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  ISORIS#2 |  so I’m following the map that leads to you
MessageSujet: (#) ISORIS#2 |  so I’m following the map that leads to you    ISORIS#2 |  so I’m following the map that leads to you 3ViG0Cu Dim 11 Fév - 1:36
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ISORIS#2 |  So I’m following the map that leads to you
I hear your voice in my sleeping night. Hard to resist temptation , 'cause all these strangers come over me. Now I can’t get over you. No I just can’t get over you.

La colère est devenue amante familière, incendiaire. Sa voix s'agite encore, douloureuse, creusant les horreurs, les erreurs. « Casse toi », jette-t-elle en même temps que les oranges, mettant un point final à … rien. Ni début, ni fin de quoique ce soit, vous n’étiez rien de vraiment important, rien de puissant.

Et puis ce n'est pas vraiment mentir que de dire qu'elle n'a pas vraiment laissé de vide à remplir. Ce n'est pas vraiment se détruire que d'avoir du mal à dormir, à sourire. Ton humeur est devenue massacrante, prête à s'enflammer, à tout ravager dans son sillage, sur son passage. Et tu te surprends à te trouver détestable, imbuvable comme si toi-même, tu ne pouvais plus te voir, y croire. Comme si cette vie là (sans elle) te fatiguait déjà. C'est un peu stupide de penser qu'elle était si importante, si essentielle, non ? Tu as, toi-même, envie d'en rire. Peut-être qu'il sera un peu amer. Peut-être qu'il sera un peu jaune aussi. Peut-être que le coeur ne s'écrasera pas, ne se froissera pas, cette fois, en pensant à elle, à rêver d'elle. Et puis ce n'est pas comme si tu étais amoureux, comme si ta vie n'avait pas continuée, que tes hommes ne comptaient plus.

« Capitaine Woodrow, lâche la seconde, faisant claquer ses doigts devant tes yeux. Reila te scrute, sûrement agacée que tu n'es pas prêté une seule attention à ses mots. Vous dormez sur votre siège. Mh ? Les yeux se reportent vers elle, papillonnent un peu, puis la scrutent de leur dureté, de leur froideur, d'un courant d'air glacé. Soudain, la femme se tait, sentant qu'il vaut mieux s'arrêter là, ne pas glisser d'avantage sur un terrain sensible, encore pénible. Recommencez et n'omettez aucun détails. » La sévérité s'est affirmée, a serrée encore plus les vis ; la vérité c'est qu'en ce moment, mieux vaut pas t'emmerder, t'agacer. T'es pas disposé à la moindre négociation, question. Et la récente seconde recommence, cette fois, captive de toute ton attention, de toute ta concentration. Puisque pour éviter de penser, il reste toujours le travail sous lequel s'effondrer, vaciller. Il reste toujours quelque chose à faire, des affaires à compléter, à évacuer. Au final, il y a toujours de quoi s'oublier. « Vous pouvez disposer, Reila, je vais m'en occuper. Un silence, l'asiatique ne bouge pas d'un millimètre, comme si elle t'analysait, te scrutait. Alors, doucement, les yeux cernés se redressent, tu humectes tes lèvres : Un problème, Reila ? Il y a une courte hésitation, un soupçon de questions. Aucun, capitaine. Bien, passez une bonne soirée. Merci, vous aussi, capitaine. » Elle tourne les talons, te laissant à ta solitude, au stylet qui glisse sur le terminal. Tu ne perçois, bien entendu, pas son inquiétude, sa quiétude. Tu ne sais pas qu'en elle se dessine des montagnes de doutes quand à ta santé, quand aux changements gravés peu à peu sur ton corps.

Et les heures se creusent, toutes dédiées à ton activité, toutes détournées d'un sommeil réparateur, accusateur. Parce que s'allonger, c'est risquer de revoir sa haine, admettre qu'elle te déteste. La hantise reste persistante, évidente, te collant entre ses bras, empêchant les yeux de se fermer, laissant les pensées se décliner, se démultiplier. La sottise de tes sentiments danse encore, sentant un battement de cœur te leurrer, te dépasser. « Capitaine Woodrow, la voix mécanique de Charlie résonne dans le petit espace, attirant ton regard, tes égards. Sur l'écran du terminal s'affiche machinalement une image de la porte de ta cabine, une personne se découpe dans l'ombre, s'activant sur la serrure. Un intrus a été détecté. Reconnaissance faciale ? L'IA s'active, chercher, te faisant fermer les yeux, passer une main nerveuse dans tes cheveux argentés. Borislava Asimova. » Un sursaut brutal te jette sur tes jambes, le coeur frise la syncope. « Dois-je contacter la milice ? Non, j'y vais. Bien, capitaine Woodrow. Charlie ? Oui, capitaine. Efface les images. » C'est un peu de toi qui essaie encore de la protéger, de la sauvegarder. C'est encore un peu de toi qui ne sais pas l'oublier, la laisser s'en aller.

Il te faut dix minutes pour remonter le vaisseau. Sûrement les plus longues d'une vie, de ta vie. Il y a cent scénario qui se tissent dans ta tête, cent idées fixes qui se dessinent, s'esquissent. Les espoirs se mêlent aux désespoirs. Les envies de la tuer aux envies de l'aimer encore se font échos, s'explosent sur des rivages, des carnages qui ne laissent rien apparaître sur ton visage. Contrôle hurle la raison. Aime-la se déchaîne la passion. Fais-lui regretter jette la colère, la vengeance, les peurs crasses, tenaces.

« Asimova. La voix lèche les syllabes dans une sorte de lassitude terne, dans un mélange de question et d'invitation, de peurs et d'erreur. Je vous conseille de vous éloigner. » Le vert foncé de ses cheveux est plus vif, plus incisif dans la lumière rosée du couloir. Il jette l'opprobre sur sa beauté, sur ce que tu as laissé, sur ce que tu ne retrouveras jamais. Il est impossible de se faire pardonner, n'est-ce pas ? « Lentement. » La relation si intime, si sensible est devenue une étrangère, une façon de se défaire. Le tutoiement chaud a laissé place au vouvoiement salé, aux incompatibilités. Tu approches un peu, encore tout en uniforme, les signes de fatigue bien visibles, la barbe de quelques jours venant piquer tes joues. Et peut-être qu'elle ne recule pas assez vite, c'est sans doute pour ça que ta grande main vient chercher le col de son vêtement : « J'ai dit : éloignez-vous de ma cabine. ». Avant, l'autorisation était spéciale, uniquement acquise à elle . Avant, elle pouvait aller et venir dans ton espace comme ça lui chantait, comme si elle était perpétuellement la bienvenue. Tu la tires en arrière, un peu trop sèchement, un peu trop violemment. Un bruit d'outil glisse au sol, le regard est méchant,, brûlant, laissant une caresse de tes doigts sur sa peau s'attarder, s'égarer (t'en oublies presque de respirer). « Qu'est-ce que vous faisiez ? La froideur est terrible, uniquement dédié à cette femme qui fut tout et qui n'est plus rien. Comme toi, tu n'as été qu'un rien bien vite balayé, oublié. La milice ne devrait pas tarder. », mens-tu, volontairement, délibérément, sachant pertinemment que si tu ne la fais pas dégager, tu vas l'embrasser. Alors que tout a changé, que rien ne peut être réparé, que les ponts entre vous se sont effondrés. « Vous devriez vous en aller. », lâches-tu, et ça te coûte déjà de devoir de nouveau la quitter, de faire semblant de ne pas sentir tout ton coeur t'implorer, te supplier pour un peu d'honnêteté.
MessageSujet: (#) Re: ISORIS#2 |  so I’m following the map that leads to you    ISORIS#2 |  so I’m following the map that leads to you 3ViG0Cu Dim 11 Fév - 20:31
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Waiting is painful. Forgetting is painful. But not knowing which to do is the worst kind of suffering.

[ DEBUT FEV.2227 | COLUMBIAD ] Parfois, la question lui vient à l'esprit. Quand elle se lève, par exemple, cherchant sur son terminal le message du matin qu'il aurait dû lui envoyer. Puis, ça l'énerve tellement d'être celle qui attend qu'elle jette le device dans sa couchette, l'entend glisser entre le mur et le matelas et décide de l'y laisser pourrir pour la journée. Ca lui apprendra. S'il se décide à lui envoyer le message d'excuse qu'elle mérite. Un jour.

Bien sûr, ça fait râler tout le monde - et Stan le premier quand il débarque, deux jours après la rupture dispute, la fin ou peu importe ce qu'il s'est passé entre Isaac et elle (rien, il ne s'est rien passé). « Bordel, Boris, je t'ai envoyé des messages toute la journée, qu'est-ce que tu foutais ? » Elle hausse les épaules à chaque fois alors qu'elle travaille sur sa nouvelle sculpture - un oiseau de proie dont elle voit parfaitement les lignes et les mécaniques. Celle-ci, elle l'appellera Better alone. Ou peut-être Pretty Asshole. « J'étais occupée, je suis occupée. » « C'est toi qui as insisté pour qu'on déjeune ensemble y a une semaine - Boris, j'ai pas le temps pour tes conneries, je suis- oh putain. » Le silence de Stan lui fait lever les yeux, ces mêmes yeux ponctués d'un sourcil arqué. « Quoi ? » Son frère secoue la tête comme lorsqu'elle fait une connerie. « J'ai rien fait, putain ! » « Il t'a largué ! » Okay. Dit comme ça, c'est encore plus humiliant que lorsqu'elle se refait la scène. « Il ne m'a pas larguée, Stan ! J'étais pas amoureuse, on n'était pas un foutu couple - fous-moi la paix ! » « Il t'a largué et tu vas encore faire une connerie. Tu fais toujours une connerie. »  



[ DEBUT FEV.2227 | REGINA MERCY ] Stan ne comprend rien à rien. Ce n'est pas une connerie, ça s'appelle une vengeance. Ou une revanche. Plutôt une revanche. Il ne l'a pas vraiment blessée, huh. C'est juste qu'elle n'aime pas être celle qui perd. Elle a détesté le voir flirter avec Rhil, l'autre jour où elle discutait avec Ithan. (Comme si Rhil était mieux qu'elle, franchement) Rhil est cool, c'est son ami, elle l'aime bien - ça l'embête un peu qu'il soit pris dans ... hm, dans ce truc de ne pas perdre qu'il y a entre Isaac et elle. (Et quand même, putain ! elle est carrément plus jolie et plus intéressante que Rhil, non ?) Urgh. (Si elle avait pu, elle aurait collé un coup de poing dans leurs jolies gueules.)

Vraiment, ça l'emmerde.
Elle dormira sans doute beaucoup mieux en sachant que c'est elle qui a gagné.

« Bonjour Charlie » glisse-t-elle, l'air de rien, appuyant sur le bouton d'ouverture de la cabine. Qui ne s'ouvre pas. « Charlie ? » appelle-t-elle, en constatant que la porte ne cède pas plus après trois ou quatre essais (on ne sait jamais, l'IA n'avait peut-être pas compris que c'était elle). « Oui, Borislava Asimova ? » « Tu m'ouvres, s'il te plaît ? » « L'accès est refusé. » Huh ? « Pardon ? » « L'accès est refusé. Le capitaine Woodrow a résigné toutes vos autorisations dans cette partie du Regina Mercy. » WHAT THE FUCK ? Le connard avait osé faire ça ?! (Et elle n'avait même pas pensé à faire pareil avec sa cabine !) « Charlie, s'il te plaît ? » « L'accès est refusé. » « Tu sais qu'Isaac et moi, on s'entend bien et qu'il aime bien quand je lui fais une surprise. » Peu probable que le capitaine apprécie la sculpture qu'elle allait cacher dans son placard et qui ferait l'enfer de ses prochaines nuits. Mais pipeauter, ça ne lui a jamais posé pas trop de souci, intelligence artificielle ou pas. « L'accès est refusé. Je vous conseille d'aller voir directement le capitaine Woodrow. Dans son agenda, il est indiqué que sa prochaine disponibilité est dans trois jours entre 14:30 et 14:35. »

Il n'en faut pas tellement plus pour que, ignorant l'avis des deux instances de Charlie, elle sorte le tournevis de sa poche et défasse le boîtier d'ouverture pour en dévoiler le mécanisme. « Ne préviens pas Isaac, Charlie - tu vas gâcher ma surprise. » Ca ne doit pas être plus difficile d'ouvrir cette porte que de débloquer celle du sas de l'abeille, bordel.

Si Charlie ne cafte pas.

Ce qu'il ne fait pas, bien évidemment, puisque dix minutes plus tard, l'autre débarque. « Asimova. » Entendre son nom de famille dans la bouche d'Isaac froncent ses sourcils. De contrariété, bien évidemment. « Je vous conseille de vous éloigner. Lentement. » Dans les circuits électriques, le tournevis continue de fouiller, de chercher à briser la sécurité. Mieux vaut là que dans la cuisse d'Isaac - il le mérite pour avoir osé la vouvoyée (où sont les Boris sur le bord d'un sourire, les toi soufflés à l'orée des rêves ?) « Charlie, tu déconnes franchement ! » marmonne-t-elle, énervée, à l'encontre de l'intelligence artificielle - décidant d'ignorer le capitaine (peut-être qu'il partira si elle l'ignore assez longtemps, non ?). « J'ai dit : éloignez-vous de ma cabine. » Un glapissement échappe, le souffle dérape, s'écrase, étranglé par le col tiré en arrière, outré par le cul par terre. Les doigts laissent tomber le tournevis dans un bruit de ferraille. « Non mais ça ne va pas la tête ! crache Boris, la voix rauque, se massant la gorge du bout des doigts : Ca fait mal, bordel. » Il suffisait de répéter encore trois ou quatre fois gentiment, elle aurait peut-être accepté d'obtempérer. Tss. « Qu'est-ce que vous faisiez ? » Dans la poche de sa veste fatiguée, la petite mécanique piégée pèse contre la cuisse. « Rien d'important. Je viens chercher la culotte que j'ai laissée là. » Et peut-être que si elle admettait qu'il l'a blessée, et pas uniquement à l'ego, alors sans doute qu'elle comprendrait pourquoi elle ne peut s'empêcher d'ajouter, bravache, un mensonge : « C'est la préférée de mon amant. » Elle penche la tête sur le côté, embourbée dans son bobard - et creusant encore plus profond. « Pas Casa, un nouveau. » Comme une gosse qui agite les poings en l'air au hasard, espérant toucher un point sensible. « La milice ne devrait pas tarder. Vous devriez vous en aller. » La tête est secouée, traçant le refus. Boris n'a jamais été le genre à obéir, à la fléchir - pas quand ils étaient ensemble, pas avant et certainement pas maintenant. « Oh bah non, ça tombe bien, l'air dégagé, elle enfonce les mains dans les poches de la veste, le bout du pouce caressant le bec de la sculpture : On va leur parler de la détention illégale que vous exercez sur mes culottes. »
MessageSujet: (#) Re: ISORIS#2 |  so I’m following the map that leads to you    ISORIS#2 |  so I’m following the map that leads to you 3ViG0Cu Dim 11 Fév - 22:54
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I hear your voice in my sleeping night.  Hard to resist temptation , 'cause all these strangers come over me.  Now I can’t get over you. No I just can’t get over you.

La colère te pilonne, papillonne. Pourtant, tu ne peux que remarquer sa beauté, ses yeux injectés de haine qu'elle jette droit sur les cables, la tonalité de sa voix qui t'fait cracher des morceaux, des lambeaux de coeur : « Charlie, tu déconnes franchement ! » . Aussitôt, l'intelligence artificielle s'éveille sur ton terminal : « Vous devriez adresser vos reproches au capitaine Woodrow. Un grésillement, tes yeux roulent, et il juge bon d'ajouter : Je ne fais qu'obéir aux ordres donnés. ». Au fond, tu as juste pensé à une simple mesure de précaution, une assurance contre les avertissements paniqués de l'infirmier Asimov. Et tu te félicites de l'initiative, croyant, pourtant, qu'elle n'oserait pas, qu'elle n'essayerait pas de s'aventurer jusque là, jusqu'à toi.

Les lèvres s'humectent de la pointe de ta langue, le coeur est sec, touché, blessé par son indifférence.  « J'ai dit : éloignez-vous de ma cabine. »  , et tu as peut-être tord de perdre patience, de vouloir qu'elle s'en aille, qu'elle détale loin de ta cabine, loin de ceux qui peut te faire trembler, vaciller et t'effondrer. Le col est saisi, la femme est repoussée, éloignée. Tu n'as qu'un regard froid, cruel pour elle, tu n'as que des montagnes de haine à lui servir pour te desservir.  « Non mais ça ne va pas la tête ! Et c'est encore elle qui va te faire passer pour le méchant, le monstre qui n'a que faire des femmes qui ont le malheur de s'éprendre de lui, d'apprendre par coeur les affres de ton indifférence, de la distance soudaine, souveraine. Elle se masse la gorge, là où le vêtement a mordu la chaire, l'a un peu privé d'air, en s'égosillant, en criant : Ca fait mal, bordel. »  Et tu croises les bras, les yeux rivés dans les siens, pas le moins du monde disposer à compatir, à fléchir. « Oh well, I don't care. », et la confiance, l'assurance que tu distilles, inspires, écrasent le mensonge. Comme si, vraiment , Boris n'avait pas compté. Comme si, soudainement, elle était une mouche à écraser, une nuisance à effacer.  « Rien d'important. Je viens chercher la culotte que j'ai laissée là. » , les yeux ne cillent pas (ni les tiens, ni les siens), le défi est là, à quelque pas, prêt à tout capturer, à voler. Parce qu'à deux, vous êtes trop stupides pour vous aimer bien. Parce qu'à deux, vous ne savez que vous mentir, vous cracher le pire. « C'est la préférée de mon amant. »  , il y a une risette dans la mâchoire, les ongles qui s'enfoncent dans la paume pour ne pas la claquer, la traîner dans la cabine. Ta faute, t'as passé ton tour et les vautours sont déjà prêts à lui chanter l'amour. « Pas Casa, un nouveau. » , croit-elle bon d'ajouter, espérant sûrement t’égratigner, te bousiller. Seulement, tu t'y étais préparé, tu l'avais envisagé (parce qu'on finit toujours par te quitter) (t'oublier) (ne plus t'aimer) (parce que personne ne reste). « Heureux pour toi. », lâches-tu, sobrement, comme si elle sautait pas à pieds joints sur ce qu'il reste de toi, sur les restes d'amour qu'il restait pour elle. « Je vois que, donc, tu as bien menti. Un silence, la gravité s'impose, explose entre vous. Ça tombe bien, je n'ai pas besoin d'une menteuse dans ma vie. » Au jeu des blessures, des déchirures, tu es expert, tu as des années de pratique dans le pathétique. Tu sais autant bousiller que tuer, tu sais autant écraser que te faire détester et tu ne comptes pas l'épargner, avoir pitié.

Tu es, ainsi, animal blessé, presque au pied du mur, tu luttes pour entraîner ton adversaire dans ta chute. Mauvais (en amour), tu n'hésites pas à clouer tes douleurs, tes rancœurs sur les horreurs. Tu n'hésites jamais à faire souffrir, à laisser l'autre détruit, démuni. Parce que si l'amour se partage à deux, les guerres, les haines ne font pas exceptions, n'ont pas d'hésitations. Elle fait non de la tête, l'enfant rebelle, la princesse cruelle. Et peut-être que c'est en elle que tu trouves le meilleur adversaire, l'ennemie mortelle qui a les armes pour te combattre, t'abattre. « Oh bah non, ça tombe bien,  nonchalamment, ses mains s'enfoncent dans ses poches, sa voix est calme, posée comme si vous ne vous étiez pas quittés, abandonnés. On va leur parler de la détention illégale que vous exercez sur mes culottes. » Un rire sucré s'affranchit de tes lippes, vient tinter à ses oreilles, creusant une étrange, une plaisante plaisanterie : « C'est sûre que ça va les faire hurler de rire. ». Et c'est une moquerie douce entre tes lippes où on finira par dire qu'elle n'est qu'une autre victime de tes jeux dangereux, aventureux. On finira par la plaindre d'être tombée si bas, d'y avoir cru mais qu'importe puisqu'elle n'est pas amoureuse, n'est-ce pas ? Qu'importe puisqu'elle n'en a que faire de toi : « Ils vont tout autant rire lorsque je leur parlerai tentative d'effraction, mh. Tu la laisses enregistrer la menace crasse, dégueulasse. Je suis sûr qu'ils vont adorer. » Et ils n'hésiteront pas, tu en es persuadé à la traîner jusqu'au Lady Grace. Et tu ne feras rien pour la sauver, rien pour la protéger.

Parce qu'elle en a déjà un autre que toi, dans ses bras, dans ses draps. Parce qu'elle n'en a plus rien à faire de toi. Parce que tu devrais en faire de même ; il faudrait arrêter la fièvre, les espoirs minces mais tenaces, vivaces. Il faudrait, oui.

Ou pas.
En quelques pas, tu es sur elle, contre elle. Ton corps épouse le sien, la plaquant à la paroi de métal. Cependant, l'étreinte n'est pas aimante, n'est pas tendre, elle se fracasse en étau brutal, infernal alors que les doigts s'attachent à sa gorge, la forçant à relever les yeux. « C'est d'un rencard avec le Lady Grace dont vous avez envie ? », claque la langue, incapable de saisir les subtilités, la nécessité de sa chaleur, de son odeur. Idée stupide que de se coller à elle, que de sentir son souffle se mêler au tien, que de sentir ton cœur t'étrangler, les sentiments te remuer. « Si c'était ça, il suffisait de demander. », un ronronnement doucereux, jonglant, dansant sur des gouffres de rages, des orages tonitruants, brûlants. « J'ai le pouvoir de réaliser ce souhait. », après tout, c'est un peu ironique d'être ici, de se jeter dans la gueule du loup. Et en te collant un peu trop, en enfonçant tes hanches dans les siennes (parce que ton corps a soif d'elle, ne réclame qu'elle), tu le sens. Poids dur dans ses poches, il est lourd et sourd de menace : « Qu'avons-nous là ? », lâches-tu, enfonçant tes doigts derrière les siens, extirpant la créature de métal, le rapace de mauvaise augure.

L'art de Borislava t'a toujours fasciné, attiré. La finesse des courbes de l'oiseau, l'oeil figé dans une expression de haine donne à l'objet des airs de menace sourde, de déclaration de guerre. Aussitôt, l'animal s'active, tape contre ta main, le faisant glisser d'entre tes doigts, s'effondrer dans un bruit de casse : « Navré », confus, un peu penaud, tu n'as pas pour habitude de saloper son travail, de lui détruire des heures et des heures d'activité. Pourtant, les mécaniques ne s'arrêtent pas de tourner, le bec s'active, pilonne le métal du vaisseau, répandant un son assourdissant. Un bruit à réveiller les morts se répand, s'étend. Le sourcil se hausse, l'expression est encore plus paumée et atterrée : Que comptait-elle faire avec ça ?

Et puis, c'est une évidence, une violence qui te saute à la gueule, en même temps que les mots de Stan : « Je suis désolé. Surpris, amusé, tu lui as demandé de quoi il pouvait s'excuser. C'est Boris, elle va faire une connerie. J-Je suis vraiment désolé d'avance, elle fait toujours ça lorsque ses exs la quittent. Tu te souviens de ton rire, de ton sourire : Mais nous ne sommes pas ensemble, monsieur Asimov. Votre sœur ne m'aime pas. ». Et soudain, la distance, le froid entre les corps abandonnés à l'oubli, à la surprise. Tu l'observes des pieds à la tête : « Tu allais te venger. La déduction, l'observation est simple. Et les pièces du puzzle s'assemblent, se rassemblent. Et les yeux reviennent dans les siens, un mélange de peur et d'horreur dans le fond des pupilles surprises, éprises. Tu ne fais que ça avec tes exs. Calmement, presque trop tranquillement, les mots s'emballent, détalent. Tu ne fais que ça quand tu es amoureuse. Un silence, tu pèses la révélation, les centaines de questions qui s'égarent sur ta langue : Borislava, est-ce que tu … Les mots se tordent, s'étranglent dans ta gorge ; non, tu ne peux pas le dire ainsi. Elle t'a dit, promis que ce n'est pas comme ça. Il n'y aura jamais ça avec toi. La tête fait non, le coeur dérape … Est-ce qu'on est ensemble ? »
MessageSujet: (#) Re: ISORIS#2 |  so I’m following the map that leads to you    ISORIS#2 |  so I’m following the map that leads to you 3ViG0Cu Sam 17 Fév - 19:00
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Un instant, infime et microscopique, elle a peur.
Pas quand il sous-entend que c'est elle qui sera ridiculisée dans l'histoire, humiliée et reléguée au rang des autres, de ceux qui se sont un peu trop pris à son jeu d'amant. Mais Boris n'a jamais eu peur du ridicule et elle connait sa place, celle d'une presque-anonyme au milieu de trente mille autres âmes en apesanteur. Si on parle d'elle, alors ce ne sera que pour un temps limité, que pour le temps où les gens retiendront le nom d'une nobody. Alors que lui, il ne sera jamais cet homme, il sera toujours le capitaine Woodrow.
Pas quand il la plaque contre la paroi dans un bruit métallique. Elle a connu assez d'hommes ou de femmes trop entreprenants après un retour d'expédition bien arrosé pour savoir comment gérer l'infériorité physique qui est la sienne (avec ses tripes, ses ongles et à peu près tout ce qui lui tombera sous la main). Et si elle perd, Isaac n'en sortira pas sans quelques plumes en moins.

Un instant, infime et microscopique, elle a peur quand il mentionne le Lady Grace.
Et un frisson désagréable griffe sa peau, se fait un terrain de jeu contre sa nuque, le long de ses vertèbres. Comme tous les enfants de la Flotte, elle a grandi avec l'ombre du vaisseau carcéral, la promesse que la bêtise de trop attirera la dame de fer dans sa cabine pour la tirer par les pieds jusque dans ses entrailles métalliques. « Tu n'oserais pas » crache-t-elle, bravache plus que brave, la fureur tourbillonnant dans les prunelles opiacées. On n'envoie pas les gens en prison juste pour une foutue dispute d'amoureux. N'est-ce pas ?

« Qu'avons-nous là ? » glisse-t-il, trop curieux, et dans la poche, ses doigts se pressent le dos de sa main, glissent un frisson malvenu, imprévu qu'elle écarte brutalement dans un éclat de colère : « eh ! Pas touche, dégage ta sale main de là ! » Les doigts s'accrochent à la mécanique, refusant de céder l'outil de sa ven- de sa revanche. Sans le vouloir, un interrupteur est basculé, un compte à rebours démarré jusqu'à voir la sculpture s'animer furieusement entre les mains d'Isaac, puis chuter, s'exploser comme elle a chuté sans lui, comme elle a explosé en le voyant. « Navré. » D'un geste, Isaac est poussé sur le côté alors que Boris se précipite sur la machine cassée, ses doigts rassemblent, ramassent avec une douceur maternelle les rouages et les morceaux éparpillés. La mécanique, en dessous, est intacte, elle continue ce pourquoi elle a été faite, cognant le faux bec de pierre contre le métal. Mais l'oiseau a perdu une partie de ses plumes, une aile est froissée, pendant mollement sous le rapace. Ce n'était qu'un instrument de revanche, une torture destinée à Isaac - et peut-être que c'était parce qu'elle était pour Isaac, cette statuette, que Boris y avait mis tellement de soins et de détails. « Tu l'as cassé ! » L'accuse-t-elle avec la ferveur d'une louve outragée, contrariée : « putain, tu aurais pu faire attention ! » « Tu allais te venger. » Et alors ? « Ce n'est foutrement pas une raison ! » Il sait que ça l'énerve quand on ne prend pas soin de ses sculptures, putain ! Lui mieux que les autres sait à quel point ça lui prend de temps et d'énergie. Si souvent, il l'a vue travailler, inspirée après l'étreinte fiévreuse, installée dans la chemise d'Isaac, par terre, dans ce tout petit coin de cabine qui lui sert d'atelier. « Tu ne fais que ça avec tes exs. » Qui, honnêtement, ne cherche pas à se venger gagner, hein ? (Stan aurait tendance à dire tout le monde sauf elle, bref tous les gens matures d'une façon générale) « Tu ne fais que ça quand tu es amoureuse. » « Quoi ? » Le mot sort en un gargouillis à peine compréhensible, un croassement paniqué alors que les pièces lui échappent des mains dans le mouvement de rotation qu'elle fait pour se tourner vers lui. « Borislava, est-ce que tu … » La jeune femme voudrait se lever, l'affronter - lui prouver. Mais du sol où elle est agenouillée, Boris n'ose pas se lever de peur de tourner de l'oeil ou de chuter à nouveau. Elle a comme des palpitations, des contractions brutales du coeur amoureux à l'agonie. Elle l'interrompt dans un cri qui se répercute dans le corridor vide : « Bien sûr que non ! »

Elle a promis, c'était le deal.
Rien que du jeu, rien de compliqué.
Ils étaient d'accord.

« Est-ce qu'on est ensemble ? » Les grands yeux verts fixent Isaac, incertains - est-ce qu'il essaie de lui tirer une autre humiliation ? de la placer (encore) dans le rôle de l'amoureuse trop insistante ? (si c'est le cas, il faudra sans doute prévoir un oiseau plus grand mais elle n'est pas certaine qu'il tiendra dans sa poche, celui-là) « Qu'est-ce qui aurait fait qu'on n'était pas ensemble ? » demande-t-elle, prudente, avant de se sentir rapidement obligée de préciser : « outre le fait qu'on ne s'aime pas, toi et moi. » Parce que c'est la vérité après tout - il ne faudrait pas qu'Isaac ait le moindre doute à ce sujet. « Je t’apprécie, ça peut être un début. » Il y a comme un petit rire qui ne se laisse pas avoir - quelques minutes plus tôt, c'était bien lui qui parlait de l'envoyer rendre visite au Lady Grace, non ?
« Ou ça l’était. Tout dépend de ce dont tu as envie. » Roulement d'yeux, soupir. Clairement, lorsqu'on rejouait le script de la scène qu'il lui avait faite dans sa cabine, ce n'était pas elle qui voulait partir. Et puis, « tu ne réponds pas à ma question. » Et sous le regard scrutateur d'Isaac, elle feint un air neutre, le rien à foutre qu'elle a perdu depuis belle lurette quand il s'agit de lui. Qu'est-ce qu'elle va faire s'il lui dit que, pour lui, ils n'ont jamais été ensemble ? (Pleurer et tout casser sûrement. Une fois qu'elle sera loin d'ici.) « On couche ensemble. Ou on couchait. On s’embrasse. » -ait, ajoute-t-elle mentalement, un peu par réflexe. « Je m’inquiète pour toi, tu as ta brosse à dents dans ma salle de bain. Certains peuvent y voir ... ça. » Oui. Elle. Par exemple. (Elle s'en est rendu compte quand elle s'est retrouvée à trois heures du matin à préparer cet oiseau) « Et ... toi ? tu vois quoi ? »
MessageSujet: (#) Re: ISORIS#2 |  so I’m following the map that leads to you    ISORIS#2 |  so I’m following the map that leads to you 3ViG0Cu Sam 24 Fév - 19:32
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I hear your voice in my sleeping night.  Hard to resist temptation , 'cause all these strangers come over me.  Now I can’t get over you. No I just can’t get over you.

Dans le regard de la femme, il y a toujours eu cette lueur de défi, cette morsure de la vie. Il y a comme des océans de rancœurs qui emportent ton cœur, il y a l'appel aux désespoirs menteurs, voleurs. L'horreur se mêle à tes erreurs, à ses douleurs alors qu'elle te pousse, qu'elle te repousse : « Tu l'as cassé ! » . Et bien sûre, les excuses ne suffisent pas, n'effacent rien, n'amassent que la ruine des sentiments froissés, jetés au feu. L'aile est détruite, réduite en charpie, et Boris n'a que des gestes maternelles, tendrement protecteurs pour l'oiseau de malheur. Un rictus se peint sur tes lèvres, s'imprime sans signe de trêve. Une colère crame le système, s'écoule dans les veines ; tu n'es pas désolé de la voir échouer à tourner tes nuits à l'orage. Et puis, c'est elle qui a cassé ton coeur. Pas l'inverse. « putain, tu aurais pu faire attention ! »  Comme elle a fait attention à ton être, en te chassant à coup d'orange, encouragé par toute sa violence. « Tu n'as pas fait attention, il me semble, quand tu m'as chassé avec des oranges. », une pause, un silence, et l'évidence explose ; L'amour te pousse à l’excès de tendresse, à la passion des combats, des ruptures toujours brutales, fatales.

De coups en coups, tu es prêt à la faire autant souffrir que tu l'as aimé, que tu l'as vénéré. Mauvais joueur, faiseur d'horreur, le pire et le meilleur ne font qu'un en toi, s'arment des même joies, des même peurs, délivrant l'amour et les douleurs avec la même ferveur, avec la même écrasante lenteur. La fièvre amoureuse se métamorphose en fièvre guerrière, incendiaire, catalyseur de tous ce que vous fûtes, tout ce que vous n'êtes plus.

Il n'y a que la clarté de sa vengeance pour te faire reculer, hésiter, vaciller. La bombe est tombée sur le toit de ta raison, a explosé dans sa détonation des barrières, à stopper la course incendiaire de la colère. Et la voix s'étire, s'étiole hors de tes lippes : « Tu allais te venger. »   « Ce n'est foutrement pas une raison ! » , explose sa voix, trop agacé, enflammé par la destruction de l'oiseau qu'elle tient si fort entre ses petites mains. Et tu ne fais pas attention, tu ne veux pas faire attention. Tu réalises qu'entre les non-dits, qu'entre les lignes, dort encore un espoir, un battement de cœur qui déjà te leurre. Tu sais les efforts qu'elle y met, tu sais l'art qui se glisse, se pare, s'empare de ses doigts. Plus d'une fois, il y a eu une place froide à côté de toi alors que dans l'ombre, ses doigts glissaient, créait des merveilles. Là où le sommeil triomphe, Boris crée, assemble, désosse. Boris devient l'impératrice de créatures de métal, capables de vie, de prouesses agiles, sensibles. Un aigle trône encore dans ta cabine, fruit d'un cadeau que tu n'as de cesse de chérir, qui n'a de cesse de te tirer un sourire. Parce qu'ainsi, elle est toujours un peu là, un peu à toi.

« Tu ne fais que ça avec tes exs. » , les yeux fauves cherchent les siens, cherchent une ancre, sentant la vérité se dénouer, t'enlacer. « Tu ne fais que ça quand tu es amoureuse. » « Quoi ? » , c'est un couinement d'animal pris au piège, d'enfant soudainement pris sur le fait. C'est ton coeur que tu sens, lui-même, s'écraser, dégueuler à terre, partir en petits morceaux, en lambeaux. « Borislava, est-ce que tu … » , et tu te mords la langue pour ne pas laisser s'échapper, glisser la question assassine, la réponse que tu n'es pas vraiment sûr de pouvoir accuser, encaisser. Et pourtant, tu observes ses cheveux se dresser, ses ongles s'enfoncer dans sa sculpture. « Bien sûr que non ! »  , crie-t-elle, jette-t-elle, parce que l'amour ne faisait pas parti des règles du jeu, parce que c'était censé être sans prise de tête, sans toutes ses histoires de sentiments. Et tu te stoppes, prends une inspiration, cachant que si c'était ça, ce n'était pas grave. Au fond, tu n'aurais peut-être pas dit non.

« Est-ce qu'on est ensemble ? », la question est emporté, rencontre la clarté de ses yeux verts. Elle prend un moment, réfléchit comme si elle craignait tes réactions, tes actions. Comme si tu étais prêt à la briser, la casser. Comme si tu allais encore la fustiger, la fouetter pour oser t'aimer, oser espérer – toi qui espères un peu trop, qui le veut sûrement trop brutalement, violemment. « Qu'est-ce qui aurait fait qu'on n'était pas ensemble ? »  Parce que, la peur n'a jamais été si terrible, si invincible. Parce que la perdre c'est te perdre aussi.  « outre le fait qu'on ne s'aime pas, toi et moi. »  Bien évidemment, c'est la loi qui régit, précise votre relation, vos passions. Il ne faut surtout pas en dévier, en déroger.  « Je t’apprécie, ça peut être un début. »  Un rire jaune s'échappe de ses lèvres ; ne sait-elle pas que ton amour est dure, rude ? Ne sait-elle pas que tu passeras toujours la Flotte avant tes propres désirs, tes propres envies ? Avant d'être Isaac Woodrow, tu fus soldat, tu es Capitaine, élevé pour servir, élevé pour mourir. « Ou ça l’était. Tout dépend de ce dont tu as envie. » , encore et toujours, tu n'es pas homme à t'imposer, à t'exposer. Il t'est difficile d'avouer, de saisir ce qui te berces, te transperces. La cacophonie de tes sentiments a toujours été ignorée, balayée, éteinte d'un revers de main.  « Tu ne réponds pas à ma question. » , parce que tu n'es pas sûr de pouvoir y répondre, de savoir comment assembler les mots, les laisser s'évader. On t'a appris à séduire, mais pas à t'exprimer, à laisser glisser ce qui t'étreint, ce qui t'appartient. Ses traits sont lissés, dépourvus de la moindre émotion, il n'y a que ses yeux qui te suivent, il n'y a que les faits qui se glissent d'entre tes lèvres : « On couche ensemble. Ou on couchait. On s’embrasse. » Les faits sont faciles, tangibles. Ils ne te demandent pas de traiter, d'analyser ce qui agite ta cage thoracique. Les assauts de ton myocarde sont sourds, lourds. Débâcle brutale, tes émotions sont des vagues assassines, elles abattent froidement, brutalement la stature de grand leader, les prétentions de grand empereur. Tu ne peux pas la tromper, tu as renoncé à la tromper. « Et ... toi ? tu vois quoi ? »

Les yeux papillonnent, désarçonnés, dépassés. Tu es un peu dépourvu, un peu vaincu. Et si le visage ne se fend pas d'émotions, dans tes yeux, tu navigues en eaux troubles. Le coeur se serre, enserré par des batailles intestines, divines qui n'ont de cesse de t'abîmer, de t'étrangler. Ces jeux-là ne sont plus de ton âge. Ces jeux là ne sont pas censés t'empêcher de dormir, ne sont pas censés mille ravages. « Boris », ce n'est qu'un souffle, qu'un murmure alors que tes doigts filent dans ses cheveux, caressent sa nuque. Ses yeux s'ancrent dans les tiens, le vert contre le noir insondable, et tu sais qu'a défaut des mots, il reste les actes. Le corps se penche, son visage se redresse et les lèvres viennent s'éprendre des siennes. Et entre tes cils, tu dessines, devines sa surprise, comprend les reliefs de la passion qui se lève, s'élève, se jette en un cri sur vous. Elle est là, vibrante, brûlante, à chaque geste. Danse amoureuse, elle s'imprime dans chaque caresse de ta bouche sur la sienne, de ta langue qui cherche un passage vers la sienne. Et là, entre les côtes, les coeurs se tirent à tire d'ailes, apaisés, délivrés, pressés de s'aimer. L'amour s'érige en passion, en déraison. L'amour devient tout sous ses doigts, sous la caresse de ses cheveux. Et tu la serres plus fort, sans doute, la peur qu'elle s'en aille, qu'elle ricane, accrochée au ventre. Et tu vous pousses au bord du gouffre, au bord du vide. Ivre d'elle, tu esquisses les sentiments en bataille, les aveux dans tous leur détails. Le feu s'emballe, déraille, plongé sur elle, tout contre elle. Sans égard, sans un regard, les craintes se sont évanouies, abolies, il ne reste que le désir en pagaille, en sillons fatales.

« Tu, un silence, tu peines à reprendre ton souffle, les cercles tracées sur sa peau sont incendiaires, témoins d'une faim dévorante, gourmande. Tu as compris ? » Ta voix est basse dans le couloir, tranquille. Bon menteur, tu ne sais pas vraiment ce que tu fais, ce qui se fait. Mais tu as l'envie d'espérer, d'essayer. « Je n'embrasse que toi comme ça. », et doucement, calmement, la vérité s'empare de ta voix : « Je ne vois que toi, Boris. Le clou s'enfonce : Aucune autre n'a le droit à tout ça. » Aucune autre n'a de droit sur toi.

MessageSujet: (#) Re: ISORIS#2 |  so I’m following the map that leads to you    ISORIS#2 |  so I’m following the map that leads to you 3ViG0Cu Sam 24 Fév - 22:54
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Waiting is painful. Forgetting is painful. But not knowing which to do is the worst kind of suffering.


« Et ... toi ? tu vois quoi ? »

L'attente est terrible et terrifiante. Dans sa tête, sur la page vierge qu'est le visage d'Isaac, tous les scénarios se dessinent, puis les paradis se suicident, les enfers s'installent - elle le voit déjà rire, elle se voit déjà moquée, congédiée. Elle entend les mots qu'elle redoute, le bruit d'une claque ou d'un poing qui s'écrase sur la pommette. Boris, ne te raconte pas d'histoires ; je croyais que tu n'étais pas une gamine, lui dira-t-il avant de disparaître derrière la porte, de se faire avaler par le passé. Et il faudra trouver comment se venger de ça, comment se relever de ça. Sans doute que tout ça finira par un rendez-vous avec Lady Grace.

« Boris » dit-il, et elle ne sait pas détourner le regard, éviter l'inévitable collision avec la réalité.

-ne te raconte pas d'histoires-
Ils n'étaient rien pour lui, sans doute. Ils n'étaient qu'un parmi des dizaines d'étreintes volées, des dizaines de soupirs fiévreux, de baisers trop pressés. Sûrement qu'elle n'est pas si différente de ces autres - sûrement qu'elle aurait aimé l'être, rien qu'un peu.

-je croyais que tu n'étais pas une gamine.
Parce qu'il sait, sûrement, qu'elle est attachée, mordue - un peu plus qu'elle n'aurait dû.
Parce qu'il sait, probablement, qu'elle a ce surplus de sentiments, ce terreau d'emmerdements qu'ils se sont interdits.

« Je- » -sais, j'ai compris. Boris veut reculer, abdiquer peut-être même mais la main contre sa nuque la retient, la maintient près de lui. La main la garde immobilisée, tétanisée mais c'est cette bouche qui l'emprisonne, qui l'empoisonne encore de ces sentiments qui la font trembler, vibrer, soupirer contre lui. « Isa- » Trois lettres, une syllabe pour épeler le soulagement, la délivrance - l'oasis après le désert, l'aube après la nuit. Tu m'as manqué, glissent les lèvres avides, presse la bouche affamée. Reste, ne pars pas, caressent les mains, griffent les doigts enroulés dans le tissu de la chemise.

« Tu-Tu as compris ? » La tête esquisse un non parce qu'elle n'est pas certaine, elle n'est pas vraiment sereine. Les flous artistiques sont son domaine, son terrain de jeu favori - mais là, elle ne joue plus malgré toutes ses promesses, tous leurs accords. Là, elle a besoin de mots clairs, de limites bien tracées, de territoires bien délimités. Est-ce qu'il est à avec elle ? « Je n'embrasse que toi comme ça. » Tête penchée sur le côté, le sourcil s'arque, dubitatif. Est-ce que ça veut dire qu'il en embrasse d'autres ... autrement ?

« Je ne vois que toi, Boris. » Oh.
« Aucune autre n'a le droit à tout ça. » Oooooooooh.

Peut-être bien qu'elle rougit pour la première fois devant lui alors que la compréhension éclaire tout, rassemble tout. Lui aussi ? Vraiment ? Parce que « personne d'autre n'aurait eu droit à un oiseau » avoue-t-elle, dans un souffle. Personne n'a laissé un si grand vide, un si grand rien à combler de colère et de ressentiments. Cet oiseau, ce sont un peu les morceaux cassés qu'il a laissé derrière lui, les bouts qui sont tombés chaque matin en voyant qu'il ne revenait pas. C'est un peu tout ce qu'il a contaminé d'elle. Tout ce qu'elle n'avouera pas. Lentement, délicatement, les restes du rapace sont glissés dans sa poche, puis le cou se tend, les lèvres frôlant le lobe pour souffler à l'oreille : « personne ne me donne envie comme ça » Le sourire est un peu canaille, un peu plus comme cette Boris qui n'a peur de rien - pas même de ses envies, pas même de ce que ça cache. Dans un mouvement, les articulations se délient, le corps fin se déplie. Avec souplesse, délicatesse, Boris se relève, les doigts tirant doucement sur la chemise pour le faire avancer alors qu'elle recule contre la porte de la cabine. « Tu m'ouvres, maintenant, Charlie ? » demande-t-elle sans lâcher Isaac du regard. « Capitaine Woodrow ? interroge l'intelligence artificielle, la faisant lever les yeux au plafond : Etes-vous contraint par Borislava Asimova ? » (Non mais on croirait rêver !) « Non, tu peux rétablir les autorisations de mademoiselle Asimova »

Et la porte s'ouvre dans un glissement métallique, et elle s'y engouffre, l'entraînant à sa suite. Sans retenue, elle plonge dans le vide, elle franchit toutes les limites et s'abat contre ses lèvres, le corps collé au sein, les mains cherchant sa chaleur, le coeur pressé à en crever « Avant qu'on se réconcilie sur l'oreiller, ça veut dire qu'on est ensemble et qu'on est exclusifs, non ? » souffle-t-elle à son oreille, pendue à son cou, à ses lèvres.
MessageSujet: (#) Re: ISORIS#2 |  so I’m following the map that leads to you    ISORIS#2 |  so I’m following the map that leads to you 3ViG0Cu Lun 26 Fév - 0:14
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Et c'est tout son être qui erre aux mains de la délivrance, du soulagement, dans le baiser du rougissement. Ses joues s'embrasent doucement, lentement et sa voix glisse, s'immisce, dansant en arabesque comme une danseuse de ballet, comme le funambule sur son fil : « Personne d'autre n'aurait eu droit à un oiseau »  . Les cils s'abattent, s'ébattent, agrandissant la risette de malice, de délice du sourire un peu timide, tellement fragile ; tu devines, dans ses mots doux, l'évidence, peut-être même ton importance.

Ses doigts errent sur la carcasse de métal, récupèrent l'oiseau blessé, agonisant sur le sol. Elle a encore la bouche rouge du baiser assassin, du désir laissé là en pagaille, dans le sillage des sentiments en bataille. Et des années en arrière, tu aurais reculé, balayé les braises d'une passion si dévorante qu'elle te grignote l'être, que tu ne t'imagines plus sans elle, que tu ne sais plus vivre sans elle. Tu n'aurais pas hésité à anéantir la déraison, la fuite de la sagesse, craignant pour ce que tu es, ce que tu dois être, ce que tu te dois d'être. Tu t'es toujours empêché ses futilités du coeur qui ne regardent que ceux d'en bas, qui ont trop de temps pour tout ça. Lyra dirait que tu vieillis, que tu t'attendris. Toi, tu t'es fait une raison ; tu sais que tu n'as plus le luxe de te passer d'elle. En six mois, la femme s'est glissée sous toutes les murailles, a floutée, bousillée tous les engrenages d'une vie rangée, aseptisée. En six mois, Boris est devenue essentielle. Aussi nécessaire que l'air que tu respires, que tu expires.

« Est-ce un compliment ? Les yeux la suivent, la détaillent de ses cheveux verts ébouriffés alors que l'oiseau s'engouffre dans la poche de sa veste. Ou une menace ? » Si jamais tu la quittais, te le ferait-elle payer à coup de rapace métallique, saloperait-elle tes nuits si elle ne peut en être l'impératrice, l'artiste qui sublime tout ? Tu sais juste que son absence n'est pas concevable, envisageable, tu sais juste que tu es trop entiché, attaché pour la laisser s'en aller, s'évader. Et doucement, le cou se tend, les lèvres indociles, juvéniles viennent se presser, s'attarder contre ton oreille, distillant mille et une promesses :  « Personne ne me donne envie comme ça »  . Un frisson paresse, lèche la musculature fine, faisant dérailler, s'envoler les limites, te fauchant au passage de sa voix charmeuse, dans le sillage de tes envies d'elle, de la faire tienne.

Et la frondeuse, l'empêcheuse de tourner en rond s'accroche à tes doigts, à toi. En un instant, elle est debout, t’entraîne vers ta cabine, les yeux pilleurs de malice, bercés par la chaleur de centaines de délice. Dans son regard navigue les outrages, les scandales que la nuit étouffe, que la tendresse dévore puis oublie. De son corps, elle t'appelle, les doigts pianotant sur la chemise, le sourire épelant les réconciliations signées sur l'oreille, pressés dans les gémissements, les frémissements.  « Tu m'ouvres, maintenant, Charlie ? »  , lâche-t-elle à l'IA, sonnant d'autres appétits, d'autres guerres. « Capitaine Woodrow ? La voix de Charlie est mécanique, ne diluant aucune émotion, cherchant seulement à respecter les ordres donnés, à ne pas fauter. Etes-vous contraint par Borislava Asimova ? » Les notes d'un rire sucré, acidulé s'extirpe de tes lèvres devant le visage clairement vexé de Boris. Peut-être que c'est toujours un peu ses réactions amusantes, sa fraîcheur, son audace qui font bondir le coeur, louper le battement, frôlant la syncope débile, imbécile. « Non, tu peux rétablir les autorisations de mademoiselle Asimova » , lâches-tu sobrement, lentement, les yeux rivés aux siens, le corps s'approchant dangereusement, cherchant à assouvir d'autres besoins, à sombrer pour sa tendresse, à tanguer pour l'ivresse des luttes amoureuses, heureuses.

La porte s'ouvre, et elle se fait plus féroce, plus véloce. D'un mouvement, elle t'attire. D'un autre, ses lèvres caressent les tiennes, son corps s'écrase contre le tien, les mains cherchent un accès au milieu des tissus de l'uniforme, cherchent la chaleur. Et tu revis, là, contre elle, à perdre ta bouche à la sienne, à cercler de tes grandes mains sa taille fine, à exiger plus du bout de ta langue, à réclamer les naufrages imminents, les passions interdites. Tu veux plus d'elle, tu n'en as plus assez de ses baisers, de ses caresses incendiaires, d'elle. Il te faut tout, absolument tout. « Avant qu'on se réconcilie sur l'oreiller, ça veut dire qu'on est ensemble et qu'on est exclusifs, non ? » , sa bouche fuit, et tu te retrouves surpris, démunis. Un peu pantelant, agonisant, tu l'observes la pupille dévorée de désirs, d'envies d'elle. Et la voix rauque lâche : « Je croyais que c'était évident. Brutalement, la distance est comblée, ton corps la plaque au mur, ta bouche vient mordiller son oreille, cherchant la chute, sa chute. Tu es à moi, et tu n'es qu'à elle, ricane le cœur, dévoilant les accents d'une sourde possessivité, d'une vénération qui lui est uniquement dédiée, uniquement soumise et permise. Balayant l'évidence que tu n'es qu'un pantin entre ses doigts. D'un jeu de main, sa veste s'est effondrée, suicidée au sol. Et je ne te partage pas. Les lèvres reviennent contre les siennes, éperdues et perdues. Comme tu ne me partages pas. »
MessageSujet: (#) Re: ISORIS#2 |  so I’m following the map that leads to you    ISORIS#2 |  so I’m following the map that leads to you 3ViG0Cu Lun 26 Fév - 23:05
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MessageSujet: (#) Re: ISORIS#2 |  so I’m following the map that leads to you    ISORIS#2 |  so I’m following the map that leads to you 3ViG0Cu Mer 28 Fév - 17:41
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MessageSujet: (#) Re: ISORIS#2 |  so I’m following the map that leads to you    ISORIS#2 |  so I’m following the map that leads to you 3ViG0Cu 

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