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  Take me right now (Tiaan)
MessageSujet: (#) Take me right now (Tiaan)    Take me right now (Tiaan) 3ViG0Cu Mer 24 Jan - 21:46
Anastasia Donovan
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Take me right now.
Ana & Tiaan

Elle détestait ça. Chez les autres, mais encore plus chez elle. C’était pire que tous les vices, tous les défauts. Ça pourrit forcément la journée de quelqu’un, ça agace, ça fait perdre du temps. Elle était en retard bordel. Et sa façon de fulminer des insultes tout en courant à travers les couloirs du Columbiad témoigne très largement du fait qu’elle avait ce genre de situation en horreur. Surtout lorsque le retard n’était pas vraiment de son fait, surtout quand elle sait que ce genre de détail peut être retenu contre elle. Surtout quand elle est censée retourner travailler. Elle se doute bien que les hommes dont elle avait la charge sur le Colosus n’iraient pas la vendre pour si peu, tous étaient suffisamment conscients du fait que ce n’était pas dans les habitudes de la jeune femme que d’arriver ne serais ce qu’une minute en retard sur son lieu de travail. Ils feraient sans elle, en attendant, et elle ne s’inquiétait donc pas vraiment des répercussions que toute cette histoire pourrait avoir. Ça l’empêche pas d’être agacée, pressée. Elle maudit sa mère, celle là même qui n’avait pas été capable de tenir son horloge holographique à l’heure. Elle avait eu des soupçons Ana, forcément, en constatant que son heure de pause venait juste de s’achever alors même qu’elle avait eu l’impression de passer beaucoup plus de temps que ça en compagnie de sa famille. Puis, en réclamant des informations à sa propre IA, elle avait constaté qu’il y avait un décalage. Trente minutes exactement. Suffisamment pour la faire bondir de sa chaise en râlant puis détaler à la vitesse de l’éclair en dehors de l’appartement de ses parents. Vêtue de son uniforme de service noir, un brassard accroché autour du bras pour dénoncer son appartenance à la milice, la voilà donc en train de galoper à travers les ruelles en direction de l’ascenseur le plus proche. Oui, car le Columbiad était vaste, suffisamment pour qu’il ait également été aménagé sur plusieurs étages et elle devait retrouver le rez-de-chaussée au plus vite si elle voulait pouvoir se jeter sur la navette la plus proche. Elle pouvait encore arriver à l’heure. Ou du moins pas trop en retard. Avec de la chance.

« Charlie. Envoie un message à ma mère. Dis lui que… Elle peine à formuler cette simple phrase, grognant légèrement en bousculant involontairement des passants et surtout se retrouvant soudainement trop occupée à empêcher les portes de l’ascenseur de se refermer face à elle pour songer à finir sa tirade. Elle s’interrompt donc brièvement le temps de se glisser à l’intérieur de la cabine, s’apprête à poursuivre quand son regard se pose sur le seul homme présent à ce moment précis. Tiaan. C’est ce deuxième obstacle, de taille cette fois ci, qui l’empêche de réfléchir convenablement au message qu’elle voulait envoyer à sa génitrice. Silencieuse, elle sait pas trop quoi faire l’espace de quelques secondes avant de se reprendre, secouant légèrement la tête comme pour sortir d’un rêve. Oublie. - Message envoyé. - Quoi ? Putain non ne… Oh et puis merde. » Siffle-t-elle en s’installant dans un coin de l’habitacle, ses doigts fusant à hauteur de son terminal afin d’annuler manuellement l’envoi du message tout en évitant de devoir encore une fois se confronter à cette stupide IA. Une autre voix se fait alors entendre, à l’intérieur même de l’ascenseur, lui demandant quel étage elle désirait rejoindre. Ce fut en ravalant péniblement un soupir qu’elle désigna le rez-de-chaussée, avant que la machine ne se mette en marche, descendant simplement. Une descente qui ne lui a jamais paru aussi longue. Adossée contre la paroi de métal derrière elle, la milicienne inspire profondément en fermant les yeux, essayant de penser à autre chose que ce début d’après-midi calamiteux. Pourtant malgré ses yeux clos, une image s’impose à elle. Cela aurait pu être le faciès du lieutenant à ses côtés pourtant ce n’est pas le cas. C’est une cigarette qu’elle voit. Et elle se voit, tournant sur elle-même dans sa propre cabine à la recherche d’un endroit où la ranger. Elle se souvient s’être dit qu’il serait ridicule de mettre une clope seule sur un meuble, de même il fallait éviter qu’elle ne finisse écrasée ou une connerie du genre. Alors elle avait cherché, longtemps, et avait finalement opté pour la planche de métal fixée à l’horizontal au sommet de sa penderie. Elle était censée pouvoir y glisser quelques vêtements soigneusement pliés mais force est d’admettre qu’elle n’en avait pas assez pour occuper tout l’espace somme toute déjà restreint du meuble. Alors elle avait déposé le tube de nicotine juste là, sur le bord, dans un coin. Elle était retombée dessus le matin en s’habillant. Ça l’avait agacée. Mais elle ne trouvait pas d’autre emplacement. Foutue cigarette.

Elle rouvre les yeux, l’ascenseur s’arrêtant à un autre étage. Les portes s’ouvrent pour ne laisser passer qu’une frêle silhouette, un jeune garçon de sept ans, peut être huit. Il a un large sourire affiché sur les lèvres tandis qu’il rentre dans l’habitacle, seul, les saluant d’un bonjour parfaitement audible qui arrache un sourire à la milicienne. « Salut… Souffle-t-elle, amusée, son regard vrillé sur ce gosse qui lui tourne déjà le dos mais dont la bonne humeur semblait illuminer la pièce. Elle en oublie son retard, pendant un moment. Elle en oublie la cigarette dans son esprit et la présence de Tiaan à peine plus loin. Ce semblant de quiétude qui semblait s’emparer d’elle vole toutefois en éclats lorsque l’ascenseur s’arrête soudainement, un léger bruit se faisant entendre sous-entendant que la machine semblait manquer d’énergie. Le fait que la lumière disparaisse de l’habitacle pour les plonger dans le noir rajoute à cette impression. Put-…naise. Punaise, punaise, punaise. » Gronde-t-elle, retenant à grand peine son incroyable vulgarité habituelle. Comme si elle était pas assez en retard comme ça. Fallait rajouter une panne technique à la con. Et elle doutait pas non plus du fait que si le problème était généralisé, l’équipage du vaisseau ferait de sorte à rallumer les équipements vitaux avant tout. Peut être même que c’était une maintenance, totalement prévue par le vaisseau, et dont elle n’avait pas entendu parler. Faut dire qu’elle avait pas écouté les annonces faîtes dans les couloirs tandis qu’elle galopait à travers ces derniers. Mais s’il y avait bien une maintenance quelconque, alors ils étaient pas sortis de l’auberge. Vraiment pas.

- BLACK PUMPKIN
MessageSujet: (#) Re: Take me right now (Tiaan)    Take me right now (Tiaan) 3ViG0Cu Jeu 25 Jan - 14:38
Tiaan Krishvin
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MOON CHILD
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⋅ ⚘ ⋅ ❁ ⋅ ⚘ ⋅
Les mains croisées dans le dos, jointes entre elles, tu te tenais dans le coin d'un ascenseur en attendant de parvenir au bas du Columbiad pour pouvoir rejoindre les passerelles qui te permettraient de retourner sur l'Argus. Patientant, le temps que l'habitacle reprenne sa descente, tu observais avec habitude les parois métalliques qui t'entouraient, lançant un regard sans intérêt vers la personne qui se glissait in-extremis dans la cabine. Tu ne fis aucun signe pour la saluer et après quelques secondes d'un silence visiblement gêné – et entrecoupé de la respiration d'Anastasia – celle-ci repris la parole. « Oublie. - Message envoyé. Quoi ? Putain non ne … Oh et puis merde. » Tu ne pus retenir un ricanement face aux déboires de la milicienne, à la fois amusé par la gêne qui irradiait de la jeune femme, probablement accentué par ta présence, mais également de la frustration qui se dévidait de tous ses pores. Si sa présence sur le Columbiad te surpris, tu ne fis aucun commentaire et tu bénissais le silence – peut-être un peu lourd – qui s'établit entre vous, bienheureux qu'aucun de vous ne se décide à lâcher une vacherie. Tu tournais la tête vers la porte de l'ascenseur lorsque celui-ci se stoppait à un autre étage. « Bonjour ! » Un bref regard vers le nouvel arrivant, un enfant, encore assez jeune, tu lui offrais un sourire pour toute réponse avant de retourner à ton observation des portes de l'ascenseur, ignorant toujours superbement Anastasia, tu passais d'une jambe sur l'autre pour rendre la posture plus confortable. « Salut... » L'arrivée du gosse semble briser l'atmosphère un peu lourde de la cabine et tu passais tes bras sur ton torse, les croisant, pour te permettre de t'appuyer contre le mur qui se trouvait sur ta gauche. Cependant, l'attitude de repos ne fut que de courte durée car après quelques secondes, l'ascenseur opérait un brusque arrêt qui te fit te redresser en même temps que l'éclairage disparaissait.

« Put-... naise. Punaise, punaise, punaise. » Vaguement amusé par le rattrapage in-extremis d'Anastasia, tu levais vainement les yeux vers le plafond en espérant que les lumières refassent leur apparition. Il était arrivé à plusieurs reprises que vous fassiez sauter les plombs dans la cabine dans laquelle vous vous entassiez sur Keller, à force de brancher des terminaux et des petits appareils électriques, jeux et machines de contrebandes permettant à une de tes sœurs de produire des pin's qu'elle revendait aux enfants de son âge. Il s'y trouvait toujours une lumière d'urgence qui faisait que, malgré la surcharge de consommation dans le reste de la pièce, vous parveniez à distinguer les meubles et les autres pour pouvoir choisir qui allait devoir sacrifier ses divertissements sur l'autel de la concorde. L'obscurité n'était de toute façon pas une chose rare, l'électricité étant parfois rationnée par tes parents qui veillaient à rendre le « couvre-feu » effectif par un arrêt des systèmes non vitaux dans l'arrière boutique. Tu clignais inutilement des yeux, t'attendant un instant à t'habituer à l'obscurité, mais il fallait te rendre à l'évidence, il n'y avait aucune source de lumière suffisante dans l'ascenseur pour vous permettre de voir quoi que ce soit. Quelques sanglots se firent entendre. Des petits bruits mouillés, suivies d'un reniflement. Évidemment. Tu baissais les yeux vers la position supposée de l'enfant qui se trouvait entre vous et tu jetais un rapide coup d’œil vers ta voisine. A tes côtés, Anastasia allumait son terminal pour illuminer l'habitacle. La lumière n'était cependant pas suffisante pour être confortable. Tu tapotais les poches de ta veste à la recherche de la lampe de poche que tu avais toujours sur toi. Il te fallu faire plusieurs poches pour la retrouver, il fallait dire que depuis que tu étais lieutenant tu en avais beaucoup moins l'utilité.

Ta lampe allumée, tu pris soin de laisser le faisceau illuminer le sol plutôt que l'un d'entre vous trois. Petit, tu avais eu d'horribles terreurs qui s'étaient répétées des années durant à force de voir ton aîné se pencher depuis le lit du dessus, le visage seulement illuminé par une lumière blafarde qui donnait à son visage des formes terribles. Tu passais en position accroupie pour te retrouver à la hauteur de l'enfant. « Hey. » Le visage congestionné, barbouillé de larmes, le petit se tournait vers toi. « T-tu veux b-bien me tenir ça ? » Lançant un regard méfiant vers la lampe, qui était bien plus vieille que lui et dont la peinture avait déjà disparue lorsque tu étais entré en sa position alors que tu étais toi même enfant. « Ok. » Le nez retroussé, le petit finit par tendre la main pour te prendre la lampe des mains et la serrer convulsivement contre lui. Tu sortais ton propre terminal, imitant Anastasia pour illuminer également la pièce. « Comment t-tu t'appelles ? » Lançant un regard vers le terminal, visiblement curieux de l'objet, son utilisation de celui-ci devait se limiter aux jeux sur celui de ses parents, il finit par relever la tête vers vous, les lèvres encore un peu tremblantes. « T-Tolmin. » Tu acquiesçais et lui tendait la main en souriant. « D'accord, m-moi c'est T... Tiaan et elle Anastasia. Enchanté d-de faire t-t-ta c-connaissance. » Tolmin tourna brièvement la tête pour lancer un regard vers Anastasia avant de retourner son attention sur toi et d'acquiescer doucement, un maigre sourire apparaissant sur son visage, ta lampe coincée dans sa mimine, il engouffrait l'autre dans la tienne pour la serrer et la secouer avec un peu trop d'empressement, dans une imitation malhabile d'une coutume qu'aucun de vous ne connaissait réellement. Tu t'efforçais de ne pas grimacer face à l'humidité de sa main, persuadé que tu avais maintenant la paume pleine de morve. Tu réussis à extirper ta main après quelques secondes, Tolmin s'empressant de frotter son nez avec la manche de son haut. Tu essuyais discrètement ta propre main sur ton pantalon, l'utilisant également comme appui pour supporter ton poids qui s'appuyait toujours sur tes cuisses et tes talons. « Tu as peur, toi aussi ? » Face à ton silence et ton sourcil haussé, l'enfant fit tourner la lampe dans ses mains, le raie de lumière illuminant un instant ton visage, puis Anastasia avant de se fixer vers le plafond, le faisceau lumineux effectuant des boucles au gré des mouvements de l'enfant. « Parce que ta voix, elle tremble ! » Tu le dévisageais quelques secondes avant d'acquiescer, l'air grave et tu lui soufflais sur le ton de la confidence. « Un p-peu... m-mais c'est un secret, d-d'accord ? »
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MessageSujet: (#) Re: Take me right now (Tiaan)    Take me right now (Tiaan) 3ViG0Cu Jeu 25 Jan - 17:37
Anastasia Donovan
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Take me right now.
Ana & Tiaan

Elle n’interprète pas ce silence, pour une fois. Elle ne se dit pas que c'est suspect, ne remarque pas qu’ils ne se sautent toujours pas à la gorge. Il y a que cette absence de bruits, libératrice. Et ses pensées, qui le sont un peu moins. Puis il y a ce gamin, qu’elle observe dans un léger sourire après l’avoir salué. Ça ravive une espèce d’instinct maternel, brièvement, avant que la coupure d’électricité ne la ramène à la réalité, assez brutalement. Elle se retient de jurer trop fort, éprouve un sentiment de satisfaction puéril à l’idée d’avoir réussi -un exploit- puis finit par soupirer dans son coin. Définitivement en retard, définitivement dans la merde, elle essaye de se souvenir d’un message qu’elle aurait pu louper pour justifier cette panne mais rien ne lui revient. L’attention de la milicienne se focalise toutefois rapidement sur l’enfant, dont les sanglots la renvoient à de nouvelles priorités. Si elle n’était pas le moins du monde dérangée par l’obscurité, bien au contraire elle lui trouvait des vertus apaisantes, elle comprenait parfaitement que ce ne soit pas le cas de ce jeune garçon. Faisant au mieux, la voilà en train de rallumer son terminal, tentant de rendre ce dernier le plus lumineux possible. C’est léger, visiblement insuffisant pour pleinement rassurer le gosse. Comme quoi, on avait pas tous la même histoire ou les mêmes peurs. De son côté, Ana aurait pu supporter l’absence de lumière, ou au pire aurait tout donné pour avoir le droit à une bougie. Le feu a toujours un côté fascinant, surtout lorsqu’il était comparé aux lumières artificielles qu’ils se coltinaient à longueur de temps. Une autre lumière finit toutefois par se rajouter à l’ensemble et les prunelles de la milicienne se vrillent en direction de la source de celle-ci. Une lampe de poche. Ça faisait des années qu’elle ne comptait plus sur ces objets, rendue bien plus dépendante des fonctionnalités de son terminal et de son IA que de ce genre d’outils. Pourtant cela les aidait considérablement aujourd’hui.

Anastasia s’attendait à ce que le douanier en reste là, pourtant il reprend la parole, l’interpellant. Tournant son visage en sa direction, la milicienne comprend alors qu’il ne s’était pas le moins du monde intéressé à elle. Il s’était avancé vers l’enfant, s’était accroupi afin de se retrouver à sa hauteur. Elle dit rien Ana, elle observe, avec toute l’attention du monde. Elle peut pas s’empêcher de se dire qu’il a eu le bon réflexe en s’abaissant ainsi face au gamin et elle peut pas s’empêcher de le dévorer des yeux tandis qu’il fait preuve d’une gentillesse comme elle n’en a jamais connu chez lui. Ce n’était pas étonnant, mais ça la fascine. Elle se sent de trop, aussi, en les voyant échanger calmement, en voyant le dénommé Tolmin s’occuper avec la lampe gracieusement offerte afin de se rassurer. La jeune femme sourit à la dernière seconde, levant doucement la main gauche et agitant ses doigts en guise de salutation, lorsque Tiaan la présente à l’enfant, ce dernier daignant par conséquent lui accorder un coup d’œil. Elle rabaisse ensuite la main, continuant de suivre la conversation, ne remarque pas que désormais ses doigts se mouvaient avec lenteur, comme dans l’optique de faire virevolter un objet invisible entre eux. C’est sûrement mieux ainsi. Elle en aurait été agacée. Pour l’heure elle est plutôt préoccupée par la question de l’enfant vis-à-vis de son interlocuteur. Tu as peur ? Ta voix tremble. C’est innocent comme question, bien plus naïf que son venin à elle lorsqu’il était question de provoquer le douanier quant à son bégaiement. Va-t-il lui expliquer ce dont il est réellement question ? Va-t-il s’énerver alors même qu’il n’a devant lui qu’un gamin innocent, qui ne pensait sûrement pas à mal. Non. Il se contente d’acquiescer, d’avouer, de demander à ce que tout ceci soit un secret bien gardé entre eux. La respiration de la milicienne se fait profonde, témoignant de l’émotion que lui faisait éprouver cet échange, un coin de sa lèvre s’étire légèrement, lui faisant arborer une douce expression. Cela ne se verrait sûrement pas dans le noir, cela se verrait encore moins étant donné que personne ne lui prêtait attention. Elle ne s’en offusque pas. Elle aurait en vérité aimé se faire oublier, définitivement. Se trouver derrière une vitre, bien cachée, et continuer de les regarder faire. Il y a ce gosse, un animal forcément imprévisible de par son jeune âge. Et il y a Tiaan, une espèce dont elle ignorait tout et dont elle n’avait jamais voulu faire l’analyse. Elle voulait pas savoir. Mais ça lui sautait désormais à la gueule, la gênant fortement au passage. Combien de fois s’était-elle dit qu’elle ne voulait pas l’humaniser déjà ?

« Il semblerait… Elle se racle la gorge en sentant sa voix vaciller légèrement. Elle s’en veut de l’ouvrir, de s’imposer, de briser l’instant. Mais elle se sent obligée de le faire. Il semblerait que le vaisseau ait une maintenance à faire, quelque chose dans ce goût là. On va donc être coincé un petit moment. Elle avait pianoté sur son terminal, rapidement, pour se procurer ces informations. Pas étonnant que personne n’ait emprunté le gigantesque habitacle, tout le monde ou presque savait ce qui se serait produit ensuite. Inutile de donner plus de précisions toutefois, Tiaan devait être relativement au courant de ce genre de situation et l’enfant n’avait définitivement pas besoin de l’entendre parler des détails techniques. Un gamin qui fronçait déjà les sourcils, visiblement mal à l’aise à l’idée de rester coincé dans cet ascenseur à moitié plongé dans le noir. C’est pour cela qu’Anastasia finit par se laisser glisser le long du mur afin de finir par s’assoir à même le sol, en tailleur. Tu veux qu’on fasse un jeu en attendant ? Les prunelles du môme semblent scintiller d’un éclat nouveau, rassurant, et il hoche avec ferveur la tête. Oui ! Tu as une idée ? La jeune femme fait mine de réfléchir un instant, cherchant un moyen de passer le temps malgré le manque de moyens. Difficile de se lancer dans un jeu vidéo en réalité virtuelle dans l’immédiat. Elle songe alors aux façons dont elle passait le temps plus jeune. Eh bien, je ne sais pas trop… On peut faire le ‘à quoi je pense ?’ C’est ce qu’on faisait avec mon frère quand on était plus jeune. Elle sourit légèrement à l’évocation de ce souvenir, oublie que désormais sa relation avec son frère s’était largement envenimée, puis reporte son attention sur Tolmin. Ce dernier la fixait avec une moue mi gênée mi désapprobatrice sur le visage. Bim Ana. Viens donc subir ta trentaine passée de plein fouet. Il aurait pu te balancer à la gueule que t’étais vieille que ça aurait été la même chose.

Se mordant légèrement la lèvre, la milicienne reprend donc rapidement la parole. « Ok, pas ça. Alors euh… Un pictionnary ? Cette fois ci, elle fait mouche, le gamin approuvant vivement en s’exclamant à voix haute. Je sais trop bien dessiner en plus, tu vas voir ! Tu joues aussi ? Il avait de nouveau pivoté en direction de Tiaan, un sourire ravi sur le visage. Inutile de préciser qu’un refus donnerait probablement lieu à une crise de larmes quelconque. Bon, elle exagérait peut être mais Anastasia avait parfaitement compris l’importance que revêtait le douanier pour le gamin. Ce n’était pas vraiment étonnant faut dire, il a simplement été le premier à réagir et à lui accorder de l’attention, ce qui le rendait spécial. Ça l’amuse, un léger sourire se glissant de nouveau sur ses lèvres tandis qu’elle se rapprochait du centre de l’habitacle, délogeant son terminal de la pochette se situant à son avant-bras pour la placer au milieu. Elle pianote dessus brièvement avant de prendre ses aises. Ce fut ainsi sans hésiter qu’elle s’allongea sur le ventre, repliant ses jambes pour les poser contre le mur derrière elle, les bras croisés contre le sol. Une sorte de stylo avait été sorti d’une petite pochette également et elle le déposa à côté de la tablette qui n’attendait désormais plus que d’être utilisée. La technologie n’ayant pas de limites, il serait aisé pour les joueurs de réaliser quelque chose en trois dimensions et de faire apparaître leur dessin comme sous forme d’hologramme qu’ils pourraient faire pivoter pour mieux comprendre le sens. Une fonction qui plairait sûrement au gamin mais qui avait le don rendre plus incompréhensible encore ses chefs d’œuvre à elle. Qui commence ? Et on ne se moque pas ! » Précise-t-elle dans un large sourire à l’intention du gamin, signifiant ainsi très clairement qu’elle était nulle en dessin. Entre autres choses serait sûrement capable de dire le lieutenant.

- BLACK PUMPKIN
MessageSujet: (#) Re: Take me right now (Tiaan)    Take me right now (Tiaan) 3ViG0Cu Jeu 25 Jan - 23:21
Tiaan Krishvin
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L'enfant acquiesçait à ta demande, probablement à la fois rassuré de savoir qu'il n'était pas le seul à être terrorisé, mais également ravi de pouvoir garder un secret, comme une mission qui lui était confiée et qui lui permettait de penser un moment à autre chose que votre situation. Tu savais qu'une fois sortie, l'enfant s'empresserait probablement de tout raconter à ses parents, pour accentuer le drame de la situation, ou appuyer son propre courage, mais tu n'en ressentais aucune gêne, ni aucune appréhension. Tu souriais alors en réponse à cet air grave qui te faisait face. Tu aurais pu lui tapoter l'épaule dans un geste viril, d'homme à homme, ou lui ébouriffer les cheveux, d'aîné à cadet, mais tu ne le touchais pas. Tu préférais éviter tout contact physique non souhaité. Tu ne connaissais pas assez Tolmin pour savoir si le contact serait accepté, ni même apprécié et tu n'avais aucunement envie de créer un scandale dans un si petit espace. « Il semblerait ... » Tu tournais ta tête, juste assez pour pouvoir observer Anastasia. Un bref instant, tu avais laissé glisser sa présence loin de ta conscience. Un léger froncement de sourcil fit son apparition, à son hésitation, la voir devoir se racler la gorge, prendre son temps pour répéter t’inquiétait sensiblement. Il ne serait pas temps qu'elle s'évanouisse ou que tu te retrouves avec une deuxième personne terrifiée – qu'elle soit claustrophobe ou qu'elle ait peur de l'obscurité. « Il semblerait que le vaisseau ait une maintenance à faire, quelque chose das ce goût là. On va être coincé un petit moment. » Tu acquiesçais, un brin d'inquiétude continuant de se former en boule au milieu de ton ventre. Si vous ne craignez techniquement ni le froid, ni la chaleur, l'air risquait de venir à manquer et vous n'aviez pas d'eau sur vous en cas de déshydratation. Quant aux batteries de vos terminaux, elles ne tiendraient pas indéfiniment et il est probable que vous deviez terminer la maintenance dans le noir. Tu retournais ton regard sur l'enfant. Vous aviserez le moment venu. Tu remarquais cependant l'inquiétude qui se reflétait sur le visage de l'enfant et tu craignais que la tienne ait été trop palpable, influençant Tomlin. Toutefois, tu pus compter sur Anastasia pour distraire le gamin en lui proposant de passer le temps avec un jeu. L'intérêt de celui-ci fut tout de suite titillé et si tu sentais qu'il y avait encore quelques réticences à se laisser complètement aller, il en faudrait peu pour qu'il s'attache complètement à vous. « On peut faire ''à quoi je pense ?'' ? C'est ce qu'on faisait avec mon frère quand on était plus jeune. » Intrigué, tu croisais les bras sur tes genoux, toujours accroupi, les pieds complétements posés sur le sol, tu observais l'échange. Le jeu dont elle parlait faisait résonner des échos, mais tu n'étais pas certain de le connaître. Avec tes sœurs, tu avais plus l'habitude de jouer aux 7 différences, ou à cacher des objets dans la boutique de vos parents, le but étant de le trouver avant que ceux-ci ne s'en rendent compte, voire d'aller jouer à chat perché dans les couloirs de la station. Il y avait toujours quelque chose à faire et quelque chose à découvrir, tes aînés influencés par les autres enfants trouvèrent rapidement que les jeux étaient fait pour les enfants mais se prêtaient à ceux-ci une fois que vous étiez entassés dans l'arrière boutique. Vous trouviez toujours une raison pour rire et vous frapper – ou vous détester, faisant tous preuve d'une mauvaise foi à toute épreuve. Tu avais également appris à jouer aux cartes avec tes frères et sœurs, mais tu n'étais pas certain que proposer un poker à Tomlin – ou même à Anastasia – serait des plus opportuns.

La proposition étant visiblement tombée à l'eau, Anastasia tenta une fuite subtile en proposant un autre jeu. « Ok, pas ça. Alors euh... Un pictionnary ? » Tu arquais les sourcils dans sa direction. Tu n'y avais jamais joué et tu connaissais surtout de nom, un enfant l'avait mentionné comme un de ses jeux préférés alors que tu étais encore parmi les contrôleurs. Il avait entrepris de t'expliquer grosso modo les règles du jeu, tandis que tes collègues continuaient d'interroger les membres de l'équipage qui avaient accompagné le môme. « Je sais trop bien dessiner en plus, tu vas voir ! Tu joues aussi ? » Tu meumonais ton assentiment, imitant Anastasia qui se mettait à l'aise dans la cabine en passant en position assise, les jambes repliées sous toi. Vous observant quelques secondes, s'assurant visiblement de ne pas commettre d'impaires en prenant à son tour ses aises, Tomlin finit par se poser en tailleur en observant avec intérêt le terminal qui trônait dorénavant au centre de l'habitacle. Tu te frottais les yeux, peu habitué à une si faible luminosité, même lorsque tu demandais à Charlie de la baisser dans ta cabine. « Qui commence ? Et on ne se moque pas ! » Sans pour autant regarder Anastasia, tu rétorquais : « Ce q-qui compte c'est d-d'essayer. ». Tu ne pus retenir un soupir lourd qui sembla alerter l'enfant qui te jetait un regard en coin. D'un signe de tête, tu lui indiquais le stylet qui traînait dorénavant au milieu. Tomlin se mit à secouer la tête, les oreilles rouges, les mains agrippées à ses genoux. Tu pensais un moment le taquiner sur ses prétendues compétences en dessin, mais tu finis par t'abstenir, persuadé que s'il ne souhaitait pas commencer, cela ne servait à rien de le forcer outre le braquer un peu plus. Après un moment de flottement, tu finis par tendre la main pour l'attraper. « Je m-me dévoue alors. »

Tes capacités en dessin étaient au mieux inexistantes. Tu avais servi de petites mains dans ton enfance pour ta sœur aînée – comme le reste de la fratrie – pour répéter inlassablement le même motif sur des tissus qu'elle revendait aux marchands de passage. Tu avais fini par réussir à faire quelque chose de potable, mais tu n'avais jamais retrouvé en toi la patience demandée à toute personne souhaitant améliorer ses capacités. Profitant de ta position, tu te penchais un peu en avant pour atteindre la partie holographique qui flottait entre vous. Tomlin avait posé ta lampe à côté de lui, illuminant vos jambes et le visage d'Anastasia allongée à ta droite. Tes genoux gémirent sous le poids de ton corps et, après quelques traits malhabiles et grognements frustrés, tu parvins à retrouver le trait familier que tu avais répété pendant des mois. Cependant, avant que tu n'ais pu finir les jambes de ton personnage, Tomlin avait déjà le nez presque dans l'hologramme, les deux mains plantées sur le sol de la cabine et criait à plein poumons. « Un cosmonaute ! » Tu rattachais les deux jambes du petit personnage et tu te reculais, acquiesçant avec un sourire bon joueur dirigé vers l'enfant. Tu lui tendais le stylet après avoir effacé ton dessin, profitant que l'enfant se penche à son tour sur le terminal pour changer de position et libérer tes genoux de la pression que tu leurs infligeais. « Un p-p-point p...pour toi. Je c-crains qu'on ait atteint les limites d-d-de mon art. » Tu relevais les bras au dessus de ta tête et tu t'étirais, laissant échapper un bruit s'apparentant à la fois à un grognement et un couinement.
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MessageSujet: (#) Re: Take me right now (Tiaan)    Take me right now (Tiaan) 3ViG0Cu Ven 26 Jan - 0:58
Anastasia Donovan
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Take me right now.
Ana & Tiaan

Elle s’attend toujours à une réplique acerbe, une pique bien sentie. Peut être que ce ne serait pas aussi malvenu que lorsque le lieutenant s’en prenait à ses échecs passés mais il n’en avait pas moins la langue bien pendue, même si partiellement défectueuse. Pourtant elle ne perçoit pas d’ironie lorsqu’il reprend la parole, semblant préciser à l’intention de l’enfant que le plus important était après tout d’essayer. Le plus important, c’est de participer. Conneries ouais, et salement hypocrite de la part d’un homme qui s’évertuait à lui rappeler sa médiocrité chaque fois qu’il la croisait. De ce fait légèrement tendue suite à la remarque, la milicienne s’abstient du moindre commentaire toutefois. Elle attend de savoir qui s’apprête à commencer, n’ayant pas spécialement envie d’être la première à se ridiculiser. Les rougeurs sur le visage de l’enfant lui arrachent un léger sourire et c’est donc instinctivement qu’elle relève les yeux en direction de Tiaan afin de jauger sa réaction à lui. Après un court silence, l’homme finit par se dévouer, s’emparant du stylet. La sentiment d’agacement qui s’était emparé d’elle s’envola presque instantanément, son esprit soudainement attiré par la possibilité de rire un peu aux dépends du lieutenant. C’est puéril, un peu gamin, mais au moins ce serait sûrement moins douloureux et rageant pour eux deux que leurs habituelles attaques. Et puis, elle voulait gagner, aussi. Il paraît qu’il est important de laisser les enfants gagner parfois, du moins c’est ce qu’elle entendait dire sans toutefois partager cette opinion. Si elle-même n’avait pas eu ce sentiment de supériorité absolu au fond des tripes durant la majeure partie de son enfance et adolescence, peut-être serait-elle moins tombée de haut en se voyant refuser une place chez les légionnaires. Ce n’était toutefois que des suppositions, qui avaient malgré tout fini de la convaincre qu’il était inutile de se montrer trop doux avec des enfants. La frustration, dans le pire des cas, ne pouvait guère leur faire de mal.

Concentrée au possible, les prunelles glacées de la milicienne commencent ainsi à suivre attentivement les faits et gestes du douanier, cherchant à trouver un sens dans les gribouillis de ce dernier. A peine commence-t-il que les idées fourmillent au fond de son crâne. Pas de très bonnes à vrai dire car le casque du cosmonaute venait juste d’être terminé que déjà des idées nullement adaptées à la présence d’un enfant lui arrivent en tête. Ça la fait marrer d’ailleurs Ana, si bien qu’elle doit reposer son menton contre la paume de sa main, se servant de ses doigts pour masquer sa bouche et le sourire qui l’ornait, pour que cela ne soit pas trop visible. Elle mime la réflexion, songe en vérité que l’homme qui se trouvait à sa gauche n’était sûrement pas assez fêlé dans sa tête, du moins pas dans ce sens là, pour s’amuser à faire ce genre de plaisanteries douteuses. Surtout avec elle. Alors elle tente de redevenir sérieuse mais le dessin n’est même pas pleinement terminé que déjà Tolmin s’exclamait, hurlant la réponse dans l’habitacle. Anastasia en était encore à observer intensément le dessin afin de trouver quelque chose de plus approprié que Tiaan finissait par hocher la tête. « Sérieusement ? Mais… Elle s’apprêtait à s’offusquer, éternelle mauvaise joueuse qu’elle était, mais le regard que vrillait le jeune garçon dans sa direction la fit taire plus efficacement que toutes les muselières du monde. Il y avait une lueur presque chagrine au fond de ses yeux, comme s’il n’acceptait pas la possibilité que le lieutenant ait pu mal dessiner ou que sa bonne réponse ne soit liée qu’à de la chance. Refermant la bouche, elle observa donc brièvement le dessin avant que celui-ci ne soit effacé et finit par sourire. Il me fait penser aux cookies des distributeurs. Conclut-elle finalement, plus douce, et son commentaire fut suffisant pour arracher un sourire satisfait à l’enfant, ce dernier hochant la tête avec vigueur. Oui je trouve aussi ! J’y ai pensé pour ça. » Explique-t-il alors fièrement et la milicienne n’a donc plus le cœur de se moquer de quiconque. Elle n’en a même plus l’envie, songeant à la dernière fois qu’elle a décortiqué un des astronaute en question, pensive pendant quelques instants.

Gagnant de la manche, c’est tout naturellement que Tolmin récupère le stylet et entame son dessin. Le gamin n’avait pas menti, il était encore jeune aussi ne fallait-il pas spécialement s’attendre à des œuvres d’art complètes. Pourtant le trait est sûr, les perspectives incroyablement bonnes et c’est très rapidement que la milicienne finit par voir où il voulait en venir. Malheureusement, trop prise au jeu et son cerveau tournant à toute allure, le seul mot lui venant à l’esprit est navire. Sauf qu’elle sait que ce n’est pas ça, que son esprit la renvoie à cet objet car cela lui semble similaire mais ce n’est pas ça. Elle bafouille donc rapidement, cherchant ses mots en claquant des doigts à une main comme pour s’inciter à être plus rapide. Cela lui vient toutefois lorsque Tiaan commence à répondre, butant inévitablement sur la première lettre. Un ‘v’. « Un vaisseau ! Elle s’était exclamée un peu trop fort elle aussi mais cela ne semble pas gêner l’enfant qui applaudit vivement, ravi qu’on ait trouvé aussi vite ce qu’il cherchait à expliquer. Trop plongé dans son dessin, il n’avait pas remarqué que c’est le douanier qui avait tenté de dire le mot en premier. Ou peut-être n’avait-il toujours pas compris à quel point la prétendue peur de l’homme serait handicapante. En tous les cas il considère donc qu’Anastasia a le point et cette dernière ne peut s’empêcher de vriller son regard dans celui de Tiaan. Elle en oublie tout, tout ce qui a pu faire de lui cet homme détestable qu’elle ne voulait pratiquement jamais croiser. Elle est trop fière d’elle, de sa connerie. Trop rassurée par la présence de l’enfant aussi, gage de sécurité quant au fait qu’il serait sûrement difficile pour son interlocuteur de la blesser en retour. C’est un jeu pour toi ça Tiaan. Qu’elle provoque, bien plus taquine que cruelle. Un clin d’œil est offert en guise d’ultime provocation mais son air assuré et satisfait disparaît progressivement quand Tolmin lui tend le stylet. Ah oui. A moi. D’accord. » Se raclant légèrement la gorge, la jeune femme se redresse pour se retrouver à genoux, une position qu’elle juge plus pratique le temps de son dessin.

Et quel dessin. Quel chef d’œuvre. Tandis qu’elle exécute quelques traits, elle sent déjà les regards perplexes des deux autres joueurs. Elle se mord la langue pour ne pas y penser, s’applique comme elle peut, mais ça bloque. Ça bloque parce qu’elle est incapable de percevoir les choses comme eux. Leurs perspectives différaient de la sienne et la possibilité de tout faire en trois dimensions ne faisait que la perturber encore plus. Elle efface régulièrement en comprenant que, non, le trait ne doit pas être dessiné ici si elle veut que ce soit pertinent. Pressée par son subconscient, celui là même qui estimait qu’elle mettait sûrement trop de temps ou du moins plus qu’eux, elle achève un peu plus vite que prévu son œuvre et finit par se reculer. Elle ne voyait pas quoi rajouter comme détails pour rendre le tout plus clair aux yeux de ses partenaires. Et si elle s’était quelque peu inquiétée de constater que personne n’avait trouvé son dessin avant qu’elle ne l’ait terminé, les mines on ne peut plus déboussolées de ses adversaires achèvent de lui faire comprendre qu’elle était définitivement nulle pour dessiner. « C’est simple pourtant. » Qu’elle tente péniblement de se défendre en désignant l’hologramme de la main, comme si sa manière d’agiter ses doigts en direction de celui-ci allait rendre l’ensemble plus cohérent. Elle sourit malgré tout, à peine, pour garder la face. Mais elle ne doute surtout pas du fait que la réponse une fois trouvée, ou donnée à défaut de mieux, ne ferait que l’enfoncer un peu plus. Pourtant ça se voyait que c’était une putain de bougie, non ?

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La superbe bougie
MessageSujet: (#) Re: Take me right now (Tiaan)    Take me right now (Tiaan) 3ViG0Cu Ven 26 Jan - 15:38
Tiaan Krishvin
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MOON CHILD
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⋅ ⚘ ⋅ ❁ ⋅ ⚘ ⋅
Anastasia semblait se prendre très rapidement au jeu, et si tu te laissais pour l'instant guider par les deux autres, tu ne te sentais pas aussi impliqué que les deux autres qui semblaient déjà être là pour gagner. « Il me fait penser aux cookies des distributeurs. » Tu coulais un regard entre les deux et il te fallu quelques secondes pour resituer l'objet dont ils parlaient. Ah. Effectivement. Tu n'avais certainement pas souhaité représenter ce massacre qu'elle avait opéré sur la table du café. Tu te souvenais moins du cookie que de la conversation – bien que courte – qui avait illustré la mutilation en règle du gâteau. Tu te passais une main sur l'arête du nez, qui glissait ensuite vers ta joue pour passer sous ton menton, posant ton coude sur ton genou te permettant de soutenir ta tête après avoir tendu le stylet à Tolmin. L'enfant était capable de projeter en 3D des dessins déjà complexes et s'il manquait encore de technique, le trait était suffisamment assuré et clair pour que son dessin soit facilement identifiable. Les gestes frénétiques d'Anastasia à côté de toi te confirmèrent qu'elle était autant prise au jeu que ton voisin et il te fallu quelques secondes pour parvenir à te concentrer suffisamment pour réussir à ne pas jeter des coups d’œil agacés vers la milicienne. Tu commençais à bafouiller le nom de ce que tu croyais reconnaître lorsque, te redressant légèrement pour faciliter l'énonciation, mais te prenant de court, Anastasia hurlait à son tour : « Un vaisseau ! » Tu aurais pu mettre cela sur le compte de la chance, mais l'air victorieux qu'elle affichait vers toi, suivi de la remarque qu'elle laissait échapper pleine de morgue te confirmèrent qu'elle avait profité de ton bégaiement pour gagner. Tu fronçais le nez. « C'est un jeu pour toi ça, Tiaan. » Le clin d’œil qui accompagnait la remarque te parut d'autant plus odieux. Ton bégaiement avait toujours été un handicap et, enfant, tu ne parvenais pas à suivre les autres dans ce qui paraissait être le plus simple ; parler. N'importe quel idiot y parvenait, sauf toi, et ton frère passait son temps à te le rappeler. Même ton père, malgré toute sa patience, roulait parfois des yeux et grognait face au temps qu'il te fallait pour raconter un morceau de ta journée. Ton cou prit la couleur écarlate de ton col. Tu ne cillais pas, dévisageant Anastasia avec une attitude que tu essayais de contenir, un mélange de mépris et de colère que tu renfonçais au plus profond de toi. Tes doigts tapotaient doucement, dans un geste paresseux, sur tes rotules dans le but de te distraire de ta frustration.

L'enfant, ravi, avait déjà tendu le stylet vers la jeune femme qui semblait d'un coup moins sûre d'elle. Cela ne parvint toutefois pas à te faire sourire et tu observais son dessin – et ses nombreux essais infructueux – avec un mélange de méfiance et d'incrédulité. Il fallu ainsi un long moment à la jeune femme pour vous présenter une dizaine de traits – un carré et un … truc. Ce fut à force de plisser les yeux que tu réussis à échafauder quelques hypothèses sur le dessin. « C'est simple pourtant. » Tu haussais les épaules. Puéril ou pas, tu n'avais aucune envie de porter secours à Anastasia et tu te contentais d'observer d'un air circonspect son dessin dont tu n'étais même pas certain de pouvoir l'identifier. Tu faisais tous les efforts du monde pour ne pas croiser les bras et tu lançais un regard vers Tolmin dont le visage était un masque d'incompréhension et de frustration. « On abandonne ? » Le garçon se mit à gonfler la poitrine, les joues gonflées, outré et vexé de ne pas réussir à trouver et tu étais certain que la colère ou les grognements sur les « vieux qui montrent que des trucs de vieux » n'allaient pas tarder à sortir. L'enfant parvint cependant à calmer la bouffée de colère qui montait en lui pour s'exclamer avec exaspération. « Non, non, je vais trouver ! » Tu patientais un moment, quittant des yeux l'hologramme un long moment pour fixer Anastasia, tandis que l'enfant s'était levé et faisait plusieurs fois le tour du terminal pour observer sous tous les angles le dessin, probablement trop timide pour toucher au terminal sans l'autorisation d'Ana' et faire tourner lui même la figure. Tu l'entendais soupirer et trépigner, ses pas plus lourds sur le sol de la cabine, visiblement dans un effort pour essayer d'identifier l'objet que la milicienne avait tenté de représenter. « Pff. Je sais pas ! C'est quoi ? » Tu souriais à Anastasia alors qu'elle éructait ce qu'elle avait souhaité montrer. Une bougie. Peu probable que le gamin ne sache de quoi il s'agissait et s'il tenta bien vainement de le cacher, Tolmin repris rapidement la face en croisant les bras sur son torse, le menton relevé, défiant quiconque de remettre sa parole en question. « Je le savais ! Je l'ai juste pas dit ! » Tu opinais, amusé par sa véhémence et lui fit signe de prendre le stylet, toujours en souriant vers la jeune femme. « Alors c'est d-d-de nouveau à t-t-toi. »

L'enfant s'empressait de reprendre en main le stylet. Tu hésitais à effacer le dessin de la jeune femme, amusé par son échec artistique. Dans le dos de l'enfant, tu fis signe de tapoter ton terminal en direction de la représentation flottante d'Anastasia, les sourcils haussés dans ce que tu voulais être une interrogation. Tu n'eus toutefois pas l'occasion de faire quoi que ce soit car Tolmin, lassé d'attendre avait de lui même effacé le dessin pour pouvoir le remplacer par le sien. Dorénavant à genoux entre vous deux, il tapotait le stylet sur le sol à la recherche d'une idée. « Ah ! Je sais. Mh, non... Je ne sais pas si vous connaissez... »
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MessageSujet: (#) Re: Take me right now (Tiaan)    Take me right now (Tiaan) 3ViG0Cu Ven 26 Jan - 18:26
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Take me right now.
Ana & Tiaan

Elle s’emballe, sans vraiment en avoir conscience, à cause de ce jeu. Elle a toujours été joueuse Ana, prête à relever des défis stupides tant qu’elle n’était pas seule à être embarquée dans ces conneries. Mais elle jouait pour gagner, toujours, aussi était-il évident qu’elle prendrait à cœur même de vulgaires dessins, malgré la présence d’un enfant. Mauvaise perdante, il n’était pas rare de la voir grogner pour encaisser une défaite tout en se trouvant des excuses pathétiques ou en dénigrant le jeu. Lorsqu’elle gagnait en revanche, difficile de retenir ses sourires narquois ou ses provocations, une lueur malicieuse au fond des yeux. Impossible donc de l’empêcher de narguer le lieutenant dans un clin d’œil, se jouant ouvertement de son bégaiement, celui là même qui lui avait porté préjudice durant la manche. Elle se soucie à peine de ce qu’il peut penser de la remarque. En vérité la milicienne était surtout convaincue qu’il était aisé de comprendre lorsqu’elle se moquait gentiment, de ce fait elle imaginait que le douanier savait désormais fait la différence entre une pique lancée instinctivement et une tirade formulée avec soin dans l’unique but de le bousiller. Elle imagine pas que ça puisse être plus complexe que cela, n’envisage pas qu’elle puisse faire mal malgré tout. Une petite voix au fond d’elle lui souffle d’ailleurs qu’il était sûrement le plus à même de la comprendre. Il n’en est rien, visiblement, vu son attitude, sa posture figée et sa façon de la regarder. Intensément. Dans l’obscurité elle ne perçoit pas la teinte rouge de sa peau, ne perçoit pas non plus l’éclat peut être courroucé ou colérique dans ses yeux. Ça l’agace un peu d’ailleurs, ça la dérange surtout, que de percevoir la présence de l’homme à ses côtés sans être capable de tout ressentir malgré tout. C’est un peu comme si elle devait se focaliser sur son souffle ou les ondes qu’il dégageait pour se faire une idée de son humeur. Des indices trop légers pour la satisfaire.

Anastasia n’a toutefois pas le temps de se poser plus de questions, ni même de chercher à remettre en doute son attitude, que déjà on lui tendait le stylet. C’était à son tour de dessiner. Soudainement moins assurée, elle joue le jeu malgré tout, entamant son dessin. Un chef d’œuvre qu’elle finit par leur proposer après quelques essais. Chef d’œuvre qui ne rencontre nul succès, juste un silence un peu trop conséquent à son goût. Ravalant un grognement agacé, la jeune femme se contente de demeurer assise sur ses talons, attendant qu’ils daignent trouver ou donner leur langue au chat. Tiaan semble être le plus prompt à abandonner, faut dire qu’elle doutait qu’il ait véritablement cherché. Il prenait sûrement un peu trop son pied à la voir se dépatouiller avec son dessin, tentant de justifier ce dernier et d’expliquer que c’était quelque chose de relativement simple à trouver. Tolmin ne semblait pas de cet avis toutefois, visiblement frustré de ne pas réussir à trouver et prêt à tout pour s’octroyer un point supplémentaire. Ana ne dit rien, pourtant elle aurait tout donné pour passer à autre chose. Ce jeu l’amusait nettement moins désormais. Sa gêne ne fait que s’accentuer lorsqu’elle perçoit le regard du lieutenant sur elle, ce dernier ayant définitivement abandonné l’idée de se focaliser plus longuement sur l’hologramme. Elle fut tentée, brièvement, de lui demander de façon puérile ce qu’il pouvait bien avoir à regarder ainsi mais balaya rapidement l’idée de son esprit. Non seulement ce n’était pas correct alors qu’un gamin qui n’avait rien demandé se trouvait entre eux, mais en plus elle savait parfaitement que ce genre de question rhétorique ne pouvait lui apporter que des réponses plus ou moins cruelles ou moqueuses. La milicienne tente de ce fait de l’ignorer mais n’y parvient pas vraiment, incapable de focaliser son attention sur Tolmin à la place car ce dernier bougeait trop. Alors elle fixe son terminal, ses doigts pianotant doucement sur ses cuisses en un geste impatient et nerveux à la fois.

Un soupir manque de lui échapper, signe de son soulagement, lorsque même le jeune garçon se décide abdiquer. « C’est une bougie. J’aime bien ça… Se contente-t-elle d’expliquer dans un haussement d’épaules, comme si son affection pour ces petits objets enflammés pouvait lui permettre d’excuser sa piètre performance. Elle tente d’ignorer le sourire de Tiaan, bien trop moqueur, mais ne parvient pas non plus à apprécier la véhémence de Tolmin. Définitivement, elle ne s’amusait plus vraiment et elle craignait désormais de trouver le temps long. Beaucoup trop long. Etrangement ce fut les moqueries répétées du lieutenant qui lui donnèrent l’occasion de songer à autre chose, comme si le but du jeu n’était plus vraiment de dessiner ou de gagner au pictionnary. Non, ça devenait un concours de celui qui emmerderait le plus l’autre, le tout sans paraître désobligeant aux yeux du gamin qui les accompagnait. Du moins elle le prend un peu ainsi Ana, quand elle croise le regard du douanier et constate que ce dernier n’avait pas cessé de l’observer avec ce sourire trop large pour être honnête. C’est comme si elle se rappelait soudainement qu’il n’avait jamais eu besoin d’ouvrir la bouche pour l’énerver. Il le démontre une fois de plus après avoir tendu le stylet à Tolmin, profitant de l’inattention de ce dernier pour mimer quelques gestes dans son dos, faisant mine de photographier avec son terminal son superbe dessin. Un sourire forcé orne alors les lèvres de la jeune femme tandis qu’elle incline la tête sur le côté. Je suis gauchère. » Se justifie-t-elle dans un souffle, ce qui n’expliquait sûrement qu’à moitié sa médiocrité en tant qu’artiste. Et, profitant de la présence de Tolmin à genoux entre eux deux, elle appuie alors ses paroles en redressant le bras dans le dos de l’enfant, offrant le majeur de sa main gauche dressé à l’attention du lieutenant. Nouvelle inclinaison de la tête, comme pour s’assurer qu’il ait compris le message avant qu’elle ne rabaisse brutalement le bras, faisant mine de prendre appui sur le sol -la milicienne étant désormais assise sur son postérieur, ses jambes repliées sur le côté-.

Elle sursaute un peu en entendant l’enfant prendre la parole, comme si elle avait oublié sa présence, à moins qu’elle n’ait craint que sa vulgarité soit prise sur le fait par un mioche de huit ans. Nouveau sourire aux lèvres, elle lui répond rapidement. « Oh peut être que Tiaan ne comprendra pas, vu son score, mais je devrais m’en sortir t’en fais pas. Nouveau coup d’œil en direction du concerné. Indéniablement, le jeu venait de prendre une autre tournure pour elle.  Ça ne l’empêche pas de se concentrer un minimum sur le dessin que finit par faire Tolmin. Elle est concentrée pour ne pas perdre la face et parvient à trouver la bonne réponse (il s'agissait d'un personnage de jeu vidéo) en première, à la loyale cette fois, ce qui la soulage considérablement. Elle capte toutefois le malaise de l’enfant lorsque ce dernier lui tend le stylet, après une brève hésitation. Soudainement tendue, comprenant largement que ses talents n’étaient guère appréciés, elle finit par hausser les épaules et propose au garçon de continuer à dessiner s’il préférait. Cela semble lui convenir et il se retrouve ainsi à faire d’autres dessins tandis que Tiaan et elle continuaient de deviner. Anastasia passe toutefois trop de temps à jeter des coups d’œil en direction du concerné pour être véritablement attentive et, ayant de toute manière compris qu’elle n’aimait pas ce jeu, elle le laisse volontiers la battre à plate couture. Son attention finit toutefois par être attirée par la batterie de son terminal, celle-ci chutant de manière importante. La jeune femme se racle donc doucement la gorge avant de prendre la parole : Désolée Tolmin, va falloir qu’on s’arrête là. J’ai besoin que mon terminal ait encore suffisamment de batterie au cas où qu’on m’appelle, pour le travail. » Oui, car elle n’oubliait pas qu’elle aurait dû être en train de patrouiller à cette heure ci. Elle avait envoyé quelques instructions une fois l’ascenseur tombé en panne mais préférait pouvoir répondre s’il devait y avoir le moindre problème.

Un ‘oh…’ déçu échappe au garçon mais il hoche la tête en signe de compréhension. Anastasia s’empare donc de nouveau de son terminal, le mettant en veille, ce qui a également pour effet de réduire la luminosité qu’il apportait. Tolmin semble se raidir quelque peu et elle capte son regard cherchant la lumière de la lampe de poche, avant qu’il ne reporte son attention sur elle. « T’as pas peur toi ? T’es courageuse. Elle sourit, expirant soudainement en guise de rire avant de secouer la tête. Je peux pas être courageuse si je n’ai pas peur. C’est toi qui l’est. Explique-t-elle posément, dans un premier temps, avant d’ancrer son regard dans celui de l’enfant. Elle hésite un bref instant, avant de reprendre doucement la parole. Si tu veux tout savoir, moi…. J’ai peur de l’orage. Je pense pas que tu saches ce que ça fait, mais c’est… Un énorme bruit dans le ciel, comme un énorme grognement. Ça ressemble aussi un peu à… quelqu’un qui soufflerait trop fort dans un micro, un peu. Elle fronce les sourcils, cherchant ses mots pour expliquer au mieux. Elle ne pourrait de toute manière jamais lui dire à quel point ce bruit l’avait terrorisée, toute son enfance durant. Fort heureusement pour elle, cette angoisse n’avait plus lieu d’être sur la Flotte et si elle avait hâte de trouver une planète où vivre, elle n’était pas pressée de se heurter de nouveau à ce genre d’éléments déchaînés. Mais j’aime bien quand il fait noir. Reprend-elle afin d’expliquer pourquoi cette situation, dans l’ascenseur, ne la dérangeait pas le moins du monde. Parce que je me retrouve obligée d’écouter, d’être attentive, différemment qu’avec mes yeux. Je trouve ça apaisant. Et puis… Dans le noir on peut pas… On peut pas voir ce que je pense. » A force de parler, la jeune femme cherche ses mots, comme pour être sûre d’exprimer correctement ce qu’elle pouvait éprouver. Elle n’avait pas envie de mentir à Tolmin. Elle n’était pas sûre qu’il puisse encore véritablement comprendre, mais elle ne voulait pas lui mentir. Cela ne le rassurerait peut être pas, mais elle espérait que le simple fait de parler suffirait à le distraire.

Et en effet, il ne comprend pas tout à fait. Il fronce les sourcils le gosse, sceptique. « Voir ce que tu penses ? Mais on peut pas voir une pensée. Si ? » Il se tourne soudainement vers Tiaan, comme pour quérir un deuxième avis afin de comprendre ou, plus vraisemblablement, afin de lui donner raison. Anastasia avait presque oublié le lieutenant, pendant quelques secondes. Presque. Elle doute pas du fait que son regard a dû lui brûler la nuque, ou toute partie de son corps où il l’aurait posé, mais elle avait été trop focalisée sur son discours pour vraiment y penser. Désormais, elle le voit et elle se sent idiote. Un peu. Car au fond elle sait qu’il comprendra, malgré tout. Il pourrait bien dire tout ce qu’il voulait, se moquer et profiter de chaque occasion pour la rabaisser devant le gosse, peu importait. Il ne pouvait que comprendre ce qu’elle disait. N’était-elle pas un véritable livre ouvert ? N’avait-il pas réussi à puiser en elle tout ce qu’il lui fallait pour la blesser ? Elle avait toujours été agacée par ça Ana, son incapacité quasi-totale à masquer ses émotions. Le pire étant probablement ses yeux, des prunelles glacées qui témoignaient beaucoup trop facilement de ses émotions véritables. Elle pouvait se tendre, hurler, afficher un air indifférent ou sourire. Ses yeux la trahissent toujours, d’une façon ou d’une autre, quand le reste de son corps ne s’en charge déjà pas naturellement. Et elle sait qu’il est dans cette même situation. Lui, toujours à se tendre, à serrer les poings, à rougir sans le vouloir. Lui et son sourire méprisant, ou au contraire l’absence de sourire qui signifiait qu’elle avait touché juste. Et cette férocité au fond des yeux, quasi constante. Toujours les yeux.

- BLACK PUMPKIN
MessageSujet: (#) Re: Take me right now (Tiaan)    Take me right now (Tiaan) 3ViG0Cu Ven 26 Jan - 23:54
Tiaan Krishvin
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MOON CHILD
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Peu impressionné par la réaction d'Anastasia, tu te contentais de la regarder en silence, n'offrant ni sourire, ni remarque. Si elle souhaitait réellement devenir vulgaire et mesquine, ce n'était pas réellement ton problème et avant même qu'elle se laisse tomber pour cacher son geste, tu détournais le regard vers Tolmin qui était déjà tout à son œuvre. Complètement ignorant de vos messes basses, l'enfant était de toute façon plus obnubilé par le jeu et la possibilité de gagner et montrer ses capacités graphiques à deux adultes plutôt qu'à scruter chacun de leurs gestes dans son dos. Le besoin d'être vu et accepté par des « modèles » – tu n'étais pas d'être un modèle, encore moins Anastasia – et tu avais fait exactement la même chose en essayant de porter des caisses pour des clients ou des collègues à tes parents ou en te faufilant dans les lieux qui étaient impossible d'accès aux adultes, dû soit à leur corpulence, soit à leur peur de se blesser en escaladant des montagnes de caisse / des murs pour rejoindre des systèmes de ventilation. « Oh peut-être que Tiaan ne comprendra pas, vu son score, mais je devrais m'en sortir t'en fais pas. » Si vous aviez été seuls tous les deux, tu lui aurais probablement rendu son doigt d'honneur avec un sourire, mais le regard de Tolmin passait dorénavant de l'un à l'autre, la mine curieuse et un peu méfiante, sentant probablement l'hostilité qui avait commencé à s'installer dans la cabine. Alors, tu te contentais d'ignorer la milicienne pour offrir un sourire rassurant à l'enfant qui finit par vous quitter des yeux pour retourner jouer sur le terminal. Tu tentais un unique soleil que Tolmin mis quelques secondes à retrouver, mais globalement la véhémence de la jeune femme s'était éteinte en même temps que son échec critique à son propre dessin. Tu remportais assez de points pour pouvoir écraser Anastasia qui ne semblait de toute façon plus se prêter au jeu. Tu continuais cependant de participer, plus pour faire plaisir à l'enfant qui tentait de faire des personnages ou des objets de plus en plus difficiles pour vous montrer jusqu'où il pouvait aller.

Tu jetais de temps à autres un regard sur ton propre terminal, n'attendant certes aucun message urgent mais inquiet de l'évolution des investigations de la journée. Il ne manquerait plus qu'un autre poulailler soit trouvé sur un vaisseau. Tu contemplais également les dossiers en attente que tu devais remplir pour pouvoir les envoyer au commandant ou à tes subalternes – voire collègues lorsqu'il s'agissait d'informations communes – et tu soupirais. Lorsque Anastasia prévint qu'elle devait économiser la batterie de son propre terminal, tu félicitais Tolmin de ses dons en dessin. La luminosité que procurait cependant le terminal d'Anastasia disparaît en même temps que celui-ci et le sourire du gamin fit de même au profit d'une tension qui donnait à la cabine et à l'obscurité une épaisseur malaisante. « T'as pas peur toi ? T'es courageuse. » Tes doigts se mirent à tapoter doucement contre le cuir de tes bottes, observant l'échange sans pour autant t'en mêler. Tu n'étais ni curieux, ni assez investi pour dire quoi que ce soit, de toute façon déjà catégorisé comme ayant peur. Tu laissais donc à Anastasia le soin de rassurer l'enfant. « Je peux pas être courageuse si je n'ai pas peur. » Tu te passais une main devant les yeux, fronçant les sourcils. Tu avais un goût de sang dans le fond de la bouche. Tu reniflais machinalement avant de te torcher un nez qui de toute façon ne coulait pas. Tu déglutissais deux fois, essayant de faire le moins de bruit possible, tout en pinçant l'arête de ton nez en espérant que tout resterait à l'intérieur. « J'ai peur de l'orage. » Tu arquais un sourcil. Il fallait dire que ce n'était pas trop se mouiller de dire que l'on avait peur de quelque chose qui ne pouvait pas nous atteindre. Tu n'avais jamais connu d'orage, après tout tu n'avais probablement pas posé les pieds sur une véritable planète plus de 3 jours dans toute ta vie. Tu en gardais d'ailleurs un souvenir horrible, comme si tu te faisais écraser par le poids de tout ton corps et les nausées t'avaient rendus tout à fait inefficace. Tu ne sus pas si c'était le souvenir de ces passages dans une vraie gravité ou le saignement qui te provoquaient des élancements douloureux au niveau des sinus mais tu penchais la tête vers l'arrière. « Mais j'aime bien quand il fait noir. Parce que je me retrouve obligée d'écouter, d'être attentive, différemment qu'avec mes yeux. » Soupirant, sentant tes cernes se creuser, tu reprenais une posture relativement normale. Tu penchais sensiblement la tête sur le côté. Tu sentais une certaine torpeur t'envahir et tu retenais un bâillement. Tu n'aimais pas spécialement le noir, ni l'obscurité, mais tu n'en avais pas une peur phobique. Tu n'appréciais surtout pas cela pour l'inconnu, certain que puisque tu ne pouvais te fier à tous tes sens, les autres compensaient de manière tellement drastique que le moindre obstacle pouvait devenir une montagne. Tu n'aimais pas non plus voguer dans ce que tu ne connaissais pas, ou ne pas maîtriser une situation et c'était exactement ce que risquait de provoquer l'obscurité. « Dans le noir on peut pas … On peut pas voir ce que je pense. » Tu ne pipais mot, tes mains croisées entre elles sur tes chevilles, les jambes en tailleur, tu te penchais légèrement en avant, les épaules voûtées pour te retrouver à leur niveau et leur signifier que tu étais plus ou moins avec eux. Tu trouvais cette remarque à la fois pathétique et criante de vérité. Anastasia qui cherchait encore et toujours à se cacher, à ne pas être vue pour ne pas être mal-aimée. Tu n'eus pas le temps cependant de dire quoi que ce soit que Tolmin se tournait brusquement vers toi, te faisant opérer un léger mouvement de recul, surpris par le gamin. « Mais on peut pas voir une pensée. Si ? »

Tu te râclais la gorge, cherchant un moyen d'expliquer à l'enfant, avec des termes et des exemples faciles d'accès, que les sentiments et les idées étaient tout autant une histoire de sens que de pensées et qu'il était aisé de se trahir en ne sachant pas limiter son corps. Tu te pinçais les narines en inspirant avant de te passer les doigts sur les lèvres. « On ne p-peut p-pas. On p-peut la d-d-deviner. Par exemple, qu-quand t.. tu regardes … vers ta d-d-droite en haut, on p-p-peut savoir qu-que tu … t-tu mens. » L'enfant semblait peiner à suivre tes ânonnements et tu lançais un regard vers Anastasia, un léger signe de tête vers Tolmin pour qu'elle reprenne la suite de tes réponses. « Ah bon ? Mais c'est pas les pensées ! » Tu secouais doucement la tête à la négative. Enfant, ne pouvant toujours te baser sur tes mots pour faire comprendre aux autres tes besoins ou tes envies, tu avais appris à développer des gestes et des attitudes que ta fratrie avait fini par imiter pour communiquer. Vous aviez ensuite passé des années à décortiquer les attitudes des autres kellaris et des passants, essayant de découvrir leur origine par leur posture, leur façon de parler ou leurs regards. « On apprend à lire … lire les … gens. On p-peut pas être sûr m-mais on... on s'en … rapproche. » Toujours l'air circonspect, mais ne souhaitant visiblement pas s'opposer à vous deux, Tolmin finit par acquiescer doucement. Se mordillant les lèvres, jouant à nouveau avec sa lampe maintenant que le jeu semblait fini, sa nervosité refaisait surface. L'enfant semblait seulement reprendre conscience de l'endroit dans lequel vous vous trouviez, et s'il n'osait probablement pas demander depuis combien de temps vous étiez là, il était certain que lui dire que le temps risquait encore d'être long ne ferait que rendre plus dramatique la situation dans laquelle vous vous trouviez. Tu le vis ouvrir plusieurs fois la bouche avant de la refermer, son buste s'avançant vers vous avant de se stopper et de regarder ailleurs, coupé dans son geste par une pensée ou un doute. Tu le quittais un instant des yeux pour voir ce que faisait ta voisine, ce qui sembla décider l'enfant. « Dis, Anastasia. Tu dis que tu connais l'orage et que t'as un frère, ça veut dire que tu viens pas d'ici, non ? Tu viens d'où ? De loin ? C'était comment? » Laissant échapper un léger soupir, tu te reculais jusqu'à la paroi de l'habitacle et croisant les jambes devant toi, tes bras sur ton torse, ta tête reposant contre la paroi à ta droite, tu gardais pour l'instant les yeux ouverts. Après quelques secondes, Tolmin vint te rejoindre à quatre pattes, la lampe qu'il tenait toujours dans sa main produisant un bruit métallique à chaque fois qu'elle heurtait le sol de la cabine, et il se plaça de manière à t'imiter.

« Oh, je sais ! On peut jouer à chiche, action ou vérité ! Ana', chiche, action ou vérité ? »
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MessageSujet: (#) Re: Take me right now (Tiaan)    Take me right now (Tiaan) 3ViG0Cu Sam 27 Jan - 2:19
Anastasia Donovan
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Take me right now.
Ana & Tiaan

Elle s’explique, tente de s’ouvrir à l’enfant pour qu’il puise quelque chose en elle, n’importe quoi, pour se rassurer ou pour oublier momentanément la situation dans laquelle ils se trouvaient. Toutefois elle ne parvient pas à s’expliquer convenablement sur tout et le gamin se retrouve rapidement à se tourner vers Tiaan en quête d’une explication, ou d’un soutien. Peut-on voir une pensée ? Il semble sceptique et Anastasia n’a pas la force de lui expliquer plus avant, satisfaite de voir que le lieutenant prenait le relais. Malgré tout elle aurait préféré qu’il ne soit pas là, n’ayant pu s’empêcher de lorgner ses mouvements du coin de l’œil lorsqu’il s’était penché en avant comme pour se rapprocher d’eux et leur rappeler qu’il était là. Elle savait qu’il était là, c’est bien pour cela qu’elle s’agaçait toute seule à ainsi se dévoiler devant Tolmin. Si l’enfant avait été seul, elle n’aurait pas hésité à répondre à toutes ses questions, lui parler d’elle et de tout ce qu’il désirait. Mais la présence du douanier rendait la tâche compliquée. Elle était lasse. Lasse de l’idée qu’il puisse se jeter sur la moindre information la concernant juste pour la faire chuter. Lasse de s’inquiéter, lasse d’être tendue et continuellement sur ses gardes. Le temps qu’ils passaient coincés ici n’aidaient pas à la calmer véritablement et elle finissait par n’avoir qu’une envie : sortir d’ici pour entamer une patrouille qui aurait le mérite de ne pas la mettre à nue devant un homme qui n’en méritait pas tant. Pire, il s’en fichait dès lors que ça ne lui donnait pas un moyen de la contrarier. Le concerné avait d’ailleurs fini par prendre la parole pour expliquer au garçon qu’il était possible de comprendre ce que pensaient ou éprouvaient les gens juste en les observant. Sa façon de buter sur les mots rend toutefois l’explication complexe et ce fut en ravalant un soupir qu’elle capta le signe qu’il lui envoya pour lui demander de traduire, d’une certaine façon. Elle poursuivit donc brièvement les explications, prenant quelques secondes pour retranscrire la pensée du lieutenant, avant de le laisser poursuivre face à la suspicion continuelle de Tolmin.

S’adossant de nouveau à une des parois de l’habitacle, la jeune femme estima la conversation close. Elle s’accorde une minute pour elle, juste une minute qu’elle passe les yeux clos. Elle aurait aimé s’intéresser aux bruits alentours mais elle ne capte aucune régularité dans ce brouhaha, or ce sont ces sons réglés comme une horloge suisse qui avaient le don de l’apaiser. Elle tente de ce fait de se concentrer sur sa respiration. La minute s’écoule, relativement paisible, avant que l’enfant ne reprenne la parole pour l’interpeller. Elle rouvre les yeux, le fixant sans un mot et s’autorisant un léger sourire en le voyant la harceler de questions à nouveau. « Je viens d’une colonie oui, c’est loin d’où nous sommes désormais. C’était… Bien oui, je m’amusais beaucoup. Et puis quand mon petit frère fut assez grand, on a rejoint la Flotte avec nos parents, tout simplement. » Son histoire était on ne peut plus basique et elle en avait parfaitement conscience. Aucune péripétie dramatique pour faire verser des larmes aux gens, juste de la simplicité à l’état brute. Ses parents qui auraient dû coloniser une nouvelle planète en partant sur le Columbiad, qui s’abstiennent à cause du second enfant bien trop jeune pour un tel périple. Quelques années passées à attendre que le concerné grandisse, puis le départ pour une nouvelle vie. Rien de palpitant en soit. Mais c’était vers elle que le gamin s’était tourné pour poser ses questions. Evidemment. Si Tiaan avait su s’attirer la sympathie du gamin en l’abordant le premier, il n’était désormais plus assez bavard au goût du môme. Alors elle se retrouvait à devoir faire la conversation. Comme toujours. Et ça aussi, elle en avait marre. Pourtant, si c’est avec elle que Tolmin veut parler, cela ne l’empêche pas de chercher à imiter son ainé, rejoignant ce dernier à l’autre coin de l’ascenseur, afin d’adopter une posture relativement similaire. Elle s’attendait à avoir le droit à un peu de paix également mais celle-ci fut, une fois de plus, de très courte durée.

Action, chiche ou vérité ? Et elle éclate de rire, soudainement. Ou plutôt elle pouffe, étouffant rapidement son hilarité en s’efforçant de garder la bouche fermée, logeant même celle-ci dans le creux de son coude -ce dernier reposant sur son genou qu’elle avait ramené contre elle-. Action, chiche ou vérité. La putain de blague. Oh elle peut pas nier qu’elle y a joué, adolescente, sûrement comme un peu tout le monde. Elle avait toutefois été un peu plus âgée que Tolmin à l’époque, suffisamment pour savoir que le ‘chiche’ se résumait bien souvent à une audace qu’elle ne pouvait se permettre en présence d’un enfant. Elle n’en avait pas non plus envie à vrai dire. Chiche de quoi, après tout ? De trouver une qualité à Tiaan ? De lui masser le dos ? De l’embrasser ? Relevant les yeux en direction de Tolmin, la jeune femme se mord l’intérieur de la joue puis se racle de nouveau la gorge avant de s’expliquer. « Excuse moi, c’est les nerfs. Qu’elle explique, ce qui n’était qu’à moitié faux. Peu envieuse toutefois de s’expliquer d’avantage, elle enchaîne rapidement. Action. Les possibilités seraient limitées au vu de l’étroitesse de l’ascenseur mais c’est la première option qui lui est venu à l’esprit. Elle était après tout suffisamment sportive et ne craignait donc pas de l’entendre lui demander de faire le poirier, des pompes ou toute autre activité épuisante. Elle ne s’était toutefois pas attendue à ce que le gamin, après avoir réfléchi quelques secondes dans un sourire satisfait, finisse par lui demander de faire un bras de fer avec Tiaan. Sérieusement ? Eh mais, j’suis une fille ! C’est pas juste ! » Qu’elle s’offusque. Elle plaisante à moitié, ce qui a le don d’amuser son interlocuteur, mais une part d’elle-même rage déjà intérieurement. Forcément, fallait qu’on l’oppose au lieutenant. Or si la jeune femme ne doutait pas de ses capacités à la base, elle n’était pas vraiment confiante quant à la possibilité de gagner un bras de fer. Si encore il était question d’un combat un peu dégueulasse où tous les coups étaient permis, elle aurait sûrement réussi à lui péter une dent ou deux. Mais un bras de fer… Trop strict et trop loyal pour qu’elle ait la moindre chance.

Ravalant un grognement, la voilà déjà en train de s’allonger sur le ventre à nouveau, dans une position peu pratique mais qui était la seule adaptée vu les circonstances. C’est instinctivement qu’elle lève et propose sa main droite, son coude ancré au sol, déjà prête à rétorquer que la gauche n’était vraiment pas plus musclée que cela vu qu’elle ne lui servait véritablement que pour écrire ou dessiner. Refermant ses doigts autour de la main de son adversaire, un frisson la parcourt alors. Elle avait toujours vu Tiaan tendu, nerveux, les poings serrés à s’en faire exploser les phalanges. Le ressentir, véritablement, était une expérience nouvelle. Et surtout, cela lui rappelle qu’elle n’a strictement aucune chance de l’emporter. Tentant de passer outre cette poigne ferme, ces mains calleuses qui témoignent de la violence du douanier, elle inspire profondément en attendant le signal que Tolmin ne tarderait pas à leur donner. « Fait chier. » Qu’elle peste entre ses dents, tendue au possible. Lorsque le top est donné, elle se lance dans la mêlée, à moitié seulement. Elle le jauge, rapidement, n’ayant pas voulu utiliser toutes ses forces directement au cas où qu’il se jouerait d’elle en la laissant faire avant de l’humilier d’un bloc. Mais rapidement il cherche à prendre le dessus et elle fait de son mieux pour résister. Elle tient quelques secondes, parvenant à faire demeurer leurs mains liées au centre, mais progressivement elle perd du terrain et elle se retrouve bien vite à simplement essayer de ne pas échouer trop vite. Elle serre les dents, se bouffe les lèvres, tape à un moment au sol de sa main libre dans un réflexe stupide, puis se fait battre. Semblant retrouver son souffle à cet instant précis, Anastasia dû se faire violence pour ne pas insulter Tiaan tandis que le gamin à côté applaudisser en riant, estimant que le lieutenant était ‘trop fort’. Tss. Tu parles.

Se redressant doucement, la jeune femme joue brièvement avec son épaule en quelques mouvements circulaires, faisant la grimace. Difficile de vraiment éprouver de la honte, après tout le combat lui semblait parfaitement inégal, mais elle ne peut pas se réjouir d’une quelconque façon non plus. Ce fut pour cela qu’elle regagna la paroi de l’ascenseur contre laquelle elle s’était adossée sans un mot de plus. Tolmin continuera finalement de prendre les devants, expliquant qui avait le droit de poser une question à qui. L’ordre ne semble donc pas vraiment défini, dépendant entièrement de l’humeur du jeune garçon. C’est pour cela que si elle a l’occasion de lui demander de retenir sa respiration pendant vingt secondes, gage résultant de l’envie du concerné de faire un ‘action’, elle se retrouve malgré tout rapidement sous le feu des projecteurs. Elle ne proposait désormais plus que des vérités, se trouvant obligée de répondre à plusieurs questions à la suite en provenance du garçon. Ana en vient donc à avouer que son plat préféré n’était autre que les spaghettis à la bolognaise même si cela ne se faisait plus sur la Flotte. Lorsqu’il lui demande le nom de la colonie qu’elle a évoqué, elle précise donc qu’il s’agit de Lupine, bien qu’elle doute qu’il y connaisse grand-chose. Après une brève hésitation, il semble rougir alors qu’il lui demande son âge et si cela interpelle la milicienne, elle n’hésite pas à évoquer ses 33 ans sans pousser l’inquisition plus avant. Une autre question suit : a-t-elle un amoureux ? La réponse est non bien sûr et si cela ne la gêne pas le moins du monde de l’admettre, elle ne peut pas s’empêcher de frissonner légèrement. Les questions s’enchaînaient et si elles s’avéraient relativement bon enfant jusque là, Anastasia doutait que cela soit le cas éternellement. Elle redoutait certaines interrogations plus que tout au monde et en vient à se demander pendant un instant si elle ne ferait pas mieux de chercher l’action, quitte à être humiliée une fois de plus.

Fort heureusement toutefois, Tolmin semble prendre conscience du fait qu’il l’avait monopolisée et prend donc l’initiative d’échanger un peu les rôles. Il est sûrement déjà prêt à poser des questions à Tiaan, semble en crever d’envie à vrai dire, mais décide malgré tout de désigner Anastasia comme étant capable de questionner le douanier. Ce ne fut qu’à ce moment précis qu’elle daigna donc s’intéresser de nouveau au concerné, relevant les yeux vers lui. La milicienne se contente d’un signe de tête en sa direction afin de savoir vers quoi se porterait son choix (action, vérité ? Chiche -et cette idée l’amuse brièvement- ?). Vérité. Alors elle garde le silence, peut être un peu trop longtemps pour la patience limitée de l’enfant qui se trouvait avec eux, mais celui-ci n’ose pas la presser. Peut-être ressentait-il l’importance qu’elle accordait à cet instant, peut-être avait-il du respect pour l’intense réflexion qu’elle s’imposait. Ça fourmille dans sa tête, pleins de questions, la plupart futiles mais d’autres largement moins. Elle aurait bien envie de lui demander pourquoi il ne divorçait pas mais s’imaginait déjà se faire démembrer le bras dans la seconde. Elle pourrait lui poser des questions moins intéressantes mais la présence de Tolmin fait que cela perd totalement de son sens à ses yeux. Elle pense à la dernière fois qu’ils se sont vus, au café et même avant. Il répondait à ses questions banales, et il le faisait de son plein gré. La situation actuelle donnait l’impression à Ana qu’il se forçait cette fois ci, ce qui a le don de la déranger. Une fois de plus, son cerveau lui hurle qu’elle devrait trouver un moyen de sortir mais elle ignore l’injonction. Elle l’ignore moins quand il lui rappelle qu’elle aurait sûrement à révéler des choses qu’elle n’avait pas envie de révéler, un précieux rappel qui la pousse à pianoter sur sa cuisse du bout des doigts. Un geste machinal, qui lui permettra toutefois de savoir quoi demander au lieutenant, comme s’il avait toujours s’agit d’une évidence. « T’as une cigarette ? » Un souffle en sa direction, alors qu’elle ne le lâchait pas des yeux, cet air sérieux gravé sur ses traits. Un air qui dissuade sûrement Tolmin de lui rappeler que ce n’était pas tout à fait le but du jeu. Mais le gamin, elle l’ignore dans l’immédiat. Elle l’ignore totalement.

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MessageSujet: (#) Re: Take me right now (Tiaan)    Take me right now (Tiaan) 3ViG0Cu Dim 28 Jan - 1:19
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Si tu es reconnaissant qu'Anastasia ait daigné t'aider à expliquer à l'enfant tes paroles, les traduisant et les répétant au mieux, tu ne pouvais t'empêcher de te sentir irrité par cette dépendance et tu appréciais qu'outre une mauvaise grâce palpable, appuyé par la mise en retrait de la jeune femme, elle ne fasse pas plus de commentaires sur ses problèmes d'élocution. Vous étiez tous les deux tendus, vous attendant à ce que l'autre frappe le plus possible au moindre signe de faiblesse de l'autre. Profitant du court instant de silence, tu fermais les yeux, appuyant ta tête contre le mur derrière toi, à nouveau le plus vers l'arrière possible pour pousser le goût ferreux qui te restait sur la langue. Tu rouvrais les yeux à l'éclat de rire d'Anastasia, vaguement interpellé par cet éclat dont tu ne comprenais pas réellement l'origine, ni la cause. Tolmin à côté de toi avait le même air, à la fois inquiet et vexé de voir son idée visiblement rejetée. « Excuse moi, c'est les nerfs. » Tu te redressais en ramenant tes hanches au plus près du mur, dévisageant Anastasia sans pour autant faire un geste ou dire un mot, tandis que l'enfant à tes côtés semblait accepter la remarque avec un léger hochement de tête. « Action. » Tu retenais avec peine un soupir et de rouler les yeux vers le ciel, tandis que tu sentais l'excitation du gamin remonter, trépignant presque à tes côtés. Tu n'eus d'autre choix que d'accepter le défi qu'il avait lancé à la jeune femme, mêlé contre ton gré dans un bras de fer qui t'obligeait à te redresser et changer de position pour pouvoir faire face à la jeune femme, tu balayais d'un geste de la main sa protestation et tu t'emparais de la main qu'elle te tendait. Sans réellement forcer, le but n'était pas de la blesser, tu serras sa paume contre la tienne, ajustant pour qu'aucun de vous ne se fasse mal lorsque les poussées débuteraient.

Surpris par son choix de main, tu n'omets cependant pas d'objection, qu'importe la main qu'elle choisissait, tu n'avais pas peur de l'issue de la rencontre, tu avais tout a fait confiance en tes capacités – peut-être un peu trop. Tu sens la pression qu'elle dégage et tu l'observes en te concentrant sur ta propre respiration, ne tombant pas dans l'effet inverse à donner tout physiquement pour essayer de la surpasser, ni en frappant le sol, ni en te mettant à respirer fortement par le nez. Anastasia parvint tout de même à résister honorablement quelques secondes, mais la victoire te revint. Tu aurais pu jouer le jeu et brider ta force, ou juste la laisser gagner pour être bon enfant, mais tu n'avais aucune envie de faire une fleur à la milicienne. Tu serres et desserres ton poing en te redressant, avant de te rencogner dans ton coin en cachant ta main droite dans ton poing gauche pour alléger la pression que la milicienne a posé dessus en s'agrippant pour résister le plus longtemps possible. Tolmin tend une main vers toi et tu frappes dedans obligeamment, le laissant applaudir tout son saoul, sans le reprendre ou tenter de calmer ses effusions.

Tu fermais les yeux, carrant les épaules contre le coin de l'ascenseur tandis que Tolmin reprenait son jeu en agonisant Anastasia de questions, écoutant d'une oreille attentive les réponses sans pour autant faire ne serait-ce qu'un commentaire. Ces réponses, tu ne peux pas en faire grand chose et tu en connaissais déjà certaines. Tu fronçais le nez avant de repasser tes doigts au niveau de tes sinus dans un effort pour alléger la pression qui s'y formait. La douleur partirait d'elle même d'ici quelques minutes mais elle n'était jamais opportune et tu profitais de l'accalmie pour te reposer, hésitant un moment à vraiment te laisser aller. Toutefois, c'est en sentant l'enfant se replacer non loin de toi que tu te redressais, sentant qu'une question allait venir dans ta direction. « T'as une cigarette ? » Cette question avait probablement une signification plus importante pour Anastasia que pour toi, tu penchais sensiblement la tête dans sa direction, les deux sourcils arqués. Est-ce que tu avais une cigarette ? Oui, probablement, encore qu'il était possible que tu n'ais pas pris ton paquet aujourd'hui, tu commençais à être à court et il faudrait que tu t'en procures à nouveau. Tolmin à côté de vous râlait en disant qu'il ne s'agissait ni du jeu, ni d'une vérité mais d'une faute. « Elle aura le droit à un gage. » Tu tapotais tes poches, te redressant même les hanches pour chercher dans celles de ton pantalon avant de retrouver le reste du paquet froissé où se trouvaient encore deux pauvres clopes à moitié écrasées. Tu les observais en silence un long moment, semblant hésiter entre les ranger, lui en passer une ou lui envoyer le paquet. « N-ne c-c-commence jamais T-Tolmin. » Tu froissais presque ce qui restait de l'emballage en plastique pour l'envoyer vers la Anastasia qui se trouvait de l'autre côté de la cabine. Tu ne t'attardais pas pour observer sa réaction, ou voir si elle l'avait attrapé et tu retournais presque immédiatement ton regard vers l'enfant qui s'excitait déjà à côté de toi.

Décidant unilatéralement que la question d'Anastasia n'était pas drôle, tu te retrouvais à devoir le faire jouer à son tour. Tu lui fis réciter l'alphabet à l'envers et le poirier contre le mur d'en face. Souhaitant bien vous montrer, il essayait plutôt à côté de vous et tu lui retenais la jambe alors qu'il commençait à glisser vers toi. Très fier de lui, il se mit à trépigner en vous demandant des alors, alors ? jusqu'à que tu lui dises que tu n'arrivais pas à faire tout ce qu'il faisait lorsque tu avais son âge. Rouge de plaisir, l'enfant finit par se calmer et se rasseoir en tailleur, un peu plus proche d'Anastasia qu'avant, les deux mains agrippant ses chevilles. « Qu'est-ce q-que t-t-tu veux faire p-plus tard ? » La respiration de l'enfant semblait se bloquer un instant dans son torse, et il mis quelques secondes à exhaler avant de répondre fièrement : « Je … je sais pas trop, je voudrais être professeur. Ou architecte. » Tu opinais doucement. Un léger silence s'installait déjà, aussi l'enfant s'empara de celui-ci pour recommencer à mener le jeu. Tu ne lui fis cependant pas le plaisir d'accepter une action et tu te retrouvais donc à répéter le schéma des questions qu'il avait déjà posé à la milicienne. Tes réponses furent ponctuées de remarques telles que : « Oah ! T'es vieux ! Plus que mon papa. » Tu haussais alors les épaules, les mains levées vers le ciel, l'air de dire que heh, c'était des choses qui arrivaient. Quelques questions suivirent ; d'où il venait – Keller –, est-ce qu'il avait des frères et sœurs – 5 frères et sœurs –, quel était son plat préféré – ah, là pas de bonne réponse –, jusqu'à arriver au fatidique : « T'as une amoureuse, toi ? » Tes bras s'étaient croisés sur ton torse, tu jetais un bref coup d'oeil vers Anastasia. Tu n'aimais pas qu'elle soit là. Sa remarque dans la salle de sport t'avais marqué et tu te méfiais dorénavant de plus en plus des gens que tu fréquentais. Est-ce qu'ils savaient tous ? En cas échéant, comment ? Pourquoi ? Tu ne voulais pas qu'elle en sache plus, parce qu'Anastasia n'était pas la bonne personne à qui tu confierais ce genre de secrets... en même temps, est-ce que tes relations en étaient réellement ? Non. Tu avais juste honte et tu rejetais la faute sur les personnes qui te l'écrasaient sur le visage. Tu pris une inspiration et au lieu de répondre, tu te contentais de meumoner ton assentiment. « Montre tes mains. » Le gamin avait levé ses propres mains et les faisait tourner sur elle même pour t'indiquer la marche à suivre. Te prêtant au jeu, tu les levais à la hauteur de ses yeux et les tournait lentement pour qu'il puisse observer tes doigts. Il te fallu quelques secondes pour comprendre ce qu'il cherchait et tu fermais et rouvrais les poings avant de les ramener à nouveau contre toi. « T'as pas de bague ! » Tu secouais la tête à la négative. « Jamais p-p-pendant le travail. » C'était une bonne excuse, comme ne pas la porter pour éviter de te briser un doigt à force de frapper quelqu'un ou quelque chose. Toujours des excuses. A vrai dire, tu l'avais longtemps gardée sur toi, avant de l'abandonner dans ta cabine, dans un coin, sans réellement y prêter plus d'attention qu'il n'était nécessaire. Elle faisait partie des objets posés en évidence dans ce qui servait de salle de bain, et si tu la poussais de temps en temps pour faire de la place pour autre chose, tu ne l'avais pas glissé à ton doigt depuis plusieurs mois. « Tu as un fils ? Ou une fille, ça va aussi, hein. » Tolmin avait glissé un regard vers Anastasia avec sa dernière remarque. « Non. » L'enfant avait sursauté et retourné son regard vers toi, intrigué mais surtout incrédule. Une personne mariée qui n'avait pas d'enfant, l'idée devait tout bonnement lui échapper. « Pourquoi ? » Pourquoi ? Parce que beaucoup de choses. Parce que malgré vos discussions sur le sujet, parce que malgré votre entente à ce propos, parce que malgré tout, il y avait toujours un obstacle et vous n'aviez jamais concrétisé. Un enfant était devenu comme un idéal politique à l'aune des 17 ans, une chimère que l'on décrivait et modelait lors de discussions tard le soir, de préférence avinés, et toujours avec beaucoup d'affection. « L'amour ça d-dure un temps, m-mais un enfant ça d-d-dure t... t... toujours.. » L'enfant se mit à froncer le nez, visiblement peu satisfait avec une réponse toute faite. « Mais tu n'en voulais pas ? » Tu lui offrais un sourire, patiemment. Tu n'avais aucune envie de lui expliquer que votre relation s'était délitée depuis un petit moment et que la décision d'avoir un enfant se faisait à deux, mais que c'était également un investissement sur le long terme qu'aucun de vous ne semblait être prêt à faire avec l'autre. Tu considérais également que vous aviez raté le coche, des années avant, et qu'il aurait fallu avoir un enfant alors que vous veniez de vous mettre ensemble pour ne pas être complètement vieux et décatis lorsque celui-ci atteindrait l'âge de sa majorité. « Si, mais ce n... n'est p-pas la question. Je crois qu'Anastasia s'ennuie. » Clignant des yeux, Tolmin glissait sur ses genoux pour se retourner vers la jeune femme et, ses genoux frottant toujours sur le sol, se rapprocha d'elle. « Oh ! Oui. Mmh. Anastasia ! Dis, quand tu étais petite, tu voulais faire quoi ? »
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MessageSujet: (#) Re: Take me right now (Tiaan)    Take me right now (Tiaan) 3ViG0Cu Dim 28 Jan - 3:36
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Take me right now.
Ana & Tiaan

Ce n’était pas une vraie question, ce n’était pas du jeu et Tolmin finit par s’en offusquer. Pourtant c’est la seule chose qui lui est venu à l’esprit, là, maintenant. Elle se sent stupide quelques secondes, se dit que cette cigarette ne représentait sûrement rien de véritable, encore moins pour lui. Mais elle en avait besoin, y voyant un signe de paix nécessaire alors que les questions s’enchaînaient à son sujet. Sûrement que le tour de Tiaan viendrait également. Elle espérait que ce serait oublié, dans un coin de leur esprit. Elle espérait qu’ils n’auraient pas à se battre, de prime en présence de l’enfant mais même après ça. L’idée de se dévoiler pour éviter à un gamin une crise de panique en sachant que ses révélations seraient employées plus tard pour lui bousiller le cœur avait quelque chose d’incroyablement désagréable. Ça la rend nerveuse d’avance. Alors elle réclame dans un souffle, l’air presque trop grave pour les circonstances. Elle se demande ce qu’il en pense, brièvement, mais ne rétorque rien, pas même lorsqu’il évoque le gage qu’on lui imposerait par la suite pour ne pas avoir respecté les règles du jeu. La jeune femme ne dit rien non plus lorsque le paquet est envoyé en sa direction, négligemment au vu de l’emballage à moitié explosé, le rattrapant habilement en plein vol. Elle constate brièvement qu’il ne reste plus rien dedans ou presque, en arrive à la conclusion qu’il devait fumer sûrement aussi souvent qu’il devait cogner pour se défouler, soit assez régulièrement. Mais là encore elle ne fait aucun commentaire à voix haute, se contentant de s’emparer d’une des cigarettes pour ensuite laisser le reste du paquet reposer à côté d’elle, se disant qu’elle aurait le temps de le lui rendre plus tard. Pour l’heure elle se retrouve soulagée, un peu, et baisse les yeux en direction du tube de nicotine qu’elle faisait désormais virevolter entre ses doigts. Ça la fait sourire légèrement, cette petite danse, sourire qui finit par disparaître mais dont les effets sur son mental perdurent malgré tout. Une humeur qui s’améliore également lorsqu’elle constate que le gage a déjà été oublié de l’enfant, ce dernier préférant poser des questions à Tiaan.

En vérité ce fut d’abord le lieutenant qui posa des questions à Tolmin, ou des gages. Elle observe sans rien dire, se contentant de sourire ou d’applaudir, glissant parfois un mot encourageant ou gratifiant à l’égard de l’enfant. Elle se demande si elle a été ainsi, plus jeune, à toujours vouloir être remarquée. Il lui semble que non, pas autant. Faut dire qu’elle a toujours été sûre d’elle, suffisamment pour ne pas avoir besoin de se l’entendre dire. C’est aujourd’hui que ça se corsait, aujourd’hui que son cœur lui intimait de partir à la pêche aux compliments. Elle tentait de le faire taire, sachant pertinemment que les gentillesses n’étaient de toute manière que des remèdes passagers. Mais c’était là malgré tout. Un sourire étire de nouveau les lèvres d’Anastasia, en douceur, lorsque le douanier questionne le jeune garçon quant à son avenir et qu’elle l’entend évoquer la possibilité de devenir architecte. Au vu des dessins qu’il avait proposé plus tôt, elle ne pouvait que l’encourager intérieurement dans cette voie, se contentant toutefois d’un simple hochement de tête approbateur pour s’exprimer à ce sujet. Le silence s’impose alors de nouveau, brièvement, et Tolmin en profite pour estimer que c’était à son tour d’interroger Tiaan. Un frisson la parcourt alors, bref. Elle était à la fois soulagée de ne pas être de nouveau le centre de la curiosité de l’enfant, mais également curieuse. Curieuse de l’homme assis à l’autre bout de l’ascenseur. Elle relève donc les yeux en sa direction, après s’être assise en tailleur, jouant encore avec la cigarette en la faisant parfois finir ses pirouettes sur sa cuisse, tapotant sur cette dernière en un rythme plus régulier et moins pressé qu’auparavant, signe qu’elle était plus détendue. L’interrogatoire subi par le douanier -douce ironie quand on y pense- est finalement similaire au sien, ce qui n’empêche pas la milicienne d’y prêter attention. Presque malgré elle.

C’est fou tout ce que l’on pouvait apprendre sur quelqu’un, en quelques mots. Il était encore plus dingue de constater que cela ne suffisait pourtant jamais vraiment, faisant simplement naître encore plus de questions dans son esprit. Keller hein ? Est-ce que cela expliquait, même partiellement, son allégeance aux douaniers ? Avait-il des restes de sa vie là-bas qui pouvaient lui servir aujourd’hui ? Au contraire était-il un contrebandier masqué, tranquillement caché derrière son costume de lieutenant ? Elle avait beau en douter vu le personnage, cela n’en reste pas moins une possibilité. De même elle meurt d’envie de mettre des prénoms et des visages sur l’ensemble de la fratrie de Tiaan, une grande famille visiblement ce qui lui a d’ailleurs fait hausser brièvement un sourcil sous le coup de la surprise. Etaient-ils tous sur la Flotte ? Le nom de Krishvin ne lui était jamais parvenu deux fois aux oreilles et même si la Flotte était grande elle ne l’était quand même pas à ce point, si ? Elle ne dit rien lorsqu’il évoque son âge, en vérité elle l’aurait cru à peine plus vieux, sûrement la faute à sa gueule de taulard. Il n’a pas de plat préféré tiens. Et est ce qu’il a…. Une amoureuse ? La question tombe, évidemment, comme elle était tombée pour elle. Cela n’avait pas été difficile pour Ana d’expliquer qu’elle n’en avait pas, bien qu’elle ne se soit pas autorisée à expliquer à Tolmin qu’elle avait un beau blond à se taper quand elle le voulait, au moins. Mais la question pour Tiaan est bien plus délicate et douloureuse. Elle le sait bien, se souvient de sa colère, celle qui l’avait fait trembler de tout son long, la dernière fois. Lorsqu’elle lui avait fait comprendre qu’elle savait pour lui et sa femme. Elle n’a pas oublié bien sûr, lui encore moins au vu du regard qu’il coulait désormais en sa direction.

La milicienne demeure impassible, continuant de jouer avec sa cigarette, patiemment adossée contre le mur derrière elle. Elle ne détourne pas les yeux non plus, soutient son regard tout en essayant de demeurer de marbre. Elle sait qu’elle n’est pas forte à cet exercice, mais elle essaye. De paraître indifférente. Pourtant au fond, elle se demande à quoi il pense, et surtout elle se demande ce qu’il répondra. Oui. La perplexité anime alors ses traits à elle, l’espace d’une seconde. Ce n’est pas méchant, ni moqueur. C’est juste qu’elle peine à comprendre. Pouvait-on parler d’amoureuse ? Est-ce que votre femme, celle là même qui vous trompe, peut encore être considérée comme telle ? Ou plutôt, la considérait-il vraiment encore comme tel ? Anastasia en avait rencontré des hommes incapables de divorcer véritablement, incapables de se séparer de la femme qu’ils ont connue pendant des années. Par habitude bien souvent, parce qu’ils ne veulent pas se retrouver tout seul ou recommencer de zéro. Etais-ce pour cela également que Tiaan demeurait avec elle ? Elle doutait qu’il puisse l’aimer malgré ce genre de vice, sans quoi il ne serait sûrement pas aussi agressif lorsqu’on évoquait le sujet. D’un côté la milicienne finit par admettre qu’il ne pouvait décemment pas dire à un enfant qu’il n’avait pas d’amoureuse alors qu’il était encore officiellement marié. Qui sait ce qui pourrait se dire ensuite, même par mégarde. Mais ça l’empêche pas de se poser des questions. Beaucoup trop de questions. Des interrogations qui trouveront toutefois quelques bribes de réponse lorsque Tolmin se mettra à insister, demandant à Tiaan d’exhiber ses mains. Le concerné s’exécute et le gamin remarque ainsi l’absence d’alliance, un manque que le douanier justifie par le travail. Et c’est là qu’elle comprend Ana. Si l’excuse était en soit parfaitement recevable, elle se souvient. Elle l’a déjà vu avec cette alliance. Au moins une fois, durant l’une de leurs interminables altercations. Ça faisait partie de lui, comme un vêtement. Elle l’avait connu avec, parfois. Et elle se souvient de la dernière fois, à la salle de sport. Il ne l’avait pas porté à ce moment là. Il ne l’avait pas non plus porté lorsqu’ils avaient quitté l’endroit pour s’installer dans un café, ce qui aurait pourtant dû l’inciter à la remettre sans crainte quelconque. Alors elle comprend Ana. Que c’était pas qu’à cause du travail. Et que sa femme n’était plus vraiment son amoureuse.

Plongée dans ses pensées, ne sachant pas véritablement ce qu’elle devait faire de cette information, elle revient à la réalité lorsque la question des enfants est abordée, s’autorisant un léger sourire devant la prévenance de Tolmin, qui précisait qu’avoir une fille était tout aussi bien. Tiaan n’a pas d’enfants, une information qui ne la surprend guère, estimant qu’elle l’aurait sûrement appris dans le cas contraire et ce malgré leur relation houleuse au possible. Cela semble cependant interloquer Tolmin, qui insiste quelque peu. Anastasia avait relevé les yeux vers le douanier mais ne doutait pas des explications à venir. Encore que… Il aurait pu avoir un enfant avec sa femme, à l’époque où ça marchait bien entre eux -si tant est qu’il y ait eu une bonne période- mais ce n’était visiblement pas le cas. Elle ne trouverait rien à y redire, même en le voulant. Toutefois elle ne s’était pas vraiment attendue à l’entendre dire qu’il aurait aimé en avoir un. L’imaginer en père était quelque chose d’étrange, comme si son cerveau refusait d’envisager cette possibilité. C’était ridicule non ? Pourtant… Ne se débrouillait-il pas à merveille avec ce gamin qui n’était pas le sien ? Bah… Après tout, qu’importe. Elle n’était pas la mieux placée pour commenter les désirs de paternité ou de maternité d’autrui. Clairement pas. Cette question semble toutefois être celle en trop car déjà le douanier faisait croire à Tolmin qu’elle s’ennuyait. La remarque lui arrache un léger sourire, alors qu’elle avait de nouveau baissé les yeux en direction de sa cigarette. C’était petit, comme fuite, mais elle ne s’en offusque pas. Ce qui ne l’empêche pas de se crisper en entendant la question de l’enfant à son égard. A croire que c’était une blague. Une putain de blague qu’on lui faisait. Ou plutôt qu’on leur faisait, à Tiaan et elle.

Inspirant profondément, Anastasia se rassure brièvement : elle n’avait rien à cacher. Ses échecs n’étaient pas un secret et l’homme qui lui faisait face, un peu plus loin, était largement au courant, ce dernier s’amusant à les lui rappeler à chaque instant. Elle relève donc les yeux en direction de l’enfant et explique dans un léger sourire. « Je voulais être légionnaire. - Oh, et pourquoi tu l’es pas ? T’as changé d’avis ? - Non. Je n’étais juste pas assez forte. Rétorque-t-elle du tac au tac. Elle n’a pas envie de s’épancher d’avantage sur la question. Elle n’a pas envie d’évoquer tous les problèmes qu’on a prétendument décelés chez elle, pas envie de parler du mal que ça a lui a fait. Elle veut pas évoquer cette rancœur, cette haine au fond des tripes chaque fois qu’elle pose les yeux sur un légionnaire qui, à ses yeux, ne mérite pas le moins du monde ce rang qu’on lui a refusé.  Elle a jamais compris Ana, n’a jamais voulu comprendre non plus. Au fond, ça changeait quoi ? On lui a dit non, elle devait juste tourner la page. Sauf qu’elle n’y arrive pas, jamais vraiment, pas tous les jours. Et c’est une sensation absolument abjecte, que de… Je suis désolé. Les mots la poignardent presque tant elle ne les avait pas attendus. La cigarette cesse de se mouvoir entre ses doigts, brutalement, et ce alors que les rotations s’étaient accélérées quelques secondes plus tôt. Je suis désolé. C’est marrant. On ne lui dit plus ça. On lui a même pratiquement jamais dit. On a essayé de lui expliquer, de lui faire comprendre. Certains ont défendu la décision de ses supérieurs hiérarchiques, estimant qu’elle n’était pas digne du rang. D’autres ont craché sur ces derniers dans l’optique de la défendre. Mais on ne s’était que rarement senti désolé pour elle. Surtout avec autant de simplicité. Elle a la gorge nouée, un bref instant, puis un nouveau sourire étire ses lèvres. Les gosses c’était pénible, parfois ça faisait du mal sans le vouloir. Mais ça pouvait aussi faire beaucoup de bien, en quelques mots seulement. T’en fais pas va. Milicien c’est bien aussi. Pas toujours, parfois je voudrais partir à l’extérieur moi aussi mais… C’est bien quand même, au fond. » Quand son cerveau daignait lui permettre de profiter de l’instant présent, quand elle arrêtait des connards -de préférence dans le sang après qu’ils se soient cru meilleurs qu’elle- ou même pour le fait qu’il y avait du renouveau aussi dans ce métier là.

Cela semble suffire à Tolmin, qui hoche de ce fait la tête et réfléchit à d’autres questions. « Quand t’auras un amoureux, tu voudras un enfant toi ? Elle réfléchit un bref instant, ne sachant pas trop comment expliquer son ressenti vis-à-vis de ça. Visiblement le gamin semblait espérer se heurter à une réponse plus logique que celle que Tiaan lui avait offerte, mais elle n’en avait malheureusement pas de satisfaisante à offrir non plus. Eh bien… J’aimerais bien oui. Mais en même temps, je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée. Pourquoi ? Qu’il rétorque, évidemment. Parce que je sais pas si je serais une bonne mère. Une vraie bonne mère. Et que si échouer à rejoindre les légionnaires était une chose, échouer à se faire aimer de son gamin ou de lui offrir une vie décente serait définitivement au bout de ses forces. Elle a tellement de souvenirs de ses parents, de bons souvenirs. Elle les aimait, terriblement. Et ça l’angoissait que de ne pas réussir à être aussi bons qu’eux, aussi douée que sa mère. Il paraît que les jeunes mères se posent moins de questions, sûrement que ça aurait été le cas. Mais désormais le temps passait, alors elle angoissait un peu plus, sans parler du fait qu’elle finirait progressivement par devenir trop vieille pour envisager une descendance. Alors l’amoureux, il avait intérêt à vite pointer le bout de son nez. Pour l’heure Anastasia préfère se focaliser de nouveau sur son jeune interlocuteur, ce dernier commençant à l’interroger sur ses parents mais très rapidement sur son frère, cherchant à savoir si elle n’en avait qu’un seul ou d’autres. Un seul frère donc. Et lui il fait quoi comme travail ? Nouveau sourire, un peu forcé alors qu’elle se dit une fois de plus que le destin se foutait bien de sa gueule en cet instant précis. Il est légionnaire. - Oh ! Comme ce que tu voulais faire ? - C’est ça. - Donc lui, il est assez fort ? - Exactement. »

La cigarette virevoltait de nouveau. Elle s’était agitée légèrement lorsqu’elle avait évoqué sa carrière ratée, s’était arrêtée suite à la compassion de Tolmin, avait repris un rythme relativement neutre et régulier lors de la question des enfants, pour s’agiter de nouveau avec ferveur à l’évocation de son frère. La réussite de ce dernier était un détail qu’elle passait sous silence auprès de beaucoup de monde, évitant même d’évoquer son nom de famille auprès de certains légionnaires pour qu’on ne fasse pas le rapprochement entre eux. Son incapacité à aller voir Aleksandr pour mettre au clair ce qu’elle éprouvait ne faisait que rajouter à son chagrin et à sa colère, une colère dirigée presque entièrement envers elle-même.  Elle inspire profondément Ana, tout en cherchant à se focaliser sur l’enfant plutôt que sur le lieutenant dont elle semblait soudainement se souvenir. Il est là, sûrement qu’elle se crispe d’instinct en songeant à lui, peut-être qu’un tic quelconque tend à montrer qu’elle se souvenait de lui. Elle préfère toutefois ne pas y penser, toute sa concentration focalisée sur l’enfant, celui là même qui ne lui voudrait aucun mal. Ce dernier ose toutefois une dernière question, s’exclamant même brièvement en songeant à celle-ci, comme s’il s’agissait de quelque chose d’évident et qu’il regrettait de ne pas y avoir pensé plus tôt. « Dis ! Toi t’as pas peur, mais Tiaan et moi si. Est-ce que… Est-ce que tu nous trouves ridicule ? Enfin non. Moi je suis un enfant, c’est normal. Mais lui il est grand alors… Est-ce que tu trouves ça bête ? Anastasia fronce les sourcils, perplexe quant à la question ce dont témoigne également l’esquisse d’un sourire en soin. Elle comprend pas très bien d’où ça sort, ni même le bénéfice que pourrait tirer l’enfant d’une telle question. Eprouvait-il soudainement le besoin d’entendre dire que le douanier était un peu bête, un peu trop peureux, afin de se rassurer ? A moins qu'il veuille simplement profiter de ce jeu pour entendre une vérité qu'il espérait rassurante. Elle comprend pas trop. Mais la réponse fuse, naturellement. Non. - Comment ça non ? L’insistance du garçon lui arracherait presque un soupir mais elle reprend posément. Non je ne trouve pas ça ridicule. Et je ne pense pas qu’il soit bête parce qu’il a peur. La cigarette s’est de nouveau arrêtée, entre ses doigts. De toute manière cela devait être évident non ? Elle avait autre chose à foutre que de se moquer d’un vulgaire bégaiement, peu regardante quant à ce genre de détail. Après tout la seule raison qui faisait qu’elle s’attaquait à ça, c’est qu’il la provoquait. Ceci dit sa façon de formuler sa pensée, comme s’il s’agissait justement d’une évidence, sur un ton presque insistant, lui arrache finalement un frisson. C’était un peu trop franc, un peu trop gentil dans un sens. Il en méritait pas tant le douanier. Alors elle précise, comme pour faire oublier sa sincérité qui, pour une fois, n’avait rien de cruelle. Je trouve pas non plus que tu sois bête. » Histoire de ne pas avoir que le nom du lieutenant à la bouche.

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MessageSujet: (#) Re: Take me right now (Tiaan)    Take me right now (Tiaan) 3ViG0Cu Jeu 1 Fév - 23:24
Tiaan Krishvin
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Tu avais envie de fumer une clope, ça te détendrait, ça te permettrait de sacrément évacuer le surplus de tension qui s'était infiltré dans les heures que vous aviez déjà passé ici – était-ce réellement des heures ? Cependant, une pensée pour l'enfant, et peut-être un peu pour ta collègue, te faisait repousser l'idée. Autant attendre que vous soyez tous sortis de là pour t'empoisonner les poumons. Tu n'avais repris qu'il y a quelques années, tu avais beaucoup fumé étant enfant, surtout pour la forme et parce qu'une de tes sœurs t'avais persuadé que cela te permettait de détendre ton œsophage et donc d'apaiser les bégaiements. Tes parents n'avaient jamais protesté. Ils n'avaient jamais protesté pour rien. Ta consommation avait par la suite fluctué et il pouvait se passer des mois sans que tu ne consommes plus d'une cigarette et puis, un beau jour, tu pouvais soudainement en brûler une bonne quinzaine. Cela dépendait de beaucoup de facteurs et tu n'étais pas encore parvenu à tous les isoler. Tu aurais probablement pu te réfugier dans autre chose, boire à outrance, consommer de l'astre, acheter des produits frais, mais tu n'avais jamais abordé ces choses de la même façon. Seul l'alcool t'était réellement familier et tu ne le considérais pas assez inoffensif à court terme pour te permettre de l'utiliser comme coupe-stress. Tu buvais, évidemment, difficile de ne pas le faire lorsque ta femme en avait fait son métier, mais tu ne le faisais pas compulsivement, cela obéissait à une logique plus réfléchie et à des impulsions qui n'étaient que momentanées. Tu n'avais jamais le goût de l'alcool dans la bouche dans la journée, ou une envie brusque de boire un verre. Quant au reste, tu n'avais jamais ressenti la poussée suffisamment forte pour tomber dans l'illégal. Ta sœur te fournissait en gadget inutiles qui te permettaient de t'empêcher de dépenser compulsivement dans des objets superflus pour décorer ta cabine et tu ne t'étais jamais senti assez mal pour avoir besoin de compenser avec une drogue.

Tu entendais le bruit régulier et ténu qui accompagnait les gestes d'Anastasia et tu lui lançais de brefs regards de temps à autres. Tes sens étaient plus alertés par le bruit que par la signification et, même si tu ne parvenais pas à être totalement irrité, il t'arrivait de froncer les sourcils vers la jeune femme, parfois vers ses genoux, lorsque tu quittais Tolmin des yeux. Tes doigts frottaient sur le dos de tes mains, tordant les phalanges pour effleurer dans un rythme incongru les autres doigts. Cela n'avait aucun but, ni aucune volonté et tu effectuais les gestes mécaniquement, sans y penser et probablement sans réellement t'en rendre compte non plus. Après les questions de l'enfant, tu passais ton pouce et ton index là où aurait dû se trouver ta bague, comme cherchant le bijou et surtout sa signification. Tu sentais toujours la légère crevasse qu'avait creusé l'objet avec le temps, ta peau un peu plus lisse, mais également les légères rainures aux endroits qui séparaient le doigt de la bague. Tu fermais les yeux un moment. Tu avais pu voir le regard incrédule d'Anastasia. Une sorte de jugement. Oui.. Oui, malgré tout, tu te sentais toujours attaché à ta femme, si ce n'était plus forcément par les liens sacrés du mariage, tu ne parvenais pas à effacer plus de 15 années de sourires et de remarques... ni de bons moments. Peut-être trop sentimental, toujours est-il que vos deux fiertés vous empêchaient tous les deux de sauter le pas pour concrétiser une rupture ou tout simplement pour mettre à plat les choses. Tu espérais toujours, un peu... beaucoup... que vous parviendriez à régler ces malentendus, ces trahisons, si vous parveniez à discuter tous les deux. Tu ne voulais pas abandonner l'espoir que tout était brisé, parce qu'aucun de vous n'agissait comme tel. Tu voyais régulièrement ta femme, et si tu ne portais pas toi même ta bague, tu l'avais aperçue plusieurs fois à son doigt ou à son cou. Tu ne savais pas ce qui t'avais réellement blessé. De savoir qu'elle continuait de l'arborer, comme un mea culpa, ou qu'elle n'y prête pas plus attention. Vous discutiez alors lorsqu'elle passait, deux mots entre deux clients, un sourire, puis elle redisparaissait. Elle revenait toujours vers toi, peut-être parce que tu savais te placer ou parce qu'elle cherchait une excuse lorsque tu étais là ; ne pas avoir d'autres choses à se faire reprocher ? Tu ne savais pas, tu avais l'impression dorénavant d'épier les moindres de ses faits et gestes.

« Je n'étais pas assez forte. » Tu l'observais. Tu l'observais parce que toutes les réponses étaient là. Tu l'avais tannée des semaines, des mois, des années à ce propos. Si elle avait été assez forte, elle aurait pu être légionnaire, mais elle avait lâché prise à sa façon. Elle n'avait pas su où et comment s'arrêter et même si physiquement elle avait les capacités, c'était idéologiquement que cela capotait. Tu l'avais assez piquée avec cela et pourtant, tu ne te souvenais pas de l'avoir entendue dire que tout était de sa faute, à elle. Tu ne disais rien, tu te contentais d'observer, parce que tu sentais que ce moment, ce n'était pas à toi de le gâcher, c'était son temps à elle. Pudiquement, peut-être, tu regardais ailleurs, peut-être trop obnubilé par tes propres échecs qu'avait ravivé Tolmin. Oui, pourquoi tu n'avais pas de bague, pas d'enfants, pas réellement d'amoureuse ? Tu avais envie de ricaner, ce flot de pensées te semblait dérisoire et bien pathétique. Effacer tout cela, faire tabula rasa et carrer à nouveau les épaules, faire à nouveau dans le déni complet et trouver autre chose pour t'occuper le temps. « Je suis désolé. » Ces mots te semblent absurde et pourtant, pourtant tu ne parvenais pas à les renvoyer, à te dire qu'ils n'avaient pas leur place dans la conversation. Comme étranger, tu observais cet échange, y trouvant un semblant de logique que toi même, tu aurais été incapable de mettre en place. « T'en fais pas, va. Milicien c'est bien aussi. » Tu fermais les yeux, posant ta tête sur le côté, la froideur du métal te faisant froncer sensiblement les sourcils. Tu sentais tes cheveux frotter contre le mur et tu remontais instinctivement les épaules au niveau de tes joues, pour te protéger. « Pas toujours, parfois je voudrais partir à l'extérieur moi aussi mais … C'est quand même bien au fond. » Tu marmonnais, en te replaçant contre le mur, ton épaule appuyée un peu plus remontée pour amortir et rendre plus confortable la position tandis que l'autre se détendait progressivement. « Les d-d-douanes sont ouvertes aux... n... nouv.. nouveaux b-bons éléments. »

Tu rouvrais les yeux, les paupières pourtant lourdes. Tu ne parviendrais pas à faire plus que somnoler et sentir le goût amer d'une sieste mal finie au fond de ta bouche, la rendant pâteuse et toi irritable. Non, tu gardais les yeux ouverts, papillonnant de temps en temps, fronçant les sourcils pour forcer tes muscles à garder une position donnée. Alors, pour rester concentrer sur quelque chose – n'importe quoi – tu faisais un effort particulier pour t'approprier en silence leur conversation. Tu avais un bref sourire, un peu douloureux, à ta façon. Être une vraie bonne mère, hein ? Tu n'étais pas femme, mais tu avais trois sœurs et tu n'avais jamais vu l'une d'entre elle réellement prête à enfanter, pourtant deux d’entre elles étaient mère. C'était quelque chose qui s’apprenait, que l'on développait sur le moment, parce que ce n'était pas inné. Aimer un enfant, son enfant, était visiblement quelque chose de plus beau que d'aimer les enfants des autres. Pourtant... pourtant tu ne partageais pas ta philosophie de comptoir avec les deux, parce que tu sentais que ce moment était toujours à Anastasia. Tu suivais le reste de la conversation, paisiblement, suivant les mouvements qu'opéraient la cigarette entre les doigts de la milicienne, ceux que tu parvenais à entrapercevoir dans l'obscurité. Ton regard passait de temps en temps de son visage à la clope qui virevoltait au gré des paroles, y cherchant un thème commun, quelque chose qui expliquait son arrêt, la rapidité ou la nervosité qui imprégnait le geste. L'amusement au bout des cils, peut-être une pointe d'inquiétude, tu t'apprêtais à signifier à Tolmin qu'il était temps de t'interroger toi à nouveau pour libérer un peu la sergente de l'inquisition qui la rendait de plus en plus nerveuse – bien que calme de façade. « Est-ce que tu nous trouves ridicule ? Enfin non. Moi je suis un enfant, c'est normal. » Un rire se mit à grandir dans ton ventre, qui remontait même progressivement jusqu'à ta gorge et ta poitrine tressautait doucement tandis que tu retenais les sons, ne les laissant pas éclater. Tu aurais probablement dû te sentir vexé par cette remarque, pourtant tu ne parvenais qu'à t'en amuser. Tu papillonnais des yeux, un sourire aux lèvres, presque reposé, presque tendrement, à observer l'échange. Tes bras croisés étaient devenus plus détendus et tu n'arborais plus réellement de méfiance, presque détendu. « Mais lui il est grand alors... Est-ce que tu trouves ça bête ? »

« Non, je ne trouve pas ça ridicule. Et je ne pense pas qu'il soit bête parce qu'il a peur. » Tu avais cessé de te concentrer sur la clope pour t'intéresser plus à Anastasia. Tu ne savais pas si elle disait ça par politesse, pour appuyer la trêve que vous aviez conclu avec cette clope, ou si elle le pensait réellement et cela te rendait un peu plus nerveux que tu ne l'avais été quelques secondes auparavant. Ne pas savoir, te méfier, est-ce qu'elle serait capable de ressortir une autre vacherie pour compenser cette remarque ? Oh, arrête de t'inquiéter pour ça, Tiaan. Ne ramène pas tout à toi. Il y a l'enfant. « Je trouve pas non plus que tu sois bête. » Tu souriais aux deux, presque rassuré par cet ajout, autant pour l'enfant que parce qu'au final, la trêve étant là, elle n'était pas de trop. Aucun de vous ne cherchait absolument à brosser le sens du poil de l'autre. « Avoir p-p-peur da... dans notre m.. métier est … important. T-Tu auras .. p.. probablement aussi peur.. D-d-d'autres choses, m..mais elle sera là.. et elle t.. te rendre p-p-plus forte p.. parce qu'elle » Tu pris une inspiration, tu te redressais, expirant doucement. Tu étais assez détendu pour que la frustration de ne pas réussir à dire ce que tu souhaitais te fasse tiquer. «  .. fera .. que.. que tu seras capable de.. de la surmonter et d'en faire une force. N'ignore p..pas tes doutes, ils ne sont p-pas là p.. pour rien. » C'était à force d'exercices que tu avais réussi à te rendre un semblant compréhensible. Enfant, tu étais incapable de sortir plus de deux mots, souvent péniblement et tu te retrouvais souvent la bouche ouverte, aucun son ne parvenant à s'échapper, terrifié et à la fois horriblement gêné. Tu avais lâché des larmes de rage, les poings fermé. Cela avait très certainement augmenté ta rage et ton attitude colérique. « Les g.. gens vont se moquer. Souvent. M..mais t-toi tu avances. T-tu sais ce que t-t-tu vaux. Moi aussi. » Tu lui offrais un clin d’œil, accompagné d'un sourire, pas le moins du monde que l'enfant ait pu sous entendre que tu étais stupide. « J'ai hâte d.. de voir ce que .. t-tu vas d... devenir. »
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MessageSujet: (#) Re: Take me right now (Tiaan)    Take me right now (Tiaan) 3ViG0Cu Ven 2 Fév - 1:24
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Take me right now.
Ana & Tiaan

Il ne dit rien lui non plus, et elle ne parvient pas à savoir s’il se moque royalement de ce qui est en train de se passer sous ses yeux ou si, comme elle auparavant, il fait preuve d’une certaine forme de respect. Un respect partiellement matérialisé par cette cigarette qui roulait sous ses doigts, mais pas que. Elle le détestait bien sûr, toujours quand il faisait mal, pourtant cette haine qu’elle aurait pensée suffisamment viscérale pour l’accompagner chaque seconde de sa vie semblait se dissiper dès lors qu’ils ne se sautaient plus mutuellement à la gorge. Elle n’a plus très envie de le haïr, plus très envie de souffrir inutilement également, alors elle n’avait pas ouvert la bouche lorsqu’il s’était épanché pour satisfaire la curiosité de Tolmin. Elle prenait note, tantôt surprise, tantôt compréhensive, mais jamais il ne lui serait venu à l’esprit de l’enfoncer, d’utiliser ce qu’elle apprenait pour se jouer de lui. La présence de l’enfant y était pour quelque chose, mais pas seulement. Elle n’aurait sûrement pas osé, même s’ils n’avaient été que tous les deux. Une part d’elle-même se plaît donc à croire qu’il en était de même pour lui, la milicienne aimant penser qu’il n’avait pas non plus envie de la bousiller aujourd’hui, pas plus qu’il ne voulait mutiler les confidences qu’elle offrait au gamin à ses côtés. Respect. Quelque chose dans ce goût là, quelque chose qu’elle n’aurait pas pensé voir naître, même le temps d’une heure ou deux, lorsqu’il était question de Tiaan. Mais c’est ça, c’est ce qui la pousse à continuer de répondre aux questions qu’on lui posait. Elle n’en est pas moins nerveuse Ana, bien évidemment, et la cigarette entre ses doigts en témoignait très largement. Mais ça aurait pu être pire. Ça aurait pu être plus douloureux. Beaucoup plus douloureux.

Au contraire, les rares interventions de Tiaan s’avèrent être tout sauf nocives. Comme ce moment, où elle évoque sa carrière ratée, sa place à la Milice. Si elle devait être parfaitement honnête, sûrement qu'elle dirait que sa place lui convenait. Sergent c’était déjà bien pour pas se bouffer trop souvent des ordres, ça signifiait sûrement qu’elle était pas si mauvaise que ça également. Et puis arrêter les malfrats, ça faisait office de défouloir, ça lui donnait des droits. Sûrement qu’être proche de la population avait également un effet positif sur son humeur, quand elle s’autorisait à penser qu’elle était importante et qu’elle comptait pour les gens, d’une certaine façon. Son seul regret demeurait d’être clouée au sein de la Flotte, incapable de sortir ne serais ce qu’aux commandes d’un vaisseau le temps d’un aller-retour. La jeune femme se confie à ce sujet, ne s’attendant pas à ce que Tolmin comprenne pleinement son ressenti : il était sûrement trop jeune pour cela, qui plus est il avait passé son enfance sur la Flotte et ne connaissait donc rien d’autre, contrairement à elle. Mais ce n’est pas l’enfant qui répond, Anastasia reprenant brutalement contact avec la réalité en entendant les propos du douanier, sa voix et ses propos hachés lui parvenant aux oreilles. Alors elle relève les yeux vers lui, le fixant tandis qu’il expliquait qu’il y avait toujours de la place à la douane. Légèrement surprise par sa prise de parole, le sentiment se mue en une sorte de méfiance douloureuse tandis qu’elle continue de l’observer, incapable de savoir s’il était sérieux ou non. Etais-ce une vraie proposition ? Devenait-elle soudainement suffisamment digne aux yeux de Tiaan Krishvin, lieutenant à la douane, pour postuler à ce poste ? Ou bien n’étais-ce là qu’un affront, subtil. Une façon de lui souffler que seuls les bons éléments étaient pris, et qu’elle n’en faisait définitivement pas parti. N’étais-ce pas ce qu’il lui répétait depuis des années ? Qu’elle n’était pas assez bien, assez forte ? Pauvre ratée échouée à la milice. Elle s’était toujours sentie insultée, rabaissée, pas tant pour son appartenance à la milice -la jeune femme savait que chaque corps militaire se plaisait à se sentir supérieur aux autres- mais en tant que personne. La milice posait problème, elle en posait encore plus aux yeux de l’homme.

Alors elle l’observe, entrouvre les lèvres comme pour lui demander directement ce que tout ceci signifiait vraiment, puis préfère les refermer sans dire quoi que ce soit. Le cœur battant, elle s’inquiète. Elle craint les sous entendus d’une telle remarque autant qu’elle craint s’être méprise quant aux véritables sentiments du douanier à son égard. Certes cela n’effaçait en rien les blessures, les vacheries, les regards méprisants et tout le reste. Mais cela donnait à l’ensemble un éclairage nouveau, qui lui fait comprendre qu’encore une fois elle a peut être été bien conne. Et ça lui fait peur. Alors elle dit rien, ramène presque brutalement son regard à hauteur de Tolmin, soudainement pressée de l’entendre lui poser de nouvelles questions pour ne pas avoir à répondre à Tiaan, ou même à se soucier plus longtemps de ses propos. C’est donc avec une certaine sérénité qu’elle évoque ce rôle de mère qu’elle aimerait endosser, tout en craignant de ne pas être suffisante là non plus, jusqu’au moment où son frère est abordé. Les propos de Tiaan résonnaient encore dans son esprit, désormais ils étaient le signe qu’il écoutait bel et bien la conversation et qu’il ne louperait sûrement jamais un détail pareil. Il n’oublierait pas que son frère était devenu ce qu’elle avait toujours rêvé d’être. La cigarette entre ses doigts voltige plus vivement, malgré une attitude plus calme en apparence. Tolmin n’y voit que du feu de toute façon et elle s’assure que cela continue en répondant simplement à ses questions. Puis vient la dernière, celle quant à la prétendue peur de l’homme. Anastasia a beau ne pas comprendre ce que l’enfant comptait faire de la vérité qu’il cherchait à lui arracher, cela ne l’empêche pas d’être honnête une fois de plus. Non, elle ne trouvait pas ça idiot. En vérité, elle trouvait ça d’autant moins bête qu’elle savait parfaitement que le lieutenant n’était pas à prendre à la légère. Elle en avait payé les frais suffisamment de fois pour savoir qu’il valait en vérité mieux qu’il ait peur, sans quoi tout le monde aurait fini écorché par sa langue de vipère depuis longtemps.

Le concerné finit d’ailleurs par se manifester de nouveau et c’est tout naturellement qu’Anastasia l’observe durant sa tirade. Une longue phrase, beaucoup plus longue que tout ce qu’elle a déjà pu entendre émaner de sa bouche. De manière égoïste, la milicienne se demande si elle était la cause de ce discours, si sa manière d’avoir avoué ne pas être dérangée par le bégaiement, tout comme elle ne trouvait pas ce dernier stupide, avait suffisamment apaisé le douanier pour que celui-ci se laisse aller à un monologue. Bien vite toutefois, elle balaie cette hypothèse d’un revers mental de la main, se doutant qu’il ne faisait cela que pour Tolmin, ce gamin qui était la raison et la cause de toutes leurs confidences et de tous leurs efforts jusqu’alors. L’enfant, s’il est attentif, pivote toutefois très vite la tête en direction de la jeune femme, celle-ci lui agitant silencieusement ses lèvres pour lui expliquer que le mot qu’il n’avait pas compris était simplement ‘d’autres choses’. Elle est muette, pour ne pas gâcher l’instant, et cela suffit après tout à l’enfant qui peut ainsi se refocaliser pleinement sur Tiaan, comprenant le reste de sa tirade tandis qu’elle-même souriait légèrement. Quelques mots qui se fichent en elle également, la milicienne songeant à la peur qu’il évoquait durant leur travail. Forcément. Ils étaient militaires avant tout, ils avaient le droit d’avoir peur, mais ils avaient le devoir, contrairement  à d’autres, de passer outre. Ana s’estime malgré tout chanceuse de vivre sur la Flotte, estimant que les risques étaient minimes sur celle-ci, les crimes graves se faisant rare. Mais elle approuve malgré tout, en son for intérieur. Elle se crispe toutefois de nouveau, légèrement, en entendant le blond apprendre à son jeune compagnon que l’on se moquerait de lui, et elle ne doutait pas du fait qu’il ait dû lui-même subir un nombre incalculable de moqueries, mais que cela ne l’empêcherait pas d’avancer.

Tu sais ce que tu vaux. La remarque se fiche quelque part en elle, flèche douloureuse quoi que sûrement involontaire. Et elle, est ce qu’elle savait ? Bien sûr que non. Elle en a bien conscience, du fait qu’elle savait pas, qu’elle se perdait entre ce qu’elle pense être, ce que les autres s’imaginaient d’elle et ce qu’elle était vraiment. Elle n’assumait même plus véritablement ses qualités, incapable de les énoncer sans rougir ou sans craindre qu’on lui balance au visage qu’elle n’était rien de tout cela. Mais elle ne dit rien bien sûr, gardant sa confusion pour elle, se contentant de sourire avec un léger temps de retard lorsque Tiaan conclut en expliquant à Tolmin qu’il avait hâte de voir ce que celui-ci allait devenir. Elle était d’accord et si cela se devinait aisément à son expression, elle n’a pas le temps d’exprimer celle-ci à voix haute que les lumières de l’ascenseur se rallumaient brutalement. Ça suffit à l’éblouir momentanément, ramenant son bras en visière le temps qu’elle s’habitue. Elle avait légèrement sursauté également en sentant l’habitacle se remettre en mouvement, ce qui achève de l’inciter à se relever. S’emparant du paquet de cigarette qu’elle avait conservé jusqu’alors, c’est tout naturellement qu’elle glisse la clope dont elle s’était servie pour passer ses nerfs à l’intérieur. Une part d’elle-même aurait malgré tout bien aimé la conserver encore un peu, ne serais ce qu’à cause de ce sentiment de gêne qui la prenait désormais aux tripes maintenant qu’ils étaient de nouveau en pleine lumière. C’était comme si les confidences et les aveux prenaient une nouvelle apparence. Elle pouvait plus se cacher Ana et cela la gêne, plus particulièrement cette fois ci. Alors elle tente de se focaliser sur l’exclamation soulagée de Tolmin. « C’est pas trop tôt ! » Fait-il mine de s’offusquer en rendant la lampe torche à Tiaan, remerciant ce dernier au passage, et elle sourit doucement. Ce fut alors naturellement qu’elle se rapprocha des portes de l’ascenseur, soudainement saisie d’une frénésie nouvelle, une frénésie qui lui rappelait qu’elle était vraiment en retard et bien que cela ne soit que partiellement de sa faute, elle ne supportait pas de l’être une seconde de plus. Elle essaye par ailleurs de ne pas prêter une attention particulière à Tiaan, du moins jusqu’à l’ouverture des portes. C’est à ce moment précis qu’elle se souvient du paquet de cigarettes entre ses doigts, aussi pivote-t-elle un peu soudainement en direction du lieutenant, prête à le lui rendre, lorsque Tolmin s’éloigna en courant pour quitter l’habitacle, leur disant au revoir sur un large signe de main. Manquant de chuter en voyant le gosse lui passer entre les pattes, la milicienne se rattrape à ce qu’elle peut, à savoir l’épaule de Tiaan d’une main, l’autre sur son torse, le paquet de cigarettes toujours coincé entre ses doigts. Se retenant de se racler la gorge comme à son habitude, Ana se contente de lever les yeux vers lui, se rattrapant comme elle pouvait : « Merci pour la clope. » Et elle tapote ainsi le paquet contre sa poitrine, brièvement comme pour l’inciter à le récupérer, pour mieux s’éloigner sur un clin d’œil une fois que ce fut chose faite. Inutile de préciser qu’elle aura manqué de se prendre une personne supplémentaire dans la tronche dans sa course, pressée qu’elle était désormais d’atteindre le Colosus au plus vite.

- BLACK PUMPKIN
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