Un tsunami nommé River vient de se mettre en branle lorsqu'un qu’un malin se délecte d’une impertinence pas du tout masquée. Décidemment il y a de ces gens qui ne doutent de rien, mais ce que semble ignorer cet importun -ou qu’il a décidé d’ignorer- c’est que River Frye n’est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds.

Aucune expression de son visage, la moindre ride de mécontement qui lui laboure l’extrémité des lèvres, trop ténue pour la plupart, ne lui échappe. Leandro est assis loin de la scène, la joue posée au creux de sa paume, et il se redresse aussitôt. Et le regard du physicien se pose sur le type, un de leurs collègues qu’il connait peu. Il le dévisage d’un air presque dépité et laisse la capitaine lancer une remarque cinglante qui gèle tous les participants autour de la table. Le faux sourire exquis qu’elle sert ensuite ne réchauffe pas plus l’atmosphère.

Et si jusqu’à présent il n’avait pris la parole que pour lancer des remarques presque sans intérêt sur un projet qui ne l’intéressait pas plus que cela, Leandro décide de venir à la rescousse de son alliée, bien qu’il sache qu’elle est parfaitement capable de se défendre seule.

- Allons Grant on ne va pas encore revenir sur le sujet. On était d’accord la dernière fois.

Ces réunions l’épuisent dernièrement, il semble que l’ambiance électrique qui sévit ces derniers temps sur la flotte déteint sur l’ambiance de ces réunions de bureau. Il porte la main à son front et se frotte d’un geste fatigué.

C’est l’avenir de l’Helios qui se joue et qui les concerne particulièrement. L’élection qui va décider de leur futur. On abandonne toutes nos recherches pour l’effort de guerre ou on leur fait un joli doigt d’honneur ? A ce sujet Leandro sait son amie plus portée vers la vindicative Leona mais ne désespère pas voir l’impétueuse capitaine se retrancher dans des eaux plus tranquilles. En attendant le doute sème la pagaille. Il y a un silence gêné que Leandro veut effacer d’une pirouette. Il n’en a pas le temps lorsque le gars fait mime de revenir à la charge. Une main levée le freine sur place.

- C’est l’heure.

Leandro a la voix ferme, et tout le monde se tourne vers la chef pour attendre l’approbation finale. Comme il s’y serait attendu, River donne poliment à tout le monde l’ordre de disparaitre vite.

Quand il passe devant elle, il y a son regard qui croise le sien avec la promesse d’un soutien. Oublie l’idiot. Et il s’échappe de la salle de réunion avec les autres. River reste seule avec sa fureur qu’elle a su taire sous un sourire. Mais elle sait qu’il reste une porte ouverte à bord de l’Helios où se réfugier.

L’heure suivante n’a pas même pas encore filé que Charlie lui annonce soudain que le capitaine Frye a décidé de le rejoindre, et Leandro laisse échapper un soupir. Si River vient le voir aussi vite, c’est qu’un certain type va entendre ses oreilles siffler. Il se lève rapidement de sa place et enlève ce qui trône sur la table basse. Le fauteuil où elle s’assiéra, c’est toujours le même. C’est le sien quand elle franchit les portes des quartiers privés du terrien, c’est l’endroit où il l’écoute, quand elle lui raconte ses peines, ou simplement qu’elle vient le voir. Des petites habitudes ancrées depuis de longues années, un quotidien qu’ils affectionnent.

Il sort deux verres et de quoi boire, pose le tout bien en évidence sur la table.

Quelques coups viennent s’écraser contre la porte, et lorsqu’elle passe le seuil il ne peut que constater que ses traits, jusqu’alors admirablement disciplinés sous un masque, sont soudain tordus dans une expression de fureur. River Frye est en pétard.

Leandro regarde la rousse avec le même sentiment de chaque fois. Il va falloir trouver quoi dire pour tranquiliser cette femme qui arrive comme un tank. Elle n’en a pas l’air mais elle pourrait renverser le monde. Il sait qu’elle pourrait tout faire. Y’a un truc chez cette femme qui le fascine, cette envie qu’elle a d’avancer sans se laisser tirer en arrière. Elle marche la tête haute, inébranlable.

- Laisse le dire va.

Il lève la main dans un signe d’apaisement.

- C’est qu’un imbécile qui sait pas se tenir.

L’apothéose d’une effronterie remarquable, déclamée toutefois avec un calme olympien. Il est drôlement gonflé, lui totalement incapable de suivre la moindre règle d’étiquette. Un sourire un peu trop malicieux s’affiche sur ses lèvres. De quoi faire retomber la pression l’espace d’un instant. Est-ce que les mots vont suffire pour la calmer ? Leandro a le temps pour elle, et elle en dispose quand elle le veut. Il la laisse rentrer et prendre ses aises, se déchainer enfin à l’abri des regards indiscrets.

Incroyable. Surréaliste. River n’en croit pas ses oreilles lorsque Grant ose s’opposer à elle, à ses directives, comme si rien n’a été décidé, tranché. Elle bouillonne, intérieurement. Elle peut sentir monter en elle la colère, l’envie féroce de destruction. Éparpiller, façon puzzle. Elle se voit déjà, l’homme à terre, elle, enfonçant son talon aiguille dans son torse, en le regardant supplier, implorer sa pitié. S’il y a bien une vérité universelle sur le comportement de River, c’est qu’elle cache bien plus de choses que ne le laisse sous entendre sa facette publique impeccable, presque immaculée. On la sait dure, parfois exigeante, pour la bonne cause, mais tous ignorent à quel point son sadisme est prononcé. Elle aime faire souffrir, faire payer une parole plus haute que l’autre, ou un excès de zèle. Plus que tout, elle aime écraser, asseoir sa domination et sa puissance. Elle jubile, chaque jour, d’en être au poste de capitaine, gagné au mérité, en plus de quelques machinations bien ficelés. Seule sa famille sait de quoi elle est véritablement capable, puisque son mari comme sa fille, sont de la même trempe. La violence physique n’est peut être pas du goùt de tous, mais ce qui est certains, c’est la soif d’ambition des Perrault-Frye. Une envie de conquérir le monde. Les mondes, même. D’obtenir toujours plus de pouvoir et d’influence.

Les ongles tapotent bruyamment sur la table alors qu’elle laisse Leandro intervenir pour couper la parole à Grant, qui se laisse envahir par un excès de confiance, à oser la défier en public. River sait qu’elle se vengera. Elle se venge toujours et jamais aucune de ses victimes n’a osé se plaindre de ses mauvais traitements. D’une menace sombre ou d’un mauvais coup. Tous savent à quel point la capitaine de l’Helios a le bras long. Un impressionnant réseau, dans lequel la confiance règle. Silence salvateur pour ceux dans la confidence. Parce que tous savent qu’ils ont bien trop à perdre s’ils s’opposent à elle, publiquement. « Oui, c’est l’heure. Je n’ai pas le temps, j’ai beaucoup à faire. À bientôt, messieurs dames, nous auront l’occasion d’en reparler » Conclut-elle d’un ton tranchant, alors que déjà elle se lève, imitée par ses pairs, pour quitter la pièce d’une démarche assurée. Dans ses yeux, brillent le besoin viscéral de vengeance et de violence. La rage. Parce que sous ses airs parfaits, River est un animal enragé, un côté belliqueux fortement prononcé.

Elle regagne le poste de commandement, laisse deux trois directives, prend le temps d’analyser quelques demandes, mais le besoin de laisser exprimer sa colère est plus fort que tout. « Je dois m’absenter, je reviendrai dans quelques heures » Se justifie t-elle à son personnel de cabine, alors que déjà, elle prend la direction de celle de Léandro. La soirée est amorcée et elle sait qu’elle n’aura qu’à faire un passage éclair plus tard, avant de regagner ses propres quartiers. Le pas est pressé, l’envie de se confier bien présente, dansante au fond de ses entrailles. Elle se force à sourire, saluant d’un signe de tête ceux qui lui vouent le respect. Elle soigne les apparences, machinalement. Habitude bien ancrée.
C’est après quelques coups sur la porte qu’elle se permet de faire irruption dans la cabine de son ami. Qu’importe qu’il soit en position compromettante avec une femme, ou à moitié dénudé, River s’impose. River le fait toujours, surtout auprès de lui. Estimant qu’elle passe avant le reste, égoïstement. Mais Leandro est devenu son confident, son ami, celui à qui elle ressent le besoin de parler. Aussi, à peine entré, en trombe dans la cabine, la voilà déjà qui vocifère. « Non mais j’ai encore du mal à y croire ! Tu y crois à celle là ? Cet espèce d’idiot de Grant qui se croit plus malin que moi ?! Qui ose me défier devant tout le monde alors que tout était déjà statué ?! Non je te jure, j’ai du mal à y croire ! » Mais déjà, Leandro, fidèle à lui même et son calme olympien, tâche de calmer la tornade rousse s’avançant dans sa cabine, se dirigeant vers une petite table sur laquelle trône quelques boissons pour se servir un verre d’alcool. Alcool fort, qu’importe le nom de celui-ci. « Bien sur que c’est un imbécile ! Non mais, comme si je n’avais pas déjà assez à faire avec ces élections plus que décevantes… Sérieusement, on nage dans l’utopie ! Comment est-on censé reprendre la terre à ce rythme là ? » La question est rhétorique, puisque River est affligé de bien des maux, ce soir, laissant sortir une frustration trop longtemps contenue. Une colère qu’elle noie dans un verre, alors que déjà, elle s’approche de nouveau de Leandro, retirant ses talons dans un geste parfaitement à l’aise, comme si elle était ici chez elle.

Elle l'a dans sa voix, cet agacement sans limites quand quelque chose ne lui plait pas, ou quand elle pense que quelqu'un se met sur son chemin. Pas toujours facile de lui dire ce qu'elle ne veut pas entendre. Cette fois-ci Grant aurait du se taire, et non pas parce qu'il lui a tenu tête, mais parce que tout simplement il s'acharne à aller contre les autres. Il manque de logique. Doué dans ses recherches, mais ses qualités s'estompent aussi sec lorsqu'on parle de logistique générale, et cela prend du temps de lui montrer qu'il a tord. Il est vrai que ce comportement n'exaspère pas Leandro en temps normal. Après tout il est logique que les idées diffèrent, c'est même un minimum pour que les discussions puissent avancer, et que les gens s'améliorent. Maintenant Grant amène cette caractéristique au rang de don. Cela ne s'arrange pas en ces temps agités, les élections passées, et des plans qui ne vont pas à tout le monde. La nouvelle amirale n'est pas dans les grâce de tous. Encore moins de River. Ce n'est un secret pour personne, et surtout pas pour Leandro, qui esquisse une moue dubitative. Il n'est pas celui qui compatira avec elle, parce que lui ne voulait pas de Rosenstein, mais il peut reconnaitre la déception. Sous une couche de vernis plus qu'intact et une assurance qui impressionne, il y a aussi des peurs qu'il devine, celle de décevoir, elle-même et peut-être les autres. Leandro réequilibre un peu le tout.

Il a un verre en main qu'il lui sert et qu'il lui tend.

- On reprend la Terre ? Qu'est-ce que c'est ? Encore une invention ca !

Le physicien affiche une expression étonnée sur son visage, une facon de dire, laisse tomber cela durant un moment.

- Goûte moi plutôt cette liqueur.

Il a pris son propre verre, pour y verser le liquide aux couleurs chatoyantes qui miroitent sous les lumières artificielles, une bouteille refilée de poche en poche, depuis le marché noir jusqu'à son armoire. Une entorse au réglement que nombre se permettent. Ce n'est sans doute pas River qui va s'en soucier. Elle a sans doute la même dans une planque connue d'elle seule. Les lèvres de Leandro se rapprochent du verre, il en avale une gorgée, et laisse un instant la tranquilité planer alors que ses pupilles dégustent. La qualité est top.

Elle prend déjà ses aises, une habitude ancrée, qu'elle se permet loin des regards. Ils sont proches maintenant. Leurs regards se croisent dans un moment de délectation, celui de la tendresse, des amis qui s'épaulent.

- Ce qu'il faut c'est se focaliser sur Qiang pour l'instant, et ce peu importe ce qui se passe ensuite, vu qu'on reviendra pas sur Terre tout de suite. Mais c'est lancé. On va juste s'occuper de ce dont on s'occupe le mieux. D'ailleurs hier j'ai fini de réviser le planning que tu m'as filé et j'ai mis mes commentaires. Je t'ai tout mis dans un document que je t'envoie ce soir.

Il se laisse tomber sur le canapé tandis qu'elle prend place dans son fauteuil préféré, proche l'un de l'autre, et leurs jambes qui se frôlent.

Tornade rousse ravageant tout sur son passage, River s’introduit dans la cabine de Leandro comme à son habitude et déjà, laisse échapper sa colère contre le monde. Mais l’homme au calme reconnu, ne se laisse pas abattre et sa première réplique fait lever les yeux au ciel à River. « Tu me fatigues » Dit-elle simplement, un brin amusé. Leandro a toujours eu le don de détendre l’atmosphère, restant de marbre face aux vociférations du capitaine de l’Helios. Il est le calme là où elle est la tempête. Celui capable de tempérer ses élans de colère et de rage. River, maniaque du contrôle, aime être en pleine possession de ses moyens et surtout, avoir la main mise sur ses pairs, qui plus est sur son vaisseau. Sauf qu’aujourd’hui, rien ne semble aller dans son sens, ce qui l’agace au plus haut point.

« C’est exactement ce que je vais faire » Réplique t-elle tout en se servant un verre de liqueur, avant de gagner la proximité de Leandro. « J’en ai besoin » Renchérit-elle, avant de soupirer, prenant une première gorgée de se breuvage en imitant son ami, avant de retirer ses hauts talons pour se mettre plus à l’aise, mais aussi perdre la dizaine de centimètres qu’ils lui offrent. River n’apprécie pas particulièrement le fait d’être assez petite de taille, estimant que la chose la diminue face à nombre de ses interlocuteurs. Voilà pourquoi elle est toujours juchée sur des hauts talons lui offrant une taille bien plus acceptable, du moins à ses yeux. Gagnant ainsi en supériorité. Il faut savoir que chez River, pratiquement tout est contrôlé. Seule certaines de ses pulsions sont parfois trop irrépressibles et laisse libre court à un écart qu’elle a aussitôt fait de corriger, quelle qu’en soit la manière. Femme calculatrice qui n’aime pas se laisser prendre par surprise, ou en tout cas en de rares occasions justifiées.

Gagnant son habituel fauteuil, étendant les jambes jusqu’à toucher celles de Leandro sans trop y prêter attention, elle finit par redresser ses dernières pour les caler directement ses mollets sur les cuisses de l’homme à ses côtés, sirotant son breuvage alcoolisé qui détend immédiatement ses muscles et son humeur. « Moui, peut être… Je reste encore partagé. De toute manière nous avons déjà deux autres planètes à brièvement visiter. Enfin… Je ferais mon job de capitaine, je soutiendrais mes équipes, je ferai bonne figure, comme je le fais tout le temps » Déclare t-elle, perdant un instant son regard dans le vide avant de se focaliser de nouveau sur son ami. « Mais tu as raison, nous avons déjà suffisamment à faire, je suis cantonnée à mon poste de capitaine, mais cela me va très bien. Enfin, tant que je n’ai pas des idiots de la trempe de Grant qui viennent contrecarrer mes plans. Cela dit je prendrais soin de lui faire regretter son affront » Dit-elle, le regard déjà perdu dans les méandres de ses pensées. Mais les méandres les plus sombres, l’esprit de River étant un dédale de machinations toutes plus viles les unes que les autres. Il est clairement préférable d’être un de ses alliés qu’un de ses ennemis.

Tiquant sur le planning que Leandro a déjà analysé, la rousse en est agréablement surprise. « Tu as fais vite, dis donc. Je savais bien que les physiciens ne faisait pas grand chose de leurs journées » Dit-elle taquine, un fin sourire étirant ses lippes. « Merci, en tout cas, je suis sûre que ça sera très bien » Avoue t-elle. Puisque même si River est réputée pour sa froideur et son côté stoïque, impassible, elle sait être bien plus chaleureuse qu’elle ne le laisse paraître. Seulement, cette facette de sa personne n’est visible que par ceux ayant obtenu sa confiance. Les personnes dont elle est le plus proche. Celles face auxquelles, elle peut se révéler comme étant elle même, pas seulement le capitaine que tout le monde connaît. Prenant une nouvelle gorgée de sa boisson, elle se laisse un peu plus aller dans le fauteuil. Elle se sent bien ici, dans cette cabine si familière, dans laquelle elle a pratiquement élu domicile, à temps partiel. Comme un endroit hors de sa propre réalité.

A force de dégommer chaque jour un peu plus la surface qui entoure River, on finit par découvrir la femme sous l'armure. Sinon c'est un rempart de froideur sans pareil. River on aime ou on déteste. On est pas indifférent par contre. On a du mal à y croire mais Leandro il a su découvrir l'autre, celle dissimulée derrière l'ambition. C'est cette même River qui soupire sans même être ennuyée par ses mots énervants, celle encore qui laisse ses jambes sur les siennes sans même demander la permission. Les limites qui s'estompent entre eux pour juste de la complicité. Avec ce moment de tranquilité, l'agacement de son amie semble s'estomper. Avant que Grant ne revienne sur le tapis, et son nom craché comme une insulte, laisse deviner que River n'a pas encore baissé les bras face à ce gars, et non elle ne le laissera pas gagner.

- Qu'est-ce que tu comptes lui faire ?

Il est très curieux d'un coup, mine de rien ce qui se passe entre les scientifiques lui semble important. Surtout quand c'est Grant qui est le gars qui fait débat. Encore un qui aime se faire remarquer. Leandro n'est même pas celui qui s'exaspère contre tout le monde, mais ce type-là sait se faire détester. Même lui a du mal à supporter les remarques pour tout et pour rien, la nécessité d'être l'emmerdeur.

Elle se fend d'une fausse critique, très vite suivie par un compliment. La confiance qu'elle lui porte est absolument motivante. Surtout lorsqu'on sait qui est River. Combien elle sait se montrer exigeante. D'être celle qui régit tout. Il est évidemment qu'elle révisera le document en question mais il sait aussi qu'elle ne ment pas quand elle lui dit qu'elle est sûre que ca sera bien. Complices. Ils s'épaulent et se soutiennent. C'est ce qui rend spécial ce moment.

- Eh bien eh bien la terrible River Frye me fait un compliment.

Il la taquine en retour, la main tapote gentiment la jambe qui repose sur ses genoux. Le geste est tendre. Il réfléchit un moment. La journée a été bien chargée, il est temps de se reposer.

- Laissons tomber un moment la discussion.

Comment achever une journée chargée, il en a le secret. Après tout il n'est pas celui qui restera enfermé dans son laboratoire. Il accorde un temps à tout, à la détente aussi. Et maintenant le besoin d'une soirée entre amis s'insinue tranquillement, un instant pour estomper les esprits. River a besoin de se divertir. L'élection, les gars qui se mettent sur son chemin.

- Toi et moi, ce soir on se trouve un bar ? Qu'est-ce que tu en dis ?

Le verre dans sa main, il l'invite à l'accompagner ce soir. Non pour une nuit de folie mais juste pour une soirée tranquille. Un bar de musique douce ou autre du genre. Sortir est quelque chose qu'ils n'ont pas vraiment fait depuis longtemps, chacun absorbé par son existence respective, elle avec ses responsabilités, lui avec les siennes.