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  Sweet dream are made of this
MessageSujet: (#) Sweet dream are made of this    Sweet dream are made of this 3ViG0Cu Lun 12 Fév - 16:04
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Précautionneusement, je reposais le pot que je tenais entre mes mains sous la lumière bleue de la couveuse. Enfin… j’avais lu quelque part qu’on disait couveuse pour les bébés humains ou animal. Mais je traitais les plantes de mon laboratoire comme si c’était des enfants. Je leur parlais, je prenais soin d’elles, je m’assurais qu’elles ne tombent pas malades… Du coup, surement que je pouvais appeler ça des couveuses aussi. Glissant sur ma chaise de bureau, je retournais à ma place pour remplir mon cahier de notes de la journée. Ces derniers jours, j’étais pas mal au boulot à des horaires à peu près normaux. Disons que le fait de savoir que si je bossais de nuit, je bossais en toute logique en même temps que Caderyn, qui était barman pour un temps au moins, ne m’avait pas tellement botté. Même plutôt, j’avais à peu près tout fait pour être sure de travailler à des horaires différents des siens et ne pas être à la cabine en même temps que lui. J’étais allée me planquer en passant la soirée avec ma soeur, et son père, pour dire à quel point j’y avais pas mis de la bonne volonté. Je ne savais même pas ce que Caderyn en pensait, je ne l’avais simplement pas vu. Mais j’en avais besoin. De pas le voir. Pour pouvoir réfléchir à tout cela, à nous, à tout ce qui s’était passé. Et je m’en voulais. Je m’en voulais tellement de l’accueil que je lui avais réservé. Pas tellement chaleur, sauf sur la fin. Pas tellement ce qu’il devait espérer. Et pourtant… j’avais beau m’en vouloir, être au calme depuis plusieurs jours… je n’arrivais juste pas à faire taire cette voix, cette putain de voix, qui me rappelait qu’il l’avait cherché, qu’il recommencerait s’il le fait, qu’il me re-ferait souffrir de la même manière si je le laissais faire. C’était horrible. Horrible de continuer de l’aimer plus que tout au monde alors que j’avais souffert à cause de lui, que je souffrais toujours à cause de lui. Et pourtant, j’avais envie de le voir. Là, tout de suite, maintenant. De me glisser dans ses bras, de profiter de la chaleur de son corps et de faire comme si rien n’était jamais arrivé. Je soupirais, passant une main dans une chevelure pas très organisée. Je finissais de remplir rapidement mes cahiers de notes et allais régler mes serres pour la nuit, pour m’assurer que mes bébés plantes avaient tout ce qu’il fallait pour tenir jusqu’à mon retour. Je ne savais pas trop à quelle heure il commençait ce soir ou s’il travaillait tout simplement. Mais j’avais envie d’essayer de le voir quand même. Pour la première fois depuis son retour. Charlie, est-ce qu’il y a du monde à la cabine ? J’entendis la voix de mon IA m’informer que oui. Je n’avais pas besoin de plus pour deviner qui c’était. Je me mordis la lèvre, tout de même pas bien sure de ce que je faisais. J’avais à peu près autant envie de le voir que de lui hurler dessus. Charlie, commande deux repas à la cantine. Je prie tout de suite le chemin de la cantine, de manière totalement automatique alors que je me triturais les méninges sur ce que j’allais bien pouvoir dire à mon mari. Ca faisait mal et pitié d’en arriver là. Une fois les repas récupérés, je repartais jusqu’à la cabine espérant qu’il y serait toujours. Je soupirais une fois devant, hésitante. Mais j’avais pas trop le choix non ? J’allais poser ma main sur la poignée pour l’ouvrir quand justement la porte s’ouvrir, révélant Caderyn. Il avait l’air… pas spécialement content. Et ne devait pas s’attendre à me trouver derrière. J’esquissais une sorte de sourire en levant ce que j’avais dans les bras, la bouffe. Euuuh… je nous ai pris à manger ? Belle tentative mais c’était pas encore ça.

MessageSujet: (#) Re: Sweet dream are made of this    Sweet dream are made of this 3ViG0Cu Mar 13 Fév - 9:06
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« […] 98, 99, 100 » Je relâchais la pression, m’asseyant sur le sol de la cabine. Je n’avais pas eu l’occasion de travailler depuis bien longtemps et, si je voulais réintégrer la légion à un moment ou un autre, il allait falloir que je travaille ma condition physique. Quand bien même, même pour moi, je ne pouvais supporté la faiblesse de mes muscles. Vivre aussi longtemps enfermé, sans lumière – je ne parle même pas de lumière naturelle – sans courir, sans faire travailler mes muscles, ce n’était pas bon. Je travaillais donc du mieux possible depuis mon retour. J’allais de footing en séances de musculation. Je comptais retrouver ma forme. Mais ce n’était pas la seule raison. Depuis mon retour sur l’Helios, depuis que j’avais retrouvé ma cabine, ma vie, ma femme, j’avais constaté à mon plus agacement que cette dernière m’évitait. Travaillant de jour – ce qu’elle ne faisait jamais – car elle savait que je travaillais la nuit. En bref, si nous oublions le soir de mon retour, nos rencontres avaient aussi brèves que futiles. Pas un bisou, pas un câlin, pas un sourire, tout juste un bonjour. De quoi me faire regretter mes décisions. De quoi me faire regretter de lui avoir accordé ce qu’elle voulait. Par jeu, et par malice, j’avais fais des choses dans la cabine dans le but volontaire de voir si elle s’en rendait compte. Sans grande surprise, ce n’était pas le cas. Elle ne risquait pas de s’en rendre compte. Je venais de passer les deux dernières journées à dormir sur le canapé – même si je lui avais promis de ne pas le faire – et elle ne risquait pas de s’en rendre compte vu qu’elle n’était pas là. Si mon cœur et mes pensées étaient dirigés vers elle, je commençais à sérieusement douter du fait que cela soit réciproque.

Sortant de la douche après un effort intensif, je m’afférais dans l’appartement. Après avoir rapidement regardé l’heure, je décidais de m’habiller. Aujourd’hui, je ne travaillais pas. Premier jour de repos, réel, depuis que j’avais rejoins la Flotte. Entre interrogatoires, papiers à remplir et autre, je n’avais pas vraiment eu le temps de profiter de moi-même, du repos, de ne rien faire. Ne pas avoir de repos, de vrai repos, à se vider la tête, pendant deux ans, on en perd ses habitudes. Pourtant, alors qu’il était bientôt l’heure pour Elis de rentrer, je n’avais pas envie de rester dans notre cabine commune. Il est là le problème. Quand il s’agit de jouer au con, j’ai découvert ces deux dernières années que je pouvais être un expert. J’avais réussi à agacer des pirates, à en faire craquer certains, en jouant à ce jeu du plus con, ce n’était pas ma femme qui allait me résister. C’est pourquoi je m’étais habillé bien sagement pour aller faire un tour, peut-être aller au bar. Comme quoi, même quand on y travaille, on y retourne. Après un rapide regard tourné vers l’heure, je me dirigeais vers la porte d’entrée. « Charlie, peux-tu dire à ma femme que… non en fait, elle s’en fout probablement. » J’avais assez fait d’efforts comme ça. Je lui avais suffisamment laissé de messages par Charlie, parfois des notes manuscrites, sans avoir de réponses, pour savoir qu’à un moment il fallait abandonner. Je me dirigeais vers la sortie. J’ouvrais la porte pour y découvrir Elis, sur le pas, un sourire maladroit aux lèvres – qui m’aurait fait craquer habituellement – et deux sacs dans les mains. Le sourire n’était pas sur mon visage. J’étais partagé entre l’envie de l’ignorer et l’envie de lui crier dessus. Commençons par ne pas l’ignorer, les cris viendront peut-être plus tard.

« Bonjour » dis-je d’une voix suffisamment froide pour me faire moi-même peur. « Tu m’adresses la parole aujourd’hui ? » Je me retournais, la laissant rentrer dans la cabine sans véritablement la regarder. J’avais envie de crier, j’avais envie de la faire culpabiliser, j’avais envie de lui dire tout ce que j’avais pensé pendant ses deux ans et quatre jours de solitude. Mais je me retenais, bien conscient que cela n’avait aucun intérêt vis-à-vis de notre relation. Alors qu’elle posait les sacs sur la table, j’observais avec silence qu’elle n’avait même pas essayé de m’embrasser. Bien conscient que je l’aurais sûrement repoussé, j’aurais tout de même espéré que l’envie de le faire existe. « Merci, j’ai déjà mangé. J’allais sortir, là. » Je voulais ne pas être froid, je voulais avoir de l’empathie, je voulais tout plein de choses et pourtant, je n’y arrivais pas. Quand tous les matins, je mettais un coussin et une couverture sur le canapé et que tous les après-midi je les enlevais pour me rendre compte qu’elle ne s’en rendait pas compte, je n’avais pas envie d’être sympathique. Si je n’étais pas réellement mort, les pirates avaient assassiné la partie patiente et agréable de moi, j’en étais bien persuadé. « Tu… non, laisse, ça sert à rien. » Je me dirigeais vers la sortie, attrapant une veste au passage. « Bonne soirée. »
MessageSujet: (#) Re: Sweet dream are made of this    Sweet dream are made of this 3ViG0Cu Mar 13 Fév - 9:59
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Maladroitement, je tente de sourire. J’ai dit maladroitement parce que je n’étais pas bien sure du résultat sur mon visage. En même temps… j’avais jamais réellement eu de contrôle sur ce foutu sourire en présence de Caderyn. Il l’avait toujours fait naitre avec une aisance déconcertante. Aujourd’hui ce n’était plus réellement la même chose mais je n’avais pas réellement espoir de plus contrôler tout cela. Et, dans tous les cas, moi je ne faisais pas naître de sourire sur son visage. La première surprise que j’y avais vu avait très vite disparue de son visage qui lui c’était totalement refermé. Le ton de sa voix quand il me lâcha ce bonjour si froid me fit frissonner. Il y avait… quelque chose d’inquiétant à son ton. Et il n’était pas vraiment dans mes habitudes de trouver quelque chose d’inquiétant dans Caderyn. Dans ses absences oui. En lui non. Je savais en même temps. Je le savais avant même que sa seconde phrase résonne qu’il avait toutes les raisons du monde de m’en vouloir. Je le savais parce que je l’avais éviter pendant plusieurs jours. Je le savais parce que j’avais essayé de répondre aux mots qu’il m’avait laissé pour toujours déchirer les feuilles en petits morceaux et les enfouir dans mes poches qu’il ne les trouve pas. Je le savais parce que mon coeur s’était un peu plus déchirer à chaque fois que j’avais vu ses affaires sur le canapé, choisissant d’y faire mes siestes parce que l’oreiller avait son odeur. Je le savais tout cela. J’aurais pu deviner qu’il allait me dire cela. Toutefois, alors que je rentrais dans la cabine avec l’impression d’aller me réfugier quelque part, je me sentis désemparée. Parce que j’avais beau le savoir j’en avais pas envie. C’était stupide. Je pouvais pas faire ce que je faisais et espérer qu’il ne m’en veuille pas. Déjà avant il m’en aurait probablement voulu, s’il se rendait compte que j’en faisais exprès. Je… laisse tomber. Je n’avais pas d’excuse pour mon comportement. Une main dans les cheveux, signe de nervosité… enfin non, je passais mon temps à foutre mes mains dans mes cheveux mais je le faisais pas toujours pour les mêmes raisons. Et là je le faisais parce que j’étais nerveuse. Je pose les deux sacs de nourritures sur la table et me retourne vers lui, m’appuyant sur la même table. Il me dit qu’il a déjà mangé et je n’ai pas de mal à deviner que soit il ment soit il a encore faim. Et j’ai pas de mal à deviner qu’il est tendu, mes yeux parcourant son corps, comme pour en graver à nouveau chaque détail de chaque courbe dans mon esprit. J’ai envie de me blottir contre lui. J’ai envie de l’embrasser. De le caliner le plus innocemment possible. J’ai aussi envie de lui, plus simplement et moins innocemment. Et j’ai également envie de hurler. Il me dit que ça sert à rien et qu’il va partir. Je fronce les sourcils. Charlie, verrouille la porte. Cette fois-ci c’était ma voix qui était froide. Je me rapproche de Caderyn. Il est hors de question que tu sortes. J’ai pas mis trois jours à trouver le courage pour venir quand tu y es là pour que tu partes quand je le fais. Là j’étais énervée. Je parlais pas spécialement fort mais je sentais toute la tension accumulée déferlée en moi. Pourtant c’est avec douceur que je pose une main sur son visage, caressant presque la cicatrice qu’il n’y avait pas à cet endroit avant. Je sentais mes yeux s'humidifier. Moi qui pensait avoir déjà pleurer tout ce que j’avais à pleurer c’était raté. Mais je tentais de me contrôler un minimum, de garder mes larmes pour moi. Tu penses pas qu’on devrait parler ? Je… je sais que ce n’est pas ce à quoi tu devais t’attendre mais ça aussi on peut en parler. J’essayais de me convaincre de reculer de quelques pas. Parce que si je restais si proche, ma main en contact avec sa peau, je n’étais pas bien sure de garder le contrôle de moi-même. En même temps… Je me hissais sur la pointe des pieds et tout doucement, j’allais embrasser sa joue, à la commissure de ses lèvres. Si je l’embrassais sur les lèvres, c’était fichu n’est-ce pas ? Elis, 35ans et le contrôle d’une gamine de 15ans. Bonjour mon époux. Phrase murmurée, à peine audible, alors que je me détachais de lui, à regret mais à besoin. Toutefois, ma main glissa jusqu’à trouver la sienne, se glissant dedans sans lui laisser le choix. Viens. Je sais que toi aussi, tu veux parler. Ou hurler, hurler aussi c’est envisageable.

MessageSujet: (#) Re: Sweet dream are made of this    Sweet dream are made of this 3ViG0Cu Mer 14 Fév - 21:36
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Avec une pointe de regret, j’observais la porte de la cabine qui se verrouillait. Bien sûr, j’aurais pu demander à Charlie de contrer cet ordre, mais ça ne servait à rien, si ce montrer une envie de fuir. Et je ne pouvais m’empêcher de me demander si justement, je ne cherchais pas à fuir. Fuir un conflit qui, pourtant, me semble inévitable. Mais je n’ai pas envie de rentrer dans ce conflit, je n’avais pas envie de crier, de hurler, ou même de m’énerver. Car c’est inutile et loin d’être mon genre. Je n’ai pas envie de dire des choses que je pourrais regretter. Or, là, il n’y a que ça qui me vient en tête. Je n’ai que cette envie nulle et inutile de lui crier dessus des choses affreuses que je ne pense pas forcément. Je ne suis pas du genre à mettre des ultimatums et pourtant, ces derniers jours, l’envie ne m’en manque pas. Tiraillé entre cette envie de fuir et l’envie de crier, je ne pouvais qu’abandonner. J’ai beaucoup trop reproché intérieurement à Elis de ne pas vouloir m’affronter pour fuir lorsque l’occasion me vient. Si elle veut parler, on va parler. Ceci-dit, c’est pas sûr qu’elle va aimer. Je n’écoutais que d’une oreille distraite ses mots. Je percevais juste une certaine froideur. Mais dans le fond, je m’en foutais un peu. Dans mon esprit, les tords lui revenaient, au moins pour les derniers jours. Elle pouvait bien se donner toutes les excuses du monde, je ne pense pas qu’elles me soient satisfaisantes. Je n’étais clairement pas ouvert à la discussion. Une nouvelle chose que j’avais découverte après mon séjour parmi les pirates. J’ai perdu en patience (alors que j’ai attendu pendant un an, j’en conviens, c’est pas logique).

Je la laissais s’approcher de moi, sans plus de conviction que cela. Et si son contact m’apaisait légèrement, il était loin d’être suffisant à compenser la rancœur que j’avais nourrie en quelques jours. Si je pouvais passer sur le premier, je ne pouvais pas rester sans rien dire quant aux autres. Je n’étais pas revenu pour découvrir un foyer vide. J’étais rentré pour ma femme, pour passer du temps avec elle. Pas pour une relation à sens unique. Son « baiser » m’ôta un sourire, c’était déjà ça. Elle jouait parfaitement la carte de la gentille femme. Je connaissais ce rôle, je commençais à le comprendre. Et alors qu’elle faisait preuve de tendresse, elle m’attrapa la main pour m’attirer avec elle vers la cuisine. Je n’avais toujours pas faim mais je pouvais la regarder manger. Ce n’était pas un soucis en soit. « Après m’avoir frappé tu me séquestres ? Méfie toi Elis, la loi n’est pas de ton côté… » Un petit sourire se glissait le long de mes lèvres. Commencer par une blague était certainement une bonne idée. Apaiser les tensions. Je n’étais pas persuadé de ce que je faisais. Essayais-je de l’apaiser elle ou moi ? Car là, je n’étais pas vraiment sûr de ce que je devais dire, de ce que je voulais dire. J’avais beaucoup à lui reprocher et je ne savais pas par quoi commencer. Les mots se bousculaient dans ma tête, synonyme d’un tumulte intraitable. Tirant lentement une chaise, je m’asseyais dessus, une bouteille d’eau à la main.

« Je ne vois pas ce qu’il y a à dire, Elis. Je suis rentré, tu es partie. Tous les efforts que j’ai fais vers toi ont été aussi inutiles que les tortures que les pirates m’ont infligé. Je ne cherche pas à te faire culpabiliser mais c’est comme ça. Je suis rentré pour un foyer vide et ça ne m’intéresse pas. » J’ouvrais rapidement la bouteille d’eau, buvant une gorgée sans réellement avoir soif. L’objectif était de m’occuper les mains, de me concentrer sur quelque chose qui m permettrait de m’apaiser. Je tentais tant bien que mal de garder mon calme. Je ne voulais pas exploser, hurler, lui reprocher tous les maux de la Flotte car ça ne me ressemblait pas et je devais, moi aussi, faire des efforts. « Tu veux commencer par quoi ? » Je ne lui laissais même pas le temps de me répondre que j’enchaînais. « On parle de notre première nuit ? Mais je t’en supplie, ne laisse pas ta femme dormir seule. Pas encore. Que tu as dit ou encore Me laisse pas seule à nouveau… Résultat des comptes, JE me suis retrouvé seul dans ce lit. » Je me levais, me laissant emporter légèrement par ces mots hypocrites qu’elle m’avait dit. « Ne crois-tu pas que je sais lorsque ma femme part en plein milieu de la nuit ? C’était quoi ? Tu avais juste envie que je te fasse l’amour et hop, une fois que c’est fait, tu fuis ? Ne me prends pas pour un imbécile Elis, je sais quand tu n’es pas là. Mes nuits sont hantées de cauchemars, de terreur, de sursauts, j’en passe et des meilleurs. Je m’étais fait la douce illusion que peut-être tu arriverais à dissiper tout cela. Et bien tu veux que je te dise ? C’est encore pire qu’avant. Je ne me suis jamais senti aussi seul, triste et abandonné que depuis cinq jours. J’ai besoin de ma femme. Or, ma femme, elle m’a abandonné. » Je me retournais, m’approchant du hublot pour regarder dans le vide de l’espace, y cherchant un quelconque apaisement.
MessageSujet: (#) Re: Sweet dream are made of this    Sweet dream are made of this 3ViG0Cu Jeu 15 Fév - 9:18
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Je ne peux m'empêcher de sourire quand Caderyn dit que je vais me mettre la loi à dos avec mon comportement. Certes cela me rappelle que je l’avait giflé, ce dont j’étais pas tellement fière. Certes ça me rappelait qu’il n’avait pas envie d’être ici avec moi. Mais la tentative d’humour était louable. Si tu veux partir, je t’arrêterais pas cette fois. Mais n'espère pas revenir vers moi derrière. J’étais pas vraiment la femme aimante qu’il devait attendre à son retour mais j’étais pas non plus celle à qui il pourrait faire ça. Mais non il reste. Est-ce mieux finalement ? Rien à dire ? Et bah s’il n’avait rien à dire, il pourrait se taire pendant que je parlerais ça posera pas problème. Ou alors il pensait ne rien avoir à dire. Parce que ce qu’il ajoutait était déjà un bon début. Je déglutis plus difficilement. Il ne voulait pas le faire culpabiliser… mon œil. En même temps ça marchait bien. J’etais rongée de sentiments contradictoires et la culpabilité avait une sacrée place la dedans. Et pour quelqu'un qui n’avait rien à dire, il était bavard. Un instant je me demande ce que notre première nuit ensemble quand nous étions plus jeunes avait à voir dans l’affaire avant de comprendre qu’il parlait de son retour. Je fermais les yeux. Pour ça aussi je m’en voulais. Je lui en voulais. La dispute qui finit au lit, c’était pas vraiment notre mode de fonctionnement avant. Et je lui en voulais de pas m'avoir laissé vider mon sac à ce moment là. Je lui en voulais parce que je lui avais pas résisté, même si je savais pourtant que c’était plutôt ma faute. Je restais stoïque en l’écoutant parler mais j’avais envie d’exploser. Il faut dire que je n’avais jamais pris ça comme une fuite au milieu de la nuit, comme il le présentait. J’étais allée voir ma sœur, pour moi il n’y avait rien de plus naturel. Mais je pouvais pas voir ce que ca voulait dire de son côté. Bien que je trouvais ça blessant qu’il pensait que je voulais seulement coucher avec lui une fois et c’était tout. Je voulais mon mari. Pas une fois, pas juste au lit. Quand à mes absences, j’avais juste envie de lui rappeler les siennes. Mais ça serait injuste non ? Je tentais quelques instants de me contenir. Être injuste ne changerait rien. Et quelque chose me disait que simplement lui dire ce que j’avais sur le cœur n’aiderai pas plus. Le soucis ? J’avais beau être capable de penser comme cela, j’étais tout de même qu’une boule de nerf. Le genre de bombe a retardement qui pouvait exploser à n'importe quel moment. Il le savait. Même s’il ne devait pas savoir que tout cela avait empirer depuis son départ. Étrangement, quand il annonça que je l’avais abandonné cela me fit sourire. Je lachais même un court rire, laissant quelques larmes liée à autre chose s'échapper de mes yeux. Il n’en verrait rien, il me tournait le dos. Tu m’a abandonné. Tu NOUS a abandonné. Pendant deux ans.  Je suis pas la fautive si ce foyer est vide à ton retour parce que ça fait depuis ton départ qu’il l’est. Et il est hors de question que j’ai besoin de me justifier d’aller Zooey même si c’est au beau milieu de la nuit. Je devrais pas avoir à me justifier de quoique ce soit. Mais c’était moi qui avait demandé à ce qu’on discute. Et je savais qu’on devait en passer par là. Je fixe les mains, qui tremblent. Un peu, beaucoup. Trop. J’avais leur sans savoir de quoi. Tu croyais quoi Caderyn ? Que tu allais rentrer et que tout serait comme avant ? Mais sur quel astéroïde t’étais échoué pour croire ça ! Bordel, deux ans ! Tu crois que j’ai pas changé en deux ans ? Tu parles de tes nuits,mais tu veux savoir ? Je dors pas ! Je dors plus depuis que t’étais pas la. Ou quand j’arrive à dormir suffisamment longtemps pour appeler ça une nuit c’est que j’ai réussi à m’assommer avec quelque chose. Je ne voulais pas lui parler de  tout ca. J’avais pas envie. Mais j’étais en colère,très énervée. Dépassée  par la situation. Et je sais très bien que tu as pas dormi dans notre lit mais dans le canapé. J’ai… dormi dedans en me disant que  je dormirais mieux si j’étais là où toi tu dors aussi. C’était un beau raté. Mais je comprend pas. Je comprends pas comment quelqu’un qui me connait depuis aussi longtemps, même en  retirant ce que j’ai changé en ton absence… Je comprend pas que tu n’ai pas compris que j’avais besoin de réfléchir quelques jours. D’avoir la possibilité de mettre  tout ça au clair pour moi. Moi qui avait toujours  cru qu’il était la personne qui me connaissait le mieux. J’avais tord. Tu m'accuse mais t’as aucune idée de ce que ça a été depuis ton départ. Bordel, j’aurais eu le temps de refaire ma vie ! On aurait pas eu l’air con à ton retour ! Et tu veux savoir pourquoi je l’ai pas fait ? Parce que j’étais incapable de t’oublier, d’admettre que nous deux c'était fini ! Je commençais seulement à accepter ton absence que tu es revenu. Je… Je fus incapable de retenir mes larmes plus longtemps, attendant le moment où il allait interrompre la tirade d’une manière ou d’une autre. Je sais plus où j’en suis d’accord ? J’ai aucune putain d'idée de ce que je suis entrain de faire, de ce que je vais bien pouvoir faire demain ou le jour d’après. Et je sais que tu finiras par repartir… si je te laisse revenir et que tu repars, je suis pas sûre d’y survivre.


MessageSujet: (#) Re: Sweet dream are made of this    Sweet dream are made of this 3ViG0Cu Dim 18 Fév - 21:09
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L’œil sombre, je ne regardais volontairement pas Elis. Je n’avais pas envie de la voir déchainer ses passions. Je commençais à connaître son petit discours et il commençait déjà me lasser. Ça me lassait de me battre avec elle. De me battre pour une chose que je ne contrôlais pas, pour une chose qu’elle ne contrôlait. Alors je l’écoutais, tentant de garder ma concentration sur ses mots même si, dans le fond, ils ne m’importaient pas. Ils me passaient au-dessus car ce n’était rien de plus que ce que je savais déjà. Et ressasser des souvenirs, ça ne sert à rien. Je n’avais plus envie d’être le gentil Caderyn affectueux et prévoyant. Ce genre de démarches m’avaient mené droit chez les pirates. J’étais mort, alors quoi ? Tu veux que je m’excuse d’être mort ? Ça n’arrivera pas. Je ne m’excuserais pas pour une erreur qui n’est pas la mienne. La seule erreur que j’ai fait, c’est celle de vouloir sauver mes camarades. Et pour ça non plus, je ne m’excuserais pas. La gentillesse n’apporte pas toujours du bon. Elle ne m’a pas toujours apporté du bon. Et ce n’est qu’en me renfermant sur moi-même que j’ai survécu pendant deux ans. Peut-être que cela s’adapte à toute situation de crises. Et pourtant, je savais pertinemment que si ma mort n’avait pas totalement détruit notre couple, notre mariage, mon silence le ferait. Mais qu’en serait-il de mes mots ? N’allaient-ils pas, eux aussi, causer des dommages ? Quelle était la bonne solution ? Y en avait-il seulement une. Si c’était le cas, je ne la connaissais pas car quelque soit la route qui se dresse devant moi, je ne vois que souffrance et que malheur. Mais, peut-être, que quitte à souffrir, autant le faire avec honnêteté.

« Qu’est-ce que tu veux que je te dise alors ? » je me retournais lentement vers Elis, voyant les larmes qui avaient commencer de couler le long de ses joues. En temps normal, j’aurais voulu les essuyer mais, là, je n’en avais pas envie. Je n’avais même pas envie de faire preuve d’une attention particulière. En si peu de temps, j’avais l’impression d’avoir déjà donné. D’avoir trop donné sans effets, à quoi bon faire des efforts s’ils sont inutiles ? « Tu veux que je m’excuse, c’est ça ? Tu veux que je m’excuse de « nous » avoir abandonné ? » J’insistais sur le nous pour lui montrer que je la citais. « Tu veux que je m’excuse d’avoir été capturé ? D’avoir été la victime d’un bug informatique ? Tu veux que je m’excuse d’avoir sauvé des vies ? Peut-être même la tienne ? » Ma voix devenait de plus en plus froide. Comme si j’étais exaspéré de la situation. Comme si j’en avais plus grand chose à faire également. « Tu veux que je t’explique pourquoi je suis arrivé là ? Qu’est-ce que j’ai du faire pour retourner vers toi ? » J’attrapais sa main avec une douceur étonnante vu mes propos et la posait sur ma cicatrice sur la joue. « Cette blessure, c’est une enfant qui me l’a fait. Oui, tu as entendu. Les pirates entraînaient des enfants au doux art de la torture. Et tu veux que je te dise ? À ce moment-là, ils ne me demandaient rien. Ils voulaient juste me torturer. Une lame de rasoir et du sel, tu sais l’effet que ça fait ? » Je descendais lentement sa main le long de mon corps jusqu’à arriver au niveau de mon torse. Là, usant de sa main, à travers le tissu, je traçais le contour de mon autre cicatrice. « Celle-là, je ne sais même pas comment je l’ai eu. Ils m’ont tellement frappé que je suis tombé dans les pommes. Quand je me suis réveillé, je saignais. Je ne sais même pas pourquoi, ni comment, ni avec quoi. » Enfin, j’enlevais rapidement mon T-shirt pour lui montrer ma large blessure dans le dos, celle qui le traversait de l’épaule droite à la fesse gauche. Il s’agissait de la blessure la plus vilaine et pour cause. « Celle-là, je suis sûr que tu l’auras deviné, c’est les coups de fouets. Tu sais pourquoi c’est la plus fraiche ? Parce que j’avais le droit à entre un et dix coups de fouets, tous les matins. Pendant un an. Certaines fois, ils me laissaient juste le temps de cicatriser pour recommencer. Ce n’était pas de simples pirates mais des maniaques que j’avais en face de moi. »

Je me reculais lentement puis me dirigeais vers le canapé en remettant mon T-shirt. Je ne cherchais pas à voir sa réaction car je ne l’avais pas dis pour la rassurer. « Et là, je ne te parle que des cicatrices visibles. Certaines sont bien cachées, certaines ont cicatrisés et d’autres, tu ne pourras pas les voir. Pas comme ça. » Je fermais les yeux, m’asseyant lentement sur la table. Je ne cherchais plus à comprendre, je ne cherchais plus à être méchant, je ne cherchais plus à être gentil. Je voulais juste qu’elle comprenne ce que ça voulait dire que de me remettre la faute dessus. Ce que ça impliquait pour moi. « Je t’ai laissé un choix une fois Elis, dès le jour où je suis revenu. Si tu ne veux pas, si tu n’es pas sûre, je peux aller vivre ailleurs. » Je la regardais avec un regard sérieux. « Je te le repropose maintenant, je te laisserais le temps que tu voudras, je partirais sur un autre vaisseau s’il le faut le temps qu’il te faudra. Mais si tu me demandes de rester comme tu l’as fais la dernière fois, ça veut dire que tu restes également. Je n’ai pas envie de vivre dans une cabine vide, je n’ai pas envie de dormir dans un lit vide, je n’ai pas envie que notre mariage ne soit qu’un bout de papier. Si tu ne veux plus de moi, je vivrais avec. Mais à un moment, je te demande d’arrêter de tout me remettre sur le dos et de prendre tes décisions. Je suis beaucoup trop fatigué pour jouer à ce jeu-là. »
MessageSujet: (#) Re: Sweet dream are made of this    Sweet dream are made of this 3ViG0Cu Lun 19 Fév - 0:59
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Caderyn me demande ce que je voudrais qu’il dise et je dois avouer que… j’en avais aucune putain d’idée. J’étais perdue et je n’avais aucune idée de la réaction que je voudrais qu’il ait. Je crois que je voulais qu’il m’aide. Après tout, il était mon mari et j’avais une certaine habitude à me reposer sur lui quand j’avais besoin d’aide. Même si j’avais dû apprendre à faire autrement. J’avais aucune idée de ce que je voulais. Et je devais dire que je n’étais pas sure qu’il puisse avoir une réaction que je penserais bonne. Parce que je lui laissais pas trop le choix. Je lui faisais des reproches, je l’accablais de reproches. Et s’il gueulait, je serais mauvaise. S’il ne disait rien, je serais pas contente non plus. Et, bien que je savais qu’il ne dirait pas ça, je n’étais pas sure de me satisfaire d’un simple “oui tu as raison”. J’avais envie que les choses changent, qu’elles bougent. J’avais envie qu’il se batte, qu’il fasse quelque chose merde. Il me demande s’il voulait qu’il s’excuse. J’ai envie de lui répondre oui. Mais je savais que ça n’allait probablement pas arranger la situation. Et oui j’avais envie qu’il m’explique. Je voulais savoir. Je voulais comprendre. Je voulais savoir parce que je savais que tant que je saurais pas, pour moi, il m’aurait abandonné. Peut être qu’en sachant, cela changerait ? Il attrape ma main et j’ai envie de lui dire de la lâcher. Parce que je sais que si je veux finir cette conversation, je dois éviter au plus les contacts physique avec lui. Mais je me retiens, sachant qu’il comprendrait pas et que ça serait blessant. Je caresse doucement la peau de sa joue, me perdant un peu sans m’en rendre compte. Un enfant… Je grimaçais. Oui je savais l’effet que ça faisait. J’avais fait quelques études scientifique. Mais je disais rien. Je le laissais guider ma main ailleurs, jusqu’à cette cicatrice dont j’avais tracé les contours à son retour. Je doute qu’il y ait un pourquoi… J’avais soufflé doucement. Parce que je savais. Depuis le début, je savais qu’il avait été torturé. Je savais qu’il avait souffert. Mais c’était pas réel tant qu’il n’en avait pas parlé. Il se recule et ma main quitte son torse. Je respire à nouveau, consciente qu’il sera plus simple de contrôler mes pulsions ainsi. Jusqu’à ce qu’il retire son tee-shirt. Il avait pas conscience de ce qu’il faisait là ? Il avait pas conscience que depuis son retour mon corps n’attendait qu’une chose c’était de retrouver le sien, encore et encore. Je me mordais la lèvre, fortement en le regardant et en écoutant. L’horreur devait se lire dans mes yeux. J’avais envie de le prendre dans mes bras, de le bercer contre moi et de lui dire que tout ira bien. Je fermais les yeux, le sentant s’éloigner. Que les cicatrices visibles ? J’avais envie de le questionner mais je savais qu’il ne m’en dirais pas plus pour le moment. Merci… J’avais soufflé, sure qu’il n’entendrait pas. Je rouvrais les yeux pour le voir assis sur le canapé, loin de moi. Il recommença à parler de choix et ma bouche se tordit dans une grimace. Il n’avait pas compris non ? Il n’avait pas compris qu’il n’y avait aucun choix à faire. Il n’avait pas compris que si je n’avais pas refait ma vie quand il était mort, je comptais pas la refaire en sachant qu’il était vivant. Il n’avait pas compris que je voulais juste essayer. Pas comme lui l’entendait probablement mais que je voulais tout de même. J’étais perdue mais je voulais pas le perdre. Pas à nouveau. Je le supporterais pas. Je restais sur ma chaise, regardant mes pieds plutôt que mon mari. Je ne te mets pas tout sur le dos. Je sais bien que c’est aussi ma faute si depuis ton retour c’est… comme ça. Mais je te demande de comprendre. De comprendre que je suis perdue, que je sais pas ce que je fais et que j’ai juste besoin d’un peu de temps avant qu’on puisse prétendre retourner vers la normale. Je n’avais pas l’impression que te demander me laisser quelques jours, après deux ans d’absence, était réellement si insupportable que ça... C’était probablement pas la réponse à laquelle il s’attendait. Mais j’avais pas beaucoup mieux à lui offrir. Et il n’y a pas de choix à faire Caderyn. Il est hors de question qu’on… non, juste je peux pas ? Je peux pas te perdre encore. Je… je préférerais aller me jeter dans l’espace que ça. Ca serait trop… dur. Je savais toujours pas tellement comme j’avais survécu à ça la première fois. Enfin si parce que Zooey m’avait maintenu à flot, m’avait soutenu et supporté. Mais une fois, pas deux. Je me levais pour le rejoindre dans le salon même si je restais à une certaine distance. Je te dis pas que… que tout va changer. Je t’en veux, je te déteste pour ce que tu m’a fait vivre. Mais je peux essayer, je veux bien essayer. J’essayerais d’être un peu là quand tu es là. J’attrapais sa main dans la mienne et la serrais doucement. La main c’était encore une safe zone. Je… je suis désolé de ce que tu as vécu, sincèrement. Je suis désolé de pas être comme tu l’aurais voulu, comme ce que tu mériterais. Mais ça change rien d’être désolé. Il savait pas en même temps que je l’étais, avant. Il pouvait pas deviner à quel point je m’en voulais. Encore plus peut être que je lui en voulais. Ou pas parce que je lui en voulais de me mettre dans une position où je m’en voulais. Dans une position où je savais plus où j’en étais. Mais si je dors avec toi… Je passais une main dans mes cheveux, pas bien sure de comment le dire. Avant, je lui aurais dit, le plus simplement du monde. Mais ça c’était avant. Avant deux ans de séparation, avant tout ce qu’on se disait. Hum, j’ai vraiment pas envie que tu me reproches ça. Et mon corps et mon cerveau se sont pas tout à fait mis d’accord à ton sujet. C’était surement une erreur l’autre jour déjà... Du moins c’était ce que je venais à penser quand j’entendais le discours qu’il m’avait tenu. Et ça m’avait pas aidé à réfléchir à la situation non plus. Juste à me souvenir que sans lui, j’étais capable de rien.  

MessageSujet: (#) Re: Sweet dream are made of this    Sweet dream are made of this 3ViG0Cu Lun 19 Fév - 1:59
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J’étais peut-être allé un peu loin. Peut-être qu’il pas nécessaire de lui expliquer chaque détail de chaque cicatrices. Même si je laissais de côté beaucoup détails pour de futures explications, il n’en restait pas moins que je m’en voulais un petit peu. Une partie de moi voulait la protéger de cela. Elle n’avait pas besoin de connaître tout cela. Mon rôle de mari était également de lui épargner ce genre de douleurs. Car son rôle de femme était, lui, de les partager avec moi. Elle prenait ses douleurs et les portaient en partie avec moi, allégeant mon fardeau. C’était comme ça qu’un couple devait fonctionner, c’était comme ça qu’Elis avait toujours fonctionné. Elle était mon support, la personne sur qui je pouvais compter en toutes circonstances. Et pourtant, je ne voulais pas lui offrir ce fardeau-là. Elle n’avait rien fait pour mériter une telle punition. La punition de connaître ma souffrance et de devoir empatir. Je ne voulais pas qu’elle souffre comme j’avais souffert. Ce fardeau devait rester le mien, quoiqu’il arrive et quelque soit les circonstances. Mais je voulais qu’elle comprenne, aussi, que ce n’était peut-être pas une mauvaise chose pour elle que de ressentir ou de comprendre ce que j’avais vécu. Peut-être agirait-elle différemment. Ma voix s’était éteinte alors que je lui avais expliqué une nouvelle fois le choix qu’elle avait. Je ne voulais pas lui mettre la pression, je ne voulais pas qu’elle souffre, qu’elle se force. Mais je ne voulais pas non plus qu’elle me force à espérer, à patienter inutilement. Étrangement, les derniers jours avaient été bien plus difficiles et long que la plus difficile des journées chez les pirates. Le fait de ne pas savoir où nous allions, le fait de ne pas comprendre ce qu’elle cherche, ce qu’elle veut. Lorsque j’étais chez les pirates, je savais qu’Elis allait bien et qu’elle pensait à moi. Je m’en persuadais. Je savais qu’elle était mienne, aussi puéril que cela puisse paraître. Alors que maintenant, la peur de la perdre était devenue trop grande. Je ne voulais pas assister à cette perte. J’étais prêt à faire des efforts, s’il le fallait.

Je l’écoutais, sagement. Ce genre de discussion, il faut se concentrer car beaucoup de choses se jouent. De choses qui peuvent changer un futur. Je voulais comprendre, je voulais vraiment. Mais je voyais bien que nous n’étions pas sur les mêmes objectifs, sur la même manière de voir la chose. Je la voulais elle, sans questions, sans problèmes. Elle, elle n’était que questions en ce moment. Et cette pique « quelques jours après deux ans d’absence », oui, je la prenais mal. Car peu importe ses mots, je le prenais pour moi. Je l’avais fais patienter pendant deux ans, je pouvais bien attendre une semaine. Voilà ce que ça voulait dire. Et ses mots suivant ne me réconfortaient pas vraiment. « Essayer d’être là ». S’il faut un tel effort pour être ensemble, à quoi bon être ensemble ? Le contact de sa main me rassurait. M’encourageait. Et pourtant, je bouillonnais de nos incompréhensions, aujourd’hui, nous étions si différents. Une partie de moi ne pouvait s’empêcher de se demander si nous n’étions pas amoureux du souvenir de notre couple plus que de la personne en face de nous. Et pourtant, lorsque je la regardais, je sentais mon cœur qui battait comme la première fois que je l’avais vu – à peu de choses près, merci les pirates. Je la laissais terminer, me faisant comprendre qu’il n’était peut-être pas préférable que nous dormions ensemble. L’incompréhension me guettait de nouveau. Pourquoi ? Qu’est-ce qui décidait cela ? C’était le plus important, non ? Passer la nuit ensemble ? Dormir ensemble ? Se prendre dans nos bras alors que nous partions vers le monde des rêves ? Étais-je le seul à le voir ? Étais-je le seul à le ressentir ? Je comprenais ce qu’elle voulait dire, mais je n’en comprenais pas la raison.

« Et alors ? Tu crois que je ne te désire plus ? » Je posais sa main contre mon cœur tandis que je déposais un doux et léger baiser contre ses lèvres. « Tu crois que je t’en veux parce qu’on a fait l’amour ? Ce n’est pas ça le problème. Je veux juste passer TOUTE la nuit avec toi » j’insistais sur le toute. L’acte sexuel ne me suffisait pas. Je m’approchais de nouveau d’elle en déposant un nouveau baiser. « Tu me prends pour quoi ? Bien évidemment que j’ai envie de toi. J’ai passé deux ans sans te voir, sans te sentir, sans te toucher, j’aimerais te dire que mes pensées ne sont que romantiques et tendres avec toi, que je veux juste retrouver ma vie de couple mais je meurs de l’envie de te faire l’amour, continuellement. Je ne suis qu’un homme, qu’un homme qui aime sa femme et qui a envie d’elle, Elis. Ne me prends pas pour ce que je suis pas. » Je reculais légèrement. Prenant une distance nécessaire pour la suite de la conversation. Car, étrangement, je n’avais pas finis de parler. D’autres choses devaient être dites. « Tu vois le problème Elis ? Je ne veux pas que tu essayes d’être là, je veux que tu sois là. Tu es ma femme et je t’aime. Je veux passer mes journées avec toi dès que possible, je veux te regarder dormir, je veux te faire à manger, je veux te regarder sortir de la douche, je veux te voir te promener nue dans notre foyer, je veux te voir sourire, je veux te voir pleurer. Tout ça, je veux le voir. Je veux vivre avec toi. Je ne veux pas qu’il y ait d’effort. » Je me déplaçais lentement, m’approchant de nouveau d’elle pour venir déposer un nouveau baiser sur ses lèvres. Celui-ci était plus long, plus langoureux, mes mains glissant dans son dos pour la coller contre moi. Là, je sentais sa poitrine qui appuyait contre mon torse, je sentais ses cheveux qui jouaient avec mon visage, je sentais sa main qui s’amusait avec ma joue. Et, éventuellement, j’éloignais mon visage. « Que dirais-tu, pour commencer, que l’on fasse les choses différemment ? Au lieu de se cantonner ici, pourquoi n’irions-nous pas au restaurant ? Partager un diner, bien habillés, sexy as shit, en public ? Tu ne crois pas que ça nous ferait du bien ? »  Je souriais en la regardant. « Peut-être qu’à défaut d’essayer de vivre ensemble, nous pourrions essayer de voir si un peu de normalité, ça peut marcher ? »
MessageSujet: (#) Re: Sweet dream are made of this    Sweet dream are made of this 3ViG0Cu Lun 19 Fév - 11:23
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Tu crois que je ne te désire plus ? Il m’avait posé la question comme ça, un peu brute de décoffrage. Un peu comme on l’aurait fait avant, quand on parlait de ça franchement et sans aucune gêne. Je cligne des yeux. Oui… enfin je sais pas. J’ai bien conscience que ma réponse n’aide pas forcément mais au moins elle était parfaitement honnête. Je sens sa main attraper la mienne et je frisonne. J’étais plus bien sure de grand chose, encore moins quand il allait m’embrasser comme cela doucement du bout des lèvres. Je savais clairement pas où nous en étions, chose à laquelle je n’étais pas habituée quand ça concernait notre couple. On avait toujours eu une histoire douce, qui se déroulait sans problème et d’elle-même. Une histoire stable. Je savais pas non plus où j’en étais mais ça, c’était un peu une constante depuis 35 ans. Et je ne savais pas ce que je voulais. Mais il me rassura en me disant que le problème n’était pas de faire l’amour, du moins pour lui. Parce que pour moi, j’avais conscience que c’était peut être un bout du problème justement. Parce que je me retrouvais encore plus perdue, parce que justement mon cerveau et mon corps n’étaient pas d’accord sur la marche à suivre. Et que l’un finissait toujours pas rattraper l’autre. Toute la nuit qu’il dit. Je me retiens de sourire parce qu’il ne comprendrait pas. Il comprendrait pas que “toute une nuit” c’est pas quelque chose que je faisais. Je le faisais déjà assez rarement de rester dans mon lit toute une nuit quand il était là, avant son départ, alors maintenant ca me semblait mission impossible. Passer plus d’une heure allongée était déjà plus vraiment quelque chose qui m’arrivait souvent. Mais peut-être serait-ce plus facile s’il était là aussi. S’il était allongé avec moi parce que j’avais conscience que sa présence m’apaisait, même si j’étais toute remontée contre lui entre deux. Ses lèvres rencontrèrent à nouveau les miennes et, sans réfléchir et sans me retenir, je glissais une main sur sa joue, la caressant du pouce. Ce contact avait quelque chose de rassurant, même si ma main rencontrait cette cicatrice que j’allais devoir apprendre à connaître. Il avait envie de moi. Je lui avais manqué. J’essayais de me concentrer sur ça, sur ses mots alors qu’il me rassurait pour ne pas penser au reste. Au fait qu’il n’avait pas encore réagir à tout ce que j’avais pu dire d’autre et que je savais que certaines choses n’avaient pas du lui plaire. A sa place, je n’aurais pas aimé. Je ne peux m’empêcher de sourire, mutine, quand il me dit que ses pensées ne sont pas que romantiques et tendres. Au moins, à ce sujet, les choses n’avaient pas changé. Il se recule et je comprend que la partie la plus plaisante de la conversation vient de prendre fin. Le problème ? Le problème ? Comme s’il n’y avait qu’un problème ? Comme si le seul problème était mon incapacité à faire comme lui il aurait espérer ? Je sentis mon sang ne faire qu’un tour mais je me retiens, serrant seulement les poings. Si je parlais maintenant, tout le chemin qu’on avait fait aujourd’hui serait envoyé en l’air une nouvelle fois. Et puis, c’était… mignon d’une certaine manière. L’entendre dire qu’il voulait toutes ces choses, j’avais l’impression de l’entendre dire ses voeux de mariage. Mais je savais aussi que c’était trop pour moi, pour le moment. Plus que ce que j’allais réussir à lui offrir. Qu’il ne me verrait pas dormir, ou quelques minutes seulement. Qu’il pouvait pas cuisiner vu que les règles de la flotte faisait que non. Que j’étais plus comme avant. Pas d’efforts, je pouvais pas. Ca faisait un moment que tout dans la vie était un effort. Je soupirais et fermais les yeux. Bientôt, je sens ses lèvres sur les miennes, ses mains qui glissent jusqu’à mon dos. Perdue pour perdue, je glisse une main le long de ses côtes pour aller la poser sur son dos et l’attirer vers moi. L’autre, elle retourna se poser sur sa joue, caressant doucement celle ci alors que le baiser prenait une tournure plus physique que les précédents. Quand il éloigna son visage du mien, je fis la moue avant d’aller glisser mon visage dans son cou. Il me propose de sortir, d’aller au restaurant et je tire la grimace, bien cachée dans son cou. Tout ce que j’ai toujours détesté. Mais j’ai conscience que je vais devoir céder, peut être pas maintenant mais à un moment. J’ai presque envie de soupirer. Je ne suis pas sure que cela soit mieux. Que cela soit plus facile. Mais l’idée semble lui plaire. Et j’ai pas envie d’écraser ses espoirs encore. J’ai envie d’essayer un peu, d’essayer le calme avant la tempête parce que je me connais assez pour savoir que la tempête reviendra. Me faire à manger, aller au restaurant… t’es bien sur que tu te souviens à qui tu es marié ? Certes j’avais toujours mieux mangé en sa présence, parce qu’il me laissait pas vraiment le choix. Mais il devait bien se souvenir que moi et la nourriture c’était pas non plus ça. Un autre jour ? Tu as déjà mangé et… j’ai pas faim. Comme d’habitude. Pourquoi étais-je allée chercher à manger déjà ? Oui parce que je savais pas qu’il aurait déjà mangé, que j’essayais de faire un effort et que j’avais eu bon espoir qu’il finisse ma part. On peut sortir quand même si tu veux… On peut aller se promener ? Ou rester ici ? Ou… j’ai aucune putain d’idées de ce que les gens normaux font de leur temps libre. Je me démerde toujours pour en avoir le moins possible. Quand j’avais du temps libre j’allais faire un footing mais j’étais clairement pas d’humeur. Je voyais Zooey si elle en avait aussi. J’écoutais de la musique en faisant du sport. Ou je matais une vieille série à l’occasion. Pas vraiment le genre de chose que je pouvais lui proposer de faire. J’essayais de me souvenir de ce que l’on faisait avant, ou quand on s’était connu. Mais quand on s’était connu, nous étions encore tous les deux étudiants. Et puis depuis… on avait jamais vraiment eu besoin d’avoir des “activités” ensemble, les choses s’étaient toujours faite naturellement. Agacée de ne pas avoir mieux à lui proposer, j’allais déposer un baiser sur sa joue alors d’appuyer mon visage contre son torse. Je soupirais, laissais une des mes mains courir sur son bras. Je sais pas si je vais y arriver Cade. Je savais que relancer le sujet risquait de ne pas impliquer de passer un bon moment. Mais je lui devais l’honnêteté. Je t’aime, ce n’est pas la question. Je t’aime tellement que j’ai cru mourir quand tu es parti, que j’ai voulu mourir. Et la Elis d’avant, elle pourrait elle. T’accueillir comme si rien ne s’était passé, reprendre notre vie là où on l’avait laissé. Mais je suis plus moi-même depuis. Et je m’en veux tellement, tu peux pas savoir. Je m’en veux parce que je suis pas sure d’y arriver. Je veux y arriver mais… Mais je ne peux faire que essayer. A bout, poussée par nous deux dans mes retranchements, épuisée de plusieurs années sans réel repos, je pleurais. Silencieusement, mais je doutais qu’il ne le remarque pas, étant toujours appuyée contre son torse. Je voulais qu’il comprenne. Je voulais qu’il sache. Que je l’aimais. Que je l’aimais plus que tout dans cet univers. Mais qu’il n’y avait pas que cela.

MessageSujet: (#) Re: Sweet dream are made of this    Sweet dream are made of this 3ViG0Cu Mar 20 Fév - 14:48
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Je semblais comprendre que les choses n’étaient pas gagnées d’avance. Elis marquaient des réserves sur chacune de mes propositions. Et si, fut un temps, j’aurais eu la patience d’attendre, je n’étais plus sûr de l’avoir. Je n’étais pas sûr de pouvoir attendre quelque chose qui ne viendrait peut-être jamais. Comme elle le disait si bien, elle avait changé autant que j’avais changé et la certitude que notre relation pouvait toujours existée ne pouvait être affirmée. Faire des efforts étaient la bonne chose, probablement, mais quels efforts ? Aussi loin que je pouvais voir, je n’arrivais pas à comprendre l’effort qu’elle me demandait de faire. Et j’avais beau me creuser la tête, j’étais incapable de définir ce qu’elle voulait de moi. Je voyais bien que mes propositions ne lui plaisaient pas et, peu importe ses mots, je sentais qu’au fond d’elle, ce n’était pas satisfaisant. Le contact physique avec la jeune femme était agréable à n’en pas douter et ses baisers faisaient naître en moi ce sentiment qu’il y a tellement de choses à faire et pourtant tellement de choses impossibles. Je ne voulais pas briser l’ambiance mais je ne savais plus quoi faire. J’avais l’impression de donner des efforts vains d’avance et continuer d’essayer ne nous apporterait-il pas juste plus de souffrance ? Je la regardais avec un sourire, baissant mon visage jusqu’au sien. « Ce n’est pas une option ma belle, tu vas manger ici et maintenant. » Je la guidais lentement vers la table pour qu’elle s’asseye et qu’elle mange. Si j’avais déjà mangé, je refusais que de la nourriture soit gâchée. J’avais vécu une diète forcée pendant bien trop longtemps, l’idée de voir de la nourriture gâchée m’était donc insupportable. Point par point, dans mon esprit, je tentais de trouver des réponses à ses questions, un moyen de lui répondre. Un moyen de ne pas rester là, sans rien dire, sans rien faire. Inutile. De nouveau.

« Je ne te parle pas de faire quelque chose maintenant, Elis. Mais si tes efforts consistent à être présente sans m’adresser la parole, je préfère autant ne pas resté enfermé dans la cabine, si tu le veux bien. J’ai passé bien assez de temps enfermé d’un endroit, dans le silence, je ne compte pas recommencer. » Ma voix mourrait alors que je l’observais. J’ouvrais lentement les sachets qu’elle avait emmené pour lui poser son plat devant elle. Je savais qu’elle ne voulait pas manger. Mais le choix, ici, elle ne l’avait pas. « Honnêtement ? J’ai peur de devenir fou si je dois rester trop longtemps dans cette cabine. Tu comptes beaucoup pour moi mais je ne suis plus capable de ne rien faire et d’attendre, attendre un futur que nous n’aurons peut-être pas. » Je ne relevais pas le fait qu’elle n’aimait pas avoir du temps libre. Je ne voulais pas. Car si elle n’aimait pas avoir du temps libre, ça veut dire qu’elle n’aimait pas tant que ça être avec moi. Or, pour moi, c’était la base de tout. Et, actuellement, j’avais besoin d’elle plus qu’elle ne pouvait l’imaginer. J’avais besoin de ses sourires, de sa chaleur, de sa présence. « Contrairement à toi, je n’aime pas le boulot que je fais actuellement. Tu es ma seule échappatoire. » Je baissais les yeux de peur de continuer. Je ne voulais pas la blesser en disant des choses vraies mais en même temps, la base d’un mariage était la sincérité, non ? « Quand je regarde ma vie actuelle, je n’ai pas de quoi être fière de quoique ce soit. Je hais mon boulot. Je n’ai pas de vie sociale. Pas d’amis. Pas de famille. Et ma femme n’est plus sûre d’être capable de vivre avec moi. Je n’ai nulle part où me cacher. Je n’ai nulle part où me réfugier. Avant, tu étais mon refuge, mais j’ai bien compris qu’en ce moment, je ne peux plus compter là-dessus. »

Le fait de l’entendre me dire qu’elle m’aime ne me réconfortait pas vraiment. Je n’avais pas de certitudes dessus ou presque. Car nous étions différents, tous les deux, nous avions changés. Tant physiquement que psychologiquement, nous n’étions plus les mêmes. Et c’était peut là que résidait le véritable problème. Sur notre amour. Je n’avais aucun doute sur le fait de l’aimer tout qu’elle n’avait aucune doute sur le fait qu’elle m’aimait. Et pourtant. « Tu m’aimes, mais ça ne suffit pas, c’est ça ? » Car je ne voyais que ça à présent. Elle m’aimait sûrement mais ça ne suffisait pas à vivre ensemble. En tous cas, par pour elle, visiblement. Surveillant toujours son plat pour être sûr qu’elle mangerait, je levais lentement la tête vers elle avec une pointe de tristesse dans les yeux. La question que j’allais lui poser me déchirait le cœur mais elle devait être posée. « Est-ce que tu m’aimes ? Ou est-ce que tu aimes le Caderyn d’il y a deux ans, Elis ? » Ma voix était rauque et mon regard vide. J’avais besoin de le avoir. J’avais besoin d’entendre cette réponse. Car, intérieurement, j’avais un doute. Le doute qui m’habitait n’était pas qu’à sens unique, est-ce que j’aimais cette Elis ou est-ce que j’aimais le souvenir que j’en avais. Deux ans, c’est long très long. En deux ans, beaucoup de choses changent. Torture ou pas torture, kidnapping ou pas kidnapping, nous changions continuellement. Sauf que là, nous n’avions pas changé ensemble. « Réponds sincèrement, je ne me vexerais pas. J’ai besoin de savoir. Besoin de savoir s’il y a de l’espoir pour nous… »
MessageSujet: (#) Re: Sweet dream are made of this    Sweet dream are made of this 3ViG0Cu Mar 20 Fév - 15:58
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Caderyn baisse son visage jusqu’au mien et j’ai envie d’aller capturer ses lèvres. Ses lèvres qui bougent, laissant un son en sortir. Ca, tu vois, ça m’avait pas manqué. La phrase est sortie tout seule, taquine. Mais je la regrette assez vite parce que je ne sais pas comment il va la prendre. En même temps, c’était la plus simple vérité. Beaucoup de chose, en dehors de sa simple présence ou personne en fait, m’avaient manqué. Mais parmis elles il n’y avait pas son obsession à me faire manger quand je n’avais pas faim. Pour se défense, j’avais assez peu souvent faim. Je le laissais me pousser vers la table de mauvaise grace. Tu sais, ça sera encore bon demain. Les repas de la cantine tiennent au moins trois jours. Plus longtemps, t’es pas sur de pas finir malade mais j’ai déjà fait… Je n’essayais même pas d’invoquer que j’avais mangé un truc dans l’après-midi ou quoi. Je connaissais assez bien mon mari dans ce genre de situation pour savoir que ça ne changerait rien du tout. Mais je comptais pas vraiment manger pour autant. A moins qu’il ne m’attache et ne me mette la nourriture de force dans la bouche, j’allais pas avaler grand chose. Mais ça, je ne lui disais pas. Je me contentais de me frotter les yeux, sachant comme je pouvais les larmes qui avaient coulé et finissant de réduire à néant le peu de maquillage que j’avais. J’étais pleine d'appréhension, sachant qu’il ne m’avait pas encore répondu. Pas de faire quelque chose maintenant ? Je comprenais plus rien à ce qu’il proposait alors. Mais je notais que pas maintenant. J’avais pas la tête à sortir de toute manière. Je levais un sourcils. J’ai jamais dit que je te parlerais pas quand je serais là. J’ai pas spécialement l’impression de pas avoir parlé depuis tout à l’heure, même si ça aurait peut être été plus agréable… Si j’avais pas parlé, on ne se serait pas disputé. On ne serait pas encore entrain de se disputer. Mais je ne l'interromps pas plus. Il voulait parler ? Qu’il parle ! Devenir fou en restant dans une cabine vide ? J’avais envie de rigoler. Il devait pas comprendre. Pas comprendre que ça avait été mon quotidien depuis son départ et que c’était aussi pour ça que j’avais tant de mal à rester ici. Je déglutis et décidais que j’aurais plus de chance de réussir à fermer ma grande gueule et ne pas empirer la situation si je mangeais un truc. En plus ça lui ferait plaisir. Attrapant ce qu’il avait mis devant moi, je portais une bouchée à ma bouche. Je mâchais lentement, incapable d’avaler. J’avais soudainement envie de gerber. Fais un effort Elis. Un putain d’effort… Je finissais par avaler ce que j’avais pris. C’était à peu près aussi sympa à digérer que ce qu’il me disait. J’étais sa seule échappatoire… si ça c’était agréable à attendre, le soucis c’était tout le reste. Et la pression. Il devait pas avoir conscience du poid que ça m’était sur mes épaules. J’avais envie de lui dire de changer de travail. Mais je savais qu’à terme ce serait retourner à son ancien boulot et ça j’avais pas du tout envie de le dire. Il allait trop vite. Je comprenais que c’était frustrant. Terriblement frustrant. Mais un boulot qui lui plaisait, il pourrait en retrouver un. Comme il pourrait retrouver sa vie sociale, ses amis, petit à petit. Tout n’allait pas tombé de la voie lactée comme cela. Il faudrait du temps. Pour toutes ces choses comme pour nous. Mais il comprenait pas. Il était trop pressé, trop pressé que tout soit comme avant. Si les choses pouvaient un jour redevenir comme avant. Je baisse les yeux vers l’assiette. Finalement, je vais peut être avaler un deuxième truc. J’aurais eu moins une raison d’avoir envie de vomir. Sauf qu’il dit un truc. Je laisse tomber ma fourchette dans mon assiette en redressant la tête, les yeux grand ouverts sous la surprise. J’ai jamais dit que ça ne suffisait pas. Je voulais juste dire que j’ai besoin de temps. Il avait réussi à me remettre en colère. Parce qu’il ne s’arrêta pas là. Si je l’aimais vraiment… L’ancienne Elis aurait surement fondu en larme. Pas la nouvelle. La nouvelle était juste en colère. Enervée au possible. Si tu crois que y a plus d’espoir, pourquoi tu es là ? Parce que ça t’amuse de nous faire souffrir ? Non mais… j’en reviens pas Cade ! Bien entendu qu’il y a de l’espoir ! Je me levais de ma chaise, trop énervée. J’avais l’impression que mon sang brulait dans mes veines et je l’entendais frapper fort dans mes tempes. Je me retournais vers lui, gardant mes distances. Je savais plus si j’étais capable de me contrôler quand ce genre d’émotion m’échappait. Oui je t’aime. Toi, là maintenant je t’aime. Comme j’aime le Caderyn d’il y a deux ans, comme j’aime celui d’il y a 10 ans. Comme j’aime celui d’il y a 12 ans quand on s’est marié. Celui d’il  y a 17 ans quand on s‘est rencontré. Tu crois vraiment que nous nous serions marié si je n’étais pas certaine, au plus profond de moi, de t’aimer quoi qu’il nous arrive ? Tu peux changer, devenir un tout autre homme, que je t’aimerais toujours. Tu pourrais devenir tout ce que j’ai toujours détester que je t’aimerais quand même, aussi stupide que ça serait. Je suis tombée amoureuse de toi la première fois que tu es venu me parler à la bibliothèque. La toute première fois. Et je n’ai jamais aimé personne d’autre depuis et je n’aimerais jamais personne d’autre. Ce que je disais détonnait franchement avec mon ton énervée et le fait que je parlais vite, un peu fort. Mais cela me mettait en colère. Parce qu’on m’avait dit, quand je l’avais connu et avant qu’on ose avouer à l’autre qu’on l’aimait, que je ne savais pas ce que me réservait la vie, que dans quelques années ça me passerait. Et ça m’était pas passé. On m’avait demandé si j’étais sure quand je l’ai épousé et oui j’étais sure. J’étais sure depuis le début et je l’étais encore que je l’aimais, lui tel qu’il était, et que je n’aimerais que lui. Je m’approchais de lui, soudainement plus calme. J’attrapais sa main que je serrais mais ne franchissais pas le peu de distance qui me séparait de ses bras. Que le reste du monde en doute, mais pas toi s’il te plait. Qu’est-ce qu’ils ont bien pu te faire pour que tu doutes de ça Caderyn ? Je franchissais le peu de distance qui nous séparait pour le prendre dans mes bras, appuyant sa tête contre ma poitrine, mon menton contre son crâne. Il y a de l’espoir d’accord ? Et on trouvera comment faire pour que ça fonctionne. J’ai juste besoin de temps, Cade. J’ai jamais été très douée pour le changement et pas plus maintenant. Encore moins même. J’ai besoin de réapprendre à pas fuir la cabine, à rester dans notre lit, à ne pas passer le plus gros de mon temps au travail… à accepter que quelqu’un dépende de moi. Réapprendre à prendre goût à la vie également. Je faisais glisser ma main sur sa nuque, la caressant doucement. Et toi tu vas devoir réapprendre, apprendre et accepter des choses… Je n’en disais pas plus, ne voulant pas le braquer. Doucement, je le forçais à reculer son visage que j’allais embrasser avec insistance. Je voulais lui faire sentir, faute de le convaincre avec mes mots, que je l’aimais. Que ça, c’était peut être bien la seule chose qui n’avait pas changé. Je l’aimais, quoiqu’il arrive. Le sang encore chaud de mon énervement, j’étais vaguement fébrile. Si bien que l’air me manqua rapidement. Je décollais juste ma bouche de la sienne, mon front appuyait contre le sien. Au moins ça, on n’a pas besoin de réapprendre.

MessageSujet: (#) Re: Sweet dream are made of this    Sweet dream are made of this 3ViG0Cu Mar 20 Fév - 21:13
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Sweet dream are made of this


« Ils m’ont tout fait, voilà » Je fermais les yeux, attendant avec appréhension la réponse à ma question. Elis réagissait à sa manière et c’était rarement la réponse que j’attendais qui arrivait. Mais ça, ça n’avait pas changé. Elle avait toujours eu sa façon à elle d’envisager le monde, sa façon à elle de s’occuper des problèmes. Cette façon n’était pas toujours la mienne. Et si j’avais pu faire des efforts sur cela, je me voyais plus difficilement faire les mêmes aujourd’hui. Et ce n’était pas parce que je l’aimais pas ou parce que je n’avais pas envie de vivre avec elle, Dieu seul sait que si. Mais tout simplement parce que je veux avoir quelque chose qu’elle seule peu m’offrir. Je vois avoir le bonheur qu’elle seule maîtrise, qu’elle seule contrôle. Je voyais à ses yeux qu’elle était énervée. Pourquoi ne le serait-elle pas ? Elle avait toutes les raisons du monde l’être après tout. Je lui avais montré le pire qu’il y avait chez moi. Je n’étais pas connu pour douter, encore moins de ma femme, mais, ces derniers temps, j’étais différent, je doutais plus facilement. Les pirates avaient brisé cette partie de moi, cette partie qui donne sa confiance sans concession. Et si personne n’avait plus ma confiance qu’Elis, j’avais des doutes, sur son amour, sur notre relation. Et si cela peut sembler logique, ça ne l’est pas. Pourquoi me demander de rester ici si elle ne m’aimait pas ? Pourquoi m’accueillir, me supplier de rester si elle ne voulait pas de moi ? Ça n’a pas de logique et elle se donne comme mission de bien me le faire comprendre. J’écoute ses mots qui pourraient être interprété comme une déclaration d’amour si les décibels ne montaient pas aussi hauts. Si elle ne criait pas avec autant de passion, le genre de passion que je n’aime pas, bizarrement.

Oui, il y avait de l’espoir, elle avait raison. Et notre amour existait réellement. Sans aucun doute. Pourtant, nous ne voulions pas la même chose. Nous n’avions pas besoin de la même chose. Et bizarrement, je ressentais cette étrange intuition que cela pourrait nous mener à notre perte. Elle avait beau me dire qu’elle trouverait les solutions, je ne voyais pas comment cela allait être possible. Parce que pour moi, il n’y avait pas d’apprentissage ou de réapprentissage possible. Je voulais être avec elle inconditionnellement. Je ne voulais pas être dans l’attente. Et s’il fallait aller vers des mesures draconiennes pour cela, je serais prêt à tout pour y arriver. Vivre avec Elis est mon rêve d’adolescent, mon rêve d’adulte et sera mon rêve quand je serais un vieillard, je le sais. Je n’ai aucun doute là-dessus. Mais s’il faut passer cette étape, maintenant, je veux le faire correctement. Je ne veux pas me tromper sur la personne qu’il y a en face de moi. Si nous devions réapprendre à être un couple, il ne fallait pas sauter d’étapes, il ne fallait pas aller trop vite. Pas sauter d’étapes. Et même si la solution n’allait pas vraiment plaire à Elis, je savais, au plus profond de moi, que c’était la meilleure chose à faire. Il fallait que j’apprenne à vivre avec elle. Il fallait peut-être aussi que je réapprenne à vivre avec moi même. Car pendant ces derniers jours, j’avais découvert une chose à laquelle je ne m’attendais pas : je ne m’appréciais pas. Pour beaucoup, je me répugnais. Il y avait encore de nombreux pans de mon évasion qu’elle ne connaissait pas et que je ne voulais pas trop divulguer. Mais j’avais des choses que n’importe quel homme sain regretterait toute sa vie. Or, je ne les regrette pas forcément. J’ai pris des vies de sang froid, j’ai blessé, mutilé, dans le seul but de m’évader. Certes, ils le méritaient. Mais je n’ai pas été élevé comme ça.

Son baiser m’arracha de mes pensées, me ramenant sur le sol de la cabine. J’en profitais, comme s’il s’agissait du dernier. Chaque baiser était une perle, un met fin que j’appréciais à sa juste valeur. Glissant lentement mes bras le long de son dos, je la regardais avec un sourire. J’allais lui dire des mots qu’elle n’aimerait pas, c’est pourquoi je tentais d’avoir le plus de douceur possible. « Tu as raison Elis. Sur tout ou presque. Moi aussi, je t’aime, plus que tout au monde et j’ai hâte du jour où nous pourrons vivre ensemble, comme avant. Mais… ce jour là n’est pas arrivé. » Je marquais une pause, m’éloignant lentement d’elle. Je m’approchais lentement de la table pour m’y asseoir. « Je dois réapprendre à vivre en société, à vivre avec moi-même, à vivre avec toi. Mais ça, je ne peux pas le faire tant que je suis ici. Je dois réapprendre à t’aimer à ta juste valeur, à être le meilleur que je puisse être pour toi. » Lentement, j’attrapais ses mains pour les fermer dans les miennes. Je la regardais droit dans les yeux. Avec douceur et amour. « Je vais partir quelques jours, j’irai vivre dans le bar, nous avons un endroit prévu pour cela. Ce n’est pas une rupture, Elis, ni même une séparation, j’espère que nous pourrons continuer de nous voir, je veux que l’on continue de se voir. Mais je ne suis aujourd’hui plus capable de me regarder dans le miroir pour ce que j’ai pu vivre, pour ce que j’ai pu faire, pour ce que j’ai pu te faire. C’est pourquoi je pense qu’il vaut mieux que nous ne vivions plus au même endroit. C’est plus sage. » Je savais qu’elle n’aimerait pas ce que je disais mais je devais le dire. Pour nous deux. Inconsciemment, je déposais un baiser sur ses lèvres. « Je t’aime plus que tout au monde. Je ne veux pas te décevoir. Mais rester ici, tous les deux, je vois bien que c’est toxique pour l’un comme l’autre. Si je dois vivre ici, avec toi, je veux que ce soit pour les bonnes raisons et de la bonne manière. Je veux que notre amour nous unisse comme le jour où je t’ai épousé. Je veux que notre union soit une évidence. Je veux que vivre ensemble soit une évidence. Et, aujourd’hui, clairement, ça ne l’est pas. » Je me levais et déposais un nouveau baiser, sur sa joue cette fois, marchant vers la chambre que nous partagions. « Je vais partir ce soir. »
MessageSujet: (#) Re: Sweet dream are made of this    Sweet dream are made of this 3ViG0Cu Mer 21 Fév - 9:32
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Caderyn avait-il compris qu’il vallait mieux me laisser passer mon énervement en silence ou n’avait-il rien à dire ? La question me traversa l’esprit sans que je ne puisse y répondre. Mais je voulais pas y répondre. Je voulais juste poser mes lèvres contre celles de mon mari et échanger avec lui un baiser qui allait me laisser sans souffle. Je le sentis m’embrasser en retour et mon coeur s’accéléra dans ma poitrine. Il avait beau dire que si, il ne se souvenait clairement pas de l’état dans lequel il me mettait. Quand il m’embrassait comme cela, je n’arrivais plus à penser à rien. Je ne pouvais plus penser qu’au désir que j’avais pour lui. Que à combien je l’aimais, combien il m’attirait, combien il était fait pour moi. Je finis par mettre fin à cet échange, à bout de souffle. Lentement j’appuyais mon front contre le sien, gardant cette proximité qui me plaisait depuis tant d’années. Je lâchais une petite phrase sur le ton de l’humour et alors qu’il sourit, je crus que c’était pour cela. Je sentis ses bras se glisser dans mon dos et je ne tentais même pas de cacher le frisson qui me parcouru. Je sentais cette colère au fond de moi qui n’était pas totalement partie, qui partirait surement pas maintenant. Je me sentis rougir également quand il me regarda, plus intensément que je ne l’aurais cru. Il disait que j’avais raison. Je ne savais plus trop de quoi il parlait mais cela me revient petit à petit. Mon coeur se gonfla en l’entendant dire qu’il m’aimait, plus que tout au monde. Parce que de lui faire cette déclaration, de lui expliquer que je l’aimais et l’aimerais toujours, cela avait fait naître une peur irrationnelle en moi. Celle que tout cela ne soit plus réciproque. Que ce ne soit plus partagé. Etrangement, même s’il disait juste ce que j’essayais de lui dire depuis le début, qu’il faudrait du temps, je sentis une sorte de malaise. Je sentis qu’il n’allait pas s’arrêter à ça et que la suite n’allait pas me plaire. Je resserrais ma main sur l’épaule de son tee-shirt avec une certaine appréhension. Il était doux, très doux. Je savais donc qu’il ne parlait pas sous un coup de colère comme dans nos prises de bec, comme moi je pouvais le faire. Non il disait quelque chose de sérieux et quelque chose à quoi il avait réfléchi. Ou quelque chose à quoi il était entrain de réfléchir. Je savais pas trop mais je n’aimais pas. Je le laissais se lever, lachant son tee-shirt et fronçant les sourcils. Pas le faire tant qu’il était ici ? Comment il comptait apprendre à vivre avec moi autrement qu’en étant ici ? Pourquoi quand je faisais des concessions, quand je prenais sur moi pour lui proposer que ça aille mieux, il commençait à tenir mon ancien discours ? Pourquoi ? Qu’est-ce qu’on avait bien pu faire pour mériter cela ? Pourquoi nous ? Pourquoi notre couple ? Tout cela n’aurait-il pas pu arriver à un autre couple ? Etre le meilleur pour moi… j’avais envie de rire. Parce que j’avais beau lui en vouloir plus que tout au monde, je voulais pas qu’il change pour moi. Je le voulais lui, pas quelqu’un d’autre et je le voulais lui comme la nature l’avait fait. Mais je ne dis rien. Parce que finalement, il y a des choses chez lui que j’accepterais sans mal de voir changées. Son absence, son attirance pour les métiers militaires, son obsession à ce que je mange, son incapacité du moment à comprendre comment je fonctionnais. Il attrapa mes mains et bientôt la sentence tomba. Il voulait partir. Partir de notre chez nous. Pas y être peu comme moi je faisais, non partir. Acter le fait que nous ne vivions plus ensemble. Tout à l’heure il voulait que je sois plus souvent là et maintenant lui ne voulait plus y être. Je comprenais rien. Je restais muette. De stupéfaction face à cette décision que je n’avais pas vu venir. De dégoût face à ce choix. De regrets qu’on en arrive là. De tristesse, infinie. Pas une rupture ni une séparation. Ca sonnait pourtant beaucoup comme cela. Il disait avoir besoin de moi, ne pas réussir à dormir sans moi. Mais il voulait partir. C’était plus sage ? Mais qu’est-ce qui lui faisait croire que je voulais être sage ? Oh mon comportement peut être. Mais je n’acceptais pas là. Je décidais de me fermer, de me renfermer sur moi même. Il était hors de question que je lui laisse voir l’effet que cette nouvelle me faisait. Ca n’arrangerait rien. Je voulais juste retrouver ma poker face que j’avais avec le reste du monde. Je réagissais même pas quand il m’embrassa. J’étais juste pas d’accord. Pour moi tout ce qu’il disait restait une évidence. Vivre ensemble en était une. Nous devions juste trouver ce que cela voulait dire. Pourquoi il abandonnait ? Pourquoi il nous laissait tomber encore ? Qu’est-ce qui avait bien pu se passer dans sa tête ? Qu’est-ce que j’avais bien pu dire pour qu’il pense cela ? Je détournais le regard, incapable de suivre ses mouvements jusqu’à notre chambre. Je fermais les yeux et restais muette encore un peu. Je ne veux pas. Une phrase une seule. Ma main se perdit dans ma chevelure encore. J’étais perdue. J’étais détruite encore un peu plus. Je sentais l’émotion me gagner, les yeux se remplir de larmes. Je… je peux pas te regarder faire. J’ai besoin d’air. Sans rien dire de plus, je tournais les talons et sortais de notre cabine rapidement. Je prenais même pas la peine de refermer la porte derrière moi, fuyant à nouveau ce foyer où il était dur de vivre. Je sentis les larmes commencer à couler alors que je m’éloignais. J’avais besoin de me réfugier à un endroit où personne ne me verrait. Où Caderyn ne me verrait pas pleurer.

Sujet Terminé

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