Sujet: (#) Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia Lun 15 Jan - 21:29
Messages : 374 Occupation : MORT - premier directeur du comptoir Cygni, décédé dans l'exercice de ses fonctions Habitation : UNE PETITE URNE Pseudo : Frey Avatar : Joel Kinnaman Crédits : Sign : Bat'phanie ; gif : a-weiter
Sujet: (#) Re: Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia Mar 16 Jan - 0:12
Messages : 643 Âge : 34 ans Occupation : Milicienne (sergent) au Colossus 5 Habitation : Colossus 5 Arrivée : Il y a 24 ans (2203)Pseudo : Drathir/Loreline Avatar : Riley Keough Crédits : avatar - Isleys ; code sign - Anesidora ; crackship - Elara ♥
Anger's like a battery that leaks acid right out of me (...) Ana & Tiaan
Il y avait ces moments où elle travaillait, ceux où elle préférait boire un verre seule dans sa cabine et ceux où elle sortait retrouver des proches pour le simple plaisir d’être bien accompagnée. Il y avait ces discussions sans fin, ces séances de sport partagées avec Ithan aussi. Puis il y avait ces séances ci, privilégiées de la milicienne, ces instants où elle s’entraînait seule. C’était vital. L’entraînement en soi l’était, mais le fait de ne pas se confronter systématiquement à quelqu’un d’autre l’était d’autant plus. Car avoir un partenaire, ou pire un adversaire, c’était prendre le risque de se comparer à lui, de rajouter des défaites à son parcours et si d’aucuns estimeraient que ce n’était qu’un jeu, qu’un entraînement ou que du sport… Il en était tout autre pour Anastasia. Chaque échec était un affront, pas tellement une remise en question -loin de là même- mais une blessure quelque part, qui lui rappelait qu’elle méritait peut être d’occuper le poste qu’elle occupait aujourd’hui. Ce doute insidieux qui se distille dans son organisme : Et si je n’étais pas aussi douée que ça ? Alors dans le doute, la jeune femme préfère s’entraîner seule. Elle ne se confronte ainsi qu’à elle-même et dans le fond, en cherchant ainsi à dépasser ses propres limites, elle ne se fixait aucun objectif, aucun but final. L’entraînement n’aurait jamais de fin. A ses yeux il s’agissait de la meilleure façon de percevoir les choses. Ce fut en tout cas pour toutes ces raisons, et aussi parce qu’elle n’était pas certaine de trouver quelqu’un qui voudrait s’adonner aux mêmes activités qu’elle de toute façon, que la milicienne avait décidé de rejoindre les centres d’entraînements du Regina. Plus efficace et surtout moins de monde. Les sportifs du dimanche privilégiaient le Tiantang et cela lui convenait parfaitement.
Vêtue d’un leggings de sport noir qui lui avait coûté une fortune, le genre de produit qui t’incitait à ne pas prendre ou perdre le moindre kilo de peur de plus rentrer dans le vêtement, et d’une brassière du même style, la jeune femme avait commencé par quelques échauffements après s'être attachée les cheveux en une queue de cheval qui n'avait rien de séduisant mais qui s'avérait pratique au possible. Des étirements en tout genre, un peu de course, pour finir par s’atteler à de l’escalade. Elle avait toujours aimé ça, sans pouvoir se l’expliquer. L’idée de grimper, peut être, toujours plus haut. Le fait que leur technologie permettait également de rajouter du défi à ce genre d’exercice, la poussant à se surpasser à chaque fois. Ce n’était pas que grimper, ce n’était pas que musculaire, c’était plus que ça. Et cela avait le mérite de l’apaiser, de lui donner l’impression que pour une fois elle était au clair avec elle-même. Et le monde pouvait bien aller se faire foutre. Enfin, ça, c’est en théorie. En pratique c’est plus difficile à mettre en œuvre, surtout lorsque les prunelles glacées de la milicienne finissent par se poser sur la silhouette de Tiaan dans un coin du gigantesque complexe. Elle-même venait d’arriver en haut de son mur d’escalade, tranquillement assise sur ce qui constituait le rebord de ce dernier, ayant une vue incomparable sur l’ensemble du gymnase -ou de ce qui y ressemblait-. L’espace d’un instant, elle fut tentée de l’ignorer, peu envieuse de rompre cet équilibre fragile qu’elle avait réussi à se forger durant son entraînement. Mais tandis qu’elle redescendait en souplesse, retrouvant finalement la terre ferme, la présence du douanier se fit plus imposante encore. Comme s’il était fait pour toujours être dans son sillage, peu importe ce qu’elle fasse. Alors elle le lorgne un peu plus longuement, avec un peu plus d’intérêt bien que ce n’était en aucun cas pour lui demander de boire un verre après. Et c’est là qu’elle les remarque, ces détails, ceux là même qui lui donneront finalement envie d’ouvrir sa gueule en première.
« Quelqu’un a fini par te casser la gueule Tiaan ? J’imagine que ça n’a rien de surprenant. Tiaan. C’était plus facile de l’appeler par son putain de prénom plutôt que de s’en tenir à un protocole, de toute manière pas obligatoire au vu du fait qu’ils étaient en civils. Tiaan. Comme un vulgaire insecte sous son pas, ne méritant pas la considération d’être appelé par son nom de famille, méritant encore moins son respect. Ducon sonnerait mieux, mais il y avait trop de monde aux alentours pour qu’elle éprouve l’envie de l’affubler de noms d’oiseaux. Ces mots doux là, elle préférait les lui réserver quand ils étaient tous les deux. Ou quand il la poussait suffisamment à bout pour que sa vulgarité absolue prenne le dessus sur absolument tout le reste. En tous les cas, elle puise une certaine satisfaction au fond de ces prunelles désormais fixées dans les siennes. Un réconfort sur ces bleus qui ornent sa belle gueule. Elle espère qu’il s’est pris la branlée de sa vie, ne doute pas du fait qu’il nierait dans tous les cas. Peut être que ce n’était qu’un entraînement, du genre violent, ceux auxquels elle aimait assister à défaut de toujours pouvoir participer. Mais ça lui plaît, quoi qu’il arrive, peu importe les circonstances. C’est quoi son nom ? Ou plutôt… Il bosse où ? » L’ironie suinte de ces quelques mots. La satisfaction de la milicienne se transformerait sans nul doute en jouissance absolue si la personne qui avait affronté Tiaan s’avérait être un milicien, ou un légionnaire, ou même juste un mécanicien avec des bras plus musclés que ceux du lieutenant. N’importe quoi, tant que ça puisse blesser un tant soit peu l’égo surdimensionné du douanier. Mais tandis qu’Anastasia lui pose la question, négligemment tout en lui tournant le dos, elle profite surtout du temps que mettra son interlocuteur à lui répondre -si tant est qu’il le souhaite- pour bidouiller sur le terminal propre au mur d’escalade. L’avantage de leur technologie actuelle résidait là : les différents programmes qu’il était possible d’inventer. Ainsi si le mur était naturellement constitué d’un parcours prévisible, il était possible de le modifier afin d’augmenter la difficulté. Anastasia a de ce fait opté pour un parcours qui impliquait des prises changeantes, ces dernières pourraient en effet se renfoncer dans le mur sans prévenir tandis que d’autres prises en jailliraient. Il n’y avait rien de mieux pour aiguiser ses réflexes, pour s’obliger à s’adapter à chaque seconde. Et il était de ce fait impossible de s’habituer au parcours. Ce fut ainsi une fois le programme lancé qu’elle se mit à escalader.
- BLACK PUMPKIN
Sujet: (#) Re: Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia Mar 16 Jan - 1:02
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Sujet: (#) Re: Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia Mar 16 Jan - 20:59
Messages : 643 Âge : 34 ans Occupation : Milicienne (sergent) au Colossus 5 Habitation : Colossus 5 Arrivée : Il y a 24 ans (2203)Pseudo : Drathir/Loreline Avatar : Riley Keough Crédits : avatar - Isleys ; code sign - Anesidora ; crackship - Elara ♥
Anger's like a battery that leaks acid right out of me (...) Ana & Tiaan
Congédiée par quelques brefs signes de main, la milicienne ne s’offusque guère et fait même mine d’obéir à l’injonction silencieuse. C’était pas comme si elle avait vraiment eu l’impression de se plier aux désirs de l’homme de toute manière vu qu’elle n’en démordait pas et poursuivait son début de conversation avec lui. Elle ne le lâcherait pas et, fort heureusement, elle savait qu’elle ne se heurterait pas à son indifférence. Il savait pas faire Tiaan, au mieux il pouvait faire croire que ça l’atteignait pas mais il pouvait pas se contenter de rester planté là sans rien faire. Alors la jeune femme ne s’inquiète pas, tandis qu’elle programmait le mur d’escalade, ne doutant pas qu’elle obtiendrait une réponse à sa question, d’une façon ou d’une autre. Et elle a beau jouer les indifférentes Ana, comme à chaque fois qu’elle entame la moindre altercation avec Tiaan, elle n’en demeure pas moins attentive à ses réponses. Tant parce qu’il fallait se concentrer pour passer outre les bégaiements du lieutenant que parce qu’elle était sincèrement curieuse de connaître l’identité de celui qu’elle considérait comme un héros pour le reste de la journée. Riley. Le nom échappe pour seule réponse et cela aurait pu lui arracher un sourire, comme à chaque fois qu’elle se heurte aux monosyllabes qui servaient de discours au blond, si l’identité de l’homme n’avait pas été aussi parlante pour la jeune femme. Marcus Riley, qu’elle aurait pu préciser d’elle-même, parfaitement consciente de qui il était. Elle ne le savait que trop bien, lui aussi avait la sale manie de la reprendre sur ce qu’elle faisait ou disait. Lui aussi avec le défaut d’être légionnaire. Il lui était toutefois moins antipathique que le douanier, ce qui en soi n’avait rien d’un exploit. En tous les cas, la sportive du jour ne rétorque rien, se contentant d’hocher brièvement la tête. Sans nul doute qu’elle aurait dû s’extasier un peu plus, offrir un large sourire à son interlocuteur pour lui signaler à quel point elle aimait l’idée qu’il se soit fait exploser le crâne par le sergent des légionnaires. Pourtant elle n’y parvient pas, pour l’heure trop occupée à trier ses pensées et ses ressentis tant vis-à-vis de Riley que de l’information en générale qui venait de lui être fournie.
Légion. Une précision futile, néanmoins il n’était pas étonnant de voir Tiaan se jeter sur l’information. Avec quelqu’un d’autre il se serait peut-être contenté de fermer sa gueule, comme il savait si bien le faire, plutôt que de mettre en avant qu’il avait été battu -car de cela Ana n’en doutait pas- par un de ces militaires qu’il méprisait. Mais avec elle, c’était différent. Il sait bien que ça pique et que même sa façon de buter d’ordinaire sur les mots ne saurait diminuer l’intensité du venin qui pouvait suinter de ce simple terme. « J’avais compris. T’étais pas obligé de prendre le risque de t’écorcher la langue. » Qu’elle s’entend rétorquer, ne détournant les yeux du terminal que le temps de le fixer, lui adressant ce sourire narquois qu’elle aurait dû lui offrir il y a de cela quelques secondes au moins. Ça perd forcément de son effet, ça sonne moins indifférent et vindicatif. Elle le fait quand même, pour la forme. Ce fut toutefois sans lui accorder une seconde de plus, tout en ayant la conviction qu’ils n’en avaient pas fini, que la milicienne commença à grimper. L’exercice est périlleux pourtant elle ne manque pas d’assurance en s’élançant. Elle est suffisamment à l’aise avec l’exercice pour savoir qu’elle ne se ridiculiserait pas totalement. Certes la progression est lente tant elle doit à de nombreuses surprises assurer ses appuis différemment, ses mains et ses pieds s’adaptant sans cesse aux changements de prises que le mur lui imposait, mais il lui semblait difficile de progresser plus rapidement. Du moins pas sans prendre le risque de chuter de plusieurs mètres d’un coup ensuite. Ce qu’elle ne souhaitait absolument pas. C’est pour cela que l’ensemble de son attention se focalise sur ses faits et gestes du moment, la milicienne étant accaparée par l’exercice tant et si bien qu’elle pourrait presque en oublier la présence du douanier en contrebas. Presque. Parce qu’elle sait qu’il est là malgré tout, comme le putain de vautour qu’il était, à attendre un faux pas de sa part. N’importe quoi qui pourrait lui servir.
Le faux pas ne vient pas. Mais cela n’empêche pas Tiaan de trouver une remarque acide à lui balancer au visage. Le genre de truc anodin pour qui ne connaît pas toute l’histoire, mais Ana, elle connaît, elle. Et elle peut pas retenir un grondement sourd, témoin de son amertume et de sa colère nouvelle. Elle peut pas s’empêcher non plus de se focaliser sur lui, s’imaginant déjà lâcher prise juste pour lui retomber sur la gueule et abimer un peu plus sa face de taulard. Et c’est ce manque d’attention qui la fait chuter, pas au point de dégringoler tout le mur mais suffisamment pour agrandir la distance à parcourir encore d’un mètre. Ce qui la fait chier surtout, c’est que c’est une erreur de débutant. Une erreur de quelqu’un incapable de faire abstraction des coups bas d’autrui. Surtout qu’elle aurait dû y rester insensible, car elle a bien perçu le grognement sous-jacent, ce petit son dégueulasse qui témoignait de la colère du lieutenant. Il était pathétique lui aussi, un chien galeux à son image qui sait pas quoi faire des regrets et de la haine. Mais elle a mordu à l’appât, comme une parfaite idiote. Impossible de le nier désormais. Mais elle pouvait toujours répliquer. « Un peu comme ta femme. » Qu’elle rétorque, cinglante. C’est censé faire mal en retour mais ça n’apaise en rien sa propre frustration. Elle aurait voulu extrapoler comme elle savait si bien le faire, rajouter des sous-entendus pour parler de ces hommes qui, de ce qu’on dit, remplacent parfaitement Tiaan aux côtés de la femme de ce dernier. Elle aussi, elle compensait ailleurs, autrement. Elle aussi, elle allait trouver la jouissance là où elle pouvait se la procurer. Mais elle peut pas développer Ana, peut-être est ce préférable d’ailleurs. Au fond, elle sait même pas pourquoi elle s’est attaquée à ce mariage raté. On l’avait tenue au courant de ce détail, pourtant elle ne s’en était jamais servie jusqu’alors. Pourquoi ? Elle en sait foutrement rien. Peut-être parce qu’elle comprenait pas non plus l’intérêt qu’avait la femme de Tiaan de tromper ce dernier sans chercher à divorcer. Elle s’attaque au lieutenant, pourtant les réactions de sa dulcinée la laissent tout aussi dubitative. Ils ont qu’à divorcer, surtout quand on sait que le mal est déjà fait et qu’on peut plus sauver quoi que ce soit. Les gens finissaient par savoir, il avait déjà perdu la face le Tiaan. Son incapacité à assumer pleinement cette situation ne faisait que l’enfoncer. Au fond, il était un peu comme elle. Tous deux avaient tendance à filer le bâton pour se faire battre.
Quoi qu’il en soit, Ana ne développe pas, se concentrant à nouveau sur sa tâche dans un énième grondement, teinté d’effort cette fois. Elle reprend son ascension, ne cherche plus à parler. Il en profiterait peut être. Qui sait, les quelques minutes qu’il lui faudrait pour atteindre le sommet lui permettraient peut être de formuler une phrase plus longue que d’ordinaire. Mais peu importait. Pour l’heure elle grimpe, finissant par atteindre le sommet. Et ce ne fut qu’une fois en haut du mur, s’installant plus ou moins confortablement sur celui-ci, qu’elle finit par soupirer. Lentement elle joue avec les muscles de ses bras, de ses poignets également, les assouplissant sereinement après l'exercice. Elle est un peu plus détendue, bien que cela ne dure pas. Il lui suffit de baisser les yeux pour capter à nouveau la silhouette de Tiaan. Un condensé de haine que ce gars là. Elle se demande même comment il a fait pour se trouver une femme. Etait-il moins con avec celles-ci quand elles n’étaient pas militaires ? Anastasia en doutait. C’est bête d’ailleurs. Une si belle gueule, associée à un tel comportement de connard. Les mauvais garçons pouvaient être attirants, mais le masochisme de la milicienne avait ses limites. Tiaan était trop. Trop tout. Et tandis qu’elle l’observe, elle peut pas s’empêcher de faire un constat à voix haute, revenant d’elle-même sur la réplique du lieutenant un peu plus tôt, cette façon qu’il avait de dire qu’elle n’escaladait que pour connaître un semblant d’ascension dans sa vie. Au fond, il avait peut être raison, c’était ça le pire. L’escalade, elle aimait ça sûrement pour ça. Etre au dessus. Au dessus des autres. Hors de portée de leur venin, de leur hypocrisie. De tout. « Qu’est ce que t’y comprendrais de toute façon. Les hommes comme toi, ça se contente d’exploser quelque chose ou quelqu’un. Ça se bousille les phalanges. Ça m’étonnerait pas que tu participes à des combats illégaux. Silence. Un bref instant. T’y participes ? » Elle sait pas trop s’il répondra. Surtout s’il répondra par la positive. Peut être qu’elle est trop éloignée pour qu’il veuille prendre le risque d’en parler à haute voix. Peut être qu’il estime que la garce de milicienne qu’elle est mérite pas de connaître ses travers. Ils se sont jamais vraiment inquiétés d’être mutuellement dénoncés pour leur manie de se foutre sur la gueule. Mais ça, c’est peut être trop. Mais ça la surprendrait pas qu'il soit de ce genre. Et au fond ça la rassure. Ils sont peut être pas similaires sur tant d'aspects que ça finalement.
- BLACK PUMPKIN
Sujet: (#) Re: Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia Jeu 18 Jan - 22:43
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Sujet: (#) Re: Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia Sam 20 Jan - 15:19
Messages : 643 Âge : 34 ans Occupation : Milicienne (sergent) au Colossus 5 Habitation : Colossus 5 Arrivée : Il y a 24 ans (2203)Pseudo : Drathir/Loreline Avatar : Riley Keough Crédits : avatar - Isleys ; code sign - Anesidora ; crackship - Elara ♥
Anger's like a battery that leaks acid right out of me (...) Ana & Tiaan
Si elle n’avait pas été aussi occupée à contrôler son ascension, surtout suite à sa récente chute, Anastasia aurait pu être surprise de ne se heurter qu’au silence après l’affront qu’elle venait de faire à Tiaan. Aucune répartie, même bégayante, ne semblait vouloir échapper au lieutenant. Sûrement qu’elle avait définitivement tapé là où ça faisait mal, vraiment mal. Mais elle ne regrette pas, au contraire elle éprouve une pointe de satisfaction malsaine à l’idée d’avoir pu raviver des plaies, tout comme lui ne cessait de raviver les siennes. Jusque là, s’attaquer au bégaiement de l’homme lui semblait facile, jouissif mais néanmoins très facile et il ne semblait pas vraiment s’en offusquer. Au pire il était juste énervé à l’idée de ne pas pouvoir répliquer correctement et de devoir encaisser ses monologues insultants à elle. Mais en cet instant précis, la milicienne venait de changer la donne. Elle le paierait sûrement très cher mais une fois encore elle n’y pensait pas en cet instant précis, trop focalisée sur son souffle, ses muscles, les prises qui apparaissaient puis disparaissaient régulièrement. C’est finalement à force d’efforts, et une capacité nouvelle à faire abstraction de ce qui l’entourait, qu’elle parvint à atteindre le sommet du mur. Elle s’assoit alors simplement sur ce dernier, se calant aussi confortablement que possible, pour mieux baisser les yeux en direction de son interlocuteur du moment. Ana réfléchit, quelques secondes, l’observe en même temps et finit par lui demander s’il était du genre à participer à des combats illégaux. Ce serait pas étonnant, estimant que l’homme en contrebas ne savait rien faire de plus, ou de mieux, que de s’exploser les phalanges contre de la ferraille ou contre des mâchoires carrées. Un peu pathétique à ses yeux, estimant que sa manie de prendre de la hauteur pour se sentir mieux était tout de même plus sain que de faire couler le sang d’autrui et le sien. Pourtant, elle a beau juger cette activité négativement, il y a quelque chose qui se fiche en elle, une méfiance exacerbée, mêlée d’une pointe de peur peut être. Un petit quelque chose qui lui rappelle que Tiaan n’était sûrement pas à prendre à la légère. Elle avait beau ne pas vouloir admettre qu’il ait pu gagner un combat contre Marcus, Anastasia semble soudainement en douter. Et elle commence à se dire que pour rien au monde elle ne voudrait se retrouver à encaisser elle-même les coups, physiques cette fois, qu’il pourrait vouloir lui asséner.
Peut être que cette impression venait du sentiment de colère qui semblait faire bouillir les veines du douanier. Elle a beau être perchée à une hauteur suffisante, la jeune femme capte avec une certaine aisance les tremblements et la haine de celui qu’elle avait largement insulté un peu plus tôt. Faut croire qu’elle avait fait mouche mais une fois de plus la satisfaction laisse place à une méfiance exacerbée, matérialisée par une petite flamme colérique au fond de ses prunelles de glace. Elle est pas vraiment en colère contre lui, du moins pas plus que d’ordinaire, mais elle peut pas s’empêcher de se demander sous quelle forme se matérialisera l’assaut de son interlocuteur. La réponse arrive bien vite quand elle voit l’homme s’approcher du terminal et elle a tout juste le temps de froncer les sourcils de mécontentement que déjà les prises du mur d’escalade disparaissent toutes en même temps. Grognement, sourd, agacé, sauvage. La petite étincelle au fond de ses yeux devient brasier, l’espace de quelques secondes, tandis qu’elle ne cesse d’observer ce petit con qui daigne enfin répondre à sa question. Normal, il devait se sentir en confiance maintenant, il allait moins buter sur les mots cet abruti, il était trop fier de sa connerie. Pourtant, elle voit bien qu’il sourit pas. Il n’est donc pas totalement satisfait, ou peut être encore trop perturbé par ce qu’elle avait pu lui cracher à la figure auparavant. Dans les deux cas, ça lui convient bien. Quoi qu’il en soit, il n’est pas question de combat illégal dans la vie de Tiaan, juste un ring on ne peut plus officiel sur lequel il s’entraînait. Anastasia n’était pas sûre que l’on puisse parler d’entraînement vu l’état dégueulasse dans lequel il finissait, mais ça ne regardait que lui. Et puis, qui sait, quelqu’un lui briserait peut être la nuque par mégarde un jour. Qui sait.
« Tu serais pas un peu amoureux de moi ? La question sort de nulle part, et elle espère bien le prendre royalement au dépourvu avec celle-ci. Ça et le sourire amusé, sans la moindre trace d’ironie, qu’elle arborait en le fixant. Si elle le dévore des yeux afin de ne manquer aucune de ses réactions, la jeune femme ne veut pas lui laisser le temps de répliquer toutefois et enchaîne bien vite. Non parce que, on pourrait y croire. Tu m’obliges à rester au sommet de ce mur, si bien que j’aurais rien de mieux à faire que de parler encore et encore. C’est à se poser des questions. T’aimes boire mes paroles ou tu voulais juste me coincer quelque part pour me mater en paix tout en essayant de faire croire que t’es juste un prédateur très patient ? Le sourire s’élargit, plus narquois cette fois. Elle tente Ana, de jouer le chaud et le froid, de lui cracher son venin à la gueule pour ensuite être un tantinet plus sympathique dans ses propos, pour mieux revenir à la haine pur et dur lorsqu’il commencerait à trop l’agacer en retour. Alors elle joue, pousse le vice en levant son index comme pour l’interrompre avant de défaire sa queue de cheval, coinçant l’élastique autour de son poignet et ébouriffant ses cheveux rapidement comme dans l’optique de se montrer plus séduisante. Un clin d’œil suit, puis de nouveau quelques paroles. Alors, tu veux qu’on parle de quoi ? Les derniers méchants que j’ai expédié sur le Lady Grace, les derniers documents administratifs que t’as rempli ? Ou on peut ne pas parler du travail, après tout ce serait dommage de se fâcher. » Encore. C’est pas comme s’ils savaient faire que ça, se fâcher, justement. Comme des gosses, avec un vocabulaire potentiellement plus grossier. Ils étaient pathétiques, tous les deux, mais c’était plus simple de se dire que c’était la faute à l’autre. Dans ce cas précis, c’était un peu vrai d’ailleurs. Leur histoire, leur haine, tout ça c’était à cause de Tiaan. Si ce con avait été un peu moins lui-même, un peu moins à taper d’office là où ça faisait mal, elle aurait pas éprouvé le besoin de lui rendre la pareille. Anastasia en vient d’ailleurs à se dire, qu’elle, au moins, ne s’engueulait pas ainsi avec tout le monde. Lui, si (de ce qu’elle en savait ou en devinait du moins). C’est à se demander comment il faisait pour dormir, avec autant de haine lui bouffant les tripes.
- BLACK PUMPKIN
Sujet: (#) Re: Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia Lun 22 Jan - 21:42
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Sujet: (#) Re: Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia Lun 22 Jan - 23:38
Messages : 643 Âge : 34 ans Occupation : Milicienne (sergent) au Colossus 5 Habitation : Colossus 5 Arrivée : Il y a 24 ans (2203)Pseudo : Drathir/Loreline Avatar : Riley Keough Crédits : avatar - Isleys ; code sign - Anesidora ; crackship - Elara ♥
Anger's like a battery that leaks acid right out of me (...) Ana & Tiaan
C’est qu’il a l’air con vu d’en haut, cet air surpris peint sur le visage, ce qui contraste grandement avec son habituel air grave ou son sourire narquois et hautain. Ça l’amuse Ana, elle éprouve un sentiment de satisfaction puéril à l’idée d’avoir pu le décontenancer suffisamment pour lui faire perdre ses airs bravaches. Elle apprécie tout autant la légère teinte rouge qui semble colorer plus que jamais la peau blanche du lieutenant. Les oreilles. Son cou. Un peu ses joues. Ça enhardit la milicienne, ça l’incite à poursuivre son explication dans un sourire ravi, son regard ancré sur cette silhouette en contrebas. C’est vrai qu’on pourrait se poser des questions, à le voir ainsi ne jamais la lâcher, à le voir la condamner à supporter sa présence sans pouvoir y faire quoi que ce soit. On pourrait y croire, si on oubliait l’espace de quelques secondes qu’ils ne cessaient de se blesser mutuellement, avec trop de force pour qu’ils puissent sortir indemnes de leurs entrevues. Pendant un instant, Anastasia en vient à croire qu’elle avait le dessus, que sa manie de parler beaucoup plus longtemps que lui conférait un avantage cette fois ci. Il peut rien faire contre elle, à part la détester, à part lui rappeler ses échecs pour rejoindre les légionnaires. Certes ça fait mal, mais elle s’habitue à cette douleur, un peu. Suffisamment pour ne pas avoir envie de le tuer, véritablement. Suffisamment pour avoir la force de rétorquer. Alors elle prend confiance, poursuit, lui demande de quoi il voudrait parler vu qu’il l’avait obligé à ne pas pouvoir redescendre -du moins pas sans se casser une jambe dans le processus- et elle demeure là, légèrement penchée en avant afin de bien les voir, sa chevelure retombant en cascade le long de son épaule, jusqu’à ses seins. Que va-t-il faire ? Que peut-il bien lui dire qu’elle n’ait pas déjà entendu de toute façon. Allait-il évoquer sa silhouette fade, son manque cruel d’intelligence, son incapacité à mettre en œuvre ses ambitions ? La rabaisser en évoquant son manque de discipline, de compétences. Lui rappeler qu’elle n’était qu’une milicienne, indigne de lui. Elle s’était préparée à tout Ana. Mais pas à ça. Pas au pire.
Elle ne se méfie pas spécialement en le voyant s’avancer un peu plus vers le mur, pas plus qu’elle ne s’inquiète de constater qu’il semble réussir à se détendre, si tant est qu’un homme comme lui soit vraiment capable de se détendre. Le temps passe, les secondes s’égrènent et aux yeux de la jeune femme ces minutes ne font que lui donner raison. Puis la réplique échappe au douanier. Une longue tirade, plus longue que ce qu’il a l’habitude de lui offrir. Et il y a ce bégaiement, celui là même qui d’ordinaire la fait rire, celui là même qui lui sert d’arme. D’ordinaire elle se concentre pour comprendre ce qu’il essaye de dire, pour deviner le mot qu’il essayait désespérément de prononcer. Cette fois ci, ce qui n’est que source de moquerie devient une arme. Parfaitement aiguisée. Mortelle, comme les mots qu’il sélectionne avec soin, les enduisant d’un poison fulgurant. Ta gueule. TA GUEULE ! Ça hurle dans son crâne, ça s’agite, ça se débat. Elle voudrait qu’il la ferme, qu’il cesse de buter sur chaque mot tant ça lui donne l’impression d’entendre ce dernier à plusieurs reprises. Comme si chaque syllabe était une toute petite lame, qu’il plante de ce fait plusieurs fois dans ses tripes et dans son cœur. Elle le hait, viscéralement. Elle voudrait le voir crever, là, tout de suite, sur le champ. Qu’il se taise, à jamais, qu’il ne s’engage pas sur ce terrain là. Ne l’avait-elle pas mérité ? N’avait-elle pas commencé, cette fois ci, en s’attaquant à sa femme adultère ? Peut être. Mais une voix égoïste au fond d’elle lui souffle qu’elle n’a pas mérité ça. Pas autant. Pas à ce point. Ne pouvait-il se contenter de l’attaquer sur son travail ? Sur cette plaie ci, qui n’était que le commencement de tout ce qui la tuait dans sa vie, mais qu’elle pouvait au moins gérer. Pourquoi ça ? Pourquoi son incapacité totale à être aimée, vraiment aimée, de quiconque.
Elle le regarde, Tiaan. Mais elle le voit plus vraiment, figée, blême. Son corps ne lui répond plus et ne semble pas faire mine de vouloir réagir pour autant, si ce n’est ses doigts qui se crispent sur le rebord du mur, ses ongles crissant contre l’étrange matériau qui le constitue. T’imagines Ana ? Bien sûr qu’elle imagine, elle a fait que ça toute sa putain de vie, d’imaginer que quelqu’un lui donnerait sa chance, peu importe le domaine. Elle avait espéré être assez bien pour la légion, mais avait échoué. Elle avait espéré être assez bien pour des hommes, mais elle avait échoué. Elle tente de se raccrocher à ces relations malgré tout, à Rhil par exemple avec qui elle était sorti. Elle tente de se raccrocher à ça, cette relation fugace, puis cette amitié solide. Mais ça suffit pas. Son cerveau ne parvient qu’à lui rappeler que la relation n’avait duré que quelques mois, quelques misérables mois qui avaient été suffisants pour prendre conscience du fait qu’elle était pas assez bien pour l’astronome. Puis il y a ces relations sans lendemain, visant à simplement évacuer le trop plein, du sexe pour oublier le reste, du sexe pour un plaisir fugace. Est-elle trop exigeante ? Pourtant non. Alors pourquoi, putain de merde ? Et pourquoi fallait-il que ce con à ses pieds lui fasse éprouver tout ça. Pourquoi piétine-t-il son cœur, peut être même sans le vouloir. Enfin non. Il sait, que ça fait mal, sinon il le dirait pas. Etait-elle si évidente ? Son échec professionnel témoignait-il à ce point de ses défaillances profondes ? Pourquoi lui putain. Pourquoi c’était lui qui voyait tout ça chez elle, pourquoi c’est lui qui devait s’en servir pour la briser un peu plus. Elle a presque envie de chialer Ana, prise au dépourvu, au piège même ainsi coincée sur son mur. Elle voudrait fuir, après avoir explosé son crâne au sol à plusieurs reprises, juste pour se défouler, juste pour le tuer. Mais elle peut pas fuir. Même si elle avait pu, même si les prises avaient toujours été là.
La gorge nouée, la jeune femme tente de penser à sa vie sociale en général, au visage de Rosa, de Kara, d’Ethan et de tant d’autres. Elle était pas seule, elle. Et elle doute qu’il ait le droit à ce genre de privilèges. Il sait pas ce que ça fait, que de boire en bonne compagnie, que de faire un karaoké même lorsque t’as aucun talent juste pour le plaisir. Il sait pas. Il sait rien. Il est pire qu’elle, plus pathétique, plus défoncé. Il a peut être juste le mérite de paraître moins affecté qu’elle, elle qui s’efforçait pourtant de ne rien montrer. Mais le problème est là. Elle montre rien Ana. Pas un sourire, pas la moindre répartie ne franchissant le barrage de ses lèvres. Y que ses doigts crispés, ses tripes agonisantes et son cœur bousillé. Y a ses prunelles qui parviennent même pas à s’offusquer elles même, sa langue sanguinolente et ces plaies. Ces putain de plaies qui guérissent jamais. Pourquoi ça guérit pas hein ? Pourquoi certains parviennent à vivre, sereinement, malgré les atrocités qu’ils ont subi tandis qu’elle est pas capable de surmonter un échec à la con. Pourquoi ça fait si mal ? Pourquoi est-elle si faible ? Elle sait pas Ana. Mais elle en a marre de donner cette impression. Alors elle se racle la gorge, après avoir passé sûrement de longues minutes à le fixer, sans savoir quoi dire ou quoi faire. Elle se racle la gorge et elle accepte. « D’accord, mais c’est toi qui paye. Que pouvait-elle dire d’autre ? L’envoyer chier ? Lui dire qu’elle voulait pas une seule seconde de plus subir sa compagnie ô combien détestable ? Bien sûr que non elle peut pas. Ils se sont condamnés à se supporter mutuellement, juste pour avoir le dernier mot, juste pour faire mal un peu plus à l’autre dans l’espoir de pas être le plus flingué des deux. Ils auraient pu s’aider mutuellement à se relever. Ils ont fait que se ruer un peu plus de coups, quitte à en crever tous les deux. Alors, non. Elle pouvait pas le fuir. C’était trop tard. C’était trop tard depuis toujours. Toi au moins, tu pourras me conseiller Tiaan. » Elle voudrait sourire, mesquine, mais n’y parvient pas. Y a que son visage blême, sa mâchoire serrée, sa respiration encore sifflante, cette poitrine qui se soulève presque férocement bien qu’à un rythme régulier témoignant de ses efforts pour se calmer. Evidemment ses propos en eux même suintent l’ironie, comment pourrait-il en être autrement alors qu’ils savent tous les deux qu’il ne peut prodiguer aucun conseil. Combien de fois devront-ils se rappeler mutuellement qu’ils sont aussi pathétiques l’un que l’autre ?
Elle attend encore un instant, pas certaine d’être capable de quitter son perchoir. Elle sait pas si c’est une bonne idée que de descendre, que de le rejoindre. Elle n’en a plus envie, plus du tout, trop inquiète du poignard qui peut rôder quelque part. C’est cette peur soudaine qui l’empêche par ailleurs de rétorquer véritablement, de lui parler de sa putain de bonne femme qui va sucer dieu seul savait qui, juste parce qu’il était pas assez bien lui non plus, ce qu’elle comprenait parfaitement d’ailleurs. Elle ose pas hurler ces horreurs, parce qu’elle est terrifiée de ce qu’il pourra dire en retour. « Tu devrais remettre les prises. J’ai pas très envie de sauter dans tes bras, on sait bien que tu me rattraperais pas. Il la laisserait plutôt se briser joyeusement la nuque contre le sol. Et elle tenait pas à lui faire ce plaisir. Alors elle attend qu’il joue avec le terminal à nouveau puis toise les prises, immobiles cette fois, qui apparaissent. Elle hésite un bref instant à redescendre, se demandant s’il n’allait pas tout foutre en l’air à peine aurait-elle commencé son parcours. Une petite voix lui souffle malgré tout qu’il ne le ferait pas. Après tout, y a-t-il déjà eu quoi que ce soit de physique entre eux ? Non. Du coup il ne l’aurait peut être pas laissée se briser la nuque non plus si elle avait sauté. Mais rien n’était moins sûr aussi la jeune femme préfère compter sur ses propres capacités, entamant sa descente sans réfléchir. Elle est dans l’attente d’une mauvaise surprise, crispée bien qu’elle a le mérite de ne montrer aucune hésitation dans ses gestes, mais rien ne vient et rapidement elle retrouve la terre ferme. J’ai une douche à prendre. T’as qu’à attendre à l’entrée. » Qu’elle lâche alors sans lui accorder un regard, s’éloignant sans plus de cérémonie en direction de ce qui servait de vestiaires. Un index posé sur un détecteur à hauteur du casier suffit pour confirmer à l’équipement qu’il s’agissait bien de ses affaires cachées à l’intérieur. Elle récupère donc de quoi se laver et ses affaires civiles avant d’emprunter la direction des douches. Rien de commun, juste une succession de cabines individuelles et elle s’engage dans la première disponible.
Elle sait pas combien de temps elle passe sous l’eau chaude. Sûrement pas assez à son goût, elle sait que l’eau est une denrée rare, que le gaspillage n’est pas autorisé et que ces douches ci proposaient une quantité de liquide beaucoup plus restreinte que chez elle, pour éviter justement des pertes. Il arrivait également que plus d’eau ne soit proposée, généralement aux horaires les plus tardifs, contraignant tout le monde à se doucher chez soi. Là encore, ça évite les abus. Alors au fond elle peut pas trop profiter Ana, alors qu’elle en aurait rêvé. Elle passe les premières minutes nue sous le jet d’eau, son crâne reposant contre le mur face à elle, les yeux clos, les lèvres entrouvertes tandis que les gouttes glissaient le long de son faciès pour ensuite retrouver le siphon à ses pieds. T’imagines Anastasia ? « Ne m’appelle pas comme ça… T’as pas le droit de m’appeler comme ça. Elle gronde, les dents serrées, tremblant de tout son long. Il a pas le droit d’utiliser son prénom, pas comme ça, pas pour lui faire mal. Ça te ferait quelque chose. Ouais, ça ferait quelque chose. Du bien, elle l’espérait. Elle espérait tellement. Va te faire foutre. VA TE FAIRE FOUTRE PUTAIN ! » Elle avait hurlé, le poing fusant contre le métal qui constituait sa cabine. Trois fois. Elle s’explose les phalanges elle aussi. Bordel de merde. Elle aurait dû s’élever, simplement s’élever. Et la voilà en train de se rabaisser à son niveau à lui. Elle le constate en observant son poing serré, rendu douloureux par l’épreuve. Elle inspire, profondément, finit par se laver, s’occupe de ses cheveux également. Et durant ce temps qui lui reste, elle essaye de songer à sa respiration, tente de l’apaiser. Elle songe même aux leçons de méditations qu’avait tenté de lui inculquer Ithan. Elle y arrive pas. Mais au moins cesse-t-elle de trembler. Ça crève à petit feu dans sa tête, mais le corps cesse de le montrer. Alors elle quitte la cabine, sèche sommairement sa chevelure avec une serviette et s’habille prestement. Un simple pull noir, près du corps, glissé à l’intérieur d’un pantalon taille haute. L’ensemble est un peu terni, perdant de ses couleurs au fil du temps, mais au moins ça la change de son uniforme. Elle en est ravie d’ailleurs. Elle voulait pas porter son uniforme de milicienne avec lui. Pas alors qu’elle savait qu’il ricanerait à peine verrait-il partiellement cette tenue de travail. Et tandis qu’elle quitte les lieux, un sac en main avec ses affaires de sport dedans, Anastasia ne peut pas s’empêcher de prier. Prier pour qu’il ait perdu patience, prier pour qu’il ait pris la décision de partir. Prier pour qu’il ne soit pas à l’entrée.
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Sujet: (#) Re: Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia Mar 23 Jan - 0:52
Messages : 374 Occupation : MORT - premier directeur du comptoir Cygni, décédé dans l'exercice de ses fonctions Habitation : UNE PETITE URNE Pseudo : Frey Avatar : Joel Kinnaman Crédits : Sign : Bat'phanie ; gif : a-weiter
Sujet: (#) Re: Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia Mar 23 Jan - 19:00
Messages : 643 Âge : 34 ans Occupation : Milicienne (sergent) au Colossus 5 Habitation : Colossus 5 Arrivée : Il y a 24 ans (2203)Pseudo : Drathir/Loreline Avatar : Riley Keough Crédits : avatar - Isleys ; code sign - Anesidora ; crackship - Elara ♥
Anger's like a battery that leaks acid right out of me (...) Ana & Tiaan
Bien sûr qu’il était là. Comment pourrait-il en être autrement. Il ne pouvait pas fuir lui non plus, du moins c’est ce qu’elle se plaît à croire dans un sens. Elle préfère se dire qu’il est dépendant d’elle à sa façon, dépendant du regard souillé de haine qu’elle pouvait vriller sur lui, dépendant de son venin, dépendant des plaies qu’il ouvrait en elle. C’est malsain, mais au moins ne serait-elle pas la seule idiote de ce duo incompréhensible. Alors il est là, bien que sa présence suffise à lui arracher un frisson douloureux, irrépressible. Elle se glisse à sa hauteur sans le regarder mais se voit rapidement attirée par le paquet de cigarettes qu’il tend en sa direction. Le monde continue de tourner, la vie suit son cours, pourtant c’est comme si ils vivaient tous les deux au ralenti en cet instant précis. Elle est lente dans ses gestes, dans ses décisions, fatiguée malgré une vivacité d’esprit certaine. Elle réfléchit trop et pas assez à la fois. Trop, parce qu’elle cherche une explication à cette gracieuse offrande, à ce silence alors même qu’il avait remarqué les rougeurs de son poing droit -car il remarquait tout, pas vrai ?-. Pas assez, parce qu’elle sait pas quoi faire en retour. Elle sait même pas si elle a vraiment envie de fumer, s’étant adonnée à cet exercice trop peu de fois dans sa vie pour se retrouver dépendante de la nicotine. Elle voudrait pas que ce vice vienne définitivement se rajouter à ses autres problèmes aussi décide-t-elle qu’elle ne prendrait pas de risques aujourd’hui. Malgré cette décision intérieure, la jeune femme lève doucement la main et s’empare d’une cigarette sans un mot. Elle est gauchère Ana. Enfin, une fausse gauchère comme elle se plaît à le dire elle-même. Du genre à écrire de cette main dominante, mais à réaliser cinquante autres actions avec la seconde. La faute à une société crée pour des droitiers, qu’elle explique. Elle s’en fout un peu ceci dit. C’est juste des détails. Mais elle aime les détails.
La milicienne n’attend pas plus longtemps pour le suivre, refusant d’un simple signe le potentiel briquet qu’il aurait cherché à lui proposer. Parce qu’elle ne porte pas clope à ses lèvres Ana, elle se contente de jouer avec, la faisant virevolter entre ses doigts avec une certaine habileté. C’est qu’elle a l’habitude. Ça occupe les mains, ça occupe aussi suffisamment l’esprit. Et la jeune femme profite de chaque occasion pour ça. Elle ne parle pas, ne le regarde pas plus que ça non plus à vrai dire, elle se contente de tracer sa route à ses côtés, suivant plus ou moins le rythme. Il y a des moments où elle se sent con, où elle se demande pourquoi diable ils iraient partager un café ensemble. C’est ridicule non ? De se mutiler pour ensuite discuter autour d’un verre. Discuter. Est-ce qu’ils y arriveraient ? Elle en savait foutrement rien, ça semblait mal parti et à dire vrai elle n’était pas sûre de le vouloir. Elle cherche un prétexte pour se barrer, à chaque pas qu’elle fait. La fuite commence même déjà durant le trajet, d’une certaine façon. Fuite lorsqu’elle ralentit imperceptiblement l’allure en traversant les passerelles, son regard attiré par l’immensité de l’espace qui s’offrait à l’extérieur. Le ballet incessant des vaisseaux, les tentacules d’acier plus loin, des étoiles partout. C’était la journée, les lumières artificielles du vaisseau le leur rappelaient bien, pourtant c’est comme une nuit interminable dehors. A chaque fois. Mais elle se lasse pas du spectacle, y puise une certaine quiétude. Elle a besoin de ça Ana, de s’accrocher à des habitudes, des détails insignifiants mais plaisants de son quotidien. Elle cherche à se faire sourire, toute seule, pour oublier l’acidité des paroles du lieutenant. Un moyen d’évacuer le poison distillé dans son organisme, une façon d’apaiser la haine qui réchauffait son sang. Elle est fatiguée, mais c’est pas suffisant. La fatigue, l’épuisement émotionnel, c’est qu’une conséquence directe de son accès de rage. Elle a besoin d’autre chose, pour retrouver un semblant de sérénité, pour se recentrer sur elle-même. Quelque chose pour éviter de voir inlassablement le visage de Tiaan dans son esprit, même lorsqu’elle l’aurait quitté.
Alors elle prend son temps sur les passerelles puis, au détour d’une ruelle, son regard capte finalement la présence d’un distributeur et elle s’arrête là également, brièvement. Le terminal passe devant un détecteur, lui retirant ses crédits tandis qu’elle commandait à voix haute une espèce de cookie végétalien, la faute au manque de ressources, qui prenait la forme d’un astronaute. C’est des trucs pour gosse, mais c’est sacrément bon alors elle s’en empare sans un mot et le glisse dans la poche de son jean en attendant, reprenant sa route pour rattraper le douanier et chercher en sa compagnie un café. Elle ne sait même pas où il l’emmène en vérité mais rapidement il trouve ce qui semble être un lieu approprié. Elle ne connaissait pas vraiment mais peu importait, ses souvenirs du Columbiad étaient lointain. Quatre années passées à patrouiller ici, à ses débuts, avant qu’on ne l’envoie ailleurs et avant qu’elle ne réclame d’être expédiée sur le Colosus, en espérant ne plus quitter ce dernier. Son attention se focalise toutefois rapidement sur la porte du bâtiment désormais ouverte, une porte qu’il retient pour la laisser passer en premier. De la galanterie ? De la putain de galanterie de la part de Tiaan Krishvin ? C’est une blague. En tout cas elle refuse d’y croire véritablement, de se laisser attendrir par quelques attentions futiles, dérisoires comparées aux remarques acerbes du douanier. Alors elle s’attarde pas Ana, s’engageant la première dans le café et se dirigeant vers la première table qui l’inspirait. C’est sur le côté, contre un mur. Pas tout au fond, ni trop à l’avant malgré tout, mais sur le côté. Des connaissances ayant suivi des cours de psychologie à l’Académie lui expliqueraient sûrement à quel point ce choix pouvait être significatif, et elle aurait haussé les épaules pour signifier le peu d’importance que ces signes revêtaient pour elle. Elle aurait fini par grogner, sûrement, si quiconque avait eu l’audace de commenter au passage sa manie de croiser les bras contre sa poitrine tandis qu’elle s’installait à sa place, ne relevant les yeux en direction de son interlocuteur que le temps de lui signaler qu’elle désirait un café. Café qu’il va commander, qu’il lui ramène. Là encore elle sait pas quoi penser de tout ça, estimant qu’il aurait plutôt été du genre à lui dire de bouger son cul. Peut être.
Lorsqu’il revient, la milicienne avait fini par décroiser les bras, juste pour mieux jouer avec la cigarette qu’elle tenait toujours entre les doigts, la faisant virevolter puis cogner très légèrement sur la table, enchaînant sur une nouvelle pirouette, pour heurter de nouveau le meuble. Le bruit est discret, le rythme régulier. Elle ne s’arrêtera que lorsque la boisson chaude sera devant elle, ses mains se refermant autour comme le faisait actuellement l’homme face à elle. On lui a jamais expliqué que ce tic s’apparentait à une recherche de contact humain et si on le lui expliquait, sûrement qu’elle hausserait les épaules pour toute réponse. Ça ne l’empêcherait pas de croire, intérieurement, qu’ils essayaient juste de se réchauffer en agissant ainsi. Mais que la sensation de froid qu’ils essayaient de contrer était peut être en dedans. Pour l’heure, elle préfère jeter un coup d’œil à son interlocuteur, l’observant sans un mot alors qu’il soupirait, se frottait les yeux. Là où elle faisait continuellement des efforts pour ne pas le laisser entrevoir chez elle le moindre signe de faiblesse, d’agacement ou autre, Tiaan se révélait être un véritable livre ouvert. Pas totalement, en vérité, mais il ne savait pas se cacher. Et en cet instant précis il semblait même ne pas le vouloir. Ça l’interpelle un peu, bien qu’elle se garde le montrer, et elle s’efforce de ne pas baisser les yeux comme une gosse prise en flagrant délit lorsqu’il capte son regard et s’y accroche sereinement. C’est pour ça qu’elle le soutient sans un mot, pendant un moment. « Alors ? Il n’y a même plus de trace d’ironie véritable dans sa voix, pas plus qu’elle ne s’autorise un quelconque sourire narquois. Oh le sourire est là, très léger, à peine une esquisse. Mais il suinte pas la fourberie comme ça pourrait lui arriver d’habitude. Elle en a plus véritablement la force. Et y a toujours cette peur qui lui bouffe encore les entrailles, mêlée à la colère et aux blessures. La peur de le pousser trop loin. Comment on se fait aimer des gens ? »
Elle l’observe le temps de sa question, puis baisse les yeux en direction de ses mains, l’une d’elle fouillant dans la poche de son pantalon pour en sortir le cookie astronaute qu’elle avait acheté plus tôt, déposant ce dernier sur la table. Anastasia l’observe un moment puis, faisant preuve d’une précision presque chirurgicale, elle commence à amputer le biscuit. Elle tranche d’abord un premier bras, puis le second. Elle détache ensuite les jambes, puis arrache la tête. Le tout repose ainsi quelques secondes en pièces détachées devant elle, la milicienne s’empare des éclats de chocolat -ou ce qui s’en approche- qu’elle porte ensuite à ses lèvres pour éviter tout gaspillage. On sent dans ses gestes que tout ceci n’est rien de plus qu’un autre rituel. Le rituel qui semble dater d’une autre époque, quand elle était toute petite et que chaque gâteau se voyait ainsi décortiqué sans qu’elle ne parvienne à s’expliquer pourquoi elle faisait ça. Elle sait pas non plus pourquoi elle commence systématiquement par manger les bras, s’emparant de l’un d’entre eux pour le tremper dans son café avant de le manger. Elle prend son temps, mais après les bras ce sera au tour de la tête, puis des jambes et enfin du reste du corps. C’est toujours dans cet ordre là. Et en cet instant précis, ce biscuit c’est comme la vue sur l’espace de tout à l’heure. C’est un précieux rappel de ce qu’elle est, de ses habitudes, de sa vie. Une vie qu’elle ne pouvait dénigrer juste parce qu’un connard a eu l’audace de frapper là où ça faisait mal. Elle valait mieux que ça. Quoi qu’il puisse en dire, peu importe le mal qu’il pouvait lui faire. De sa main droite, elle s’empare ainsi tantôt d’un morceau du biscuit qu’elle mange, tantôt du café dont elle savoure une gorgée. Sa main gauche quant à elle continue de jouer avec la cigarette de l’autre côté de la table. La milicienne jette alors un coup d’œil aux gens autour d’elle. Ils lui semblent tous plus vivants qu’elle. « T’as déjà dit des choses gentilles à quelqu’un ? » La question sort un peu de nulle part également, encore qu’elle puisse facilement être associée à ses propos précédents. Elle sait pas pourquoi elle lui demande tout ça, pourquoi elle éprouve le besoin de parler quand lui-même ne le fait pas. Elle s’intéresse d’une certaine façon, elle retient ce qu’il lui dit en tout cas, mais elle est pas sûre que ce soit pour de bonnes raisons. Ça l’est jamais vraiment avec lui de toute façon. Peut-être qu’elle demande juste parce qu’elle sait qu’il répondra. Finalement il répond toujours à ses questions. Comme un livre ouvert. Comme un mec qui a rien à cacher. Elle sait pas comment il fait. Elle tente de planquer sous le tapis tellement de trucs.
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Sujet: (#) Re: Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia Mar 23 Jan - 22:46
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Sujet: (#) Re: Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia Mer 24 Jan - 0:44
Messages : 643 Âge : 34 ans Occupation : Milicienne (sergent) au Colossus 5 Habitation : Colossus 5 Arrivée : Il y a 24 ans (2203)Pseudo : Drathir/Loreline Avatar : Riley Keough Crédits : avatar - Isleys ; code sign - Anesidora ; crackship - Elara ♥
Anger's like a battery that leaks acid right out of me (...) Ana & Tiaan
Elle comprend pas Ana. Elle n’a jamais compris, depuis tout ce temps, ces mois, ces années. Elle n’a jamais compris comment il faisait pour répondre systématiquement à ses questions, même quand elle se moquait ouvertement, même quand elle le défonçait verbalement. Il répondait toujours. Pourquoi ? Estimait-il n’avoir rien à cacher ? La craignait-il si peu qu’il se permettait de se dévoiler, même pour ce qui semblait n’être que des futilités ? Est-ce à cause de son arrogance, celle là même qu’elle aurait pu juger incroyablement séduisante si cela ne lui avait pas porté préjudice ? Elle sait pas Ana, elle cherche à comprendre, sûrement en posant toujours plus de questions dans l’optique de l’analyser quand il y répond. Mais aucune explication ne pointe le bout de son nez, juste des suppositions supplémentaires, aucune certitudes. Ce qui la motive en premier lieu toutefois, c’est toujours cette idée de ne pas perdre la face, c’est pour cela qu’elle entame la conversation, qu’elle lui demande, tout en décapitant son biscuit, comment on faisait pour se faire aimer des gens. C’est bien pour ça qu’ils sont là non ? Parce qu’il avait rien trouvé de mieux à faire que de la provoquer quant au néant de sa vie amoureuse, parce qu’il s’était senti bien malin à lui proposer d’en parler autour d’un café. Evidemment qu’elle en parle pas véritablement, elle préférerait crever que d’évoquer ses sentiments. La douleur de jamais avoir été suffisante, tellement forte qu’elle ne se donnait plus la peine de tenter le coup. Elle fait croire que les relations sans lendemain lui conviennent, qu’un plan cul régulier c’est préférable et qu’elle n’a pas besoin de plus. La vérité c’est qu’elle est terrifiée à l’idée de se confronter à un nouvel échec, une nouvelle erreur quant au choix de son partenaire. Elle est lasse, Ana, que de s’impliquer émotionnellement pour rien. Jamais de récompense au bout du chemin, pas un sentiment gratifiant, pas l’impression d’être soutenue. Que dalle.
Pourtant, malgré cette peur logée quelque part, cette résignation pathétique, elle peut pas s’empêcher de s’offusquer en l’entendant lui répondre qu’il ne savait rien. Il avait pas de conseil à lui prodiguer, bien sûr, ça elle le savait. Toutefois elle n’apprécie pas de l’entendre lui dire que s’ils avaient su comment s’y prendre, ils n’en seraient pas là tous les deux. « Va pas croire que j’ai personne à retrouver ensuite. » Rétorque-t-elle simplement, son regard ancré dans le sien comme en signe de défi. Elle n’était pas comme lui. Pas tout à fait. Pas à ce point. Certes elle sait pas ce qu’elle fout là, pourquoi elle perd son temps à supporter sa compagnie, sa façon de la regarder, ses silences, son absence total d’intérêt pour sa personne dès lors qu’il n’était plus question de l’insulter. Mais elle avait d’autres personnes, autour d’elle. Une vie sociale malgré tout, à défaut d’avoir quelqu’un éprouvant des sentiments réels à son égard. Elle pouvait faire autre chose que de se faire exploser le crâne sur un ring. Et elle s’accroche désespérément à l’idée que ce ne soit pas le cas du douanier. Quelque part, elle espérait qu’il soit seul. Toujours plus pathétique qu’elle, toujours plus bas. Et tant pis s’il n’en a pas conscience, ou pire si cela lui convient comme situation. Elle voulait juste pas comparer sa vie avec la sienne à lui. Mais plutôt que de se focaliser plus longtemps sur cette odieuse possibilité, la milicienne préfère avaler le deuxième bras de son astronaute, achevant de le déguster pour mieux enchaîner avec une nouvelle question. Une interrogation anodine, mais qui pourtant lui tient à cœur, comme chaque question qu’elle pose en vérité. Est-ce qu’il a déjà su dire quelque chose d’agréable, à quiconque ? A commencer par sa femme peut être. Si ce n’était pas le cas, peut-être ne fallait-il pas s’étonner de la voir chercher refuge dans d’autres bras, peut-être plus cléments. De l’autre côté, Ana finit par se dire qu’il avait forcément été gentil, au moins un temps. On ne naît pas enculé fini, de ça elle en était convaincue. Et elle essaye de ce fait de le décortiquer, comme son biscuit, à la recherche d’un cœur en chocolat ou quelque chose dans ce goût-là. Sa mère pouvait pas avoir raté sa cuisson à ce point bon dieu.
Peut être que non. Peut-être qu’elle tient un début de réponse quand l’esquisse d’un rire semble émaner des lèvres du lieutenant, celui là même qui conserve une main contre sa bouche alors même qu’elle relevait les yeux vers lui pour essayer d’analyser pleinement sa réaction. Elle se demande s’il se foutait de sa gueule, si quelque chose de narquois allait lui échapper. Mais la jeune femme comprend qu’il n’est pas question de ça. Sinon il ne se cacherait pas, pas comme il était en train de le faire. C’était léger pourtant, mais elle est soudainement trop attentive à lui pour ne pas être capable de percevoir le semblant d’amusement qui lui échappe, entre deux mots contre lesquels il bute. Par erreur. Elle ricane brièvement Ana, contre son gré, secouant ensuite légèrement la tête pour empêcher un sourire de naître sur son visage. Elle s’était pas attendue à cette répartie relativement humoristique. Mais elle voulait pas en rire devant lui. Alors elle se mord la langue, se redresse légèrement sur sa chaise et préfère songer au fait que ça lui semble bien triste, avec le recul. La milicienne se contente également d’hocher la tête, comme pour faire croire qu’elle a entendu mais qu’elle ne trouve rien à redire à tout ça. Ce qui est vrai en soi. Que pouvait-elle bien dire après ça ? Que c’est foutrement dommage ? Que c’est sûrement pour ça que personne sait lui dire autre chose à lui aussi ? A quoi bon. A défaut de mieux, elle se trouve une nouvelle occupation, ayant désormais fini son biscuit, en s’emparant d’une chaise se trouvant à hauteur de la table située dans son dos pour venir la placer juste à côté d’elle. Il ne faut ainsi pas longtemps pour que la milicienne prenne ses aises, pivotant sur sa propre chaise afin de s’adosser au mur désormais derrière elle, et balançant finalement ses jambes sur la chaise à côté afin de les étendre. Elle gêne un peu le passage en agissant ainsi mais ne semble pas en être gênée outre mesure. Elle avait besoin de faire quelque chose, sa manie de jouer avec la cigarette ne suffisant plus et ne possédant plus de cookie à décortiquer patiemment.
C’est sûrement pour cela qu’elle glisse sa main le long de sa nuque, attrapant les cheveux à gauche de celle-ci pour les rabattre à droite, les laissant cascader ainsi le long d’une même épaule. Sa main gauche continue de jouer avec la cigarette, la droite commence à démêler quelques nœuds sur les pointes de sa chevelure, pour mieux entortiller quelques mèches autour de ses doigts, avant de recommencer à démêler. Et ainsi de suite. Jusqu’à ce qu’il prenne la parole. Elle sait pas pourquoi elle n’arrive pas à se retenir, pourquoi elle lui consacre systématiquement son attention lorsqu’il ouvre la bouche, ses prunelles attirées en sa direction comme s’il n’avait été qu’un putain d’aimant. Elle pourrait au moins faire semblant d’avoir mieux à faire. Mais elle y arrive pas. Sûrement parce que c’est rare, de l’entendre prendre la parole de son plein gré, et pas seulement pour répondre à ses questions ô combien saugrenues. Anastasia l’observe longuement, sérieuse, avant de lâcher sur un ton similaire. « C’est la première fois que tu me poses une question. » Elle fut tentée de dire ‘je crois’ mais se ravise. Elle était sûre. C’est bien parce que c’est la première fois qu’elle n’a pu qu’être accaparée par ses paroles. C’est trop rare. Etrange aussi. Désormais, elle sait juste pas trop quoi lui répondre tant la réponse lui semble complexe, vaste. Pourquoi elle faisait ça ? Elle pourrait dire comme lui un peu plus tôt qu’elle savait pas trop, que c’était juste ainsi, qu’ils en étaient rendus là. Qu’elle avait rien de mieux à faire et que lui semblait trouver un intérêt quelconque à se prêter au jeu. Mais ce n’est pas tout à fait la vérité. Et au fond, malgré la colère, malgré leur relation, malgré tout… Elle n’a pas envie de lui mentir. Pas comme ça. Après tout, elle peut éluder la question, lui dire qu’elle ne voulait pas lui dire quoi que ce soit, se barrer sans un mot de plus. Elle pouvait tout faire. Elle voulait pas lui mentir. Sûrement parce qu’elle n’aimerait pas qu’il lui mente en retour.
Ana détourne les yeux, ces derniers reposant une infime seconde sur les avants bras désormais dénudés du douanier comme si cela constituait un détail à prendre en compte, pour finir par les planter sur le comptoir qui lui faisait désormais face et auprès duquel suffisamment de personnes étaient rassemblées. Une véritable fourmilière qui lui permet de réfléchir plus sereinement. « Parce que t’y réponds, parce que j’aime ces questions futiles, parce que j’ai pas envie de te demander si t’as eu une enfance difficile ou ce genre de conneries. J’pourrais aussi te rappeler que t’as proposé un café autour duquel parler, alors je parle, d’une certaine façon. Y a aussi le fait que, sans aller jusqu’à te psychanalyser, j’me demande à quel point tu peux être un parfait crétin. C’est aussi parce que poser ces questions insignifiantes ça lui permet d’avoir moins envie de lui péter les dents et de lui faire bouffer ses remarques acerbes précédentes. Parce que parler ça l’occupe, ça lui vide la tête et ça lui évite surtout de trop penser. C’est aussi pour éviter de se confronter au silence, car elle saurait pas le gérer et si elle a la sensation qu’il serait parfaitement à l’aise à l’idée de la regarder en chien de faïence pendant des heures, ce n’était pas son cas à elle. Mais ça, elle veut pas le dire, alors elle le garde pour elle. La milicienne s’arrête donc là, semble pensive pendant un instant, continuant de jouer avec ses cheveux, à deux mains cette fois ci. J’crois que c’est surtout parce que tu réponds. Conclut-elle dans un souffle, presque pour elle-même. Elle était pas sûre cette fois, mais ça semblait être un facteur important. S’il ne répondait pas, leur relation ne serait sûrement pas la même. Elle aurait été plus terrible encore. De ça, elle n’en doutait pas. Ça te gêne ? » Elle délaisse le comptoir qu’elle n’avait cessé de fixer pour pivoter de nouveau la tête dans sa direction, lâchant ses cheveux au passage pour s’emparer plutôt de la tasse désormais tiède afin de la porter à ses lèvres, achevant de boire ce qui pouvait rester de son café. En reposant l’objet, elle peut pas s’empêcher de lui faire faire un tour sur lui-même, avant de relever les yeux vers son interlocuteur. Elle demande mais au fond elle pense pas que la réponse aurait vraiment d’importance. C’est toujours bon à savoir, ça assouvit cette curiosité maladive qu’elle ne s’explique pas, mais c’était pas important. Car même si ça le gênait, elle s’en foutrait royalement. Elle ferait ce qui lui fait du bien à elle, son bien être passant largement avant celui de l’homme qui lui faisait face. Et poser des questions, ça l’apaise. Alors elle continuerait, ou elle partirait en maudissant cet idiot. Jusqu’à la prochaine fois.
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Sujet: (#) Re: Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia Mer 24 Jan - 16:16
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Sujet: (#) Re: Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia Mer 24 Jan - 18:04
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Anger's like a battery that leaks acid right out of me (...) Ana & Tiaan
Il est différent. C’est amusant de constater qu’elle prend note de ce changement alors même qu’il demeure minime dans le fond. Il donne toujours l’impression de faire la gueule, d’être fatigué, au mieux indifférent à sa présence et au pire franchement ennuyé. Il ne parle pas beaucoup plus, ne tente aucune approche de quelque nature que ce soit. Il se contente d’être là, comme à chaque fois, parce qu’il est toujours là. Il croise les bras et le fait que le pull soit désormais relevé jusqu’aux coudes permet à la milicienne de constater à quel point son interlocuteur est continuellement tendu. Les muscles bandés à chaque seconde de sa vie, peut être, elle se demande brièvement comment il fait pour ne pas chopper de crampes à longueur de temps. Il est froid Tiaan et elle était convaincu jusqu’alors que son visage ne savait arborer que deux expressions : la colère et le mépris. Mais elle se rend compte que ce n’est pas tout à fait vrai. Il y avait eu ce sourire, pas vraiment sincère mais pas non plus moqueur. Sa façon de redresser légèrement les mains en signe de paix. Le léger rire. Peut-être même que le regard était moins contrariant que d’accoutumé, mais elle s’efforce de ne pas trop y penser. Elle veut pas l’humaniser Ana, car ça rendrait tout plus compliqué, plus personnel aussi. C’est paradoxal quand on y pense, étant donné qu’elle ne pouvait pas non plus s’empêcher de lui poser plein de questions sans queue ni tête, des futilités, des détails qui feraient de lui cet être unique qu’il était. Il pouvait être unique. Il n’avait pas le droit d’être humain. Pas pour elle. C’était bien trop dangereux. Peut être est ce pour cela qu’elle relève le fait qu’il lui posait enfin une question, une vraie. Ce n’était pas un simple retour des choses, ce n’était pas non plus un moyen détourné de lui planter un couteau là où ça faisait mal. C’était juste une question. Elle sait pas quoi faire de l’information, mais elle peut pas s’empêcher d’en prendre note à voix haute.
Sûrement que ce cumul de détails et d’infimes changements poussent la jeune femme à ne pas lui mentir. Savait-elle seulement le faire, mentir ? Oui, parfois. Mais elle n’en avait pas envie, pas pour ça. Au contraire elle voulait être honnête, incroyablement honnête. Comme si sa sincérité était le plus beau cadeau qu’elle pouvait lui faire de toute manière. C’est pour ça qu’elle réfléchit à ce qu’il lui demande, sans vraiment le regarder pour cela, incapable qu’elle était de lui prêter attention lorsqu’elle devait méditer à son sujet. Elle choisit ses mots, pendant un temps, avant de les lui offrir. Elle a pas spécialement l'impression d’être véritablement méchante, juste honnête, juste incapable d’expliquer plus poliment qu’elle se demandait véritablement à quel point il pouvait être con. L’était-il simplement avec elle ? L’était-il tout le temps ? Et surtout, comparé aux horreurs ayant pu être dîtes jusque là, la milicienne n’envisage pas une seule seconde que le terme de crétin puisse le toucher. Elle s’imagine pas capable de blesser, là, dans l’immédiat. Mais elle comprend que cela a été le cas, elle le voit à sa façon de croiser les bras contre son torse, sa manière de se renfoncer dans sa chaise pour s’éloigner d’elle. Ces sourcils qu’il fronce. Anastasia prend conscience de ce qu’il se passe mais elle n’a pas spécialement peur pour elle, contrairement à ce qu’elle aurait cru. Elle attend simplement, se figeant presque sur place dans l’attente d’une réaction qu’elle ne craignait certes pas mais dont elle appréhendait la nature malgré tout. Mais rien ne vient, du moins rien d’agressif et elle respire de nouveau quand elle l’entend lui expliquer qu’il n’a rien à cacher. Ana avait recommencé à l’observer et elle peut pas s’empêcher de sourire. C’est léger, comme tous ceux qui avaient pu orner son visage jusque là, mais cette fois ci il demeure. Sourire douceur, sourire amusé aussi car elle prend conscience d’un nouveau détail. Elle se fait peut être des idées mais elle est convaincue que le bégaiement de son interlocuteur a été plus accentué cette fois ci, que pour toutes les tirades prononcées précédemment, qui avait pourtant été bien plus conséquentes. Un autre signe ? Sûrement.
« Je sais. » S’entend-elle rétorquer, simplement. Evidemment qu’elle savait. Ne se prêtaient-ils pas tous les deux à ce jeu depuis le début ? Ne cacher que ce qu’il y a de plus douloureux, puis parler du reste sans retenue quelconque, simplement parce qu’en effet ils ne pouvaient pas avoir honte de tout ce qui constituait leurs vies respectives. Elle sait qu’il n’a rien à cacher. Elle sait que c’est un demi-mensonge. Elle sait qu’elle ne peut pas s’en offusquer. Mais cette fois ci, elle ne détourne pas les yeux, ses prunelles restant solidement ancrées dans celles du douanier. Ce ne sera qu’une fois certaine que le message, plus significatif qu’elle ne le pensait, soit passé, qu’elle daignera les baisser pour observer une fois de plus les avants bras de l’homme, y découvrant les traces de doigts qui ont rendu sa peau plus pâle à certains endroits. C’est léger et ça s’efface déjà, mais elle prend note. Anastasia ne se rend même pas compte que dans le même temps, son pouce avait instinctivement commencé à effleurer son index, caressant la phalange encore clairement endolorie, rougeoyante. Elle remarque les signaux de l’homme, ne prend pas conscience des siens. Personne ne prenait vraiment conscience de ses propres tics après tout. Alors elle se rend pas compte de sa manie de jouer avec ses cheveux, de façon un peu excessive, bien que conscience du fait qu’il s’agissait pour elle d’un moyen de juguler sa nervosité. C’est sûrement pour cela qu’on associe ces gestes à de l’attirance également. Difficile de ne pas être nerveuse quand on a devant soi l’homme sur lequel on fantasme depuis des semaines. Nulle attirance envers Tiaan toutefois, malgré tous les détails qui le différenciaient des autres, malgré des lèvres cabossées qu’elle aurait pu vouloir embrasser par simple plaisir d’y raviver la douleur, malgré cette étincelle dans le regard qui enflammait presque systématiquement un esprit de compétition et de contradiction certain chez elle. Nulle attirance, malgré tout. Juste une certaine nervosité, liée à son incapacité à prévoir les événements à venir.
Elle parvient finalement à penser à autre chose en lui posant une nouvelle question, cherchant à savoir si sa manie de l’interpeller pour connaître son avis sur des choses futiles le dérangeait. Une fois de plus la jeune femme ne peut que l’observer, le voir se redresser comme si sa pique relativement involontaire précédente avait été oubliée, reléguée dans un coin de l’esprit torturé du lieutenant. Il se rapproche, revient, imperceptiblement. Ça ne dure pas, vu le regard irrité qu’il finit par vriller en sa direction non sans avoir rétorqué. Est-ce que ça devrait ? Ana hausse les épaules dans un premier temps, signifiant de ce fait qu’elle n’en savait trop rien. Ça dépendait sûrement des gens. « J’me dis que t’en as sûrement marre. » Elle avait rien contre les longues discussions Ana, bien au contraire. Elle avait toujours adoré la manie de Beatrix de venir la voir à n’importe quel moment pour lui poser une question parfois bien particulière, avant de repartir. Parfois les deux femmes restaient et développaient leur point de vue pendant des heures, simplement par curiosité. Il y a une envie chez Anastasia de comprendre les autres, du moins quand les autres en question n’étaient pas des connards dévorant sa patience à coup d’insultes ou de provocations. Quoi qu’il en soit, elle est habituée au dialogue. Pas à ça. Pas à cette façon d’être la seule à parler simplement parce que Tiaan n’en avait pas envie, ce qu’elle mettait tout naturellement sur le compte de son bégaiement. Quelle ironie. Si seulement il savait à quel point elle s’en contrefoutait, de sa manière de buter sur les mots. Si seulement il comprenait à quel point cette caractéristique chez lui n’était utilisée que parce que ça le dérangeait et parce qu’il avait eu l’audace de s’en prendre à elle en premier. C’est une arme parce qu’elle n’en a pas d’autres à portée. Mais elle s’en fiche. Tellement.
Et comme à chaque fois qu’elle cesse de parler ou d’étudier le faciès de son interlocuteur, Ana se retrouve démunie. Elle baisse les yeux vers sa tasse de café, désormais désespérément vide. Elle observe les quelques miettes de biscuit qui restaient encore, décidant qu’elle ne prendrait pas le risque de les recueillir pour les avaler malgré tout -on sait jamais ce qui a traîné sur cette table-. Elle prend alors conscience qu’il ne lui reste plus grand-chose, si ce n’est cette cigarette, récupérée une énième fois entre les doigts de sa main gauche. Elle cherche une échappatoire quand finalement l’IA d’une des personnes présentes dans le café se fait entendre pour annoncer l’heure. Le temps avait filé, mine de rien, et la jeune femme y voit un prétexte suffisant pour abandonner Tiaan. « Merci pour le café. » Malgré tout. La politesse n’était sûrement pas nécessaire quand on pensait aux saloperies qu’ils avaient pu se lancer quelques minutes, ou heures, plus tôt, pourtant elle lui échappe instinctivement. L’habitude, peut être. A moins que ce ne soit une politesse par erreur. En tous les cas elle n’attend pas plus longtemps pour se relever, se glissant souplement entre la table et la chaise pour ne pas avoir à faire bouger celle-ci, tel un reptile. Rapidement elle s’empare de la chaise en trop pour la remettre à sa place puis se saisit de son sac de sport qui avait été déposé à ses pieds tout du long. Et elle s’éloigne, sans un mot ou un regard de plus. A mi chemin pourtant, la milicienne s’arrête soudainement, le cœur battant. Lentement elle baisse les yeux et observe la cigarette qui virevoltait toujours entre ses doigts. Elle l’avait oubliée et désormais qu’elle en prenait conscience, elle se pose des questions. C’était bête, mais elle savait pas quoi faire de la putain de cigarette qu’il lui avait donnée et dont elle ne s’était servie que pour calmer habilement ses nerfs sans jamais l’allumer. Alors elle reste là, plantée comme une idiote.
Les possibilités fusent dans son esprit, naturellement. La garder ? Pour quoi faire. Elle avait autre chose à foutre que de collectionner des clopes et il y avait peu de chances qu’elle ait à l’utiliser véritablement un jour. Elle pouvait peut être la conserver dans l’optique de l’échanger ou de l’offrir à quelqu’un d’autre, mais l’idée d’avoir conservé une cigarette gracieusement offerte par Tiaan uniquement dans ce but la dérange quelque peu. Elle pourrait simplement la jeter, aussi… Mais là encore, l’idée ne l’enchante pas. La faute à une éducation stricte au sein de la Flotte qui rappelle qu’il ne faut jamais gaspiller. Il y a un peu de ça. Un peu d’autre chose aussi, mais ça elle ne veut pas l’analyser. C’est pour cela qu’après avoir regardé stupidement la cigarette au milieu du café pendant une bonne minute, l’objet roulant doucement, délicatement, entre ses doigts, elle finit par faire demi-tour. Elle se retrouve donc là, derrière lui, et ce fut sans plus d’hésitation que le dos de sa main se posa sur l’épaule du douanier. L’index et le majeur enserrent le précieux objet qu’elle tend ainsi simplement en sa direction. Elle attend simplement, un geste, une réaction. Qu’il récupère donc cette cigarette sûrement plus importante pour lui que pour elle, ou qu’il lui intime de la garder. Elle voulait pas avoir à décider, préférait qu’il s’en charge. Une fois n’est pas coutume, elle ne le regarde pas tout de suite, ses prunelles s’attardant sur le bras de l’homme, remarquant tout juste la trace de brûlure qui était gravée dans la chair. Elle se demande pourquoi, comment, quand. Mais elle garde le silence, relève les yeux vers lui. Et finira par partir sans un mot de plus dès lors qu’il se sera décidé.
- BLACK PUMPKIN
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