ONEÉducation | La rigueur et la discipline ont toujours fait partie de ta vie. La faute à une famille militaire, où la fermeté n'était pas dénudée de douceur. Tout t'a toujours semblé très linéaire, très organisé. Tes choix, ta routine, ton train de vie. Rares sont les fois où tu t'es réellement questionné dans tes décisions, jugeant suivre un simple plan que l'on t'avait expliqué encore et encore. Comme un puzzle pré-assemblé, une peinture à numéros. Un manuel d'instruction sur comment vivre une vie aussi ordinaire que possible, dans des circonstances aussi extraordinaires que celles-ci. Tu as tenté de le suivre, autant que possible. Tenté de te forger un rôle à ton tour, de vivre dans une fierté aux capacités variées, certes, mais à un domaine unique.

TWORadiothéâtre | Si au départ tu faisais mine de ne pas y trouver un grand intérêt, ayant pour excuse de ne dire que tu n'as jamais eu réel atomes crochus avec l'art en général, tu assumes maintenant ton petit péché mignon sans trop d'embarras. Véritable fan des aventures rocambolesques concoctées par les divers rédacteurs, tu fais plus ou moins attention aux quelques taquineries lancées à ton égard, que ce soit en dehors ou pris en flagrant délit d'écoute attentive.

THREEPaternel | Si tu es encore aujourd'hui proche de ta mère, faute d'entretenir une relation complexe de par tes actions, celle avec ton père est plus apparentée à un idéal, un rôle oublié qu'un réel parent. Tu connais le soldat, le secouriste pour être plus exacte. Le sacrifice et l'honneur qu'il représente. Ton père, tu l'as connu oui. Un temps, un moment. À peine, que tu penses certains jours. Il n'y avait pas de cors à pleurer. Il y avait la personne : le père, le mari, l'ami, le collègue, le héros même, mais pas de corps à qui faire un adieu officiel. Une sensation impersonnelle que tu n'arrives pas à secouer lorsque le sujet est amené, même si tu en parles facilement.

FOURBad Habits | Tu es loin d'être blanc comme neige, Marcus. S'il t'arrive à l'occasion de participer à des jeux d'argent encore aujourd'hui, c'est vers la nicotine que tu aimes bien dépenser tes crédits inutilement. Et si tu as bien conscience des effets néfastes sur ta personne, tu excuses le tout du revers de la main, proclamant à qui le souhaite que tu en éprouves seulement le besoin lors de moments de grand stress. Un moyen de décompresser comme un autre.

FIVEMilitaire |Il t'arrive encore aujourd'hui de te poser la question qu'elle t'avait soufflé, il y a longtemps, la voix cassée suite à une dispute : sais-tu seulement être quelqu'un en dehors de ton uniforme ? Et même si tu réponds oui, avec la plus grande conviction du monde, tu as des doutes. Ne sait pas si c'est un simple métier que tu pratiques, ou si tu te noies dans ce mode de vie. Si tu n'arrives réellement pas à trouver satisfaction hors de tes fonctions. Personne ne pourra jamais questionner ta passion, personne ne pourra dire que tu n'es pas dévoué à la cause. Toi qui as grandi dans ce milieu, où la fierté de servir semblait se refléter dans le plus simple des quotidiens. Tu te demandes, parfois, si tu as tellement cherché à te tailler pour te mouler au rôle que tu en as oublié de garder des pièces importantes. Définies et oubliées, jetées dans un tintement qui sonnerait presque comme des regrets. Peut-être n'es-tu qu'un simple soldat de plomb ?

SIXSport | Tu vis très mal le fait de passer une journée sans aller faire un tour à Tiantang afin de t'y dépenser. Tu as besoin de bouger, te sens mal à l'aise à l'idée de briser la routine de l'entraînement. Même si tu es mal en point suite à une mission, on peut compter sur le fait de te voir là-bas aussitôt que possible, le lendemain bien souvent, si on te laisse en liberté. Tu as cette frayeur de devenir inutile, frayeur qui gronde et devient gourmande tandis que l'âge avance. Déjà que tes yeux cherchent peu à peu à te jouer des tours, il n'est pas question de perdre la forme par-dessus le marché. De fait, tu t'adonnes à plusieurs exercices : cardio, boxe, musculature, etc. C'est un lieu où tu arrives réellement à faire le vide, où la douleur enflammant tes muscles se veut satisfaisante. Apaisante, même.

SEVENDivorce | Tu as perdu le manuel à ce moment précis, tu crois. Tu n'étais pas vraiment préparé. À ça, à elle, à votre histoire. À ce qu'elle désirait, à ce que tu ne pouvais pas te pousser à lui offrir, au final. Elle t'a pris par surprise et tu t'es laissé égarer dans ce grand sentiment que les gens appellent le bonheur. Présent, pendant un temps. Seulement, ton travail a toujours été sur le chemin, toujours au premier rang de ta relation. Vous l'avez débuté alors que tu étais légionnaire, avez décidé de vous marier dans l'espoir de resserrer des liens déjà trop fragiles alors que peu de temps après, tu étais promu sergent. Elle voulait la famille, comme plusieurs. Tu y voyais la perte, comme celle de ton père. Rien n'était certain selon elle. À quoi bon se refuser pour une éventualité ? Elle ne comprenait pas que tu y voyais une fatalité. Ça ne pouvait pas fonctionner, non. As-tu seulement été un bon époux ? Loin de là. Tu l'as délaissé, trompé et repoussé avec cette faille grandissante. Malgré tout, ça ne t'empêche pas de porter ton pouce contre ton alliance maintenant absente à l'occasion, manie désormais désuète.

EIGHTOrder | Tu es quelqu'un de très organisé. Tout est droit, tout est propre, tout est rangé. Tu détestes être à la traîne, le désordre te déconcentre. Tu as besoin de structure et de fait, ta cabine est véritable petit exemple de propreté, presque impersonnelle, selon certains. Ceux qui t'observent d'un peu plus près peuvent également remarquer que le tout s'est transformé en espèce de toc au fil des années. Tu ajustes ton terminal dès qu'il pivote, aligne divers objets avec précision et va même jusqu'à repositionner certains lorsque l'agacement t'emporte et que tu n'arrives plus à ignorer la chose.

NINEViolence | Tu n'as pas peur de la violence, t'y baigne depuis longtemps déjà. Tu te souviens du premier coup que tu as donné, gringalet qui se pensait invincible. Jusqu'à ce que la main de ton père t'attrape la nuque par la suite pour te sermonner. Si ton père a fait carrière en aidant les autres, toi tu te complais dans une certaine destruction. L'on te juge intransigeant, parfois cruel, beaucoup trop à l'aise dans des solutions radicales. Tu l'avoues, tu es peu enclin à voir la rédemption, te demande parfois si elle existe seulement. Pour toi, tout est beaucoup plus facile en rasant le problème jusqu'au sol, en l'éliminant complètement. Non, tu n'es pas du genre à laisser une chance, pas vraiment, jusqu'à preuve de mérite. Parce que oui, tu as l'arrogance de dire qu'ils doivent faire leurs preuves. Tu juges beaucoup plus sur les actions que les belles paroles.

TENDeath | Si tu vis pour ta carrière, tu n'as aucune difficulté à affirmer que tu mourras probablement pour celle-ci – à moins que ta vieille carcasse ne survive jusqu'à l'inutilité et que l'on te mute à un bureau et de la paperasse. Tu ne te proclame pas comme un pseudo héros avide de sacrifice, non. Tu sais seulement, ayant vécu la chose toi-même, que malgré les meilleures intentions, n'importe qui peut être arraché à la vie. Et de fait, tu flirtes avec la chance depuis assez longtemps pour être réaliste. Il ne suffit que d'un faux mouvement, d'une mauvaise décision lors d'une situation délicate. Jamais tu n'oseras dire que tu n'as pas peur de la mort, au contraire. Seulement, tu es réaliste – trop pour certains – et tu sais que ce jour peut arriver. Tu t'y prépares, tente de faire de même avec les autres. La faucheuse est sur ta conscience, parce que tu juges bêtes ceux qui l'ignorent.