge pas davantage, se redressant légèrement sur son siège, avant de tourner de nouveau la tête vers la pièce détachée qu’il doit finir de souder, reprenant sa besogne, tandis qu’il poursuit. « J’imagine que si tu es là, à cette heure, ce n’est pas juste pour profiter de ma superbe présence ? Hmm » Nouveau sourire, léger, tandis qu’il achève enfin de fixer cette petite pièce, tâtant son travail pour vérifier que tout tient correctement, ancrant de nouveau son regard sur le visage de la brune. « Alors dis moi Ni’, que puis-je faire pour toi, hein ? J’imagine que c’est une pièce que tu cherches, pour ta lubie encore non identifiée ? » Arquant un sourcil pour accompagner ses paroles, tandis qu’il se redresse un peu plus, joignant les mains sur ses cuisses, machinalement. Dédaignant, pour le moment, son expérience cybernétique. Il observe le visage de Nilin, ses yeux clairs, ce corps qu’il connaît par cœur. Oh pour sur, il aurait préféré qu’elle vienne le voir dans un but désintéressé. Enfin, désintéressé de ses petits trafics. Juste pour lui. Juste pour eux. Manifestation évidente de son ego masculin.
MessageSujet: (#) Re: Such a bad habit (Wilhin)    Such a bad habit (Wilhin) 3ViG0Cu Jeu 18 Jan - 22:34
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Wilhin

Elle repoussa les mèches noires qui tombaient devant ses yeux en soufflant bruyamment. Nilin n’avait jamais été très patiente, c’était un fait établi depuis plus d’une décennie. Son psychiatre sur la Flotte avait associé ce trait de caractère à son besoin compulsif de s’occuper – l’esprit, les mains, souvent les deux. La mécanique avait ça de bien qu’elle remplissait ces deux fonctions, alors c’était presque naturellement qu’elle s’y était intéressée. Et puis parce que ça lui permettait de se rendre un peu plus utile qu’une gamine lambda, ce qui avait fini par la faire remarquer par une bande de pirates de passage. Elle avait toujours eu du potentiel, l’orpheline, il fallait juste trouver dans quoi exactement. La jeune femme frappa encore une fois contre le métal, mordillant le col de sa veste devant le silence. « Charlie. » Son pouce effleura la tablette transparente rangée dans la poche de devant de son pantalon cargo. La voix féminine de l’intelligence artificielle s’éveilla, un accent factice à la sonorité quelque peu british modulant ses intonations. « Oui, Nilin ? » « Il n’est pas là. » « Effectivement. » « T’attendais que je me sois lassée pour me le confirmer ? » « Peut-être. » Une insulte en mandarin siffla entre ses dents. « Ce n’est pas très gentil de ta part. Ce sont des fonctions générées par tes multiples pir… » « Mods, Charlie. » Elle secoua la main en s’éloignant dans la coursive, jetant tout de même un rapide regard autour d’elle. Le cycle nocturne était déjà bien avancé, alors les Stellariens qui traînaient à cette heure n’avaient pour la plupart rien à faire d’une ombre de plus. Ce qui l’arrangeait, concrètement, parce qu’elle n’était pas douée pour sociabiliser. Et ça, même les centaines de séances chez ce psy n’avaient rien pu y faire. C’était presque inscrit dans son ADN depuis le temps.

« Il est probablement… » « Je sais. Il traîne trop là-bas. » Ceci dit, est-ce qu’à sa place elle agirait différemment ? S’ils ne partageaient pas exactement les mêmes connaissances, ils avaient toutefois une passion plutôt encombrante pour les bidouillages. Le genre d’intérêt qui maintenait éveillé au beau milieu de la nuit, les yeux rivés vers le plafond de métal glacé, à se demander si c’est seulement possible. Mais si Nilin pouvait comprendre, cela ne voulait pas dire qu’elle n’allait pas le critiquer à ce sujet. Principalement parce qu’elle n’appréciait pas de crapahuter d’un bout à l’autre de l’assemblage infernal de vaisseaux stellariens. Une vengeance mal distribuée ? Sans doute. Sûrement. Et elle s’en contrefichait quand même. Le Regina Mercy défilait sous ses bottes de combat délavées pendant qu’elle tapotait sur son terminal. De temps à autres, des slogans politiques surgissaient sur son écran en lui soutirant une grimace ou un soupir exaspéré. Votez Zafy ! Votez pour Priya et la paix ! Votez pour la Terre, soutenez Leona Rosenstein ! Tous des crétins, autant qu’ils étaient. Les holos avaient beau la faire rêver quand il s’agissait de la planète bleue qu’ils avaient abandonné derrière eux, Nilin savait qu’y retourner était probablement suicidaire pour le moment. Ils n’avaient pas les moyens. Ceci dit, avec le sang martien qui coulait dans ses veines, elle était probablement un peu trop attirée par l’idée d’un combat pour retrouver ce qu’ils avaient perdu. Qui était le Triumvirat pour disposer du berceau de l’Humanité, alors qu’ils étaient à l’origine de tant de morts et de familles brisées à jamais ? N’étaient-ils pas en droit de se battre pour récupérer ce qui leur appartenait, eux aussi ? Cela ne valait-il pas la peine de saigner, de hurler et de souffrir ?

Dans le fond, c’était peut-être juste les espoirs naïfs d’une orpheline qui avait si longtemps refoulé son passé qu’elle l’avait idéalisé. Il était toujours facile de regretter le passé, ou d’en adoucir les souvenirs les plus tranchants. Elle s’immobilisa à l’entrée de l’atelier plongé dans une semi-pénombre. L’écran de son terminal tremblota quand elle le passa dans la poche de son pantalon. Comme la jeune femme le pensait, il était là, penché sur un travail dont lui seul pouvait connaître le potentiel. Elle demeura une poignée de secondes en retrait, détaillant la tension dans les épaules du Stellarien, penchant la tête pour discerner le fredonnement au travers du cliquetis des manipulations. Puis, enfonçant les mains dans ses poches, elle s’avança simplement. Nilin haussa machinalement un sourcil quand il lui fit remarquer que la fréquence de leurs entrevues avait augmenté ces derniers temps, s’approchant pour s’appuyer de la hanche contre l’établi encombré. « Tu sais que je ne suis pas sentimentale à ce point. » La Martienne croisa les bras sous sa poitrine, le bout de ses doigts triturant le tissu vert de son t-shirt. Il était focalisé sur son expérience du moment, elle le voyait et une part d’elle en était agacée. Parce que Nilin, elle voulait tout, tout de suite, et plus rien lorsqu’elle était lassée. Elle voulait qu’il lève immédiatement les yeux vers elle, parce qu’elle était là, tout simplement. Sauf que rien ne se déroulait jamais comme elle l’espérait. Encore moins avec Wilhem.

Il lui jeta un regard, bref, avant de reprendre son travail. Elle tapota nerveusement le sol du bout de sa botte. « Défini ‘superbe’ et je pourrais sûrement te répondre. » Sa joue se creusa d’une fossette quand elle esquissa une moitié de sourire moqueur. Elle se pencha sans vergogne dans sa direction quand il se recula pour admirer son travail, observant l’expérience avec un œil intrigué. « Mmh, c’est ça. Est-ce que tu as quelque chose à me proposer ? » Appuyée d’une main sur l’établi, Nilin releva ses prunelles claires vers lui, son visage à quelques centimètres du sien. « Tu as toujours quelque chose qui m’intéresse… » Et d’un mouvement souple, elle termina de se redresser pour croiser à nouveau les bras – mécanisme défensif, noterait le psychiatre – les reins posés contre la table. « Je m’arrangerai pour t’apporter quelque chose que tu veux, ou dont tu as besoin. » C’était ainsi qu’ils fonctionnaient tous, sur la Flotte. Le troc était finalement un excellent moyen de faire tourner l’économie actuelle. Les crédits, s’ils servaient tout autant, n’avaient souvent pas la même valeur pour certains. De toute façon, même si Wilhem réclamait des espèces virtuellement sonnantes et trébuchantes, elle aurait de quoi le payer. Et tant pis pour Ethan, il n’avait qu’à pas utiliser son compte pour stocker les excédents de ses courses illégales. Le regard de Nilin glissa du visage de l’ingénieur à ses larges épaules, planant distraitement ici et là sans s’arrêter réellement sur un détail en particulier. Elle n’avait aucun mal à se souvenir de la texture de sa peau – et c’était finalement plus inquiétant qu’elle ne l’aurait imaginé. Cette histoire, aussi agréable fusse-t-elle durait visiblement depuis trop longtemps. Son odeur lui était pratiquement devenue familière. Elle releva la jambe pour poser sa botte entre les deux jambes du Stellarien, menaçant l’équilibre qu’il avait sur son tabouret. « Et depuis quand mes lubies t’intéressent, d’ailleurs, Wilhem ? » Son regard n’avait rien de charmeur. Il était sans doute temps de lui rappeler, de se rappeler, que ce quelque chose n’était rien de plus qu’un divertissement entre quelques affaires illégales. N’est-ce pas ?

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MessageSujet: (#) Re: Such a bad habit (Wilhin)    Such a bad habit (Wilhin) 3ViG0Cu Mer 24 Jan - 19:22
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L’échange s’installe tranquillement. Mais bientôt, c’est la joute verbale qui prend le pas sur les banalités d’usages, absentes, d’ailleurs. Voilà bien longtemps que Nilin et Wilhem ne s’encombrent plus de forme de politesse et de bienséance qui sied à tout échange humains. Ils en viennent aux faits, rapidement, en dérivant toutefois vers quelques taquineries. À croire que la chose est devenue parfaitement automatique entre eux. Comme une évidence. Incapables d’être sérieux bien longtemps. Incapables de rester courtois, parce qu’il est bien plus aisé, pour les fortes personnalités qu’ils sont, de se titiller. De se chercher. Sans trop savoir pourquoi, finalement. Une distraction. Une barrière, pourtant, celle du physique. Les deux se targuent d’être libre, d’être indépendants, de ne dépendre de personne. L’attachement leur semble être une faiblesse alors qu’ils se fréquentent depuis plus d’un an, bientôt deux. À croire qu’il ne s’agit là que d’histoire d’ego. D’un quelque chose qui les freine encore. Qui les fait se chercher, monter la pression, caresser l’arrogance de l’autre. Feindre un désintérêt, alors qu’il ne suffit parfois que d’une proximité réduite ou d’un geste de trop, pour les faire flancher. Celui qui leur offre autre chose qu’une collaboration amicale et taquine. Les moments charnels. Ils se connaissent par cœur. Les désirs de l’autre, les points sensibles. Quelques faiblesses, quelques forces. La complexité d’une personnalité haute en couleur et unique. Ils ont apprivoisé leurs corps, mais point encore leurs cœurs, ou leurs esprits. Quelques tâches, trous noirs, dans les habitudes de l’un ou les goûts de l’autre. Prévisibles, la plupart du temps. Il sait, rien qu’en levant le regard vers Nilin, qu’elle savait où le trouver. Qu’elle n’a pas eu à chercher bien longtemps, en comprenant qu’il n’était pas en train de magouiller ou troquer sur le Colossus. Qu’il était là, et non dans sa cabine. Qu’il aurait presque été étonnant, de le trouver sagement en train de se reposer ou de fouiner sur Starchat, sans but aucun.

Nilin appui sur l’évidence, sur son manque de sentimentalisme. Sur le fait que oui, dans l’ombre, ils sont deux amants, mais à la lumière, pas plus que deux amis. Que deux partenaires d’affaires, capables de trouver l’autre au besoin. Même si de manière générale, Nilin vient plus souvent trouver Wilhem, dans un but précis. Lui se veut oisif, habité par une pulsion ou une envie, lorsqu’il se rend auprès d’elle. La chose n’est jamais innocente, jamais dénuée d’intérêt. « C’est vrai, je t’ai surestimé » Lâche t-il avec un sourire amusé. Il sait qu’elle ne doit pas apprécier qu’il se focalise davantage sur son expérience que sur elle. Qu’il semble plus absorber par un peu de mécanique, que la belle créature féminine présente en ces lieux. Mais Wil en joue. Wil joue toujours. Provocateur, taquin, il aime simplement faire monter un brin de frustration. Pousser à la manifestation d’intérêt, à la joute verbale ou au palabre. Lui qui s’est démarqué par une personnalité forte, qui s’impose auprès de beaucoup et se rend insupportable pour d’autres, aussi, pour son plus grand plaisir.
Nouveau sourire, lorsqu’elle réplique à sa première bêtise facile. « Tu sais, mon corps d’Apollon, ce genre de chose » esquisse là encore, d’un amusement qui ne le quitte pas. Mais rapidement, les affaires prennent le pas sur le reste, sur la légèreté de l’échange. La raison de la présence de la jeune femme en ces lieux, étant donné qu’elle ne se jette pas sur lui avec un intérêt prononcé. Nilin, souvent déstabilisante et surtout, surprenante. Capable de s’imposer dans sa vie, d’une façon plus qu’agréable. Parvenant à lui faire lâcher ses expériences et s’appliquer à autre chose qu’à de la soudure de pièces détachées. De la soudure de corps. Communion passionnée qui régit leurs ébats. Son visage se campe à quelques centimètres de celui de l’ingénieur, alors qu’il se perd dans ses yeux, sans se laisser charmer trop facilement. Malgré le fait qu’il a toujours capté, dans les prunelles claires de la jeune femme, une lueur indomptable qui n’a de cesse de le fasciner. « C’est bien possible… » Évasif, un sourire en coin, léger et évocateur de bien des possibilités. Pourtant, Wil ne dévoile pas de suite ses cartes. Il a dépassé le stade de la simple méfiance avec Nilin, mais attend souvent de savoir ce qu’il compte gagner à se montrer coopératif et aidant. L’homme n’est guère altruiste, sans être égoïste. Disons qu’il sait donner, aux bonnes personnes, aux bonnes associations, pour ainsi dire. Qu’il sait tirer son épingle du jeu, obtenir profit et réussite. Et pour ceux à qui il tient, une totale bienveillance. Mais la relation entre Nilin est lui, est plus particulière. Plus explosive, aussi. Aucun des deux ne veut montrer à l’autre, à quel point ce dernier peut compter, certainement plus qu’ils ne veulent bien l’entendre. Détachement facile.

L’homme avale quelques centimètres, qui séparent encore leurs visages, jouant d’une proximité plus qu’intime. Mais entre eux, voilà longtemps qu’il n’y a plus de tabous. La brune se recule rapidement, croise les bras en une attitude plus défensive, plus fermée et Wilhem fronce les sourcils. La proximité de Nilin lui est bien plus agréable que cette banale conversation d’affaire. Forcé de réaliser que ses expériences cybernétiques ne sont plus aussi attrayantes, dés lors que la jeune femme est dans les parages. Parce que sa seule présence réveille les passions, les envies, les désirs. La connaissance d’une anatomie qui n’a plus de secrets pour lui. Le doux refrain des souffles haletants et des gloussements agréables. « Tu sembles bien sure de toi » Lâche t-il, tout aussi évasif que précédemment, alors qu’elle propose de lui offrir ce dont il a besoin, envie. « Je doute que tu puisses m’apporter ce que je veux réellement, ou peut être que… » Il marque une pause, joue sur une latence. « Je suppose que tu cherches encore de ces petites pièces rares et normalement bien trop chères ? » Haussement de sourcils, évocateur. Mais ici, aucune oreille indiscrète. Aucune possibilité de se faire surprendre. Wil est sur ses terres, dans son domaine. Nilin campe alors son pied entre ses jambes, sur le tabouret pourtant stable. Mais il sait qu’un seul de ses gestes peut le faire basculer et choir, indubitablement. Pourtant, il tient bon. Ses mains se délient, pour venir glisser le long du mollet de la jeune femme, légèrement, effleurant le tissu de son pantalon. « N’ai-je pas le droit d’être un peu curieux ? C’est que tu me demandes beaucoup de petites pièces rares, souvent esthétique, d’ailleurs » Il observe son visage avec intérêt, à l’affût de ses réactions. « Ne me dis pas que tu t’es mis à la fabrique de bijoux ! » Et le voilà qui se marre, trop facilement. Un petit rire nerveux, un gloussement moqueur, parce que Nilin n’a rien du cliché typiquement féminin. Bien au contraire. Plus masculine que certains types, mais avec cette féminité indéniable, qui l’attire trop facilement. Un charme dangereux, même pour lui. Surtout pour lui.
MessageSujet: (#) Re: Such a bad habit (Wilhin)    Such a bad habit (Wilhin) 3ViG0Cu Jeu 25 Jan - 20:04
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Nilin n’avait aucun mal à se souvenir du moment où elle avait simplement cédé à l’envie d’embrasser l’ingénieur. Elle avait sans doute un peu trop bu, lui aussi, mais ça lui avait paru nécessaire sur le moment. Parce que cela l’aidait à oublier, au moins un temps, ce qui n’allait pas. La sensation que la Flotte n’était qu’un immense cercueil de fer. Qu’elle y finirait ses jours, incomprise, alors qu’Ethan semblait prospérer parmi les Stellariens. Ce n’était sans doute qu’une impression, à bien y songer, mais elle avait souvent le sentiment qu’il s’en sortait bien mieux qu’elle. Il n’avait pas autant de difficultés à s’intégrer, lui. Et puis il fallait admettre que son succès – relativement éphémère – avec la gente féminine du coin contribuait à son malaise. Ils n’appartenaient plus l’un à l’autre, ce n’était plus eux contre l’adversité. Ethan s’éloignait et elle restait coincée dans une spirale qui la bouffait de l’intérieur. Wilhem avait été le premier, après plus de cinq années, auquel elle avait adressé la parole. Bien évidemment, elle avait échangé des banalités avec à peu près tout le monde, mais cela avait été plus facile avec lui. Parce qu’il lui ressemblait un peu, dans le fond : les piques détachées, provocantes, l’âme rebelle. Elle savait qu’il faisait affaire avec Ethan depuis des années, alors elle savait aussi qu’il était suffisamment fiable pour qu’elle baisse un peu sa garde. Juste assez pour lui demander des pièces, de temps à autres, pour assouvir une curiosité personnelle.

On ne pouvait pas vraiment dire que la Martienne avait le cœur sur la main. Elle était trop égoïste pour ça, trop survivaliste. Mais l’art de Boris l’avait poussée à un intérêt certain, ce qui avait fini par l’amener sur le pas de la porte de l’ingénieur. Parce qu’elle savait qu’il serait le seul à pouvoir lui procurer ce qu’elle voulait sans poser de questions. Et Nilin avait horreur d’être interrogée, surtout lorsque cela la forçait à faire une introspection. Elle n’aimait jamais ce qu’elle déterrait dans ces moments. Cela ne lui ressemblait pas de faire des trocs pour des éléments qui n’étaient pas pour elle. Et Boris, elle ne la faisait même plus payer depuis quelques mois. Elle exigeait juste des sculptures en échange, comme l’oiseau mécanique qu’elle avait attaché au-dessus de son lit dans sa cabine sur le Colossus. Il suffisait de remonter le mécanisme pour qu’il tournoie en battant des ailes, vestige d’une époque révolue. C’était peut-être à cause de cette nostalgie qu’elle rêvait aussi de la Terre, qu’elle hésitait entre les idéaux d’un Zafy motivé et la hargne d’une Rosenstein déterminée. Quoi qu’il en soit, elle était venue à Wilhem une fois, et de ce premier échange avait découlé bien trop d’effets secondaires.

« Depuis quand est-ce que tu doutes de mes capacités à te satisfaire ? » Elle haussa un sourcil, moqueuse, les bras toujours croisés sous sa poitrine. Il mit l’accent sur sa lubie, sur l’origine de leur deal permanent et son regard s’assombri. Cela n’appartenait qu’à elle. Personne n’avait à savoir qu’elle s’était adoucie au contact des œuvres d’une Stellarienne. Même Ethan l’ignorait, parce qu’elle savait qu’il se serait moqué d’elle et de ses sentiments. Pour sa défense, il n’était pas tellement habitué à ce qu’elle en ait. Les seuls centres d’intérêt de Nilin avaient longtemps tourné autour de l’Albatros, de l’aérospatiale, ou des jolies explosions. S’il savait que sa cabine était un chaos d’art et de ferrailles, elle en entendrait parler pendant des semaines et des mois. Les mains rugueuses de l’ingénieur se mirent à effleurer le tissu et elle serra la mâchoire, percevant à travers sa chaleur. Devinant, même, la sensation sur sa peau. Si elle resta étrangement silencieuse face à sa première remarque, la seconde eut un effet quasiment immédiat. Sans le moindre avertissement, elle poussa violemment le tabouret du pied, le forçant à se rattraper de justesse à sa jambe pour ne pas chuter à son tour.

Elle se dégagea aussitôt, l’empêchant de se venger – ce qu’elle-même aurait tenté de faire – avant d’afficher un fin sourire victorieux. « Pardon, tu disais ? » Non, elle ne fabriquait pas de bijoux. Mais elle enviait la touche artistique de Boris, la délicatesse de ses œuvres, la flamme dans son regard à chaque fois qu’elles en parlaient. Parfois, parfois seulement, Nilin avait l’impression d’errer sans le moindre but. En comparaison avec l’artiste, elle se sentait éteinte. Et ce sentiment s’intensifiait à chaque année passée sur la Flotte. Elle crevait à petit feu. Ou alors… Le psy dirait qu’elle avait cette impression parce qu’elle refusait de s’ouvrir justement aux autres. Que ses silences, que son attitude la condamnait finalement. Personne ne peut vivre éternellement isolé. Pas même une orpheline. Parce qu’Ethan avait été le déclencheur de sa conscience, parce qu’elle s’était rattachée à lui plus qu’à quiconque, alors son éloignement – somme toute léger, puisqu’ils se voyaient encore très régulièrement et qu’il lui arrivait de reprendre sa couchette sur l’Albatros – l’incitait à se refermer. Un peu comme ces fleurs, dans les vieux holos, qui repliaient leurs pétales lorsque le Soleil cessait d’exister. « Tu ne poses pas de questions, d’habitude. » Elle se redressa, cédant à une pulsion brève, crochetant sa ceinture du bout des doigts. Il aurait suffi d’un mouvement supplémentaire pour l’attirer contre elle, ce qu’elle ne fit pas. « Je préfère quand tu es moins curieux. » Nilin leva ses prunelles vers lui, suspectant une énième provocation de la part de l’ingénieur. Alors pour le couper dans son élan, elle reprit : « Alors à moins que tu n’estimes que c’est important de savoir ce que je compte faire des pièces, évite. »

Elle le relâcha, s’éloignant d’un pas, puis de deux. « Si c’est ça, je préfère demander à quelqu’un d’autre. T’es pas le seul sur cette Flotte qui propose ce genre de services. » Son ton était presque trop détaché pour être crédible. Il n’était peut-être pas le seul, mais il n’y avait qu’à lui qu’elle était prête à faire suffisamment confiance. Et quelque part, l’admettre l’effrayait. Parce qu’elle n’était pas ce genre de personne. Elle ne savait pas comment avoir foi sans douter. Sans craindre de le regretter. Il lui avait fallu des années avant qu’elle n’accepte de confier ses pensées à Ethan – et elle lui devait en quelque sorte la vie, sans compter qu’ils avaient vécu ensemble le reste du temps. Alors admettre qu’elle tenait, même un peu, même trop, à Wilhem était quelque chose qu’elle ne voulait pas faire. Ce n’était pas parce que son psy lui conseillait de s’ouvrir aux autres qu’elle devait le faire, après tout. Elle s’en était très bien sortie sans jusque-là. « Je ferais mieux d’aller voir quelqu’un d’autre, en fait. » Nilin repoussa une mèche derrière son oreille. Fuir ? Pourquoi pas, si ça lui évitait la confrontation qu’elle savait bientôt inévitable. Il n’y avait pas de honte à tourner des talons si cela pouvait lui sauver la vie. Elle l’avait déjà fait, même si sa hargne naturelle la poussait généralement dans le sens inverse. Et si l’ingénieur continuait à l’acculer, elle n’hésiterait pas à mordre s’il le fallait.
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MessageSujet: (#) Re: Such a bad habit (Wilhin)    Such a bad habit (Wilhin) 3ViG0Cu Sam 27 Jan - 17:45
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Bien sur que Wil se permet de douter. Jouant allègrement avec la fierté et l’ego de la jeune femme. Taquin, toujours, envers tous, dans n’importe quelle situation. Nilin n’y échappe pas. Jamais. À croire que leurs échanges sont toujours régis par une certaine tension, autant physique que verbale. Jamais réellement négative, mais prête à révéler l’explosion attendue. Qui la plupart du temps, se retranscrit dans un moment charnel et passionné. Les véhéments échanges sont plus rares, mais pas non plus inconnus. À croire qu’une certaine flamme les habitent tous les deux, aucun ne réprimant sa franchise ou son envie du moment. Wilhem le premier, qui n’aime guère s’embarrasser de principe, allant souvent, droit au but. Ou jouant, bien au contraire, avec les faiblesses des uns et des autres. Jamais dans un but purement vil ou violent, la chose est plus de l’ordre de la taquinerie.
Mais cette taquinerie-là, Nilin la retient, au point de profiter de sa position de force pour envoyer, d’une poussée de jambe, le tabouret directement en arrière, s’échouant sur le sol avec fracas. Wil se retient de justesse au mollet de la jeune femme qui se dégage rapidement de sa poigne, le laisse se stabiliser, droit, face à elle, la dominant d’une bonne tête. Fronçant les sourcils agacés. « J’aurais pu me blesser ! Tu imagines ?! » Exagère-t-il à peine, feintant l’outrance, levant les yeux au ciel dans un geste maniéré. « Les femmes de nos jours… » Lâche t-il blasé, l’amusement pourtant dans la voix, réprimant un léger sourire en coin. Pourtant, s’il y a bien une femme qu’il respecte réellement, au-delà de sa propre mère, il s’agit sans nul doute de Nilin. Oh bien sur, d’autres peuvent s’ajouter à la liste, mais elle demeure celle dont il est le plus proche et le plus éloigné à la fois. Qui connaît bon nombre de choses sur lui, comme il en connaît sur elle, sans jamais aller réellement dans la profondeur des souvenirs, des évènements marquants ou des sentiments. À croire qu’il reste encore un voile opaque entre eux. Pas spécialement par manque d’envie, mais plutôt pour se protéger d’une déception qui pourrait faire mal. Trop mal. Wilhem le voit ainsi, une carapace. Rester dans la légèreté d’une relation qui pourtant, pourrait tendre à l’être moins. Mais la facilité prend le pas sur le reste. Ithan le pousse pourtant à briser les tabous, voyant un petit manège qui dure, qui s’installe, qui prend place, dans la vie de son meilleur ami, sans que ce dernier n’ouvre réellement les yeux. Ou peut être les a t-il ouverts, sans daigner pourtant, s’enfoncer dans les méandres des sentiments ? Wil n’a jamais été très sentimentalisme, sauf avec sa famille, ses amis les plus proches. Son humour est finalement souvent une façon de conserver la légèreté d’un instant, ou d’une histoire. Au delà des manifestations volontaires, lorsqu’il est d’humeur taquine. Pourtant, lorsqu’il n’arrive pas à trouver le sommeil, son cerveau fonctionnant à vive allure dans le seul but de perfectionner quelques inventions, c’est qu’il tente de noyer de ses démons. Culpabilité trop présente, vis-à-vis de son jumeau ou craintes trop évidentes. À croire que l’attachement ne tient qu’à un fil et que l’amour profond, peut, lui, blesser. Laisser des marques indélébiles.

Appuyant une main nonchalante sur son établi, le voilà qui fait une moue perplexe, haussant les lèvres, avant de retourner son attention sur la jeune femme. « J’aime bien changer mes habitudes » Déstabiliser, aussi, souvent. Le capitaine du Regina Mercy souffre d’ailleurs de ses envies soudaines d’idioties diverses, visant à le déstabiliser pour le plus grand plaisir de l’ingénieur qui ne se lasse jamais des expressions passant à tour de rôle sur le visage d’Isaac. Un dédale de perplexité et de frustration qui le fait glousser. Les doigts de la brune se greffent à la ceinture de l’ingénieur qui l’observe sans réagir davantage. Elle pourrait l’attirer à lui. Il pourrait s’approcher de lui même. Changer le ton de cet échange, lui donner une note bien plus agréable, mais il n’en est rien. À croire que la distance de sécurité, en quelque sorte, pour éviter tout débordement rarement contrôlé, ne sera pas franchi de suite.
Mais tandis que Wil ouvre de nouveau les lèvres pour balancer une taquinerie de son cru, il les referme aussitôt, alors que la jeune femme ne lui laisse pas le loisir de monopoliser la parole. Froncement de sourcils, perplexe. L’ego piqué au vif. Bien sur qu’il a bel et bien conscience de ne pas être le seul sur la flotte, au sein même du marché noir, à proposer ses services, pourtant, il se targue d’être le meilleur. Au réseau le plus établi, le plus important. La perfection des pièces passant toujours sous son regard d’ingénieur aguerri. La qualité, qu’il se vante de proposer, à juste titre. « Je ne suis peut-être pas le seul, mais je suis le meilleur, et tu le sais » Il fait en sorte de l’être. De s’entourer avec suffisamment de justesse et de jugeote pour dégoter les meilleures pièces. Sachant que son propre métier n’est qu’un atout supplémentaire. Croisant les bras contre son torse, la position devient plus défensive, plus agacée, aussi. L’homme, piqué dans son orgueil et sa propre réussite, ne peut baisser la garde face aux jugements de son interlocutrice, qui semble se détourner de lui. « Cela fait des mois, même plus d’un an si je ne m’abuse, que tu me demandes ces pièces, j’ai bien le droit de savoir pourquoi » Rétorque-t-il, pour justifier sa curiosité qu’il ne juge pas mal placée. Au contraire, tout à fait légitime. Il s’imaginait, au départ, que Nilin pourrait lui avouer la chose, la raison, même si elle la juge secrète et personnelle. Une confiance instaurée entre eux depuis longtemps. Malgré le fait que l’ingénieur soit de nature méfiante, son lien avec la jeune femme lui semble inexplicable. Certainement renforcé par les nombreux moments charnels, mais il sait qu’au fond, il peut compter sur elle. Même si bon nombre de ses secrets le demeurent encore. Comme un tabou qu’aucun des deux n’arrivent à briser. Mais ce soir aurait été le premier pas. Une première révélation. Prémices d’un autre chose, inconsciemment. Alors oui, l’homme se renfrogne, se vexe, sans pour autant en venir à être agressif. Seulement un peu plus ferme.

Mais lorsqu’elle évoque le fait qu’il vaudrait mieux qu’elle aille en voir un autre, qu’elle se détourne de lui, Wilhem, au un mouvement automatique, machinal, lui saisi le bras. La poigne n’est pas forte, pas violente, un simple contact. « Vraiment ? Tu ferais ça ? » La question reflète toute la perplexité chez l’ingénieur, qui, naïvement, imaginait encore une nouvelle tentative de l’amadouer ou de la faire céder. L’éventualité qu’elle puis véritable appliquer ses dires, lui plait beaucoup moins. « Alors quoi ? Je pose une question et tu te casses ? Pourquoi tu as besoin d’être si secrète Ni’ ? Hein ? Je suis venu te chercher à ta sortie du Lady Grace, tu crois que je ne peux pas "handle" une petite révélation à la con ?! » Le ton monte légèrement, l’homme vexé se veut plus emporté, sans être réellement agressif. Peut être que ses paroles, cet emportement, témoigne d’autre chose. Pas juste une problématique de pièces détachées. Pas simplement le but d’être le meilleur, la référence. Quelque chose de plus profond, entre eux seuls. Sur cette histoire qui n’en est pas une.
MessageSujet: (#) Re: Such a bad habit (Wilhin)    Such a bad habit (Wilhin) 3ViG0Cu Sam 3 Fév - 12:32
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such a bad habit.
Wilhin

Le droit. C’est quelque chose de finalement très subjectif. Il aurait eu le droit de poser ce genre de questions s’ils n’avaient pas établi, dès le départ, ce contrat silencieux. Il aurait eu le droit d’avoir des réponses si elle n’était pas… si elle n’était pas Nilin, tout simplement. L’orpheline qui se raccroche à des bouts de ferraille pour rêver d’un monde qu’elle n’a jamais connu. L’esclave devenue pirate, celle qui n’avait jamais totalement fait confiance au monde. Parce qu’il faut bien l’avouer, que leur univers est pourri. Il y a de la violence, du sang qu’on verse, qui sèche et qui devient couleur rouille. Il y a des cris et des hurlements désespérés. Puis il y a ceux qui ne se soucient justement plus de rien, qui n’ont plus de respect pour qui que ce soit, à part eux-mêmes – et encore. Sans doute qu’elle avait oublié ce que ça faisait, elle aussi, d’être humaine. C’était Ethan qui le lui avait rappelé, avec sa grande gueule, sa tendance à se mettre à dos les pires charognes de leur espèce. Le travail avait été long, fatiguant même, autant pour lui que pour elle. Réapprendre à fonctionner comme un être humain n’était pas forcément une partie de plaisir. Il fallait recommencer à se soucier des états d’âme des autres, peser toujours le pour et le contre, tracer une ligne floue entre le bien et le mal. C’était mieux qu’une palette d’un gris terne. Mieux que de survivre.

Alors le droit… Est-ce qu’il peut réellement y prétendre en la connaissant ? Est-ce qu’il la connaît suffisamment pour ça, d’ailleurs ? Sans doute pas. Ils ne parlent pas tant que ça, eux. Ou alors sur des sujets communs, qui ne les touchent pas directement. C’est comme ça qu’ils sont parvenus à jouer les funambules pendant plus d’un an, à s’enlacer, se déchirer, s’embrasser, se quitter. Nilin bloque sur la durée : elle semble ne réaliser que maintenant qu’ils se fréquentent depuis aussi longtemps. Une part d’elle le savait, bien entendu, mais elle a toujours été douée pour étouffer sa raison. Alors, avec un vent de panique qui gonfle ses poumons, elle se détourne, prête à lui fausser compagnie. A se payer les services de quelqu’un d’autre, c’est certain. Peut-être que s’il ne l’avait pas retenue de justesse, tout se serait terminé sur cette note amère. Au lieu de ça, il referme sa main sur son bras. Et elle pense, fugacement, qu’elle ne laissera plus personne la toucher ainsi. Elle ne commettra pas deux fois la même erreur – parce qu’il n’y en avait pas deux comme Wilhem, capables de l’adoucir juste assez pour qu’elle abaisse ses défenses. « Lâche-moi », qu’elle gronde en se dégageant. C’est le seul avertissement qu’elle lui adresse et il le sait. Elle hausse en même temps les épaules. « Pourquoi pas ? » Elle pique au vif. Pourquoi pas, après tout ? Rien ne les liait. Nilin le savait parce qu’elle y avait soigneusement veillé.

Sa provocation semble le mot de trop, qui extirpe du calme toujours teinté d’ironie un ton plus sec. La voix qui monte, ce n’est pas la première fois. Sauf que cette situation-ci est inédite. Parce qu’il ne posait pas de questions, avant. « Je ne t’avais rien demandé ! » La réplique claque dans l’air, aussi bruyante qu’un coup de tonnerre. Et ça résonne, pendant une ou deux secondes dans l’atelier vide. La voix rauque de Nilin s’est fêlée sur la fin. Elle lui fait désormais face, excédée par son comportement. Quelle mouche l’avait piqué ? Il le savait pourtant. Il savait qu’elle n’était pas ce genre de femme. Il savait que tout ce qu’il lui donnait, elle le prenait en n’offrant que le strict minimum en retour. Et quelque part, c’était aussi faux : elle lui donnait bien plus qu’à n’importe qui d’autre. « Je ne t’avais pas demandé de m’attendre. Je ne t’ai jamais rien demandé de plus, Wil, alors arrête de te comporter comme si on se devait quelque chose ! » Voilà, c’est dit. Ou plutôt, c’est redit, souligné et surligné avec des cris qu’il n’est plus le seul à pousser. Elle secoue la tête.

« Laisse tomber, je vais demander à quelqu’un d’autre. Salut, Wilhem. » Ce n’est pas tellement un au revoir, malgré le mot qu’elle utilise. Ça se sent dans la façon, virulente, qu’elle a de tourner des talons. Elle ne lui laisse pas le choix. Ils ne se laissent pas le choix d’autre chose. Parce qu’il préfère la facilité et qu’elle ne sait pas comment faire. Il vaut mieux qu’elle s’éloigne avant que les prémices de cette dispute ne se transforment en ouragan dévastateur. Nilin se sait capable du pire quand elle est poussée dans ses retranchements. Or, l’ingénieur a déjà tous les outils en main pour ça. Elle lui a offert sur un plateau d’argent la moindre occasion, la moindre parole pour la faire réagir. Il la connaît peut-être trop, finalement. Elle sait qu’il doit avoir un mouvement pour la retenir, qu’il doit d’ailleurs être à quelques millimètres de l’effleurer alors elle accélère brutalement le pas et sort en trombe de l’atelier. Le temps qu’il lui faut pour rejoindre le Colossus ne suffit pas à la calmer. Elle enrage d’avoir été obligée de battre en retraite. Cela ne lui ressemble pas. Habituellement, la Martienne n’hésite pas pour frapper. Et c’est con, mais les conseils de son psychiatre lui sont revenus à l’esprit pendant qu’elle envisageait de juste repousser Wilhem. To care is not a weakness. It doesn’t mean that you have to throw away everything that you know, everything that you stand for. (…) But, maybe, just maybe, you could consider to allow yourself to care for others. It is after all the very meaning of life. Des conneries thérapeutiques et supposées la faire réaliser les bienfaits d’une vie en communauté. De cesser d’être égocentrique, d’accepter de se pencher sur les sentiments des autres.

C’était uniquement ça qui l’avait retenue de balancer d’autres atrocités au visage perplexe du Stellarien. Parce que pour repousser, elle était infiniment douée. Mais pour rassurer, pour apaiser, pour encourager… Ce vocabulaire lui échappait entièrement. Et avec lui, elle ignorait totalement le comportement à avoir. « Nilin. » « Pas maintenant, Charlie. » « Wilhem tente de… » « J’ai dit pas maintenant ! » Elle active la porte de sa cabine. « Passe un message en boucle, dis-lui que je n’ai pas envie de le voir, ou de discuter, ou de… » De quoi que ce soit. Parce qu’elle ne voulait pas qu’il se méprenne sur ce qu’elle pouvait lui donner. Tout ce qu’elle faisait déjà maintenant était surhumain à ses yeux. « Bien, Nilin. Veux-tu que je contacte quelqu’un ? Ou peut-être que je passe commande au bar le plus proche pour que tu ailles te changer les idées ? » Un rire, presque un soupir. Décidément, cette version de Charlie lui plaisait plus que les autres. « Non… Est-ce que l’Albatross est amarré ? » Une seconde de silence avant que l’I.A ne réponde par la négative, lui proposant de laisser un message à son ancien capitaine, ce qu’elle refusa en verrouillant sa porte.

Pour dire quoi, de toute façon ? Ethan n’était pas au courant de cet… arrangement, entre l’ingénieur et elle. Ils se perdaient de vue, lentement, mais sûrement. Il ne restait plus qu’elle. Elle et Charlie, de temps à autres. « Charlie. Passe l’enregistrement, s’il te plaît. » Nilin pose le terminal à côté d’elle sur la couchette ridiculement petite qu’ils lui avaient octroyé à son arrivée sur la Flotte. Elle aurait sûrement pu demander une autre cabine depuis le temps, entre son diplôme en aérospatiale et l’ancienneté, mais elle doutait qu’ils le lui auraient accordé. Et quand rien n’allait, elle finissait par rejoindre son ancien lit, tout aussi petit, mais plus rassurant. Les premières notes d’un chant d’oiseau résonnèrent dans la petite pièce surchargée de ferrailles en tout genre. Ici un processeur, là-bas un moteur, en-haut un oiseau qui battait lentement des ailes. « Espèce d’abruti… » La jeune femme fixe le plafond, le regard enflammé, puis ferme juste les yeux. Pourquoi avait-il fallu qu’il change ? Pourquoi avait-il fallu qu’il la pousse à tout détruire ?
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MessageSujet: (#) Re: Such a bad habit (Wilhin)    Such a bad habit (Wilhin) 3ViG0Cu Lun 5 Fév - 18:30
Wilhem Ordo
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Occupation : Ingénieur en cybernétique & officieusement à la tête d'un réseau illégal de revente de pièces détachées, armes modifiées, combats illégaux et autres trafics de denrées rares.
Habitation : Regina Mercy, dans une cabine cossue.
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Pourquoi pas. Oui, qu’est ce qui l’empêche de se détourner, d’aller en voir un autre ? De tourner les talons face à celui à qui elle ne doit rien. Elle le souligne, d’ailleurs. Elle le hurle, presque. Elle enfonce une porte restée ouverte. Le contrat silencieux passé entre eux. Ne pas offrir de sentimentalisme. Ne pas offrir quoi que ce soit s’apparentant à une histoire romantique, à une histoire de couple. Alors oui, Wilhem lui lâche le bras. L’observe avec un dépit palpable. Presque déçu. Espoir frauduleux, silencieux, de compter, un peu. Plus qu’il ne doit normalement l’admettre. Ce désir de quelque chose d’unique. Balivernes puisque jamais il ne doit penser une telle chose. Bien sur qu’elle n’a rien demandé, qu’elle ne demande rien. Que s’il l’attendait, à la base pour savoir pour son frère il était en un sens, heureux de la revoir elle. D’échanger bribes de conversation, cote à cote, comme deux amis. Mais aussitôt la porte de sa cabine fermée, les masques tombent. L’amitié laisse place à la passion, charnelle, peut être, mais plus forte qu’aucun des deux ne veut l’admettre. Les habitudes retrouvées avec plaisir. Échanges légers. Mine de rien, cela leur a plus, à tous les deux, malgré le fait qu’ils feignent l’indifférence, la nonchalance. Désinvolture face à une chose qui ne doit pas avoir d’importance.
Wilhem soupire, bruyamment, alors qu’il sait que dans le fond, Nilin a raison. Bien sur qu’elle a raison, bien sur qu’il doit l’écouter et se ressaisir. Bien trop naïf, certainement, face à celle souvent qualifiée de sauvage. « Salut » Lâche t-il sèchement, alors que machinalement, il cale ses mains dans ses poches, tout en la regardant partir. Il n’a pas cette sensation d’avoir tout gâché, au fond, c’est la franchise et l’honnêteté qui l’ont poussées à poser la question. S’imaginer que, peut être, il pouvait se permettre d’être curieux, de demander à juste titre, d’en apprendre un peu plus sur elle. Au fond, savait-il que la chose violait leurs non-dits ? Peut-être, mais le naturel revient au galop. Sans se considérer entiché, ou encore altruiste au point de s’intéresser aux autres, Wilhem s’intéresse à Nilin. Trop ? Apparemment de son point de vue, puisqu’elle s’éloigne sans autre forme de procès. Se penchant alors vers le sol, l’ingénieur ramasse ton tabouret et s’assoit de nouveau face à son établi. Moment de silence, de flottement, alors qu’il fixe son invention du soir, le regard vide. Tout lui semble si insipide d’un coup, si plat. Nouveau soupir, tandis qu’il récupère quelques instruments pour reprendre son travail, en silence. Il ne prend même pas la peine de relancer la musique.

Pourtant, après une bonne quinzaine de minute, l’homme pose presque trop bruyamment ses outils sur l’établi, avant de soupirer plus fort, maugréant dans sa barbe quelques paroles imperceptibles. Agacé, par cette situation, par cette altercation idiote, qui l’a conduit à hausser le ton sur celle lui ayant répondu avec la même véhémence. Il le sent, au fond de lui, il ne peut pas laisser la situation ainsi. Il peste contre lui même, pour avoir été si con, pour lui avoir, peut être, forcé la main, mais surtout, il râle du comportement emporté de celle qui se carapace derrière des barrières bien trop hautes. Infranchissables, même après des années à se fréquenter. Sécurité, sûrement, bien qu’il ne sache que peu de la vie de la jeune femme. Mais il imagine aisément que si elle se carapace autant, c’est pour une bonne raison. Récupérant un blouson de cuir, acheté au marché noir, il le passe rapidement sur ses épaules avant d’éteindre les lumières et de fermer son atelier pour la nuit. Il a beau être tard, il sait que Nilin ne doit dormir. Pas encore. Ruminant autant que lui leur échange. Du moins, c’est sa théorie, peut être naïve. Peut être tient-il plus à elle, qu’elle à lui. À un moment ou à un autre, il devra envisager la déception. Il devra se faire à l’idée que peut être, elle ne s’ouvrira jamais à lui et le rejettera avec facilité, parce qu’ils seront devenus trop proches.
Traversant la flotte, l’homme songe, s’évade. Parfois, il imagine sa vie, si tout était différent. S’il s’ouvrait, aussi. Une vie épanouie, une histoire sérieuse, quelque chose qui compte. Mais non, jamais il n’a franchi ce cap. Par facilité certainement. Pourtant Nilin, elle lui plait. Un grain de folie, une audace, une témérité. Quelque chose. Elle lui semble telle une étincelle. Belle, dangereuse. L’intérêt suscité depuis le début, au delà de la seule relation charnelle. Mais ces pensées là, il préfère les chasser rapidement. La déception d’un rejet à long terme serait certainement trop forte, s’il daigne laisser tomber une partie de ses barrières. Pourtant, c’est ce qu’il fait, là, cette nuit, en prenant la direction de la cabine de la jeune femme, en espérant l’y trouver. Briser quelques non-dits, offrir un brin de vérité. S’excuser ? Peut être, pour le ton qu’il a employé, mais pas sur le fond. Le fond lui semble juste, l’envie de savoir, de poser des questions, après des années. C’est ce qu’il veut, aujourd’hui. Des réponses, un peu plus que les vagues banalités ou piques qu’ils peuvent échanger. Une conversation sérieuse ou peut être, il sera amené à dévoiler le fond de quelques-unes de ses pensées. Mais l’ingénieur se dit qu’il n’a plus rien à perdre. Tout à gagner. Que si véritablement, Nilin le rejette aujourd’hui, alors la déception ne sera pas à son paroxysme. Peut être enjolive t-il sa propre vérité, mais il préfère voir les choses ainsi.

Arrivant enfin à hauteur de la cabine, il frappe, sans réponse. Il essaye d’ouvrir la porte, fermée. Penchant la tête en arrière, le voilà qui effleure son Charlie pour le réveiller et créer une interaction. « Oui ? » « J’ai besoin de toi pour faire passer un message au travers de cette foutue porte » Machinalement, l’homme cale ses mains sur ses hanches, dans un contrapposto détendu. « Je vous écoute » « Dis à Nilin que j’ai besoin de lui parler. Que je ne suis pas là pour l’engueuler » « Belle approche, vous espérez obtenir quoi avec ça ? » « Oh la ferme Charlie contente toi d’envoyer mon message » Charlie bidouillé pour être plus humain, mais surtout pour le juger et critiquer ses blagues. Parfois, Wilhem se demande si le hacker auquel il s’est adressé ne lui a pas joué un tour. Ou alors ses propres pérégrinations informatiques n’ont pas le résultat escompté. Le message envoyé, Wilhem patiente, pour recevoir rapidement une réponse. Elle ne veut pas le voir. Il doit rentrer chez lui, la laisser en paix. L’homme soupire de nouveau, il ne compte pas se laisser dicter sa conduite, aussi, ignorant la possible nuisance sonore qu’il va causer, il frappe avec plus d’ardeur sur la porte. « Nilin ouvre moi cette putain de porte ! Bordel ! » Il s’énerve, agacé, dépité, découragé, aussi. Il doit lui parler. Mais il sait que toute son agitation ne mènera peut-être à rien. « Charlie, dis à Nilin que je resterai devant sa porte tant qu’elle n’acceptera pas de me parler » « Vous êtes réellement désespéré à ce point ? » « Oui » Lâche t-il sèchement. « Tu sais que je suis du genre borné » « Oh ça… » « Ça va Charlie ! » Et le voilà qui s’assoit, dos à la porte, prêt à patienter toute la nuit s’il le faut. « Aller Nilin… » Dit-il pour lui même, comme un murmure, en croisant les doigts pour qu’elle daigne lui parler. Lui accorder une chance. Quelque chose. Ne pas tout envoyer balader pour des conneries. Oui, peut être qu’au final, il y tient à cette histoire là. À ce quelque chose, inqualifiable qui, mine de rien, fait partie intégrante de sa vie.
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