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  That's exciting (Tiaan & Marcus)
MessageSujet: (#) That's exciting (Tiaan & Marcus)    That's exciting (Tiaan & Marcus) 3ViG0Cu Ven 2 Fév - 16:43
Anastasia Donovan
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That's exciting.
Ana & Tiaan &
Marcus


Elle n’avait jamais vraiment compris Ana, la satisfaction qu’éprouvaient certains à courir à deux, à s’entraîner ensemble. Cela ne lui avait jamais vraiment convenu, toujours mal à l’aise avec l’idée que l’un des participants doive s’adapter au niveau de l’autre : ralentir l’allure pour courir au même rythme, ne pas frapper trop fort pour éviter de briser tous les os, attendre que l’autre finisse son exercice. La milicienne estimait ne pas avoir de temps à perdre avec ce genre de considérations, pas dans le cadre de ces entraînements qu’elle prenait non seulement au sérieux mais qui en plus lui permettait de gérer le flot d’émotions qui la bouffait parfois un peu trop. Escalade, pour la sensation de s’élever, hors de portée des gens. Natation, un moyen efficace de se couper du monde également. Course, pour se garder en forme et pour la sensation procurée par des poumons en feu. Gymnastique, ainsi que des étirements afin d’exploiter tout le potentiel de son corps, la jeune femme ayant toujours compensé un manque de force brute par une certaine souplesse. Et elle s’exerce seule. Toujours toute seule. Pour toutes les raisons énumérées plus tôt, sûrement parce qu’elle n’apprécierait pas non plus de se confronter à quelqu’un de plus fort. Elle n’avait pas la patience d’attendre les autres et elle avait trop honte d’être elle-même le boulet à la traîne. Qui plus est, elle se plaisait à s’entraîner sur le Regina, consciente qu’elle n’y croiserait sûrement que des militaires consciencieux et non pas de vulgaires sportifs du dimanche qui seraient plus intéressés par son cul que par leur propre routine. Anastasia passe ainsi une heure, ou deux, à prendre le temps pour elle, à crever dans sa propre sueur et à s’étouffer sous l’effort. Ce fut à bout de souffle, les muscles légèrement endoloris bien que les courbatures du lendemain seraient plus terribles encore, que la milicienne finit par se redresser dans un soupir après avoir achevé ses derniers étirements.

Ce fut la sensation désagréable de sa brassière et son leggins lui collant à la peau qui acheva de la convaincre de prendre la direction des vestiaires pour mettre un terme à cette séance. Toutefois la milicienne ne peut pas s’empêcher de s’arrêter en cours de route, ses prunelles glacées attitrées par un espace un peu plus loin. Les propos de Tiaan lui revenaient alors en tête, ce coup d’œil appuyé en direction de la pièce tandis qu’il lui parlait d’un ring qu’il utilisait avec Marcus pour leurs entraînements pour le moins mouvementés. Elle sait pas pourquoi elle repense à ça, elle sait encore moins pourquoi elle prend de ce fait instinctivement la décision de s’avancer en direction de ce ring à l’écart. Qu’espérait-elle au juste ? Les y trouver ? Et ensuite ? T’es conne ma fille, t’es conne putain. Anastasia lève les yeux au ciel comme pour appuyer ses propres insultes mentales à son égard mais ne dévie pas de sa trajectoire pour autant. Elle s’engage dans une espèce de couloir, et tandis qu’elle traverse ce dernier, des sons lui parviennent déjà aux oreilles. Ça se bat, indéniablement et elle apprécie d’entendre ces sons sans voir la scène qui se déroulait, rendue plus curieuse par ces essoufflements qu’elle percevait et cet effort presque palpable. Ça l’attire un peu plus, ça la pousse à se faire discrète aussi le temps qu’elle arrive dans la pièce. Désormais à l’entrée, la jeune femme repose alors doucement son épaule droite contre le mur à ses côtés, prenant appui sur ce dernier et croisant les bras contre sa poitrine tandis qu’elle observait déjà l’assaut qui se déroulait sous ses yeux, à peine plus loin. Encore en proie à ses efforts précédents, la respiration d’Ana se fait plus saccadée, plus intense. Mais il n’y a pas que ça.

Il y a une certaine excitation à voir les deux hommes se foutre sur la gueule comme si leurs vies étaient en jeu. La violence avait toujours eu quelque chose de séduisant à ses yeux. Non pas qu’elle rêve d’un homme qui la battrait jusqu’à la fin de sa vie, pas plus qu’elle n’apprécie de se faire broyer les os, mais cette bestialité avait quelque chose de fascinant. Surtout avec eux. Lieutenant douanier, sergent légionnaire. Des militaires qu’elle avait appris à craindre et respecter en même temps, malgré tous les autres sentiments qu’elle pouvait éprouver à leur égard. Alors elle demeure là, immobile, le souffle court pour tout un tas de raisons. Elle sait pas combien de temps ça dure, sûrement une poignée de secondes, une minute tout au plus, puis il y a ce changement. Elle le perçoit, un rythme différent, une violence différente. Les signes sont infimes mais ne lui échappent pas tant elle était concentrée sur eux. Elle comprend alors qu’ils ont capté sa présence et que celle-ci, peu importe ce qu’ils pouvaient en penser, changeait considérablement la donne. Elle sait qu’elle est de trop, d’une certaine façon, elle et son voyeurisme. Elle perturbait une dynamique, une machinerie qu’elle devinait bien huilée. Pourtant elle n’arrive pas à se sentir coupable, pas plus qu’elle n’éprouve le besoin de s’excuser. Mais elle comprend malgré tout. Aussi profite-t-elle d’une accalmie, pour lâcher à leur attention, le plus sérieusement du monde. « Je dois partir ? » Elle comprendrait si c’était le cas. Elle ne s’en offusquerait pas. Et elle foutrait le camp, tout simplement.

- BLACK PUMPKIN
MessageSujet: (#) Re: That's exciting (Tiaan & Marcus)    That's exciting (Tiaan & Marcus) 3ViG0Cu Lun 12 Fév - 16:32
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That's exciting
hit it until it breaks
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Un coup est porté à tes côtes et tu grognes. De douleur, de frustration. De la sueur perlant ton front, le souffle court tandis que tu fixes Tiaan en face de toi, miroir de ta propre condition. Tu n'as pas assez protégé ton côté vulnérable et il en a profité, comme toujours. Il le connaît, depuis le temps. Depuis vos échanges répétés. Vos faiblesses déployées petit à petit sous le regard de l'autre, une certaine intimité se formant entre vous, peu importe ce que vous pouviez en dire. Tu connais plusieurs de ses réactions maintenant, sait la façon dont il va réagir si tu tentes un coup à sa gauche, si tu feintes pour mieux toucher son visage. C'est une histoire de briser ses habitudes, de surprendre l'autre. De délaisser des instincts trop facilement exploités pour mieux saisir les opportunités, sans jamais les dépasser. Une fois, c'était suffisant. Tu t'en souviens encore, de cette espèce de bruit sourd, de cette douleur perpétuelle te coinçant sur le Regina Mercy. De la rage dans son regard à lui, flamboyante et déchaînée. Et pourtant tu n'avais rien dit, bouche scellée dans une grimace. Par respect, par compréhension peut-être même, mais certainement pas par peur. Parce que tu ne serais pas ici en ce moment, ta propre colère que tu retiens à demi tandis que tu évites de justesse pour ensuite l'attaquer. De la frustration que tu libères comme tu peux, Tiaan et son poing se fracassant contre ta pommette jouant le rôle de thérapie. Tu as peut-être quelques pièces manquantes, Marcus, pour juger l'homme devant toi avec une certaine appréciation dès que ce dernier commençait à te cogner dessus. Peut-être que lui aussi, en fait, pour perpétuer votre petit rituel, allant même jusqu'à partager une cigarette une fois la rage dissipée et la douleur comme seule maîtresse. Des bribes de conversations se mêlant à vos souffles courts.  

C'est ce qui vous attendrait normalement, mais pas aujourd'hui, non. Parce qu'un nouvel élément entre en jeu. Subtile, discrète même si elle le souhaitait vraiment, mais il ne faut qu'un coup d'oeil pour t'apercevoir que vous n'êtes plus seuls. Qu'un moment pour que l'atmosphère change imperceptiblement. Ta frustration est un peu plus retenue, tel un cabot sur lequel tu tires la laisse, lui permettant seulement de montrer les crocs. Si vous faites attention avec Tiaan que l'erreur ne se reproduise plus, ça ne change rien au fait qu'avec ce dernier, tu es moins gêné dans ta violence. Plus permissif, moins discipliné. Une certaine laideur assumée que tu te vois soudainement obligé de voiler. Et pourtant, tu es certain que sa présence dérange davantage ton adversaire. Le déconcentre, du moins, assez pour te permettre de placer quelques coups pour le débalancer, lui attrapant ensuite la taille pour le faire chuter. Un coup de poing contre son visage, fendant sa lèvre au passage et tu t'arrêtes. Refuse de porter le deuxième qui s'ensuivrait certainement, profitant de la chance accordée pour terminer le tout. Non, à la place, tu lui claques le torse avec quelque chose d'amical avant de te redresser pour finalement accorder un regard à Anastasia. « Dépends. » que tu lances, te raclant ensuite la gorge au goût ferreux qui envahit ta propre bouche. « Si t'es venue profiter du spectacle… tu peux prendre la porte, Donovan… » que tu grognes, reprenant ton souffle.

Ce qu'elle foutait là, tu n'en avais aucune idée. Tu lances un regard à Tiaan, lui tends la main pour l'aider à se redresser s'il le souhaite et te dirige ensuite vers ta bouteille d'eau. « Sinon… tu tentes ta chance. » Proposition lancée légèrement, tu rinces ta bouche rapidement, recrache l'eau rosée avant de prendre une bonne gorgée. Après tout, vous n'étiez pas une attraction. Ni pour elle, ni pour qui que ce soit. Tu ressentais le même ennui que lorsque Rian osait se faufiler en blaguant sur ses stupides paris. Une, c'était assez, tu n'avais pas besoin qu'une petite cour se forme dès que Krishvin et toi aviez envie de vous taper dessus. De fait, tu te tournes vers la jeune femme, la jaugeant sans honte, reprenant un peu d'eau. « T'avais envie de cogner sur quelqu'un ? » que tu reprends, lançant un coup d'oeil en biais à ton adversaire avant de pointer ce dernier, ainsi que le ring. Quelqu'un de plus arrogant lui demanderait certainement si elle était venue voir les pros à l'oeuvre, bombant le torse comme le parfait gorille. De quoi t'inspirer un rictus moqueur à cette réflexion. Il n'y avait rien de professionnel dans ce qui se déroulait avec Tiaan. Non, c'était quelque chose de plus sauvage, de plus primitif. Du défoulage en bonne et due forme. Si Donovan se considérait assez aventureuse pour venir jusqu'ici, elle n'avait qu'à grimper à son tour et montrer ce qu'elle avait dans le ventre.
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MessageSujet: (#) Re: That's exciting (Tiaan & Marcus)    That's exciting (Tiaan & Marcus) 3ViG0Cu Mar 13 Fév - 0:46
Tiaan Krishvin
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Occupation : MORT - premier directeur du comptoir Cygni, décédé dans l'exercice de ses fonctions
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If you kick me when I m down, you better pray I don t get up. Pseudo : Frey
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Hit it until it breaks
If you are an incredibly reactive person and you are working on your lowest level, and if you continuously give into your dark side and are angry, and screaming, and breaking things, and you do that for hours and hours on end, you are going to be incredibly exhausted. That's just the way life is.

⋅ ⚘ ⋅ ❁ ⋅ ⚘ ⋅
Tu frappes, tu utilises tes poings, mais aussi tes coudes, tes jambes, tes genoux et même ta tête. Si Marcus s'approchait seulement trop près, tu utiliserais aussi tes dents. Il n'y a aucune beauté dans vos combats, du moins il n'y a rien de la grâce chorégraphique qui semble accompagner les arts martiaux militaires. Vous vous battez dans le but de toucher là où l'autre n'attends pas, là où l'autre baisse sa garde, sans aucune pitié ni compassion. Tu connais les points faibles de Marcus, comme lui les tiens et malgré cela, ils sont toujours là, vous ne parvenez pas à vous en défaire. Essayez-vous seulement ? Les réflexes ont la vie dure et la plupart du temps, vos combats sont à celui qui parvient à paralyser suffisamment l'autre pour prendre le dessus. Tu entends une respiration, une autre que la votre, lourde et haletante, et tu quittes un instant ton adversaire des yeux, tu recules d'un pas alors que tu ne devrais pas et tu prends un coup, un autre, tu recules encore en essayant de te rattraper, de remonter ta garde, mais tu n'es pas assez rapide, emporté par votre élan à tous les deux et le troisième coup tu l'encaisses dans un grognement de douleur. Tu as mal, tu vois trouble et tu essaies de lui mettre un uppercut, tu le loupes, ou plutôt c'est lui qui te prend par la taille et te projette au sol. Tout l'air sort de tes poumons, écrasé sous Marcus, en partie immobilisé. Tu essaies de le chopper avec tes jambes pour le retourner, profiter qu'il n'ait pas immobilisé tes appuis. Tu essaies, hein, putain que tu essaies, tu te tortilles vainement pendant les quelques secondes où tu te trouves sous lui.

Tu étouffes à moitié aussi, tu as eu le temps de voir Anastasia non loin, les bras croisés et tu protestes, outré, quelqu'un est entré dans votre moment. Tu as l'impression brutale de ne plus être au même endroit, que tout s'échappe et que tu ne maîtrises plus rien.

Tu lèves mollement un bras pour te protéger, le souffle coupé, autant par la chute que par les coups que tu as encaissé, ceux-là même qui ont permis à Marcus de prendre l'avantage. Ta tête heurte dans un bruit mat le sol lorsque le dernier coup t'explose la lèvre et un filet de sang mêlé de bave dégouline déjà sur le côté de ta joue. Tu fermes les yeux, attendant un autre coup, une suite, que Marcus te rende la monnaie de la pièce. La honte t'immobilise toujours en cet instant et tu es terrorisé d'être à la merci de quelqu'un d'autre, de quelqu'un que tu as toi même explosé sans merci sur le sol du Colossus. Tu prends une longue inspiration, rassuré par la claque de Marcus sur ton torse, tes muscles se détendent d'un coup. Tes bras montent sur tes yeux et tu te mets à travailler ton souffle pour canaliser la douleur qui se fait inévitablement sentir. Ta tête dodeline sur le côté, tes bras suivent le mouvement et tu ne peux retenir une quinte de toux. Il te faut quelques longues secondes avant que tu ne te permettes de les enlever, laisser la lumière te toucher à nouveau, laisser aussi les autres t'observer. Tu clignes péniblement des yeux, une fois, deux fois et tu bénis l'adrénaline qui te sature les veines parce que tu commences déjà à te relever. « Si tu es venue pour profiter du spectacle … tu peux prendre la porte, Donovan. » Tu acceptes la main tendue et tu le laisses te hisser en position verticale, tu fais quelques pas vacillant et tu vas te rattraper à une des cordes du ring en te passant une main sur la bouche, tu poses ta tête sur tes bras croisés dessus. Tu prends de longues inspirations pour faire disparaître la douleur insidieuse qui s'était logée dans ton orbite droite et il te faut quelques secondes pour te redresser, la tête en arrière et respirer à grandes goulées. Tu sautilles un peu sur place en secouant tes doigts, pour te calmer, mais aussi pour vérifier que la migraine ne s'étend pas, qu'il ne s'agit que d'une douleur passagère. Ça a l'air d'aller. « Sinon … tu tentes ta chance. » Tu craches le sang qui s'est accumulé dans ta bouche et tu te torches les lèvres et le menton avec le dos de ta main. La douleur pulse, mais elle n'est plus débilitante et tu attrapes à ton tour ta bouteille d'eau. Il te faut quelques gorgées pour rincer le sang et tu bois à peine avant de reposer la bouteille. Tu te frottes le visage avec les deux mains, laissant échapper un sifflement lorsque tu passes sur les endroits douloureux. Avec ta langue, tu t'humectes les lèvres et tu fais disparaître le sang qui s'est étalé avec le mouvement. Tu saignes toujours. « T'as envie de cogner sur quelqu'un ? » Ce n'est qu'à ce moment que tu fais seulement signe que tu entends les autres, que tu as conscience de leur présence. Tu t'approches de Marcus et par là même, d'Anastasia. Tu la toises. Tu lui en veux, un peu, d'être arrivée, de t'avoir déconcentré, puis cette pensée disparaît aussi rapidement qu'elle est apparue. Tu lui fais signe de monter sur le ring. Toi tu veux enchaîner. Tu es furieux, tu veux te défouler.

Puis... tu regrettes ce geste, parce que tu ne feras jamais la même chose qu'avec Marcus. Ta rage, tu devras la contenir. Pas uniquement parce que c'est une femme, mais parce que c'est quelqu'un d'autre. Tu ne veux pas la briser et là ce que tu as envie c'est d'écraser des muscles, sentir les cartilages se tordre sous tes doigts, tu veux étaler du sang avec tes poings. Tu fixes ton compagnon et tu fronces les sourcils. Tu te torches à nouveau le nez, indiquant d'un signe de tête la rousse, un sourcil arqué. Pourquoi ? Parce que tu sais qu'Anastasia, elle ne pourra pas s'empêcher de répondre présente. Elle vit dans le danger, elle se rit de la peur et elle fonce dans ce qui l'effraie. Tu le sais, tu en es témoin assez régulièrement. Puis, essayer de prouver qu'elle vaut mieux que la légion, que la douane, c'est du pain béni pour elle. Putain, vous lui avez servi tout ça sur un plateau. Tu t'éloignes un peu, tu passes ton pouce sur l'arête de ton nez avant d'essuyer sous une narine en soupirant. Tu sautilles à nouveau et tu secoues la tête, pour te dégager les esprits, et tu rejoins Marcus, les dents serrées. « A qu-quoi t-t-t-tu joues ? » Qu'est-ce que tu veux faire d'elle là, maintenant, ici ? Tes poings sont serrés, tu prends une longue inspiration par le nez. Tes mains passent sur tes yeux, dans tes cheveux puis se joignent sur ta nuque et tu fais quelques pas.

Tu as besoin de bouger, tu ne peux pas rester calme. Tu dois faire quelque chose, t'occuper les bras, les jambes, les mains, tu sautilles encore. Tu veux retourner sur Marcus, le frapper plusieurs fois, l'écraser sous ton poids, lui immobiliser les bras et frapper, frapper, frapper. Tu fermes les yeux et tu vas te placer de l'autre côté du ring, avant de revenir vers lui, les sourcils froncés. Tu détaches tes doigts d'entre eux et tu les dévisages en silence. Tu passes à nouveau ta langue sur tes lèvres, t'attardant sur la coupure laissée par le poing de Marcus.
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MessageSujet: (#) Re: That's exciting (Tiaan & Marcus)    That's exciting (Tiaan & Marcus) 3ViG0Cu Mar 13 Fév - 2:36
Anastasia Donovan
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That's exciting.
Ana & Tiaan &
Marcus


Elle aurait sûrement ricané, ou au moins esquissé un sourire odieusement provocant, en voyant Tiaan finir au sol. Elle n’aurait pas été dérangée par l’idée d’être la perturbation qui avait causé cet instant d’inattention au douanier, au contraire elle aurait sûrement jubilé. Mais ça, ça aurait été il y a quelques semaines. Aujourd’hui la milicienne se contente d’attendre tranquillement, les bras croisés, ses prunelles glacées passant de l’un à l’autre sans un mot de plus. Les jaugeant, sûrement une once de respect logée quelque part. C’est un mélange complexe au creux de son crâne, de la fascination qui se mêle à des interrogations : saurait-elle faire pareil ? Après tout, Ana, c’est la rancœur au fond des tripes, c’est la colère distillée au creux des organes. C’est tout ce qu’elle a enfouit, depuis des années, parce qu’on lui a fait comprendre que c’était mal. Mal que de cracher à la gueule du monde, mal que de se laisser bouffer par la haine, mal que d’être orgueilleuse au point de croire qu’un poste chez les légionnaires lui était passé sous le nez pour des raisons purement fictives. Elle avait compris le message, grâce à ses proches, et demeurait convaincue que les efforts qu’elle faisait depuis dix ans avaient fini par payer. Ça faisait un peu moins mal, ça semblait moins important. Mais elle a jamais cogné Ana. Certes, elle prie régulièrement pour voir ses journées troublées par quelques crétins, elle espère pouvoir goûter à sa dose d’adrénaline dans le cadre de ses fonctions. Un doigt d’honneur fait aux connards qui lui ont refusé ce qu’elle désirait ardemment. Mais cela n’allait pas plus loin. Ça faisait des années qu’elle n’était pas allée plus loin, qu’elle avait cessé de frapper au moindre regard de travers, rangeant ses crocs au profit d’un venin plus latent. Des années, qu’elle avait pas fini la gueule explosée, coincée dans un lit à grogner de douleur, courbaturée pendant des semaines. Et elle sait pas, si elle est encore capable de faire ça aujourd’hui. Elle sait pas si elle le veut non plus.

Dépends. L’attention de la milicienne se focalise sur le sergent, celui là même qui lui expliquait désormais qu’elle avait rien à foutre ici si son but était de simplement jouer aux voyeuses. Elle comprend, ayant perçu d’elle-même le changement dans l’air. Elle perturbait leur entraînement, si tant est que l’on puisse encore appeler ça comme ça. Elle savait dans quel état les hommes finissaient. Alors elle fut tentée de partir, consciente qu’elle était de trop, pourtant les propos du légionnaire la retiennent efficacement. Dépends. Alors elle attend qu’il lui fasse une offre, qu’il lui propose son deuxième choix. Au fond elle devine déjà, se doute un peu de la suite avant même que celle-ci ne soit verbalisée. C’est sûrement pour ça que les prunelles glacées de la jeune femme quittent provisoirement Riley pour s’ancrer sur la silhouette de Krishvin. Elle guette une réaction, un geste ou une parole qui tendrait à montrer qu’elle n’avait rien à foutre ici et que si Riley prenait des initiatives, le lieutenant n’en était pas moins dérangé par sa présence. Elle ne voit rien, l’homme étant trop occupé à encaisser les coups qu’il s’était pris pour songer de s’occuper de son cas à elle.  Elle l’observe sans un mot tandis qu’il se ressaisit, intéressée par les muscles bandés, par les parcelles de peau qui semblaient l’élancer plus que d’autres. Curiosité, fascination… Mais également intérêt. Un intérêt purement pragmatique, l’intérêt de celle qui cherche déjà où frapper, où cogner pour raviver des plaies. Quelles zones, quels points sensibles. Ça dure pas longtemps, mais ça lui suffit pour avoir l’impression d’avoir fait correctement ses devoirs. Elle se fait pas d’illusions Ana, elle sait qu’on en vient pas à se foutre sur la gueule de manière dégueulasse si l’on est pas un minimum doué dans ce qu’on fait, ou si on est pas suffisamment furieux pour savoir comment briser des os. Elle sait, qu’elle a aucune chance. Mais elle veut pas qu’on puisse croire que ça la dérange.  

T’as envie de cogner sur quelqu’un ? L’attention est de nouveau ramenée sur Marcus, même lorsque ce dernier désigne le ring à nouveau ainsi que celui qui se trouvait toujours dessus. T’as pas envie de dire la vérité Ana, t’as pas envie d’évoquer cette curiosité déplacée qui, mêlée au souvenir de Tiaan avouant se battre ici, t’avais poussée à t’approcher. T’as pas non plus envie de t’épancher sur tes doutes, sur ces années perdues à cogner tout ce qui bouge, sur l’impression que tu seras pas à la hauteur. Alors t’offres une demi-vérité, sur un ton qui se veut neutre malgré tes doigts qui pianotaient le long du legging en signe de nervosité. « J’sais pas. Ça fait longtemps que j’ai pas vraiment cogné. » Evidemment il y avait les entraînements, ceux qui étaient imposés, ceux qu’elle s’octroyait de son plein gré avec certains collègues parfois. Mais c’était pas pareil. Bien évidemment il ne lui viendrait jamais à l’esprit de se défiler, de louper la moindre occasion de se maintenir en forme ou d’apprendre, car on apprenait toujours. Mais il s’agissait d’une chorégraphie, d’un enchaînement de coups presque prévisibles tant les limites à ne pas franchir étaient nombreuses pour éviter les blessures trop graves, sans parler des ego bousillés. Tu regrettais pas les soirées passées à te foutre sur la gueule avec quelqu’un de plus fort que toi, tu regrettais pas les affrontements sales. T’étais juste pas sûre de savoir encore les gérer, pas sûre de ta réaction si tu devais t’emporter. Parce qu’aujourd’hui, t’aimais plus perdre le contrôle. Et là t’as peur de le perdre. C’est pas comme si tu craignais d’avoir le dessus et de pas retenir tes coups, non. Tu craignais de te sentir humiliée, de pas être à la hauteur. Tu craignais de te ridiculiser encore plus en prenant conscience de tout ça, de te mettre à cracher ton venin comme pour panser les plaies de l’âme. Eux deux, ils ont l’air de trouver leur compte à tout ça. Ils ont l’air d’apprécier de finir lessivés, vidés, épuisés, en sang et en larmes. Toi, tu sais que la colère te bouffe, et que cogner suffit jamais vraiment. Quand tu te fais laminer, c’est pas une occasion de te focaliser sur une autre douleur, plus physique, c’est juste un moment que tu passes à te focaliser sur toutes tes plaies à la fois. Physiques. Mentales.

Les interrogations s’envolent toutefois lorsque Tiaan s’avance et que, d’un simple signe de la main, il l’incite à venir. Elle sait pas trop si c’est une invitation, ou une provocation. Tout ce qu’elle retient en cet instant précis c’est Riley, qui lui donne une putain de chance de montrer qu’elle savait faire autre chose que de surveiller l’Australe en sa compagnie. Une chance de prouver également à Krishvin que s’il pouvait critiquer la milice de tout son saoul, elle voulait pas être traitée de la même façon. Elle valait mieux, quoi que puisse en dire tous les connards qui se trouvent au dessus d’elle. Et tant pis si elle doit se faire briser tous les os pour le montrer. Alors elle inspire Ana, en même temps qu’elle se décide, et s’avance jusqu’au ring afin de se hisser dans l’espace à l’intérieur des cordages. Durant sa progression, les mains seront remontées à hauteur de sa queue de cheval, modifiant la coiffure pour en faire un chignon bien tiré. Nulle coquetterie dans ce geste, simplement une habitude mécanique : on ne laissait aucune prise à son adversaire. Elle sait pas si Tiaan irait lui tirer les cheveux pour prendre l’avantage, peut-être trouverait-il ça trop bas ou honteux, peu importait. Elle ne lui donnerait pas aisément la possibilité de se servir de sa tignasse pour la foutre à terre. Désormais en place, secouant légèrement ses bras et étirant ses doigts, la milicienne n’a pas besoin de plus, déjà largement échauffée par ses activités précédentes. Et si était encore nichée quelque part en elle une pointe de retenue ou de doute, celle-ci s’envole lorsqu’elle perçoit le signe de tête du douanier en sa direction. Elle sait pas ce qu’il peut bien penser, pas plus qu’elle ne l’entend parler à Marcus lorsqu’il le rejoint. Tout ce qu’elle sait, c’est que ces messes basses l’agacent. Elle se sent déjà jugée, sans même avoir réalisé le moindre mouvement. Ça ravive la colère, celle là même qui est toujours enfouie quelque part. Brièvement elle a envie de lui exploser le nez, juste pour lui rappeler qu’elle est là, qu’il avait quelqu’un à cogner s’il tenait tant à se défouler. Et c’est ce qu’elle fera Ana, mais pas à la loyale. Elle attend un moment d’inattention, peut être une répartie de Marcus, ou juste l’envie de Tiaan de réclamer de nouvelles explications, peu importait. Et le poing part.

Ça se loge en pleine mâchoire, précisément là où le douanier avait déjà été cogné, là où ça saignait déjà, là où la douleur pulsait. Un des endroits décisifs, préalablement repéré. C’est toujours précis, c’est toujours voulu. T’en es pas encore à te débattre comme si ta vie était en jeu, t’en es pas encore réduite à plus pouvoir calculer le moindre de tes coups. T’espérais d’ailleurs avoir le temps de frapper une seconde fois, mais c’était sous-estimer le douanier. Grognement quand il frappe, une langue que tu te bouffes de toi-même comme pour focaliser la douleur à un endroit précis, là où tu pouvais encore tout contrôler. Puis des esquives. Parce que t’es vive Ana. T’es pas aussi forte qu’eux, tu le seras jamais et le simple coup qu’il t’a déjà porté suffit à te faire prendre conscience de ce que tu savais déjà : il n’était pas n’importe qui. Ça devient plus clair au fur et à mesure que les secondes s’égrènent, au fur et à mesure que tu te vois t’essouffler, beaucoup plus vite que prévu. T’es rapide, t’es souple, mais ça l’empêche pas de se défendre, d’avoir une garde irréprochable qu’il devient difficile de franchir. Et il te laisse pas de répit, il te laisse pas non plus occuper l’espace comme tu le voudrais, plus à l’aise dès lors que t’étais pas enfermée dans une bulle. Mais il est proche, trop pour que tu puisses faire tout ce que tu voulais. Une tentative pour crocheter les jambes et le foutre à terre : échec. Une autre pour remonter un genou à hauteur de l’estomac, du foie peut être : échec. Un coup que lui réussit à te porter. Et ça ravive tout, la colère, la rancœur, l’envie de prouver que putain de bordel de merde, elle était pas fragile. Pas fragile, pas conne, pas juste bonne à patrouiller sur le Colossus. Allez vous faire foutre. Tous. Ceux qui doutent, ceux qui méprisent, ceux qui prennent de haut. Ceux qui pensent qu’elle a tourné la page, qui se disent qu’elle a pardonné, oublié. Et surtout, qu’ils aillent se faire foutre, ceux qui pensent que t’as pas le contrôle. Tu l’as. Tu l’as et putain tu vas le prouver.

C’est sûrement une première, et tu sais pas pourquoi ça arrive maintenant. Mais t’as pas envie de perdre le contrôle. T’as pas envie d’être un condensé de haine irréfléchi, t’as plus envie d’être cette fille là. En colère ? Ouais, sûr, très bien. L’envie de cogner pour prouver que tu sais faire ? Ouais, une bonne chose aussi. Mais fait pas de conneries. Fait pas d’erreurs juste parce que t’es pas capable d’aligner deux pensées. Sois plus futée que ça, meilleure que ça. Et c’est ce qu’elle arrive à faire : rester lucide. Suffisamment pour se reculer une nouvelle fois, souplement, et enchaîner avec ce coup porté avec la jambe, ce talon que t’as envie d’éclater dans les côtes. Il intercepte la jambe, bien évidemment. Aucune importance. Tu pivotes le bassin, t’agrippe à l’un des poteaux du ring, seul appui stable à ta disposition et alors que tes mains reposent dessus, tu balances l’autre jambe. T’as pas besoin de voir pour savoir où la loger, à hauteur du cou, pour le faire chuter. Alors il finit au sol Krishvin, toi aussi maintenant que tu te délestes de tes appuis pour venir lui faire mal à nouveau. T’atterris à quatre pattes, les mains bien au-dessus de la tête du lieutenant, tes genoux à hauteur du sommet de ses bras. Un bras se voit d’ailleurs écrasé, immobilisé par un genou vicieusement placé à hauteur des articulations du coude tandis que tu remontes brutalement l’autre afin d’exploser le menton une nouvelle fois. Tu comprends toutefois que t’as pas le temps de faire plus, que t’as pas non plus le temps de te dégager. T’es là, au dessus de lui, et tu sais que malgré la douleur il trouvera un moyen de te faire mal. Il t’explosera le ventre à découvert,  peut-être qu’il te fera basculer, ou qu’il t’attrapera par les hanches pour te ramener à sa hauteur et te défoncer cordialement le visage, juste pour l’abimer autant que t’abimais le sien. Et tu trouves aucun parade dans l’immédiat, simplement à bout de souffle, la douleur irradiant de divers endroits à la fois si bien que t’arrives même plus à les localiser correctement. Tu saignes sûrement, aussi, mais tu t’en rends pas encore compte. T’as encore trop de choses à prouver Ana.

- BLACK PUMPKIN
MessageSujet: (#) Re: That's exciting (Tiaan & Marcus)    That's exciting (Tiaan & Marcus) 3ViG0Cu Lun 19 Fév - 17:32
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À quoi tu joues Marcus ? Tu ne sais pas trop, pour être honnête. Tu as encore cette frustration qui gronde, accumulée au fil des longues journées, des débats politiques, de l'émeute lors de la grève. De la blessure d'Elara lors de cette dernière. De l'absence de Rian, elle qui t'évite toujours. Une culpabilité rageuse de ta propre absence, écoulant les heures sans service pour ensuite apprendre toute cette débâcle via Starchat. Tu es frustré, Marcus, encore. De ne pas avoir été là, de décisions hors de ta portée. Krishvin et sa chair meurtrie sous tes doigts – la tienne perlant de sang telle une œuvre martelée sous les siens – étaient l'un des moyens les plus efficaces pour évacuer cette dernière. Jusqu'à ce que Donovan se présente. Étouffe votre brasier de colère en s'imposant à demi. Et toi, tu ne sais pas ce que tu fais, des braises et des étincelles remuant encore dans le creux de ta poitrine. Peut-être cherches-tu simplement à la jeter dans les flammes. Krishvin a l'air d'en être convaincu. Toi qui jappes même à Rian de déguerpir lorsqu'elle osait se présenter. Qui refusait de la divertir sur la possibilité de s'infiltrer. Non, cette rage, tu la réservais d'ordinaire pour Tiaan, son nom gravé dans cette dernière comme Rian avait la sienne, d'un autre genre, marquée au fer. Donovan, elle, était un élément inconnu et familier à la fois. Un agacement se mêlant au respect, votre relation possédant un terme encore nébuleux auquel tu ne saurais mettre un nom. Était-ce ce même agacement ou cette envie de la voir se mesurer et réussir qui t'avait poussé à lui tendre pareille offre sur un plateau ? À la voir cracher du sang pour la punir d'un affront anonyme ? Tu ne saurais dire, en réalité. En cet instant, tu voulais simplement la voir les poings levés ou la queue entre les jambes.

« A qu-quoi t-t-t-tu joues ? » qu'il te demande à voix haute et tu le dévisages. Reconsidère cette même question à nouveau. « À rien. » que tu murmures, une grimace se peignant sur ton visage, du mordant dans la voix. Comme si sa question était une mauvaise blague. Tu répètes, plus certain et plus calme : « À rien, Krishvin... Si elle tient à démon– » Tu n'as pas le temps de poursuivre. Un poing s'abat contre la mâchoire du lieutenant et tu redresses un regard surpris sur la rousse refusant d'être ignoré. Refusant d'être une condition à débattre sans même avoir son mot à dire. Tes dents s'enfoncent contre ta lèvre, répriment un sourire qui avait réussi à remonter jusqu'à la surface, tranchant soudainement ton énervement. Tu t'écartes dans un accord muet, tripotant à nouveau ta bouteille d'eau tandis que tu laisses l'audace de la milicienne t'inspirer, l'ivresse du combat que tu venais à peine de cesser palpitant encore dans tes veines. Tu deviens alors un simple spectateur Marcus, ton rôle échangé avec une aise que tu qualifierais presque d'effrontée, si ce ne serait de la nouvelle effervescence régnant dans la pièce. C'est toi qui te retrouves forcé hors du ring, avalant une nouvelle gorgée, t'essuyant le distraitement le nez alors que tes yeux les suivent. Pendant un moment, il n'y a que les respirations bruyantes à tes oreilles, le bruit des coups portés et reçus dans la douleur, les tiennes pulsant dans une réponse muette. Tu connais Tiaan, connaît son rythme et ses penchants nuisibles. Tes yeux suivent plutôt la silhouette d'Anastasia, celle qui tente de trouver son propre tempo face au douanier suite au premier assaut. Elle qui l'étudie à mesure de coups portés à la recherche de la faille. « Trop prévisible, Donovan. » que tu balances sans remords, croisant lentement les bras.

La satisfaction se fait sentir lorsqu'elle le touche enfin. Tu n'étais pas stupide Marcus. Tu savais parfaitement que des gens comme Tiaan, de ceux de carrière militaire n'étaient pas de la même branche que la brute lambda qu'elle pouvait rencontrer si les choses tournaient mal. Et pourtant, l'un de vos propres gars était maintenant affiché sur des avis de recherches. Un militaire en fuite, plus dangereux qu'on aimerait le croire. Il y avait cette espèce de réconfort, à savoir qu'Anastasia n'avait pas peur de faire face à l'insurmontable. Qu'elle voyait l'opportunité dans tout ceci tout autant que toi, peut-être. Celle-là même se filtrant en une jolie manœuvre, utilisant tout son corps contre le douanier. Tu t'approches, une main agrippant le cordage lorsque les deux se retrouvent au sol, parce que tu sais que c'est qu'une question de temps. Qu'une question de faiblesse exposée pour que l'entièreté de cette dernière soit exploitée. Le sol est synonyme de danger pour elle si elle n'arrive pas à balancer le tout, utiliser son corps correctement pour le maîtriser. Elle est trop petite, trop légère, doit se montrer brutale et sans pitié. Le neutraliser aussi rapidement que possible. Seulement c'est trop tard, le renversement est inévitable. La douleur, prévisible. Et avant que le tout ne dégénère encore plus, tu juges bon de t'interposer. La bouteille oubliée sur le sol, tu grimpes à nouveau sur le ring, conscient du besoin de violence encore présent chez Tiaan, puisqu'il était là, avec toi. Tes doigts agrippent, cherchent une prise et ton bras vient entourer son cou pour l'extirper, les séparer. Ton autre main tapote l'épaule en signe de soumission, pour ta propre sécurité. Pour celle d'Anastasia encore présente, aussi. « C'est bon, ça suffit. » que tu grommelles pour finalement relâcher, non sans faire deux pas derrière.
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MessageSujet: (#) Re: That's exciting (Tiaan & Marcus)    That's exciting (Tiaan & Marcus) 3ViG0Cu Lun 19 Fév - 22:30
Tiaan Krishvin
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If you are an incredibly reactive person and you are working on your lowest level, and if you continuously give into your dark side and are angry, and screaming, and breaking things, and you do that for hours and hours on end, you are going to be incredibly exhausted. That's just the way life is.

⋅ ⚘ ⋅ ❁ ⋅ ⚘ ⋅
A quoi tu joues, Marcus ? « A rien. » C'est lui que tu as envie de frapper en cet instant, lui mettre ton poing dans la bouche pour qu'il cesse de dire des conneries, qu'il n'invite plus personne, qu'il se taise à jamais. Depuis quand se permet-il ce genre de choses ? Depuis quand cela te rend si furax ? Tu jettes un bref regard vers Anastasia qui s'approche en enfilant sa queue de cheval en chignon et tu retournes ton attention vers Marcus qui rouvre la bouche. Tu te places de façon à faire face à Anastasia, ne pas lui tourner le dos, même si ses poings sont à nus. « A rien, Krishvin... Si elle tient à démon– » Tu fais un pas de côté en sentant le poing heurter ta mâchoire, le mouvement relance la blessure et tu te retournes et balances ton propre poing, dans le côté de son visage, l'étourdir tout de suite. Elle se mange sa propre langue et ça saigne, tu sais pas si c'est toi mais le goût du fer emplie ta bouche et tu serres les dents, pour ne pas toi même te mordre, pour ne pas ajouter cela à tes blessures. Tu vas pour lui en remettre une de suite, qu'elle s'écroule à terre, qu'elle y reste, mais elle esquive et tu fronces le nez.

Très bien.

Tu lèves ta garde, tu coinces tes sourcils derrière tes poings, pour pouvoir t'approcher. Tu mises tout sur ta respiration, elle s'épuisera probablement avant toi, tu veux la faire saigner mais tu veux qu'elle le voit venir, qu'elle s'écrase sous toi et pour ça il faut savoir où et quand frapper. Tu ne restes pas sur la défensive, tu fais jouer des poings, du plat de la main aussi, mais également des jambes, tu n'hésites pas à accrocher la sienne avec tes chevilles, essayer de la faire tomber, l'empêcher de trop bouger. Elle est rapide, souple, elle esquive, mais tu entends sa respiration, plus forte que la tienne et tu continues, tu la repousses vers un coin, tu la coinces, tu la colles. Qu'elle ne puisse pas utiliser ses jambes à elle, que la distance qui vous sépare ne permette pas de faire des coups puissants, qu'elle soit surtout obligée de faire attention à son propre espace. Il te suffit de bouger tes coudes, les baisser et les remonter, la laisser frapper dans tes bras, la repousser brutalement lorsqu'elle s'approche de trop près, l'écraser comme tu peux. La colère se love dans ton ventre et tu analyses tout cela, comme détaché de ton propre corps, ton sang battant dans tes tempes. Derrière vous, la voix de Marcus résonne. Putain de légionnaire. « Trop prévisible, Donovan. » Elle finit par elle même ne pas réussir à sauver sa garde et tu la frappes à nouveau, même endroit, pommette gauche. Tu remontes immédiatement ta garde, tu n'enchaînes pas, grand bien t'en fasse car tu parviens tout juste à intercepter sa jambe que tu gardes serrée contre toi. Tu t'apprêtes à lui tirer dessus pour la faire tomber, mais c'est elle qui enchaîne trop rapidement, tu lui lâches la jambe et tu lèves les bras pour encaisser le coup.

Tu n'es pas assez rapide cette fois et le bruit de l'impact te fait lâcher un hoquet, son pied te heurte suffisamment fort pour que tu recules et trébuche, tu t'écrases sur le sol et tu te tiens la bouche, le nez en sang, tout ce rouge qui dégouline. Tu te redresses, prêt à rouler pour repasser en position au moins accroupie mais tu te retrouves écrasé par un poids. A nouveau. Deux mains autour de ton visage et toi ton inspiration s'étrangle dans ta gorge. Cette fois cependant tu ne te laisses pas faire, à moitié sonné, tu tentes de lever le bras. Impossible de le relever, tu sens une douleur aiguë alors qu'il est pressé dans tes côtes, ses genoux à elle coincés au niveau de tes biceps, tu grognes de douleur, tu tentes de lui agripper le short avec ta main mais, à nouveau immobilisé, le coude écrasé sous un autre genou. Première erreur. Tu manques de te couper la langue lorsque son genou heurte ton menton. Un moment, tout est blanc, puis noir, et il te faut quelques secondes pour resituer le monde. Deuxième erreur. Trop occupée à reprendre sa respiration, elle a oublié les techniques d'immobilisations au sol les plus basiques. Tu lui craches du sang à la gueule et tu effectues un mouvement de balancier avec tes hanches, relevant tes jambes jusqu'à son dos et prendre suffisamment d'élan pour la retourner, la pousser sur le côté, tu ne peux t'empêcher de lui mettre un coup dans les côtes, de lui écraser volontairement la main. Tu la coinces, tu l'enfonces et c'est à ton tour de te retrouver au dessus. Toi, tu lui fais pas de cadeaux, tu lui écrases le bassin de tout ton poids, tes jambes écrasant ses cuisses et ta main enfoncée dans son plexus d'un coup rapide, tu fermes ton poing et tu la frappes au visage. Tu as pensé au cou, mais tu veux la voir saigner avant. Tu relèves le poings à nouveau et tu l'écrases, encore. Tu vois rouge, tu veux du sang, tu veux sentir ses os craquer sous tes poings, tu veux qu'elle te supplie d'arrêter et là seulement tu viseras pour qu'elle ne puisse plus parler, tu lui feras cracher toutes ses dents avant de lui fermer les yeux. Tu continues de frapper et tu repousses brutalement les mains qui tentent de s'agripper à ton haut, à tes manches et il faut qu'un bras passe autour de ton cou et te bloque le bras pour que tu cesses de frapper Anastasia. Tu émets un grondement mêlé à un couinement, l'air t'échappe et te voilà forcé à te relever en partie, tiré en arrière, la trachée écrasée par un bras musclé. Tu essaies de l'attraper, de le balancer par dessus ton épaule, de le griffer, tu te débats comme un beau diable et tu manques de mettre un coup de pied à Ana, ta respiration hachée projette des gouttelettes de sang … Tu sens le tapotement sur ton épaule, une main qui te touche, une main qui te retient, un main qui … tu fermes les yeux et tu exhales ce qui te reste d'air, tu te fais chaton dans ses bras, tu essaies de te calmer, ta respiration toujours difficile. « C'est bon, ça suffit. » Tu tombes à genoux et tu poses tes mains dessus, tu finis par glisser et tu te ne finis pas écrasé par terre en te maintenant avec un de tes coudes, l'autre main à plat sur le sol. Un filet de sang dégouline sur le tapis, tu l'observes, à peine quelques secondes, tes mains et les bandages qui les entourent sont pleins de sang. Un sanglot te fait tressauter les épaules et il te faut plusieurs longues secondes pour te relever. Tes jambes tremblent et tu t'éloignes, sans lancer un regard vers Anastasia. Tu préfères te tourner vers Marcus et tu le dévisages ouvertement, tu avances vers lui, tu t'éloignes de tout ça.  

Tu as du mal à saisir ce qui se passe, tu es en colère et tu sais que tu as lâché prise à nouveau, sauf que cette fois ce n'était pas le cuir tanné de Marcus qu'il y avait sous tes poings, mais le visage plus délicat d'Anastasia. Tu fixes Marcus, tu le dévisages et tu lui en colles une, avant de le bousculer et tituber plus ou moins jusqu'au bord du ring, ta mâchoire t'élance, tu as du mal à tenir debout, tu ne sais pas si c'est ton équilibre ou tes jambes qui flanchent. Tu tousses et tu serres les poings pour contrôler leurs tremblements. Dans ton esprit, un seul mort : putain.
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MessageSujet: (#) Re: That's exciting (Tiaan & Marcus)    That's exciting (Tiaan & Marcus) 3ViG0Cu Mar 20 Fév - 2:37
Anastasia Donovan
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That's exciting.
Ana & Tiaan &
Marcus


Tu te souviens pas t’être vraiment battue avec un militaire. Pas de cette façon, ou du moins pas alors que tu te pensais en mesure de tenir un peu plus de deux secondes. C’était pas pareil, c’était pas comme toutes ces fois où tu cherchais plus fort que toi dans une ruelle, la personne d’en face finissant par avoir la trouille de se faire prendre. De la retenue, de la peur, de l’incompétence, tout un tas de raisons qui avaient rendu tes adversaires moins vaillants. Et c’était pas plus mal d’ailleurs, vu le nombre de fois où t’avais perdu, vu le nombre de fois où t’avais pété des câbles, si bien que tu ne parvenais même plus à t’arrêter après avoir commencé à frapper. Tu t’étais rassurée à l’époque, en te disant que tu savais ce que tu faisais -un odieux mensonge- et que de toute façon ce n’était qu’ainsi que tu pourrais t’améliorer et vraiment apprendre. Des baffes de la part de la vie, des coups plus terribles de la part d’hommes plus âgés et plus forts. Rien de tel pour apprendre. Aujourd’hui, tu savais que ça ne menait plus à grand-chose tout ça. Tu savais que t’exploser les phalanges, c’était pas ta solution à toi. Mais t’as pas pu refuser, t’as pas pu renoncer alors même que Riley te faisait une offre pareille. Qui plus est, t’avais jamais vraiment eu peur de Krishvin. Du moins pas ainsi, bien plus soucieuse de ce qu’il pouvait te dire que ce qu’il pouvait te faire. Un bras pété, ça te semble moins douloureux qu’un cœur écorché ou qu’un venin distillé au creux des veines, l’acidité des mots te brûlant plus intensément que n’importe quelle douleur physique. Et puis tu savais que tu pouvais te débrouiller. Pas gagner, t’en doutais sincèrement malgré le fait que le douanier soit déjà quelque peu amoché, mais au moins prouver que tu te démerdais malgré tout. Leur montrer à eux que t’étais pas une chose fragile qui a atterri à la milice juste parce qu’elle savait pas faire grand chose de ses dix doigts. Te prouver à toi que tu connaissais tes limites, et que t’étais capable de les repousser. Tracer ta route, progresser, évoluer. Retrouver un semblant de voie. Toujours dans le contrôle, toujours en sachant ce que t’étais. C’était sûrement con, comme pensée. Imaginer qu’on puisse se retrouver en se foutant sur la gueule. Mais c’est bel et bien l’espoir que tu caressais.

Et c’est parce que tu veux prouver que t’es pas si conne que ça, bien que beaucoup en douteraient, considérant que l’audace qui te poussait à te frotter à eux se rapprochait plus d’une affreuse stupidité plus qu’autre chose, que tu finis par frapper en première. Tu profites du fait que Marcus reprenait la parole, qu’il offrait un semblant d’explications que tu ne voulais même pas entendre, pour cogner. T’as pas de temps à perdre Ana, ou plutôt t’as pas envie de les laisser croire qu’ils pouvaient discuter de toi comme on discutait de la saveur d’un paquet de chips. T’es là. T’es là et tu comptes bien le prouver. Ça t’empêche pas de te heurter aux réflexes fulgurants, sûrement aiguisés par une méfiance naturellement exacerbée, du douanier.  Tu te bouffes la langue, t’ignore le goût du sang, une saveur que t’avais plus ou moins oublié, comme tout mauvais souvenir, mais qui te revient en mémoire dès lors que t’y goûtes. T’avais jamais trouvé ça si dégueulasse. Juste désagréable, parce que ça s’arrêtait jamais de saigner. T’arrives à esquiver, à demeurer hors de portée, à avoir une garde suffisante pour protéger ce qu’il était essentiel de protéger. Tu tentes, mais ça mène à rien et la voix de Marcus te le rappelle assez rapidement, pointant du doigt la prévisibilité de tes coups. Ça te fait grincer des dents et même si t’es pas assez conne pour lâcher des yeux ton adversaire durant ce laps de temps, sûrement que ta garde a faibli, imperceptiblement. Mais il l’avait perçu, parce que tu sais que la moindre erreur te coûtera très cher, surtout avec lui. Et ça manque pas. Il t’explose la pommette, la même, et si t’avais pu être simple observatrice t’aurais sûrement ricané en le voyant frapper aux mêmes endroits, tout comme toi t’essayais de le pousser à bout en cognant les plaies déjà à vif. Là t’arrives juste à être sonnée, à gronder de douleur, à cligner des yeux. Une seule fois. Parce que tu peux pas te permettre de perdre plus de temps à te ressaisir. La jambe que tu balances à hauteur de ses côtes n’est qu’un réflexe, pour le dissuader de te frapper encore. Ta façon de te servir des cordages et de ton environnement pour le foutre à terre et l’empêcher de profiter de ton premier mouvement, en revanche, n’a rien plus d’un réflexe irréfléchi.

Encore que. T’agis d’instinct, tu fais avec les moyens du bord. Tu cognes. Des genoux que tu places au niveau des articulations, tant pour bloquer que pour faire mal. L’un d’eux qui remonte pour exploser le visage, une nouvelle fois. Et c’est ton dernier moment de gloire Ana. Parce qu’ensuite tout s’enchaîne. A bout de souffle, il te crache à la gueule et t’as juste le temps de cligner des yeux avec force avant d’être repoussée. C’est puissant, ça te rappelle que tu restais une femme, que t’étais moins lourde que lui, moins forte aussi. T’es éjectée, presque comme un fétu de paille. Tu perds encore de ce souffle si précieux, ta respiration rendue anarchique, entrecoupées de grognements de douleur. Le coup dans les côtes te donne envie de te plier en deux et t’es tentée de le faire, juste pour pas avoir à subir le poids du lieutenant sur toi, espérant pouvoir l’éjecter ensuite. Mais t’as pas le temps, trop accaparée de toute façon par cette main qu’il t’écrase vicieusement. Et la suite est plus terrible encore. T’as l’impression d’étouffer, t’as envie de te rouler en boule sous le coup de douleurs qui pulsent un peu partout désormais. Et tu sais pas quoi faire, totalement prisonnière sous le poids du lieutenant. Un coup dans la gueule, pour te rappeler à quel point ça fait mal, à quel point c’est sensible. Le sang qui perle, qui gicle, pour te rappeler que c’est facile de te faire pisser le sang. Incapable de mouvoir tes jambes, et c’est pas faute d’essayer, tu tentes de redresser le haut de ton corps, même la tête dans l’optique de t’en servir en guise de dernier recours, tandis que tes mains crochètent le tee-shirt, griffe les parcelles de peau qu’elles parviennent à trouver en dessous. Mais il te renvoie au sol aussi sec, avec un nouveau coup dans la gueule, qui cette fois te sonne affreusement. C’est une sensation ignoble, que celle de l’impuissance. Cette impression d’être pigée, incapable de faire quoi que ce soit. Tu sais pas quoi faire, comment réagir, comment t’en sortir. Alors l’adrénaline pulse, de partout, un instinct de survie qui te gueule de réagir, de faire quelque chose, peu importe quoi. Mais ça sonne, la tête dodeline tant sous les coups que parce que t’es incapable de savoir ce que tu fais. Et ça te fait peur. Toi, t’as toujours crains que les mots, même hachés, du douanier. Désormais tu craignais ses poings, ses coups, sa haine, tout ce que t’avais pu être et que tu voyais désormais en lui. T’es terrifiée, oubliant totalement la présence de Marcus. C’est ta vie que tu joues, et t’es seule pour t’en sortir. Seulement tu sais, que tu peux pas t’en sortir. Alors tu te vois déjà morte, d’une certaine façon. Et tout ce que tu parviens à faire c’est gronder, entre tes lèvres tuméfiées, comme un cri, de rage, de détresse. L’adrénaline sous forme de feulements dégueulasses, un peu comme un athlète qui gronde pour trouver la force de soulever une centaine de kilos au dessus de sa tête. Toi tu grognes, dans l’espoir pathétique que ça changerait la donne.

T’as pas le temps de demander grâce, t’y penses pourtant. Un Stop qui pulse au fond de ton crâne, en boucle, comme si tu caressais l’espoir qu’il puisse t’entendre. Quelle importance de toute façon. Il pourrait t’entendre que ça changerait rien. Il était déchaîné. Tu t’en soucies plus. Parce qu’il t’explose la mâchoire une fois de plus, après le nez, après tout le reste de ta gueule au fond. Salive et sang se mêlent, se perdent dans un coin alors que ta tête suit la trajectoire de son coup, poupée de chiffon que t’étais devenue. Ton seul réflexe, de survie, consiste à te reculer, te hissant brièvement sur tes coudes pour te repousser en arrière, lorsque tu sens que le poids sur tes cuisses s’évapore. Et tu te laisses tomber au sol, une nouvelle fois, dans un gémissement de douleur pathétique au possible. Ça fait mal. Putain ce que ça fait mal. Partout. Comme si ton crâne, salement amoché, estimait de ce fait qu’il fallait te faire mal partout ailleurs au passage. Tes neurones qui savent plus quoi faire, alors c’est toujours le même message qui pulse, dans chaque fibre de ton corps : douleur. Putain, ça fait tellement mal. Grondements, couinements, alors que t’essayes même pas de bouger. T’as le sang qui dégouline, de partout, qui te donne l’impression que ça t’inonde et sûrement que c’est le cas. T’as le nez explosé, la sensation que t’étais à deux doigts de te faire crever un œil aussi, pis tes lèvres qui tremblent sûrement. T’arrives même pas à lâcher le moindre son cohérent, t’oses pas le faire en vérité, de peur que ta mâchoire te lance encore plus. Mais t’as l’impression de suffoquer, avec le sang qui s’écoule dans ta gorge, que t’arrives pas à avaler, encore moins à recracher. Alors tu prends sur toi, dans un ignoble sifflement, dans un sanglot, pour te retourner. Tu finis sur le ventre, puis tu te forces à te redresser, à finir à genoux. Tu fais le dos rond, un étirement qui te faisait toujours du bien. Mais là tu penses qu’à ton visage, à la douleur qui pulsait de partout. Les bras posés sur le sol, tu poses le sommet de ton crâne entre tes mains, essayant de trouver une position qui t’obligerait pas à appuyer sur toutes les plaies à vif. Le moindre geste te donne la gerbe, te fait couiner et tu te rends même pas compte que les larmes se mêlaient déjà au sang.

T’entrouvres les lèvres, tu te racles la gorge de façon dégueulasse, mais t’arrives pas à cracher, t’oses même pas le faire en vérité. Alors ça dégouline simplement d’entre tes lèvres, lentement, alors que t’essayes de respirer. C’est pas glorieux. Parce que tu suffoques, tant à cause de cette respiration qui te faisait défaut depuis plusieurs minutes et que t’essayais de retrouver que parce que t’as eu peur. Putain il se serait pas arrêté. Il l’aurait jamais fait, pas vrai ? Il aurait continué jusqu’à… Jusqu’à ce que quoi d’ailleurs ? Hein. Nouveau sanglot, alors que tu griffes le sol avec l’une de tes mains comme si tu te blâmais de ta faiblesse. Attend. Ta faiblesse ? Ta faiblesse ? C’était la sienne le problème ouais. C’était sa putain de propension à péter des câbles pour rien, c’était son putain d’échec à lui pour se retenir. C’était de sa faute, c’était son erreur, sa faiblesse. Trop pitoyable pour savoir quand s’arrêter, à l’image du pitbull en colère que t’avais toi-même été. Tu voulais plus être cette fille là, et tu balayes cette idée vicieuse, ce murmure qui te souffle que si t’étais restée cette nana tu t’en serais ptet mieux tirée. Parce que c’est faux. T’as gardé le contrôle, durant un entraînement certes plus corsé mais qui aurait dû s’arrêter si l’un de vous deux en éprouvait l’envie ou le besoin. Là t’as même pas eu le temps de lui demander d’arrêter, et s’il l’avait fait, quelque chose te disait que ça aurait pas été en douceur. Il t’aurait juste achevé. Salement. Marcus a dû intervenir. Il aurait pas dû en avoir besoin. Alors ça t’écoeure. Parce que t’avais voulu te frotter à du défi, mais quelque chose de raisonnable, quelque chose de censé. Y avait rien eu de censé là dedans. Il t’écoeure, lui. Avec sa manie de te signaler ta médiocrité, sa façon de te mépriser, de te dire que tu te voilais la face. Et lui hein ? Il vivait pas dans le déni ? Il vivait pas avec des émotions qui le bouffaient peut être ? Bien sûr que si. Et l’état de ta gueule en témoignait largement. C’était sa faiblesse. Toi… T’avais tenu ton objectif. Pas lui.

Alors tu te mets à rire. Soudainement. T’as pas bougé de ta position, et tu te mets à trembler, tes épaules secouées par les sanglots mais aussi par ces gloussements narquois qui t’échappaient désormais. Tu ricanes, parce qu’il a été plus pathétique que toi. Parce que pour une fois, t’as pas l’impression d’être la faiblarde de l’histoire. On dira peut être que t’as été conne, que t’as mérité ce qui t’arrivait, et peut-être que c’était vrai. Tout ce que tu sais, c’est qu’il a pas su se contrôler. Qu’il a pas su se retenir. Et ça te fait rire. Ça te fait rire et ça te donne le courage, puéril, de cracher l’excédent de sang. Quitte à souffrir à cause de ces ricanements nerveux, autant en profiter pour faire bonne figure hein ? Et tu gémis, et tu grondes, et tu pleures en même temps que tu ricanes. Et ça fait mal. Ça fait toujours tellement mal. Ça bourdonne, ça siffle, ça s’agite. T’as envie que Krishvin revienne et t’assommes une bonne fois pour toute, n’importe quoi, tant que ça pouvait faire taire tout ce qui te tuait en cet instant précis. Etre inconsciente, putain même ça il a pas été capable de le faire ? Il pouvait pas te placer le coup de trop, qui t’aurait fait oublié cette putain de journée ? Non, bien sûr que non. Pis il est où ce con d’ailleurs ? Et l’autre, Riley, hein ? Ils sont où les grands mâles dominants, ceux là même qui éprouvent le besoin de te fracasser pour… Pour quoi ? Tu sais pas, putain t’en sais rien. Ça fait juste tellement mal. Tes poings sont serrés, mais leurs écorchures ne sont rien comparées au reste. Et tu te mets à trembler, non plus à cause des rires, car ils se sont arrêtés, mais parce que ça fait mal. Et que tu te mets à suffoquer. Tu sais pas pourquoi, pourquoi maintenant surtout mais t’arrives pas à respirer. Peut-être parce que ça te fait trop peur, ou trop mal, à moins que ce soit parce que tu doutes de ta capacité à juste te maintenir en vie. T’en sais rien. Tu t’étouffes à moitié avec ton sang, tu craches une nouvelle fois, tu redresses une de tes mains comme pour toucher ton visage. T’as dans l’optique d’appuyer là où t’as mal, parce que ça fonctionne parfois, pour éviter les bourdonnements liés à la douleur. Mais t’as à peine effleuré la mâchoire que ça t’électrise totalement et ton poing s’explose au sol dans un grondement de rage et de douleur. Tu sais pas quoi faire, de ce que t’es, là tout de suite. Tu sais pas quoi faire pour que ça s’arrange. Est-ce que ça peut seulement s’arranger ? Oui. Forcément. T’es vivante après tout, mais si tu trembles encore en songeant au fait que ça s’est ptet pas joué à grand-chose. T’en sais rien. Et ça te fait peur. Tu te sens victorieux ? Dis moi Krishvin, tu te sens victorieux là ? T’as pris ton pied ? T’as affirmé ta putain de supériorité ? Dis moi Krishvin, tu vas bien dormir cette nuit ? Tu te sentiras mieux, d’avoir pu te faire plaisir, d’avoir pu cogner sans te soucier de la personne que t’avais en face ? DIS MOI PUTAIN. Si seulement t’étais encore capable d’aligner deux mots sans avoir le tournis. C’est peut-être ce que t’aurais dit.

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MessageSujet: (#) Re: That's exciting (Tiaan & Marcus)    That's exciting (Tiaan & Marcus) 3ViG0Cu Lun 5 Mar - 2:24
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Ses doigts s'enfoncent contre ta chaire, cherchent la moindre prise pour se libérer. Tiaan est comme un animal piégé, se débattant avec la vague de panique, de rage et tu grognes sous l'effort. Krishvin est trop loin, perdu dans les eaux sombres. Il n'y avait que sa colère déferlante, celle cherchant à détruire encore et toujours. Ton regard accroche la silhouette d'Anastasia étendue non loin, ses plaintes sanglotantes et sa respiration erratique comblant le silence, seuls signes qu'elle a réussis à être rescapée. Tu t'éloignes un peu plus, jurant lorsqu'un pied de Tiaan l'évite de peu. Un tapotement, puis un autre plus urgent. Qu'il se réveille, qu'il revienne avant que tu ne te décides à resserrer ta prise. Tu y songes, commence déjà à appliquer un peu plus de pression contre son cou lorsqu'il se détend subitement contre toi. Et tu le libères enfin, pressé de te reculer, trop conscient du danger qu'il représente. Ça ne t'empêche pas de grimacer lorsque ses épaules sont secouées à son tour, victime de sa propre personne, étendu au sol. Tu ne peux que te dérober de la scène, Marcus, détournant le regard dans un semblant d'intimité offerte. À moins que tu ne désires tout simplement pas voir ce que tu as provoqué ? Accidentellement, que tu excuses pour mieux te juger par la suite. La faute est lourde sur tes épaules, qu'importe que tu n'aies pas porté les coups. C'était naïf au possible, idiot et irréfléchis de l'avoir même laissé s’immiscer ainsi. De lui avoir même proposé la chose, elle toujours trop avide de se prouver. Avais-tu tiré avantage de la chose ? Assurément. Certainement pas pour le meilleur. Aussi, lorsque Tiaan se redresse, tu as la décence de ne pas fuir son regard. De rencontrer pleinement cette lueur un peu folle, un peu plus brisée qui t'était familière. Les mots, le réconfort, tu n'as rien de tel à lui offrir, par contre. Il n'en voudrait pas, assurément.

Tu ne tentes pas non plus de te défendre du poing se dressant pour s'abattre contre ton visage. La douleur criarde est ravalée, un jappement étouffé alors que ta lèvre se fend sous l'attaque, ta tête vrillant sous la force de cette dernière. Tu portes ta main à ta bouche pour voir le sang perler, conscient que tu t'étais probablement mordu l'intérieur de la joue par la même occasion et tu grognes une nouvelle fois de douleur. Tiaan te bouscule et tu titubes un instant, relevant la tête pour suivre sa silhouette. Les excuses étaient éparpillées au sol, muettes et brisées. Inutiles. Tu avais ton rôle dans ce dérapage, que tu le veuilles ou non. Tu connaissais cette partie de Tiaan, celle-là même qui s'était abattue sur toi. Son regard aussi effrayé qu'empli de fureur une fois que ses poings ne te fracassaient plus. Des semaines de douleur, où tu refusais même de contempler les possibles conséquences sur ta carrière. Où la logique te hurlait d'ouvrir la bouche, de l'entraîner dans le fond avec toi. Et pourtant tu ne l'avais pas fait. Affreux secret ravalé au creux de ta gorge. Par orgueil, par folie peut-être. Parce que tu étais retourné le voir malgré tout, les poings dressés et l'accord muet entre vous. L'esquisse de pacte vous liant, de lui survivre tous les deux. C'est peut-être pour ça que tu restes silencieux. Que tu ne cherches pas la moindre revanche au nom de Donovan agonisante au sol. Parce que tu le sais, peut-être mieux que bien des gens, que tes coups ne sauront jamais une aussi grande torture que ce que Tiaan s'inflige en cet instant.

C'est donc vers Anastasia que tu te tournes, elle qui a maintenant réussi à se hisser sur ses genoux. Celle dont le rire attire maintenant ton attention, que tu devinerais certainement le regard un peu dérangé si l'un de ses yeux ne serait pas en train de se refermer doucement sous l'enflure. Tu t'approches, bien en vue pour t'agenouiller à ses côtés. « Donovan. » que tu l'interpelles, bien décidé à lui faire détourner le regard de la silhouette recourbée de Krishvin. « Donovan, hey. Regarde- moi. » que tu demandes et le répète jusqu'à ce qu'elle obéisse. Les dégâts sont là, plus que présents, la douleur plus que palpable. Ton visage reste cependant fermé, l'incitant simplement à garder les yeux sur toi alors que tu évalues le tout rapidement. Le sang barbouillant son visage, son nez criant cassure. La peau rougie sous les coups, ses jointures témoignant de son manque de protection. « Respire, Donovan. » que tu conseilles simplement, ta main bandée se posant sur son épaule, près de sa nuque, prêt à la rattraper si jamais elle décide de tourner de l'oeil. « Ça fait mal ? » que tu demandes, faisant signe à ses côtes, soucieux de savoir s'il y a risque de fractures là aussi. Tout fait mal, tu t'en doutes, à voir comment elle semble éprouver quelques difficultés à se concentrer sur toi. Tu l'encourages à cracher, tes propres dents décorées de carmin, ta main remontant contre sa nuque pour inciter sa tête à rester penchée. L'idéal, tu en es bien conscient, serait d'aller chercher de la glace pour minimiser l'enflure qui cherche à se répandre partout où ton regard sombre se pose. Le fait est que tu ne sais pas si Ana – ou même toi – êtes à l'aise de la laisser seule avec Tiaan, malgré ses épaules voûtées par son propre échec. Tu jettes d'ailleurs un coup d'oeil vers ce dernier, avant de te retourner vers Anastasia. Tu te penches vers elle, lui proposant d'aller voir un médecin tout bas. Le mieux, ce serait qu'elle soit prise en charge. Tant pis s'il n'y avait pas grand-chose à faire ou que l'idée puisse lui sembler stupide. C'était une question de sécurité – de culpabilité aussi – connaissant que trop bien l'état dans lequel elle était présentement.
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MessageSujet: (#) Re: That's exciting (Tiaan & Marcus)    That's exciting (Tiaan & Marcus) 3ViG0Cu Lun 5 Mar - 17:59
Anastasia Donovan
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That's exciting.
Ana & Tiaan &
Marcus


La vue est trouble, partiellement à cause des larmes, partiellement à cause du sang. La douleur pulse au sein de l’organisme, comme un cœur qui palpite avec violence un peu partout, essentiellement au fond de son crâne. Elle renifle difficilement, gronde à cause de la douleur provoquée par ce simple réflexe, et crache un nouveau flot de sang, sans parler de celui qui dégoulinait le long de son visage explosé. Les rires aussi nerveux que narquois avaient pris fin, ne laissant plus transparaître que le bruit de sa respiration sifflante et difficile, mêlé aux larmes qui lui échappaient. Les poings sont serrés et si ces derniers ne lui faisaient pas mal à ce point, les phalanges rougies et douloureuses, elle aurait sûrement cogné à nouveau. Elle hésite à le faire malgré tout, à fracasser le sol juste pour concentrer la douleur à hauteur de ses mains plutôt que de penser à son visage. Ça faisait longtemps, qu’elle n’avait pas fini dans cet état et faut dire que ça ne lui avait pas manqué. Elle en vient même à se demander, un bref instant, comment elle avait fait à l’époque. Comment sa rage et sa rancœur avaient pu être une motivation suffisante pour la pousser à se relever et à retourner se foutre sur la gueule quelques jours après, enchaînant de ce fait les séjours sur le Regina. Comment elle avait fait, pour se battre sans songer aux conséquences, sans penser au fait qu’elle aurait pu tomber sur n’importe qui, de plus fort, de plus violent. Un combat qui aurait pu être mortel, même par accident. Et elle en avait rien eu à foutre. Aujourd’hui cependant, c’était différent. Si la colère demeurait, ancrée quelque part en elle, la milicienne ne désirait plus pour autant s’abaisser à la violence comme simple exutoire. Elle voulait plus fracasser tout ce qui bougeait ou se faire fracasser en retour. Elle voulait essayer de progresser, de tourner la page, de faire avec ce qu’elle était et ce qu’était devenu sa vie. Et surtout, tout ce qu’il y avait de nocif en elle ne suffisait plus à l’aveugler. Alors elle avait eu peur, comme cela ne lui était plus arrivé depuis longtemps. Peur de mourir, peur de son impuissance, peur de lui. Et ce sentiment lui tord encore les entrailles, l’adrénaline refusant de pleinement s’en aller. La trouille demeurait, et elle savait pas comment la gérer, pas plus qu’elle ne savait comment s’occuper de ses blessures.

Elle est ailleurs Ana. Perdue dans un flot d’émotions, noyée par la douleur qui reprenait le dessus sur ses pensées, ce qui n’était peut être pas plus mal dans le fond. Le visage toujours coincé entre ses mains, ces dernières prennent de nouveau appui sur le sol pour l’inciter à se redresser et elle demeure donc rapidement à genoux, assise sur ses talons. Elle a pas la lucidité pour songer à un médecin, et les événements récents tendent à raviver son orgueil, tant et si bien qu’elle ne voulait pas avoir à réclamer un quelconque soutien. Le soutien viendra à elle de toute façon, se manifestant sous la forme du légionnaire qui s’approchait désormais d’elle. Malgré son œil qui enflait sûrement déjà, et qu’elle tentait de maintenir fermé, l’autre capte les mouvements de l’homme et un frisson remonte le long de son échine. Ça aussi, c’est douloureux, mais elle dit rien, hésitante et à l’affut. Elle est tendue, sitôt qu’il la rejoint même si cela semble aller mieux une fois qu’il s’agenouille. Les gestes sont lents, mesurés, et cela a quelque chose de rassurant. Alors c’est naturellement qu’elle relève les yeux pour capter la silhouette de Krishvin, qui n’avait pas bougé, lui. Nouveau frisson, accompagné d’une vague de haine, de mépris aussi. Et la peur, toujours, qui fait office de muselière, sûrement plus efficacement que la douleur pulsant de sa mâchoire défoncée. Une peur qui la pousse finalement à baisser les yeux, à observer ses mains ensanglantées, les flaques de sang sur le ring, aussi, provoquées par ses blessures. Donovan. Profite Ana, c’est ptet le seul qui sera encore capable de te reconnaître, et donc de t’appeler par ton nom, pendant une bonne semaine. Donovan, hey. Regarde moi. Va te faire foutre Marcus. Si c’est ça que t’appelles tenter sa chance ou faire ses preuves, alors laisse moi te dire que t’es un grand malade mental. Mais l’instruction est répétée, lui faisant mal au crâne au passage, tant et si bien qu’elle se décide à obéir, relevant un regard furieux, mais pas que, en direction du légionnaire.

Si elle avait été une simple spectatrice, elle aurait sûrement apprécié la façon de faire du sergent. Au fond, elle a toujours apprécié. Sa façon de dire les choses, simplement mais sans détour, sans qu’elle ne perçoive un véritable jugement. Sa façon de l’observer, sans pitié, sans dramatiser, mais sans pour autant amoindrir l’importance des événements. Elle comprend qu’il observe, qu’il jauge et, se sentant incapable d’évaluer ses propres blessures sereinement, Anastasia se contente de garder le silence afin de se fier à l’opinion de son interlocuteur. Respire Donovan. Et ça fait l’effet d’un électrochoc, comme si la milicienne se rendait compte qu’elle n’avait pas osé le faire depuis plusieurs minutes. Ça ravive l’angoisse, ça ravive sa sensation de pas savoir gérer ça correctement et la respiration se fait aussitôt plus sifflante, plus anarchique. Elle crache de nouveau du sang, désencombrant sa gorge alors qu’elle s’efforce de demeurer les lèvres entrouvertes afin de respirer, n’osant se servir de son nez pour cela. Nouveau frisson, quand une main se pose sur l’épaule et c’est par réflexe qu’elle tente de se dérober à ce contact, glissant instinctivement son corps sur le côté, avant que la poigne ferme ne la maintienne immobile. Ça l’agace, mais elle n’a pas la force de le fuir, s’efforçant plutôt de se calmer, cherchant à se servir de sa tête pour se rappeler qu’il ne lui voulait pas de mal. Lui. Du moins, presque. Ce n’était pas lui qui avait cogné et au fond il n’était pas coupable des excès du douanier. Alors elle s’apaise Ana, un peu, avant de froncer les sourcils -ce qu’elle cesse de faire la seconde suivante au vu de la douleur que ce simple geste ravive- quand il l’interroge pour savoir si ça faisait mal. Un ricanement, rauque et dégueulasse, lui échappe brièvement. La question lui semble ridicule, l’espace d’une seconde, mais elle se reprend. Elle n’en restait pas moins militaire, et déjà gosse elle se souvenait des leçons de son père, ses remarques acerbes lorsqu’elle essayait de nier la douleur ou de mentir quant aux raisons de ses blessures de gamine. Car on ne plaisantait pas avec tout ça, et il avait parfaitement raison. La leçon avait été apprise, depuis le temps, aussi la jeune femme se concentre rapidement, baissant les yeux vers ses côtes qu’on lui désignait, comme pour mieux réfléchir à ce qu’il pouvait se passer à cet endroit précis de son corps.

Un signe de tête, négatif, suffit à faire comprendre qu’il n’y avait sûrement rien de grave ici. « Juste… » Grondement, suivi d’une inspiration aussi profonde que nerveuse, avant qu’elle ne daigne remonter l’une de ces mains pour désigner son visage. Du bout de l’index elle pointe son nez, beaucoup trop douloureux à son goût et qui rendait la respiration trop difficile pour que cela ne soit normal. Instinctivement elle avait redressé la tête pour signer ses explications, mais la main de Marcus le long de la nuque l’incite à la pencher de nouveau, laissant le sang dégouliner une fois de plus jusqu’au sol. Elle voulait pas savoir quelle tronche elle pouvait avoir, voulait pas voir l’état de ses fringues, l’état du ring et de la pièce en général. Elle sait bien que ça impressionne surtout, et qu’elle n’est pas en danger malgré la flopée de sang qui semble témoigner du contraire, mais elle veut pas savoir. Elle veut oublier, s’endormir, ne pas se réveiller. Elle veut qu’on lui foute la paix, qu’on l’oublie également. Elle voudrait revenir en arrière, surtout. Tout ça pour quoi hein ? La sensation de s’être fait exploser la gueule sans rien pouvoir en tirer lui donnait la nausée, à moins que ce ne soit le mal de crâne, couplé au goût du sang dans sa bouche. Puis il y a ce souffle, ce murmure contre sa peau, qui suffit à lui arracher un frisson de prime puis un léger grognement tant elle peinait à comprendre ce qu’on cherchait à lui dire. Médecin ? De quoi un médecin ? Pourquoi un… Oh. Médecin. Oui. D’accord. Une fois l’information analysée, la milicienne prend son temps pour y réfléchir, ne se souciant pas de faire perdre le temps du légionnaire à ses côtés. Ce qu’il pouvait penser était bien le dernier de ses soucis. D’un côté, elle n’avait pas envie, d’être soignée. De toute manière elle voyait pas bien ce qu’on pouvait faire pour l’aider, à part pour son nez peut être. Et elle voulait pas, avoir à parler, à s’expliquer, à raconter comment elle en était arrivée à se faire défigurer. Non seulement à cause de l’effort que cela lui demanderait, un effort qu’elle ne voulait pas avoir à fournir, que parce qu’elle ne savait pas quoi dire. Devait-elle expliquer que Krishvin avait manqué de lui briser l’intégralité des os, si on en lui avait laissé le temps ? Devait-elle dire la vérité et laisser le lieutenant se démerder avec les potentielles conséquences que cela entraînerait ? Elle sait pas. Le simple fait d’y réfléchir lui fait mal aussi gronde-t-elle de nouveau comme pour se ressaisir, avant de daigner hocher doucement la tête en signe d’approbation.

Ce n’est pas tant l’optique de voir quelqu’un qui la motive à bouger que son désir de partir d’ici. Si la douleur pulsait encore, si elle avait le tournis et si elle se lassait du goût du sang dans sa bouche, elle ne voulait surtout pas s’éterniser dans les parages. Elle arrivait encore à sentir ce qui émanait de son environnement, percevant cette ambiance dégueulasse, ces restes de tension, de colère, de violence et de larmes. Les lieux semblent désormais contribuer à son mal être et elle désirait simplement se trouver ailleurs, un espace plus neutre à défaut d’être aussi rassurant que son propre lit. Qui plus est, un médecin n’était pas une idée si stupide. Il ne pourrait peut être rien pour elle, ou presque, mais il pourrait au moins désinfecter les plaies et nettoyer son visage, lui évitant ainsi de le faire seule. Ce qui n’aurait pas été une réussite, pour sûr. Alors, après une inspiration difficile mais déterminée, Anastasia se décida à quitter le ring. Elle ne tente même pas de se redresser, se contentant de s’asseoir et de se déplacer en prenant appui sur ses mains, par à coup, jusqu’à atteindre le bord du ring. Elle ignore les pulsations douloureuses à hauteur de ses phalanges, préférant ne pas songer à ces plaies qui n’étaient dû qu’à sa propre stupidité. Elle se glisse alors entre les cordes, a la fugace impression que quelqu’un agrandis l’espace entre celles-ci pour lui faciliter le passage, et délaisse alors l’espace surélevé pour retrouver la terre ferme. Il lui faut un temps, une pause, pour s’habituer à la sensation d’être de nouveau debout. Elle a le tournis, le sang devient véritablement abject dans sa bouche et elle n’est pas sûre de réussir à s’éloigner toute seule. Mais elle tente, incapable de demander de l’aide, incapable d’envisager la simple idée de dépendre de quelqu’un en cet instant précis. Si elle ne réclame pas cependant, elle ne repousse pas pour autant le sergent lorsque ce dernier la rejoint, offrant sans un mot sa présence. Ana le lorgne du coin de l’œil, puis fixe le mur de la salle plus loin. Hors de portée, qu’elle se dit. Elle essaye malgré tout, rassurée au fond par la présence de Marcus. Elle aura d’ailleurs à se rattraper à son bras une ou deux fois, jusqu’à ce qu’elle arrive au mur et troque Riley contre ce dernier pour prendre la direction des vestiaires. Elle dira rien, tentera de faire abstraction des gens autour, longeant les murs tant par nécessité que pour ne pas attirer trop l’attention des personnes présentes. Le soulagement est sincère, lorsqu’elle peut s’assoir à nouveau, loin des regards et elle repose son crâne contre le mur derrière elle, fermant les yeux pour éviter de penser à la nausée. Elle voulu contacter quelqu’un, textuellement, pour qu’on vienne la chercher ici, ne se sentant pas de retrouver les médecins du Regina d’elle-même, mais Marcus s’en était visiblement déjà chargé. Alors elle dit rien, pendant un instant, avant de le congédier d’un simple signe de main. « Tu devrais y aller. » Les mots sont hachés, entrecoupés de sifflement rageurs et douloureux. Mais ils sont là quand même. Tu devrais … Elle sait pas ce qu’il devrait faire en vérité. Mais elle ne risquait plus rien, à priori, et ne voulait définitivement plus de la moindre compagnie. Elle ne risquait plus rien. Douce blague. Elle n’aurait jamais rien du risquer de base, rien de plus que de se confronter à la médiocrité.

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MessageSujet: (#) Re: That's exciting (Tiaan & Marcus)    That's exciting (Tiaan & Marcus) 3ViG0Cu Dim 11 Mar - 22:26
Tiaan Krishvin
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Elle riait, elle riait à ne plus pouvoir se calmer et tu l'as entendue. Tu as entendu le son rauque de sa voix, lorsque son hilarité a pris le dessus sur les larmes qu'elle a laissé couler. Putain, ce rire. Comme un pied de nez, comme une entité qui se moquait de ton manque de maîtrise, comme si elle avait été envoyée pour te tester, voir jusqu'où tu tiendrais. Tu n'as pas envie de rire toi, tu l'étrangles ce rire hystérique qui se glisse dans le creux de ton ventre, se coince dans ta gorge et y forme une boule. Tu ne parviens pas à le relâcher. Ce soir là sur la passerelle te laisse un goût amer, tu as l'impression qu'il n'a jamais existé, une répétition inutile pour la comédie humaine. Tu te fermes à ce qui t'entoure, tu te laisses glisser en position assise, les jambes pendant sur le bord du ring, le poids de ton corps pesant sur les cordes. Quiconque pourrait te faucher d'ici et tu n'aurais jamais le temps de réagir. Tu leurs tournes le dos et tu attends, tu espères inconsciemment que l'un des deux vienne se venger, que Marcus te tire à nouveau, te frappe, qu'Anastasia essaie un nouveau coup en traître. Cela réglerait beaucoup de problèmes, tes problèmes à toi surtout.

Tu es misérable, assis là, le visage barbouillé de sang et de sel. Tu préfères te dire qu'il s'agit de sueur. Tu observes tes mains, les bandages qui les recouvrent, le sang qui se trouve sur tes phalanges et les gouttelettes qui ont aspergé jusqu'à tes poignets. Ta nuque se baisse toujours plus et tu ne peux retenir un autre sanglot. Tu aimerais être bercé par la la sensation ouatée de l'oubli. Tu te sens misérable et tu l'es, tes épaules courbées sous le poids de ta culpabilité, celle que tu fais tomber sur tes épaules tout seul. Il n'est nul besoin de mots pour faire sentir ce que tu ressens, nuls reproches à te faire, tu te noies tout seul dans ta douleur.

Lorsque tu relèves la tête, tu es seul. Tu es surpris. Du temps passé, mais également d'avoir été abandonné. Non, il serait plutôt plus juste de te dire que tu ne t'attendais pas à ça, mais que tout cela suivait une certaine logique. Pourquoi seraient-ils restés ? Le sang qui tâche le tapis, à l'endroit où se trouvait Ana, dénote avec la blancheur du reste du ring. Tu fermes les yeux mais l'image reste imprimée derrière tes rétines. Tu rebaisses la tête, sur tes mains, tu imagines à nouveau son visage sous tes poings et tu ne peux t'empêcher de sentir la colère monter à nouveau en toi. De quel droit se permettait-elle ce qu'elle avait fait ? Elle n'avait pas le droit de pleurer, de rire, elle l'avait cherché et c'était toi qui allait tout prendre parce qu'elle avait été trop faible.

Tu essaies d'écraser cette pensée, de piétiner ta rancœur avec un peu d'amour propre, de te dire que dans tous les cas tu aurais dû mieux réagir. Tu ne parviens tout de même pas à faire taire cette petite voix qui te susurre qu'elle savait dans quoi elle se jetait et que si tu pouvais éventuellement être en faute, tout ne retombait pas sur toi. Il te faut de longues minutes et quelques sanglots pour reprendre le pas sur ta respiration qui s'est emballée avec le mélange de peur, de haine et de culpabilité.

Tu entends des pas. Tu n'arrives pas à relever la tête, pendant de longues secondes, tu as l'impression que tes muscles se crispent, refusent d'accepter qu'il y a quelqu'un d'autre, que tu n'es plus seul, misérable, ils refusent de se relever. Tu as envie de te laisser tomber, de ne pas reprendre une inspiration et de ne plus jamais te remettre en marche. Comme un enfant, tu t'imagines que le mieux est d'attendre que le problème s'en aille, que quelqu'un viendra le régler pour toi. Il n'y a personne pour ça, Tiaan, Vespillo ne surgira pas d'une ruelle pour venir te tirer de tes ennuis, Avayne ne défiera personne pour défendre ton comportement. Tu es seul, seul et esseulé. Tu es pathétique Tiaan, jusqu'au bout de tes ongles et tes joues te brûlent des larmes qui y ont coulé. Ça t'énerve encore plus, cette faiblesse, tu n'arrives même plus à retenir tout ça. Un livre ouvert qui déverse les émotions comme si tu les vomissais et putain, il refuse de se refermer.

Tu as mal à la tête, tes yeux te brûlent, du sel de tes larmes mais également de la douleur qui prend forme, parce que Tiaan ça fait plusieurs dizaines de minutes que tu es prostré là. Tu dévisages Marcus qui s'approche à nouveau, de son visage tuméfié, de sa solitude, surtout. Tu voudrais lui demander comment va Anastasia. Pas si mal s'il est parvenu à la faire sortir de là tout seul ; tu sais que si Marcus n'irait probablement pas raconter ce qui s'était passé entre vous, il aurait au moins la présence d'esprit de faire venir les médecins si quelqu'un était réellement en mauvais état. Il ne l'a pas fait. Tu sens une bouffée d'espoir gonfler dans ton ventre.

Le sang, sur tes poings, est toujours là. Tu n'as pas réussi à enlever les bandages, incapable d'y toucher, de te résoudre à faire quoi que ce soit d'autre que de te laisser porter par ta misère. Sérieusement Tiaan, fais quelque chose, bouge toi, il est temps de te relever, tu t'es déjà assez appesanti sur ton sort et sur ton incapacité patente à te contrôler. Tu essaies d'ouvrir la bouche, de parler, de laisser échapper un son. Tu n'y arrives pas. Cela te frustre d'autant plus, tu laisses échapper un grincement, un souffle court, tu t'étouffes sur les mots qui refusent de sortir. Tes yeux te brûlent, tu n'as pas envie qu'il voit les larmes alors tu fermes les yeux de toutes tes forces, ton cou opère un mouvement brusque vers la gauche, tordant ta nuque dans une forme grossière.

Tu prends de lourdes inspirations, tu laisses échapper un couinement et tu rabaisses la tête vers le sol. Tu fermes les yeux et tu serres les poings jusqu'à que les protections t'empêchent d'aller plus loin. Tu ne peux pas percer la paume de tes mains avec tes ongles, tu ne peux pas te faire mal, alors tu frappes du poing sur le tapis à côté de toi pour essayer de faire sortir quelque chose. Tu répètes l'opération une fois, deux fois, le souffle court avant de sortir une seule et douloureuse syllabe : « J-j-j-je …. » Tu le fixes, tu le supplies presque du regard, de comprendre, de faire quelque chose, tu te hais, tu hais ton corps, ta rage, tes handicaps qui t'empêchent même maintenant de réagir correctement, alors tu finis par éclater en sanglots comme un gosse, parce qu'il n'y a rien d'autre qui sort que les larmes. « S-sais. »
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MessageSujet: (#) Re: That's exciting (Tiaan & Marcus)    That's exciting (Tiaan & Marcus) 3ViG0Cu Sam 14 Avr - 21:53
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C'est avec satisfaction que tu rencontres le regard noir de Donovan. Tant mieux, que tu te dis. Mieux que la peur, mieux que d'être abattue. Tu prends sa colère et son mépris n'importe quand. Parce que ça signifie que malgré le sang et les ecchymoses, elle n'est pas brisée. Pas vraiment, pas entièrement et ça te suffit. À ne rien relever, sauf la douleur, la question bête à laquelle répond d'un ricanement humide et aqueux que tu accueilles. L'attitude en pansement, voilà ce qu'elle t'offre et malgré tout, ça ne l'empêche pas de secouer la tête, négative, lorsque tu désignes ses côtes. Rassuré, tu la regardes plutôt gesticuler vaguement vers son visage, pointant plutôt son nez. Elle a raison, c'est loin d'être joli, loin de pouvoir également demander des soins immédiats. Trop familier au fait d'attendre que la douleur s'envole, que le peu d'enflures disparaissent, ce qui demande normalement quelques jours. La glace serait son seul allier en attendant et c'est avec cette pensée que la question de médecin vient d'elle-même, un murmure près de ses oreilles. Une précaution, une sécurité aussi. L'une qu'elle prend librement le temps de considérer, visiblement et tu attends, patient. Conscient que la douleur cherche toujours à se faire une place, à écarter la logique de l'esprit pour creuser son ressenti. Ton pouce cherche à venir frotter ton index et tu fronces les sourcils, ton regard s'attardant sur la silhouette de Krishvin tandis que la rousse cherche à prendre une décision. Une pensée s'étiole, celle où tu te demandes ce que seront les conséquences de tout ceci, ce qui pourrait arriver si Donovan ne se gêne pas pour raconter exactement tout ce qui a transpiré ici, sur ce ring. Ce que tout ceci pourrait dire pour Krishvin. Toi, tu n'avais rien dit, pour tes propres raisons. Celles de Donovan t'étaient inconnues, étaient peut-être même inexistantes.

Anastasia grogne à tes côtés, attirant à nouveau ton attention, hochant finalement la tête à ta proposition. Un accord muet, sans pour autant une prise d'action de sa part. Elle reste là, immobile encore et tu te demandes si tu dois prendre la relève, l'aider à se relever et l'escorter. À défaut de la main s'étant imposée naturellement contre sa nuque, tu n'oses pourtant pas, laissant maintenant cette dernière retomber à tes côtés. Donovan se décide elle-même à bouger après un temps de réflexion et tu l'observes en silence. Rampant à demi pour sortir du ring, tu te relèves à ton tour, te dirigeant vers les cordes pour lui créer un espace où se glisser plus facilement. Un nouveau regard en direction du douanier tandis que la rousse prend appui, cherche un instant son souffle et tu la rejoins au sol. Tu n'offres aucune remarque, aucune aide vocale, te tenant simplement assez près pour qu'elle puisse prendre appui lorsqu'elle débute le chemin du retour. Ses mains cherchent et s'agrippent à ton bras quelques fois durant ce dernier, ta propre main glissant contre son coude pour l'aider à retrouver l'équilibre. Le temps de chasser les étourdissements passagers et vous reprenez la route, continués cette routine improvisée jusqu'à ce que le ring et la salle disparaissent pour laisser place aux vestiaires, là où elle s'abandonne contre un banc.

Tu pêches ton terminal glissé rapidement dans ta poche, celui que tu avais recueilli en vitesse pendant sa lente progression, la laissant s'agripper au mur pour récupérer ce dernier. Pendant un moment, les seuls mots murmurés sont ceux que tu diriges à Charlie, demandant à prévenir un médecin. Tu doutes qu'Anastasia ne bouge de son banc avant un moment. Tu tournes d'ailleurs les yeux sur elle, l'observant en silence. Tu vas même jusqu'à t'agenouiller un instant, histoire d'évaluer son état. La confirmation, si vraiment elle pense que c'est ce que tu recherchais, ne tarde pas à se faire entendre :  « Tu devrais y aller. » qu'elle te congédie d'un simple signe de main et tu te renfrognes légèrement. Incertain l'espace d'un instant devant ta démission. Des mots roulant contre ta langue, sans que tu ne trouves le moyen de les prononcer réellement. T'es sûre ? Qui tremble contre tes lèvres, mais tu le ravales. Un ça va aller, t'es certaine ? Fait presque son chemin, mais les syllabes ont un goût amer sur ta langue. Ce n'est pas ta place pour une telle inquiétude, pour un rôle se teignant de celui précédemment joué. Tu pinces les lèvres, les humectant rapidement pour plutôt lui jeter un regard inquisiteur. Une dernière confirmation, c'est ce que tu veux cette fois et tu te relèves par la suite, ton index et ton majeur effleurant son épaule dans une offre muette de soutien. Il ne reste plus rien à faire pour toi. Rien ne sert à attendre le médecin, pas quand Donovan te chasse avec tant de conviction. Pour un moment de solitude, à panser ses blessures à sa propre manière. Un dernier coup d'oeil donc et tu tournes les talons, une certaine culpabilité courbant tes épaules tandis que tes pas te ramènent vers le ring.

Krishvin est toujours là lorsque tu reviens. Ton sac de sport est toujours au même endroit, éventré plus tôt pour aller y saisir ton terminal. Tu y recueilles maintenant ta serviette, t'approchant de l'autre homme. C'est le ring que tes yeux ne quittent pourtant pas, quelques taches de carmin témoignant de tout ce qui s'était produit, qui causent une certaine prudence dans tes pas. Tu t'installes pourtant à côté du douanier avec une certaine familiarité. Celle d'un scénario maintes fois rejoués. L'un qui est maintenant teinté de silence, à défaut de bribes de conversation éparpillées. Le tout est comblé par le malheur de Tiaan, celui qu'il rend bruyant à coup de sanglots, de plaintes mal ravalées. Et toi, Marcus, toi tu te tais, tes doigts tripotant le tissu tandis qu'à tes côtés, Krishvin frappe au sol. « J-j-j-je …. » Tu redresses tes billes sur son visage, l'incompréhension se lisant d'abord sur le tien. Et tes lèvres se tirent, se tendent en réponse à l'agonie y étant clairement peinte. Et tu hoches la tête, presque imperceptible, un encouragement muet à poursuivre. À y déceler ce qu'il cherche à exposer, le visage strié de larmes et de sang. Celui qui se déforme en une grimace. Vous aviez toujours eu du mal avec les mots, à votre propre manière. Le dernier est craché avec un sanglot et tu le rassures d'un simple : « Ouais. » Tu sais, toi aussi, partageant les rôles de victime de la colère de Krishvin et de spectateur, à présent. Tu sais, pour avoir été sous ses coups toi aussi, pour avoir assisté à sa culpabilité lorsqu'il avait perdu la maîtrise, le contrôle.

Tu lui tends ta serviette après un nouveau silence, secouant cette dernière pour qu'il l'attrape. Ton autre main se porte à ton nez, tâtant près de tes narines pour voir si tu saignes toujours. Il n'y a que la présence sèche, la rouille peinturant ton épiderme. Celle-là même que tu affichais en compagnie du visage tuméfié de Donovan, maintenant que tu y repense. Tu t'essuies par réflexe du revers de ton bras, salissant le coin de tes bandages, suite à cette pensée, tes billes sombres retrouvant la silhouette courbée de Tiaan. Tu es parfaitement conscient de ce que tes paroles ont engendré, de ta propre culpabilité. Le poing de Tiaan n'était qu'une preuve supplémentaire. « Elle va bien. » que tu finis par murmurer, histoire de le rassurer, de mettre des mots sur cette inquiétude qui ne semblait pas s'éteindre. « Elle m'a gentiment conseillé de dégager après s'être calé sur un banc. Suffit qu'elle voit un médecin pour son nez, le reste… » Le reste devrait aller, mais les mots se meurent et tu accueilles de nouveau le silence. Celui qui se présente comme étant nécessaire, afin de tout nettoyer, à défaut de pouvoir faire table rase.
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MessageSujet: (#) Re: That's exciting (Tiaan & Marcus)    That's exciting (Tiaan & Marcus) 3ViG0Cu Lun 18 Juin - 0:44
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« Elle va bien. » Tu as envie de te laisser bercer d'illusions et de te laisser emporter par des paroles rassurantes. Te fermer à nouveau à la vérité et faire comme si tout allait pour le mieux, comme si Anastasia n'était jamais montée sur le ring et qu'il ne s'agissait que d'une de vos fins de séances habituelles, la clope en moins. Tu aurais voulu l'écouter et te noyer là dedans, parce que c'était ce qui avait toujours fonctionné jusqu'ici. Battre l'ennemi ou l'ignorer, t'ignorer, hein ? C'était dramatique et pathétique. « Elle m'a gentiment conseillé de dégager après s'être calé sur un banc. » C'était probablement ta paranoïa qui parlait, celle construite par des années sur Keller, mais également sur la flotte à vivre auprès de gens élevés dans d'autres idéaux, d'autres univers qui ne supportaient pas l'atmosphère de trop grande liberté qu'apportait la station. Ne jamais laisser quelqu'un tout seul, surtout pas s'il risquait d'être cueilli par d'autres que toi, surtout s'il ne savait pas ce qui allait se passer s'il ouvrait sa grande gueule. Tiaan, Tiaan la fédération ne fonctionne pas comme ça. Tu ne peux pas intimider des gens pour qu'ils te laissent te vautrer dans tes problèmes. Tu étais censé avoir adopté ce mode de vie. La vérité était que tu exécrais les règles en cours parmi les stellariens parce qu'elles impliquaient un temps de latence qui permettait aux gens de réagir également, de se cacher derrière des procédures, des beau-parleurs, des lois et des règles qui étaient censé protéger mais qui finissaient inévitablement par semer le trouble. « Suffit qu'elle voit un médecin pour son nez, le reste... » Le reste n'était probablement pas dans un meilleur état. Si son nez était cassé, elle allait subir des migraines, des douleurs, peut-être pire selon la gravité des coups que tu lui avais asséné. Tu en veux soudainement plus à Marcus qu'à Anastasia, parce que lui savait et parce qu'il tentait d'étouffer ta haine et ta rancœur sous un tapis de paroles censées te faire sentir mieux... mais la vérité était toute autre, n'est-ce pas ? Que se passerait-il une fois que tu aurais quitté la salle ?

Tu montrais des dents, le sang les tâchant en des auréoles écarlates. Tu frappais du poing entre vous deux, incapable d'articuler. Tes joues toujours mouillées de larmes, un hoquet te transperçait et tu ne savais pas s'il s'agissait encore de regrets ou si la colère reprenait le dessus. Tu n'arrives pas à articuler les reproches que tu veux lui faire, tu n'arrives pas à lui dire de ne pas édulcorer ce qui s'est passé parce que ce serait encore pire que de devoir affronter la vérité. Tu n'arrives qu'à sortir un son grinçant entre tes dents et tu prends une grande inspiration. Tu rages et tu t'énerves encore plus parce que tu es incapable de soutenir tes idées et tes envies par des paroles et que tu es incapable de communiquer autrement. Tes mains tremblent trop pour écrire et tu n'es pas certain que Marcus connaisse la langue des signes, surtout pas celle qu'on t'a appris sur Keller et même si tu tentes quelques idées avec tes mains, tu abandonnes à nouveau pour cacher ton visage dans les bandages qui les recouvrent. Tu les passes sur ta bouche avant de les laisser tirer sur ton cou, tes dents mangeant presque tes lèvres tellement tu mastiques nerveusement celles-ci.

Tu ne savais pas si le goût du sang qui revenait était dû au stigmates du combat ou par le stress qui te dévorait mais tu passais tes doigts sur le coin de la bouche, effleurant l'humidité avec attention, presque douceur. Tu attrapais le bras de Marcus à tes côtés, sans indulgence aucune et tu commençais à tracer des lettres tremblantes et malhabiles, celles d'un enfant qui n'a appris à écrire qu'avec des terminaux et des logiciels. V E B I Puis tu lui relâchais le bras, incapable de voir plus loin, incapable de savoir si le R était un B ou non et tu plantais ton doigt entre tes dents et tu mordais dedans pour cacher ton malaise.
 
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MessageSujet: (#) Re: That's exciting (Tiaan & Marcus)    That's exciting (Tiaan & Marcus) 3ViG0Cu 

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