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  Cold woman with warm heart [Io]
MessageSujet: (#) Cold woman with warm heart [Io]    Cold woman with warm heart [Io] 3ViG0Cu Dim 11 Mar - 19:23
Aileas Kinsley
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Y'a comme un malaise à chaque fois qu'il croise cette fille dans les corridors de l'Helios, cette froideur qu'elle dégage quand elle le regarde, et quelque chose qu'il ne pige pas, comme une noirceur plus profonde. Rien qui ne lui fasse détourner les yeux. Malgré cette gène il lui réserve encore son attention. Il pourrait se limiter à l'éviter. Dans cet immense vaisseau c'est possible. Mais on lui a donné des quartiers contigus au sien et les voilà voisins. Non content de partager leur mur, ils partagent désormais nombres de nuits.

En tout cas c'est ce qu'il avoue avec ironie lorsqu'on lui parle d'elle. En vérité ils ne partagent pas vraiment leurs nuits, ils ne sont même pas au même endroit, lui dans son lit, elle....Cela reste encore un mystère de savoir ce qu'elle peut bien foutre dans sa chambre. Tout ce qu'il sait, c'est que cette femme a un problème.

Quand elle a débarqué quelques mois plus tôt comme transfert depuis l'Argus, il a su pour son accident. Une mission qui aurait mal tourné, sans le reste des détails, qu'il n'a pas demandé, et qu'on ne lui a pas donné. Tout ce qui comptait c'était qu'elle était désormais avec eux, qu'elle s'occupait de leur sécurité, et qu'il ne tenait qu'à elle de s'adapter au vaisseau des scientifiques. Cela la changerait pour sûr de tout ce qu'elle avait connu jusqu'à présent.

D'une certaine manière on peut dire que ca a été un peu pareil pour lui. Les militaires il les tenait un peu en respect, souvent par méfiance envers leur façon d'être, leurs habitudes très rigides, et leurs règles trop strictes. Ces codes impossibles il en avait bouffé comme tous ceux qui avaient foulé l'académie et s'en était échappé dès que possible. Si certains faisaient partie de son cercle d'amis, il n'en restait pas pour autant qu'il lui était dur de s'accomoder d'une existence pareille. Alors forcément il avait déjà des doutes au sujet de cette femme. Au début rien à signaler, hormis cette facheuse tendance de ne lâcher que quelques mots, et de ne jamais s'arrêter, ne serait-ce que pour papoter un peu. Il a mis cela sur le compte de son rang, jusqu'à ce que les cauchemars traversent les murs, et que peu à peu, elle devienne trop envahissante.

Il se rappelle être devant sa porte, et son regard furieux alors qu'il lui demande comment elle va, le ton sec par lequel elle achève la discussion, et ses longs cheveux noirs qui disparaissent tandis qu'elle lui tourne le dos. De quoi le convaincre de ne pas revenir. Alors les fois suivantes, il reste stoique, mais les cauchemars s'accumulent. La colère aussi. La frustation de ne rien pouvoir faire. L'inquiétude malgré tout.

Un énième coup sur le mur le tire de son repos, et l'espace d'un instant il reste hébété sans comprendre, le coeur à fond. Quand il comprend, ce sont ses mains qui glissent sur son visage, et qui étouffent un puissant juron. Un coup d'oeil à l'heure, beaucoup trop matinale pour ne pas lui filer un coup de rage supplémentaire, l'énerve au plus au point. Il attrape en vitesse un pantalon qu'il enfile, et sort de ses quartiers, parcout les quelques mètres qui le séparent de la cabine adjacente, et écrase les écrans de contrôle de l'entrée.

Quand elle débarque, plus que son air furieux, ce sont ses larmes qu'il remarque. Elles ont roulé le long de ses joues. Ravagé son visage d'une douleur que lui-même, malgré toute sa haine à ce moment, ne peut ignorer. Les tourments dévastateurs de cette femme, il aimerait les comprendre, ou bien qu'elle fiche le camp. Au-delà d'une empathie qu'il ressent, il y a cette pensée que flûte ca suffit, et qu'on ne peut pas rester dans une telle situation.

- Je pense qu'il est temps de demander de l'aide, ou de déménager ailleurs, mais honnêtement toi ici, c'est plus possible. Est-ce que tu te rends compte que je vis à côté ? Tu as une idée de l'heure qu'il est j'imagine. Je vais te dire, j'en peux plus de toi, je veux être tranquille. Alors soit tu me laisses rentrer et on en parle, soit dès demain je demande à ce qu'on t'envoie loin et qu'on réévalue tes compétences. Est-ce que je suis clair ? Tu vas me laisser rentrer et me dire ce qui ne va pas ? Est-ce que tu vas enfin me laisser t'aider ?

Il lâche tout cela sans lui laisser le temps d'en placer une, et attend patiemment, qu'elle devienne raisonnable, ou l'envoie sur les roses.
MessageSujet: (#) Re: Cold woman with warm heart [Io]    Cold woman with warm heart [Io] 3ViG0Cu Dim 11 Mar - 20:52
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« I’m not totally mad at you. I’m just sad. You’re all locked up in that little world of yours, and when I try knocking on the door, you just sort of look up for a second and go right back inside. »
C'est toujours le même cauchemar, toujours le même poids qui l'enfonce dans son matelas. Comme une ombre qui ne la quitte pas et qui s'étend dès qu'elle a le malheur de fermer les yeux. Déjà plus d'un an qu'ils hantent ses nuits, qu'elle les voit ça et là dans des hallucinations dont elle n'arrive pas à se défaire. Déjà plus d'un an qu'elle redoute le soir avec la même appréhension que lorsqu'elle était (avant) convoquée dans les hautes sphères de l'armée : elle sait qu'elle va passer un mauvais moment. Alors bien sûr, on lui a prescrit un traitement qu'elle feint de prendre, trop méfiante lorsqu'il s'agit de se laisser totalement aller. Prendre des calmants, des somnifères, elle n'aime pas ça : c'est se mettre en danger (à ses yeux), se rendre vulnérable s'il advient quelque chose pendant cette poignée d'heures où son corps ne répond plus qu'à ses médicaments. Io vide donc les boîtes progressivement dans sa salle de bain, apporte les paquets vides aux médecins qui la suivent de près et aux psychiatres qui étudient son cas. Tout le monde est content : elle ne s'abaisse pas à donner le contrôle de son être aux excipients, ils ont toujours un cas sur lequel se pencher malgré le temps qui passe. Chacun y trouve son compte, et c'est un comportement stupide de sa part qui non seulement la met en danger elle mais sa carrière aussi. On a été très clair à ce sujet : soit elle met du sien pour suivre ses traitements, soit elle peut dire adieu à l'armée. Et Io vit pour se battre, elle vit à travers l'armé. Y'a plus que ça qui n'a de sens chez elle alors elle se plie plus ou moins aux directives. Sans médicaments, elle est seule face à ses démons. Et sans famille, elle l'est plus encore. Quelque part, ça ne la dérange pas car depuis ses vingt-trois ans elle n'a jamais vraiment connu que ça : être livrée à soit-même, devoir se sortir (seule) de ses soucis. Mais cette fois, elle n'a rien à quoi s'accrocher pour se hisser hors de l'eau et trop fière, n'accepte de prendre aucune main qu'on lui tend.

Pas même celle de son voisin qui (elle en est certaine) se doute que quelque chose ne tourne pas rond chez elle. C'est difficile à cacher, finalement, quand les bruits courent et la suivent où qu'elle aille. Quand les murs sont fins et les nuits sont d'ordinaire calmes : il est déjà venu la voir, le coeur sur la main et la main tendue. Elle lui a claqué la porte au nez, l'a poussé dehors loin des barrières qu'il souhaitait escalader car Io est comme ça. Elle a beau ne pas s'en sortir, elle est trop têtue pour comprendre que la solution parfois c'est d'avoir quelqu'un sur qui compter, se reposer, tenir. Cette nuit, elle est comme toutes les autres : secouée, agitée. Entre ses tempes prend place la même mission qu'elle connait par coeur à force de la rejouer malgré elle chaque soir. Tout dégénère trop vite. Les corps tombent les uns après les autres, certains plus lourdement -ce sont les chanceux, ceux qui sont morts sur le coup- que d'autres. Io elle a beau crier des ordres, c'est le chaos. Les tirs de plasma fusent, des cargaisons prennent feu, autour d'elle on s'égosille puis on se tait subitement. Et comme à chaque fois, elle se réveille quand le dernier tir l'atteint, celui-là même qu'elle avait pensé lui être fatal, qu'elle avait espéré lui être fatal. Mourir au combat, pour ses hommes, avec eux : c'était ça la fin dont elle avait toujours rêvé. Héros de guerre, souvenir douloureux mais fier, il ne reste plus que des débris de ce rêve malsain qui continue de l'habiter pourtant. Et comme parfois quand la fatigue est trop grande et qu'elle l'empêche de maîtriser sa peur, elle se réveille dans un sursaut accompagné d'un cri à peine étouffé qui s'éteint aussi soudainement qu'il est né. Ne reste alors plus qu'elle et la réalisation suivante : elle est seule, elle est faible. Et ça la bouffe, cette vie, cette vulnérabilité qu'elle ne veut pas car incontrôlée. Alors elle se tire des draps, attrape sa lampe de chevet déjà remplacée plusieurs fois et la jette contre un mur (celui qui la sépare de ce voisin trop souriant, malheureusement) dans un grognement instable, noyé par des sanglots qui agitent ses épaules. Après la lampe, ce sont des coussins qui suivent plus docilement le pas, jeté à travers la pièce tandis qu'elle frappe du pied une chaise pour l'envoyer balader elle aussi. Ses quartiers sont secoués par une tempête, la sienne, qu'elle extériorise violemment au milieu de la nuit en oubliant où elle se trouve exactement (plus sur le Regina Mercy où les murs sont épais pour feindre une certaine sérénité).

Puis elle s'arrête, inspire longuement en fermant ses yeux rougis par des larmes qu'elle avait osé laisser couler, poussée par l'intimité que lui conférait ses quartiers. Ici, personne ne pouvait la voir au plus bas. Ici, elle pouvait être pathétique. Ça la calme, un peu, et elle s'approche des débris de sa lampe pour en ramasser quelques uns. Elle tremble, comme après un entraînement trop intense, et sursaute brutalement quand elle entend sonner à sa porte ce qui lui vaut une coupure dans la paume de sa main. Foutue lampe. Foutu visiteur nocturne. Qui peut bien sonner à deux heures du matin ? Y'a une vague de colère qui la frappe, lui faisant oublier le morceau de verre dans sa main qu'elle serre, enfonce malgré elle sans sa coupure. Un autre aurait relâché le morceau, aurait gémi surement : Io en avait vu d'autres et se contente de desserrer sa poigne en s'approchant (furieuse) de la porte. On sonne, encore et encore si bien que chaque pas vers la porte l'ancre plus encore dans une certaine colère et quand elle ouvre celle-ci dans un soufflement métallique, c'est les sourcils froncés qu'elle accueille l'intrus. Elle n'a le temps de rien dire, pas même de refermer la porte qu'on l'agresse verbalement d'une marée de mots. Je pense qu'il est temps de demander de l'aide, ou de déménager ailleurs, mais honnêtement toi ici, c'est plus possible. ça la rend plus encore en colère, lui fait resserrer sa poigne autour du morceau de verre. C'est son voisin. Encore et toujours son voisin. Mais cette fois-ci, il ne sourit pas et elle se surprend à le remarquer. Peut-être est-ce tout simplement parce qu'il est deux heures du matin. Est-ce que tu te rends compte que je vis à côté ? Tu as une idée de l'heure qu'il est j'imagine. Je vais te dire, j'en peux plus de toi, je veux être tranquille. Et elle ne sait pas pourquoi, mais ça la blesse. Parce que de ces derniers mois elle n'avait vu que le Boher souriant, agaçant, intrusif. Pas celui qui veut se débarrasser d'elle, pas celui qu'elle gêne, qu'elle emmerde. Elle ne laisse rien transparaître, même si de toute façon ses yeux sont déjà rouge d'avoir pleuré plus tôt et ses joues encore humides. Io reste de marbre, frappée par cette vague inattendue de colère qui sied mal au physicien. Alors soit tu me laisses rentrer et on en parle, soit dès demain je demande à ce qu'on t'envoie loin et qu'on réévalue tes compétences. Est-ce que je suis clair ? Tu vas me laisser rentrer et me dire ce qui ne va pas ? Est-ce que tu vas enfin me laisser t'aider ? Ça a le don d'être clair et de lui clouer le bec, elle qui s'apprêtait à lui tomber dessus lourdement. À lui cracher son venin : et s'il avait porté ne serait-ce qu'un t-shirt alors elle lui aurait certainement agrippé le col aussi. Mais elle ne fait rien parce qu'entre ses lèvres il y a une menace qui la tire de sa colère pour la ramener à la raison : celle de clore sa carrière, alors que son boulot, c'était tout ce qu'elle avait de stable dans sa vie. Elle le fixe un moment, une poignée de secondes silencieuses. D'abord ses yeux avant d'être distraite par sa tenue (ou plutôt son absence) puis elle soupire bruyamment et lui tourne le dos, laissant la porte ouverte comme une invitation qu'elle est trop fière pour la prononcer. Sur le chemin, elle jette le morceau de verre qu'elle avait à la main par terre dans un dernier élan de colère, de frustration surtout d'être ainsi piégée par lui. Et contre toute attente, elle ne lui saute pas à la gorge mais se dirige vers sa salle de bain, laissant le scientifique tout le loisir de juger les dégâts seul. Du dos de la main, elle essuie ses joues un brin honteuse d'avoir été prise de court ainsi avant de rincer sa main droite, là où elle s'était coupée. Qu'on soit clair, j'n'ai pas peur de tes menaces Boher. qu'elle lui lance soudainement, la gorge serrée. Qu'il essaye, alors, de se mettre entre elle et son travail. Je te pensais plus honnête que ça. c'est une pique qu'elle ne se fait pas prier de lancer. Mais force est de constater que quelque part s'y cache un compliment sans qu'elle n'en ait pleinement conscience. Elle l'avait suffisamment observé du coin de l'oeil pour que sa fraîcheur l'agace, une nonchalance qu'elle n'avait jamais eu le luxe d'avoir. Une honnêteté qu'elle aurait aimé pouvoir avoir posséder, elle aussi. Mais elle s'était menti elle-même trop de fois pour à présent discerner le vrai du faux. Si je te dérange tant que ça, je peux déménager dès demain. souffle-t-elle finalement, le ton un peu plus posé. C'est l'adrénaline qui descend, mais y'a toujours son coeur qui se serre de rancune face à cet énième rejet. Elle ferme l'eau seulement pour enfiler un peignoir par dessus la tenue qu'elle portait pour dormir. Non pas par pudeur (sa longue formation de militaire l'y avait rendue insensible, entre les dortoirs et les douches communes, les vêtements qu'on arrache pour sauver des vies). C'est autre chose. Mais y'a ses mains qui tremblent, trop pour qu'elle parvienne à faire un noeud et elle abandonne dans un grognement las. Et quand elle ouvre le placard qui renferme le matériel minium de premiers soins, elle arrive à peine à attraper la boîte de bandage faisant tomber d'autres médicaments (qu'elle ne prend pas) par la même occasion. Son calme émergeant se fait écraser par son exaspération, ouvrir la boîte s'avère plus complexe qu'elle ne le pensait. Trop pour ses doigts instables et comme pour tout depuis un moment elle abandonne et implose, jetant la boîte par terre, balayant ce qui traînait autour de sa vasque sur le sol dans un Merde ! plein de frustration qui s'enraye dans sa gorge, la voix s'y brisant bruyamment. Faible. Pathétique. Même ça, elle y arrive pas. Putain. Ça la rend folle de perdre le contrôle, de se sentir si bas quand elle voudrait se voir au sommet. Et Leandro Boher dans son salon qui s'infiltre jusque dans ce qu'elle pensait être le seul endroit où jamais elle ne laisserait quelqu'un la voir si vulnérable. Merde, c'était bien le bon mot.

Quartiers, nuit du 09 mars 2227, 2h05.
Io parle en cc3366
Leandro parle en 0489B1

(c) DΛNDELION
MessageSujet: (#) Re: Cold woman with warm heart [Io]    Cold woman with warm heart [Io] 3ViG0Cu Mer 14 Mar - 9:36
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L'instant pourrait paraitre grotesque avec ce râleur venu se plaindre à sa voisine de toute évidence folle. Ils se font face à face. L'une semble être remontée comme jamais, sans doute prête à lui sauter à la gorge, et inconsciemment il se raidit, sans se départir de son air fâché. Son monologue agressif le met pourtant en situation de dominance.

Il ne pensait pas que cela aurait un tel effet, ou plutôt il ne pensait pas du tout, en venant taper du poing par ici. Mais en face de lui, c'est un silence sans pareil, et une femme qui lui tourne le dos, en abdiquant sans mot dire. Dans sa main il n'a aucun mal à remarquer le morceau de verre qu'elle jette avec rage et qui a entaillé sa peau.

- Mais merde alors c'était pour moi ce morceau de verre ?, s'écrie-t-il en voyant qu'elle lui a ouvert avec une espèce d'arme.

Autant dire qu'il ne peut que voir la folie de cette femme à cet instant et la perspective de la savoir avec cela entre ses doigts ne l'enchante guère. Il pensait qu'elle allait mal. C'est peut-être le grade au dessus en réalité. Et tandis qu'elle disparait dans la salle de bain, il ne peut qu'observer le mobilier détruit dans ce qu'il estime avoir été une sacrée crise de rage. Le désordre sous ses yeux a le don d'éloigner un moment sa colère et le physicien se dit qu'il est arrivé au moment adéquat. Il n'a plus aucun doute sur la nécessité d'intervenir dans la vie de cette femme.

Fort de cette donnée, il l'écoute riposter au loin. Elle dit sans détour, affirme ne pas avoir peur de lui, et il veut bien la croire. En réalité il n'a jamais vraiment souhaité lui porter préjudice, il a plutôt menacé sous le coup de l'énervement, et par égard pour sa propre santé mentale. Il ne répond pas à ses attaques, ne souhaitant pas raviver la superbe engueulade qui s'esquisse déjà, et il se tient silencieux, incapable de ne pas regarder partout dans la pièce. L'ensemble est très neutre. De toute évidence elle n'a pas jugé utile d'apporter sa touche personnelle.

Je te croyais plus honnête, lui assène-t-elle. Cela a le mérite d'attirer son attention et il tourne la tête dans sa direction, regardant la silhouette qu'il aperçoit à peine, plus une ombre qu'une personne. Il plisse les lèvres, sans savoir quoi répondre, et le trouble passe un instant dans son regard. Lui qui pensait qu'elle ne se préoccupait pas de lui et qui en tirait un certain mécontement, voilà qu'il s'est peut-être trompé.

Et elle lui propose de déménager si c'est ce qu'il veut vraiment, ce qui le laisse à mi-chemin entre l'envie de la rassurer et celle de lui dire que ce serait effectivement ce qu'il voudrait. En l'absence de réponse à renvoyer, il garde le silence. Il ne sait plus quoi dire Leandro, parce que soudain il réalise que maintenant qu'il est là, il va falloir aider cette fille. Et à la fois ce serait tellement simple de lui dire de s'en aller.

Il ne sait pas quoi dire alors il s'avance jusqu'à elle, juste à temps pour la voir lutter pour récupérer le matériel de soins, alors que ses mains tremblent. Et elle s'énerve de plus en plus. La lutte finit par un juron puissant, les objets sur le sol, et une femme dont les nerfs viennent de lâcher. Lui est derrière elle à ce moment, et toutes ses intentions de la virer viennent de s'estomper, parce que le spectacle n'est plus juste ahurissant, il est devenu pénible. Et lui s'invite dans le minuscule espace, profitant de sa faiblesse, et envahit ainsi son espace sans demander, le regard exempt de la fureur qu'il se trainait plus tôt. Il n'y a plus que cet air honnête. Celui qu'elle lui connait. Qu'elle s'est fait un plaisir d'éviter depuis qu'elle est arrivée mais que soudain elle ne peut plus fuir.

Ses yeux s'accrochent aux siens, dans ses prunelles remplies de force qu'il n'a pas manqué de remarquer dès qu'elle est arrivée, tout comme son corps, tout en courbes qu'il n'a pu ignorer. Le peignoir mal refermé les dissimule difficilement et il ne peut éviter son regard de s'y attarder. Il repère aussi les marques qui parcourent son corps. De vilaines cicatrices y déshonorent sa peau satinée.

Il s'en détache lentement, pour ramasser de quoi soigner parmi les objets sur lesquels elle vient de s'acharner, et attrape sa main, pour mieux en examiner la paume. Le désinfectant lui semble être une option pour débuter. Il s'y exécute avec délicatesse. L'entaille ne semble pas être profonde et ne nécessitera pas d'attention médicale avancée. Alors le physicien y met une gaze et enroule autour une bande pour la maintenir. Il n'a toujours pas lâché le moindre mot, et le silence pesant du début, semble maintenant devenu presque paisible. Il n'y a que leurs respirations, qui de dissonantes, deviennent enfin égales.

- Quand tu voudras le changer tu peux m'appeler, lâche enfin Leandro après un long silence.

Façon de lui dire qu'il ne veut pas qu'elle s'en aille peut-être ? En tout cas il lui offre un répit. Un soutien auquel elle peut se raccrocher si elle le désire. Il ne l'oblige pas et se contente de lui montrer.

- Moi c'est Leandro et je suis ton voisin.

Phrase sortie de nulle part.

- Je crois qu'on s'est croisé sans jamais vraiment se présenter.

Il lui tend la main pour serrer la sienne.

- Je suis physicien sur l'Helios et toi alors ?
MessageSujet: (#) Re: Cold woman with warm heart [Io]    Cold woman with warm heart [Io] 3ViG0Cu Mer 14 Mar - 23:23
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Elle bouillonne, véritable supernova qui se consume dans un éclat lumineux aveuglant. Beauté lointaine qui de près n'est que désolation et fournaise. Io enrage, les mains qui serrent l'acier de sa vasque de part et d'autre, le souffle bruyant et les yeux qui fuient son reflet dans le mirroir. Parce qu'elle se déteste quand elle est comme ça. Parce qu'elle se déteste quand elle est au plus bas, et que ses yeux rouges elle n'en veut pas. Tout comme elle ne veut pas de ces mains qui tremblent et qui s'accrochent à la vasque avec force pour ne plus s'agiter à défaut de savoir s'arrêter sinon avec la brutalité de ce geste, ou le temps qui lui manque. Ses nerfs lâchent et elle reste un moment ainsi, les jointures blanches, les épaules creusées par le poids de ce monde qui s'effondre toujours un peu plus violemment et dont elle peine à se sortir. La tête baissée, les yeux fermés, le souffle fort : encore. Si bien que sans ses cris ses quartiers se teignent de silence, y'a plus que son souffle puissant lui brûlant les lèvres qui résonne. Elle en oublie distraitement la présence de Leandro dans son salon, parce qu'entre ses tempes il n'y a plus que des mots qui se répètent pour combattre les souvenirs qu'elle rejette au fond de son esprit. Elle les pousse, loin, les cache sous des tapis de mensonges qu'elle a finit par croire. Inspire. Respire. Comme s'il y avait une bougie qu'il ne fallait pas éteindre. Inspire. Respire. Comme s'il y avait une bougie qu'il ne fallait pas éteindre. Inspire. Respire. Ça marche à moitié parce que sa respiration se fait plus lente et moins chaotique, mais y'a toujours cette pression qui lui serre la gorge et lui écrase le coeur. Comme un ombre, comme un voile derrière lequel elle est piégée. Finalement, la brune relève le regard pour affronter ce dernier mais se confondre au reflet de Leandro dans son dos.

Elle fait volte-face brusquement, réagit trop vite, symptôme dont elle ne se défait toujours pas. Maladie qui l'empêche de détendre ses épaules, son cou. Io se tient alors face au physicien, son dos contre la vasque et ses mains qui continuent de la tenir pour ne pas trembler. Sa mâchoire est serrée alors qu'elle le dévisage, ne s'attendant certainement pas à le voir ici, encore moins si près car ses quartiers sont loin d'être spacieux, sa salle de bain encore moins. Dans ses yeux, elle ne retrouve plus la fureur qui l'avait étonnée en lui ouvrant la porte et après le calme qu'elle avait dérangé de ses inspirations elle s'était attendue à ce qu'il ai fuit. Comme d'autres, plus terre à terre qui n'auraient pas chercher plus loin que le cadavre de sa lampe de chevet et auraient pris leurs jambes à leu cou. Mais Leandro était encore là. Et son regard avait changé, s'était adoucit : elle le voyait bien, sans faire d'effort pour calmer le sien plein de colère et de fatigue pour autant. Et quand ses yeux descendent le long de sa gorge pour se perdre plus bas, elle tourne la tête sans faire quoi que ce soit pour couvrir sa peau marquée. Par manque d'envie, parce qu'elle n'avait rien à cacher. Par incapacité aussi, à nouer correctement son peignoir faute à ses mains maudites. Ça aurait du la flatter, quelque part, de sentir ses yeux détailler sa silhouette et ses courbes mais Io ne pense plus qu'à ses zones d'ombre, ses marques trop présentes : celles qui témoignent de combats gagnés, d'autres douloureusement perdus. Celles qui sont là pour lui rappeler que chez elle, y'a plus grand chose d'humain dedans. Et puis y'a celles qu'on ne voit pas avec les yeux mais avec le coeur, plus profondes et plus vilaines : celles qui font trembler ses mains. Alors elle en oublie le désir, noyée par son passé. Peut-être y repensera-t-elle plus tard en se ressassant sa visite lorsqu'elle manquera de sommeil.

Finalement, il regagne son attention en se baissant dans le petit espace pour ramasser son chaos. Elle veut lui dire d'arrêter, de poser ses affaires (de partir aussi, laisse moi tranquille, laisse moi toute seule, laisse moi tomber) mais elle ne dit rien. Le silence lui noue la gorge, l'assourdit, trop bruyant. C'est quand il s'approche seulement qu'elle se décide à parler, doucement. Qu'est-ce que tu f elle s'arrête dans son élan parce qu'il lui attrape la main, l'oblige à lâcher la vasque et elle a un mouvement de recul d'abord avant de comprendre qu'il veut voir sa coupure. Là seulement elle se laisse faire, à reculons, le coeur serré de honte d'oser tomber si bas qu'un autre qu'elle doive s'occuper de sa plaie. Io ne dit plus rien ensuite, trop gênée, la tête pleine de frustration et la main gauche toujours fermement accrochée à la vasque car elle voit bien que l'autre continue de trembler lorsque Leandro la lâche pour attraper ce dont il a besoin. Elle s'immobilise seulement lorsqu'il y travaille, comme si elle aussi était concentrée. Le calme n'est dérangé que par leurs respirations : celle posée de Leandro, celle plus fastidieuse d'Io avant de ne faire plus qu'une. C'est seulement quand il termine qu'il lève les yeux vers elle et ils se toisent un instant sans dire un mot, à peine apprivoisés. Quand tu voudras le changer tu peux m'appeler. Io baisse les yeux sur le bandage qu'il vient d'appliquer, serre son poing contre toute attente là où une autre personne aurait à peine osé bouger. C'est que malgré la douleur, elle veut s'assurer de pouvoir se mouvoir au cas où. Déformation professionnelle jusqu'au bout. Et sans les mains de Leandro pour la tenir, sans la concentration de ne pas bouger pour lui faciliter la tâche les tremblements reviennent progressivement : elle cache alors sa main dans son dos, en oubliant de le remercier. Moi c'est Leandro et je suis ton voisin. Je crois qu'on s'est croisé sans jamais vraiment se présenter. Je suis physicien sur l'Helios et toi alors ? C'est sorti de nulle part, ça lui accroche le regard dans le sien, surprise. Et elle ne tend pas la main pour serrer la sienne : autant parce qu'elle n'en a pas envie, que parce qu'elle ne veut pas lui faire le plaisir de voir ses mains s'agiter sans qu'elle ne puisse les contrôler. Ce serait tomber plus bas encore, continuer d'être faible quand tout ce qu'elle veut c'est être forte. Alors elle se redresse à peine contre la vasque, dans la salle de bain exigüe. Je sais qui tu es. dit-elle brusquement. Elle s'était renseignée avant de s'installer, avait creusé son dossier usant de son grade lorsqu'il avait commencé à lui tendre la main pour savoir qui tentait de se frayer un chemin jusqu'à elle. Alors son travail, son parcours, elle le connait. Je suis presque sûre que tu sais déjà qui je suis, aussi. et il y a beaucoup d'agacement dans sa voix, parce qu'elle ne veut pas jouer et n'a pas la tête à ça. Et puis il y avait les rumeurs qui circulaient, d'anciens collègues bavards, il savait peut-être déjà beaucoup de choses sur elle sans visiblement vouloir se l'avouer. C'est ce que la brune se disait, non seulement de Leandro mais de n'importe quelle personne qui l'accostait un peu trop près. Coincée entre la vasque et lui, elle ne cherche pas à se défaire de l'espace réduit qu'il lui impose : là est peut-être la meilleure façon pour la mettre au pied du mur, d'ailleurs. L'obliger à se faire face. Qu'est-ce que tu veux au juste ? Mise à part changer de voisine j'entends. et elle ne tourne pas longtemps autour du pot, y saute les pieds joints en espérant qu'il fuira comme les autres, bien qu'une voix chez elle lui hurle de lui laisser une chance. Qu'il s'est montré trop insistant pour ne faire ça que par curiosité morbide. Qu'il est déjà trop près pour lui tourner le dos.

Quartiers, nuit du 09 mars 2227, 2h05.
Io parle en cc3366
Leandro parle en 0489B1

(c) DΛNDELION
MessageSujet: (#) Re: Cold woman with warm heart [Io]    Cold woman with warm heart [Io] 3ViG0Cu Sam 24 Mar - 23:44
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Cold woman with warm heart [Io] BW_Trailer Avatar : Daisy Ridley
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Sa poigne de main reste superbement ignorée mais il ne s'en formalise pas, même si le moment de gène est assez flagrant, et l'attitude de la jeune femme n'a rien de très agréable. Je suis qui tu es, lui dit-elle. Dans son regard il ne distingue pas la moindre lueur de plaisanterie, et ses lèvres se plissent, dubitatif qu'il est, de savoir à quel point elle est sérieuse. C'est vrai qu'ils n'ont jamais vraiment été présentés officiellement, mais ils se sont déjà vus, ont déjà échangé quelques mots, plus lui qu'elle pour sûr. Lui voulait se montrer aimable, voir même amusant, c'est un peu raté. Elle est totalement sur la défensive. C'est peu dire d'ailleurs. Entre sursauts quand quelqu'un la touche, daigne lui parler, ou s'approche un peu trop près, elle semble totalement déconnectée du réel.

- Je sais qu'on est pas des inconnus.

Il tente de la rassurer, si tant bien qu'elle puisse l'être.

- Je voulais juste que la pression retombe.

D'une main qu'il agite sans précision, il indique que ce n'a pas d'importance, que le message n'est pas passé, mais que tant pis on fera avec.

- Tu sais un peu de rigolade, on se présente comme si on s'était jamais vus avant, comme si c'était notre première rencontre.

L'impression que la plaisanterie ne passe pas, qu'il ne parviendra pas à la dérider, qu'elle est beaucoup trop sauvage. De quoi lui arracher un soupir. En vrai il ne sait même pas tellement sur elle. Juste de vagues rumeurs qu'il a entendues mais sans forcément avoir voulu les trouver. Ce n'est pas vraiment son genre de fouiller dans la vie des gens. Aujourd'hui il s'est vu obligé, parce qu'il ne supporte plus d'écouter ses pleurs, parce que le bordel qu'elle fout dans ses quartiers est le signe qu'il vaut mieux intervenir.

- Je voudrais dormir déjà.

Il agréemente l'expression de son visage d'un ras-le-bol, d'un regard qui dit que ca suffit, et qu'il atteint aujourd'hui ses limites. Après plusieurs mois il estime qu'il en a le droit. Qu'il a été drôlement patient.

- Je t'entends à travers les murs, tout le temps, et laisse moi te dire que tu me fais peur. Je sais que tu ne veux pas me parler. De toute façon je doute que je puisse être la personne qu'il te faut. Sans vouloir me mêler de ta vie, quand on se mutile comme tu le fais, quand on détruit le mobilier de ses quartiers, quand on sursaute au moindre toucher, je pense qu'on nécessite de l'aide.

Ses mots sont durs mais francs, et il poursuit sa tirade, pour nuancer ses propos.

- Je ne te juge pas. Tu l'as dit. Je sais qui tu es. Je sais que tu as eu une mission qui a mal tourné. Je suppose que tu es encore suivie, je n'en sais rien, mais quoi qu'il en soit, si c'est le cas, il serait peut-être le moment de dire que tu ne vas pas bien. Tu représentes la sécurité ici et tu ouvres avec un morceau de verre. Tu es prête à sauter à la gorge au moindre mouvement. Alors dis moi combien de temps va-t-il se passer avant que tu perdes patience et que tu sautes sur le premier qui t'a regardé de travers ?

Le silence qui pèse redevient lourd.

- Je veux qu'on trouve une solution, pour qu'on puisse être voisins, pour que tu te sentes mieux, pour qu'on soit pas obligé de se retrouver dans ta salle de bains comme maintenant.
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