Messages : 643 Âge : 34 ans Occupation : Milicienne (sergent) au Colossus 5 Habitation : Colossus 5 Arrivée : Il y a 24 ans (2203)Pseudo : Drathir/Loreline Avatar : Riley Keough Crédits : avatar - Isleys ; code sign - Anesidora ; crackship - Elara ♥
I got your love letters, corrected your grammar and sent them back. Ana & Rhil
Elle s’était endormie rapidement Ana, pressée contre le corps de son compagnon, sa tête nichée dans son cou, dans une quête éternelle de réconfort. Inconsciemment, ou peut être pas d’ailleurs, elle ne pouvait s’empêcher de demeurer proche de lui dans l’optique de le conserver à ses côtés. Comme si cette proximité le dissuaderait de se lever au beau milieu de la nuit comme il lui arrivait de plus en plus souvent de le faire. Elle y croit encore, mais de moins en moins. A force elle se lasse, agacée de continuer à espérer, incapable de se remettre en question non plus. C’est pas de sa faute à elle, c’est de sa faute à lui. Mais elle s’accroche encore, désespérément, comme dans l’espoir qu’il finirait par prendre conscience de ses efforts à elle. Elle espérait surtout qu’il se rendrait compte qu’elle méritait mieux que ça. Plus que ça. Mais pour l’heure elle ne s’en soucie pas, trop occupée à rêver, nue sous les draps dans lesquels elle s’est emmitouflée, ne se rendant même pas compte qu’elle pouvait profiter à elle seule de l’ensemble de la couverture. Car, comme d’habitude, cela faisait sûrement longtemps que Rhil s’était dégagé de son étreinte. Elle en prendra conscience tardivement dans la nuit, s’éveillant en douceur d’un sommeil somme toute réparateur, s’agitant légèrement sous les draps. Le bout de ses doigts glissent le long du lit, et c’est dans un léger soupir qu’elle constate qu’ils s’éloignent trop sans jamais se heurter à quoi que ce soit. Aucun corps nu à découvrir dans un toucher délicat. Dommage. Bien que cela ne l’étonne plus. Alors elle se redresse très légèrement, déposant son menton sur ses bras croisés devant elle, la tête tournée vers l’homme qui se trouvait penché sur son bureau à l’autre bout de la petite pièce.
Les prunelles glacées de la milicienne -milicienne putain, elle arrive toujours pas à s’y faire, à ce poste de merde si loin de ses ambitions premières- glissent le long du dos dénudé de Rhil. Elle observe les tatouages, ceux-là même qu’elle appréciait pourtant, des constellations qu’elle avait parcourues inlassablement du bout des doigts dans un sourire amusé. L’amusement avait fini par se dissiper, au fil des semaines, quand elle avait pris conscience du fait que l’astronome avait son métier dans la peau. A tous les niveaux. Et ce dos. Bon dieu elle en avait marre, de ne voir que ça, de passer plus de temps à contempler ses épaules que ses prunelles. Elle aussi, elle aurait aimé les voir ces étoiles, au fond de ses yeux à lui. Mais elle voyait rien. Anastasia en était venu à se dire que c’était ça, une relation. Les autres étaient peut être pas plus heureux, pas plus au clair sur leurs désirs. Pas plus adaptés l’un à l’autre. Elle s’était résignée, puis avait subi la distance plus conséquente encore que l’homme avait imposé et elle avait cessé de se résigner. Elle méritait mieux que ça, et à défaut d’avoir son mot à dire quant à sa carrière, elle l’aurait pour ce qui était de ses relations. « Rhil… » Qu’elle finit par soupirer, sans trop savoir pourquoi elle l’interpellait de la sorte. C’est pas comme si ça changerait grand-chose. Il a beau pivoter rapidement en sa direction, un trait soucieux barrant son faciès, elle sait que le regret qu’il semble éprouver à l’idée de l’avoir réveillée n’est qu’à moitié sincère. Evidemment, il ne désirait pas la priver de son sommeil. Toutefois si c’était à refaire, il recommencerait sans hésiter. Il se montrerait juste plus prudent, au pire.
Quant à savoir s’il était vraiment coupable, s’il l’avait vraiment réveillé, la jeune femme hésite. Elle fut tentée de lui mentir, pendant une bref seconde, comme dans l’espoir que la culpabilité ferait avancer les choses entre eux. Mais elle ne croit pas en ce projet, aussi finit-elle par hausser les épaules. « Non. Pas cette fois. Le reproche est là malgré tout, sous-jacent. Il rappelle que cela arrivait déjà bien souvent, que le travail nocturne de Rhil n’aidait généralement pas. Mais cette fois, ce n’est pas de sa faute. Ça empêche pas Ana de cogiter, de prendre conscience de la situation, du fait que tout ça c’était peut être pas possible dans le fond. Pas sur le long terme. Elle en vient même à se demander comment ils en sont arrivés là de toute façon. Elle a toujours su que son compagnon était un acharné du travail, mais il faut croire que vivre avec un tel homme ce n’était pas pareil que de se contenter de discuter avec lui et de passer quelques soirées en sa compagnie de temps à autre. Ami et amant ce n’était pas pareil. Ami et en couple, ce n’était pas pareil. Ce fut en tout cas après un court instant que la milicienne finit par se redresser doucement dans le lit, s’adossant contre le mur qui se situait derrière, ramenant ses genoux contre sa poitrine, les draps ne masquant que ses jambes. Elle l’observe pendant un instant, puis désigne son terminal déposé sur le bureau d’un signe de tête. J’imagine que tes capteurs n’apportent aucune nouvelle particulière et que tes calculs sont toujours aussi bons ? » C’était comme ça à chaque fois. Il pouvait pas se détacher de son travail mais cela ne lui apportait rien finalement. Tout était fait, il avait plus qu’à attendre, pourtant il ne pouvait pas s’empêcher de suivre l’évolution des choses, alors même qu’il ne pouvait rien y changer et rien analyser dans l’immédiat. Il pourrait tout aussi bien rester planté devant une de ces immenses baies vitrées, afin de contempler l’espace, que ce serait la même chose. Ça la dérangeait pas en soi Ana, mais c’était plus difficile à vivre quand elle passait totalement au second plan. Pourtant elle se trouvait tolérante. Malgré sa rancœur, malgré sa colère, elle concevait que Rhil puisse vouloir profiter d’un travail qui le comblait. Il avait cette chance et si elle avait réussi à ne pas le blâmer pour ça, contrairement à beaucoup d’autres qu’elle jugeait avec agacement sur ce même critère, elle avait de plus en plus de mal avec l’idée qu’il puisse ne jurer que par ça. Merde. N'était-elle pas importante, elle aussi ?
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Sujet: (#) Re: I got your love letters, corrected your grammar and sent them back. | Anastasia & Rhil Dim 21 Jan - 16:22
Messages : 643 Âge : 34 ans Occupation : Milicienne (sergent) au Colossus 5 Habitation : Colossus 5 Arrivée : Il y a 24 ans (2203)Pseudo : Drathir/Loreline Avatar : Riley Keough Crédits : avatar - Isleys ; code sign - Anesidora ; crackship - Elara ♥
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Bien sûr qu’il est désolé. Il l’était à chaque fois. Mais faut croire que sa culpabilité était jamais suffisante pour étouffer son travail. Elle n’était pas suffisante pour lui faire oublier son travail. La gorge nouée par un trop plein d’émotions qu’elle ne voulait pas analyser, la jeune femme ne rétorque pas, se contentant de lorgner le terminal de l’homme qui reposait sur le bureau désormais. Elle imaginait très bien ce qui se trouvait dessus. Certes elle n’avait jamais rien compris aux calculs et aux dessins qu’elle pouvait y trouver, mais elle visualisait très bien la scène malgré tout. Des chiffres, partout, des graphiques aussi qui fluctuent à un rythme trop dérisoire pour que quiconque de normalement constitué n’éprouve le besoin d’y jeter un œil au beau milieu de la nuit. Mais Rhil n’était pas comme tout le monde et si son côté follement passionné avait eu le mérite d’amuser la milicienne fut un temps, cela n’était désormais plus le cas lorsqu’elle était censée tenir la comparaison. Il ne la comparait même pas à une autre femme, il n’allait même pas la tromper avec une autre pour combler le potentiel ennui qu’il pourrait éprouver en sa compagnie. Non. Il l’abandonnait pour des étoiles, des astéroïdes, des…. Des chiffres, bordel. C’était sûrement ça le pire. Elle n’arrivait pas à égaler des calculs. Quelle ironie. Faut croire qu’elle était définitivement nulle, dans tout ce qu’elle entreprenait. Et elle lui en veut, de lui faire ressentir ça. Elle lui en veut de raviver en elle ce sentiment de médiocrité absolue, de lui montrer à quel point elle échouait même sentimentalement parlant. Incapable de conserver à ses côtés son propre compagnon. Elle lui en veut d’ouvrir à nouveau la bouche, pour se justifier quant à ce qui pouvait vraiment apparaître sur son écran. La jeune femme ne voulait pas de ses explications, elle les connaissait par cœur en vérité mais cela n’avait jamais suffi à éteindre le brasier en elle. Elle avait simplement fait des efforts jusque là pour passer outre, se disant que c’était peut être de sa faute après tout. Mais elle est lasse, si bien qu’elle se crispe quand il commence, se détend à peine en le voyant se raviser. Elle espère l’espace d’une seconde qu’il a peut être compris, pour de bon, et que ça ferait évoluer leur relation. Il n’en est rien, bien sûr.
Rhil préfère opter pour une plaisanterie, qui n’a toutefois pas vraiment l’effet escompté. Elle ouvre la bouche Ana, comme pour s’offusquer, pour lui dire qu’elle n’avait pas voulu dire ça. Evidemment qu’elle a pas voulu dire ça. Pas plus qu’elle ne critiquait l’intelligence de son compagnon, admettant volontiers qu’il était doué dans ce qu’il faisait. Trop doué pour elle, sûrement. Mais malgré tout il pouvait pas s’empêcher de guetter, soit en obsessionnel du contrôle soit parce qu’il n’avait rien de mieux à faire. Et cette deuxième option était clairement la pire quand on considérait qu’elle était là, à ses côtés. S’il avait besoin de focaliser son attention sur quelque chose, pourquoi pas sur quelqu’un ? Pourquoi pas sur elle ? Mais finalement la milicienne ne dit rien, détournant légèrement la tête, fixant un point invisible sur le mur d’en face tout en ravalant un grognement agacé. Elle sait plus quoi faire, a la sensation d’être mise au pied du mur. Mais elle a pas envie de mettre des mots sur ce qu’elle ressentait, n’avait pas non plus envie de le blâmer lui, comme elle blâmait tous les autres. Une petite voix, au fond de son crâne, qui lui souffle que si elle avait le malheur de le perdre lui également, alors elle saurait pas vraiment quoi faire ensuite. Muette, plongée dans ses pensées, la milicienne est presque surprise de déceler les froissements des draps et de sentir un poids se rajouter sur le lit. Qu’est ce qu’elle aurait aimé que ce poids ne se volatilise pas au beau milieu de la nuit. Qu’est ce qu’elle aurait aimé le trouver à ses côtés en se réveillant. Elle voudrait lui dire. Elle voudrait lui demander aussi, savoir pourquoi lui ça ne lui suffisait pas. Pourquoi ça ne lui plaisait pas que de se réveiller à ses côtés et de simplement profiter de sa présence, la douceur de sa peau ou toute autre qualité physique ou mentale qu’il pourrait lui trouver. Pourquoi elle ne lui est pas utile, tout comme elle espérait qu’il lui serait utile.
Ecoute. Elle aime pas ce mot. Elle ne l’a jamais aimé. C’est comme si c’était elle le problème, elle la conne qui arrive pas à comprendre ce qu’on se tue à lui expliquer. Ecoutez Donovan, vous n’avez pas les qualités requises pour être légionnaire. Pas assez bien. Pas assez intelligente. Pas assez compréhensive, tolérante. Putain pourtant elle était tout ça. Elle ferme les yeux sur tellement de choses, se contrefout de tellement de choses, comment pouvait-on ensuite lui dire qu’elle n’arrivait pas à comprendre ce qu’éprouvaient les autres ? Elle comprend parfaitement. C’est juste qu’elle en a marre de constater qu’en face, on en a rien à foutre de ses sentiments à elle. Ça dérange pas, de niquer ses rêves, ses illusions, ses espoirs. Ça dérange pas, que de la laisser dormir seule avec ses pensées de merde. Alors pourquoi diable devrait-elle continuer à faire des efforts ? Pourquoi ? ça l’agace, ça la tue. Ça l’empêche pas de lever les yeux en direction de son interlocuteur, prête à encaisser une énième explication qui ne lui conviendrait pas. Elle a la gorge nouée, elle est en colère aussi mais il y a encore quelque chose qui la retient, qui l’empêche de cracher son venin. Parce que c’est pas vraiment de sa faute à lui, parce qu’il mérite pas autant de haine. Juste un peu. Un peu quand il s’excuse et qu’il lui souffle que c’est important. Important pour lui. Et elle le regarde quand il parle, elle l’écoute, elle sent aussi ces doigts qui effleurent une cheville par-dessus les draps. Piètre tentative pour recoller des morceaux sûrement explosés au sol depuis longtemps. Il essaye, même si elle arrive pas à savoir pourquoi il essayait justement. Quel intérêt pour lui, si de toute manière cette relation ne rimait à rien ? Avait-il peur de la perdre malgré tout ? Espérait-il qu’elle serait capable de supporter ses défauts à lui ? De laisser de côté son bien être à elle, déjà largement bousillé, pour demeurer à ses côtés ? Et d’ailleurs… Devait-elle vraiment se sacrifier, pour cet ami d’enfance devenu amant et compagnon ?
Elle cherche une réponse au fond de ses prunelles, au creux de ses lèvres, gravée sur les constellations qui ornaient sa peau peut être. Elle ne trouve rien, malgré les allers et retours de son regard. Alors elle s’aventure plus avant, ses doigts remontant le long d’un des bras de Rhil, effleurant délicatement sa peau comme pour y chercher des sensations qui arriveraient à l’apaiser. Elle veut lui arracher un frisson, une envie. Quelque chose qui lui ferait peut être oublier le terminal qu’il avait délaissé sur son bureau et qui lui donnerait à elle la sensation fugace de ne pas être si insipide que ça. Les doigts arrivent au cou, effleurent la mâchoire. Le pouce redessine les lèvres, puis l’ensemble remonte jusqu’à la chevelure à laquelle elle s’agrippe en douceur. Elle le fixe un bref instant, baisse les yeux à hauteur de sa bouche, celle là même dont elle finit par s’emparer. Le baiser est langoureux, elle en profite, avec l’impression que c’était peut être le dernier, tout simplement car elle n’était pas sûre que cela suffise. « Et moi ? Un souffle, contre ses lèvres desquelles elle s’était à peine écartée. Le visage recule encore un peu, suffisamment pour qu’elle puisse ancrer son regard dans le sien. Elle tremble légèrement Ana, des tremblements qu’elle tente d’atténuer en serrant les dents dès lors qu’elle ne parle pas. Je suis pas importante, moi ? » La voix se brise un peu, alors qu’elle aurait voulu la conserver forte jusqu’au bout. Une voix assurée, comme pour être une vile tentatrice, plus désirable que n’importe quel calcul à la noix. Mais elle y arrive pas, bouffée par ses émotions. N’était-elle pas importante, elle aussi ? Elle avait toujours eu l’impression de l’être en tant qu’amie, suffisamment pour qu’il accepte de la voir de temps en temps. Alors elle s’était dit qu’il n’y avait pas de raisons que ce soit différent une fois en couple. Il lui consacrerait ce temps qu’elle réclamait, vu qu’il l’avait plus ou moins fait jusqu’alors. Mais la situation faisait qu’elle réclamait plus. Et qu’il lui cédait moins.
« J’essaye Rhil. Putain j’essaye. Elle avait lâché sa chevelure, reculé le haut de son corps qui s’était brièvement pressé contre celui de son partenaire, un contact qui aurait peut être arrangé les choses mais elle sentait bien que cela ne servait à rien. Ils se voilaient juste la face. Surtout elle, peut être. Je… Je dis rien quand tu finis à des heures indécentes, je t’écoute quand tu me parles de ton travail. J’pense pas…. J’pense pas à moi. Elle essaye en tout cas, de pas penser à sa haine, de pas songer au fait qu’elle aurait aimé s’extasier de ses journées comme lui le faisait. Mais en bonne petite amie, elle avait fait des efforts pour lui, se contentant de s’exploser les phalanges durant une séance de sport pour décompresser, se contentant de cracher sa haine et son mépris sur tout le monde. Sauf lui. Car justement elle espérait qu’il la sauverait. Mais ça suffit pas. J’me dis que je serais en droit d’espérer de pouvoir me réveiller et de t’avoir encore à mes côtés quand ça arrive, mais non. Ça suffit pas. Pourquoi ça suffit pas ?! » Elle avait élevé la voix sur la fin, agacée, blessée. Putain de merde, pourquoi ça suffisait pas hein ? Pourquoi elle suffisait pas. Les tremblements s’intensifient légèrement. C’est douloureux, que de penser à ce nouvel échec. Échec professionnel. Échec relationnel désormais. Putain de gamine ratée. Et elle se sent con à s’en plaindre. Putain de gamine ratée, espérant qu’un prince charmant la sauverait de cette vie de merde. C’est déjà plus proche de la vérité, au fond.
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Sujet: (#) Re: I got your love letters, corrected your grammar and sent them back. | Anastasia & Rhil Lun 29 Jan - 23:30
Messages : 643 Âge : 34 ans Occupation : Milicienne (sergent) au Colossus 5 Habitation : Colossus 5 Arrivée : Il y a 24 ans (2203)Pseudo : Drathir/Loreline Avatar : Riley Keough Crédits : avatar - Isleys ; code sign - Anesidora ; crackship - Elara ♥
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Je sais. Non tu sais pas. Si tu savais, tu prendrais ça en compte non ? Tu te dirais qu’elle méritait mieux que ça, mieux que ton indifférence, mieux que ta manie de la laisser se heurter à un putain de mur, mieux que d’être abandonnée seule dans sa merde. Elle peut pas parler Ana, alors même qu’elle s’était jetée dans cette relation dans ce but, pour avoir quelqu’un auprès de qui être importante. Mais la relation lui semble être à sens unique, elle supportant Rhil, elle l’écoutant, elle lui souriant avec douceur et se réjouissant pour lui. Mais elle peut pas parler, car il n’écoute pas, car il n’est jamais vraiment là. Je sais. Tu sais mais tu t’en fous, à moins que tu ne profites juste de la situation. Ça lui donne envie de te faire fermer ta gueule, avec la même férocité que ça lui brise le cœur actuellement. Elle a envie de chialer, de frapper, de se barrer. Elle a envie de rester aussi, frissonnant au contact de ces doigts qui glissaient le long de son bras, de cette main doucement mais fermement maintenue à hauteur de sa taille. Comme si ça pouvait suffire, à moins que ce ne soit simplement par habitude, se raccrochant à ce simple contact car c’est ce qui les a toujours lié jusqu’alors. Seul ciment de leur relation actuelle. Mais ça l’empêche pas de vider son sac, de lui dire à quel point elle faisait des efforts, à quel point elle méritait mieux que ça. Et il y a cette question, qui pulse dans ses veines sous forme d’une agitation colérique, qui vrille son crâne sous la forme d’un court circuit qui la déglingue un peu plus à chaque fois : pourquoi est ce qu’elle n’était pas suffisante ? Pas assez forte, pas assez douée, pas assez désirable. Elle se demande un instant ce qu’elle a pu faire, durant sa courte existence ou lors d’une vie antérieure, pour mériter d’enchaîner les claques mentales à cette allure. Un échec si vite suivi d’un autre. Et elle voudrait faire taire son cerveau, celui là même qui la blâme d’office, qui l’accuse de tous les malheurs du monde. C’est pour ça qu’elle crache à la gueule des autres, pour essayer de faire taire cette voix qui lui dit que c’est sa faute à elle. Elle doit gueuler, pour combattre ce murmure insidieux.
Je ne sais pas. Est-ce vraiment plus honnête ? Est-ce que tu le penses Rhil ? Ou est ce que ton cerveau fourmille de défauts à lui balancer à la gueule ? T’as peut être les reproches sur le bout des lèvres, te retenant de les lui offrir sans plus de cérémonie simplement parce que tu prends encore un peu ton pied à la ramener contre toi, à déposer un baiser délicat sur le sommet de son crâne. Bien sûr que ça marche, bien sûr que ça lui arrache un frisson. Mais dieu qu’il est douloureux. Qu’est ce que ça peut lui faire mal que d’aimer à ce point ce contact. Tu sais qu’elle adore ça en plus, quand on passe une main dans ses cheveux, quand on joue avec ses boucles, quand les doigts pressent la nuque. Elle voudrait rester comme ça pour l’éternité… Si seulement ça comptait, si seulement elle avait encore la sensation que ces simples caresses avaient encore une valeur quelconque. Mais ça n’en avait plus vraiment. Et le contact se dissout déjà, partiellement, son front rencontrant celui de son compagnon. Elle ose plus vraiment respirer, encore moins ouvrir les yeux. Elle s’abreuve simplement de son souffle, se nourrit du moindre effleurement, la moindre sensation. Elle tente de garder le contrôle, de se maîtriser aussi. Je ne veux pas te perdre. Un sourire se dessine lentement sur le visage de la jeune femme, attristée au possible. C’est jamais bon ce genre de phrases pas vrai ? Et elle est désormais bien placée pour savoir qu’on n’obtient pas toujours ce qu’on veut dans la vie, même en le désirant très fort. Allait-il la perdre ? Oui, bien sûr. Un jour. Peut être pas ce soir, tant elle se fait berner à chaque fois, tant la peur de se retrouver seule et de le perdre en retour la retient. Mais plus le temps passe plus elle est en colère, plus elle lui en veut, plus elle le perd d’une certaine manière, se perdant elle-même au passage.
Anastasia relève alors les yeux vers lui, n’osant pas bouger. Elle se doute qu’il n’a pas fini, qu’il ne va pas se contenter de ça. A moins qu’elle soit simplement incapable de formuler à voix haute ce qu’elle pouvait éprouver ou penser. Il devait être courageux, pour elle, pour eux. Parce qu’elle en était désormais incapable. Elle savait juste se plaindre, pointer les défauts de l’astronome dans l’espoir de le voir les changer en un claquement de doigts. Mais elle n’a pas le cran de renoncer, pas alors qu’on lui avait refusé d’être légionnaire. Elle pouvait pas échouer de nouveau. Une voix lui souffle qu’elle ferait bien d’oser faire le premier pas malgré tout, que ce serait peut être plus simple de le planter là, sur quelques insultes mensongères qui n’auraient pour objectif que celui de l’apaiser momentanément. A moins que ce ne soit juste pour lui éviter de pleurer. C’est plus simple que de se faire larguer non ? Mais Ana n’a pas le temps de se poser plus longuement la question, déjà elle frissonne de nouveau en sentant ce pouce caresser sa joue. Elle comprend alors qu’il va parler, sent son cœur se comprimer dans sa poitrine à cette idée. Elle pivote alors la tête, embrasse le cœur de sa main comme dans l’espoir de le faire taire. Elle veut pas l’entendre parler, car cela n’a plus rien à voir avec ses habituelles excuses. Y a un changement, une tension de l’air, teintée d’une tristesse et d’une détresse absolue. Elle comprend bien que c’est pas que la sienne, perçoit qu’il est mal lui aussi. Mais mal de quoi ? Mal à cause d’elle ? Mal à l’idée de la blesser ? Elle sait pas trop mais ferme les yeux, les plissant avec force tandis que ses lèvres demeuraient contre la paume de Rhil, encaissant les paroles qu’il lui chuchote alors.
« T’as pas le droit de me dire ça… » La voix est rauque, brisée, rendue incertaine par des sanglots qu’elle refoulait vaillamment. Elle a envie de pleurer et si l’éclat au fond de ses yeux en témoigne, si ça lui comprime la gorge et la poitrine, elle ne s’autorise pas cet écart. Pas maintenant. Elle se contente de tourner la tête, de l’observer, d’étouffer une nouvelle crise de larmes en découvrant la tendresse et l’affection qui fait scintiller ses yeux à lui. Putain, pourquoi maintenant ? Pourquoi est ce que c’est maintenant qu’il lui dit ces si jolies choses, maintenant qu’il la regarde avec toute la tendresse du monde. Pourquoi est ce que c’était si dur de l’aimer ainsi au quotidien, et pas seulement lorsqu’elle était à bout ? La milicienne a la sensation qu’on se fout de sa gueule, ou plutôt elle se croit dans un film romantique, au moment cruel de la séparation. Il est toutefois bien plus difficile de vivre ces instants que de les regarder via un écran. C’est pour ça qu’elle lui en veut encore, de la regarder ainsi, de l’effleurer ainsi, de lui dire à quel point elle était formidable. Bordel. Formidable. C’est ce qu’on dit à une femme qu’on aime plus ? C’est censé la rassurer ? T’es belle, t’es géniale, mais je veux plus t’avoir dans mes pattes ? Elle se croit dans un drame, mais surtout elle attend la suite. Parce qu’il dit pas ça pour rien, bien sûr. Il lui dit pas ces belles choses simplement pour lui faire plaisir, ni même juste parce qu’il le pense. Il le dit pour passer la pommade, comme si ça permettrait de limiter les dégâts quand il ferait exploser son cœur en mille morceaux. Quelques mots pour éviter une multitude d’éclats. Elle voudrait lui dire que ça change rien, que l’organe qui palpitait au creux de sa poitrine allait saigner de la même façon. La prévenance et la bonté ça sert à rien. Ça servait plus à rien. C’était trop tard. Trop tard. Quelle ironie. Elle le sentait venir depuis des semaines pourtant.
« Mais… Elle avait souri de nouveau, tristement, une teinte narquoise au coin des lèvres. Ce n’était qu’un souffle, un chuchotement qui lui échappe pile quand il reprend la parole. Faut dire qu’elle s’est montrée attentive Ana, son regard ancré dans le sien ne déviant que pour capter un mouvement infime de ses lèvres, un battement de cœur qu’il louperait ou encore une irrégularité dans sa respiration. N’importe quel signe pouvant lui indiquer qu’il allait poursuivre son discours, entamant cette nouvelle tirade de cette façon ô combien prévisible. Mais. Ouais parce que tu pouvais pas être simplement formidable Ana hein ? Ça aurait été trop beau. Alors elle encaisse la suite sans broncher, cette façon qu’il a de dire que c’est de sa faute à lui. Mais un peu de la sienne à elle également. Ça la fait renifler presque de mépris, détournant la tête en ravalant un grondement rageur. Elle le laisse finir malgré tout, tente d’ignorer ses tremblements à lui. Ne pas l’humaniser, ne pas songer au fait qu’il avait des sentiments lui aussi. Elle en avait marre, de songer à lui, de le faire passer avant. Alors ses sentiments il pouvait aller se faire foutre avec. Quoi, tu me blâmes de pas être moi-même ? Nouveau ricanement avant qu’elle ne secoue la tête, comme pour signaler qu’elle n’arrive pas à y croire. De nouveau elle le regarde, un mélange de colère et de détresse au fond des yeux. Elle n’aurait pas dû, le regarder. Ça lui rappelle qu’elle n’était pas venue trouver refuge dans ses bras pour rien. Aussi mauvaise ait pu être cette décision, elle l’avait choisi lui malgré tout, parmi tant d’autres. Et en le regardant, elle se souvenait de chacune de ces raisons, chacune de ces qualités ou traits de sa personnalité qui l’avaient pousser à l’embrasser un beau jour. Tu sais que c’est normal ? Ce que je demande, ce que je réclame, ce que tu peux pas me donner… C’est normal Rhil. Du moins ça lui semblait. Etais-ce trop demander que de le désirer rien que pour elle les rares fois où il était justement là ? Etais-ce trop demander que d’espérer de lui qu’il quitte le travail pour ne pas avoir à s’y replonger avant le lendemain ? Il n’y a pas que ça dans la vie. Je veux pas qu’il n’y ait que ça. Finit-elle par rajouter, détournant brièvement les yeux pour fixer le terminal. Non il n’y avait pas que le travail, elle voulait y croire, plus que tout. Ne serais ce que parce que s’il n’existait rien d’autre, alors ça n’en valait pas la peine. Elle ne voulait pas se contenter d’être milicienne, surtout pas. Mais visiblement peut-être étais ce la seule chose qui comptait pour lui. Le travail. Ce travail qu'il aimait tant. Nouveau rire de sa part, moins méprisant, plus triste. Un gloussement irrépressible tant elle se sent conne. Alors on fait quoi maintenant ? » On se souhaite mutuellement une belle vie, comme si de rien était ?
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Sujet: (#) Re: I got your love letters, corrected your grammar and sent them back. | Anastasia & Rhil Dim 11 Fév - 14:51
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I got your love letters, corrected your grammar and sent them back. Ana & Rhil
Elle perçoit les tremblements, parfait reflet des sentiments qui l’animent. Il y a cette douleur, cette culpabilité sûrement éprouvée de chaque côté. Parce qu’ils ne sont pas méchants dans le fond, surtout pas lui, pas même elle malgré sa haine et sa rancoeur. Ils aiment pas se faire du mal, pas entre eux, et ces dernières semaines passées à tirer sur la corde tendaient bien à montrer qu'ils tenaient l’un à l’autre. Ils sont pas méchants, alors ils prennent leurs responsabilités, portent chacun le poids de cet échec, s’attribuent la douleur de cette relation nocive. Coupable, pour pas blâmer l’autre. Coupable, parce qu’on leur a suffisamment répété que c’était de leur faute. Elle était pas assez forte pour les porter tous les deux, pas assez forte pour faire avec ce que Rhil avait à lui offrir. Et il n’était pas assez bien, pas assez intéressé par ce qui l’entourait en dehors de ses précieuses étoiles, pour avoir quoi que ce soit à offrir. Alors ils encaissent, assument leurs responsabilités. Mais c’est Ana qui craquera en première, poussée à bout par les compliments qu’il lui a offert puis par le fait qu’il renonçait. Il renonçait à elle, tout simplement, et ça la tue. C’est si difficile ? C’est si difficile de vouloir se battre pour elle ? Etait-elle si terrible ? Si exigeante ? Elle voudrait lui dire qu’il n’était qu’un ingrat, lui signaler qu’il était chanceux de ne pas se voir traité comme tous les autres. C’est la gueule de cons dans les ruelles qu’elle explose, pas la sienne à lui. La tendresse, elle la lui réserve, camouflant la haine pour ne pas le blesser et parce qu’elle espérait qu’il saurait définitivement supprimer cette rancœur de son existence. Elle a envie de lui dire Ana, que non seulement il avait de la chance mais qu’en plus il n’aidait pas. Combien de fois s’était-elle sentie mal, après avoir frappé, cogné, craché. Combien de fois aurait-elle voulu le sentir à ses côtés, le voir l’enlacer pour calmer les tremblements rageurs et apaiser les battements frénétiques de son cœur. Mais il n'avait pas été là. Elle avait voulu un antidote, au poison qui coulait dans ses veines. Elle n’a rien trouvé. Et ce soir elle repartirait avec des blessures supplémentaires, des plaies à vif. Mais aucun bandage.
Alors elle s’agace, elle siffle, elle peste. Ça tremble de nouveau, d’une colère péniblement contenue, car malgré tout elle ne voulait pas qu’il devienne la cible de sa haine. Elle voulait pas qu’il la rejette, pas entièrement, pas de façon définitive. Elle aimait pas qu’on l’abandonne Ana, bousillée par l’idée même qu’on puisse ne plus vouloir d’elle. C’est déjà assez dur comme ça, elle veut pas en plus l’entendre lui balancer les pires reproches qu’il puisse lui faire, elle veut pas l’entendre lui dire qu’elle n’était finalement qu’une conne qu’il aurait dû maintenir à l’écart. Elle veut pas entendre les vérités, veut pas savoir à quel point elle avait changé et à quel point elle avait pu s’éloigner de l’idéal qu’il s’était fait d’elle depuis le temps. Je sais. Il avait haussé le ton. Un cri qui aurait pu la figer de stupeur, il y a de cela quelques années. Elle se serait immobilisée, soucieuse, consciente du fait que cela ne ressemblait pas à l’homme qui lui faisait face. Mais aujourd’hui, c’est différent. L’empathie laisse place à la méfiance, à la crainte d’être poignardée de nouveau, d’une quelconque façon. Alors elle se crispe, ravale péniblement la colère que ce simple hurlement avait pu raviver en elle. Elle se tenait prête à la guerre Ana, ça faisait des mois qu’elle se tenait prête à cogner, mordre, siffler. Il y a une lueur mauvaise au fond des yeux, un éclat de rage, les doigts glissés sous les draps qui enserrent fermement ces derniers. Elle aime pas, qu’il hausse le ton. Elle aime pas être celle à qui on faisait des leçons, bien qu’elle avait conscience d’être justement cette conne moralisatrice depuis tout à l’heure. Ils étaient pas méchants…. Mais elle l’était plus que lui, indéniablement.
Muette, tendue, Anastasia se contente de garder le silence. Puis elle détourne les yeux, lorsque le blond reprend la parole pour lui dire qu’il savait tout ça, suffisamment pour se sentir mal, depuis des semaines. Un mal être que, loin d’apaiser, elle n’aura fait qu’accentuer. La gorge nouée, le bout des doigts tapotent sur le lit, en rythme, comme pour apaiser les battements de son cœur. Elle l’écoute bien sûr, et elle ressent sa présence à chaque inspiration qu’il prend, si proche d’elle et à la fois si loin. Et la colère reflue, tandis qu’elle fixe le mur et qu’il commence à lui dire à quel point ça le tuait, que de pas être capable de faire comme tout le monde. Ne pas être normal. Et elle, elle l’était ? Normale ? C’est quoi la normalité, c’est quoi ce terme qu’elle lui balance à la gueule depuis tout à l’heure pour essayer de se rassurer. Elle aurait pu faire comme n’importe qui, admettre qu’ils n’étaient pas compatibles pour une telle relation, lui serrer la main, partir sans éprouver rancœur ou mal être. Mais non. Fallait que ce soit de sa faute à elle, ou de la sienne à lui, qu’importe. Mais quelqu’un devait être blâmé pour cet échec. Echec. Putain elle détestait ce mot. Elle en serre les dents à les en faire grincer, la mâchoire crispée sur le point d’exploser. J’aimerais changer pour toi. Et ça fait mal, parce qu’elle le croit. Malgré son envie de le voir faire plus d’efforts, son désir de le voir se tuer à la tâche avec elle tout comme il ne comptait pas ses heures supplémentaires au travail, elle le croit. C’est sûrement pour ça qu’elle daigne le regarder à nouveau, le cœur serré. « Je sais. » Un souffle, peut être comme une excuse, un signe de sa compréhension. Elle est pas seulement en colère, et elle n’arrive pas à le détester véritablement. Elle est juste déçue, triste, incertaine quant à ce qu’elle devrait faire ensuite. Elle veut pas le perdre, ce point de repère auquel elle s’était désespérément accrochée, à défaut de mieux.
Tu mérites mieux. Ah ouais ? Et ça se trouve comment ça ? Comment on le trouve, ce mieux. Et puis elle le sait, que le mérite ça rentre jamais en compte. Elle méritait cette place chez les légionnaires après tout, et elle l’a pas eu. Alors ça lui fait mal, que de l’entendre lui dire ça. Ça lui donne envie de lui en retourner une aussi, mais cette colère se voit entièrement étouffée par l’angoisse qui lui bouffe soudainement les entrailles lorsque Rhil évoque le fait qu’il crèvera seul. Parce que ça fait écho à sa peur actuelle. Elle voulait pas être seule pour subir son échec professionnel, et finalement à cela se rajoutait un échec sentimental. Le genre de combo gagnant qui lui donnait désormais la trouille. Elle aussi a peur, de mourir seule. Une angoisse qui prend naissance dans ce lit, et qui ne la quittera jamais vraiment même dix ans après. Alors c’est parce qu’elle comprend soudainement ce qu’il veut dire que l’une des mains de la milicienne part se loger à hauteur de la taille de son compagnon, effleurant une hanche dans un geste délicat. La tendresse de l’instant est cependant interrompue, le tracé qu’elle exécutait avec douceur prenant fin, le geste se retrouvant en suspens. Est-ce que tu es heureuse ? Et ça brûle, ça marque, comme au fer rouge. C’est un mélange complexe, une bouillie difforme de sentiments et d’émotions qui se forme au fond de son crâne. Le simple fait qu’il se pose la question, qu’il s’en soucie, suffit à lui faire éprouver une pointe de tendresse, qui se mêle à de la déception car il ne semble ne s’en soucier que maintenant. C’est d’autant plus dur qu’elle connaît la réponse, que cela lui semble évident. « Non. » Un souffle, alors qu’elle ancrait de nouveau son regard dans le sien, tendue et tremblante à la fois. Elle le sait, depuis des semaines. Mais elle s’était dit que ce n’était qu’une étape, un mauvais cap à passer. Ça irait mieux, c’est pas ce qu’on arrête pas de lui répéter depuis la remise des diplômes ? ça ira. Alors elle y croit, elle s’accroche à cet espoir de merdre, y compris lorsque cela concernait sa relation avec Rhil.
Et elle craque Ana. Elle craque, secouée de tremblements à cause des sanglots qui lui nouaient la gorge et qui finissent par lui échapper, incapable qu’elle était de se retenir plus longtemps. Fallait que ça sorte. Et si elle aurait pu cogner n’importe qui, elle ne voulait pas de ça avec lui. Alors elle pleure, comme une gosse, levant bêtement les yeux au ciel comme pour ralentir la course des perles salées qui roulaient le long de ses joues. « J’sais pas… J’sais pas comment faire Rhil. La voix est tremblante, vacillante. Elle se mord la lèvre pour arrêter d’hoqueter comme une parfaite idiote, ramène ses mains contre son ventre, ce qui témoigne sûrement de son envie de se rouler en boule dans un coin pour continuer à pleurer jusqu’à ce qu’elle s’endorme, jusqu’à ce qu’elle soit lasse d’éprouver tout ça. Elle en a marre, de sa faiblesse. Toujours cette putain de faiblesse, même lorsqu’elle explosait le nez de quelqu’un et qu’elle continuait de frapper. Faible lorsqu’elle saignait, faible dans sa fureur. Ça passe pas, ça passe jamais. Elle sait plus quoi faire de ce qu’elle est, de ce qu’elle éprouve, de ce qu’elle pense. Ça la bouffe de l’intérieur. Elle voudrait être heureuse putain, mais elle sait plus ce que ça fait, se demande comment elle s’en est sortie pour l’être jusque là. Tout devait me réussir. J’devais… J’devais réussir. Légionnaire. Puis le reste. Tout. Et j’arrive pas. POURQUOI JE REUSSIS PAS ?! Elle avait hurlé à son tour, les mains remontant contre son visage, devenant poings contre lesquels elle fait reposer sa tête. Les sanglots s’y étouffent, à moins qu’ils ne se répercutent, comme un écho. Elle réussissait pas. Comment on pouvait être heureux, quand on réussissait pas ? Sur aucun plan, à aucun niveau. Echec. Echec. Echec. C’est de sa faute à lui, qu’elle se dit. Pourtant elle s’en veut, de ne pas avoir réussi à le changer, de ne pas avoir réussi à passer outre ce défi ci. Il aurait dû être à sa portée, il l’avait été en tant qu’ami, alors pourquoi pas là ? Pourquoi pas maintenant ? Elle sait pas. Ça la tue. Et elle s’en veut encore plus, de paraître si pathétique. Elle s’en veut de tout ramener à elle aussi, une fois de plus. Alors les poings retombent le long de ses cuisses, elle détourne la tête. Je suis désolée. Je suis tellement désolée Rhil… » Nouveau sanglot, nouvel hoquet, alors qu’elle sait plus comment faire pour s’arrêter. Arrêter de pleurer, de trembler, pour réussir à se taire. Arrêter d’avoir peur, d’être en colère. Arrêter de pas savoir quoi faire, d’être terrifiée dans cette cabine. Mettre fin à cette angoisse. Etrangler son orgueil aussi, qui lui porte préjudice aujourd’hui. Bousille donc cette confiance que t’avais en toi Ana, peut être que ça ira mieux. Si t’espères plus rien, ça pourra qu’aller mieux non ?
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Sujet: (#) Re: I got your love letters, corrected your grammar and sent them back. | Anastasia & Rhil Lun 19 Fév - 20:06
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I got your love letters, corrected your grammar and sent them back. Ana & Rhil
C’est contradictoire. Tout en elle est contradictoire, paradoxal au possible. Parce qu’elle frissonne lorsqu’il se rapproche, partagée entre l’envie de reculer pour leur éviter de se faire un peu plus de mal et celle qui consistait à se blottir dans ses bras, incapable qu’elle était de faire le grand saut. Elle avait pas envie de partir, craignait d’affronter ses démons toute seule. Elle avait pas été assez forte pour s’octroyer le travail de ses rêves, elle craignait de ne pas l’être non plus pour faire face à cette réalité. Parce qu’elle se fait plus confiance Ana, prenant conscience du fait qu’elle avait peut être imaginé et idéalisé ses forces depuis tout ce temps. Elle était pas si bien que ça. Pas capable de mener sa vie toute seule. Alors rompre, se séparer de Rhil, lui semblait être impossible à faire. Malgré le mal, malgré le fait qu’il n’était pas suffisant et qu’elle n’était pas non plus suffisante pour lui -une pensée qui lui donne la nausée et ravive sa colère vis-à-vis d’elle-même chaque fois qu’elle y pense-, elle ne voulait pas qu’il la laisse. Pourtant, cela semble presque évident, que ce n’est qu’une rupture amoureuse -si tant est qu’ils aient été amoureux l’un de l’autre- et que cela ne les empêcherait probablement pas de se retrouver. Ce ne serait simplement plus sous les draps, plus durant des étreintes charnelles censées apaiser leurs maux et leurs douleurs. Mais elle a peur, autant que lui bien qu’elle ne s’en rende pas compte. Et elle sait pas comment gérer ça, comment gérer de nouveau sa vie. Elle est belle tiens, la femme forte et indépendante, réduite à s’accrocher à une relation vide de sens afin d’avoir l’impression d’être importante. Au moins pour une personne. Echec. Le mot la marque au fer rouge, balaie le reste de ses pensées pour prendre toute la place au fond de son crâne. Ça suffit à faire redoubler les sanglots, ceux là même qu’elle ne savait pas réprimer ou contrôler, comme tout le reste. Et elle s’excuse, d’être ce qu’elle est, de pas être suffisante, de pas être assez forte. Elle s’excuse d’être lamentable au point qu’il doive porter l’ensemble de la situation sur ses épaules, au point qu’il doive encore la rassurer et l’apaiser, comme on tente de calmer une gosse après un cauchemar. T’es pathétique Ana, et tu t’en voudras dans quelques heures de l’avoir été. Pour le moment en revanche, tu te contentes de te laisser aller, parce que t’as l’impression de n’avoir pas eu l’occasion d’exploser de la sorte depuis une éternité.
Devenue poupée de chiffon, plus docile qu’elle ne l’a jamais été, la milicienne s’abreuve des excuses de son compagnon, comme pour se rassurer. Ce n’était pas entièrement de sa faute. C’était un peu de la sienne à lui aussi. Les torts étaient partagés, elle n’était donc pas si minable que ça. Et elle se laisse faire, une fois de plus, lorsque l’astronome se rapproche d’elle et se décide à l’enlacer. Elle s’accroche à cette étreinte, collant son front contre l’épaule ainsi offerte, continuant d’y sangloter un instant, avant de trouver le courage, ou l’audace, de nicher son visage dans le creux de son cou. Ce n’avait peut-être pas été de l’amour, du moins rien qui ne soit parfait, rien qui ne soit vraiment ravageur, mais elle pouvait pas s’empêcher de croire que ça avait dû y ressembler malgré tout. Suffisamment pour que l’odeur du blond, la chaleur qui émanait de lui et le sentiment d’apaisement qui l’habitait lorsqu’elle effleurait sa taille du bout des doigts, la rassurent. Peut-être que tout n’était qu’une question d’habitude, la jeune femme ayant appris au fil des mois à se raccrocher à lui, à profiter de ce qu’il pouvait offrir bien que cela n’ait jamais été suffisant. Alors elle s’agrippe encore, toujours, inlassablement. Elle frissonne en sentant cette main dans ses cheveux, qui descend jusqu’à sa nuque. Bon dieu, qu’est ce qu’elle aimait ça. Elle a toujours aimé ça. Et il y a ces larmes, bien qu’elle soit incapable de savoir s’il s’agissait des siennes ou de celles, silencieuses, de Rhil. Elle ne sait d’ailleurs pas pourquoi il la fait ainsi basculer sur le lit, sans jamais la relâcher. Elle est confuse, sûrement que lui aussi. Tous deux partagés entre la nécessité de se séparer et leur besoin viscéral de ne pas rester seuls, surtout avec leurs propres démons. Des démons qu’ils n’avaient jamais réussi à braver, ou à chasser mutuellement. Ils ne s’aidaient pas, dans le fond, se contentant de croupir tous les deux dans la même geôle. Elle devrait, trouver le courage de se barrer, de claquer la porte au pire, si cela peut lui faire du bien et faciliter les choses. Mais elle n’y arrive pas.
Elle y arrive encore moins lorsque, toujours lovée contre l’homme, ce dernier lui avoue avoir peur. Malgré tout, ça l’apaise. Elle sait pas si c’est dû à leur proximité, à ces caresses incessantes ou à ces mots qu’il lui offrait et sur lesquels elle se focalisait pleinement pour éviter d’avoir à penser. Mais elle cesse de pleurer, progressivement, malgré quelques hoquets de temps à autre, malgré le cœur qui bat à la chamade et les tremblements qui mettent encore un moment à s’apaiser. Elle l’écoute, sûrement plus attentive que jamais. Elle grimace dans son cou aussi, consciente de ce que ça lui coûte que de lui avouer tout ça. Elle s’en veut un peu plus, mais s’abstient du moindre commentaire. Elle n’était pas son travail, en effet. Elle avait compris, sûrement depuis longtemps, qu’elle n’égalerait jamais les étoiles tatouées sur le corps du blond. Elle serait jamais aussi bien que l’immensité de l’espace, que tous les calculs qu’il pouvait faire. Anastasia en vient à se demander pourquoi, cherchant une fois de plus pourquoi elle avait merdé, en quoi elle n’avait pas été assez bien. Trop sanguine ? Trop vulgaire ? Trop brûlante de rancœur pour tenir la comparaison avec les calculs froids auxquels il s’adonnait tous les jours ? Etait-ce aussi simple que ça ? Le feu et la glace, incompatibles pour des raisons évidentes qui leur auraient pourtant échappées. Peut-être. Car lui n’était pas assez présent, pas assez… Pas assez tout. Bloc de glace, ô combien solide mais ô combien éloigné du feu follet qu’elle incarnait. Et elle le détruisait, à se raccrocher à lui, à ainsi chercher à puiser quelque chose pour se rassurer. Elle le tuait, et Anastasia comprend à cet instant précis qu’elle ne voulait pas de ça. Elle voulait pas lui faire mal, encore moins alors que cela ne menait à rien et ne l’aidait nullement en retour. Elle voulait pas. Mais elle sait pas abandonner Ana, elle sait pas renoncer, à rien. Incapable de se détourner de ses échecs, de ses sentiments aussi nocifs soient-ils. Et de ce fait, elle était incapable de renoncer à lui, de le laisser partir ou même de lui tourner le dos. Pourtant elle se rend compte que c’est ce qu’il y a de mieux à faire. Mais y a toujours eu un monde entre la théorie et la pratique, pas vrai ?
Rhil doit sûrement s’en rendre compte lui aussi, car la milicienne perçoit bien le changement de ton. Elle entend bien la voix qui se brise, ce visage qui semble creuser son cou à la recherche d’une ouverture dans laquelle s’engager, pour fuir. Elle comprend les efforts, les tentatives pour faire ce qu’elle était incapable de faire, et instinctivement cela la pousse à remonter une de ses mains jusqu’à la nuque du blond. Elle masse celle-ci, tendrement, accroche quelques mèches de cheveux au dessus, en douceur. C’est une invitation, un pardon, un signe de sa compréhension, un encouragement. Tout ce bordel à la fois. Ça fait mal, quand même, de l’entendre dire que c’était pas ce qu’il voulait. Que tu n’étais pas ce qu’il voulait. Mais il ne s’agissait que de la formulation de non-dits présents depuis bien longtemps. C’est pas surprenant en soi, c’est pas aberrant. Mais ça fait mal. Ça fait mal de l’admettre, de renoncer, de pas savoir quoi faire ensuite. Alors elle prend une profonde inspiration, deux même, avant de laisser glisser sa main le long de la nuque puis du cou de Rhil tandis qu’il s’éloignait progressivement, si bien que ses doigts finissent par ne plus le toucher. La milicienne l’observe, sans un mot, ayant définitivement fini de trembler ou de pleurer ou de faire une crise quelconque. La respiration est apaisée et bien qu’elle demeure relativement tendue contre lui, elle ne se détourne pas, ancrant son regard dans le sien. Un léger ricanement monte de la poitrine, sans vraiment lui échapper, alors qu’elle l’écoute lui dire qu’il n’était pas un homme trophée. L’avait-elle vraiment considéré ainsi ? Elle sait pas. L’idée qu’il puisse lui dire qu’elle perdait son temps ne lui plaisait pas non plus, la renvoyant au fait qu’on décidait de tout à sa place. N’était-elle pas libre de se battre si elle le souhaitait ? De s’accrocher ? De se faire du mal ? …. Si. Mais elle lui faisait surtout du mal, à lui. Sûrement qu’il essayait de la mettre un peu en colère, suffisamment pour qu’elle cesse de s’agripper à lui. Casse toi Ana. Chuis pas assez bien pour toi. Et tu l’es pas assez pour moi. Casse toi. Casse toi. C’est le message qu’elle interprète, le sous-entendu qu’elle capte.
« D’accord. Un souffle, après un silence interminable qu’elle aura passé à l’observer, guettant quelque chose au fond de ces prunelles qu’elle connaissait si bien désormais. Un hochement de tête, comme pour se donner du courage ou appuyer ses propos, et la voilà en train de se défaire doucement mais fermement de l’étreinte de son compagnon. Elle pivote pour se mettre sur le dos, fixe brièvement le plafond avant d’inspirer profondément, achevant son mouvement pour atterrir de l’autre côté du lit. Elle se redresse, délaissant ce dernier, encore entièrement nue. Il lui faut peu de temps pour récupérer ses vêtements de la veille, pour les enfiler simplement bien qu’une certaine précipitation semble imprégner ses gestes. Un quelque chose de subtil, qui tend à prouver qu’elle veut vite en finir. Je repasserai, pour prendre ce qui peut encore traîner. Ils se faisaient confiance, et il n’avait donc pas fallu attendre longtemps pour que la milicienne impose quelques une de ses affaires dans la cabine de l’astronome, tant cela lui semblait naturel, et nullement dérangeant. Ce n’était que du matériel de toute façon, qu’elle s’évitait ainsi de trimballer chaque fois qu’elle voulait passer la nuit avec lui. Elle récupère son terminal à elle, qui traînait non loin du lit, l’attachant sommairement à son avant bras. Elle se racle la gorge, celle-ci étant incroyablement sèche, et ignore le reflet que lui renvoie un miroir. Elle voulait pas voir à quel point elle pouvait être pathétique. Et une fois qu’elle est prête, prête à juste rentrer chez elle, à mettre tout ça derrière eux, prête à claquer la porte, elle demeure là. Elle demeure, immobile près de l’entrée, son regard s’attardant partout comme à la recherche de quelque chose d’important qu’elle aurait oublié. Le courage s’étiole, son assurance également. Elle se dit que c’est qu’une blague, que ça peut pas se finir comme ça, que c’est… Non. Une inspiration, un frisson, et elle relève les yeux vers le blond. Elle sait pas si elle lui en veut et si c’est le cas elle ignore à quel point. Les prunelles de glace dévient un bref instant, et observent le terminal de l’astronome toujours sur le bureau. Alors il y a l’esquisse d’un sourire, amer et triste à la fois. Mais c’est cette vision qui tend à lui rappeler pourquoi ils faisaient ça, pourquoi ce soir, pourquoi cet échec de leur relation. Bonne nuit, Rhil. » Un dernier coup d’œil en sa direction, toujours aussi triste quoi qu’un peu plus tendre tant elle se refusait à juste le blâmer lui. Elle voulait pas le perdre, au fond, bien qu’elle ne souhaitait pas non plus le revoir dans l’immédiat. Trop compliqué, trop douloureux. Alors elle finit par s’éloigner définitivement sur ces quelques mots, s’approchant de la porte et la laissant coulisser, après l’avoir déverrouillée, pour mieux quitter la cabine. Elle sait pas combien de temps elle aura passé adossée contre un mur à peine plus loin, partagée entre l’envie de pleurer à nouveau et celle de tabasser quelqu’un juste pour éprouver un sentiment qu’elle jugeait moins pathétique : la colère. Avec le temps, elle oubliera également le sentiment de honte, de douleur infinie, la façon qu’elle avait de baisser les yeux le temps de retrouver sa cabine afin que personne ne puisse voir son évidente détresse. Mais elle aura beau conserver de bons rapports avec Rhil par la suite, elle n’oubliera jamais vraiment cette rupture. Echec.
- BLACK PUMPKIN
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