| | NILORIS | Cheap thrills ❝ Come on, come on, turn the radio on. It's Saturday and I won't be long. Gotta paint my nails, put my high heels on. [ PREMIER SAMEDI DU MOIS | FEV.2227 | COLUMBIAD ] Autant le dire, Boris s'emmerde ferme. Les australes ont toujours été le bon moment pour sociabiliser, discuter avec les gens - mais depuis un mois ou deux, ces mêmes gens n'ont qu'un sujet à la bouche : les élections à l'amirauté. Urgh. Boring. Et comme elle est bloquée, prise au piège derrière son stand, encerclée par les deux sculptures de félins qu'elle compte bien vendre aujourd'hui - c'est difficile d'éviter les gens. Aujourd'hui, ça ne fait que de parler de l'interview de Leona, ça ne pense qu'à compiler les réponses de Zafy. A dire vrai, si le sentiment reste mitigé via-à-vis de la militaire, Boris a un avis plus tranché sur le colonialiste. Et elle n'avale pas bien du tout que les abeilles ont peut-être fait leur temps (où est-ce que monsieur veut aller chercher de nouveaux vaisseaux miniers ? ça ne se trouve pas dans l'ombre de chaque lune) et qu'on improviser(a) le moment venu. Peuh. Merci bullshit!Zafy. « Hmmm ... » répond-elle pour, au moins, la millième fois de la journée, le frein maintenant rongé jusqu'à l'étrier. « On verra, cède-t-elle au milicien qui la presse de donner une réponse. Et les pistons n'ont pas besoin d'être astiqués une fois de plus, mais ça détend ses nerfs - pour la première fois de sa vie, elle regrette de participer à l'australe : On verra après l'interview de Priya. » Il faut dire que l'ancienne Triumvirat l'a surprise, cette semaine, en se ralliant à la vice-amirale. « Elle ? Boris veut engueuler le militaire pro-colonisation qui tripote sans ménagement des objets fragiles : Elle veut probablement que nous livrer à ses maîtres. » Boris a envie d'exploser la tête du mec sur la table de son stand - peut-être parce qu'il la saoule, sûrement parce qu'il vient de lâcher sans soin une des deux libellules qui est putain de délicate. « Fais-attention-à-mes-sculptures, you blackhole. » Siffle l'extractrice, récupérant le précieux objet pour vérifier que rien n'a été endommagé, et saisissant cette occasion pour le virer d'un cinglant et menaçant « dégage. »
[ FIN D'AUSTRALE | FEV.2227 | COLUMBIAD ] A ce stade, pour la garder à son poste, il ne reste que la perspective d'acheter une quantité indécente d'oranges, une quantité si outrageante que même Uriel sera obligé de lui faire la morale. De ce qu'elle a amené, il ne reste qu'une minuscule souris dont la mécanique cherche à fuir la patte joueuse d'un chaton installé sur le même étroit plateau - les mouvements sont erratiques, la danse désordonnée comme elle l'a vu sur les holo-enregistrements. Ca, et la libellule, mais Boris sait déjà que cette sculpture ne se vendra pas ce mois-ci, la dentelle métallique pliée et endommagée dans la chute devra d'abord être réparée. « Non, le prix est ferme » répète-t-elle à nouveau au couple qui veut acquérir souris et chaton. Sous le regard gêné de la femme, le mari la bassine depuis trente minutes pour qu'elle baisse son prix, grattant pour trouver une faille, une affinité - non, vraiment pas ? pas pro-Leona ? dommage parce que bla bla bla. « Hey Jaenke ! Au propre et au figuré, l'extractrice saute sur une de ses clients préférés, trop contente de fuir le énième débat politique qui s'annonce : Comment tu vas ? J'ai cru que tu ne viendrais finalement pas. Je finis avec ces gens et j'arrive. » Le ton badin cache le soulagement de trouver en Nilin une porte de sortie tout à fait adéquate. Le clin d'oeil n'est pas très discret mais le mari est en train d'expliquer à sa femme pourquoi l'objet ne vaut pas le prix de vente et le couple ne voit rien. « Alors ? Vous prenez ou pas ? Jaenke me disait justement qu'elle était intéressée par la sculpture donc si vous n'en voulez pas, elle sera ravie de l'acheter. »
[ DEBUT DE SOIREE | FEV.2227 | COLOSSUS 5 ] Contre les tympans, le brouhaha des discussions et la rythmique de la radio ne tapent pas encore trop fort. Côte à côte, elles n'ont pas encore besoin de hausser la voix pour s'entendre parler. Les verres sont encore pleins d'ambre et de bulles, tout juste servis par le barman qui sourit, content parce que deux jolis brins de femmes, si tôt dans la soirée, c'est toujours bon pour les affaires. « Les bières sont sur mon compte - tu m'as sauvée avec la vente tout à l'heure, avoue Boris dans un début de rire, les doigts s'enroulant autour du verre pour une première gorgée : merci pour ton aide ! Il était la goutte d'eau qui fait déborder le vase et j'étais prête à lui hurler dessus. »
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