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  Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia
MessageSujet: (#) Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia    Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia 3ViG0Cu Lun 15 Jan - 21:29
Tiaan Krishvin
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⋅ ⚘ ⋅ ❁ ⋅ ⚘ ⋅
Tu retenais un grognement en passant ta langue à l'intérieur de ta joue, suivant la ligne douloureuse qui se prolongeait jusqu'à tes lèvres. La douleur n'était pas débilitante et les petites entailles se fermeraient rapidement, c'étaient les hématomes qui allaient prendre plus de temps. Cependant, ce n'était pas toi qui avait perdu et Marcus avait le visage bien plus abîmé que le tien. Coincé sous toi, il avait difficilement pu se protéger des quelques poings que tu lui avais mis dans le visage avant de   te relever et de lui tendre la main. Tu avais réussi à prendre une grande inspiration, avant de perdre à nouveau pied et lui éclater le visage contre le sol. Il t'était arrivé à plusieurs reprises de repenser au visage particulièrement tuméfié de Marcus et un sentiment de honte et de malaise t'envahissait alors pour ne te quitter que lorsque tu parvenais à te concentrer suffisamment sur autre chose.

Malgré ta victoire, Marcus était parvenu à te mettre quelques coups qui avaient bien failli te laisser sur le carreau et qui étaient marqués à présent dans tes muscles. Il te faudrait plusieurs jours avant que les étirements disparaissent. Cela se jouait généralement dans les premiers coups, il suffisait que l'un de vous deux prenne significativement le dessus pour que l'autre ne puisse que subir le reste du round – puisque maintenant vous sépariez vos rixes en round – et attendre que l'autre se redresse ou laisse une faille assez grande qui puisse être exploitée. Vous n'échangiez jamais de mots lorsque vous vous battiez et c'était en silence que, d'un commun accord, vous cessiez de vous battre... Lorsque chacun de vous avait pu libérer assez de fiel pour pouvoir refonctionner correctement – ou lorsque la douleur était trop grande et que l'autre faisait mine d'en avoir assez … Parce que vous avez tous les deux ce côté un peu trop macho, un peu trop viril, qui vous empêchaient de réellement déclarer forfait. Alors vous épargnez l'ego de l'autre et vous vous dirigez généralement vers un banc, en dehors des salles de sport et vous restez là.

Le goût de la cigarette, l'une de celles que vous fumez généralement après un combat, te restait dans la bouche et accentuait probablement le picotement de tes lèvres. Tu inspirais doucement, parce que pour tout avouer, même si vous vous étiez séparé après avoir parlé – un peu, parce que pour toi parler est toujours une épreuve – tu avais encore besoin de fumer. Tu l'avais laissé là et tu étais retourné dans les salles, récupérer tes affaires que tu avais laissé dans un coin, oubliées, certain que cela n'était pas fini. Tu aurais peut-être dû rester, pour une cigarette de plus, une clope qui se fume à l'envers parce que votre colère éteinte, vous parvenez à discuter, à vous dire des choses qui vous auraient fait exploser autrement. Peut-être que la douleur, physique, était-elle le seul moyen pour vous de vous arrêter. On disait qu'une violente douleur quelque part faisait disparaître les autres persistantes et que c'était pour cela que certains préféraient se faire du mal eux même plutôt que de subir l'agression extérieure.

Elle aurait probablement dit que c'était un peu de ça, que tu étais incapable de contrôler tes émotions et de les faire sortir autrement... et il était probable qu'elle ait raison parce que tu savais que tu aurais été énervé à cette remarque. Tu savais que tu aurais été désagréable, les oreilles rougies par la honte – qu'elle ait raison, qu'elle sache – et par la rage, une rage que tu ne parvenais pas toujours à écraser. Tu savais aussi que tu n'aurais jamais réussi à tout dire, dire tout ce que tu avais envie de rétorquer, parce que si Elle avait de la patience, toi tu n'en avais aucune avec toi même. Tu t'arrêtais un instant pour te baisser et te tenir la jambe, une crampe peut-être – ou alors un coup de Marcus qui te blessait et auquel tu n'avais pas fait attention sur l'instant. Par fierté, après quelques secondes tu fis mine de redresser les lacets de tes bottes et tu te relevais, observant les gens autour de toi quelques instants, les gens au dessus de toi, aussi.

Cela faisait un bon moment que tu n'étais pas monté sur les murs d'escalade, cela faisait un moment également que tu n'avais pas été tirer des barres, et cela faisait longtemps que … cela faisait un moment que tu n'avais pas utilisé une bonne partie des infrastructures proposées dans le Regina Mercy... Parce que tu allais au plus simple en utilisant l'effort comme un exutoire, utilisant ce que tu connaissais le mieux pour pouvoir uniquement te vider l'esprit. Tu te redressais, les mains sur les hanches pour prendre une inspiration et tu t'étirais.
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MessageSujet: (#) Re: Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia    Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia 3ViG0Cu Mar 16 Jan - 0:12
Anastasia Donovan
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Anger's like a battery that leaks acid right out of me (...)
Ana & Tiaan

Il y avait ces moments où elle travaillait, ceux où elle préférait boire un verre seule dans sa cabine et ceux où elle sortait retrouver des proches pour le simple plaisir d’être bien accompagnée. Il y avait ces discussions sans fin, ces séances de sport partagées avec Ithan aussi. Puis il y avait ces séances ci, privilégiées de la milicienne, ces instants où elle s’entraînait seule. C’était vital. L’entraînement en soi l’était, mais le fait de ne pas se confronter systématiquement à quelqu’un d’autre l’était d’autant plus. Car avoir un partenaire, ou pire un adversaire, c’était prendre le risque de se comparer à lui, de rajouter des défaites à son parcours et si d’aucuns estimeraient que ce n’était qu’un jeu, qu’un entraînement ou que du sport… Il en était tout autre pour Anastasia. Chaque échec était un affront, pas tellement une remise en question -loin de là même- mais une blessure quelque part, qui lui rappelait qu’elle méritait peut être d’occuper le poste qu’elle occupait aujourd’hui. Ce doute insidieux qui se distille dans son organisme : Et si je n’étais pas aussi douée que ça ? Alors dans le doute, la jeune femme préfère s’entraîner seule. Elle ne se confronte ainsi qu’à elle-même et dans le fond, en cherchant ainsi à dépasser ses propres limites, elle ne se fixait aucun objectif, aucun but final. L’entraînement n’aurait jamais de fin. A ses yeux il s’agissait de la meilleure façon de percevoir les choses. Ce fut en tout cas pour toutes ces raisons, et aussi parce qu’elle n’était pas certaine de trouver quelqu’un qui voudrait s’adonner aux mêmes activités qu’elle de toute façon, que la milicienne avait décidé de rejoindre les centres d’entraînements du Regina. Plus efficace et surtout moins de monde. Les sportifs du dimanche privilégiaient le Tiantang et cela lui convenait parfaitement.

Vêtue d’un leggings de sport noir qui lui avait coûté une fortune, le genre de produit qui t’incitait à ne pas prendre ou perdre le moindre kilo de peur de plus rentrer dans le vêtement, et d’une brassière du même style, la jeune femme avait commencé par quelques échauffements après s'être attachée les cheveux en une queue de cheval qui n'avait rien de séduisant mais qui s'avérait pratique au possible. Des étirements en tout genre, un peu de course, pour finir par s’atteler à de l’escalade. Elle avait toujours aimé ça, sans pouvoir se l’expliquer. L’idée de grimper, peut être, toujours plus haut. Le fait que leur technologie permettait également de rajouter du défi à ce genre d’exercice, la poussant à se surpasser à chaque fois. Ce n’était pas que grimper, ce n’était pas que musculaire, c’était plus que ça. Et cela avait le mérite de l’apaiser, de lui donner l’impression que pour une fois elle était au clair avec elle-même. Et le monde pouvait bien aller se faire foutre. Enfin, ça, c’est en théorie. En pratique c’est plus difficile à mettre en œuvre, surtout lorsque les prunelles glacées de la milicienne finissent par se poser sur la silhouette de Tiaan dans un coin du gigantesque complexe. Elle-même venait d’arriver en haut de son mur d’escalade, tranquillement assise sur ce qui constituait le rebord de ce dernier, ayant une vue incomparable sur l’ensemble du gymnase -ou de ce qui y ressemblait-. L’espace d’un instant, elle fut tentée de l’ignorer, peu envieuse de rompre cet équilibre fragile qu’elle avait réussi à se forger durant son entraînement. Mais tandis qu’elle redescendait en souplesse, retrouvant finalement la terre ferme, la présence du douanier se fit plus imposante encore. Comme s’il était fait pour toujours être dans son sillage, peu importe ce qu’elle fasse. Alors elle le lorgne un peu plus longuement, avec un peu plus d’intérêt bien que ce n’était en aucun cas pour lui demander de boire un verre après. Et c’est là qu’elle les remarque, ces détails, ceux là même qui lui donneront finalement envie d’ouvrir sa gueule en première.

« Quelqu’un a fini par te casser la gueule Tiaan ? J’imagine que ça n’a rien de surprenant. Tiaan. C’était plus facile de l’appeler par son putain de prénom plutôt que de s’en tenir à un protocole, de toute manière pas obligatoire au vu du fait qu’ils étaient en civils. Tiaan. Comme un vulgaire insecte sous son pas, ne méritant pas la considération d’être appelé par son nom de famille, méritant encore moins son respect. Ducon sonnerait mieux, mais il y avait trop de monde aux alentours pour qu’elle éprouve l’envie de l’affubler de noms d’oiseaux. Ces mots doux là, elle préférait les lui réserver quand ils étaient tous les deux. Ou quand il la poussait suffisamment à bout pour que sa vulgarité absolue prenne le dessus sur absolument tout le reste. En tous les cas, elle puise une certaine satisfaction au fond de ces prunelles désormais fixées dans les siennes. Un réconfort sur ces bleus qui ornent sa belle gueule. Elle espère qu’il s’est pris la branlée de sa vie, ne doute pas du fait qu’il nierait dans tous les cas. Peut être que ce n’était qu’un entraînement, du genre violent, ceux auxquels elle aimait assister à défaut de toujours pouvoir participer. Mais ça lui plaît, quoi qu’il arrive, peu importe les circonstances. C’est quoi son nom ? Ou plutôt… Il bosse où ? » L’ironie suinte de ces quelques mots. La satisfaction de la milicienne se transformerait sans nul doute en jouissance absolue si la personne qui avait affronté Tiaan s’avérait être un milicien, ou un légionnaire, ou même juste un mécanicien avec des bras plus musclés que ceux du lieutenant. N’importe quoi, tant que ça puisse blesser un tant soit peu l’égo surdimensionné du douanier. Mais tandis qu’Anastasia lui pose la question, négligemment tout en lui tournant le dos, elle profite surtout du temps que mettra son interlocuteur à lui répondre -si tant est qu’il le souhaite- pour bidouiller sur le terminal propre au mur d’escalade. L’avantage de leur technologie actuelle résidait là : les différents programmes qu’il était possible d’inventer. Ainsi si le mur était naturellement constitué d’un parcours prévisible, il était possible de le modifier afin d’augmenter la difficulté. Anastasia a de ce fait opté pour un parcours qui impliquait des prises changeantes, ces dernières pourraient en effet se renfoncer dans le mur sans prévenir tandis que d’autres prises en jailliraient. Il n’y avait rien de mieux pour aiguiser ses réflexes, pour s’obliger à s’adapter à chaque seconde. Et il était de ce fait impossible de s’habituer au parcours. Ce fut ainsi une fois le programme lancé qu’elle se mit à escalader.

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MessageSujet: (#) Re: Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia    Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia 3ViG0Cu Mar 16 Jan - 1:02
Tiaan Krishvin
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Tu aurais probablement pu faire plus attention aux gens qui se trouvaient autour de toi, remarquer les murs d'escalade et, surtout, la silhouette qui se trouvait tout en haut... Celle là même qui jaugeait par sa morgue les autres, se jugeant meilleure en n'ayant pas réussie à s'élever métaphoriquement dans la hiérarchie militaire. Oh, si tu l'avais remarquée tu aurais probablement fait un doigt d'honneur dans sa direction et tu serais parti récupérer tes affaires, un peu plus vite.  Parce que maintenant que tu t'étais battu, tu n'avais pas envie de t'énerver à nouveau. Tes nerfs étaient comme à vifs, irrités de trop d'utilisation et s'ils étaient pour l'instant dans un semblant d'apaisement, la moindre friction serait tellement plus douloureuse qu'elle ne l'aurait été normalement.

Mais... tu ne l'avais pas remarquée, ou si tu l'avais fait tu n'avais pas enregistré sa présence et le foutoir qu'elle traînait toujours avec elle. Un sacré paquet d'emmerdes qu'Anastasia Donovan, comme sa copine cherchait les noises et les coups, la milicienne, elle, cherchait probablement à ce que quelque chose craque et jouer avec le feu. Putain de bonne femme.  « Quelqu'un a fini par te casser la gueule, Tiaan ? J'imagine que ça n'a rien de surprenant. » Tu inspirais, expirais. Pute.Tiaan. Tiaan, personne ne t'appelait comme ça – ou plutôt pour te manquer de respect parce que priver quelqu'un de son nom c'est vraiment le rabaisser au plus bas, hein ? Tes lèvres se pinçaient déjà et tu inspirais par le nez pour calmer la douleur que le geste avait provoqué. Tes yeux dans les siens, tu la dévisageais ouvertement, les sourcils froncés, les doigts qui te démangeaient mais que tu ne fermais pas, parce que tu savais que si tes mains devenaient poings, tu craquerais. Alors tu les secouais un peu et tu offrais un sourire – ouille, ça tire aussi ça – et tu arquais un sourcil en indiquant d'un geste de la main le mur duquel elle vient probablement de descendre, l'autre main s'agitant pour lui signifier d'y retourner. La congédier, comme on le ferait pour un gosse mal élevé ou un animal, c'était au mieux. « C'est quoi son nom ? Ou plutôt … Il bosse où ? »

Est-ce que ça vaut le coup de lui répondre ? Tu savais que quoi que tu dises, elle continuerait – tu aurais fait la même chose si tu avais été à sa place. Alors, un bref instant tu observais vers ta droite, voir si avec un peu de chance Marcus repassait les portes de la salle d’entraînement … parce que pour sûr, personne – surtout pas elle – ne te croirait si tu lui disais que c'était toi qui avait gagné cette fois. « Riley. » Tu es sûr, là encore, qu'elle sait de qui il s'agit, sa jalousie et son envie ont tourné en obsession, sa déception s'est transformée en frustration puis en colère et tu sais que si vous vous déchirez, elle a tendance comme toi à cracher lorsqu'elle le peut sur les légionnaire. Pourtant, avec un autre sourire qui dévoilait tes dents, et peut-être le sang qui a recommencé à couler d'une coupure sur ta gencive fait paraître tes dents un peu rouges... Avec ce sourire tu rajoutais pourtant : « Légion. » C'est plus facile de le dire comme ça, parce que heh, elle va forcément te rappeler à quel point tu les détestais. Tu ne les détestais pas, pas comme elle, tu les méprisais mais les haïr ? Non. Non, ce serait gâcher de l'énergie, n'est-ce pas ? Parfois tu te voilais la face, parce que là encore c'est plus facile, tu n'étais pas mieux qu'elle.

Déjà, elle s'éloigne. La logique voudrait que tu sois le plus mature des deux et que tu prennes la tangente, que tu ailles panser tes plaies et ton ego ailleurs, bercer peut-être une clope entre tes doigts. Pourtant, tu restes et tu l'observes. Tu croises les bras – mal à l'aise, hein ? – tandis qu'elle programme le mur. Tu avais déjà vu d'autres personnes le faire mais tu devais avouer que les fois où tu avais toi même utilisé cette partie de la salle, tu te cantonnais aux réglages précédent. Alors, curieux tu te rapprochais du terminal alors qu'elle commençait à monter. Fini le calme, tu sentais à nouveau bouillonner en toi une certaine rage. Quelques secondes, tu la quittes des yeux pour observer le terminal. Oh, si tu voulais vraiment lui faire du mal, il serait facile de juste changer quelques paramètres, n'est-ce pas ? Pourtant non, tes doigts passant sur tes dents pour enlever le goût du sang – ou est-ce dans ta gorge ? Tu ne sais jamais trop, l'habitude peut-être et tu te reculais d'un pas ou deux pour la regarder monter.

Cela te faisait mal de le dire, mais elle avait la force et la grâce avec elle. Un putain de gâchis.. et la colère ne disparaissait pas. Il fallait croire que la voir comme ça monter, ses mots résonnant en boucle dans ton esprit – les acouphènes n'aident jamais hein Tiaan, tu as l'impression même que sa façon de mouvoir est un doigt d'honneur dans ta direction. Tu fermes les yeux, et tes poings se serrent. Tu la regardais monter et tout ce que tu avais envie c'est de lui attraper les chevilles et de tirer un coup sec dessus pour qu'elle tombe, se prenne un appui sur le menton, qu'elle se morde la langue, putain.

Tu inspirais, pour te calmer et tu gardais la tête levée vers elle, les doigts tapotant en rythme sur ton pantalon, les gardant à tout prix occupés sinon tu savais que tu allais essayer de l'atteindre. Tu ne pouvais pas la toucher avec des mots – elle te le rappelait assez souvent – mais physiquement, elle était encore à ta portée. Pourtant, parce que tu savais qu'il fallait que ça sorte avant que ça n'explose, tu lâchais dans un grondement : « On c-c-comp... compense, D..Donovan? ».
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MessageSujet: (#) Re: Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia    Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia 3ViG0Cu Mar 16 Jan - 20:59
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Ana & Tiaan

Congédiée par quelques brefs signes de main, la milicienne ne s’offusque guère et fait même mine d’obéir à l’injonction silencieuse. C’était pas comme si elle avait vraiment eu l’impression de se plier aux désirs de l’homme de toute manière vu qu’elle n’en démordait pas et poursuivait son début de conversation avec lui. Elle ne le lâcherait pas et, fort heureusement, elle savait qu’elle ne se heurterait pas à son indifférence. Il savait pas faire Tiaan, au mieux il pouvait faire croire que ça l’atteignait pas mais il pouvait pas se contenter de rester planté là sans rien faire. Alors la jeune femme ne s’inquiète pas, tandis qu’elle programmait le mur d’escalade, ne doutant pas qu’elle obtiendrait une réponse à sa question, d’une façon ou d’une autre. Et elle a beau jouer les indifférentes Ana, comme à chaque fois qu’elle entame la moindre altercation avec Tiaan, elle n’en demeure pas moins attentive à ses réponses. Tant parce qu’il fallait se concentrer pour passer outre les bégaiements du lieutenant que parce qu’elle était sincèrement curieuse de connaître l’identité de celui qu’elle considérait comme un héros pour le reste de la journée. Riley. Le nom échappe pour seule réponse et cela aurait pu lui arracher un sourire, comme à chaque fois qu’elle se heurte aux monosyllabes qui servaient de discours au blond, si l’identité de l’homme n’avait pas été aussi parlante pour la jeune femme. Marcus Riley, qu’elle aurait pu préciser d’elle-même, parfaitement consciente de qui il était. Elle ne le savait que trop bien, lui aussi avait la sale manie de la reprendre sur ce qu’elle faisait ou disait. Lui aussi avec le défaut d’être légionnaire. Il lui était toutefois moins antipathique que le douanier, ce qui en soi n’avait rien d’un exploit. En tous les cas, la sportive du jour ne rétorque rien, se contentant d’hocher brièvement la tête. Sans nul doute qu’elle aurait dû s’extasier un peu plus, offrir un large sourire à son interlocuteur pour lui signaler à quel point elle aimait l’idée qu’il se soit fait exploser le crâne par le sergent des légionnaires. Pourtant elle n’y parvient pas, pour l’heure trop occupée à trier ses pensées et ses ressentis tant vis-à-vis de Riley que de l’information en générale qui venait de lui être fournie.

Légion. Une précision futile, néanmoins il n’était pas étonnant de voir Tiaan se jeter sur l’information. Avec quelqu’un d’autre il se serait peut-être contenté de fermer sa gueule, comme il savait si bien le faire, plutôt que de mettre en avant qu’il avait été battu -car de cela Ana n’en doutait pas- par un de ces militaires qu’il méprisait. Mais avec elle, c’était différent. Il sait bien que ça pique et que même sa façon de buter d’ordinaire sur les mots ne saurait diminuer l’intensité du venin qui pouvait suinter de ce simple terme. « J’avais compris. T’étais pas obligé de prendre le risque de t’écorcher la langue. » Qu’elle s’entend rétorquer, ne détournant les yeux du terminal que le temps de le fixer, lui adressant ce sourire narquois qu’elle aurait dû lui offrir il y a de cela quelques secondes au moins. Ça perd forcément de son effet, ça sonne moins indifférent et vindicatif. Elle le fait quand même, pour la forme. Ce fut toutefois sans lui accorder une seconde de plus, tout en ayant la conviction qu’ils n’en avaient pas fini, que la milicienne commença à grimper. L’exercice est périlleux pourtant elle ne manque pas d’assurance en s’élançant. Elle est suffisamment à l’aise avec l’exercice pour savoir qu’elle ne se ridiculiserait pas totalement. Certes la progression est lente tant elle doit à de nombreuses surprises assurer ses appuis différemment, ses mains et ses pieds s’adaptant sans cesse aux changements de prises que le mur lui imposait, mais il lui semblait difficile de progresser plus rapidement. Du moins pas sans prendre le risque de chuter de plusieurs mètres d’un coup ensuite. Ce qu’elle ne souhaitait absolument pas. C’est pour cela que l’ensemble de son attention se focalise sur ses faits et gestes du moment, la milicienne étant accaparée par l’exercice tant et si bien qu’elle pourrait presque en oublier la présence du douanier en contrebas. Presque. Parce qu’elle sait qu’il est là malgré tout, comme le putain de vautour qu’il était, à attendre un faux pas de sa part. N’importe quoi qui pourrait lui servir.

Le faux pas ne vient pas. Mais cela n’empêche pas Tiaan de trouver une remarque acide à lui balancer au visage. Le genre de truc anodin pour qui ne connaît pas toute l’histoire, mais Ana, elle connaît, elle. Et elle peut pas retenir un grondement sourd, témoin de son amertume et de sa colère nouvelle. Elle peut pas s’empêcher non plus de se focaliser sur lui, s’imaginant déjà lâcher prise juste pour lui retomber sur la gueule et abimer un peu plus sa face de taulard. Et c’est ce manque d’attention qui la fait chuter, pas au point de dégringoler tout le mur mais suffisamment pour agrandir la distance à parcourir encore d’un mètre. Ce qui la fait chier surtout, c’est que c’est une erreur de débutant. Une erreur de quelqu’un incapable de faire abstraction des coups bas d’autrui. Surtout qu’elle aurait dû y rester insensible, car elle a bien perçu le grognement sous-jacent, ce petit son dégueulasse qui témoignait de la colère du lieutenant. Il était pathétique lui aussi, un chien galeux à son image qui sait pas quoi faire des regrets et de la haine. Mais elle a mordu à l’appât, comme une parfaite idiote. Impossible de le nier désormais. Mais elle pouvait toujours répliquer. « Un peu comme ta femme. » Qu’elle rétorque, cinglante. C’est censé faire mal en retour mais ça n’apaise en rien sa propre frustration. Elle aurait voulu extrapoler comme elle savait si bien le faire, rajouter des sous-entendus pour parler de ces hommes qui, de ce qu’on dit, remplacent parfaitement Tiaan aux côtés de la femme de ce dernier. Elle aussi, elle compensait ailleurs, autrement. Elle aussi, elle allait trouver la jouissance là où elle pouvait se la procurer. Mais elle peut pas développer Ana, peut-être est ce préférable d’ailleurs. Au fond, elle sait même pas pourquoi elle s’est attaquée à ce mariage raté. On l’avait tenue au courant de ce détail, pourtant elle ne s’en était jamais servie jusqu’alors. Pourquoi ? Elle en sait foutrement rien. Peut-être parce qu’elle comprenait pas non plus l’intérêt qu’avait la femme de Tiaan de tromper ce dernier sans chercher à divorcer. Elle s’attaque au lieutenant, pourtant les réactions de sa dulcinée la laissent tout aussi dubitative. Ils ont qu’à divorcer, surtout quand on sait que le mal est déjà fait et qu’on peut plus sauver quoi que ce soit. Les gens finissaient par savoir, il avait déjà perdu la face le Tiaan. Son incapacité à assumer pleinement cette situation ne faisait que l’enfoncer. Au fond, il était un peu comme elle. Tous deux avaient tendance à filer le bâton pour se faire battre.

Quoi qu’il en soit, Ana ne développe pas, se concentrant à nouveau sur sa tâche dans un énième grondement, teinté d’effort cette fois. Elle reprend son ascension, ne cherche plus à parler. Il en profiterait peut être. Qui sait, les quelques minutes qu’il lui faudrait pour atteindre le sommet lui permettraient peut être de formuler une phrase plus longue que d’ordinaire. Mais peu importait. Pour l’heure elle grimpe, finissant par atteindre le sommet. Et ce ne fut qu’une fois en haut du mur, s’installant plus ou moins confortablement sur celui-ci, qu’elle finit par soupirer. Lentement elle joue avec les muscles de ses bras, de ses poignets également, les assouplissant sereinement après l'exercice. Elle est un peu plus détendue, bien que cela ne dure pas. Il lui suffit de baisser les yeux pour capter à nouveau la silhouette de Tiaan. Un condensé de haine que ce gars là. Elle se demande même comment il a fait pour se trouver une femme. Etait-il moins con avec celles-ci quand elles n’étaient pas militaires ? Anastasia en doutait. C’est bête d’ailleurs. Une si belle gueule, associée à un tel comportement de connard. Les mauvais garçons pouvaient être attirants, mais le masochisme de la milicienne avait ses limites. Tiaan était trop. Trop tout. Et tandis qu’elle l’observe, elle peut pas s’empêcher de faire un constat à voix haute, revenant d’elle-même sur la réplique du lieutenant un peu plus tôt, cette façon qu’il avait de dire qu’elle n’escaladait que pour connaître un semblant d’ascension dans sa vie. Au fond, il avait peut être raison, c’était ça le pire. L’escalade, elle aimait ça sûrement pour ça. Etre au dessus. Au dessus des autres. Hors de portée de leur venin, de leur hypocrisie. De tout. « Qu’est ce que t’y comprendrais de toute façon. Les hommes comme toi, ça se contente d’exploser quelque chose ou quelqu’un. Ça se bousille les phalanges. Ça m’étonnerait pas que tu participes à des combats illégaux. Silence. Un bref instant. T’y participes ? » Elle sait pas trop s’il répondra. Surtout s’il répondra par la positive. Peut être qu’elle est trop éloignée pour qu’il veuille prendre le risque d’en parler à haute voix. Peut être qu’il estime que la garce de milicienne qu’elle est mérite pas de connaître ses travers. Ils se sont jamais vraiment inquiétés d’être mutuellement dénoncés pour leur manie de se foutre sur la gueule. Mais ça, c’est peut être trop. Mais ça la surprendrait pas qu'il soit de ce genre. Et au fond ça la rassure. Ils sont peut être pas similaires sur tant d'aspects que ça finalement.

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MessageSujet: (#) Re: Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia    Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia 3ViG0Cu Jeu 18 Jan - 22:43
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Peu importait réellement qu'Anastasia t'écoute ou non, peu importait également ce qu'elle allait faire, tu savais qu'elle ne pourrait s'empêcher de rétorquer, de poursuivre la « discussion » jusqu'à que l'un de vous deux s'en aille, frustré ou appelé ailleurs. En l’occurrence, tu n'avais pas d'impératif urgent et il ne semblait pas que la milicienne soit demandée, aussi la rencontre te semblait vouée à mal finir. Tu savais que c'était malsain, mesquin et terriblement stupide, mais tu ne pouvais t'empêcher de suivre ses mouvements, guetter ses réactions, comme si la moindre blessure que tu lui faisais allait te permettre, à toi, de lâcher du lest. Comme si échanger des insultes vous permettait à tous les deux de remplir le mal-être qui vous étouffait. Donner autant de pouvoir à l'autre lorsque chacun savait où frapper ne dénotait ni de votre intelligence, ni de votre professionnalisme, qui était probablement disparu depuis toutes ces années où vous vous rentriez dedans dès que vous le pouviez.

L'observant escalader le mur d'escalade, tes mains croisées dans le dos, tu serrais les doigts machinalement entre eux, ton index frottant doucement dans un mouvement de vain et vient le bout des doigts de l'autre main. Ta respiration, posée, te permettait de respirer par le nez et de ne pas tirer sur les minuscules plaies du visage. Ton nez avait été relativement épargné et ce n'est qu'une gêne passagère qui apparaissait à quelques unes de tes inspirations les plus profondes. « J'avais compris. T'étais pas obligé de prendre le risque de t'écorcher la langue. » Tu ne daignais pas répondre. Si ce n'était pas de bonne guerre, ta remarque avait suffisamment fait mouche pour que le sourire qu'elle te décochait te fasse faire risette en retour. Tu savais que tu avais touché juste, même en visant peut-être un peu trop à côté, elle était parvenue à te renvoyer mollement la balle, sans réelle conviction. Tu le savais d'autant plus, qu'elle était blessée, qu'à ta remarque suivante, Anastasia avait manqué de s'écraser plusieurs mètres plus bas si son écart n'avait pas été rattrapé par ses réflexes. Tes muscles s'étaient tendus un instant, puis tu avais repassé tes mains dans ton dos, en voyant que la jeune femme avait repris son ascension sans remarque, ni avoir l'air de souffrir du mouvement brusque sur ses muscles qu'avait dû réclamer le rattrapage.

Tu n'avais pas plus le temps de t'inquiéter de cette mini-chute qu'elle lâchait dans un grondement : « Un peu comme ta femme. » Pendant quelques secondes, ce ne fut que le grognement qui te troublait, comme si tu ne souhaitais pas comprendre la bombe qu'elle venait de lâcher. Puis, comme lorsque tes acouphènes disparaissaient après une période particulièrement marquée, tu eus l'impression d'entendre mieux les personnes autour. Ce fut toi qui te fermait comme une huître, tes yeux relevés vers elles. Ta bouche s'ouvrait avant de se fermer, le rouge te montait aux joues, réchauffant tes oreilles et ton cou. Tu ouvrais à nouveau la bouche pour l'invectiver, mais la rage mélangée à ton bégaiement t'empêchaient de ne sortir ne serait-ce qu'un son. Tes poings serrés, tes phalanges frottant contre le tissu rêche de ton pantalon, ce fut le premier signe qui te fit remarquer que tu tremblais. Le second fut le sifflement de ton inspiration, le spasme respiratoire qui t'empêchait d'inspirer et d'expirer convenablement. Cela t'arrivait régulièrement lorsque tu étais petit, contrarié par les moqueries de tes frères qui t'imitaient. Autant dire que tu te retrouvais à nouveau comme ce sale môme bégayant, presque muet tellement il butait sur ses mots et surtout complètement désarçonné, incapable de répondre ou de se défendre. Ta réponse à l'époque, pour faire taire leurs rires, était de te jeter sur eux et de les frapper, parce qu'aucun son ou trépignement ne les arrêtaient, que les larmes étaient inutiles et tu ne pouvais pas réellement compter sur tes sœurs qui en riaient également. Là, au milieu de la salle de sport, tu avais de nouveau l'impression d'avoir 7 ou 8 ans, les poings serrés face a un cauchemar que tu avais depuis longtemps enfui. Et le cauchemar, hors de portée, t'observait d'un air narquois.

Tu serrais les dents au point de les faire grincer, une main accrochée au niveau de ton pantalon, agrippée stupidement pour te retenir de faire tu ne savais quoi. L'autre se trouvait au niveau de ton torse, cherchant à apaiser physiquement les spasmes respiratoires qui te secouèrent quelques secondes. Tu comptais mentalement jusqu'à 5, les yeux fermés, avant de rouvrir les yeux et de relever à nouveau la tête vers Anastasia qui se hissait toujours vers le sommet du mur d'escalade. Tu montrais les dents, les sourcils froncés, un goût amer dans la bouche. Tu clignais des yeux plusieurs fois, rapidement, un haut le cœur suivi d'une toux de gorge tu relâchais tes habits pour laisser tes mains – devenues rapidement poings – le long de tes jambes. Tes pieds écartés, une base d'appui, ton corps s'étant automatiquement placé comme s'il attendait un autre coup. Tu étais blessé, outré et tu ne comprenais pas pourquoi ni comment Anastasia pouvait savoir.

Tu avais l'impression que tout le monde savait, et si jusqu'ici tu mettais cela sur le dos d'une quelconque paranoïa, tu ne pouvais dorénavant que confirmer tes peurs précédentes. Tu rageais, tu avais envie de frapper du pied, de frapper le mur et d'étrangler Anastasia tout en même temps. Ta rage n'était même pas dirigée contre ta femme, comme si l'ignorer était la meilleure solution pour que le problème s'en aille éventuellement. Un long bruit résonnait dans tes oreilles et tu secouais la tête, autant pour faire disparaître celui-ci que pour essayer de dissiper l'image de ta femme avec d'autres hommes. Il était inutile de nier que d'être trahi te blessait, mais le fait qu'elle ne soit pas parvenu à le cacher suffisamment pour qu'autant de monde soit au courant – d'autant plus que l'information était répétée, surtout aux mauvaises personnes – achevait d'ouvrir la plaie qui suintait. Ignorer une douleur ne suffisait généralement pas à la faire disparaître et la souffrance menait généralement à la haine sans plus s'arrêter à une simple colère. La haine devenait physique, tout passait physiquement chez toi, tu ne parvenais pas à suffisamment intérioriser tes problèmes personnels pour ne pas les faire ressortir par une autre douleur. Le mieux était de blesser les autres pour calmer la tienne, comme si leur faire mal était un moyen de résoudre tes propres problèmes.

« Qu’est ce que t’y comprendrais de toute façon. Les hommes comme toi, ça se contente d’exploser quelque chose ou quelqu’un. Ça se bousille les phalanges. Ça m’étonnerait pas que tu participes à des combats illégaux. » Ce n'était pas totalement faux, il te fallait l'avouer. Cela aurait été même horriblement ironique de ta part de le nier, étant donné ton apparence et les multiples petites plaies qui te parcouraient le visage. Tu avais beau essayer de travailler au mieux ton calme avec Ithan, tu avais surtout l'impression de perdre ton temps avec le docteur à répéter les mêmes mouvements en boucles dans une lenteur qui te faisait parfois soupirer. Cependant, il fallait avouer que quoi que ces séances permettaient, elles calmaient suffisamment tes nerfs pour que, en dépit de la colère toujours présente, tu n'ais plus la sensation de nausée qui suive chacune d'entre elles. Tu avais même l'impression que tes siestes et périodes de sommeils étaient plus réparateurs que lorsque tu lui avais dit d'aller se faire voir et d'arrêter de t'emmerder avec ce tai-chi qui ne servait à rien. Tu avais bien dû revenir vers lui après quelques semaines, toujours incertain du résultat mais sûr en tous les cas que le toubib ne pouvait pas se tromper sur toute la ligne. « T'y participes ? » De quoi est-ce qu'elle parlait ? Les sourcils froncés, tu relevais à nouveau la tête vers elle, tes yeux quittant un instant le bout de tes bottes pour retrouver la chevelure rousse de la milicienne. Il te fallu quelques secondes pour assimiler sa précédente phrase et tu ne pus retenir un reniflement qui ressemblait à s'y méprendre à un ricanement.

Tu tapotais deux fois sur le terminal pour allumer l'écran et tu fis disparaître toutes les prises du mur d'escalade avant d'éteindre le terminal pour te retourner vers la jeune femme se trouvant en haut, écartant les bras dans une invitation à te rejoindre. « Non. M-mais on a un ring à n-notre disp-position. » Tu reculais de quelques pas, faisant un signe de tête dans la direction d'où tu venais avec Marcus. Tes doigts étaient écartés, les paumes levées vers le ciel, tu faisais un effort important pour ne pas refermer les poings, pour ne pas lui donner raison et détruire quelque chose pour t'empêcher de sombrer un peu plus dans le dépit et la haine. Tu sentais l'intérieur de tes paumes qui te démangeaient, l'intérieur de tes biceps qui tremblaient d'une tension difficilement contenue et tu ne parvenais même pas à forcer le coin de tes lèvres dans un sourire goguenard.
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MessageSujet: (#) Re: Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia    Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia 3ViG0Cu Sam 20 Jan - 15:19
Anastasia Donovan
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Ana & Tiaan

Si elle n’avait pas été aussi occupée à contrôler son ascension, surtout suite à sa récente chute, Anastasia aurait pu être surprise de ne se heurter qu’au silence après l’affront qu’elle venait de faire à Tiaan. Aucune répartie, même bégayante, ne semblait vouloir échapper au lieutenant. Sûrement qu’elle avait définitivement tapé là où ça faisait mal, vraiment mal. Mais elle ne regrette pas, au contraire elle éprouve une pointe de satisfaction malsaine à l’idée d’avoir pu raviver des plaies, tout comme lui ne cessait de raviver les siennes. Jusque là, s’attaquer au bégaiement de l’homme lui semblait facile, jouissif mais néanmoins très facile et il ne semblait pas vraiment s’en offusquer. Au pire il était juste énervé à l’idée de ne pas pouvoir répliquer correctement et de devoir encaisser ses monologues insultants à elle. Mais en cet instant précis, la milicienne venait de changer la donne. Elle le paierait sûrement très cher mais une fois encore elle n’y pensait pas en cet instant précis, trop focalisée sur son souffle, ses muscles, les prises qui apparaissaient puis disparaissaient régulièrement. C’est finalement à force d’efforts, et une capacité nouvelle à faire abstraction de ce qui l’entourait, qu’elle parvint à atteindre le sommet du mur. Elle s’assoit alors simplement sur ce dernier, se calant aussi confortablement que possible, pour mieux baisser les yeux en direction de son interlocuteur du moment. Ana réfléchit, quelques secondes, l’observe en même temps et finit par lui demander s’il était du genre à participer à des combats illégaux. Ce serait pas étonnant, estimant que l’homme en contrebas ne savait rien faire de plus, ou de mieux, que de s’exploser les phalanges contre de la ferraille ou contre des mâchoires carrées. Un peu pathétique à ses yeux, estimant que sa manie de prendre de la hauteur pour se sentir mieux était tout de même plus sain que de faire couler le sang d’autrui et le sien. Pourtant, elle a beau juger cette activité négativement, il y a quelque chose qui se fiche en elle, une méfiance exacerbée, mêlée d’une pointe de peur peut être. Un petit quelque chose qui lui rappelle que Tiaan n’était sûrement pas à prendre à la légère. Elle avait beau ne pas vouloir admettre qu’il ait pu gagner un combat contre Marcus, Anastasia semble soudainement en douter. Et elle commence à se dire que pour rien au monde elle ne voudrait se retrouver à encaisser elle-même les coups, physiques cette fois, qu’il pourrait vouloir lui asséner.

Peut être que cette impression venait du sentiment de colère qui semblait faire bouillir les veines du douanier. Elle a beau être perchée à une hauteur suffisante, la jeune femme capte avec une certaine aisance les tremblements et la haine de celui qu’elle avait largement insulté un peu plus tôt. Faut croire qu’elle avait fait mouche mais une fois de plus la satisfaction laisse place à une méfiance exacerbée, matérialisée par une petite flamme colérique au fond de ses prunelles de glace. Elle est pas vraiment en colère contre lui, du moins pas plus que d’ordinaire, mais elle peut pas s’empêcher de se demander sous quelle forme se matérialisera l’assaut de son interlocuteur. La réponse arrive bien vite quand elle voit l’homme s’approcher du terminal et elle a tout juste le temps de froncer les sourcils de mécontentement que déjà les prises du mur d’escalade disparaissent toutes en même temps. Grognement, sourd, agacé, sauvage. La petite étincelle au fond de ses yeux devient brasier, l’espace de quelques secondes, tandis qu’elle ne cesse d’observer ce petit con qui daigne enfin répondre à sa question. Normal, il devait se sentir en confiance maintenant, il allait moins buter sur les mots cet abruti, il était trop fier de sa connerie. Pourtant, elle voit bien qu’il sourit pas. Il n’est donc pas totalement satisfait, ou peut être encore trop perturbé par ce qu’elle avait pu lui cracher à la figure auparavant. Dans les deux cas, ça lui convient bien. Quoi qu’il en soit, il n’est pas question de combat illégal dans la vie de Tiaan, juste un ring on ne peut plus officiel sur lequel il s’entraînait. Anastasia n’était pas sûre que l’on puisse parler d’entraînement vu l’état dégueulasse dans lequel il finissait, mais ça ne regardait que lui. Et puis, qui sait, quelqu’un lui briserait peut être la nuque par mégarde un jour. Qui sait.

« Tu serais pas un peu amoureux de moi ? La question sort de nulle part, et elle espère bien le prendre royalement au dépourvu avec celle-ci. Ça et le sourire amusé, sans la moindre trace d’ironie, qu’elle arborait en le fixant. Si elle le dévore des yeux afin de ne manquer aucune de ses réactions, la jeune femme ne veut pas lui laisser le temps de répliquer toutefois et enchaîne bien vite. Non parce que, on pourrait y croire. Tu m’obliges à rester au sommet de ce mur, si bien que j’aurais rien de mieux à faire que de parler encore et encore. C’est à se poser des questions. T’aimes boire mes paroles ou tu voulais juste me coincer quelque part pour me mater en paix tout en essayant de faire croire que t’es juste un prédateur très patient ? Le sourire s’élargit, plus narquois cette fois. Elle tente Ana, de jouer le chaud et le froid, de lui cracher son venin à la gueule pour ensuite être un tantinet plus sympathique dans ses propos, pour mieux revenir à la haine pur et dur lorsqu’il commencerait à trop l’agacer en retour. Alors elle joue, pousse le vice en levant son index comme pour l’interrompre avant de défaire sa queue de cheval, coinçant l’élastique autour de son poignet et ébouriffant ses cheveux rapidement comme dans l’optique de se montrer plus séduisante. Un clin d’œil suit, puis de nouveau quelques paroles. Alors, tu veux qu’on parle de quoi ? Les derniers méchants que j’ai expédié sur le Lady Grace, les derniers documents administratifs que t’as rempli ? Ou on peut ne pas parler du travail, après tout ce serait dommage de se fâcher. » Encore. C’est pas comme s’ils savaient faire que ça, se fâcher, justement. Comme des gosses, avec un vocabulaire potentiellement plus grossier. Ils étaient pathétiques, tous les deux, mais c’était plus simple de se dire que c’était la faute à l’autre. Dans ce cas précis, c’était un peu vrai d’ailleurs. Leur histoire, leur haine, tout ça c’était à cause de Tiaan. Si ce con avait été un peu moins lui-même, un peu moins à taper d’office là où ça faisait mal, elle aurait pas éprouvé le besoin de lui rendre la pareille. Anastasia en vient d’ailleurs à se dire, qu’elle, au moins, ne s’engueulait pas ainsi avec tout le monde. Lui, si (de ce qu’elle en savait ou en devinait du moins). C’est à se demander comment il faisait pour dormir, avec autant de haine lui bouffant les tripes.

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MessageSujet: (#) Re: Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia    Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia 3ViG0Cu Lun 22 Jan - 21:42
Tiaan Krishvin
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« Tu serais pas un peu amoureux de moi ? » Tu clignais doucement des yeux, stupidement même, une fois, deux fois, surpris, outré, incrédule. Tu ne comprenais pas comment elle en était arrivée là et quel cheminement de pensée il lui avait fallu pour qu'elle parvienne à cette conclusion. Non, tu n'étais pas amoureux d'elle, comment, pourquoi le serais-tu ? Tu n'écoutais pas ce qu'elle disait ensuite et tu fus surpris de voir qu'elle avait les cheveux détachés. Tu la dévisageais un long moment, la laissant continuer de parler, déverser son poison. Tu ne souriais pas, tu sentais que le rouge te remontait aux joues, tu avais chaud, horriblement chaud et tes joues, tes oreilles, ton cou te brûlaient. La colère te mangeait, elle s'accrochait à ta gorge de ses mains perverses et tu sentais le souffle qui te manquait. Tu n'essayais pas d'ouvrir la bouche, tu savais que c'était peine perdue, aucun son articulé n'en sortirait avant de longues minutes et tu entrepris de plutôt te concentrer sur ta respiration, la calmer. Tu croisais les bras, comme pour te protéger d'idées que tu ne voulais pas voir arriver, mais surtout te protéger de toi même et de tes pensées. C'était ce que tu faisais le mieux, le déni. Te mettre des œillères pour ne pas avoir à souffrir des conséquences de tes actes, ni même voir tout ce qui était de ta faute ou tout ce que tu avais causé.

Tu n'entendais pas une grande partie du monologue d'Anastasia, parce que tu étais trop concentré sur toi même, à fixer le mur d'escalade comme s'il allait te répondre, t'expliquer tout ce qui clochait chez toi, dans votre relation, avec ta femme, avec la milicienne également. Cela arrivait aux gens, tu le savais. Aux gens normaux. Ils faisaient des choix discutables et cela s'additionnait. Des paroles, des mots, des ricanements. Et un jour, ils se retournaient et réalisaient qu'ils avaient franchi la ligne depuis si longtemps qu'ils ne savaient même plus où elle était. Tu étais de ce genre de personnes et tu ne savais plus ni où, ni comment la ligne avait été franchie avec Anastasia, mais vous l'aviez tellement foulée au pied qu'elle était dorénavant impossible à retrouver. Tu pris une inspiration tremblante en relevant à nouveau la tête, les lèvres pincées.

Puis, d'un coup, comme si tu avais retenu la tension trop longuement, tu sentis tes épaules se détendre, tes bras pendre le long de tes côtés, ta nuque se délier. Tu essuyais tes paumes contre ton pantalon, les yeux toujours levés vers elle, plissés et méprisants. Tu écoutais sans mot dire, ta poitrine se soulevant au rythme de ta colère. Pourtant, tu devais en être loin maintenant, tu l'avais dépassée, dans un état second parce que tu n'avais plus cet étau autour de ton cœur et de tes tripes, tu avais l'impression de flotter dans un océan de calme. Un faux calme, comme un « je t'emmerde » caché derrière un sourire. Tout risquait de se briser en un instant par une inspiration trop forte, par les digues émotionnelles qui cédaient, alors elles enfouissaient au plus profond de toi le surplus de colère pour essayer de la faire disparaître. « Ou on peut ne pas parler du travail, après tout ce serait dommage de se fâcher. » Tu continuais d'observer Anastasia, pendant presque une minute où les secondes s'étiraient comme des heures, la jaugeant avant d'ouvrir à ton tour la bouche, aucun sourire n'avait adouci le bord de tes lèvres. Oh, tes sourcils, eux, avaient quitté leur position accusatrice, et tes mains pendaient doucement à tes côtés, tressautant légèrement alors que tu les secouais pour te détendre. Tu haussais à peine le ton pour qu'elle puisse t'entendre, te rapprochant à peine du mur. Tu aurais pu prendre un air compatissant, lui sourire, tendre la main vers elle, mais le ton était plat, mesuré, presque curieux. « T-tu aimerais ça, hein ? Que q-quelqu'un soit en-enfin amoureux d-de toi. T-t-t-t'imagines, Anastasia ? T'imagines d-d'avoir quelqu'un q-qui t'aime ? Ça t-te ferait quelque chose, t-t'as jamais connu ça, hein ? P-p-pauvre p-p-petite A-Anastasia la m-mal aimée. T-tu veux qu'on parle de la vacuité de tes relations ? Je t-t'écoute. » La nuque levée vers elle, tu la fixais sans sourire, sans détourner le regard. « Allez descends, on va p-parler de ça autour d'un café. »
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MessageSujet: (#) Re: Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia    Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia 3ViG0Cu Lun 22 Jan - 23:38
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C’est qu’il a l’air con vu d’en haut, cet air surpris peint sur le visage, ce qui contraste grandement avec son habituel air grave ou son sourire narquois et hautain. Ça l’amuse Ana, elle éprouve un sentiment de satisfaction puéril à l’idée d’avoir pu le décontenancer suffisamment pour lui faire perdre ses airs bravaches. Elle apprécie tout autant la légère teinte rouge qui semble colorer plus que jamais la peau blanche du lieutenant. Les oreilles. Son cou. Un peu ses joues. Ça enhardit la milicienne, ça l’incite à poursuivre son explication dans un sourire ravi, son regard ancré sur cette silhouette en contrebas. C’est vrai qu’on pourrait se poser des questions, à le voir ainsi ne jamais la lâcher, à le voir la condamner à supporter sa présence sans pouvoir y faire quoi que ce soit. On pourrait y croire, si on oubliait l’espace de quelques secondes qu’ils ne cessaient de se blesser mutuellement, avec trop de force pour qu’ils puissent sortir indemnes de leurs entrevues. Pendant un instant, Anastasia en vient à croire qu’elle avait le dessus, que sa manie de parler beaucoup plus longtemps que lui conférait un avantage cette fois ci. Il peut rien faire contre elle, à part la détester, à part lui rappeler ses échecs pour rejoindre les légionnaires. Certes ça fait mal, mais elle s’habitue à cette douleur, un peu. Suffisamment pour ne pas avoir envie de le tuer, véritablement. Suffisamment pour avoir la force de rétorquer. Alors elle prend confiance, poursuit, lui demande de quoi il voudrait parler vu qu’il l’avait obligé à ne pas pouvoir redescendre -du moins pas sans se casser une jambe dans le processus- et elle demeure là, légèrement penchée en avant afin de bien les voir, sa chevelure retombant en cascade le long de son épaule, jusqu’à ses seins. Que va-t-il faire ? Que peut-il bien lui dire qu’elle n’ait pas déjà entendu de toute façon. Allait-il évoquer sa silhouette fade, son manque cruel d’intelligence, son incapacité à mettre en œuvre ses ambitions ? La rabaisser en évoquant son manque de discipline, de compétences. Lui rappeler qu’elle n’était qu’une milicienne, indigne de lui. Elle s’était préparée à tout Ana. Mais pas à ça. Pas au pire.

Elle ne se méfie pas spécialement en le voyant s’avancer un peu plus vers le mur, pas plus qu’elle ne s’inquiète de constater qu’il semble réussir à se détendre, si tant est qu’un homme comme lui soit vraiment capable de se détendre. Le temps passe, les secondes s’égrènent et aux yeux de la jeune femme ces minutes ne font que lui donner raison. Puis la réplique échappe au douanier. Une longue tirade, plus longue que ce qu’il a l’habitude de lui offrir. Et il y a ce bégaiement, celui là même qui d’ordinaire la fait rire, celui là même qui lui sert d’arme. D’ordinaire elle se concentre pour comprendre ce qu’il essaye de dire, pour deviner le mot qu’il essayait désespérément de prononcer. Cette fois ci, ce qui n’est que source de moquerie devient une arme. Parfaitement aiguisée. Mortelle, comme les mots qu’il sélectionne avec soin, les enduisant d’un poison fulgurant. Ta gueule. TA GUEULE ! Ça hurle dans son crâne, ça s’agite, ça se débat. Elle voudrait qu’il la ferme, qu’il cesse de buter sur chaque mot tant ça lui donne l’impression d’entendre ce dernier à plusieurs reprises. Comme si chaque syllabe était une toute petite lame, qu’il plante de ce fait plusieurs fois dans ses tripes et dans son cœur. Elle le hait, viscéralement. Elle voudrait le voir crever, là, tout de suite, sur le champ. Qu’il se taise, à jamais, qu’il ne s’engage pas sur ce terrain là. Ne l’avait-elle pas mérité ? N’avait-elle pas commencé, cette fois ci, en s’attaquant à sa femme adultère ? Peut être. Mais une voix égoïste au fond d’elle lui souffle qu’elle n’a pas mérité ça. Pas autant. Pas à ce point. Ne pouvait-il se contenter de l’attaquer sur son travail ? Sur cette plaie ci, qui n’était que le commencement de tout ce qui la tuait dans sa vie, mais qu’elle pouvait au moins gérer. Pourquoi ça ? Pourquoi son incapacité totale à être aimée, vraiment aimée, de quiconque.

Elle le regarde, Tiaan. Mais elle le voit plus vraiment, figée, blême. Son corps ne lui répond plus et ne semble pas faire mine de vouloir réagir pour autant, si ce n’est ses doigts qui se crispent sur le rebord du mur, ses ongles crissant contre l’étrange matériau qui le constitue. T’imagines Ana ? Bien sûr qu’elle imagine, elle a fait que ça toute sa putain de vie, d’imaginer que quelqu’un lui donnerait sa chance, peu importe le domaine. Elle avait espéré être assez bien pour la légion, mais avait échoué. Elle avait espéré être assez bien pour des hommes, mais elle avait échoué. Elle tente de se raccrocher à ces relations malgré tout, à Rhil par exemple avec qui elle était sorti. Elle tente de se raccrocher à ça, cette relation fugace, puis cette amitié solide. Mais ça suffit pas. Son cerveau ne parvient qu’à lui rappeler que la relation n’avait duré que quelques mois, quelques misérables mois qui avaient été suffisants pour prendre conscience du fait qu’elle était pas assez bien pour l’astronome. Puis il y a ces relations sans lendemain, visant à simplement évacuer le trop plein, du sexe pour oublier le reste, du sexe pour un plaisir fugace. Est-elle trop exigeante ? Pourtant non. Alors pourquoi, putain de merde ? Et pourquoi fallait-il que ce con à ses pieds lui fasse éprouver tout ça. Pourquoi piétine-t-il son cœur, peut être même sans le vouloir. Enfin non. Il sait, que ça fait mal, sinon il le dirait pas. Etait-elle si évidente ? Son échec professionnel témoignait-il à ce point de ses défaillances profondes ? Pourquoi lui putain. Pourquoi c’était lui qui voyait tout ça chez elle, pourquoi c’est lui qui devait s’en servir pour la briser un peu plus. Elle a presque envie de chialer Ana, prise au dépourvu, au piège même ainsi coincée sur son mur. Elle voudrait fuir, après avoir explosé son crâne au sol à plusieurs reprises, juste pour se défouler, juste pour le tuer. Mais elle peut pas fuir. Même si elle avait pu, même si les prises avaient toujours été là.

La gorge nouée, la jeune femme tente de penser à sa vie sociale en général, au visage de Rosa, de Kara, d’Ethan et de tant d’autres. Elle était pas seule, elle. Et elle doute qu’il ait le droit à ce genre de privilèges. Il sait pas ce que ça fait, que de boire en bonne compagnie, que de faire un karaoké même lorsque t’as aucun talent juste pour le plaisir. Il sait pas. Il sait rien. Il est pire qu’elle, plus pathétique, plus défoncé. Il a peut être juste le mérite de paraître moins affecté qu’elle, elle qui s’efforçait pourtant de ne rien montrer. Mais le problème est là. Elle montre rien Ana. Pas un sourire, pas la moindre répartie ne franchissant le barrage de ses lèvres. Y que ses doigts crispés, ses tripes agonisantes et son cœur bousillé. Y a ses prunelles qui parviennent même pas à s’offusquer elles même, sa langue sanguinolente et ces plaies. Ces putain de plaies qui guérissent jamais. Pourquoi ça guérit pas hein ? Pourquoi certains parviennent à vivre, sereinement, malgré les atrocités qu’ils ont subi tandis qu’elle est pas capable de surmonter un échec à la con. Pourquoi ça fait si mal ? Pourquoi est-elle si faible ? Elle sait pas Ana. Mais elle en a marre de donner cette impression. Alors elle se racle la gorge, après avoir passé sûrement de longues minutes à le fixer, sans savoir quoi dire ou quoi faire. Elle se racle la gorge et elle accepte. « D’accord, mais c’est toi qui paye. Que pouvait-elle dire d’autre ? L’envoyer chier ? Lui dire qu’elle voulait pas une seule seconde de plus subir sa compagnie ô combien détestable ? Bien sûr que non elle peut pas. Ils se sont condamnés à se supporter mutuellement, juste pour avoir le dernier mot, juste pour faire mal un peu plus à l’autre dans l’espoir de pas être le plus flingué des deux. Ils auraient pu s’aider mutuellement à se relever. Ils ont fait que se ruer un peu plus de coups, quitte à en crever tous les deux. Alors, non. Elle pouvait pas le fuir. C’était trop tard. C’était trop tard depuis toujours. Toi au moins, tu pourras me conseiller Tiaan. » Elle voudrait sourire, mesquine, mais n’y parvient pas. Y a que son visage blême, sa mâchoire serrée, sa respiration encore sifflante, cette poitrine qui se soulève presque férocement bien qu’à un rythme régulier témoignant de ses efforts pour se calmer. Evidemment ses propos en eux même suintent l’ironie, comment pourrait-il en être autrement alors qu’ils savent tous les deux qu’il ne peut prodiguer aucun conseil. Combien de fois devront-ils se rappeler mutuellement qu’ils sont aussi pathétiques l’un que l’autre ?

Elle attend encore un instant, pas certaine d’être capable de quitter son perchoir. Elle sait pas si c’est une bonne idée que de descendre, que de le rejoindre. Elle n’en a plus envie, plus du tout, trop inquiète du poignard qui peut rôder quelque part. C’est cette peur soudaine qui l’empêche par ailleurs de rétorquer véritablement, de lui parler de sa putain de bonne femme qui va sucer dieu seul savait qui, juste parce qu’il était pas assez bien lui non plus, ce qu’elle comprenait parfaitement d’ailleurs. Elle ose pas hurler ces horreurs, parce qu’elle est terrifiée de ce qu’il pourra dire en retour. « Tu devrais remettre les prises. J’ai pas très envie de sauter dans tes bras, on sait bien que tu me rattraperais pas. Il la laisserait plutôt se briser joyeusement la nuque contre le sol. Et elle tenait pas à lui faire ce plaisir. Alors elle attend qu’il joue avec le terminal à nouveau puis toise les prises, immobiles cette fois, qui apparaissent. Elle hésite un bref instant à redescendre, se demandant s’il n’allait pas tout foutre en l’air à peine aurait-elle commencé son parcours. Une petite voix lui souffle malgré tout qu’il ne le ferait pas. Après tout, y a-t-il déjà eu quoi que ce soit de physique entre eux ? Non. Du coup il ne l’aurait peut être pas laissée se briser la nuque non plus si elle avait sauté. Mais rien n’était moins sûr aussi la jeune femme préfère compter sur ses propres capacités, entamant sa descente sans réfléchir. Elle est dans l’attente d’une mauvaise surprise, crispée bien qu’elle a le mérite de ne montrer aucune hésitation dans ses gestes, mais rien ne vient et rapidement elle retrouve la terre ferme. J’ai une douche à prendre. T’as qu’à attendre à l’entrée. » Qu’elle lâche alors sans lui accorder un regard, s’éloignant sans plus de cérémonie en direction de ce qui servait de vestiaires. Un index posé sur un détecteur à hauteur du casier suffit pour confirmer à l’équipement qu’il s’agissait bien de ses affaires cachées à l’intérieur. Elle récupère donc de quoi se laver et ses affaires civiles avant d’emprunter la direction des douches. Rien de commun, juste une succession de cabines individuelles et elle s’engage dans la première disponible.

Elle sait pas combien de temps elle passe sous l’eau chaude. Sûrement pas assez à son goût, elle sait que l’eau est une denrée rare, que le gaspillage n’est pas autorisé et que ces douches ci proposaient une quantité de liquide beaucoup plus restreinte que chez elle, pour éviter justement des pertes. Il arrivait également que plus d’eau ne soit proposée, généralement aux horaires les plus tardifs, contraignant tout le monde à se doucher chez soi. Là encore, ça évite les abus. Alors au fond elle peut pas trop profiter Ana, alors qu’elle en aurait rêvé. Elle passe les premières minutes nue sous le jet d’eau, son crâne reposant contre le mur face à elle, les yeux clos, les lèvres entrouvertes tandis que les gouttes glissaient le long de son faciès pour ensuite retrouver le siphon à ses pieds. T’imagines Anastasia ? « Ne m’appelle pas comme ça… T’as pas le droit de m’appeler comme ça. Elle gronde, les dents serrées, tremblant de tout son long. Il a pas le droit d’utiliser son prénom, pas comme ça, pas pour lui faire mal. Ça te ferait quelque chose. Ouais, ça ferait quelque chose. Du bien, elle l’espérait. Elle espérait tellement. Va te faire foutre. VA TE FAIRE FOUTRE PUTAIN ! » Elle avait hurlé, le poing fusant contre le métal qui constituait sa cabine. Trois fois. Elle s’explose les phalanges elle aussi. Bordel de merde. Elle aurait dû s’élever, simplement s’élever. Et la voilà en train de se rabaisser à son niveau à lui. Elle le constate en observant son poing serré, rendu douloureux par l’épreuve. Elle inspire, profondément, finit par se laver, s’occupe de ses cheveux également. Et durant ce temps qui lui reste, elle essaye de songer à sa respiration, tente de l’apaiser. Elle songe même aux leçons de méditations qu’avait tenté de lui inculquer Ithan. Elle y arrive pas. Mais au moins cesse-t-elle de trembler. Ça crève à petit feu dans sa tête, mais le corps cesse de le montrer. Alors elle quitte la cabine, sèche sommairement sa chevelure avec une serviette et s’habille prestement. Un simple pull noir, près du corps, glissé à l’intérieur d’un pantalon taille haute. L’ensemble est un peu terni, perdant de ses couleurs au fil du temps, mais au moins ça la change de son uniforme. Elle en est ravie d’ailleurs. Elle voulait pas porter son uniforme de milicienne avec lui. Pas alors qu’elle savait qu’il ricanerait à peine verrait-il partiellement cette tenue de travail. Et tandis qu’elle quitte les lieux, un sac en main avec ses affaires de sport dedans, Anastasia ne peut pas s’empêcher de prier. Prier pour qu’il ait perdu patience, prier pour qu’il ait pris la décision de partir. Prier pour qu’il ne soit pas à l’entrée.

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MessageSujet: (#) Re: Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia    Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia 3ViG0Cu Mar 23 Jan - 0:52
Tiaan Krishvin
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ANGER INSIDE AND OUT
Learn this from me. Holding anger is a poison. It eats you from inside. We think that hating is a weapon that attacks the person who harmed us. But hatred is a curved blade. And the harm we do, we do to ourselves.

⋅ ⚘ ⋅ ❁ ⋅ ⚘ ⋅
Comme un miroir déformé, tu sens à son silence que tu as touché juste. Tu aurais pu tout à fait frapper à côté et elle être décontenancée par des paroles qui n'avaient ni queue ni tête, mais vous saviez tous les deux que ce n'était pas le cas. Tu continuais à l'observer, les bras que tu venais de croiser, surveillant ses gestes, t'assurant qu'elle ne répondrait pas, qu'elle ne ferait pas de connerie non plus. Un poids comme celui de la milicienne qui s'écrasait de cette hauteur pouvait faire de sacré dégâts pour peu que quelqu'un se trouve en bas. Tu attendais qu'elle réponde, incertain quant à la tournure des événements. Est-ce que tu préfèrais qu'elle se lève et qu'elle continue de frapper ou savoir que tu avais touché un endroit qui faisait assez mal pour qu'Anastasia n'ait plus rien à rétorquer ? La victoire avait un goût amer et tu ne parvenais pas à t'en réjouir. Non pas parce que tu ne te sentais pas victorieux, mais parce que tu avais encore ce sentiment douloureux de vide qui avait suivi la colère et la haine qu'elle avait engendré. Tu clignais doucement des yeux, patientant en bas, prêt à de nouveau frapper. C'était ce que t'avaient appris tes frères et toutes ces personnes hétéroclites, contrebandiers, pirates, commerçants, vendeurs d'esclaves ou de légumes, citoyens honnêtes et soldats de la fédération... ils t'avaient appris à te battre et à frapper là où cela faisait mal. Où tu manquais de grâce et de technique, tu compensais par un style de combat sale et dont le but était d'handicaper le plus rapidement possible pour pouvoir prendre le dessus ; empêcher l'autre de réagir en lui infligeant le plus de douleurs possibles, viser les articulations, les parties sensibles, les muqueuses, les os. Faire mal. Tu avais repris ce schéma pour attaquer Anastasia et le long silence entre vous ne faisait qu'appuyer l'impression que pourtant la vie continuait autour de vous. Personne ne vous avait approché et personne n'était venu au secours de la milicienne, comme si la colère qui se dégageait de vous deux avait empêché même les mieux intentionnés de venir vous proférer des ondes de positivité. « D'accord, mais c'est toi qui paye. » Tu acquiesçais en silence. Ce n'était pas comme si la demande était exagérée, ni qu'elle impliquait autre chose qu'un café, une hache de guerre enterrée pour quelques instants. Rétrospectivement, c'était comme les moments partagés avec Marcus sur un banc, laisser l'autre prendre le dessus dans une relation offrant-receveur. « Toi au moins, tu pourras me conseiller Tiaan. » Un sourire doux amer orne tes traits. Il disparaît rapidement. Tu as bien saisi la pique, mais tu préfères ne pas relever. C'est comme un coup blanc, comme si elle cherchait à garder la face. Tu penchais doucement la tête sur le côté, observant à nouveau les tressaillements de son corps, ses doigts plantés dans le rebord du mur d'escalade. Est-ce qu'à sa place, tu aurais agis de la même façon ? Peut-être, toi tu avais continué de frapper, plus fort... et elle essayait juste de garder la face. Une vague de froid se mit à courir en toi et tu te sentais mal, tu plissais les yeux. Garder la face, c'est ce que tu faisais tous les jours, mais elle n'avait pas réussie à faire en sorte de cacher derrière votre violence habituelle une douleur qui était belle et bien là. « Tu devrais remettre les prises. J'ai pas très envie de sauter dans tes bras. On sait bien que tu me rattraperais pas. » Tu clignais une unique fois des yeux, sans rétorquer qu'il était probable que si elle avait sauté de cette hauteur, ils auraient été tous les deux en bien triste état à l'arrivée et tu te dirigeais vers le terminal, choisissant le programme débutant pour lui permettre de redescendre.

Tu t'éloignais de quelques pas pour observer sa descente, les doigts tapotant en rythme contre ta cuisse, curieux de la voir descendre. Tu sentais un empressement dans ses gestes et dans sa manière de se mouvoir sur la piste toute faite. Les yeux plissés, tu suivais avec attention sa descente qui s'apparentait presque à une chute au vu de la vitesse d'exécution. Le temps de quelques clignements et la voilà face à toi. « J'ai une douche à prendre. T'as qu'à attendre à l'entrée. » Tu t'attendais à une baffe, à des coups, des cris, des trépignements – pas de larmes, non, pas Anastasia – mais cette phrase sans chaleur te laissait perplexe. D'un souffle, tu confirmais et tu la regardais s'éloigner, sans rien faire ou dire pour la retenir. Tu aurais pu partir à cet instant, briser la demande qu'elle avait fait, sans remord ni honte. Parce que tu n'arrivais pas encore à saisir l'ampleur de cette discussion, cela se ferait tranquillement plus tard, lorsque vos deux esprits se seront calmés. En attendant, tu restais là et tu ne fais un pas de côté que lorsqu'un jeune homme te demande s'il peut utiliser le mur d'escalade. Il te faut bien une minute pour te rappeler pourquoi tu étais revenu initialement, et une de plus pour partir à la recherche de tes affaires. Tu te sens fatigué, le retour d'un trop plein d'émotions qui a débordé de la vasque de tes sentiments. Tu fais plusieurs fois le tour des alentours du ring avant de te décider à aller vérifier aux casiers, puis de les retrouver posés contre l'entrée des vestiaires hommes. Les tirant à toi, tu ouvrais le sac pour vérifier que tout était bien à l'intérieur et en extirper de quoi te tenir chaud.

Tu te passais de l'eau sur le visage lorsque tu entendis les cris. Au dessus du lavabo, tu profitais que quelqu'un ait fini de se rincer les mains pour utiliser les restes d'eaux. Tu te passais les doigts sur le visage, te frottant les yeux dans un geste las qui devait aller avec les coquards et les cernes qui se superposaient. « Va te faire foutre. VA TE FAIRE FOUTRE PUTAIN ! » Tu te redressais sans rien dire, tu entendais le bruit des impacts contre le panneau de la cabine. Tu étais persuadé également de pouvoir entendre son souffle court, sa douleur, parce que toi même tu l'avais vécu à de nombreuses reprises. Tu avais été à sa place des dizaines de fois, ton poing brûlant suite aux impacts, la chair à vif, le sang, les mini-fractures, la peur également d'avoir plus abîmé ta cible que ta propre main. Tu te souvenais également de l'impression que la douleur refluait avec la décélération de ton cœur, avec la baisse de la colère qui se retrouvait remplacée par un sentiment envahissant de misérabilisme. Tu avais été comme elle. Pourtant, tu ne fis aucun geste pour aller la rassurer, ce n'était pas à toi d'aller à sa rencontre et si les quelques personnes dans les vestiaires se retournèrent, alertées par les coups, tu te contentais d'enfiler en silence ton pull et de ramasser tes affaires après avoir lancé un dernier regard aux quelques plaies qui se trouvaient au niveau de ta bouche. Rien de trop grave.

Tu pris ton temps pour sortir et, même si tu étais déjà passé devant des centaines de fois, tu observais en silence le contenu des distributeurs, les prix et les produits proposés, sans pour autant en acheter aucun. Tu continuais ton chemin, restant le long des murs pour ne pas te retrouver face à qui que ce soit, pour ne pas avoir à répondre à des salutations, évitant le regard des gens en t'occupant les yeux comme tu pouvais, parce que tu n'avais pas la force de sociabiliser. Ce n'est qu'une fois en dehors des salles de sport que tu laissais tomber tes affaires à tes pieds et tu t'étirais. Tes doigts tremblaient. Tu sortais une clope, parce que c'était le seul moyen que tu avais trouvé pour l'attendre et tu la coinçais entre tes lèvres usées et blessées. Tu les enchaînais et tu n'avais pas l'impression d'être plus calme, peut-être parce que tu l'étais trop, et ce n'est que la force de l'habitude qui t'empêche de tirer dessus de toute la force de tes poumons. Elle n'arrive qu'après un long moment – et deux autres cigarettes. Tu la laisses s'approcher. Un silence, la fumée que tu soufflais par les narines. Lorsqu'elle est à ta portée, tu lui présentes ton paquet de cigarettes entamées, offrande de paix. Ton regard coule vers sa main, s'y arrête quelques instants mais tu ne te permets pas de commentaires, tu serais bien mal placé pour cela. Cela attendrait une prochaine fois, vous aviez tous les deux assez frappé aujourd'hui et s'il y a bien une chose que Marcus t'as appris, c'est de savoir t'arrêter avant qu'il n'y ait plus de retour possible. Tu ne lui offrais pas de sourire pourtant, juste un regard, un silence et un signe de tête pour l'inciter à t'emboîter le pas.

Il n'y a rien qui puisse convenir sur le Regina Mercy, aussi c'est dans un silence presque malaisant que vous traversez les couloirs vous menant aux passerelles pour passer à un autre vaisseau. Tu salues sans t'attarder les douaniers présents aux extrémités. Tu ne lui demandes pas son avis, quel café, quel bar, où se diriger ? Vers le Columbiad semble le plus approprié et tu ne laissais échapper aucun son à l'intention de ta voisine, t'assurant à peine d'un regard au détour d'une ruelle étroite qu'elle est toujours à tes côtés. Tu ne cherchais pas à trouver un lieu particulièrement exotique, le but est juste de vous poser, de partager un café et de vous séparer... de préférence comme si de rien n'était. Tu lui tiens la porte, lorsque ton choix se pose sur un endroit qui n'a pas l'air trop bondé, tu la laisses entrer avant toi, tu la laisses également choisir votre table, lui demandant sa commande que tu vas chercher au comptoir, attendant en tapotant du bout des doigts sur le plastique le temps que vous soyez servi. Tu déposes ensuite devant elle la tasse et tu te glisses à la place en face d'elle en évitant de faire racler la chaise sur le sol. Tu te frottes les yeux à nouveau en soupirant, les sourcils froncés, toute l'énergie de l'après midi a disparue. Un frisson te parcourt et tu poses une de tes mains contre le rebord de la tasse pour profiter de la chaleur. Ta femme disait parfois que le bonheur de toucher une boisson chaude venait du réflexe du cerveau qui interprétait celle-ci comme un contact humain. Tu fermais les yeux à nouveau, les sourcils froncés. Ne pas penser à ça maintenant. Tu les rouvres pour dévisager Anastasia.
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MessageSujet: (#) Re: Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia    Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia 3ViG0Cu Mar 23 Jan - 19:00
Anastasia Donovan
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Ana & Tiaan

Bien sûr qu’il était là. Comment pourrait-il en être autrement. Il ne pouvait pas fuir lui non plus, du moins c’est ce qu’elle se plaît à croire dans un sens. Elle préfère se dire qu’il est dépendant d’elle à sa façon, dépendant du regard souillé de haine qu’elle pouvait vriller sur lui, dépendant de son venin, dépendant des plaies qu’il ouvrait en elle. C’est malsain, mais au moins ne serait-elle pas la seule idiote de ce duo incompréhensible. Alors il est là, bien que sa présence suffise à lui arracher un frisson douloureux, irrépressible. Elle se glisse à sa hauteur sans le regarder mais se voit rapidement attirée par le paquet de cigarettes qu’il tend en sa direction. Le monde continue de tourner, la vie suit son cours, pourtant c’est comme si ils vivaient tous les deux au ralenti en cet instant précis. Elle est lente dans ses gestes, dans ses décisions, fatiguée malgré une vivacité d’esprit certaine. Elle réfléchit trop et pas assez à la fois. Trop, parce qu’elle cherche une explication à cette gracieuse offrande, à ce silence alors même qu’il avait remarqué les rougeurs de son poing droit -car il remarquait tout, pas vrai ?-. Pas assez, parce qu’elle sait pas quoi faire en retour. Elle sait même pas si elle a vraiment envie de fumer, s’étant adonnée à cet exercice trop peu de fois dans sa vie pour se retrouver dépendante de la nicotine. Elle voudrait pas que ce vice vienne définitivement se rajouter à ses autres problèmes aussi décide-t-elle qu’elle ne prendrait pas de risques aujourd’hui. Malgré cette décision intérieure, la jeune femme lève doucement la main et s’empare d’une cigarette sans un mot. Elle est gauchère Ana. Enfin, une fausse gauchère comme elle se plaît à le dire elle-même. Du genre à écrire de cette main dominante, mais à réaliser cinquante autres actions avec la seconde. La faute à une société crée pour des droitiers, qu’elle explique. Elle s’en fout un peu ceci dit. C’est juste des détails. Mais elle aime les détails.

La milicienne n’attend pas plus longtemps pour le suivre, refusant d’un simple signe le potentiel briquet qu’il aurait cherché à lui proposer. Parce qu’elle ne porte pas clope à ses lèvres Ana, elle se contente de jouer avec, la faisant virevolter entre ses doigts avec une certaine habileté. C’est qu’elle a l’habitude. Ça occupe les mains, ça occupe aussi suffisamment l’esprit. Et la jeune femme profite de chaque occasion pour ça. Elle ne parle pas, ne le regarde pas plus que ça non plus à vrai dire, elle se contente de tracer sa route à ses côtés, suivant plus ou moins le rythme. Il y a des moments où elle se sent con, où elle se demande pourquoi diable ils iraient partager un café ensemble. C’est ridicule non ? De se mutiler pour ensuite discuter autour d’un verre. Discuter. Est-ce qu’ils y arriveraient ? Elle en savait foutrement rien, ça semblait mal parti et à dire vrai elle n’était pas sûre de le vouloir. Elle cherche un prétexte pour se barrer, à chaque pas qu’elle fait. La fuite commence même déjà durant le trajet, d’une certaine façon. Fuite lorsqu’elle ralentit imperceptiblement l’allure en traversant les passerelles, son regard attiré par l’immensité de l’espace qui s’offrait à l’extérieur. Le ballet incessant des vaisseaux, les tentacules d’acier plus loin, des étoiles partout. C’était la journée, les lumières artificielles du vaisseau le leur rappelaient bien, pourtant c’est comme une nuit interminable dehors. A chaque fois. Mais elle se lasse pas du spectacle, y puise une certaine quiétude. Elle a besoin de ça Ana, de s’accrocher à des habitudes, des détails insignifiants mais plaisants de son quotidien. Elle cherche à se faire sourire, toute seule, pour oublier l’acidité des paroles du lieutenant. Un moyen d’évacuer le poison distillé dans son organisme, une façon d’apaiser la haine qui réchauffait son sang. Elle est fatiguée, mais c’est pas suffisant. La fatigue, l’épuisement émotionnel, c’est qu’une conséquence directe de son accès de rage. Elle a besoin d’autre chose, pour retrouver un semblant de sérénité, pour se recentrer sur elle-même. Quelque chose pour éviter de voir inlassablement le visage de Tiaan dans son esprit, même lorsqu’elle l’aurait quitté.

Alors elle prend son temps sur les passerelles puis, au détour d’une ruelle, son regard capte finalement la présence d’un distributeur et elle s’arrête là également, brièvement. Le terminal passe devant un détecteur, lui retirant ses crédits tandis qu’elle commandait à voix haute une espèce de cookie végétalien, la faute au manque de ressources, qui prenait la forme d’un astronaute. C’est des trucs pour gosse, mais c’est sacrément bon alors elle s’en empare sans un mot et le glisse dans la poche de son jean en attendant, reprenant sa route pour rattraper le douanier et chercher en sa compagnie un café. Elle ne sait même pas où il l’emmène en vérité mais rapidement il trouve ce qui semble être un lieu approprié. Elle ne connaissait pas vraiment mais peu importait, ses souvenirs du Columbiad étaient lointain. Quatre années passées à patrouiller ici, à ses débuts, avant qu’on ne l’envoie ailleurs et avant qu’elle ne réclame d’être expédiée sur le Colosus, en espérant ne plus quitter ce dernier. Son attention se focalise toutefois rapidement sur la porte du bâtiment désormais ouverte, une porte qu’il retient pour la laisser passer en premier. De la galanterie ? De la putain de galanterie de la part de Tiaan Krishvin ? C’est une blague. En tout cas elle refuse d’y croire véritablement, de se laisser attendrir par quelques attentions futiles, dérisoires comparées aux remarques acerbes du douanier. Alors elle s’attarde pas Ana, s’engageant la première dans le café et se dirigeant vers la première table qui l’inspirait. C’est sur le côté, contre un mur. Pas tout au fond, ni trop à l’avant malgré tout, mais sur le côté. Des connaissances ayant suivi des cours de psychologie à l’Académie lui expliqueraient sûrement à quel point ce choix pouvait être significatif, et elle aurait haussé les épaules pour signifier le peu d’importance que ces signes revêtaient pour elle. Elle aurait fini par grogner, sûrement, si quiconque avait eu l’audace de commenter au passage sa manie de croiser les bras contre sa poitrine tandis qu’elle s’installait à sa place, ne relevant les yeux en direction de son interlocuteur que le temps de lui signaler qu’elle désirait un café. Café qu’il va commander, qu’il lui ramène. Là encore elle sait pas quoi penser de tout ça, estimant qu’il aurait plutôt été du genre à lui dire de bouger son cul. Peut être.

Lorsqu’il revient, la milicienne avait fini par décroiser les bras, juste pour mieux jouer avec la cigarette qu’elle tenait toujours entre les doigts, la faisant virevolter puis cogner très légèrement sur la table, enchaînant sur une nouvelle pirouette, pour heurter de nouveau le meuble. Le bruit est discret, le rythme régulier. Elle ne s’arrêtera que lorsque la boisson chaude sera devant elle, ses mains se refermant autour comme le faisait actuellement l’homme face à elle. On lui a jamais expliqué que ce tic s’apparentait à une recherche de contact humain et si on le lui expliquait, sûrement qu’elle hausserait les épaules pour toute réponse. Ça ne l’empêcherait pas de croire, intérieurement, qu’ils essayaient juste de se réchauffer en agissant ainsi. Mais que la sensation de froid qu’ils essayaient de contrer était peut être en dedans. Pour l’heure, elle préfère jeter un coup d’œil à son interlocuteur, l’observant sans un mot alors qu’il soupirait, se frottait les yeux. Là où elle faisait continuellement des efforts pour ne pas le laisser entrevoir chez elle le moindre signe de faiblesse, d’agacement ou autre, Tiaan se révélait être un véritable livre ouvert. Pas totalement, en vérité, mais il ne savait pas se cacher. Et en cet instant précis il semblait même ne pas le vouloir. Ça l’interpelle un peu, bien qu’elle se garde le montrer, et elle s’efforce de ne pas baisser les yeux comme une gosse prise en flagrant délit lorsqu’il capte son regard et s’y accroche sereinement. C’est pour ça qu’elle le soutient sans un mot, pendant un moment. « Alors ? Il n’y a même plus de trace d’ironie véritable dans sa voix, pas plus qu’elle ne s’autorise un quelconque sourire narquois. Oh le sourire est là, très léger, à peine une esquisse. Mais il suinte pas la fourberie comme ça pourrait lui arriver d’habitude. Elle en a plus véritablement la force. Et y a toujours cette peur qui lui bouffe encore les entrailles, mêlée à la colère et aux blessures. La peur de le pousser trop loin. Comment on se fait aimer des gens ? »

Elle l’observe le temps de sa question, puis baisse les yeux en direction de ses mains, l’une d’elle fouillant dans la poche de son pantalon pour en sortir le cookie astronaute qu’elle avait acheté plus tôt, déposant ce dernier sur la table. Anastasia l’observe un moment puis, faisant preuve d’une précision presque chirurgicale, elle commence à amputer le biscuit. Elle tranche d’abord un premier bras, puis le second. Elle détache ensuite les jambes, puis arrache la tête. Le tout repose ainsi quelques secondes en pièces détachées devant elle, la milicienne s’empare des éclats de chocolat -ou ce qui s’en approche- qu’elle porte ensuite à ses lèvres pour éviter tout gaspillage. On sent dans ses gestes que tout ceci n’est rien de plus qu’un autre rituel. Le rituel qui semble dater d’une autre époque, quand elle était toute petite et que chaque gâteau se voyait ainsi décortiqué sans qu’elle ne parvienne à s’expliquer pourquoi elle faisait ça. Elle sait pas non plus pourquoi elle commence systématiquement par manger les bras, s’emparant de l’un d’entre eux pour le tremper dans son café avant de le manger. Elle prend son temps, mais après les bras ce sera au tour de la tête, puis des jambes et enfin du reste du corps. C’est toujours dans cet ordre là. Et en cet instant précis, ce biscuit c’est comme la vue sur l’espace de tout à l’heure. C’est un précieux rappel de ce qu’elle est, de ses habitudes, de sa vie. Une vie qu’elle ne pouvait dénigrer juste parce qu’un connard a eu l’audace de frapper là où ça faisait mal. Elle valait mieux que ça. Quoi qu’il puisse en dire, peu importe le mal qu’il pouvait lui faire. De sa main droite, elle s’empare ainsi tantôt d’un morceau du biscuit qu’elle mange, tantôt du café dont elle savoure une gorgée. Sa main gauche quant à elle continue de jouer avec la cigarette de l’autre côté de la table. La milicienne jette alors un coup d’œil aux gens autour d’elle. Ils lui semblent tous plus vivants qu’elle. « T’as déjà dit des choses gentilles à quelqu’un ? » La question sort un peu de nulle part également, encore qu’elle puisse facilement être associée à ses propos précédents. Elle sait pas pourquoi elle lui demande tout ça, pourquoi elle éprouve le besoin de parler quand lui-même ne le fait pas. Elle s’intéresse d’une certaine façon, elle retient ce qu’il lui dit en tout cas, mais elle est pas sûre que ce soit pour de bonnes raisons. Ça l’est jamais vraiment avec lui de toute façon. Peut-être qu’elle demande juste parce qu’elle sait qu’il répondra. Finalement il répond toujours à ses questions. Comme un livre ouvert. Comme un mec qui a rien à cacher. Elle sait pas comment il fait. Elle tente de planquer sous le tapis tellement de trucs.

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MessageSujet: (#) Re: Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia    Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia 3ViG0Cu Mar 23 Jan - 22:46
Tiaan Krishvin
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ANGER INSIDE AND OUT
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⋅ ⚘ ⋅ ❁ ⋅ ⚘ ⋅
Lorsque tu déposais le café devant elle, tu ne pouvais t'empêcher de remarquer la cigarette avec laquelle elle jouait et une pensée fugace te traversait l'esprit ; une bonne clope gâchée. Tu ne laissais pourtant échapper aucun autre son qu'un bref souffle qui pouvait s'apparenter à une exhalation comme une autre. Cela te démangeait d'en ressortir une autre, de la lui reprendre peut-être, de la coincer entre tes lèvres et de t'éloigner, ton café à la main, café clopes et peut-être demander à Charlie de te laisser lire un extrait du dernier bouquin que tu avais commencé. Tu ne fis rien de tout ça et tu t'asseyais face à Anastasia en gardant dans ta main ta tasse, ne la relâchant qu'un instant lorsque la chaleur fut trop douloureuse pour te laisser la garder contre ta paume. « Alors ? » Tu clignais doucement des yeux pour signifier que tu l'avais bien entendue, sans pour autant piper mot, la curiosité perlant au bout des cils. Alors quoi ? Alors beaucoup de choses et pourtant aucun de vous deux n'allait cependant briser la brève trêve qui s'était étirée. Alors beaucoup de choses, vous aviez frappé où il ne fallait pas et ne serait-ce que penser à sa remarque sur ta femme te faisait prendre une inspiration tremblotante, ton nombril frémissant presque de la rage contenue. Elle n'est pas la seule et elle n'est aucunement responsable des écarts de ta femme, elle n'a rien fait d'autre que d'utiliser une arme qui était à sa portée et si tu n'arrives pas à lui en vouloir de l'avoir empoignée, tu la haïssais pour l'avoir plantée, parmi toutes les autres qu'on t'avait déjà balancées, parfois sans même chercher à te blesser. Theevi t'avais déjà fait des remarques dessus et tu avais balayé l'air de ta main en lui rappelant qu'il valait mieux qu'elle se taise.

Alors tu te taisais et tu observais en silence le démembrement du cookie, les gestes comme répétés des dizaines de fois, refusant de croiser les jambes, les deux pieds posés bien à plat de chaque côté de ta chaise. Tu avais l'impression de revoir ton petit frère qui s'occupait avec attention de son repas, séparant avec attention chaque partie, chaque morceau, séparant également les pâtisseries que ton frère aîné lui faisait. Tu te souvenais de son front plissé, l'air concentré sur sa tâche et l'air absolument ravi qu'il vous offrait à chaque fois qu'il réussissait à faire ce qu'il souhaitait. Tu te contentais de la regarder faire en silence, ta main toujours autour de ta propre tasse, sans réellement te mouvoir. Tu clignais à nouveau doucement des yeux lorsqu'elle repris la parole et si tu fus surpris de sa question tu ne laissais rien paraître. « Comment on se fait aimer des gens ? » Les romances que tu lisais avaient tout un tas de réponses à ce genre de questions, généralement toutes faites à partir de baisers sous une lune pleine ou au milieu d'une prairie, mais tu n'avais rien de tout cela à ta disposition et tu n'étais pas certain de vouloir appliquer ce genre de méthodes avec Anastasia. Tu l'observais un instant tout en prenant une gorgée de ta propre boisson. « Je n-ne sais p-pas. Sinon on n-ne serait p-pas là tous les d-d-deux, mh ? » La balle est renvoyée dans son camp, la douleur n'est pas la même et tu n'avais pas de réponse toute faite pour ce genre de questions auxquels tu serais de toute façon bien incapable de répondre sérieusement. Tu la quittais des yeux un moment pour observer la table, et avisant une tâche de café, tu entreprenais de la gratter avec ton index pour ne pas avoir à l'observer. Comment te faire aimer de quelqu'un ? Bon dieu, si seulement tu savais, tu étais certain que beaucoup de choses auraient été différentes.

Tu te retrouvais désœuvré lorsque les traces brunâtres eurent disparues de la table et tu observais autour de toi, ne posant ton regard nulle part pour ne pas t'y accrocher. Tu essayais de retourner à Anastasia et son cookie, à son petit bonhomme démembré qui semblait être une belle analogie de votre situation. Tu exhalais une respiration tremblotante, le cœur lourd, la fatigue t'écrasant avec insistance. Tu reprenais une gorgée désormais tiède de ton café et tu fermais à nouveau les yeux, laissant ta tête dodeliner un court instant, une inspiration lente pour accompagner le mouvement. Ta main frottait en même temps sur ton oreille que tu frottais doucement, ton pouce et ton index passant le long du cartilage pour s'arrêter au niveau d'un morceau de chair, tu passais ensuite au niveau de ta lèvre supérieure que tu pinçais entre les deux doigts, ton regard à nouveau ailleurs, happé par la scène à la table voisine. Tiaan, concentre toi. Tu retournais vers Anastasia en te redressant sur ta chaise. « T'as déjà dit des choses gentilles à quelqu'un ? » Tu relevais la tête pour l'observer en silence, puis tu ne pus empêcher un rire de grandir dans le creux de ton ventre et tu parvenais difficilement à le retenir derrière un demi sourire que tu cachais derrière ta main en appuyant ton coude sur la table, ton menton accueilli par ta paume, tes doigts se posant juste sous ton nez. « P-p-p-par erreur. » C'était généralement ce que répétait ta sœur lorsque ta mère vous demandait s'il vous arrivait de faire des choses correctement lorsque vous étiez de corvée au magasin ; « maman, concentre toi sur les choses qu'on fait bien par erreur et pas celles qu'on essaie réellement de faire merder ».

Tu sais qu'il faudrait que tu lui retournes la question, mais quelque chose te dit que la réponse n'aurait pas plus de sens que la question, alors tu l'observes en silence, puis tu te redresses, carrant tes épaules dans ton siège, pas tout à fait détendu. Ton regard se pose ailleurs pendant quelques secondes avant de retourner sur son visage. Tu ne veux pas lui présenter d'excuses, parce que tu ne le penserais tout simplement pas. Tu ne veux pas non plus enfoncer le couteau, à quoi bon de toute façon ? Anastasia avait laissé tomber l'offensive – directe tout du moins – et tu n'étais pas persuadé de l'utilité de continuer à frapper un adversaire à terre. Pas quand il était techniquement dans ton camp. Tu frottais tes phalanges contre la manche de ton pull avant de te décider à les remonter au niveau des coudes. « P-pourquoi ces questions ? »
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MessageSujet: (#) Re: Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia    Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia 3ViG0Cu Mer 24 Jan - 0:44
Anastasia Donovan
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Anger's like a battery that leaks acid right out of me (...)
Ana & Tiaan

Elle comprend pas Ana. Elle n’a jamais compris, depuis tout ce temps, ces mois, ces années. Elle n’a jamais compris comment il faisait pour répondre systématiquement à ses questions, même quand elle se moquait ouvertement, même quand elle le défonçait verbalement. Il répondait toujours. Pourquoi ? Estimait-il n’avoir rien à cacher ? La craignait-il si peu qu’il se permettait de se dévoiler, même pour ce qui semblait n’être que des futilités ? Est-ce à cause de son arrogance, celle là même qu’elle aurait pu juger incroyablement séduisante si cela ne lui avait pas porté préjudice ? Elle sait pas Ana, elle cherche à comprendre, sûrement en posant toujours plus de questions dans l’optique de l’analyser quand il y répond. Mais aucune explication ne pointe le bout de son nez, juste des suppositions supplémentaires, aucune certitudes.  Ce qui la motive en premier lieu toutefois, c’est toujours cette idée de ne pas perdre la face, c’est pour cela qu’elle entame la conversation, qu’elle lui demande, tout en décapitant son biscuit, comment on faisait pour se faire aimer des gens. C’est bien pour ça qu’ils sont là non ? Parce qu’il avait rien trouvé de mieux à faire que de la provoquer quant au néant de sa vie amoureuse, parce qu’il s’était senti bien malin à lui proposer d’en parler autour d’un café. Evidemment qu’elle en parle pas véritablement, elle préférerait crever que d’évoquer ses sentiments. La douleur de jamais avoir été suffisante, tellement forte qu’elle ne se donnait plus la peine de tenter le coup. Elle fait croire que les relations sans lendemain lui conviennent, qu’un plan cul régulier c’est préférable et qu’elle n’a pas besoin de plus. La vérité c’est qu’elle est terrifiée à l’idée de se confronter à un nouvel échec, une nouvelle erreur quant au choix de son partenaire. Elle est lasse, Ana, que de s’impliquer émotionnellement pour rien. Jamais de récompense au bout du chemin, pas un sentiment gratifiant, pas l’impression d’être soutenue. Que dalle.

Pourtant, malgré cette peur logée quelque part, cette résignation pathétique, elle peut pas s’empêcher de s’offusquer en l’entendant lui répondre qu’il ne savait rien. Il avait pas de conseil à lui prodiguer, bien sûr, ça elle le savait. Toutefois elle n’apprécie pas de l’entendre lui dire que s’ils avaient su comment s’y prendre, ils n’en seraient pas là tous les deux. « Va pas croire que j’ai personne à retrouver ensuite. » Rétorque-t-elle simplement, son regard ancré dans le sien comme en signe de défi. Elle n’était pas comme lui. Pas tout à fait. Pas à ce point. Certes elle sait pas ce qu’elle fout là, pourquoi elle perd son temps à supporter sa compagnie, sa façon de la regarder, ses silences, son absence total d’intérêt pour sa personne dès lors qu’il n’était plus question de l’insulter. Mais elle avait d’autres personnes, autour d’elle. Une vie sociale malgré tout, à défaut d’avoir quelqu’un éprouvant des sentiments réels à son égard. Elle pouvait faire autre chose que de se faire exploser le crâne sur un ring. Et elle s’accroche désespérément à l’idée que ce ne soit pas le cas du douanier. Quelque part, elle espérait qu’il soit seul. Toujours plus pathétique qu’elle, toujours plus bas. Et tant pis s’il n’en a pas conscience, ou pire si cela lui convient comme situation. Elle voulait juste pas comparer sa vie avec la sienne à lui. Mais plutôt que de se focaliser plus longtemps sur cette odieuse possibilité, la milicienne préfère avaler le deuxième bras de son astronaute, achevant de le déguster pour mieux enchaîner avec une nouvelle question. Une interrogation anodine, mais qui pourtant lui tient à cœur, comme chaque question qu’elle pose en vérité. Est-ce qu’il a déjà su dire quelque chose d’agréable, à quiconque ? A commencer par sa femme peut être. Si ce n’était pas le cas, peut-être ne fallait-il pas s’étonner de la voir chercher refuge dans d’autres bras, peut-être plus cléments. De l’autre côté, Ana finit par se dire qu’il avait forcément été gentil, au moins un temps. On ne naît pas enculé fini, de ça elle en était convaincue. Et elle essaye de ce fait de le décortiquer, comme son biscuit, à la recherche d’un cœur en chocolat ou quelque chose dans ce goût-là. Sa mère pouvait pas avoir raté sa cuisson à ce point bon dieu.

Peut être que non. Peut-être qu’elle tient un début de réponse quand l’esquisse d’un rire semble émaner des lèvres du lieutenant, celui là même qui conserve une main contre sa bouche alors même qu’elle relevait les yeux vers lui pour essayer d’analyser pleinement sa réaction. Elle se demande s’il se foutait de sa gueule, si quelque chose de narquois allait lui échapper. Mais la jeune femme comprend qu’il n’est pas question de ça. Sinon il ne se cacherait pas, pas comme il était en train de le faire. C’était léger pourtant, mais elle est soudainement trop attentive à lui pour ne pas être capable de percevoir le semblant d’amusement qui lui échappe, entre deux mots contre lesquels il bute. Par erreur. Elle ricane brièvement Ana, contre son gré, secouant ensuite légèrement la tête pour empêcher un sourire de naître sur son visage. Elle s’était pas attendue à cette répartie relativement humoristique. Mais elle voulait pas en rire devant lui. Alors elle se mord la langue, se redresse légèrement sur sa chaise et préfère songer au fait que ça lui semble bien triste, avec le recul. La milicienne se contente également d’hocher la tête, comme pour faire croire qu’elle a entendu mais qu’elle ne trouve rien à redire à tout ça. Ce qui est vrai en soi. Que pouvait-elle bien dire après ça ? Que c’est foutrement dommage ? Que c’est sûrement pour ça que personne sait lui dire autre chose à lui aussi ? A quoi bon. A défaut de mieux, elle se trouve une nouvelle occupation, ayant désormais fini son biscuit, en s’emparant d’une chaise se trouvant à hauteur de la table située dans son dos pour venir la placer juste à côté d’elle. Il ne faut ainsi pas longtemps pour que la milicienne prenne ses aises, pivotant sur sa propre chaise afin de s’adosser au mur désormais derrière elle, et balançant finalement ses jambes sur la chaise à côté afin de les étendre. Elle gêne un peu le passage en agissant ainsi mais ne semble pas en être gênée outre mesure. Elle avait besoin de faire quelque chose, sa manie de jouer avec la cigarette ne suffisant plus et ne possédant plus de cookie à décortiquer patiemment.

C’est sûrement pour cela qu’elle glisse sa main le long de sa nuque, attrapant les cheveux à gauche de celle-ci pour les rabattre à droite, les laissant cascader ainsi le long d’une même épaule. Sa main gauche continue de jouer avec la cigarette, la droite commence à démêler quelques nœuds sur les pointes de sa chevelure, pour mieux entortiller quelques mèches autour de ses doigts, avant de recommencer à démêler. Et ainsi de suite. Jusqu’à ce qu’il prenne la parole. Elle sait pas pourquoi elle n’arrive pas à se retenir, pourquoi elle lui consacre systématiquement son attention lorsqu’il ouvre la bouche, ses prunelles attirées en sa direction comme s’il n’avait été qu’un putain d’aimant. Elle pourrait au moins faire semblant d’avoir mieux à faire. Mais elle y arrive pas. Sûrement parce que c’est rare, de l’entendre prendre la parole de son plein gré, et pas seulement pour répondre à ses questions ô combien saugrenues. Anastasia l’observe longuement, sérieuse, avant de lâcher sur un ton similaire. « C’est la première fois que tu me poses une question. » Elle fut tentée de dire ‘je crois’ mais se ravise. Elle était sûre. C’est bien parce que c’est la première fois qu’elle n’a pu qu’être accaparée par ses paroles. C’est trop rare. Etrange aussi. Désormais, elle sait juste pas trop quoi lui répondre tant la réponse lui semble complexe, vaste. Pourquoi elle faisait ça ? Elle pourrait dire comme lui un peu plus tôt qu’elle savait pas trop, que c’était juste ainsi, qu’ils en étaient rendus là. Qu’elle avait rien de mieux à faire et que lui semblait trouver un intérêt quelconque à se prêter au jeu. Mais ce n’est pas tout à fait la vérité. Et au fond, malgré la colère, malgré leur relation, malgré tout… Elle n’a pas envie de lui mentir. Pas comme ça. Après tout, elle peut éluder la question, lui dire qu’elle ne voulait pas lui dire quoi que ce soit, se barrer sans un mot de plus. Elle pouvait tout faire. Elle voulait pas lui mentir. Sûrement parce qu’elle n’aimerait pas qu’il lui mente en retour.

Ana détourne les yeux, ces derniers reposant une infime seconde sur les avants bras désormais dénudés du douanier comme si cela constituait un détail à prendre en compte, pour finir par les planter sur le comptoir qui lui faisait désormais face et auprès duquel suffisamment de personnes étaient rassemblées. Une véritable fourmilière qui lui permet de réfléchir plus sereinement. « Parce que t’y réponds, parce que j’aime ces questions futiles, parce que j’ai pas envie de te demander si t’as eu une enfance difficile ou ce genre de conneries. J’pourrais aussi te rappeler que t’as proposé un café autour duquel parler, alors je parle, d’une certaine façon. Y a aussi le fait que, sans aller jusqu’à te psychanalyser, j’me demande à quel point tu peux être un parfait crétin. C’est aussi parce que poser ces questions insignifiantes ça lui permet d’avoir moins envie de lui péter les dents et de lui faire bouffer ses remarques acerbes précédentes. Parce que parler ça l’occupe, ça lui vide la tête et ça lui évite surtout de trop penser. C’est aussi pour éviter de se confronter au silence, car elle saurait pas le gérer et si elle a la sensation qu’il serait parfaitement à l’aise à l’idée de la regarder en chien de faïence pendant des heures, ce n’était pas son cas à elle. Mais ça, elle veut pas le dire, alors elle le garde pour elle. La milicienne s’arrête donc là, semble pensive pendant un instant, continuant de jouer avec ses cheveux, à deux mains cette fois ci. J’crois que c’est surtout parce que tu réponds. Conclut-elle dans un souffle, presque pour elle-même. Elle était pas sûre cette fois, mais ça semblait être un facteur important. S’il ne répondait pas, leur relation ne serait sûrement pas la même. Elle aurait été plus terrible encore. De ça, elle n’en doutait pas. Ça te gêne ? » Elle délaisse le comptoir qu’elle n’avait cessé de fixer pour pivoter de nouveau la tête dans sa direction, lâchant ses cheveux au passage pour s’emparer plutôt de la tasse désormais tiède afin de la porter à ses lèvres, achevant de boire ce qui pouvait rester de son café. En reposant l’objet, elle peut pas s’empêcher de lui faire faire un tour sur lui-même, avant de relever les yeux vers son interlocuteur. Elle demande mais au fond elle pense pas que la réponse aurait vraiment d’importance. C’est toujours bon à savoir, ça assouvit cette curiosité maladive qu’elle ne s’explique pas, mais c’était pas important. Car même si ça le gênait, elle s’en foutrait royalement. Elle ferait ce qui lui fait du bien à elle, son bien être passant largement avant celui de l’homme qui lui faisait face. Et poser des questions, ça l’apaise. Alors elle continuerait, ou elle partirait en maudissant cet idiot. Jusqu’à la prochaine fois.

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MessageSujet: (#) Re: Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia    Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia 3ViG0Cu Mer 24 Jan - 16:16
Tiaan Krishvin
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Learn this from me. Holding anger is a poison. It eats you from inside. We think that hating is a weapon that attacks the person who harmed us. But hatred is a curved blade. And the harm we do, we do to ourselves.

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« Va pas croire que j'ai personne à retrouver ensuite. » Tu souriais complaisamment, les deux mains relevées dans un signe universellement admis pour déclarer ta non agression, que tu admettais tout à fait ce qu'elle disait et surtout que tu ne cherchais pas à la rabaisser. Anastasia n'était pas foncièrement seule, mais elle n'était pas non plus admise parmi les personnes que tu pouvais décemment qualifier de sociable. Il suffisait de voir la façon dont elle avait encaissé tes quelques phrases pour comprendre que le sujet était sensible. Puisque vous aviez décidé d'enterrer un instant la hache de guerre – le signe encore présent sous la forme de la cigarette posée aux côtés d'Anastasia – tu ne cherchais pas à tirer sur les bords de la plaie pour observer le pus qui devait immanquablement s'y être installé. C'était le même genre de blessure que tu entretenais dans tes propres relations et si tu vivais sûrement moins mal ta solitude, tu avais également 10 ans de plus à ton compteur et d'autres déceptions qui te rendaient probablement moins attentifs à une solitude émotionnelle que tu recherchais parfois... Et puis, tu étais marié. Sur le papier, bien sûr, mais tu étais persuadé que tu avais passé quelques années sans ce soucis en tête et tu ne les regrettais pas. « É-évidemment, loin de moi cette idée. » Tu avais bien compris le sous-entendu qu'elle t'avais adressé. Est-ce que toi tu avais quelqu'un à aller retrouver ensuite ? Tu pouvais tout à fait le faire, aller voir ta femme et continuer votre mascarade où ni toi, ni elle n'admettaient qu'il y avait un problème, faisant comme si la vie continuait et que rien n'avait jamais entaché votre mariage. Tu pouvais également aller retrouver Ithan, voir s'il était disponible pour une séance de taï-chi... ou aller voir Theevi, cela faisait longtemps que tu ne lui avais pas rendu visite ou que tu ne l'avais pas emmenée boire un verre. Tu n'avais pas de raison pourtant de faire aucune de ces choses, tu n'avais aucun prétexte et surtout aucune envie de justifier ta présence, car c'est ce qu'on finissait inévitablement par te demander : pourquoi est-ce que tu es venu ? Tu as un problème ? Tu as besoin de quelque chose ? Pourquoi ci, pourquoi ça. « C'est la première fois que tu me poses une question... » Tu arquais un sourcil, incertain quant à la portée de cette remarque. Tu n'y attachais que peu d'importance et même si cela avait été le cas, tu étais persuadé d'avoir déjà posé des questions. Peut-être pas personnelles, mais des questions tout du moins suffisamment rhétoriques pour que ni toi, ni elle ne ressentiez le besoin de produire une réponse. Tu n'aimais pas initier les conversations et tu étais persuadé que si quelqu'un avait quelque chose à te dire, il n'avait pas besoin de ton injonction pour le faire. En tous les cas, il suffisait souvent d'un peu d'observation pour comprendre qu'une personne souhaitait qu'on engage la conversation avec elle. Tu y répondais seulement très peu, peu adepte des discussions à sens unique.

« Parce que t’y réponds, parce que j’aime ces questions futiles, parce que j’ai pas envie de te demander si t’as eu une enfance difficile ou ce genre de conneries. » Tu n'étais même pas certain que tu répondrais réellement à des questions sur ton enfance, ou que tu écouterais Anastasia parler de la sienne. Oh bien sûr, tu écouterais, mais est-ce que tu y prêterais toute l'attention qu'elle demandait ? Non, pas vraiment. Ton métier te demandait pourtant de faire attention aux paroles, aux tics et aux façon de se mouvoir des gens, saisir où était le mensonge, qui disait la vérité et qu'est-ce que tout cela impliquait. Pourtant, Anastasia n'était pas une personne en laquelle tu devais te plonger, que ce soit émotionnellement ou pour le travail et tu n'avais pas envie d'en savoir plus sur une énième victime des jeux de pouvoirs terrien. « J’pourrais aussi te rappeler que t’as proposé un café autour duquel parler, alors je parle, d’une certaine façon.  » Tu acquiesçais sèchement. Tu l'avais effectivement invitée à boire un café, mais c'était une façon de parler, tu n'étais pas un grand parleur, tout simplement parce que tu te fatiguais toi même tout seul à essayer de construire des phrases et à les sortir. Tu étais horriblement fatigué après une longue discussion, autant physiquement que mentalement, les muscles tendus et la frustration qui bouillonnait au fond de ta gorge. « Y a aussi le fait que, sans aller jusqu’à te psychanalyser, j’me demande à quel point tu peux être un parfait crétin. » Il serait inutile de nier que la remarque t'avait blessée. Elle n'était pas si lointaine, cette époque où la moindre blessure aurait retiré de toi une pulsion d'agressivité qui t'aurait probablement fait te relever pour en coller une à Anastasia. Tu te défendais face à ce qui te semblait être une attaque et certaine piques te faisaient sortir de tes gonds au quart de tour. « Mh. » Tu observais Anastasia, les sourcils froncés, te rencognant dans ta chaise, les bras croisés sur ton torse dans un geste de nombreuses fois répétées pour calmer ta colère. Il te faut bien ce silence pour te calmer et la laisser continuer sans prendre immédiatement sa phrase suivante comme une remarque désagréable. « J’crois que c’est surtout parce que tu réponds. » Tu clignais des yeux, la dévisageant en silence avant de te poser à nouveau contre la table, les bras croisés sur celle-ci pour te soutenir. Tu n'aimais pas réellement la façon dont elle l'avait lâché, dans un souffle. Tes doigts laissèrent des marques dans tes avant-bras alors que tu serrais trop fort pour que la sensation soit supportable. Tu relâchais la pression et écartais les doigts doucement, les faisant jouer sur la peau marquée. « Je n'ai rien à …... à c-c-c-c-cacher. » Ce n'était pas totalement vrai. Des écarts tu en avais également fait, que ce soit au niveau de ton travail ou dans les actions parfois un peu trop violentes que tu avais eu avec Riley, tout en passant par les remarques désagréables produites contre des personnes qui ne le méritaient certainement pas. Tu avais des choses dont tu avais honte, réellement honte, et que tu préférais garder enfouies. D'autres dont tu ne parlais pas car tu n'en voyais pas l'intérêt et tu savais qu'elle soulèverait d'autres questions auxquelles tu n'avais absolument aucune envie de répondre. Tout le monde avait ses petits secrets et tu te méfiais de ceux qui semblaient réellement clean, comme de ceux qui étaient trop calmes. Kerkwan mettait parfois tes nerfs à vif, d'une manière qui n'était pas voulue ; son calme, sa façon d'être posé accroissait ta nervosité, quelque chose te disait que cela ne collait pas.

« Ça te gêne ? » Tu observais les gestes d'Anastasia, ses tics nerveux qui t'auraient fait soupirer si elle avait été assise ailleurs que dans un café, ses jambes posées sur une chaise... tu te retenais de lui signifier qu'en plus d'être malpoli, ce n'était pas hygiénique. Tu observais aussi sa manie de faire tourner les boucles de ses cheveux autour de ses doigts. Tu y voyais un parallèle que tu avais observé de manière récurrente auprès des femmes – et quelques hommes. Tu laissais une à deux secondes s'écouler, pesant le pour et le contre.  Tu pouvais tout aussi bien mentir, mais à quoi bon ? Tu n'étais pas homme à devoir te cacher derrière des mensonges pour éviter une discussion dérangeante, profondément persuadé qu'une fois que les problèmes étaient posés sur la table, les plaies pouvaient être évidées... mais il fallait également te rendre à l'évidence, si tu le faisais aisément avec tes collègues ou tes relations extérieures, tu ne parvenais pas à mettre cela en application avec ce qui te touchait réellement. Si tu ne mentais pas aux autres, c'était à toi même que tu mentais. Tu te redressais un peu en soupirant, tendant tes épaules en arrière pour étirer tes muscles. « Non, ça le d-d-devrait ? » De tes mains tu frottais tes avants bras, machinalement, lançant à ton tour un regard vers les personnes au comptoir, comme si, comme pour elle, c'était plus facile de répondre ou de parler en n'observant pas ton interlocuteur. Pourtant, tu ne parvenais pas à rester suffisamment fixé sur eux pour éviter le regard de ta voisine et tu revenais rapidement sur Anastasia, lançant un autre regard irrité vers sa position. Tu relâchais tes bras pour finir ton café d'une traite et tu reposais doucement la tasse sur ta gauche.
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MessageSujet: (#) Re: Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia    Anger's like a battery that leaks acid right out of me and it starts from the heart 'til it reaches my outer me | Anastasia 3ViG0Cu Mer 24 Jan - 18:04
Anastasia Donovan
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Anger's like a battery that leaks acid right out of me (...)
Ana & Tiaan

Il est différent. C’est amusant de constater qu’elle prend note de ce changement alors même qu’il demeure minime dans le fond. Il donne toujours l’impression de faire la gueule, d’être fatigué, au mieux indifférent à sa présence et au pire franchement ennuyé. Il ne parle pas beaucoup plus, ne tente aucune approche de quelque nature que ce soit. Il se contente d’être là, comme à chaque fois, parce qu’il est toujours là. Il croise les bras et le fait que le pull soit désormais relevé jusqu’aux coudes permet à la milicienne de constater à quel point son interlocuteur est continuellement tendu. Les muscles bandés à chaque seconde de sa vie, peut être, elle se demande brièvement comment il fait pour ne pas chopper de crampes à longueur de temps. Il est froid Tiaan et elle était convaincu jusqu’alors que son visage ne savait arborer que deux expressions : la colère et le mépris. Mais elle se rend compte que ce n’est pas tout à fait vrai. Il y avait eu ce sourire, pas vraiment sincère mais pas non plus moqueur. Sa façon de redresser légèrement les mains en signe de paix. Le léger rire. Peut-être même que le regard était moins contrariant que d’accoutumé, mais elle s’efforce de ne pas trop y penser. Elle veut pas l’humaniser Ana, car ça rendrait tout plus compliqué, plus personnel aussi. C’est paradoxal quand on y pense, étant donné qu’elle ne pouvait pas non plus s’empêcher de lui poser plein de questions sans queue ni tête, des futilités, des détails qui feraient de lui cet être unique qu’il était. Il pouvait être unique. Il n’avait pas le droit d’être humain. Pas pour elle. C’était bien trop dangereux. Peut être est ce pour cela qu’elle relève le fait qu’il lui posait enfin une question, une vraie. Ce n’était pas un simple retour des choses, ce n’était pas non plus un moyen détourné de lui planter un couteau là où ça faisait mal. C’était juste une question. Elle sait pas quoi faire de l’information, mais elle peut pas s’empêcher d’en prendre note à voix haute.

Sûrement que ce cumul de détails et d’infimes changements poussent la jeune femme à ne pas lui mentir. Savait-elle seulement le faire, mentir ? Oui, parfois. Mais elle n’en avait pas envie, pas pour ça. Au contraire elle voulait être honnête, incroyablement honnête. Comme si sa sincérité était le plus beau cadeau qu’elle pouvait lui faire de toute manière. C’est pour ça qu’elle réfléchit à ce qu’il lui demande, sans vraiment le regarder pour cela, incapable qu’elle était de lui prêter attention lorsqu’elle devait méditer à son sujet. Elle choisit ses mots, pendant un temps, avant de les lui offrir. Elle a pas spécialement l'impression d’être véritablement méchante, juste honnête, juste incapable d’expliquer plus poliment qu’elle se demandait véritablement à quel point il pouvait être con. L’était-il simplement avec elle ? L’était-il tout le temps ? Et surtout, comparé aux horreurs ayant pu être dîtes jusque là, la milicienne n’envisage pas une seule seconde que le terme de crétin puisse le toucher. Elle s’imagine pas capable de blesser, là, dans l’immédiat. Mais elle comprend que cela a été le cas, elle le voit à sa façon de croiser les bras contre son torse, sa manière de se renfoncer dans sa chaise pour s’éloigner d’elle. Ces sourcils qu’il fronce. Anastasia prend conscience de ce qu’il se passe mais elle n’a pas spécialement peur pour elle, contrairement à ce qu’elle aurait cru. Elle attend simplement, se figeant presque sur place dans l’attente d’une réaction qu’elle ne craignait certes pas mais dont elle appréhendait la nature malgré tout. Mais rien ne vient, du moins rien d’agressif et elle respire de nouveau quand elle l’entend lui expliquer qu’il n’a rien à cacher. Ana avait recommencé à l’observer et elle peut pas s’empêcher de sourire. C’est léger, comme tous ceux qui avaient pu orner son visage jusque là, mais cette fois ci il demeure. Sourire douceur, sourire amusé aussi car elle prend conscience d’un nouveau détail. Elle se fait peut être des idées mais elle est convaincue que le bégaiement de son interlocuteur a été plus accentué cette fois ci, que pour toutes les tirades prononcées précédemment, qui avait pourtant été bien plus conséquentes.  Un autre signe ? Sûrement.

« Je sais. » S’entend-elle rétorquer, simplement. Evidemment qu’elle savait. Ne se prêtaient-ils pas tous les deux à ce jeu depuis le début ? Ne cacher que ce qu’il y a de plus douloureux, puis parler du reste sans retenue quelconque, simplement parce qu’en effet ils ne pouvaient pas avoir honte de tout ce qui constituait leurs vies respectives. Elle sait qu’il n’a rien à cacher. Elle sait que c’est un demi-mensonge. Elle sait qu’elle ne peut pas s’en offusquer. Mais cette fois ci, elle ne détourne pas les yeux, ses prunelles restant solidement ancrées dans celles du douanier. Ce ne sera qu’une fois certaine que le message, plus significatif qu’elle ne le pensait, soit passé, qu’elle daignera les baisser pour observer une fois de plus les avants bras de l’homme, y découvrant les traces de doigts qui ont rendu sa peau plus pâle à certains endroits. C’est léger et ça s’efface déjà, mais elle prend note. Anastasia ne se rend même pas compte que dans le même temps, son pouce avait instinctivement commencé à effleurer son index, caressant la phalange encore clairement endolorie, rougeoyante. Elle remarque les signaux de l’homme, ne prend pas conscience des siens. Personne ne prenait vraiment conscience de ses propres tics après tout. Alors elle se rend pas compte de sa manie de jouer avec ses cheveux, de façon un peu excessive, bien que conscience du fait qu’il s’agissait pour elle d’un moyen de juguler sa nervosité. C’est sûrement pour cela qu’on associe ces gestes à de l’attirance également. Difficile de ne pas être nerveuse quand on a devant soi l’homme sur lequel on fantasme depuis des semaines. Nulle attirance envers Tiaan toutefois, malgré tous les détails qui le différenciaient des autres, malgré des lèvres cabossées qu’elle aurait pu vouloir embrasser par simple plaisir d’y raviver la douleur, malgré cette étincelle dans le regard qui enflammait presque systématiquement un esprit de compétition et de contradiction certain chez elle. Nulle attirance, malgré tout. Juste une certaine nervosité, liée à son incapacité à prévoir les événements à venir.

Elle parvient finalement à penser à autre chose en lui posant une nouvelle question, cherchant à savoir si sa manie de l’interpeller pour connaître son avis sur des choses futiles le dérangeait. Une fois de plus la jeune femme ne peut que l’observer, le voir se redresser comme si sa pique relativement involontaire précédente avait été oubliée, reléguée dans un coin de l’esprit torturé du lieutenant. Il se rapproche, revient, imperceptiblement. Ça ne dure pas, vu le regard irrité qu’il finit par vriller en sa direction non sans avoir rétorqué. Est-ce que ça devrait ? Ana hausse les épaules dans un premier temps, signifiant de ce fait qu’elle n’en savait trop rien. Ça dépendait sûrement des gens. « J’me dis que t’en as sûrement marre. » Elle avait rien contre les longues discussions Ana, bien au contraire. Elle avait toujours adoré la manie de Beatrix de venir la voir à n’importe quel moment pour lui poser une question parfois bien particulière, avant de repartir. Parfois les deux femmes restaient et développaient leur point de vue pendant des heures, simplement par curiosité. Il y a une envie chez Anastasia de comprendre les autres, du moins quand les autres en question n’étaient pas des connards dévorant sa patience à coup d’insultes ou de provocations. Quoi qu’il en soit, elle est habituée au dialogue. Pas à ça. Pas à cette façon d’être la seule à parler simplement parce que Tiaan n’en avait pas envie, ce qu’elle mettait tout naturellement sur le compte de son bégaiement. Quelle ironie. Si seulement il savait à quel point elle s’en contrefoutait, de sa manière de buter sur les mots. Si seulement il comprenait à quel point cette caractéristique chez lui n’était utilisée que parce que ça le dérangeait et parce qu’il avait eu l’audace de s’en prendre à elle en premier. C’est une arme parce qu’elle n’en a pas d’autres à portée. Mais elle s’en fiche. Tellement.

Et comme à chaque fois qu’elle cesse de parler ou d’étudier le faciès de son interlocuteur, Ana se retrouve démunie. Elle baisse les yeux vers sa tasse de café, désormais désespérément vide. Elle observe les quelques miettes de biscuit qui restaient encore, décidant qu’elle ne prendrait pas le risque de les recueillir pour les avaler malgré tout -on sait jamais ce qui a traîné sur cette table-. Elle prend alors conscience qu’il ne lui reste plus grand-chose, si ce n’est cette cigarette, récupérée une énième fois entre les doigts de sa main gauche. Elle cherche une échappatoire quand finalement l’IA d’une des personnes présentes dans le café se fait entendre pour annoncer l’heure. Le temps avait filé, mine de rien, et la jeune femme y voit un prétexte suffisant pour abandonner Tiaan. « Merci pour le café. » Malgré tout. La politesse n’était sûrement pas nécessaire quand on pensait aux saloperies qu’ils avaient pu se lancer quelques minutes, ou heures, plus tôt, pourtant elle lui échappe instinctivement. L’habitude, peut être. A moins que ce ne soit une politesse par erreur. En tous les cas elle n’attend pas plus longtemps pour se relever, se glissant souplement entre la table et la chaise pour ne pas avoir à faire bouger celle-ci, tel un reptile. Rapidement elle s’empare de la chaise en trop pour la remettre à sa place puis se saisit de son sac de sport qui avait été déposé à ses pieds tout du long. Et elle s’éloigne, sans un mot ou un regard de plus. A mi chemin pourtant, la milicienne s’arrête soudainement, le cœur battant. Lentement elle baisse les yeux et observe la cigarette qui virevoltait toujours entre ses doigts. Elle l’avait oubliée et désormais qu’elle en prenait conscience, elle se pose des questions. C’était bête, mais elle savait pas quoi faire de la putain de cigarette qu’il lui avait donnée et dont elle ne s’était servie que pour calmer habilement ses nerfs sans jamais l’allumer. Alors elle reste là, plantée comme une idiote.

Les possibilités fusent dans son esprit, naturellement. La garder ? Pour quoi faire. Elle avait autre chose à foutre que de collectionner des clopes et il y avait peu de chances qu’elle ait à l’utiliser véritablement un jour. Elle pouvait peut être la conserver dans l’optique de l’échanger ou de l’offrir à quelqu’un d’autre, mais l’idée d’avoir conservé une cigarette gracieusement offerte par Tiaan uniquement dans ce but la dérange quelque peu.  Elle pourrait simplement la jeter, aussi… Mais là encore, l’idée ne l’enchante pas. La faute à une éducation stricte au sein de la Flotte qui rappelle qu’il ne faut jamais gaspiller. Il y a un peu de ça. Un peu d’autre chose aussi, mais ça elle ne veut pas l’analyser. C’est pour cela qu’après avoir regardé stupidement la cigarette au milieu du café pendant une bonne minute, l’objet roulant doucement, délicatement, entre ses doigts, elle finit par faire demi-tour. Elle se retrouve donc là, derrière lui, et ce fut sans plus d’hésitation que le dos de sa main se posa sur l’épaule du douanier. L’index et le majeur enserrent le précieux objet qu’elle tend ainsi simplement en sa direction. Elle attend simplement, un geste, une réaction. Qu’il récupère donc cette cigarette sûrement plus importante pour lui que pour elle, ou qu’il lui intime de la garder. Elle voulait pas avoir à décider, préférait qu’il s’en charge. Une fois n’est pas coutume, elle ne le regarde pas tout de suite, ses prunelles s’attardant sur le bras de l’homme, remarquant tout juste la trace de brûlure qui était gravée dans la chair. Elle se demande pourquoi, comment, quand. Mais elle garde le silence, relève les yeux vers lui. Et finira par partir sans un mot de plus dès lors qu’il se sera décidé.

- BLACK PUMPKIN
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