all the stars are closer | uriel
MessageSujet: (#) all the stars are closer | uriel    all the stars are closer | uriel 3ViG0Cu Lun 5 Fév - 22:49
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'Cause maybe the night

uriel & pavla

and my dreams might let me know

Une nuit sans rêve et surtout sans sommeil, Pavla n’en était pas à sa première cette semaine mais le message qu’elle avait reçu valait bien la peine de ne pas rejoindre Morphée. De toute manière il n’était jamais trop pressé de la voir arriver.

L’Astoriane avait quitté ses pénates pour rallier le cœur de la Flotte. Si habituellement c’était le genre de vaisseaux qu’elle fréquentait le moins possible, la brune faisait exception à ses coutumes personnelles dès lors qu’un client pointait le bout de son nez. En l’occurrence pour cette heure avancée du soir fictif dans lequel ils étaient plongés, un dénommé Uriel qu’elle avait déjà dépanné plusieurs fois et qu’elle avait eu tendance à revoir plus fréquemment ces derniers temps. Dans ses souvenirs, la serveuse se souvenait de détails assemblés comme un puzzle incomplet, mais elle savait toujours remettre un prénom sur un visage, et surtout, la commande que cette figure passait le plus souvent.

Il était encore trop tôt pour que le petit monde bien huilé des travailleurs agite l’Argus et ses entrailles, mais trop tard pour qu’ils s’en éloignent pour rejoindre Tiantang ou Colossus. Plus elle s’enfonçait et plus les couloirs et les allées étaient pour la plupart désertées. Pavla s’en trouvait presque soulagée, elle n’aurait pas vraiment aimé tomber avec beaucoup de malchance sur un milicien un peu zêlé.

La silhouette se découpa dans l’horizon grisâtre et monochrome. Ce devait être lui, pensa t-elle et en se rapprochant, le soupçon devint conformation. Elle s’accouda à la balustrade à ses côtés, ses yeux traînant quelques secondes sur la place vide à cette heure-ci qui s’étalait sous leurs pieds. « Hey. Insomnie ? » Sa question se posait là, sans vraiment donner l’air de s’y attacher ni même de s’en soucier. A dire vrai, Pavla parlait davantage pour alimenter le silence de l’endroit et pour détendre, donner le change. Ne pas renforcer cette impression qu’elle n’était que la marchande de petits bonheurs éphémères et toxiques, mais plutôt seulement une invitée de passage – pas amicale certes, mais au moins elle ne laissait pas tomber ceux et celles qui la contactaient.

Sa main vient chercher dans la poche de sa veste un petit boîtier uniforme, en apparence, rien qui n’alertait sur le contenu pourtant prohibé ; des cigarettes de facture plutôt correcte, assez pour passer les quelques prochaines journées sans trop manquer de nicotine. Elle pose l’objet sur le rebord métallique sans précaution ni hâte, tranquille et sereine. Ca fait bien longtemps que le frisson des premiers trocs illicites lui est passé et depuis le temps, elle a eu le temps d’apprendre encore et encore qu’il ne servait jamais à rien de se presser ni de s’embarrasser de précautions inutiles et surdosées. Sa paume vient tout juste pousser le paquet jusqu’à ce qu’il se trouve face à Uriel, et elle en profite pour reprendre la parole – elle pourtant si avare de mots. « Tiens. Les prix ont un peu augmenté, ces derniers temps. » Pour cette fois, elle ne lui fera pas payer la différence. Elle n’est pas particulièrement vache, Pavla, en tout cas pas avec les clients réguliers qui lui donnent ce qu’ils lui doivent en temps et en heure. Elle ne connaît pas ce type avec assez de précision et de certitude pour lui donner sa confiance, bien sûr, mais ça ne lui donne pas le droit de l’enfler sans remords sur les prix … Du moins, pas sans le prévenir au préalable. La prochaine fois, il vaut mieux qu’il prenne ses précautions avant de l’appeler au beau milieu de la nuit.

Ses pensées s’éloignent et s’égarent sur les bâtiments. Ici rien n’était désordonné, tout avait une place et un ordre. Un enfer pour elle, une bénédiction pour la plupart des gens qui devaient vivre ici – en était-ce une pour ce mec ? L’interrogation frôla son inconscient mais elle la garda pour elle, se fendant simplement d’un commentaire qui en disait long sur son opinion de l’Argus One. « Tout ce gris, on dirait qu’on vit en noir et blanc ici. » Pas étonnant que les gens en venaient à déprimer.
(c) DΛNDELION

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