1 | MOTHER RUSSIA La langue maternelle de Pavla est évidemment le russe dont elle avait commencé l’apprentissage avec ses parents – et qu’elle a poursuivi avec l’âge par pure fierté « patriotique » dirons-nous -, mais elle a également du apprendre à parler anglais suite à son arrivée au sein du Chancellor et sa rencontre avec Garrett. Il n’est pas rare qu’elle confonde encore un mot entre les deux langues ou garde un léger accent sur certaines intonations lorsqu’elle parle avec agitation, mais elle frôle le bilinguisme – elle a d’ailleurs une maîtrise plutôt bonne des insultes anglophones et du jargon familier.

2 | ASTORIA Le paradoxe de sa naissance et de son enfance se résume en un seul mot : inconnu. Trop petite pour comprendre tout ce qui a pu lui arriver, c’est seulement sur les vagues fragments de sa mémoire de fillette et sur les récits de son père adoptif qu’elle peut s’appuyer pour se rappeler de ce qui lui est probablement arrivé, mais surtout de qui elle est et d’où elle vient. Ses origines, sa véritable famille, tout cela lui est étrangement familier et pourtant Pavla continue de lutter encore et toujours pour retrouver des bribes d’indices qui la mèneraient à plus qu’aux simples patronymes de ses défunts parents. Ils ont payé de leurs vies, ceux que l’on avait réduits à l’esclavage sur la colonie d’Astoria. Cette foutue explosion radioactive a mis fin à leur labeur mais pour Pavla cela reste une injustice profonde et irréparable qui la privera à jamais de connaître les siens.

3 | CHANCELLOR C’est un vaisseau de pirates de l’espace, le Chancellor, qui récupèrera une poignée de survivants après la catastrophe de 2198 – au départ dans l’objectif de piller les dernières réserves et les trouvailles laissées derrière les colons. Parmi ces pauvres hères démunis, on a retrouvé un des rares enfants ayant survécu – Pavla. Un des pirates, un dénommé Garrett, décidera de s’occuper personnellement de l’éducation de la petite qu’ils garderont donc dans leur équipage jusqu’à ses six ans. Décidé à tirer sa révérence et à se ranger après une vie de contrebanderie rondement menée, Garrett se laisse appeler par le chant des sirènes de la Flotte et quitte définitivement le Chancellor pour rejoindre les vaisseaux de la Fédération.

4 | BURN BABY BURN Souvent, la jeune Astoriane est vêtue de sorte qu’on ne voit ni ses bras, ni ses jambes. Ce n’est pas par coquetterie ou par pudeur, mais surtout pour éviter qu’on ne l’interroge ou qu’un regard un peu trop insistant détaille les marques qui gravent sa peau. Ca l’a toujours suivie dès qu’elle était enfant et ça ne l’a jamais quittée, mais elle a fini par s’y faire comme on s’habitue d’une gêne au quotidien. Elle n’a pas envie d’expliquer, elle n’a pas envie que l’on sache ses faiblesses physiques. Si par chance, la Flotte assure une gratuité totale au traitement nécessaire aux troubles respiratoires et cardiaques qu’on lui a préconisé il y a quelques temps et qu’elle tente d’ignorer pour ne pas s’inquiéter, Pavla continue de faire comme si tout allait parfaitement bien. On l’a prévenue en lui disant qu’avec les poumons et le cœur qu’elle avait, elle pouvait risquer des maux plus grands. On lui a même conseillé la chirurgie cardiaque et les nouveaux, on lui a parlé des avancées médicales prodigieusement lentes à ce sujet. Elle a écouté d’une oreille seulement – sûrement pas la meilleure méthode d’éloigner le danger.

5 | MONSTERS UNDER MY BED Il lui arrive encore régulièrement de faire de vifs cauchemars au sujet de l’accident radioactif. C’est un événement qu’elle a du mal à exorciser car si elle n’est pas quelqu’un de très bavard ou expansif, elle était surtout très jeune lorsque tout ceci s’est produit et à cet âge le cerveau commence à peine à créer des souvenirs durables et fiables. De ce fait, elle ne parvient pas vraiment à se débarrasser des images chaotiques, des impressions d’étouffement et des sons « fantômes » qui viennent hanter ses nuits. Elle a déjà été tentée de se résoudre à l’usage de quelques drogues récréatives apaisantes, mais ça ne dure qu’un temps et Pavla ne veut pas tomber dans l’addiction qu’elle peut voir chez certains de ses consommateurs.

6 | NUGGET Si Pavla n’est pas forcément une adepte des relations sociales, elle compense son manque d’empathie en étant une véritable passionnée d’animaux – elle déplore d’ailleurs le faible nombre d’espèces vivant sur la Flotte. Et on a du mal à l’imaginer de prime abord mais elle possède en tout cas depuis sa majorité un petit gecko léopard nommé Nugget, ainsi rebaptisé grâce au fabuleux hasard du dictionnaire anglais et dont elle s’occupe avec un soin tout spécifique. Ce fut le cadeau un peu maladroit de Garrett en guise de départ après que Pavla ait signifié sa volonté de quitter le nid – façon de parler au vu de leur situation spatiale.  Au final, elle ne vit pas si loin de son vieux père, comme elle aime à l’appeler avec un sourire qui cache sous la moquerie une tendresse certaine pour le seul soutien presque familial qu’il représente. La jeune femme lui doit beaucoup et elle le lui rend dès qu’elle le peut.

7 | GAMBLER Après ses premières explorations de Colossus 5 alors qu’elle était à peine majeure, Pavla s’est découverte une très forte attraction pour les jeux. Elle a toujours été particulièrement appâtée au-delà du gain pain l’adrénaline et la compétition du moindre divertissement ; mais cette obsession se trouve d’autant plus renforcée lorsqu’il s’agit de parier de fortes sommes d’argent. A force d’arpenter les tables de jeux, d’observer pendant des heures les stands des arnaqueurs de passage et de collectionner les paquets de cartes, elle a peu à peu appris au départ les arnaques et les combines pour piéger les passants. Ces petits tours de passe-passe se sont peu à peu arrêtés pour éviter tout problème, mais Pavla a quand même été jusqu’à apprendre à compter les cartes … Depuis un malheureux incident dans un des établissements de Tiantang, elle est à présent interdite d’entrée dans quelques grands casinos du vaisseau.

8 | OLD MONEY Pavla a d’ailleurs tenté de travailler pendant quelques temps au beau milieu de ces complexes où l’argent et le luxe coulent à flot. Un joli brin de fille capable de faire des cocktails et de divertir l’œil des parieurs, ça pouvait avoir du bon. Mais la brune est très vite revenue à Colossus 5 car elle ne se sentait pas à sa place au beau milieu de cet univers. Elle a choisi de revenir s’installer définitivement au cœur de l’agitation nerveuse et fluctuante de ce qui était autrefois un véritable repère d’esclaves, sûrement guidée par son instinct. Son emploi de serveuse lui convient parfaitement pour le moment et même si elle est souvent réputée pour être « la barmaid qui tire le plus la gueule de tout Colossus », au final, elle aime bien plus qu’elle ne le prétend sa place. En attendant, au fond d’elle, autre chose … Un bouleversement, un changement peut-être, quelque chose qui viendrait dérouiller cette vie qu’elle pressent un peu trop tranquille pour durer éternellement.

9 | THE LITTLE MATCH GIRL Dans l’arrière-boutique du bar où elle travaille, Pavla deale (de l’Astre, de la marijuana, des alcools forts exotiques venus d’anciennes colonies, parfois même des babioles en provenance de la Terre lointaine pour les clients les plus intéressés et prêts à débourser gros) mais ce n’est pas uniquement par plaisir de jouer avec les limites de la légalité. Elle tient également à payer à la fois un train de vie correct à l’homme qui l’a adoptée et à sa propre personne. Elle a également cumulé quelques dettes de jeu et les intérêts qui vont avec durant son passage à Tiantang, et la somme est suffisamment conséquente pour que Pavla considère ce deuxième emploi comme salutaire pour ses finances.

10 | TELL ME YOUR OWN POLITIK La politique ne fait pas vraiment partie intégrante de la vie de l’Astoriane : ni pour ni contre un candidat en particulier ou défenseuse d’idéologies quelconques, elle entretient néanmoins une amertume sourde contre le Triumvirat qui a entretenu des colonies pendant des années et qu’elle tient responsable direct de la mort d’innocents comme ses parents. Mais Pavla ne peut ignorer que les choses sont plus complexes qu’elles n’y paraissent et que si personne sur Terre n’a eu le courage ou la force de s’opposer aux actes du Triumvirat pour protéger les victimes des colonies assez tôt, la flotte n’a pas fait bien davantage pour les sauver, eux qu’elle considère comme les oubliés de cet ersatz de « guerre froide ».