ANECDOTES

Amicitia Michaelmais vous pouvez l'appeler Mickey

NOM : Amicitia. Un vieux nom Terrien provenant d'une époque où le Latin était redevenu une source inépuisable de prénom et de noms de familles. Pour une vague raison, l'un des ancêtres de Michael en était venu à changer le sien : il a opté pour la traduction direct de « amitié ».
PRENOM : Michael. Mais ses fréquentations ont conjugué son prénom tant de fois que plus grand monde ne l'utilise. Et si quelques rares exceptions aiment à l'appeler Mike, il est bien plus habitué à se faire nommer Mickey par la majorité de son entourage.
DATE DE NAISSANCE/ ÂGE : Amèrement, le 29 novembre. Cette date signe également le départ de son père pour la Terre il y a près de trente ans. Avec le temps, l'amertume se dissipe mais cette journée n'est que rarement bonne à ses yeux. Il a quarante-trois ans, ce qui lui donne comme année de naissance 2184.
STATUT CIVIL : Il aurait pu être marié deux fois si la vie lui en avait laissé le temps, mais force est de constater qu'il ne l'a été qu'une amère fois et que cela s'est terminé en divorce. Une histoire cruelle, si ce n'est pathétique.
OCCUPATION ET AFFECTATION : « La souricière », un bar qui cherche à se démarquer de sa première vie depuis qu'Amicitia en est le gérant ; et dans un même temps, à être adapté à sa condition. Ce dernier a été établi sur le Columbiad.
HABITATION : Toujours au même endroit, sur le Columbiad : il lui a été donné une cabine non loin de son bon vieux rade, en raison de son état de santé afin d'éviter qu'il n'accomplisse de trop longues distances de nuits.
ARRIVÉE : Si c'est en 2199 que Michael est entré à bord du Columbiad au moment où sa mère a décroché un travail à l'intérieur, c'est un an plus tard, en 2200, que le vaisseau a rejoint la Flotte faisant de cette année celle de l'arrivée de Michael Amicitia à bord de cette dernière.

INFORMATIONS PERSONNELLES

LIEU DE NAISSANCE : Bethany lui a offert ses premiers regards, ses premiers pas, ses premières rencontres, ses premiers amours, ses premier tout un tas de choses... La planète dont il rêve de revoir et qui la vu naître n'est autre que celle-ci.
FAMILLE : Ses parents avoisinent les soixante-dix ans : il a une mère à bord de la Flotte et leurs relations sont complexes mais il l'aime et elle l'aime en retour, c'est juste qu'ils n'en parlent pas, de cet amour. Il a un père sur Terre, il ne l'a plus revu depuis près de trente ans et Michael n'a pas eu le privilège de lui dire au revoir en personne. Il en garde un mauvais souvenir.
ORIGINES : Ils sont originaires de la Terre, ils sont venus sur Bethany pour travailler sur la biologie de cette planète quelques années avant la naissance de Michael : ils faisaient parti d'une énième vague de colons.
DOSSIER MÉDICAL : la vie dans l'espace n'épargne que peu de mondes. Elle exige tant de sacrifices, qu'ils soient moraux, éthiques ou biologiques. Après avoir passé près de trente ans à bord de la Flotte, à ne toucher que rarement Terre, Michael a vu ses yeux en pâtir. Il y a six ans, les médecins du Regina Mercy lui ont annoncé qu'il perdait progressivement l'usage de la vision et que sans traitement, il la perdrait dans les dix années à venir. Ironie du sort, il n'existe aucune chance de guérison et de moyen de ralentir leur dégénérescence : dans quatre ans, si ce n'est moins, Mickey – comme on l'appelle – sera aveugle.
Note sur sa vision : plus il fait sombre, moins il y voit. Étant graduel, plus les années passent, plus cela empire, bien entendu.
PSYCHOLOGIE : Mickey a vite apprit à être secret. Il n'a que rarement été le genre d'hommes à parler de sa vie, à se plaire à raconter deux ou trois confidences infiniment personnelles. Son père lui a toujours dit qu'un homme ça ne pleure pas, alors il s'est tu, très jeune, sur ses maux. C'est quelque chose qu'il a apprit à faire. Malgré tout, il lui arrive souvent d'espérer que quelqu'un perce cette coquille créée sur Bethany il y a plus de trente ans.
En parlant de son père, il n'en parle pas non plus. Quand on le questionne sur ce dernier, généralement il hausse les épaules et vous annonce sa mort avec désinvolture « Ca fait longtemps », qu'il dit. En vérité, il n'est pas mort, mais il aimerait bien. Il a la rancune tenace et la peur de l'abandon, le môme : alors ce qu'il pense du premier homme qui l'a lâché sans un au-revoir ou presque, c'est pas forcément très jolie. Il en est venu à ressentir pour lui une vieille et tenace haine.

Il n'aime pas les coups bas, les manques de respect, celui qui le vise ou qui vise quelqu'un qu'il apprécie et il saura vous en informer. Avant, il se calmait, il évitait les menaces en raison de sa carrière militaire et des valeurs qui y étaient associées mais aujourd'hui, ça le dérange moins. Il aime les gens polies et ceux qui lui disent Bonjour, même quand ils ne veulent qu'une bière de sa part.

Avec l'arrivée de son handicap, Michael a changé : il est devenu plus téméraire, plus chevaleresque – dirons-nous – qu'avant. Il n'hésite pas à foncer tête baissée dans le danger plutôt que rester en retrait, il tient à user de l'honneur qui lui reste pour aider les gens, quitte à se blesser en retour. Et ce n'est pas forcément une bonne chose : il ne le fait pas uniquement de par ses valeurs ou grâce à un sens aigu de la justice, il le fait parce qu'il a peur. Car sa condition l'effraie, qu'il ne veut pas finir aveugle, qu'il ne tient pas, véritablement, à ne plus pouvoir voir le lendemain. Alors depuis six ans a commencé à germer en lui une certaine tendance à l'auto-destruction.

Il ne se suicidera pas, pour autant. Et il ne saurait mettre une raison à cela. Sûrement aime-t-il toujours la vie pour se permettre de la quitter de lui-même.

Il est rieur, blagueur, joueur. Il aime parler, raconter de vieilles histoires à lui ou aux autres, qui ne le touchent pas trop fort. Il aime séduire mais ne sait pas le faire, il n'est jamais parvenu à bien parler aux femmes et il en a bien trop peu connu : il a dû avoir deux ou trois histoires dans sa vie et chacune ont duré quelques années. Et généralement, il est jaloux avec celles qu'il aime : par peur de l'abandon, sûrement, il s'effraie de les voir s'éprendre d'un autre.

ANECDOTES

Professeur Aoge, 18 mars 2198, sur la colonie Bethany.

Un voyou. Je demande son transfert dans une autre classe de la mienne : il ne cesse de se moquer de tout le monde, de causer un chahut infernal, il parle encore et encore et lorsqu'on en vient à lui dire de se taire il a cet air goguenard de gamin mal-élevé sur le visage. Certes, si on se fie à ses notes c'est un garçon modèle, mais le fait est qu'il se contente de se reposer sur ses acquis : il apprend vite ce qui le pousse à déranger l'apprentissage de ceux qui nécessitent plus de temps... Il est épouvantable.

Safia Saïgi, 07 février 2200, à bord du Columbiad.

Pourquoi Michael il a ce problème avec les adultes ? Il leur parle mal, comme si son père c'était le gars qui dirigeait le Columbiad, j'aime pas ça. Après on passe tous pour des rebelles à détester l'autorité à cause de lui. Pourtant, c'est un gars cool quand on est ensemble ! Il est gentil et marrant, en plus il a pleins d'histoires à raconter de Bethany, tellement que j'ai même envie d'aller voir comment c'est, là-bas !

Amelia Amicitia, 29 novembre 2197, sur la colonie Bethany.

Mike, je peux te parler, s'il te plaît ? C'est à propos de ton père. On lui a demandé de retourner sur Terre et... il a décidé de partir ce matin, pour une durée de cinq ans, le temps d'assister de près un groupe de scientifique sur un projet, donc on risque de ne plus le voir que par holo-conférence. Du coup, j'envisageais d'accepter une offre d'emploi qu'on m'a fait sur le Columbiad : ils recherchent des biologistes et mon profil les intéresse... Je pense que ça nous fera du bien de quitter Bethany quelques années. Mais tu pourras y retourner, quand tu le voudras, dès que tu auras atteint la majorité, comprit ? C'est juste que... J'ai besoin de m'éloigner un peu de cet endroit.

Michael Amicitia, 12 janvier 2227, à bord de la Flotte.

C'est vraiment important, de s'approprier la Terre ? Se battre pour elle ? Voir les nôtres mourir, ceux qui nous ressemblent également mais qui combattent dans le camp opposé, à cause de cette idée fixe qui dit que l'Humanité doit, à tout prix, appartenir à la Terre ? Il doit y avoir plus de la moitié ici qui ne l'ont jamais connu ; j'ai personne sur Terre qui pense à moi et à qui je pense, là-bas, et je devrais voir les miens mourir car quelqu'un pense qu'il est important qu'elle appartienne aux Stellariens ? Je suis extra-solaire, extra-terrestre, si on doit se battre pour un caillou dont je ne connais même pas la couleur de sa mousse, vous me trouverez plutôt sur Kellaris que sur la Flotte.

Safia Saïga, 12 décembre 2202, à bord de la Flotte.

Je t'aime. Je t'aime mais il va falloir que je trouve quelque chose de chouette à faire de ma vie et actuellement je suis perdue, j'en ai aucune idée. Tu vas pas aimer une tire-au-flan, n'est-ce pas ? Ouais je sais, plus personne n'utilise l'expression tire-au-flan en 2202... T'as de la chance, toi, tu sais ce que tu veux faire et ça en jette ! Journaliste... Tu m'inviteras en tant que chroniqueuse le jour où tu recevras l'Amiral ? Je veux lui parler, le gars a l'air d'être tellement couillu, ça doit être quelque chose de lui parler ! Journaliste... J'épouserais peut-être un journaliste dans quelques années... Ça va, je rigole Michael... C'est pas drôle, je sais. C'est pas drôle pour moi non plus.

Charlie, 16 aout 2205, hologramme en provenance du Regina Mercy.

Vous avez demandé à être relié au dossier médical de Safia Saïga il y a très exactement 1367 jours, l'accord vous a été délivré il y a 1366 jours par confirmation de l'intéressée, Safia Saïga. Nous sommes au regret de vous annoncer son décès le 16 aout 2205 des suites d'une opération à risque. Nous vous présentons nos plus sincères condoléances.

Lieutenant Elory, 25 octobre 2220, à bord de la flotte.

Dire non à une carrière de journaliste pour entrer dans nos rangs, c'est ce que j'appelle avoir du courage. Je ne me rappelle plus pourquoi il avait voulu abandonner ce projet mais il a visiblement eu raison, il vient d'être promu Lieutenant. Dire que le gars qui servait sous mes ordres il y a quinze ans est maintenant aussi gradé que moi... Je vais devoir l'inviter à boire un verre pour fêter ça. Et dire que je lui laissais pas la moindre chance : blagueur, piailleur, désinvolte... Je le voyais plus nettoyer des chiottes que recevoir une promotion ! Il m'a eu, en plus : les premiers mois, il parlait à peine, comme s'il avait la tête ailleurs. L'enfoiré.

Charlie, 1er aout 2221, hologramme en provenance du Regina Mercy.

Mise-à-jour de votre dossier médical : vous avez accepté un examen complet à la suite de la récente altercation à bord du Tiantang ayant occasionné une blessure au niveau de votre arcade sourcilière. Le résultat complet du dit examen est... Vous venez de demander une réponse concise et claire... Le résultat est « Dégénération oculaire », les pronostics vous donnent dix ans avant la perte totale de la vue. Le Regina Mercy est au regret de vous informer qu'il n'existe aucun traitement connu à ce jour concernant votre condition.

Héléna Victoria Asseöl, le 16 novembre 2221, hologramme en provenance de la Flotte.

Je suis désolée. Je suis désolée de te l'annoncer comme ça mais je dois patrouiller et je n'ai pas beaucoup de temps. J'aurais pu le faire autrement mais je n'en avais pas la force. Ça fait trois mois, maintenant, que tu ne fais plus parti de tout ça, qu'on ne travaille plus ensemble, que ce n'est plus pareil entre nous. Je sais que tu traverses une étape difficile et que tu as consacré une partie de ta vie à ton travail parmi nous et qu'aujourd'hui tu te retrouves sans rien, à vivre avec ton allocation maladie et la prime que l'on t'a reversé. Je sais qu'un jour tu arriveras à te relever et que tu trouveras autre chose dans ta vie mais, pour le moment, je ne veux pas de cette vie. J'ai aimé le soldat que je connaissais, j'ai aimé ton humour et tes histoires, comme beaucoup parmi nous. Mais je n'ai jamais voulu aimer quelqu'un qui... Je ne veux pas m'occuper de quelqu'un dans ta condition, dans... Dans n'importe quelle condition, en faites : je ne veux plus m'occuper de quelqu'un de malade et qui verra sa mobilité réduite, un jour. J'en aurais pas la force, je le sais et toi aussi, tu le sais. Alors je pense qu'il faut qu'on se quitte. Je viendrais chercher mes affaires bientôt. Je suis désolée.

Michael Amicitia, le 03 mars 2225, à bord de la flotte.

Je pense que je vais changer le nom de cet endroit, ce nom c'est celui de l'ancien proprio' et j'ai envie de me l'approprier. En plus je vais refaire la déco' : mettre plus de lumières, changer les tables, lui donner un aspect plus vingt-troisième siècle. C'est un peu sombre puis si je change pas son nom, on va croire que c'est toujours le même vieux rade et les anciens clients vont s'énerver. Je préfère éviter. Un gars m'a proposé « La souricière », il m'a dit que c'est une référence à un vieux truc sur Terre, une marque ou quelque chose comme ça et que vu le surnom qu'on me donne, ça irait bien... Je vais peut-être le prendre, c'est pas si laid au fond.

QUESTIONS

Que pensait votre personnage du gouverneur Adam Wilkinson? Quelles sont ses pensées maintenant qu’il est mort, laissant derrière son plus grand projet?
Adam Wilkinson avait, avec lui, un historique qui faisait sa grandeur, un esprit, sa force, un charisme, sa puissance. Il savait rassembler un peuple, unir des hommes, derrière une même bannière et un même but, aux yeux de Michael Amicitia. Mais pour autant, il n'a jamais véritablement été derrière-lui. Il s'est engagé pour servir les Stellariens, à maintenir la paix quand le chaos naissait, à aider ceux qu'il pouvait. Jamais pour le but premier qu'avait Wilkinson. Sa sympathie et l'éloge qu'il peut émettre envers lui ne provient que d'une vieille connaissance qui savait parler de lui en bien, alors il a continué, convaincu par celle qu'il aimait.
Mais il n'est pas Wilkinsonien.
Le futur qu'il laisse à sa mort ? Mickey a peur qu'il ne soit orageux, obscur, chaotique. Que les esprits se divisent et que la Flotte ne tienne guère longtemps. Il y a aujourd'hui ceux qui veulent vivre loin parmi les étoiles, ceux qui veulent se battre et ceux qui veulent d'un traité avec la Terre : les Stellariens se divisent déjà.

Quelle est l’opinion de votre personnage sur les candidats qui se présentent pour remplacer Wilkinson? En ce moment, auquel d’entre eux pense-t-il donner son vote?
Il n'a aucun doute concernant son vote. Il y a celle qui veut sacrifier des vies pour un but qui ne concerne qu'une minorité de Stellarien et il y a celui qui veut fuir. Et entre les deux, le choix diplomatique. Le choix de la paix, de l'avenir, celui qui permettra à la Flotte de grandir.
Il arrive non sans mal à comprendre ceux qui tiennent à voter pour Jonathan Zafy, il porte les rêves et les désirs de plusieurs générations de colons qui veulent s'étendre, connaître l'immensité spatiale sans se voir entraver par la Terre et ses dirigeants. Mais il s'agit d'un rêve illusoire qui ne pense guère au futur, un désir qui abattra les prochaines générations. Quand ces derniers se réveilleront fuyard et que la Terre aura décidé de partir à la recherche de ces derniers, qu'auront-ils devant eux ? Une force de plusieurs millions, de milliards, d'individus qui chercheront à arrêter à travers l'espace ceux qui ne sont que des milliers.
Pour Michael Amicitia, il n'y a guère de choix plus juste et bon que celui de voter pour Priya Mugheri. Au moins pour engager le dialogue, pour montrer aux générations futures que les rebelles ce sont ceux qui l'ont refusé et non ceux qui l'ont initié. Et s'il advienne que la fuite soit la seule solution car les Terriens auront décidé de continuer de les traiter en ennemi, alors il l'acceptera. Mais il veut tenter de renouer le dit contact.