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  mango passion ~ Daisy
MessageSujet: (#) mango passion ~ Daisy    mango passion ~ Daisy 3ViG0Cu Dim 21 Jan - 22:12
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Il se coule dans les couloirs tortueux du Colossus 5, ne s’arrête pas quand quelqu’un se heurte à lui, ne se retourne pas quand un fracas métallique résonne dans son dos. Le vaisseau est toujours rempli de bruits, de personnes, d’odeurs. Il y a de tout, des cris aux rires, des odeurs de légumes à celles de graisses de moteur. Tous les visages défilent à bord du Colossus 5 et Uriel a toujours l’impression d’être nouveau sur la flotte quand il déambule dans les entrailles du vaisseau. Il a beau avoir passé vingt-quatre ans avec la Fédération, il a beau fréquenter le marché noir depuis des années, il a toujours cette impression de nouveauté et presque d’émerveillement qu’il a de plus en plus de mal à ressentir. Il a toujours l’impression de redevenir l’enfant de douze ans qu’il était en arrivant sur les navires de la Fédération. Même si le Colossus 5 n’était pas là à son arrivée, même s’il a eu des années pour le découvrir, il n’a jamais cherché à le faire. Parce que ce vaisseau le fait toujours rêver, parce qu’il découvre toujours de nouveaux passages, de nouveaux coins. Parce qu’il n’a pas envie que le navire perde un peu de sa magie, malgré ses murs immenses et métalliques.
Si une chose a changé cependant, c’est son rapport avec le marché noir. En tant qu’officier ou sergent des légionnaires, il n’a jamais été gêné de se promener dans les couloirs à la recherche de clopes ou de fruits terriens. Mais en tant que lieutenant, chercher Hagenauer pour lui demander sa mangue et devoir faire du forcing pour réussir à en avoir en profitant de la délation, ça le gêne plus. Il n’a pas envie que ses hommes le voit avec son fruit à la main. Certes, tout le monde dans la flotte, du simple mécano au haut gradé fréquente le marché, mais il n’a pas envie d’être associé à ça. Parce que ce n’est pas tant la mangue qui pose problème. L’Astre en apporte beaucoup plus. Plus qu’à cause d’un changement de grade, d’un renfermement sur lui-même, son rapport au marché a changé à cause de la drogue miracle dont tout le monde semble parler. Elle est sur beaucoup de lèvres. On loue ses miracles et de temps en temps les horreurs qu’elle apporte. On dit qu’elle rend plus efficace, qu’elle soulage de la fatigue. On dit qu’elle allège l’humeur, qu’elle rend plus vif. On dit beaucoup de choses mais Uriel n’entend qu’un seul élément : plus de fatigue, plus d’efficacité. Tout ce dont il rêve finalement. Les seuls désirs qu’il a, c’est ça. Ne plus avoir peur de dormir et assurer la sécurité maximale de ses flottes et de la flotte. Les décisions importantes, ce n’est pas lui qui les a. Mais il doit s’assurer que les ordres sont respectés et si ce n’est pas le cas, alors ce sera sa responsabilité. Ca l’étouffe.
Il a un autre rêve, quand il y réfléchit. Encore moins réalisable celui-là. Il se dit parfois qu’il a un don pour ne souhaiter que des choses qu’il ne peut atteindre pas lui-même.
Il veut la mer, l’océan Pacifique, le soleil, le sable, l’odeur du sel. Il veut son abuela à ses côtés, il veut entendre son rire, il veut l’entendre dire qu’il a toujours été dramatique, que ce n’est pas si terrible que ça. Elle aurait raison évidemment. Il a eu le métier qu’il voulait, il a monté les échelons. Sa vie ne semble être qu’un long fleuve tranquille. Les tourbillons sont juste sous la surface et seuls ses cernes et ses remarques cinglantes laissent deviner les nuits qu’il passe à veiller plutôt qu’à dormir.
Il veut sa tarte à la mangue, spécialité de la zone 2. Hagenauer lui en a vendu deux aujourd’hui, bien assez pour la semaine. Il ne repassera sans doute pas avant un moment. Il les a payées le prix fort. Pour éviter que l’homme ne change d’avis, pour éviter les interrogations, Uriel ne pose jamais de question sur les cinquante crédits l’unité qu’il sort de sa poche.
Il est satisfait quand il suit le flot de personnes, se dirigeant vers la sortie qui le mènera au plus vite aux portes de l’Argus One. La cadence est imposée par le flux. A un croisement, le rythme ralentit, les épaules se heurtent, les salutations flottent dans l’air. Il aperçoit du coin de l’œil une figure familière. Un examen plus approfondi lui apprend qu’il a raison. Brennan, quelques mètres sur sa gauche, ne semble pas l’avoir vu. Il fronce les sourcils, se demandant la marche à suivre. Doit-il l’appeler Daisy ? Doit-il parler du boulot ? Doit-il faire un commentaire sur sa présence ici, qui ne le regarde absolument pas ? Il se demande pendant une seconde s’il peut faire comme s’il n’avait rien vu. Trop tard. Elle le voit, alors que ses mains se crispent sur le sac qui cache mal les fruits qu’il contient. Il se retrouve au milieu du carrefour, indécis sur les mouvements à faire, sur les mots à prononcer, sur l'expression à adopter.
MessageSujet: (#) Re: mango passion ~ Daisy    mango passion ~ Daisy 3ViG0Cu Mer 24 Jan - 22:56
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Mango Passion

Vous êtes fous, c'est pas moi, je n'ai pas volé l'orange. J'ai trop peur des voleurs, j'ai pas pris l'orange du marchand.
Vêtue d’une chemise bien trop grande pour elle et de ses chaussures mal serrées, la brune arpentaient les couloirs du colossus 5, les yeux rivés sur son terminal. Ce chemin, elle le connaissait par cœur, inutile de lever le bout de son nez autrement que dans les escaliers, histoire d’arriver en un seul morceau à destination. Comme à son habitude, elle profitait de sa fin de semaine pour aller sur le marché noir, afin de refaire quelques petits stocks. Si la plupart du temps, Daisy se contentait d’un peu de tabac supplémentaire, ainsi qu’un peu d’alcool, il n’était pas rare qu’elle craque pour quelques produits introuvables sur la flotte -ou du moins, pas pour les gens comme elle.  Après plusieurs minutes de marche palpitantes grâce à 8gag, elle arriva finalement sur le marché noir, sûrement un des rares endroits de la flotte qui réunissait autant de diversité sociale au mètre carré, ce qui aux yeux de la jeune Brennan, faisait tout son charme. Bien que ce ne soit pas légal, elle ne se sentait pas vraiment en danger ici, persuadée au fond que tous les membres importants de la flotte étaient déjà passés par là et que comme cela profitait à plus d'un, autant ne pas trop y descendre. Cela dit, elle restait tout de même vigilante, histoire d’être la première à prendre la fuite si un problème se pointait.

Alors qu’elle venait à peine de rentrer sur le marché, quelques ralentissements se firent déjà sentir, trahissant la foule que devait déjà s’y trouver. Les étroits couloirs ne facilitaient en rien la fluidité des masses, si bien qu’elle se rangea sur le côté, observant les différents étalages qui se trouvaient sur son passage. Même si la plupart des fruits exposés sous son nez lui mettaient l’eau à la bouche, ce n’était pas réellement ce dont elle avait besoin actuellement, sans parler que son portefeuille ne lui permettra actuellement certainement pas un écart pareil. A force de sortir tard le soir, Daisy coulait toutes ses tentatives d’économies et se retrouvait chaque fin de mois dans l’obligation de s’enfermer à double tours dans sa cabine pour ne pas être tentée. Clairement pas un comportement d’adulte responsable, mais là encore, personne ne pouvait réellement la blâmer pour ça -après tout, à trente ans, elle était libre de faire n’importe quoi si elle le souhaite.

Dans un égarement furtif de regard, ses yeux verts croisèrent l’espace d’un instant un visage bien connu, que la foule emporta presque aussitôt. Curieuse, elle s’arrêta dans sa progression pour s’enfoncer un peu plus dans la direction de cet autre, avant de finalement le retrouver à sa droite. Daisy n’avait pas rêvé, c’était bel et bien le lieutenant Ramirez qu’elle venait de croiser sur le marché noir, en train de faire ses petites emplettes, comme n’importe quel citoyen lambda. Désormais trop proche de lui pour faire comme si elle ne l’avait pas vu, elle lui adressa un petit sourire accompagné d’un petit mouvement de main, avant de s’arrêter à son niveau. « Hey ! Lieutenant ? Je dois vous appeler lieutenant ici aussi ? Ou un monsieur Ramirez peut-être ? » Bien qu’il passait de plus en plus souvent voir son travail, on ne pouvait pas pour autant dire qu’ils étaient proches, d’ailleurs c'était la première fois qu’ils se retrouvaient l’un en face de l’autre dans un cadre autre que professionnel. Heureusement pour elle, Daisy ne souffrait en aucun cas de timidité et préféra largement lancer la conversation au lieu de laisser un silence trop pesant s’installer. « Est-ce que c’est vraiment important ? Je ne sais pas ? Vous faites des petites courses ? Vous trouvez votre bonheur ? » Sans même s’en rendre compte -et d'un naturel à toutes épreuves, elle venait de le noyer sous une tonne de questions, qui pour certaines se trouvaient être un poil trop personnelles.
(c) DΛNDELION

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