Combien de fois s'est-elle rassise pour finalement se relever et encore se rasseoir ? Un certain nombre de fois, parce qu'elle ne parvient pas à se décider Isiry. Elle n'y arrive tout simplement pas. La tendresse qu'elle éprouve pour Elie la pousse à vouloir aller la trouver, vouloir lui apporter son soutien, son réconfort, une épaule sur laquelle pleurer si besoin. Mais est-ce qu'Elie voudra seulement pleurer ? Est-ce qu'elle voudra parler de ce qu'elle ressent à Isiry ? Les années ont passé, elle connaît bien celle qui est à présent veuve et elle sait qu'elle n'est pas le genre de femme à se confier, ni à se laisser aller. Après tout, c'est bien elle qui l'a secouée quand elle a terminé par craquer après l'exécution de sa mère. C'est bien elle qui a été assez dure et directe pour permettre à Isiry de se dépasser, de se surpasser, de surpasser sa douleur. Et elles n'ont plus jamais parlé de ce moment qui était un moment de faiblesse pour Isiry. Parce que le médecin sait que la faiblesse ne fait pas partie du vocabulaire d'Elie. Alors, aller là-bas, aller la trouver pour lui proposer son aide c'est impliquer qu'elle pourrait faire preuve de faiblesse et Isiry craint qu'Elie ne prenne mal la chose, qu'elle la repousse et que la situation ne devienne bien plus compliquée qu'elle ne l'est déjà. Car Elie a pris ses distance depuis la mort de Tiaan. Le visage d'Isiry se baisse alors que le prénom résonne dans son esprit. Tiaan. Mort. Elle le sait que tout peut aller très vite. Elle le sait. Après tout elle est médecin mais... Une mort si brutale... Et le chagrin qu'il laisse derrière lui. La douleur. Le trou béant dans le cœur d'Elie. Un cœur qu'Isiry voudrait tenter d'atteindre pour l'aider mais qu'elle n'ose pas atteindre. Alors elle reste assise Isiry, là, sur la chaise dans son laboratoire. Pourtant, elle n'a pas la tête à travailler. Elle n'a pas la tête à se concentrer sur ses recherches, pas en sachant que celle qui fait figure de mère pour elle, bien qu'elle n'ait jamais été assez honnête pour le lui dire de manière tout à fait directe, souffre. Un soupir de la part de la pneumologue et elle se redresse pour la énième fois, se mordillant la lèvre inférieure encore proie à cette hésitation. Quelques secondes passent et elle esquisse un geste pour s'asseoir de nouveau mais s'arrête dans son geste en fronçant les sourcils.
Cela suffit.
Elie est son amie et peu importe qu'elle ne souhaite pas partager sa douleur, peu importe qu'elle ne souhaite rien montrer de ce qu'elle ressent, cela ne doit pas empêcher Isiry d'aller la trouver et de lui faire voir qu'elle est là pour elle si elle en a besoin. Elle essuiera peut-être un refus mais elle lui fera savoir qu'elle n'est pas seule. Pas totalement même si la plus grande part d'elle-même a été arrachée quand Tiaan est mort. Et, avec une certaine folie, Isiry se prend à être encore une fois envieuse d'Elie et Tiaan. De cet amour qui les liait si fort qu'il engendre une telle douleur... Malgré les tremblements qui ont pu secouer leur couple, l'amour était là et Isiry n'a jamais connu cela, jamais. Elle se l'imagine parfois. Juste parfois. Elle balaye la pensée d'un geste de la tête et retire finalement sa blouse, définitivement décidée. Elle repose la blouse sur la chaise et quitte le laboratoire, non sans prévenir ses collègues qu'elle s'absente, pour prendre la direction du Tiantang et de la cabine d'Elie. A cette heure-ci elle ne sera pas au bar, en théorie en tout cas. Le pas est décidé mais bien malgré elle, au fur et à mesure qu'elle se rapproche de la cabine, ses mains deviennent moites. Elle craint la réaction d'Elie. Elle craint également de ne pas être à la hauteur, de ne pas pouvoir apporter à son amie ce dont elle a besoin : soutien et fermeté, à l'instar de ce qu'Elie lui a apporté quand elle en a eu besoin. Si bien que lorsqu'elle arrive finalement devant la cabine d'Elie, elle a le cœur qui s'emballe de nervosité. Elle prend une profonde inspiration, prend sur elle parce qu'elle le doit, elle le lui doit, à elle, et termine par faire connaître sa présence en frappant à la porte de la cabine. Bien sûr que les doutes subsistent toujours, bien sûr mais elle est là. Elle est là et elle ne bougera pas tant qu'Elie n'aura pas ouvert car si elle est plus empathique qu'Elie, elle n'en est pas moins bornée et forte à sa manière Isiry.
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Sujet: (#) Re: A friend in need is a friend indeed. [Elie] Lun 6 Aoû - 23:01
Messages : 266 Âge : trente-neuf ans Occupation : barmaid sur le tiantang Habitation : une cabine exigue sur le tiantang Arrivée : 2207Avatar : bridget regan Crédits : Blake, killer from a gang, .sparkle, gommeamacher
L’esprit anesthésié, Elie est debout, les bras ballant depuis… trois minutes ? Vingt, peut-être… incapable du moindre mouvement, ni même de la moindre initiative. Se doucher, pourrait être une bonne idée, ses vêtements lui collent à la peau, imbibés de sueur, de larmes et d’alcool. Dormir s’avérerait essentiel. Mais elle reste là, pantelante, la poitrine pressée d’un odieux poids et la trachée écrasée d’un sanglot qui refuse d’exploser. Les pensées défilent mollement, prise dans l’asthénie.
« Elie, Isiry Lehane est devant votre porte. »
Posées sur la petite table, deux caisses côte à côte la narguent. Elles contiennent les effets personnels de Tiaan qu’elle est allée récupérer dans sa cabine, sur le Colossus 5, encadrée de deux employées dont elle ne se rappelle ni les noms, ni les visages et encore moins leur réelle affectation. Ils se sont contentés de l’accompagner, d’ouvrir la cabine, et d’attendre les mains croisées devant eux, devant la porte. Ils ont repoussé chacun des badauds trop curieux et ont patiemment attendu qu’Elie rassemble les affaires de Tiaan qu’elle souhaitait récupérer. Méticuleusement, douloureusement, elle a ouvert chaque placard, chaque tiroir pour découvrir qu’il avait conservé chacun des petits messages audios qu’elle cachait ici et là grâce à Charlie. Chacun d’eux, tristes ersatz de leur amour, s’est déclenché, ravivant la douleur vive (intolérable) dans sa poitrine. Et, posée sur le dessus de la caisse de gauche, l’alliance de Tiaan, découverte sur le rebord du lavabo, comme la plus cruelle des injures. Il y a quelques vêtements, probablement ceux qu’il portait pour dormir avant de partir. Et comme ils sentaient encore l’odeur de Tiaan, elle les a soigneusement plié et déposé au fond, avant d’ajouter par-dessus quelques uns des livres de Tiaan, ceux qu’ils avaient lu ensemble ou ceux qu’elle lui avait parfois dérobé et parsemés d’annotations, et d’entasser d’autres babioles.
« Elie, Isiry Lehane est devant votre porte. »
Elie prend enfin conscience du bruit régulier sur la porte. « Barre-toi ! » elle gueule brutalement. La colère enfle dans sa poitrine et ravage tout sur son passage. Elle ne veut voir personne, et encore moins Isiry, son regard triste et probablement chargé de pitié, ni écouter ses mots gentils et compatissants, encore moins se laisser aller. Elle veut boire jusqu’à plus soif, jusqu’à oublier Tiaan, jusqu’à oublier son nom, son existence même. Elie ne sait pas vraiment ce qu’elle veut ou pas. Ses sentiments vont et viennent au fil du ressac de ses pensées éthérées. Alors elle attrape la bouteille entamée, un des alcools forts trouvé dans la cabine de Tiaan, probablement prélevé aux douanes, et avale la mixture acre.
« Elie, Isiry Lehane est devant votre porte. »
Ca la sort finalement de sa torpeur. Vive, Elie ouvre la porte à grand fracas et se plante devant Isiry, inconsciente de son allure, de ses cheveux sales et mal attachés, son visage fatigué et strié de larmes, ses yeux rouges et gonflés, creusés par de profonds cernes, ses vêtements sales et puant. Elle se dégoutterait probablement, si seulement pouvait-elle se voir. Si seulement pouvait-elle réaliser.
« Mais barre-toi ! Qu’est ce que tu comprends pas ! »
Le geste est brutal, mais confus. Elle visait peut-être Isiry, mais le verre explose violemment sur le mur en face, tandis que les restes de l’alcool se répandent mollement au sol.
Sujet: (#) Re: A friend in need is a friend indeed. [Elie] Jeu 9 Aoû - 17:44
Le temps passe et pourtant Isiry ne bouge pas. Elle insiste. Elle persiste. Parce qu'il est absolument hors de question qu'elle abandonne, même si elle a parfaitement conscience que c'est sans doute ce qu'espère Elie. Et finalement, après un long silence, la voix d'Elie lui parvient, confirmant ainsi les pensées de la pneumologue. Le « Barre-toi ! » que lance son ami derrière la porte sur un ton plutôt brutal ne laisse place à aucun doute : elle ne veut pas d'Isiry. Fait-elle pour autant demi-tour ? Absolument pas. Parce qu'elle sait, Isiry, que ne pas vouloir de la présence de quelqu'un ne veut pas dire qu'on n'en pas besoin. La nuance est subtile mais elle existe bel et bien : très souvent, la différence existe entre ce que l'on souhaite et qui est le mieux pour nous et Isiry reste persuadée qu'en cet instant, le mieux pour Elie n'est certaiement pas de rester seule. Qui plus est, le ton employé permet à Isiry d'ajuster son « plan ». Être présente c'est bien, apporter à Elie ce qu'il lui faut c'est bien mieux et il ne fait aucun doute que pour le moment, Elie n'a pas besoin de réconfort : elle a besoin qu'Isiry fasse pour elle ce qu'elle a fait quand la jeune femme en a eu besoin à la mort de sa mère. Alors elle continue de frapper Isiry, doucement, sans brutalité, mais avec une réelle insistance. Elle ne bougera pas de là jusqu'à ce qu'Elie lui ait ouvert. Et cela ne tarde d'ailleurs pas arriver. Quelques minutes encore pour Isiry à frapper régulièrement à la porte avant que cette dernière ne s'ouvre à la volée sur une Elie furibonde. Isiry relève son regard vers son ami et elle se veut neutre, elle se veut calme, elle veut même presque détachée alors que dans le fond, ça lui fend le cœur de trouver Elie dans un tel état car les yeux perçants du médecin s'attarde ça et là sur les cernes, sur les yeux rougis, sur les cheveux en bataille, sur les vêtements tâchés et sur l'ordeur. Alors oui, bien sûr que ça lui fend le cœur mais elle ne va pas être l'Isiry compatissante pour le moment : elle va être l'Isiry intransigeante et dure comme Elie a besoin qu'elle le soit. Elie qui intime à Isiry de s'en aller, chose qu'elle ne fait pas. Non elle reste là, droite face à Elie qui envoie un verre dans la direction du médecin qui sursaute face à ce geste mais ne bouge pas plus cependant. Le verre s'écrase contre le mur juste à côté d'elle. Isiry détourne son regard juste un instant pour observer les restes du verre et de l'alcool qu'il contenait encore. Elle en profite pour prendre une profonde inspiration et aller chercher toute la force dont elle a besoin pour faire face à Elie. Et c'est ensuite ce qu'elle fait. Elle se retourne pour observer son amie, le visage toujours neutre.
« Tu as fini ? Bien. »
Elle ne laisse en réalité même pas le temps de répondre à Elie. Elle enchaîne Isiry. Elle a conscience qu'elle le doit si elle veut pouvoir mener son plan à bien. Elle plante son regard résolu dans celui d'Elie.
« Laisse-moi entrer. Il faut que tu prennes une douche, que tu te changes et que je m'occupe de tes cheveux. Je te sens d'ici Elie. » qu'elle ajoute rapidement avec un regard aussi cinglant que son ton. « Tu pourras continuer à boire si tu veux après mais hors de question que tu restes dans cet état. De toute façon je vais continuer à cogner à ta porte jusqu'à ce que tu ouvres si tu me la refermes au nez. »
Et sur quoi elle crois les bras Isiry et patiente. Elie a le choix sans avoir le choix : soit elle décide d'accepter l'aide d'Isiry tout de suite, soit elle sera obligée de l'accepter quand elle sera fatiguée de l'entendre frapper contre sa porte, ou que des personnes vivant dans les cabines voisinnent joueront les curieux d'un peu trop près au goût d'Elie puisque la présence d'Isiry dans le couloir risque d'attirer plus d'un regard.
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Sujet: (#) Re: A friend in need is a friend indeed. [Elie] Jeu 16 Aoû - 23:56
Messages : 266 Âge : trente-neuf ans Occupation : barmaid sur le tiantang Habitation : une cabine exigue sur le tiantang Arrivée : 2207Avatar : bridget regan Crédits : Blake, killer from a gang, .sparkle, gommeamacher
Elle ne veut voir personne. A-t-elle vraiment besoin de le gueuler pour qu’on la laisse en paix ? Le regard atone, elle observe le whisky se répandre sur le sol. Lorsqu’elle relève les yeux et voit Isiry qui se tient toujours devant elle et le fond des billes se pare de surprise avant de prendre les couleurs de l’indifférence. « Pfff, tu casses les couilles, bordel. », elle lâche un geste de la main chassant la futilité. Lourdement, Elie se détourne et oublie celle qui se tient derrière elle. Elle attrape juste la bouteille (elle traine le cul sur la surface) pour s’assoir lourdement. La migraine lui cisaille le crane de part en part, et une nouvelle rasade n’apaise rien que son esprit dévasté. Désintéressée de la compagnie qui s’impose, Elie préfère s’enivrer jusqu’à ce qu’elle s’écroule et oublie, rien qu’un instant, la plaie immense qui lui balafre l’âme et lui consume les intérieurs. Elle est ivre, bien sûr, et depuis plusieurs jours. Elle n’a pas dessaoulé en presque sept jours et demeure inconsciente de son état. L’ivresse l’empêche de ressentir pleinement la peine et cette douleur irradiante qui ne la quitte plus depuis la nouvelle. Brusquement, le monde a cessé de tourner et d’avoir du sens. « Épargne moi tes discours, et casse toi », persiffle-t-elle le timbre glacial, devinant la jeune femme toujours à l’entrée ou alors derrière elle. Ne me touche pas. » Peu importe la douleur qui lui vrille le front et l’arrière de la tête, Elie se retourne et la foudroie du regard. « J’te préviens, Isiry, barre-toi. Où je risque de m’énerver. » Si Elie sait se battre ? Non. Elle se sait néanmoins capable de dévisser le tarin du joli minois au regard plein de compassion qui lui fait face. Et ça lui ferait bien plaisir, maintenant qu’elle y pense. Déjà, le poing se serre instinctivement et c’est quand elle sent finalement les ongles qui entaillent sa chair qu’elle déplie lentement ses doigts. « J’t’ai rien demandé… » Et Elie se retourne à nouveau, l’esprit voguant déjà ailleurs. Sa conscience douloureusement exacerbée par l’ivresse, elle plonge dans ses intérieurs mais ignore volontairement le monstre dormant dans ses entrailles et préfère une introspection anormalement rigoureuse. Les pensées naissent et meurent au rythme des vagues d’émotions qui se succèdent les unes après les autres, tissent une toile dans laquelle elle s’empêtre chaque fois un peu plus. Et soudain, la fatigue, la peur, le chagrin deviennent beaucoup trop lourds à porter. Une plainte déchirante lui traverse la gorge, et lorsqu’elle se retourne, c’est pour vider le contenu de son estomac sur les chaussures de la jeune femme.
Sujet: (#) Re: A friend in need is a friend indeed. [Elie] Lun 27 Aoû - 22:42
Elle pourrait presque taper doucement du pied au sol pour montrer son intransigeance mais elle n'a pas besoin de le faire car même si Elie l'envoie se faire voir en lui lançant qu'elle lui « casse les couilles bordel », elle ne l'empêche pas de pénétrer à l'intérieur de la cabine ce qui est une première victoire pour Isiry qui du coup se faufile à l'intérieur sans attendre et elle y découvre une scène assez... Déprimante. Elle les voit les affaires de Tiaan, bien sûr qu'elle les voit et ça lui retourne sincèrement l'estomac, bien plus que l'odeur qui règne dans la cabine et l'état de la dite cabine. Isiry parvient cependant à garder un visage sommes toutes assez impassible et reporte rapidement son regard sur Elie qui est là, bouteille à la main, prête visiblement à la vider comme elle a dû en vider bien d'autres. Facile d'avoir autant d'alcool quand on s'occupe d'un bar... Et Elie se débat encore contre la présence d'Isiry puisqu'elle lui ordonnance de se casser, chose que la pneumologue ne fait pas. Non, elle ne bouge pas ou si peu, elle se contente de lever les mains pour montrer à Elie qu'elle ne la touchera pas si elle ne le souhaite pas. Et les mains s'abaissent quand Elie se retourne pour la foudroyer du regard. Isiry se contente de l'observer en silence, là encore sans ciller, avec une réelle distance qu'elle estime essentielle en cet instant car si elle montre la moindre faiblesse, elle a conscience que la situation risque de dégénrer. Même sans cela, c'est potentiellement le cas vu les menaces qu'Elie vocifère. Est-ce qu'Isiry prend peur ? Non. Elie peut bien lui en coller une si ça peut la soulager, elle encaissera Isiry. Elle encaissera. « Je sais bien. » qu'elle répond d'une voix qu'elle veut neutre quand Elie lui dit qu'elle ne lui a rien demandé. Sauf que ce n'est pas parce qu'on ne demande pas qu'on n'a pas besoin d'aide, bien au contraire. Elie se détourne de nouveau d'Isiry qui rejette un regard circulaire. Ce n'est pas sain... Rester enfermée là-dedans, se noyer dans l'alcool, regarder encore et encore les affaires de Tiaan... Non, ce n'est pas sain et il faut qu'elle trouve un moyen de l'empêcher de continuer sinon elle va se perdre, peut-être même définitivement. Elie fait volte face, Isiry reporte son attention sur elle et elle est sur le point de proposer pour la seconde fois à la barmaid de prendre une douche quand Elie vide le contenu de son estomac sur les chaussures d'Isiry. Elle reste un instant sans plus bouger, observant ses chaussures pleines de vomi puis laisse échapper un petit soupir.
« Au moins tu vas te sentir plus légère. » qu'elle dit tout bas le plus sincèrement du monde : oui, son estomac va lui paraître plus léger pour le coup. Elle n'est pas répugnée par ce qu'elle voit, ni ce qu'elle sent : en tant que médecin elle en voit beaucoup alors...
« Je vais nettoyer ça. »
Et sur quoi Isiry fait un pas sur le côté, entreprend de retirer ses chaussures en prenant soin de les retirer par les talons afin de ne pas mettre la main directement dans les restes de l'estomac de son amie, puis contourne Elie pour aller récupérer un torchon et de quoi nettoyer le sol. Les chaussures sont foutues et elle s'en contrefout.
« Tu devrais vraiment te doucher Elie. Finis la bouteille après si tu veux mais sérieusement, va te laver. »
Parce que ce n'était déjà pas terrible mais avec l'odeur du vomi... C'est bien pire. Sur quoi Isiry s'accroupit pour commencer à nettoyer le sol et si Elie décide d'obéir et d'aller se doucher, Isiry en profitera pour ranger et nettoyer un peu (sans toucher aux affaires de Tiaan, c'est clair).
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Sujet: (#) Re: A friend in need is a friend indeed. [Elie] Mar 28 Aoû - 23:07
Messages : 266 Âge : trente-neuf ans Occupation : barmaid sur le tiantang Habitation : une cabine exigue sur le tiantang Arrivée : 2207Avatar : bridget regan Crédits : Blake, killer from a gang, .sparkle, gommeamacher
« Plus légère ? elle répète le ton mauvais. Pff, tu parles. Arrête de me considérer comme une de tes patientes, merde. Arrête de faire comme si tu pouvais comprendre. » C’est petit, mesquin et gratuit. Et vrai. Si Isiry a perdu sa mère dans des circonstances horribles, elle ne peut pas comparer sa perte à celle de Tiaan. Cette bonne femme a provoqué son destin. Tiaan ? Un rire mauvais lui secoue la carcasse. Il est mort en héros, qu’on lui a dit. Il est mort en vain, elle aurait voulu hurler. C’est fait pour faire mal, et la rousse espère sincèrement, à cet instant, que l’écorchure sera remarquable. Elle se relève pourtant, le pas mal assurer, pour faire face à Isiry, et se dirige finalement vers la salle d’eau. Elle déteste se l’avouer, mais le contact frais de l’eau dont elle s’asperge le visage lui procure bien de bien qu’elle ne se l’imaginait. Elle quitte finalement ses vêtements sales pour se glisser dans la minuscule cabine de douche. Un long moment, elle reste sous le jet d’eau, immobile, et c’est quand le froid devient insoutenable qu’elle se savonne et en sort. Sans un regard pour Isiry, qui après avoir lavé le sol, s’est attaquée à regrouper les détritus dans un sac et à récurer le petit évier. « Rentre chez toi, Isiry… » elle répète sur un ton plus neutre, l’impression de se fatiguer à exiger ce qu’on ne lui accorde jamais. Sans aucune considération de pudeur ou de gêne, Elie fouille un instant dans ses placards, en sort l’un des chandails de Tiaan qu’elle enfile avant de récupérer la bouteille abandonnée sur la table et de s’affaler sur le lit. L’odeur de l’homme imprègne encore le vêtement. « Je me suis douchée, tu as nettoyé, je vais continuer à boire. Comme tu l’as prédit et comme tu le voulais, elle sourit salement, encore amère. Allez, barre-toi, maintenant. » elle la chasse d’un geste mou de la main, se retourne, bouteille à la main et le nez dans le vêtement. Peut-être que si elle ferme les yeux, peut-être que si elle y croit fort, peut-être qu’elle dégagera, peut-être qu’on lui dira que c’est une erreur, que Tiaan fait partie de ceux encore hospitalisés.
Quand elle rouvre les yeux, une migraine affreuse lui cisaille le crane depuis la nuque jusqu’au front. Le moindre mouvement accentue la douleur. Et lorsqu’elle se retourne, son estomac se rappelle brutalement à elle. Cette fois, c’est dans la cuvette des toilettes qu’elle vomit, et lorsqu’elle retourne dans la cabine, les mires découvrent, stupéfaites, Isiry endormie sur la petite table, la tête dans les bras. Un soupir las échappe s’échappe des lèvres, tandis qu’elle fouille dans les placards pour trouver de quoi lui faire passer rapidement son mal de crane, avant de bousculer doucement la jeune femme. « Isiry, réveille-toi. Je t’avais dit de rentrer… » Le cul contre le meuble, Elie avale la mixture amère avec une grimace de dégoût et regarde autour d’elle. Les affaires de Tiaan occupent toujours la majorité de l’espace sur la surface, mais la cabine est rangée. Dans un coin, son linge probablement propre, est plié, et le sol débarrassé des déchets, des tâches d’alcool et de vomi. Si ça lui fait mal à l’égo et l’orgueil, elle marmonne un merci, avant de se détourner et de fouiller à nouveau dans les rangements. Après quelques minutes, l’odeur douce-amère du café remplit l’espace et elle pose deux tasses devant elles. « Désolée, elle finit par lâcher, un peu à contre cœur. » Ce n'est pas vraiment sincère, mais c'est de circonstance.
Sujet: (#) Re: A friend in need is a friend indeed. [Elie] Jeu 30 Aoû - 18:00
Elie se fourvoie. Elle se fourvoie vraiment pas Isiry a bien conscience qu’elle ne peut pas comprendre non. Elle a perdu son père il y a longtemps, sa mère il y a peu, mais une personne dont elle était amoureuse, non, jamais. Car elle n’a jamais aimé et par extension n’a donc jamais perdu quelqu’un qui comptait de cette façon si particulière. Ce n’est donc pas ce qu’elle fait, prétendre qu’elle comprend. Elle est simplement là pour apporter son soutien, secouer Elie si besoin et essayer de la faire sortir de cette spirale infernale dans laquelle son amie semble s’être enfermée depuis la mort de Tiaan. Isiry ne répond cependant pas. Elle pourrait. Elle pourrait lui expliquer ses intentions, les raisons de sa présence ici mais vu l’état d’Elie, Isiry a cette impression que son amie serait de toute façon fermée à la moindre explication en cet instant. Alors elle se contente de continuer à nettoyer Isiry, en silence, sans rien ajouter. Et au bout de quelques instants, elle voit du coin de l’œil qu’Elie s’éloigne en direction de la salle d’eau alors elle soupire Isiry, de soulagement. Parce que oui, elle est soulagée qu’Elie ait décidé de l’écouter et de prendre une douche : ce sera toujours ça de fait. Et peut-être qu’elle se sentira un tout petit peu mieux après. Peut-être. Le vomi nettoyé, Isiry s’attaque finalement au rangement parce que c’est véritablement apocalyptique en réalité à l’intérieur de la cabine. Tout un tas de détritus méritent d’être triés et jetés et elle s’attelle donc à cela la pneumologue. C’est quand elle en a terminé avec tout ça et qu’elle est en train de nettoyer l’évier qu’Elie sort de la douche, non sans lui dire pour la énième fois de rentrer chez elle, même si cette fois-ci elle emploie un ton bien moins agressif. Et ça conforte Isiry dans la pensée que la douche était une bonne idée à bien des égards. Elle s’arrête dans son nettoyage quand Elie tente d’argumenter un éventuel départ de la pneumologue. Oui, elle s’est douchée, oui, Isiry a nettoyé mais non, elle ne veut pas qu’elle boive. Elle fronce les sourcils à ces mots Isiry mais ne relève pas car elle sait que c’est et l’alcool justement et la douleur qui font parler Elie. « Non. » qu’Isiry se contente de répondre quand Elie lui demande une nouvelle fois de partir.
Non, elle ne bougera pas de là.
Isiry jette un coup d’œil en biais à Elie qui est allongée sur le lit, bouteille à la main, et qui vient de fermer les yeux. Bien sûr que cette vision tord les entrailles d’Isiry. C’est que ça lui fait vraiment mal de voir Elie dans cet état mais plutôt que de se laisser envahir par l’émotion, elle se met une claque spirituelle et s’approche tout doucement du lit. Elle reste quelques secondes au-dessus d’Elie et quand elle est bien assurée que cette dernière s’est endormie, elle reprend tout doucement la bouteille pour la poser sur le petit meuble à côté du lit. Elle pourrait aller la vider dans les toilettes mais n’aurait pas l’audace de prendre cette décision pour Elie. Elle n’a pas à le faire. Non, ce qu’elle peut faire c’est terminer de nettoyer et de ranger et c’est ce qu’elle fait. Elle récupère les vêtements sales avec lesquels elle forme un petite pile pour pouvoir les nettoyer. Le reste de la cabine est rangée et nettoyée pendant ce temps-là et elle prend bien garde à ne surtout pas bouger les affaires qui appartiennent à Tiaan. Elle contourne le tout, nettoie ce qu’elle peut nettoyer sans toucher à ces biens si précieux pour Elie. Et quand la cabine ressemble de nouveau à une cabine et que les vêtements sont secs et pliés, Isiry reporte son attention sur Elie qui dort toujours. Est-ce qu’elle rêve de lui ? Est-ce qu’elle est heureuse dans ses songes ? Isiry imagine que oui. Elle le souhaite même, de trouver un semblant de paix en dormant à défaut de pouvoir pour le moment trouver la paix en étant éveillée. Isiry étouffe un baillement avec sa main et prend finalement place sur une chaise tout en continuant d’observer Elie. Elle tient à rester là, à être là quand elle va se réveiller. Et c’est finalement Elie qui la réveille alors qu’elle a sa joue collée contre ses avant-bras. Quand s’est-elle installée sur la table de cette façon ? Quand a-t-elle été trop accablée par la fatigue pour décider de dormir un peu ? Elle ne s’en souvient pas. Elle cligne des yeux, reprend un peu ses esprits alors que la voix d’Elie lui parvient et elle se redresse sur sa chaise en se frottant le visage. Le « Merci. » marmonné à la va-vite lui fait relever son regard vers Elie se met à fouiller. Pour trouver à boire ? Ah non, elle prépare du café et Isiry respire l’odeur avec envie. Le café est bien vu. Deux tasses sont posées, signe qu’Elie n’a plus vraiment envie de mettre Isiry à la porte, et d’ailleurs elle lance un « Désolée. » Elie. Isiry secoue la tête de droite à gauche.
« T’as pas à t’excuser. Enfin, si, pour le vomi. Mes chaussures sont foutues je pense. » Elle esquisse l’ombre d’un sourire mais c’est bref. Très bref. « Tes mots et ton attitude je fais avec. En ce qui me concerne, t’as un laissez-passer. Je sais que c’est la douleur et l’alcool qui te font parler. » Elle hésite puis décide de continuer. « Comme je sais que ce qu’on veut n’est pas forcément ce dont on a besoin. » Elle laisse échapper un soupir Isiry avant de poursuivre. « Je ne prétendrai jamais pouvoir te comprendre tu sais. J’aurais pas l’indécence de faire ça alors que je ne sais pas. Je ne peux pas savoir mais ne pas comprendre ta douleur ne m’empêche pas de savoir ce qui est bon ou pas pour toi et… Rester enfermée ici à te saouler, c’est pas bon pour toi. Je te dis pas de sortir d’ici et de reprendre ta vie comme s’il ne s’était rien passé. Je te dis juste… » Un nouveau silence. « Je suis inquiète pour toi. Te savoir là, toute seule à broyer du noir même si c’est normal de passer par là j’imagine… Oui ça m’inquiète. Et voilà, je suis là à nettoyer ta cabine et à te dire de te doucher. Parce que je vais pas te balancer des phrases toutes faites et des mots vides de sens, ça t’aidera pas. Je peux juste continuer à ramasser ton vomi et à veiller sur toi-même si tu ne veux pas. »
Et le revoilà ce tout petit sourire accompagné d’un bref haussement d’épaules.
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Sujet: (#) Re: A friend in need is a friend indeed. [Elie] Ven 31 Aoû - 21:53
Messages : 266 Âge : trente-neuf ans Occupation : barmaid sur le tiantang Habitation : une cabine exigue sur le tiantang Arrivée : 2207Avatar : bridget regan Crédits : Blake, killer from a gang, .sparkle, gommeamacher
La fatigue et le chagrin pèsent soudainement bien lourds sur ses épaules, les épaules et dans la poitrine. Ce n’est plus cette douleur vive, plus vraiment. Bien sûr c’est toujours là, présence, comme une béance en dedans, de celles qui laissent vide, foutu, qui coupe le souffle et qui suinte sans jamais s’arrêter. Le maelstrom d’émotions gisant en dedans accouche du rictus démoli qui fleure faiblement sur les lèvres d’Elie. Ce n’est plus seulement cette souffrance vive, c’est quelque chose de plus profond encore. C’est partout en dedans, dans chaque recoin de son corps et de son esprit, ça a pris possession d’elle. Quand elle lève ses yeux vers Isiry, ils sont toujours troublés par le chagrin, mais surtout, ils reflètent les milles tragédies de l’âme lasse et vidée de sa substance.
« Des phrases vides de sens… elle répète. Mais plus rien n’a de sens, Isiry. Tiaan est mort et plus rien n’a de sens. Parce qu’il était tout. Mon passé. Mon présent. Mon futur. Il est parti en me laissant derrière. C’est d’abord avec son sourire qu’il m’a eue, avant de me parler, avant de dire quoi que ce soit. Il avait déjà ce sourire, celui qui lui fait rire les yeux, un peu gêné. On s’est apprivoisé, avec du temps et de la patience. On s’est découvert lentement. Et puis un jour, ça a été l’évidence. Je pourrais pas l’expliquer, mais imaginer ma vie sans le voir, sans entendre sa voix chaude et profonde, et répondre à ses questions qui me semblaient si bêtes au début sur la Terre, et l’effet du vent sur la peau, ou le chant des oiseaux ou l’odeur de l’embrun. Ce que je préférais, c’étaient les silences, ceux où on se dit tout juste d’un regard, d’un sourire, d’une caresse sur la joue, d’un baiser. Il y a eu les notes dans les livres, et la musique, et la nourriture, et les films, et les mots cachés partout, une présence qui te rejoint au beau milieu de la nuit et qui te fait te sentir chez toi. Il a tout pris, en partant. Il faisait partie de moi, tous les jours. Quand je me levais le matin, quand je servais un client au bar, quand je me perdais dans mes pensées. On a imaginé des rêves magnifiques, un mariage, un enfant, une vie à deux. J’y ai cru. Je la voulais, cette vie. Tellement….
Et j’en crève tu sais. Je crève depuis si longtemps ne pas l’avoir plus à mes côtés, de ne pas avoir réalisé tous ces rêves. Il est partout, tout le temps, quand je bois un café, quand je vais au travail, quand j’écoute de la musique, quand je me couche. Il est là, parce que son absence me tue. J’aurais dû lui parler, j’aurais dû lui dire, j’aurais dû nous faire confiance. Il me reste quoi, maintenant ? Et je fais quoi maintenant ? Ca n’a déjà plus de sens, Isiry. Alors, ta charité, ta bonne volonté, ça ne change plus rien. Il a donné du sens à ma vie, c’était … tu sais, tu te lèves un matin, tu sens, c’est dans l’air et partout autour de toi, tu sais que seras incapable de se passer de cette présence. C’est plus que de la tristesse. C’est du manque. Comme une putain d’addiction. Alors, madame la docteure, on les soigne comment, ces addictions ? Il m’a appris à aimer pleinement, pas à l’oublier. Et ce manque-là, on peut jamais le combler. » Elle marque un temps. « J’ai même pas pu le voir… » Et elle s’écroule, en dedans et sur le sol.
Sujet: (#) Re: A friend in need is a friend indeed. [Elie] Mer 5 Sep - 12:20
La phrase prononcée la fait se figer. Sa gorge se noue, ses mains deviennent moites et plus les mots s’échappent des lèvres d’Elie, plus Isiry se sent mal. Non pas parce qu’elle se sent coupable d’être venue la voir. Non pas parce qu’elle a l’impression d’avoir mal choisi ses mots. Mais parce qu’elle ressent une profonde douleur en écoutant Elie mettre des mots sur sa propre douleur à elle. Elle n’a jamais connu ça, jamais et pourtant, à travers les mots d’Elie, elle a l’impression d’avoir déjà aimé Isiry. C’est à ce point-là oui. Elie, par ses mots, pas le ton qu’elle emploie, par la douleur qui émane d’elle, donne à Isiry l’impression qu’elle a déjà aimé de cette façon et ainsi perdu de cette façon. Pourtant il n’en est rien. Et elle parvient presque à comprendre. Presque. Comprendre pourquoi Elie reste enfermée ici, pourquoi elle noie son chagrin dans l’alcool. Elle termine par baisser les yeux Isiry, croisant les bras contre son ventre comme pour se protéger un peu des mots d’Elie parce que ça lui fait de plus en plus mal. Les mots et la réalisation qu’elle ne peut pas soulager son amie. Que peu importe ce qu’elle dira, ce qu’elle fera, elle ne pourra pas l’aider. C’est bien beau de ramasser son vomi et ranger sa cabine mais qu’est-ce que ça change ? Rien, ça ne change rien. Elle avait l’impression de pouvoir être utile à Elie mais elle ne le peut pas. Qu’est-ce qui pourrait l’aider ? Lui rendre Tiaan, c’est tout. Mais on ne peut pas lui rendre Tiaan. Elle termine par relever son regard voilé par des larmes vers Elie, elle ne parvient pas à les retenir. Et son amie ne verra pas de pitié ni de compassion dans le regard d’Isiry. Elle y verra simplement une sincère tristesse. Elle ne sait pas, non, ce que ça fait de ne plus pouvoir se passer de la présence de quelqu’un à ce point. L’attirance qu’elle ressent pour River n’a rien à voir avec ça. C’est fort mais c’est physique, chimique, ça ne va pas au-delà. Entre Tiaan et Elie ça allait bien au-delà. Et c’est pour ça qu’Elie est dans cet état misérable. Quand Tiaan est mort, c’est un morceau d’elle qui est mort et pas qu’une infime partie. « Alors, madame la docteur, on les soigne comment, ces addictions ? ». Elle n’a pas la réponse alors elle ne peut pas la lui donner. Comment soigner ça ? « J’ai même pas pu le voir… » Et voilà qu’Elie s’écroule au sol. Alors, même si sa présence ne sert à rien, même si elle ne peut pas la soulager de sa douleur, elle s’y essaye Isiry. Elle s’y essaye en se relevant et en s’approchant d’Elie. Elle aimerait la prendre dans ses bras mais elle n’ose pas. Elle n’ose pas empiéter sur cet espace qui lui appartient.
« Je ne sais pas… » qu’elle termine par répondre le plus sincèrement du monde. Non, elle ne sait pas comment la guérir de ce manque, de cette douleur. Par contre… « Mais je ne crois pas qu’il faille t’en guérir. » qu’elle ajoute finalement en parvenant à contrôler ses larmes à présent. Elle essuie son visage et n’aura pas à le refaire. Parce que si elle n’est pas utile, il faut qu’elle soit forte malgré tout. Elle a été ébranlée par les mots d’Elie, et elle en pleurera encore dans ses draps quand elle ira se coucher mais plus de larmes là. Ici. Avec elle. Plus de larmes. « Faut pas tu l’oublies alors même si tu le pouvais tu ne devrais pas le faire. Je ne sais pas Elie comment tu peux… Vivre avec cette douleur et ce manque. J’en ai pas la moindre idée. » Et ça la fait enrager de n’être capable de rien. « J’imagine que tu fais comme tu peux. Oui, tu fais comme tu peux. » Donc elle ne mentionnera plus l’alcool ni même son état. « Mais Elie… » La gorge d’Isiry se noue un peu mais elle réussit à poursuivre. « Ce que tu ressens, même si c’est monstrueux, ça prouve que ce qu’il y avait entre vous a été là. Qu’il a été là. Et je ne sais pas peut-être que… » Elle laisse échapper un petit soupir, cherche à attraper le regard d’Elie avec le sien. « Peut-être qu’à travers ta douleur il existe encore. » Ce qui est totalement absurde. Elle se fout qu’il existe à travers sa douleur. Elle le veut vivant. Bien sûr… « Désolée, c’est totalement idiot. »
Décidément, elle ne sert à rien. Les fameuses paroles vides de sens qu’elle craignait, elle les a finalement dites. Enfin pour elle ça a du sens mais pour Elie…
(c) sweet.lips
--------------------- Cabine d'Elie Isiry parle en 00cc99 Elie parle en 669999
Sujet: (#) Re: A friend in need is a friend indeed. [Elie] Sam 15 Sep - 21:12
Messages : 266 Âge : trente-neuf ans Occupation : barmaid sur le tiantang Habitation : une cabine exigue sur le tiantang Arrivée : 2207Avatar : bridget regan Crédits : Blake, killer from a gang, .sparkle, gommeamacher
« L’oublier ? Elle tire une drôle de tête, incapable de départager si elle se sent insultée, offensée ou atterrée. Isiry ne lui dit pas de l'oublier, bien sûr. Elie l'entend de la sorte. T’as oublié ta mère, toi, Isiry ? elle balance vertement, sentant véritablement la colère monter en elle. Ce que je ressens, ce n’est pas monstrueux. Tu … Elie s’interrompt alors que la fureur froide est pleinement installée. « Arrête. Tais-toi. Ecoute, je suis reconnaissante pour ce que tu as fait pour moi, le ménage, tout ça. Mais arrête de parler. Je ne veux pas de paroles réconfortantes, elle siffle, mâchant sa colère et maitrisant avec peine le timbre de sa voix. Je veux pouvoir chialer comme je veux si j’en ai envie, et boire à en perdre la mémoire si je veux. Je veux pouvoir faire mon deuil sans qu’une péronnelle vienne me faire la morale ou me dire comment gérer ma tristesse. On n’efface pas quinze ans de vie commune. Non, il n’est plus là ! Tu le vois, toi autour de toi ? Non. T’es gentille Isiry, et je sais que penses pas à mal, elle se calme finalement un peu. Mais, je te le répète depuis le début. C’est pas le moment. Alors, rentre-chez toi. Sinon, par l’Amirauté, je te jure, c’est moi qui te fous dehors. » […]
Est-ce qu’on peut parler ? Le message tapé sur le terminal est prestement envoyé. C’est le milieu de la journée, et probablement qu’Isiry travaille encore, mais Elie s’arrangera des horaires de la docteure. Elle a eu quelques jours pour digérer l’entrevue et regretter ses paroles vives. Bien qu’elle les pensait sincèrement quand elle les a prononcés, Isiry ne méritait sûrement pas de subir les foudres. La jeune femme pensait bien faire, et si elle y réfléchit, Elie est contente d’avoir quelqu’un qui veille sur elle. L’après-midi est calme au bar, et Elie a tout le loisir de s’appesantir sur ses intérieurs et de suivre l’évolution de son chagrin. C’est toujours aussi vif en dedans, mais contenu. Ne restent que ces souvenirs qui la hantent en permanence dans le quotidien. Elle s’attend, tous les soirs, à voir Tiaan débarquer, s’installer à sa place habituelle. Et s’ils ne se disaient presque plus rien, n’échangeaient plus rien, ne se faisaient plus rien, il venait quand même. Parmi les habitués, personne n’occupe encore la table, et ça lui a demandé tout son contrôle quand des inconnus s’y sont finalement assis, le rire dans la gorge et le sourire aux lèvres.
Sujet: (#) Re: A friend in need is a friend indeed. [Elie]