Je connais une meuf, qui connait un type, qui connait lui-même un type, qui lui a dit qu'il connaissait un type qui pourrait m'aider, tu vois ce que je veux dire.
Enfoncée dans son fauteuil en cuir, elle entamait déjà sa troisième pinte de la soirée, entourée de quelques connaissances avec qui elle avait pris l’habitude de se rendre au bar après le travail. Une activité, qui en plus de ne pas être rentable financièrement, ne lui facilitait absolument pas le réveil chaque matin. Néanmoins, la brune appréciait ce genre de moments qui lui permettait non seulement de ne pas se retrouver seule à tourner en rond dans sa cabine, mais surtout à voir autre chose que son ordinateur. Les soirées, c’était toujours un moment de convivialité, le moment de rencontrer des gens venant des quatre coins de l’univers et à ses yeux, c’était exactement la raison qui l’avait poussé à venir sur la flotte. Fille de pirates, sa vie s’était longuement résumée au Chancellor, si bien que pouvoir échanger avec tous ces gens aux origines, histoires et cultures différentes restait, même après toutes ses années un réel plaisir. Néanmoins, depuis quelques temps, la plupart des conversations tournaient autour des prochaines élections, ce qui avait clairement le don de l’énerver et lui déclencher des foutues migraines.
Si l’alcool et le tabac arrivaient de temps en temps à calmer les débuts de maux de tête, rien n’était plus efficace qu’un peu d’herbe pour les faire disparaître. Seulement avec son dealer derrière les barreaux, elle se retrouvait désormais à sec et comme la plupart de ses amis étaient de gros radins, elle se retrouvait dans l’obligation de trouver une nouvelle adresse. Seulement, la brune n’aimait pas trop jouer avec le feu, et son passif lui coûterait cher si elle se faisait prendre la main dans le sac. Autrement dit, il valait mieux être sûr de son coup et ne pas trop se faire remarquer. La milice adorait jouer les faux dealers, si bien qu’elle avait décidé de faire ce qu’elle savait le mieux faire : se renseigner dans l’ombre. Et heureusement pour elle, après quelques jours de recherches intenses, un collègue lui avait finalement donné un contact. Information qui avait d’ailleurs largement pesée dans la balance, lors du choix du bar pour la petite soirée improvisée.
Cela faisait déjà un moment qu’elle guettait les alentours, essayant d’estimer quel sera le meilleur moment pour se jeter à l’eau. Après avoir vérifié une bonne centaine de fois que personne ne semblait la surveiller, et que la milice ne se trouvait pas sur place, elle décida finalement de passer à l’action. De plus, comme la conversation commençait a divaguer sur les prouesses de Zafy, cela lui donnait une motivation de plus à fuir la table et se faufiler à travers les tables. La plupart des clients venaient du Colossus 5, ce qui d’une certaine manière la rassurait un peu. Après tout, elle ne devait pas être la seule ici à chercher à se procurer ce genre de choses, ce qui devrait faciliter l’achat, du moins elle l’espérait.
De ses yeux verts, elle balaya les différents serveurs du regard, avant de finalement s’arrêter sur une des barmaids qui se trouvait derrière le comptoir. Pas très grande, les yeux clairs et un air de chien de garde, exactement la description que lui avait donné. D’après les dires de son collègue, la jeune serveuse vendait un peu de tout sous le plateau, ce qui pourrait clairement lui sauver non seulement sa soirée, mais aussi sa fin de semaine. Avec un léger sourire et son air de première de la crèche, elle se pencha sur le comptoir. De sa main droite, elle lui adressa un petit signe, entre la salutation et l'interpellation. « Hey ! Je vais prendre un sex on the beach si possible ? Et on m’a dit que tu avais quelques bonus, si tu vois ce que je veux dire. » Petit sourire en coin accompagné d’un clin d’oeil, en espérant que le message soit assez clair et surtout qu’il n’y ait pas erreur sur la personne.
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Sujet: (#) Re: some nights | pavla Ven 19 Jan - 23:17
oh you and me got big reputations and you heard about me, I got some big enemies
Pavla s’efforça à se concentrer sur les verres qu’elle terminait de rincer, mais décidément il lui semblait parfois de plus en plus compliquée de cacher son manque flagrant de contrôle social alors qu’elle dévisageait la grande liane brune qui buvait plus que de raison et qui allait finir bien mal si elle continuait sur cette lancée.
Elle l’avait repérée depuis bien plus longtemps mais elle n’avait jusqu’ici pas fait la moindre approche dans sa direction ; les raisons étaient multiples. Pourtant cela faisait déjà des mois et des mois qu’elle l’avait revue au beau milieu de la foule du Colossus 5. Cela remontait déjà à il y a des semaines, cette conversation où au beau milieu des photos retrouvées, Garrett le lui avait dit – le lui avait fortement recommandé -, Pavla, il vaut mieux pour toi te tenir loin des Brennan. Pour son bien, pour celui d’autrui, et surtout pour ne pas réveiller un passé qui ne demandait qu’à être enterré sous la poussière.
Et maintenant une part d’elle en voulait profondément à son père adoptif pour avoir disséminé cette idée dans son esprit. Parce que maintenant qu’elle savait ce qu’elle ne devait pas faire, la tentation de désobéir précisément était d’autant plus redoutable. Il aurait mieux fait de se taire, lui qui n’était pourtant pas plus loquace que sa pupille d’infortune. Qu’est-ce que ça pouvait lui coûter de reparler à cette fille ? A l’époque, elles avaient à peine l’âge de savoir ce que les mots « trahison » ou « mutinerie » pouvaient bien vouloir dire. A l’époque, dans ses réminiscences, elle l’appréciait avec la simplicité qu’avaient toujours eu les enfants à s’attacher les uns aux autres.
La brune renversa la bouteille de rhum ambré dans le godet translucide, laissant couler à peine quelques secondes durant la douce mélodie éthylique avant de la reposer sur le comptoir. Ses doigts jetèrent les glaçons dans le feu liquide du verre et elle se tourna, seulement quelque secondes, pour se saisir d’une autre bouteille au mélange sirupeux et acidulé. Une fraction, un virevoltement de cheveux plus tard, et c’était la silhouette de Daisy Brennan qui s’était plantée devant elle avec le sourire de celle qui n’avait aucune fichue idée de la tempête qu’elle s’apprêtait à déclencher.
Les commissures plissées avec malice, la moue charmeuse. Pavla découvrait quelqu’un tout en ayant cette sensation de familiarité lointaine et rien que ça suffisait à la maintenir silencieuse – ce qui n’était pas forcément un signe encourageant. Le bruit de quelques verres qu’on trinquait résonna derrière eux avant que finalement, la brune ne se décida à daigner répondre bien qu’elle achevait la préparation d’un des cocktails le plus foireux que leur patron pouvait proposer dans ce bar. « Tu veux pas me le demander un peu plus fort ? Je crois que tout le bar t’a pas entendu. » La sérénité de sa voix n’avait rien de sage ou d’apaisant, c’était presque une invitation amicale à tester la réaction de la jeune femme face à sa spontanéité un poil trop débridée. Peut-être que Pavla se payait ouvertement sa tête à la voir réclamer des bonus comme si on parlait d’eau ou de bonbons ; ou alors il n’y avait que par la moquerie que l’Astoriane communiquait le mieux. Au moins elle communiquait, et quelque part, on pouvait déjà voir cela comme une petite victoire.
Les gens en manque de sensations, il y en avait tout un tas. Daisy n’était pas la première ni la dernière de la soirée à faire appel à ses services et Pavla ne la jugeait aucunement pour cela mais en l’occurrence, ici, on servait un peu trop souvent à la tête du client – et les nombreuses années qui creusaient le fossé entre ce jour et le dernier où elle avait vu la frimousse de la cadette Brennan n’aidaient pas à instaurer un vrai climat de confiance. Après tout, qu’est-ce qu’elle savait bien d’elle de valide maintenant ? « Qu’est-ce que tu veux exactement ? » Cette fois, ses yeux se plantèrent dans ceux de son interlocutrice, fouillant presque avec une pointe de curiosité ce que ces prunelles pouvaient cacher comme motivation ou besoin de la part de la pirate. Ex, qui savait ? Ou naviguait-elle encore malgré tout dans les espaces à la recherche de trouvailles pécuniaires à dérober aux mains de malheureux naïfs ? A moins qu’elle ne préférait, comme son père, faire perdurer les dernières années d’esclavagisme humain au nom d’une conquête spatiale ? Ca aussi, ça faisait partie des grandes interrogations qui trottaient dans l’esprit de Pavla.
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Sujet: (#) Re: some nights | pavla Dim 21 Jan - 23:03
Je connais une meuf, qui connait un type, qui connait lui-même un type, qui lui a dit qu'il connaissait un type qui pourrait m'aider, tu vois ce que je veux dire.
Si la plus jeune avait opté pour un air sympathique et enjouée, ce n’était absolument pas le cas de la serveuse qui se montrait déjà sur la défensive sans réellement trop de raisons. Certes, Daisy aurait pu parler moins fort, mais personne ne l’avait entendu et quand bien même, un bonus pouvait-être un simple shooter en cadeau, donc rien de très compromettant. « Mais non, ils sont tous bourrés tu sais. » Le bar était bondé et on peinait à s’entendre parler, donc aucune chance que leur petite conversation soit tombée dans l’oreille d’un inconnu. Néanmoins, bien que l’échange ne commençait pas vraiment sur de bonnes bases, elle confirmait au moins l’identité de la serveuse, ce qui soulagea profondément l’opératrice. Parce que finir sur le Lady Grace pour avoir voulu acheter de la drogue à la mauvaise personne n’aurait pas vraiment été flatteur pour elle, surtout qu’en terminant là-bas, elle risquait de tomber sur son cher père, qui ne devait pas partager l’avis de Marius sur son départ de chez les pirates. Daisy ferait mieux d’arrêter de consommer si elle voulait être tranquille, mais étrangement pour certaines choses elle avait bien moins de motivation.
Cela dit, malgré le mauvais démarrage, la serveuse accepta d’écouter sa commande, ce qui ressemblait finalement à une bonne nouvelle. Se fournir sur la flotte n’était pas réellement compliqué, encore moins à bord du Colossus 5, mais quand on était une Brennan il fallait mieux rester discret -après tout, sa famille ne faisait pas l’unanimité, ni chez les civils, ni chez les pirates. « Et bien, surtout de quoi aider à dormir un peu ? Et du tabac aussi, je suis vraiment à sec. » Sa consommation de tabac n’étant absolument pas en baisse, elle était obligée d’acheter une prolongation sur le marché noir, ce qui lui porterait moins préjudice qu’un peu de cannabis. Passer pour une junkie ne l’embêter pas du tout, elle savait ce qu’elle valait et préférait avoir une mauvaise image qu’une migraine.
Ses yeux ne quittaient plus la brune, qui pourrait rapidement devenir sa sauveuse sans le savoir, malgré son air de chien de garde. D’ailleurs, si on oubliait cet air désagréable, la serveuse avait un très joli minois, qui mériterait bien plus d’attention. Ni une, ni deux, la jeune Brennan se lança dans une technique de drague plus vieille que le monde, après tout, elle pourrait bien finir par rentrer accompagnée ce soir. « On s’est déjà vu quelque part ? » Un petit clin d’oeil, alors qu’elle jouait avec un morceau de papier qui traînait sur le comptoir, sans prêter attention a ce qu’il se trouvait dessus. Si elle l'avait déjà croisé, c'était sûrement dans ce même bar, mais là encore, ce n'était qu'un détail.
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Sujet: (#) Re: some nights | pavla Jeu 25 Jan - 23:18
oh you and me got big reputations and you heard about me, I got some big enemies
Il n’y avait même pas besoin de jeter un coup d’œil circulaire pour faire le point sur l’ébriété générale et avérée du bar. La brune marquait donc un point, il y avait bien peu de chances pour que qui que ce soit ne les écoute ; alors quant à risquer d’être dénoncée, l’Astoriane était loin de tout risque. Pour autant, la tâche ne serait pas aisée pour celle qui feignait d’être sereine en réclamant un du qui n’avait rien de licite. Juste de quoi dormir, répéta intérieurement la serveuse non sans s’intriguer des raisons qui devaient pousser la jeune Brennan à forcer son sommeil. Voilà qui voulait tout et rien dire et bien qu’elle n’avait aucunement l’habitude de se soucier des aléas de la vie de ses clients, le contexte l’incitait au contraire. Est-ce que cette femme était tout simplement devenue une camée régulière qui sous-estimait sa situation ou était-ce simplement parce que ses nuits étaient infestées de cauchemars trop persistants pour la laisser s’endormir ?
Pour l’heure, nul ne le saurait. La trentenaire reposa son torchon sur le comptoir entre elle et son interlocutrice, prête à rétorquer quelque chose. Un type passa, déposant devant elles quelques choppes en étain vidées avant d’exécuter un bref signe de tête et de faire le pied de grue à leurs côtés, visiblement inconscient de la gêne qu’il représentait dans cet échange où il n’était guère convié. Sans un mot et occultant momentanément cette retrouvaille imprévue, Pavla s’activa dans un automatisme presque trop docile pour être normal à resservir les verres dans un silence plutôt froid. Ses yeux finirent par parler pour elle tandis que sa main repoussait les bières remplies à ras bord et que ses iris semblaient envoyer le signal à l’homme qu’il était grand temps de repartir à sa table comme il était arrivé.
Aussitôt dit, aussitôt fait ; la seconde d’après, enfin, Pavla retrouvait sa langue. « Je vois. » Comme bien souvent lorsque ses manières un peu rustres reprenaient le dessus, la brune observa pendant un instant son homologue non sans donner l’impression de la dévisager avec un intérêt que seule elle pouvait comprendre. Décidément, le destin ne faisait pas grand-chose pour écarter Daisy Brennan de sa route ces derniers temps. Autant s’amuser : après tout, Pavla avait du temps devant elle et surtout, une partie infime d’elle voulait tester un peu la jeune femme. « Comment je peux savoir que t’es pas envoyée par la milice ? » Si elle imaginait déjà la fille de Jim commencer à s’impatienter voire protester face à tant de suspicion injustifiée, elle n’allait pas être déçue de la suite.
Pour une jeune femme qui travaillait dans un établissement pareil, les tentatives foireuses de drague étaient aussi courantes que les clients qui essayaient vainement de partir sans payer. Ca n’en rendait pas moins la chose perturbante pour elle, qui associait encore à Daisy l’image de la petite fille de pirates qu’elle avait connue. Le silence s’étira avant que la réponse ne tombe soudainement. « Ouais. » A la tête que tirait Daisy, celle-ci ne s’était absolument pas attendue à une telle réponse – et rien que pour ça Pavla avait presque envie de sourire. « Si tu trouves où, ton bonus sera aux frais de la maison. » La provocation était à peine déguisée, surtout qu’il y avait bien peu de chances pour qu’elle s’en rappelle réellement.
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Sujet: (#) Re: some nights | pavla Mer 31 Jan - 17:45
Je connais une meuf, qui connait un type, qui connait lui-même un type, qui lui a dit qu'il connaissait un type qui pourrait m'aider, tu vois ce que je veux dire.
Si la plupart du temps les dealers semblaient heureux de pouvoir avoir de nouveaux clients, cela ne semblait pas être le cas de la brune, qui préférait jouer la carte de la prudence. Un mot que la jeune Brennan ferait d’ailleurs mieux d’apprendre, si elle ne comptait pas séjourner à bord du Lady Grace aux côtés de son cher père. Foncer tête baissée dans un bar pour demander des petits suppléments n’était certes pas la meilleure idée de l’année, mais il était déjà trop tard pour relever ce détail. De plus, il était désormais évident que l’une comme l’autre jouait avec l’illégalité, si bien que sur la pointe de suspicion de la serveuse, elle lâcha un certain rire. « J’ai une tête à bosser pour la milice ? » Brennan, le nom ne collait pas, pas plus que sa dégaine qui s’apparantait en rien à l’image sérieuse que devaient dégager les forces de l’ordre de la flotte. De plus, la milice avait mieux à faire le soir que de trainer dans un bar aussi lambda pour coincer des petits poissons comme elles, sans parler qu’avec les élections ils étaient déjà pas mal occupés ailleurs.
Maintenant que Daisy jouait carte sur table, elle espérait sincèrement obtenir sa commande et pourquoi pas un petit numéro de téléphone au passage. Son terminal regorgeait déjà de numéros de serveurs, de serveuses où de personnes appartenant à son monde de la nuit, elle pourrait très bien en recontacter un pour une nuit de plus, mais au fond ce qu’elle aimait c’était la nouveauté et les yeux bleus de la brune la tentait bien. Néanmoins, alors qu’elle s’attendait déjà à se faire jeter, la réponse de cette dernière l’étonna, réveillant automatiquement sa curiosité. Apparemment, elles s’étaient déjà vu, et si elle n’en gardait aucun souvenir, cela ne semblait pas être le cas de la jeune opératrice en renseignement -qui profitait pourtant d’une assez bonne mémoire. Captivée par cette information et par ce presque défi, elle en oublia presque l’incroyable envie de fumer qui la démangeait depuis plusieurs heures déjà. « Hors du bar ? Tu vis sur le Colossus ? » Après tout, si elle travaillait ici, il y avait de fortes chances pour qu’elle y loge aussi, cependant quel intérêt de dire qu’elles se connaissaient déjà si c’était simplement de vue.
Non de toutes évidences, la brune faisait allusion à quelque chose de concret et de réel. Comme la conversation n’allait sûrement pas finir maintenant, elle s’installa sur l’un des tabourets du comptoir en posant ses coudes sur la table, comme une enfant qui tenterait de retrouver ses tables de multiplication dans le vide entre lui et la maîtresse. « Rassure moi, ce n’est pas un truc du genre on a couché ensemble et je me souviens de rien ? Parce que ce n’est pas mon genre. » Coucher avec des gens oui, mais les oublier non. Daisy savait tout de même prendre le temps de faire rapidement connaissance avec ses conquêtes, qui bien que peut-être trop nombreuses pour la moyenne gardait toutes une certaine place dans son esprit -et surtout parce qu’elle adorait se renseigner soit avant, soit après sur ces dites personnes. Sans réellement attendre la réponse, l’opératrice continuait de chercher les combinaisons possibles, en se mordillant la lèvre, une vilaine manie qui lui valait quelques marques d’ailleurs. « Hum... Tu viens de Keller et je t’ai déjà parlé pour un échange ? Ou dans un bar là bas ? » Le scénario pourrait coller, lors de ses visites, elle croisait pas mal de monde, sans pour autant sans souvenir.
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Sujet: (#) Re: some nights | pavla Mar 13 Fév - 21:53
oh you and me got big reputations and you heard about me, I got some big enemies
Une fraction de seconde, et Pavla aurait pu saisir la balle au bond. Elle respirait tout sauf la légalité, cette fille ; alors avoir la tête de l'emploi pour bosser à la milice, certainement pas. Et ce n’était pas uniquement le fait de connaître sa véritable identité qui renforçait cette impression. Ses traits marqués par la fatigue et quelques excès, sa façon nonchalante de considérer qu’il n’y avait pas grand-chose qui pouvait lui résister, les cernes qui venaient enjoliver son regard espiègles. Il n’y avait rien de bon à fréquenter ce genre de femmes, si ce n’était s’attirer tout un paquet d’ennuis – chose que Pav’ connaissait assez pour ne pas s’en rajouter. Un muscle dans sa joue se contracta, comme une crispation passagère indescriptible, avant qu’elle ne lui réponde. « T’as surtout une tête de belle-parleuse. »
Son visage disparut, faisant volte-face pour s’échapper au regard insistant et curieux de Daisy alor qu’elle prenait un verre à cocktail – enfin, elle se décidait à la servir. Pour le reste, la brune pouvait espérer qu’avec un peu de clémence et une forte envie de se débarrasser d’elle, la serveuse lui filerait de quoi passer une bonne fin de soirée sans demander son reste.
A peine revenue se confronter aux yeux de la fille de Jim, elle devait faire face à une nouvelle question. Cette fois-ci, elle l’ignora délibérément ; donner des indices n’était ni son fort ni dans ses objectifs. Autant la faire peiner jusqu’au bout, ce petit jeu commençait mine de rien à l’amuser plus qu’il ne l’aurait du.
Et elle n’était pas la seule visiblement puisque Daisy choisit de délaisser son siège au loin pour s’attabler face à elle, l’observer réaliser ce sex on the beach que l’Astoriane aurait jugé étonnamment ringard pour une pirate – elle l’imaginait plutôt rhum sec ou whisky fort en malt. Alors que l’alcool se déversait dans le verre, les iris claires de Pavla se détachèrent enfin du breuvage qu’elle réalisait pour se poser sur le visage de son interlocutrice. Première fois qu’elle lui souriait du bout des lèvres, pas assez longtemps pour qu’elle ne puisse certainement saisir l’ironie mordante de son hypothèse. Apparemment, la vie privée de Brennan était aussi agitée que sa vie professionnelle. « Tu fais ce que tu veux. » Pas l’once d’un jugement, elle qui se moquait bien de savoir ce qui se passait sous les draps d’autrui. Peut-être que ça aurait pu arriver, après tout, si elle s’était pris un tel coup sur la tête qu’elle en serait devenue amnésique. Non, en fait, c’était bien peu probable. « Mais non, en effet, c’est pas ça. » Abonder dans son sens, ça, elle pouvait le lui accorder.
Une poignée de glace pilée déversée par le tuyau d’une des machines du bar plus tard, la trentenaire repoussa le verre enfin terminé sous le nez de Daisy. Sa main s’attarda sur le bois du comptoir avant de bien vite s’échapper, quelque chose tournoyant dans son regard ; une sorte d’obscurité à peine perceptible. « Sur Keller, mh ? » Dommage, oui ; dommage pour elle, elle était encore bien trop ancrée dans les traces de son père. « Donc tu pirates toujours. » conclut sans même se soucier de la perplexité possiblement suscitée chez celle qui ne devait pas comprendre comment une barmaid inconnue au bataillon la connaissait. « C’est pas ça non plus, dommage. » Le ton était un peu refroidi, et Pavla songea qu’elle n’aurait même pas du se soucier vraiment de tout ça. Quel mal se donnait-elle, pour une femme qu’elle avait connue alors qu’elle ne se souvenait de rien et qu’elle peinait à prononcer ses premiers mots d’anglais ?
« Ca fait dix crédits pour le sex on the beach. » Inutile de rêver, la russe ne perdait pas le nord même en cas de retrouvailles imprévues.
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Sujet: (#) Re: some nights | pavla Jeu 22 Fév - 15:21
Je connais une meuf, qui connait un type, qui connait lui-même un type, qui lui a dit qu'il connaissait un type qui pourrait m'aider, tu vois ce que je veux dire.
Malgré son humour décalé et ses petits sourires en coin, la serveuse continuait à se montrer froide et amer, sans que Daisy n’arrive a en saisir les raisons. Certes, elle n’était pas forcément la personne la plus fiable et honnête de la flotte, mais ne méritait pas autant de scepticisme de la part d’une personne qui gagnait son gagne pain en dealant pendant son service. Néanmoins, la jeune opératrice, habituée à ne pas forcément pas l’unanimité préféra ne pas prendre la remarque trop personnellement, s’amusant même à penser qu’elle ressemblait finalement plus à son grand-frère qu’elle ne l’aurait pensé. « Belle ? Je note le compliment alors. » Un petit sourire en coin accompagné d’un clin d’oeil charmeur, tout en observant la brune qui ne semblait pas vraiment d’humeur à faire de l’humour. D’ailleurs, la serveuse ne semblait vouloir qu’une seule chose, faire tourner en bourrique l’opératrice, pour une raison qui lui échappait parfaitement.
D’après les réponses de la dealeuse, leur rencontre n’avait absolument rien à voir avec une soirée trop alcoolisée, ce qui sous-entendait automatiquement que cela datait d’avant son arrivée sur la flotte. D’ailleurs, à voir sa réaction face à la mention de Keller, Daisy comprit rapidement que cela avait un rapport avec sa famille. Les pirates avaient bons nombres d’ennemis dans la galaxie, mais quel rôle pouvait-elle bien jouer dans tout ça ? Le mystère commençait à devenir de plus en plus intrigant, ce qui ne manquait pas d’attiser la curiosité de la jeune opératrice qui commençait à observer plus en détail cette dernière. Visiblement, elle en voulait à la piraterie, ou du moins à la famille Brennan ce qui pour le coup restait assez explicable même pour la jeune Daisy, cependant durant sa jeunesse sur le Chancellor, elle avait rencontré que très peu d’opposants et encore moins des gens de son âge, si ce n’est peut-être lors des différentes escales.
Keller ne semblait certes pas être la bonne réponse, mais assez pour comprendre que cette dernière ne semblait pas au courant des dernières péripéties qu’avait traversé le Chancellor. Le champs des possibles se réduisait à chaques instants, sans pour autant éclairer la jeune opératrice qui avançait dans le noir le plus complet -sans pour autant effacer ce petit sourire enfantin. « Non, j’ai quitté le navire. Tu crois sérieusement qu’ils me laisseraient me promener si j’étais encore dans la piraterie ? » Si la plupart des gens qu’elle fréquentait s’étaient fait à l’idée qu’elle s’était rangée, certains se montraient encore sceptique, ce qui ne la dérangeait pas vraiment, sûrement encore fière quelque part d’avoir du sang Brennan dans les veines. Daisy savait parfaitement que sa famille étaient coupable de pas mal de crimes, mais cela ne l’empêchait pas d’être fière de ses origines, peu importe si cela déplaisait aux autres.
Son cocktail arriva finalement sous son nez, ce qui ne pouvait pas faire de mal dans cette sorte de mini enquête de fortunes. Les informations qu’elles avaient récolté étaient assez maigres, sans pour autant lui faire perdre espoir. Daisy finira bien par trouver, même si cela devait prendre des semaines, ou des mois. « 10 crédits ? C’est pas donné. » Un petit sourire en tendant son terminal pour payer, avant de finalement le remettre dans sa poche et de porter la paille à sa bouche pour prendre quelques gorgées, toujours avec cet air innocent. « Alors, si ce n’est pas Keller, ça peut-être… Merry Fields ? Mars ? Je ne sais pas, y en a beaucoup des stations. Où alors, tu es une pote a Marius ? Une ex ? » Marius en avait ramené des filles, et en avait surtout déçu plus d’une en se lassant plus vite que la lumière. La serveuse était plutôt mignonnes et aurait peut-être craqué pour un bad boy avant de finalement déchanter.
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Mer 17 Jan - 23:13
