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  bedroom hymns / va
MessageSujet: (#) bedroom hymns / va    bedroom hymns / va 3ViG0Cu Mer 4 Juil - 22:26
Rosalija Saroyan
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« Pour la dernière fois, je me sens bien. » Elle peinait à garder son sang-froid, mais n’avait simplement pas la force de se mettre en colère. Le médecin l’avait auscultée de la tête aux pieds, avait traité des coupures et éraflures bénignes comme s’il s’agissait d’amputations, lui rappelant constamment à quel point il était impossible de prévoir ce qu’elle aurait pu attraper sur Keller. Sans doute était-il encore plus paranoïaque qu’elle. Or, elle avait finalement usé la patience de l’homme en sarrau blanc, qui avait fini par lui donner son congé après un nouveau séjour sur le Regina Mercy, cette fois bien plus court – à peine une journée au cours de laquelle elle avait rattrapé une quantité impressionnante de sommeil grâce aux somnifères qui lui avaient été prescrits. Dire qu’elle était soulagée d’enfin quitter le bureau microscopique de la clinique médicale était un euphémisme. Armée d’un billet lui donnant droit à un congé de travail « indéterminé », elle s’était aventurée dans les couloirs avec un objectif bien précis en tête : celui de trouver un infirmier qui aurait la décence de lui donner quelques infos, quitte à jouer la carte de la sympathie.

Elle n’avait pas eu à chercher bien loin.

Elle reste plantée devant la porte givrée que lui avait désignée l’aide-soignante avec une angoisse qui ne lui était pas caractéristique. Elle n’avait aucune idée de ce qui l’attendait de l’autre côté, mais elle savait que si Vince y était encore après plusieurs semaines, ce n’était pas pour le plaisir. Bien sûr, elle s’était inquiétée pour tous les civils mêlés à cette histoire, pour les commissionnaires, pour les militaires – Marcus, Orion, Emi, l’équipage du Jeanne d’Arc, qu’elle côtoyait depuis si longtemps. Or, elle ne pouvait s’empêcher de s’en faire le plus pour Vince. Elle lui avait demandé un service de rien. Juste de garder un œil sur Emi pendant le trajet entre Keller et la flotte. Si quelque chose lui arrive, t’auras affaire à moi, qu'elle l’avait menacé dans un rire, et maintenant elle s’en mordait les doigts, les lèvres, le cœur pesant rien qu’à repasser cette ignoble plaisanterie. Elle se sentait coupable. Rien de tout ça n’était de sa faute, évidemment, mais la logique n’aurait pas raison de son indescriptible sentiment d’être responsable – pas cette fois Avant de flancher, avant de faire demi-tour, elle toque quelques coups sans réfléchir, désormais contrainte de mener son idée originale à bien. Remarquant le voyant vert de la porte, elle hésite, puis l’active pour la faire glisser sur son rail, dévoilant une chambre immaculée, bien qu’exiguë, qui ne fait que la confronter à l’un des pires scénarios qu’elle avait pu envisager. Par réflexe, sans pouvoir retenir le mouvement brusque de sa main, elle plaque ses doigts contre ses lèvres en réprimant un hoquet de surprise, avant de se reprendre.

Quelques pas suffisent pour atteindre le lit, sur le bord duquel elle s’assoit sans réellement demander la permission. Les blessures de Vince l’empêcheraient peut-être de distinguer les larmes qui perlent doucement au coin des paupières de la brune et qu’elle tente de retenir au mieux. « Hey, handsome », qu’elle souffle doucement, ne pouvant réprimer un court reniflement, puis un petit rire nerveux. Elle n’a pas envie qu’il croit qu’elle le prend en pitié, même si c’était le cas, dans une certaine mesure. Il y avait eu si peu de tragédies du genre dans l’histoire de la flotte qu’on oubliait que le métier de légionnaire était dangereux. « Comment tu te sens? » La question était sûrement idiote considérant les circonstances de leur conversation. Pourtant, elle avait comme un besoin impératif de l’entendre dire quelque chose, mensonge ou vérité, ne serait-ce que pour savoir s’il lui en voulait au même titre qu’elle s’en voulait à elle-même. À vrai dire, la perspective la terrifiait, même si elle aurait compris et n’aurait pas fait d’histoire – ça la dévasterait tout de même de savoir qu’ils étaient deux à la blâmer pour l’état du légionnaire.
MessageSujet: (#) Re: bedroom hymns / va    bedroom hymns / va 3ViG0Cu Jeu 5 Juil - 23:52
Venceslaus Altmann
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Cela faisait trois semaines à présent que Vince avait repris conscience dans une chambre complètement aseptisée du Regina Mercy. Trois semaines qu'il faisait des allées venues entre les différents services qui se l'envoyaient pour gérer les difficultés que représentait son cas, une semaine qu'il pouvait à nouveau manger à peu près convenablement de la nourriture liquide et trois jours seulement qu'il pouvait parler sans souffrir le martyr à cause de sa mâchoire brisée. Selon les médecins, c'était un miracle qu'il soit encore en vie. Il leur avait été apporté inconscient, la clavicule gauche cassée, la mâchoire en deux morceaux, l'arcade fracturée, méconnaissable. Le réveil avait un véritable calvaire, tout comme tous les jours qui avaient suivi depuis, mais le pire pour lui n'avait pas été d'endurer ses propres blessures.

Le pire avait été d'entendre le bilan des événements du Jeanne d'Arc.

C'était Marcus qui lui avait tout dit, peu de temps avant qu'on ne se décide à le faire passer par la chirurgie reconstructive pour son nez. Sa famille était passée avant lui, mais tout le monde s'était tut, arguant qu'il devait simplement se concentrer sur son rétablissement. Jamais jusqu'alors, Vince n'avait connu un tel choc. Jamais il n'était resté ainsi sans savoir quoi faire, quoi dire, à être submergé par la tristesse et la douleur. Tous ses amis, tous ses collègues de mission étaient mort en une seule occasion. Tous les légionnaires présents dans les quartiers avaient été massacré. Ceux sur le ponts, arbitrairement abattus. Les autres avaient également subi les humeurs des commandos masqués, un peu partout dans le vaisseau.

Cependant, cette tristesse n'était pas restée bien longtemps en Vince, trop vite remplacée par une rage incontrôlable qui lui avait donné envie de hurler si fort qu'il se serait probablement ré-ouvert toutes ses blessures au visage, si le personnel n'était pas entré pour lui administrer des calmants d'urgence et mettre son supérieur à la porte. Toute cette situation cauchemardesque, ces morts, cette terreur, tout ça pour faire exploser des confettis et délivrer un message de bienvenue dans la plus terrible des plaisanteries qui ait jamais existé. Encore une fois, il n'était resté à son réveil qu'une rage sous-jacente bouillonnante, s'accrochant à ses tripes comme la glace à une comète et un sentiment d'impuissance plus destructeur encore que tout le reste. Ils avaient été maîtrisé d'un bout à l'autre de l'attaque. Ils n'avaient littéralement rien pu faire.

Trois semaines plus tard, le nez refait, le visage à peu près de nouveau humain malgré les bandages qui le faisaient globalement passer pour une momie, en plus de lui immobiliser partiellement la mâchoire, ces deux sentiments se côtoyaient encore en lui, formant un mélange explosif qui n'attendait que son prompt rétablissement pour s'exprimer. Il aurait voulu se remettre à l'entraînement sans attendre, se procurer les armes qui leur faisait tant défaut, se battre, envoyer une expédition punitive directement sur Keller, quitte à faire exploser toute la station puisqu'ils ne s'étaient pas dérangés pour descendre leurs propres civils. Vince avait envie de revanche. Vince avait envie que le sang versé soit remboursé par le sang de leurs ennemis. Pour ce qui le concernait, ils étaient en guerre, peu importe ce que pourraient dire l'amiral ou ces crétins perchés au gouvernement, qui n'avaient rien fait d'autre que d'envoyer des messages rassurant et des mots de condoléances aux familles des victimes. Comme si ça allait mettre tout le monde en sécurité. Comme si dire « on protège les Bybliens, ne vous en faites pas » à un dirigeant étranger allait rendre leur puissance de frappe suffisamment grande pour pouvoir tenir cette promesse. Vince en voulait au monde entier. Vince était prêt à attaquer la première personne bien pensante qui oserait passer le seuil de sa chambre blanche, à présent qu'il pouvait parler de nouveau.

Cependant, heureusement pour le personnel médical qui était déjà à une remarque près de lui interdire toutes visites, la personne qui passa la porte était l'une des seules contre qui il n'avait aucune raison d'être en colère. Une victime de plus de l'attaque, en quelque sorte, bien que son sort ai été différent du sien. C'est sur Rosa que se posa son regard rempli d'éclairs au moment même où celle-ci portait sa main à sa bouche, visiblement bouleversée de le voir ainsi, l'épaule gauche plâtrée et le visage recouvert au point d'en être difficilement reconnaissable. Ses yeux perdirent alors de leur virulence tandis que pour une fois depuis plusieurs semaines, une pointe de soulagement éclairait un peu sa sombre humeur. Il avait bien entendu demandé des nouvelles des civils « bloqués » sur Keller, mais personne n'était encore en mesure de lui dire quand ils seraient enfin secourus, la dernière fois qu'il avait posé la question. La présence de Rosa dans sa chambre, visiblement bien portante, répondait au moins à l'une de ses interrogations. La ravitailleuse s'en était sortie sans trop de bobos visibles. Ce qui ne voulait malheureusement pas dire grand chose.

Il ne protesta pas lorsqu'elle vint s'asseoir à ses côtés, ni ne chercha à s'écarter pour fuir sa présence. Il se rappelait parfaitement de leur dernier échange rempli d'innocence, à un moment où ils n'avaient aucune idée de la gravité avec laquelle il allait devoir tenir sa promesse. Une promesse qui rentrait de toute façon dans les serments qu'il avait prêté en entrant officiellement dans la légion. Une promesse qu'il avait tant échoué à tenir, si l'on considérait tous ceux qui avaient trouvé la mort dans cette escarmouche. Une promesse à Rosa qui avait pourtant été son seul succès dans ce drame.

-Hey beautiful, réussit-il à répondre d'une voix rauque d'avoir si peu parlé, ces dernières semaines. Une réplique d'une banalité effarante, comme s'ils s'étaient simplement reconnus dans la rue et s'étaient abordés avant d'aller boire un café entre deux heures de service. Peut-être une banalité dont ils avaient besoin, dans cette situation. À sa question, il ne pu hausser les épaules comme il l'aurait voulu, se contentant de faire un geste las de la main droite. Comme un type qui s'est pris une raclée, répondit-il avec toute l'honnêteté qu'exigeait la situation. Mais qui a survécu.

Il n'avait pas envie de mentir à Rosa. N'en voyait même pas l'utilité. Elle le voyait. Elle savait ce qui s'était passé. Elle avait sans doute compté les morts elle aussi, perdu l'un ou l'autre de ses amis dans ce drame. Les faux semblants n'étaient pas de mise pour cette fois. Cependant, son ton était totalement dénué de toute forme d'accusation, sans doute un peu crispé à cause de la douleur, mais sans animosité aucune. Il la regarda un instant, essayant de chercher dans son regard autre chose que son état qui justifierait ses yeux brillants.

-Est-ce que tu vas bien ? Je sais que personne ne s'est bougé le cul pour venir vous chercher, dit-il en essayant de ne pas trop articuler, à cause de la douleur qu'il ressentait à chaque mot. Un grognement sourd lui échappa. Il lui adressa un regard d'excuse. Faut pas trop que je m'énerve... sinon ils vont te faire sortir... et me faire dormir à coup de calmant.

Vince avait envie qu'elle reste. Il s'était rongé les sangs, avait maudit son impuissance de ne rien pouvoir faire pour ceux encore sur Keller. Cependant, malgré l'impartialité que lui imposait son métier lorsqu'il s'agissait de l'exercer, il n'avait pas humainement pu s'empêcher de se faire plus de soucis encore pour Rosa, à qui il tenait.
MessageSujet: (#) Re: bedroom hymns / va    bedroom hymns / va 3ViG0Cu Lun 9 Juil - 22:22
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Il parlait, il était cohérent, et surtout, il l’avait reconnue : un véritable miracle, de son expérience, considérant les vertiges qu’elle-même avait vécus pendant plusieurs semaines après s’être fait fracturer l’orbite oculaire dans une bataille de bar quand elle était jeune adulte. Rosalija esquisse un petit sourire triste, émue non pas par la raclée, mais par la survie, et par l’honnêteté de Vince. À quoi bon mentir, de toute manière, lorsqu’elle était assurée de comprendre? D’aucuns auraient pu prétendre, avec toute l’arrogance – ou la fierté – du monde que c’était trois fois rien, qu’il avait vécu pire, même si c’était un odieux mensonge. Il était sans doute aussi éprouvé mentalement que physiquement après avoir été témoin de toute la violence dont l’Homme pouvait gratuitement faire preuve. Elle n’avait entendu que des rumeurs, mais une chose semblait certaine : les assaillants du Jeanne d’Arc avaient été impitoyables, et même ce mot ne semblait pas suffire à décrire la cruauté dont ils avaient fait preuve. Rosa avait appris la mort de certains collègues devenus, avec le temps, des amis, et les pleurerait lorsqu’elle serait elle-même remise du traumatisme causé par la succession d’événements – mais au moins, elle n’aurait jamais à vivre avec les images de leurs derniers instants et de leurs derniers souffles, contrairement au légionnaire.

« Doucement », fait-elle en posant tendrement ses doigts sur le dos de la main de Vince, sans vraiment y penser. De l’autre main, elle tire la manche de son chandail pour éponger la larme solitaire qui perle au coin de son œil. « J’ai envie de rester encore un peu, si ça t’embête pas », se justifie-t-elle avec un petit rire appréhensif, espérant que ça suffirait à calmer la colère du légionnaire. Rosa elle-même bouillait de savoir qu’ils avaient été relégués aux oubliettes pendant près d’un mois à la merci de l’opportunisme et du mépris kellarien, mais elle n’avait pas l’intention de laisser cette animosité perturber l’état déjà précaire de son interlocuteur. Elle accuse un bref silence, détaillant les blessures de Vince, qui commençaient à lentement se résorber. Les lacérations anarchiques côtoyaient celles, nettes et fines, de ce qu’elle devinait être au moins une chirurgie. Difficile de s’imaginer les dégâts que les médecins avaient dû réparer s’il était encore si mal en point. « T’en fais pas pour moi. J’ai rien. Choc nerveux, déshydratation, congé de travail indéterminé. Je peux pas me plaindre en toute bonne conscience. » Elle n’avait pas envie de tomber dans la pitié; c’était sûrement la dernière chose dont Vince avait besoin, de toute manière, dans les circonstances. Ce n’était toutefois pas une raison de diminuer l’importance de son traumatisme.  

Elle laisse malgré tout échapper un petit soupir dépité. Elle aurait voulu être plus utile. Elle aurait dû y être. À la place, elle avait joué au berger avec les civils sur Keller après avoir supplié, à genoux, presque, l’une des sœurs Krishvin de trouver un moyen de contourner l’interdiction de rejoindre la flotte depuis Keller, sans succès. Elle n’avait pas eu envie de le faire, avait presque abandonné son poste, laissé tomber sa responsabilité. Elle n’était que sergent, et elle se retrouvait propulsée au sommet de la chaîne de commandement brisée par les circonstances. Ethan avait réussi à lui faire entendre raison. « J’me sens coupable. » Même si elle n’aurait rien pu faire – le syndrome du survivant, de celui qui aurait dû partager une partie du fardeau. Avait-il fait quelque chose d’idiot pour tenir sa promesse de veiller sur Emi? La lourdeur dans son visage s’estompe presque instantanément lorsqu’un petit sourire vient étirer les commissures de ses lèvres. « J’sais que tu vas essayer de me dire que c’est idiot de ma part, alors j’insisterai pas. Je voudrais pas que tu t’énerves encore », fait-elle, consciente qu’il était préférable que Vince conserve son énergie, et que chaque mot devait être d’une terrible souffrance. « Est-ce qu’y a un truc qui te ferait plaisir? Quelque chose que je peux faire pour toi? » Elle avait désormais tout le temps du monde devant elle, jusqu’à ce qu’elle doive reprendre le travail, inévitablement. C’était la moindre des choses qu’elle pouvait faire, même si elle était au courant de la famille conséquente de Vince, qui lui aurait sûrement offert la même chose.
MessageSujet: (#) Re: bedroom hymns / va    bedroom hymns / va 3ViG0Cu Mar 10 Juil - 12:41
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« Doucement ». C'est qu'on lui répétait depuis des semaines déjà. Calme toi, Vince, il faut que tu te reposes, tu as vraiment pris trop cher. Reste tranquille Vince, tu ne peux rien faire pour le moment. Bouge pas Vince, dans cet état tu risques juste d'aggraver ton cas. Sauf que Vince, il n'en pouvait plus d'être allongé sur son lit d'hôpital pendant la flotte cherchait un moyen de réagir. Il voulait faire entendre son avis. Il avait le droit de faire entendre son avis. Il était le premier putain de concerné par ce qui s'était passé sur le Jeanne d'Arc, en avait pris autant dans la gueule que les autres, en était sorti vivant, contre tous les pronostiques fait par ses collègues encore sur pieds lorsqu'ils l'avaient trouvé dans l'état dans lequel on l'avait laissé, mais tout ce à quoi il avait eu le droit jusqu'ici avait été des « sincère condoléances » et des « vœux de prompt rétablissement ». Et ensuite ? C'était tout ? Vince se foutait pas mal qu'on lui souhaite tout le bonheur du monde, il voulait que le gouvernement réagisse, que des mesures soient prises, que n'importe qui fasse n'importe quoi, mais que dès qu'il serait sur pied, on lui dise que l'heure de la revanche avait sonné et que tout ceux qui étaient morts en vain allaient bientôt être vengés.

Vince n'était qu'une boule de colère couverte de blessure et avec un tout nouveau cartilage en plastique dans le nez. Vince était prêt à sortir de ses gonds à la moindre personne qui lui dirait à nouveau de rester tranquille. Pourtant, il ne haussa pas la voix, ne s'énerva pas, ni ne pu se mettre en colère contre Rosa. Rosa qui aurait pu mourir sur Keller sans que personne ne bouge le petit doigt, qui aurait pu subir bien des tortures et des atrocités avant que l'amirale et son conseil de couilles molles ne réagissent. Rosa qui avait subit autant que lui, mais étalé sur tout le temps où il était resté cloué dans son lit d'hôpital. Rosa qui pleurait presque à présent qu'elle le voyait. Comment lui en vouloir de quoi que ce soit ?

Sans y réfléchir, il retourna la main qu'elle touchait, voulant sentir ses doigts sur sa paume alors que de ses phalanges il effleurait la sienne. Un contact simple, léger, mais suffisamment apaisant pour qu'il repousse toute cette colère en lui en écoutant sa réponse à sa question. Choc nerveux et déshydratation. Le temps avait dû lui paraître bien long, là-bas. Il voulu plaisanter, faire un commentaire léger sur son droit de se plaindre, mais son propre moral était trop bas, le cœur n'y était pas. Le fait de mettre sa colère de côté n'avait fait que lui plonger le nez dans toute la peine accumulée derrière. Il s'en voulait. Comme tous les autres légionnaires, sans doute, il s'en voulait. Cependant, quand Rosa lui avoua s'en vouloir aussi, c'est un effort surhumain qu'il dû faire pour ne pas se mettre lui-même à pleurer.

-Arrête, t'as pas le droit de t'en vouloir, t'avais aucune idée de... Il dû s'interrompre, presque étranglé par la boule qui montait dans sa gorge. Faut que l'un de nous deux reste solide Rosa et je crois pas que j'y arriverais, dans les minutes à venir.

Sa voix craqua sur le dernier mot, confirmant la prédiction qu'il venait juste de faire. Il revit tous les visages de ses collègues, de ses amis, des civils juste avant l'attaque. Il entendit à nouveau la dernière blague de Jeffrey lorsqu'il était parti se reposer dans les quartiers. Revit les derniers instants de la partie de cartes qu'il avait avec Emi, Orion et Saanvi. Puis il ne plus pu tenir et se laissa déborder par les pleurs. Il n'avait même pas encore eu la force de pleurer les morts jusqu'ici, protégé par sa colère, anesthésié par les calmants qu'on lui injectait. Pleurer faisait mal à cause de ses multiples blessures au visage, mais ça ne l'empêchait pas de le faire, portant sa main devant ses yeux grimaçant comme pour garder un minimum de pudeur à un moment où il n'y en avait pas besoin, les sanglots étouffés traversant de toute façon la faible barrière de ses lèvres.

-Juste, reste encore un peu s'il te plaît, sanglota-t-il alors. Je suis tellement désolé.

Il ne savait même pas à qui il s'excusait précisément, si c'était à tout ceux à qui il avait fait défaut pendant l'attaque ou bien simplement à Rosa. Mais sa présence après tant de temps à s'en faire, le soulagement qu'il ressentait, la colère qui l'avait lâchée ne serait-ce qu'un instant, tout ce qui le protégeait encore contre l'écrasante émotion qu'il ressentait d'avoir tant échoué à être à la hauteur de sa tâche avait disparu, ne laissant qu'un raz-de-marée de culpabilité, de désespoir, mais aussi de solitude après avoir tant perdu.
MessageSujet: (#) Re: bedroom hymns / va    bedroom hymns / va 3ViG0Cu Jeu 12 Juil - 22:24
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La réciprocité du contact était cathartique pour Rosa. Le geste était discret, mais il n’était pas sans lui insuffler une sorte de courage mal placé, une résilience qui mûrirait pour se transformer, à terme, en antagonisme, en rébellion. Or, dans l’immédiat, il n’est rien de plus qu’un instant de tendresse qu’elle ne se serait permis avec personne d’autre. Un bref sourire, un peu mélancolique, apparaît sur ses lèvres alors que Vince lui interdit de s’en vouloir. Les intentions du légionnaire étaient nobles, et c’est vrai qu’elle n’avait pas de raison de se sentir qu’elle avait la moindre part de responsabilité dans cette histoire. Au contraire, on continuait de lui répéter qu’elle avait sûrement contribué à prévenir un encore plus grand nombre de victimes, même si ça ne l’apaisait pas le moins du monde. Ce même sourire reste désespérément accroché à ses lèvres alors que le légionnaire craque, parce qu’elle prenait ce qu’il lui avait demandé à cœur : faut que l’un de nous reste solide. « T’en fais pas. Je suis là », qu’elle le rassure d’une voix douce, asséchant une dernière fois ses propres larmes, se jurant qu’on n’en reverrait pas de sitôt. Ça serait elle, envers et contre tout, même si elle allait à contrecourant de la marée émotionnelle qui la submergeait depuis son retour. Ce serait le retour de la sécheresse, et elle puiserait son courage dans la détresse de Vince jusqu’à ce qu’il aille mieux; et là, ce serait sa colère qui lui servirait de carburant.

En tenir rigueur au légionnaire de laisser exploser ce qu’il ressentait ne lui aurait jamais traversé l’esprit. Elle ne pouvait pas comprendre, et ne lui ferait pas l’affront de tenter de se mettre à sa place. Coincé sur le Regina Mercy, avec pour seule compagnie le ballet incessant des blouses blanches, les mauvaises nouvelles – jamais de bonnes, vraiment – et la douleur lancinante, constante, apaisée uniquement par les injections des médecins. Il lui demande de rester et, instinctivement, elle a envie de lui répliquer qu’elle n’avait jamais eu l’intention de partir. À la place, elle ôte ses bottes, donnant à chacune un coup de pied bien placé pour les faire glisser de ses pieds, puis sa veste, la laissant choir sur le plancher immaculé sans le moindre second regard. Le lit est étroit, mais elle trouve suffisamment de place pour s’y allonger, à moitié dans le vide, à moitié retenue par un garde-corps, posant sa tête sur l’épaule encore valide de Vince avec précaution. « J’partirai quand on me demandera de partir », affime-t-elle, fermant momentanément les yeux, profitant de l’instant de proximité, dans l’espoir qu’il serait salutaire à la peine du légionnaire. Que ce soit lui ou quelqu’un d’autre qui la somme de quitter, tant qu’elle pourrait rester, elle le ferait. C’était peut-être s’accorder trop de crédit, faire trop confiance à quelque effet thérapeutique de sa présence, mais elle avait envie d’y croire – de penser qu’elle parvenait à apaiser un peu les maux de Vince tout comme il tempérait la colère qui bouillonnait en elle. Elle regrettait simplement de ne rien pouvoir faire pour sa douleur physique. « Tu connais l’expression ‘qui sème le vent récolte la tempête’? » qu’elle lui demande enfin après un bref silence de sa part, à se laisser bercer au rythme des sanglots de l’homme. Elle marque une pause. « Ça pourrait s’appliquer à ceux qui ont attaqué le Jeanne d’Arc… mais je crois que ça sera tout aussi valable pour le Conseil. » S’il le fallait, elle serait l’ouragan, même si ça voulait dire aller à l’encontre de sa famille. Isaac, son oncle, presque un deuxième père; Elara, qui avait toujours eu la place d’une sœur dans son cœur et qui avait jugé plus pertinent d’attendre, une trahison que Rosa n’était pas près d’oublier. « Mais pour l’instant, ce qui compte, c’est que tu ailles mieux rapidement. »
MessageSujet: (#) Re: bedroom hymns / va    bedroom hymns / va 3ViG0Cu Mar 17 Juil - 19:11
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Vince eut juste le temps de voir ce sourire affligé, mais qui se voulait rassurant avant que sa vue ne se brouille à cause des larmes et que les premiers sanglots ne forcent le barrage de ses lèvres. Il remonta une main pudique devant son visage alors qu'il ne pouvait s'empêcher de laisser enfin un peu libre cours à sa tristesse. La moitié de ses amis étaient morts dans cette attaque. Plus encore parmi ses collègues. Aucune de ses larmes ne les feraient revenir, mais il avait tellement eu l'impression d'être sans cesse sur le point d'exploser, ces derniers temps, que de tout simplement se laisser aller à tant d'émotion lui faisait du bien. Au milieu de ses larmes, il demanda à Rosa de ne pas partir. Pour le moment, il était la seule qu'il pouvait voir sans se mettre en colère, si l'on exceptait les fois où Marcus venait le voir sans la contremaître.

Cependant, il n'avait pas prévu qu'elle vienne ainsi le rejoindre directement sur son lit d’hôpital. Surpris au premier abord, il ne tarda cependant pas à essayer de lui faire une petite place sans pour autant réussir à calmer ses pleures tout de suite. La présence de la commissionnaire à ses côtés, ce simple contact rassurant de son corps contre le sien l'aidait un peu à retrouver son calme. Il lui fallu encore plusieurs minutes pour que ses sanglots se calment et ne se transforment en simples reniflements, pendant lesquelles aucun d'entre eux ne dit quoi que ce soit, restant dans le soutient silencieux pour l'une et dans le deuil pour l'autre.

Ce fut alors Rosa qui prit la parole, lui demandant s'il connaissait cette vieille expression terrienne. Il l'avait déjà entendue, même si elle était tombée en désuétude depuis longtemps sur la Lune, puis sur l'Helios et enfin sur la flotte de manière générale. Une expression qui, s'il s'en souvenait bien, signifiait ceux qui créaient des remous ne devaient pas s'étonner des conséquences plus fortes encore que leurs actes en retour de bâton. Il acquiesça doucement pour lui signifier qu'il n'aurait pas besoin d'explication et écouta sans prononcer mot la suite de la pensée de Rosa.

Sa conclusion lui arracha un sourire sinistre qui ne manqua pas de tirer un peu plus sur son visage meurtri, déjà bien mis à mal par les pleurs qu'il venait de laisser échapper. Si les griefs de Vince étaient particulièrement tournés à l'encontre de Keller et plus particulièrement de ceux qui leur avait mis une telle raclée, il savait que Rosa avait encore plus de responsable à blâmer pour l'enfer qu'elle avait vécu. Bien entendu, Vince était on ne peut plus d'accord avec elle, il avait halluciné lorsqu'il avait demandé des nouvelles de l'expédition qu'il pensait naïvement être déjà partie pour récupérer les stellariens sur Keller et qu'on lui avait appris que personne n'avait le droit d'aller les chercher. Bien entendu, tempêter depuis son lit d'hôpital n'avait pas eu beaucoup de succès, mais il estimait que sa conduite envers Hartmann lorsqu'elle était venue avec Marcus était suffisante pour que son message soit passé. Sentant la colère revenir, Vince se contorsionna un instant pour glisser son bras autour de Rosa sans la déranger, une façon physique de lui apporter à son tour du soutien, avant qu'il ne prenne la parole.

-Ouais, on va pas rester les bras croisés alors que les nôtres ont été massacrés ou abandonnés à leurs sort. Quand je serais sur pied, ils vont regretter de pas nous avoir tous tués sur le Jeanne d'Arc, déclara-t-il d'un air funeste.

La vengeance courait dans ses veines comme un torrent furieux. Il comptait faire payer le prix fort pour chaque vie qui avait été prise à bord du Jeanne d'Arc, qu'ils aient été ses amis, ses collègues ou de vulgaires inconnus. Il comptait faire passer un message lui aussi. Ce message serait « Allez vous faire foutre. On ne provoque pas la fédération sans courir à sa propre annihilation. » Il avait quelque chose à prouver à l'ensemble de l'univers. Quelque chose à prouver à Keller. Quelque chose à prouver à tous les légionnaires. Mais surtout, il avait quelque chose à se prouver à lui-même. Il poussa un grand soupir de frustration.

-J'en ai marre d'être ici, marmonna-t-il finalement. Qu'est-ce que tu comptes faire à propos de tout ça ?

Pour sa part, il espérait de tout cœur que ses supérieurs étaient en train de réfléchir à une contre offensive. Il ne supporterait pas de se faire entendre dire que les rapports avec Keller allaient continuer à être aussi neutre qu'à l'habituel.
MessageSujet: (#) Re: bedroom hymns / va    bedroom hymns / va 3ViG0Cu Lun 23 Juil - 22:12
Rosalija Saroyan
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Égoïstement, alors même qu’elle s’était accordé le droit de se blottir contre Vince, espérant apaiser un tant soit peu ses sanglots – faute de pouvoir faire disparaître sa douleur –, Rosa se retrouvait à être elle-même réconfortée par le bras rassurant qui avait serré ses épaules. « Aucun moyen qu’ils s’en sortent si facilement », lui accorde-t-elle dans un souffle, calant ses cheveux derrière son oreille pour dégager son visage. Elle hésite, puis enchaîne aussitôt, la voix douce : « Mais parle pas comme ça. » Elle savait que ça n’était qu’une expression, une façon de dire que la vengeance stellarienne leur serait rendue au centuple s’il le fallait; néanmoins, Rosa n’en pouvait plus d’entendre à répétition un lexique morbide, qui lui rappelait sans cesse les vives douleurs à la poitrine qu’elle avait ressenties lorsqu’elle avait appris l’identité des victimes, certaines particulièrement chères à ses yeux. Une mort de plus, même hypothétique, métaphorique, se révélait trop difficile à supporter pour son âme déjà meurtrie. Pour l’instant, patience était de mise, le temps que la situation s’éclaircisse et que le moral revienne au beau fixe – car malgré la tragédie, Rosa savait que le propre de l’Homme était de s’en remettre, parfois bien trop rapidement, pour continuer sa course.

Quant à son interrogation, elle ne sait quoi y répondre. Il y avait tant de possibilités qu’il était difficile d’arrêter son choix quelque part – et surtout, elle n’avait pas eu vraiment le temps d’y penser. Il fallait qu’elle se positionne dans un spectre de réponse possible, quelque part entre l’inaction indifférente et le militantisme qui frôle la rébellion. Évidemment, l’un ou l’autre de ces extrêmes ne la tentaient guère, tout comme le fait de devenir une tête d’affiche, une porte-parole de la dissidence victime de l’indécision du conseil. « Je sais pas », admet-elle enfin, même si s’avouer ainsi prise au dépourvu l’embête. Elle aurait préféré avoir un plan d’action, des pistes à suivre, des alliés assurés – mais pour l’instant, elle n’avait rien, et surtout pas le courage de monter toute cette affaire toute seule, trop démunie devant le Goliath que représentait cette indignation. « Mais pas rien… et pas toute seule. » Ce serait trop à supporter pour ses épaules déjà alourdies par le bilan de l’attaque; elle ne se sentait pas suffisamment solide pour honorer leur mémoire à tous en plus de tenter de faire avouer au conseil qu’il avait pris la mauvaise décision.

Ses doigts, qui dessinaient distraitement le motif monochrome du couvre-lit, suivant les fibres sans vraiment faire attention, s’arrêtent soudainement. « Je sais pas si j’aurai un plan d’ici là, mais quand tu sortiras d’ici… on pourra peut-être y réfléchir ensemble. » Ensemble. D’aucuns auraient pu penser que c’était un prétexte, mais c’était plus qu’une excuse. Une véritable préoccupation qu’elle espérait partagée parmi tous ceux qui avaient eu, de près ou de loin, à subir les conséquences des choix de la classe politique. De par sa nature, le conseil existait pour être critiqué – jamais il ne pourrait faire l’unanimité de toute manière, et peu importe, certains trouveraient toujours quelque chose à redire. Cette fois, ce serait eux. « Je peux pas… je veux pas faire ça toute seule. » Elle était confiante qu’elle parviendrait à rallier un groupe conséquent autour de son point de vue, mais elle refusait de s’en faire porte-étendard, plus à l’aise avec le fait de demeurer dans l’ombre. Elle n’avait plus la force ni l’envie de prendre toute la misère du monde sur ses épaules.
MessageSujet: (#) Re: bedroom hymns / va    bedroom hymns / va 3ViG0Cu Dim 5 Aoû - 20:09
Venceslaus Altmann
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Vince fixait à présent le plafond comme si celui-ci pouvait lui apporter les réponses aux multiples questions qu'il se posait encore. Pourquoi les avoir attaqué ? Pour prouver leur supériorité technologique ? Pour leur donner un avertissement au cas où la flotte auraient de trop grosses prétentions sur Keller ? Pour leur faire comprendre qu'ils n'étaient pas les bienvenues ? Cette dernière option semblait la plus probable aux yeux du légionnaire, mais il refusait de rester sans réaction face à cette démonstration de force. Ils avaient visiblement accusé un retard sur l'armement, mais ce genre de retard pouvait se rattraper. S'il avait été juste un peu plus vif, s'il avait fait preuve d'un tout petit peu plus de réflexe, il aurait pu prendre le dessus. Ils n'étaient pas invincibles. Juste mieux équipés. Pas mieux entraînés.

Le ton plus doux de Rosa lui fit baisser à nouveau les yeux vers elle, juste un instant. Les mots qu'il employait étaient durs, mais il les pensait de toute son âme. Il voulait faire regretter à Keller de ne pas l'avoir tué pendant l'assaut du Jeanne d'Arc. Cependant, il n'insista pas auprès de Rosa, qui semblait avoir besoin d'être confortée plus que de se faire entraîner dans les envies de violence qu'il pouvait éprouver. Il se doutait qu'au fond elle ressentait la même chose, la même impuissance, la même colère, mais le moment n'était tout simplement pas le bon. À la place, il se plaignit d'en avoir assez d'être coincé dans son lit d’hôpital, lui qui avait toujours été si actif, puis lui demanda ce qu'elle comptait faire pour faire comprendre au conseil qu'ils n'avaient en aucun cas le droit de se féliciter quant à leur façon de gérer cette crise.

Elle mit quelques secondes avant d'avouer qu'elle ne savait pas vraiment quoi faire pour le moment, juste qu'elle souhaitait faire quelque chose. Qu'elle ne soit pas la seule à le faire. Il voulu la rassurer, lui dire qu'elle ne risquait pas d'être seule sur ce coup-là, mais les mots restèrent coincés quelque part dans sa gorge, lui semblant soudainement un peu inutile. Elle était là, blottie contre lui, lui-même ayant son bras réconfortant placé autour de ses épaules. Elle savait déjà qu'elle ne serait pas seule. Il la soutiendrait et il savait que ceux qui étaient restés sur Keller avec elle la soutiendraient aussi. Du mouvement sur le lit lui fit à nouveau décrocher son regard du plafond, portant distraitement son attention sur les doigts de Rosa qui suivait les lignes du couvre-lit. Il se sentait enfin un peu apaisé.

-Bien sûr, tu croyais quand même pas que t'allais me laisser en dehors d'une occasion de foutre le bordel ? Répliqua-t-il avec un léger sourire.

Il fit de son mieux pour ignorer cette satisfaction qu'il avait éprouvé lorsqu'elle avait prononcé le mot « ensemble », préférant réfléchir à l'aide directe qu'il pourrait lui apporter une fois sorti de cette foutue chambre aux allures de prison.

-C'est pas quelque chose que tu dois faire toute seule, reprit-il plus sérieusement, d'un ton plus calme. C'est quelque chose qui nous concerne tous. Le conseil...

Il fut interrompu par la porte coulissante de sa chambre qui s'ouvrit dans un chuintement, laissant entrer un médecin à l'air maussade qui se figea en voyant à la fois la tête de Vince, qui avait visiblement pleuré, puis Rosa, toujours allongée contre lui sur le lit. Le légionnaire lui lança un regard de défi et celui du professionnel de la santé lui répliqua par une œillade pleine de reproches.

-On vous avait dit de rester au calme. Il soupira puis s'adressa à Rosa. Excusez-moi madame, mais vous n'êtes pas autorisée à grimper sur les lits de nos patients, celui-ci, malgré ce qu'il peut penser, est encore particulièrement fragile et visiblement nous allons encore devoir lui faire des retouches sur le visage, annonça-t-il d'un ton légèrement menaçant. D'ailleurs c'est l'heure de changer les pansements. Madame, je vais devoir vous demander de revenir plus tard, s'il vous plaît.

Le ton était neutre et professionnel, mais Vince se renfrogna comme s'il l'avait personnellement insulté tandis que Rosa remettait ses bottes pour partir. Alors qu'elle lui faisait un signe pour lui dire au revoir, Vince l'appela pour qu'elle ne disparaisse pas immédiatement par la porte.

-Rosa, attend ! Il lui adressa un sourire d'excuse sous ses bandelettes. Merci d'être passée.

Il ne le lui avait pas encore dit et ce n'est que lorsqu'elle eu finalement quitté la pièce qu'il se rendit compte qu'il ne s'était pas senti aussi soulagé depuis qu'il était revenu du Jeanne d'Arc. Il s'était fait plus de soucis qu'il ne le pensait pour elle. Alors que plusieurs médecins venaient relever des données sur les écrans et lui retirer ses pansements pour examiner la bonne cicatrisation de ses plaies, il ne pu se concentrer sur autre chose que la chaleur qui semblait encore présente sur le côté où Rosa s'était allongée, lui arrachant un sourire de contentement.
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