Sujet: (#) ISORIS × Tangled up Lun 15 Jan - 0:23 | |
| | | ISORIS | Tangled up ❝ Les âmes tranquilles sont comme le vaisseau d'Ulysse : à fond de cale, elles renferment des outres pleines de tous les autans furieux ; qu'un accident en crève une, et le vaisseau tournoie et des abîmes s'entr'ouvrent. [ JAN.2227 | REGINA MERCY ] Quand elle le croise ce matin-là, dans cette étroite coursive alors qu'elle se rend à sa visite médicale, elle se contente d'un signe de tête. C'est sobre, impersonnel. Distant. A dire vrai, elle n'aime pas vraiment le croiser en public - il a le don de faire émerger une myriade de questions stupides, non nécessaires (et obsédantes). Comme est-ce qu'elle devrait l’interpeller pour lui demander comment il va ? Ou encore est-ce qu'elle peut le saluer d'un baiser ? Ou même est-ce qu'ils sont un couple ? Le pire, probablement, c'est qu'elle ne sait pas (du tout) quoi en faire de ces questions. Elle ne tient pas tellement à se planter (et à se ridiculiser).
Vraiment, c'est chiant. Elle n'aime pas ça.
Alors sous prétexte de laisser passer Isaac et son second (probablement en train de discuter d'un de ces trucs dont lui ne parle jamais avec elle), elle se colle à Casa qui lui montre un truc sur son terminal. Et quand il rit, elle rit avec lui - par mimétisme, parce qu'elle ignore totalement de quoi il parle. « Ca te plaît ? » Le dos raide, elle se retient de se tourner pour fixer son dos et son regard tombe sur l'holo d'un pendentif, visiblement artisanal. « Bien sûr ! » (Pas du tout son style mais c'est probablement pour une des nombreuses nanas qui tapent dans l’œil du pilote) Et quand ils passent le tournant, Boris en profite pour jeter un oeil derrière eux, mais Isaac a déjà disparu du couloir.
[ AU SOIR | CABINE DE BORIS (COLUMBIAD) ] Boris n'entend pas tout de suite le bruit de la sonnette, noyé sous la douche qui dénoue ses muscles après l'entraînement. « Casa ! » Rit-elle lorsqu'elle sort de la douche pour se faire rabrouer par le buzz impatient de l'entrée ; puis la sonnerie de son terminal. Nouant ses cheveux dans une serviette fatiguée, elle ne regarde même pas l'appareil, persuadée que c'est le chef d'équipe qui s'est fait poser un lapin par son rencard. « Tu ne vas pas recommencer, ça suffit, franchement ! » C'est bon quoi. S'il était triste, passe encore mais elle n'a pas besoin de l'entendre se plaindre toute la soirée. Ah ... apparemment si. Puisque la sonnette sonne plus fort (et le terminal sonne à nouveau). « Tu ne sais jamais quand t'arrêter, sérieux ! » La peau est encore humide, les cheveux dégoulinent sur le haut et le pantalon qu'elle utilise pour dormir. « Je suis claquée moi ! » Annonce-t-elle en traversant la cabine. Un geste leste, mais agacé, déverrouille la serrure ; puis la poignée négligemment poussée libère la porte. « Je refuse que tu passes la nuit, ici, qu'on soit bien clairs. » Coeur brisé ou ego piétiné, elle ne va pas passer sa nuit à boire de la bière et à l'écouter chouiner. « Isaac ? » Les grands yeux s'écarquillent, lui donnent un air ahuri à la hauteur de sa surprise. Puis le corps fin recule d'un pas, de deux même, pour mieux l'observer et la tête se penche sur le côté, cherchant à comprendre ce que l'homme fait ici. « Qu'est-ce que tu fais là ? Je croyais qu'on ne se voyait pas ce soir. »
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| | Sujet: (#) Re: ISORIS × Tangled up Lun 15 Jan - 22:40 | |
| | | ISORIS | Tangled up ❝ Home time, I'm getting ready for a long night. They say you never miss it 'til it's gone. Well you're gone and I wish I'd done it better. Mostly I miss having you close to me the only one who really ever knows me. And I'm sorry, I promise I'll do better, better. There's a hole in the middle of my heart again. Can we start again, can we start again? There's a hole in the middle and it never mends. It never mends, can we start again? (JANVIER 2227, REGINA MERCY) « Capitaine Woodrow, votre prochain entretien avec la vice-amirale Rosenstein est prévu ce soir. Bien, tu avances dans les boyaux sinueux du Regina Mercy, ton second sur tes talons, énumérant tes activités de la journée, les actualités qui se sont écoulées. Autre chose ? Lâches-tu, sobrement, en inclinant la tête à chaque visage connu, à chaque sourire de ton équipage, de ton entourage. Tu te veux rassurant, toujours présent pour ceux qui t'accompagnent, qui filent à travers les étoiles, mettant les voiles toujours plus loin de la Terre, du Triumvirat. Il y a eu un incident sur le Colos – Comme d'habitude, ne le laisses-tu pas finir, passablement agacé, usé des même soucis. Cette fois, c'était différent ! Il y a eu une altercation entre la mili - », soudainement, la voix du second s'alourdit, ne formant qu'un gargouillis informe de sons indéchiffrables, illisibles.
Une fugitive seconde. Une traînante minute. C'est tout ce qu'il faut, c'est tout ce qu'il te faut. Tes yeux tombent dans les siens, et tout ton être s'effondre, s’inonde d'un besoin brûlant, asphyxiant. Et c'est l'envolé du cœur, le contrôle qui dérape, t'échappe. Peut-être que ce n'est qu'un instant, peut-être que ce n'est que du vent. Dans l'ombre se dessine pourtant des tempêtes sommaires, solaires. La frustration ne dit pas son nom, ne calcule pas la raison. Elle saute à pied-joint sur ton sang-froid, distillant la jalousie, cueillant les précipices d'une possessivité si mal placée, si évidemment déplacée. Elle a beau te saluer, vouloir un peu te rassurer, c'est son corps pressé à l'autre qui te saute à la gueule, nouant ta gorge.
La main passe dans tes cheveux argents, grisonnants, signant les frémissements d'un agacement, d'un énervement. Elle flirte dans son rire cristallin, dans ses sourires aguicheurs, voleurs. Tu sais bien ; toi-même, tu t'y es laissé prendre, vendre. Déjà, le pas reprend son allure normale. Déjà, tu disparais, laissant traîner des milliers de regrets, des pluies d’orgueils blessés.
« Mmh. Capitaine ? Vous ne m'écoutez plus, je crois, souffle ton cadet, les sourcils froncés, froissés. Il semble si banalement et cruellement vexé par ton manque d'intérêt. Très bonne observation, Second. Tu t'es stoppé en plein milieu du couloir, assez loin pour qu'elle ne puisse pas t'entendre, juste avant le pont du Regina Mercy, ton second se cognant à ton dos, s'excusant en rougissant et reculant de quelques pas. Mes excuses. Pas de soucis, patron, et pourtant, sa voix crache des gerbes de blessures qui ne t'atteignent pas, que tu époussettes déjà de ton uniforme parfaitement tiré, de tes airs proprets. Mh, faites-moi plaisir, vous voulez ? Il craint déjà ta demande, se raidissant légèrement en te voyant poser ton doigt sur le lecteur d'empreinte. Accès autorisé. Bienvenue Capitaine Woodrow. Annulez mon rendez-vous de ce soir avec Leona. Un autre froncement de sourcils, sa bouche s'assèche déjà et il ne peut que souffler : Bien, Capitaine. Quel motif dois-je donner ? Une hésitation, tu te stoppes avant d'entrer sur le pont, prend un instant de réflexion et lâche simplement, évidemment. Je dois éclaircir quelque chose. Quelqu'un n'a pas été très sage, et tu dois punir, sévir, semble cracher, grogner les yeux fauves sans oser passer la barrière de tes lèvres, de tes rêves. Des envies de châtiments caressent ce besoin de dominer, d'être le premier et le dernier. Des fantasmes où tu la fais cent fois tienne, où elle souffle qu'il n'y a qu'à toi qu'elle appartienne se mêlent à l'envie d'encastrer le mâle puant dans le métal du vaisseau, chassant un problème gênant. Là au creux des tripes. Dîtes-lui qu'elle est néanmoins ma principale préoccupation et que je lui assure ma totale dévotion. Et je lui demande un autre rendez-vous ? Tout à fait. » Et la porte se clôt, emportant déjà les détails d'une idée fixe, d'une hantise ; Elle t'a menti, n'est-ce pas ?
(AU SOIR, COLUMBIAD) La sonnerie est brutalement pressée, enfoncée, élimant ta patience, courant sur des accès de violence, d'impuissance. Et si elle est vraiment avec cet homme ? Si ses lèvres courent sur les siennes comme sur les tiennes, qu'elle cherche sa main dans les draps, qu'elle murmure son prénom au bord de l'extase. Si tu n'es pas le seul, ce soir, qu'auras-tu le droit de dire, de ne pas dire ?
« Casa ! » , rit-elle, te tordant l'estomac alors que tu déverrouilles ton terminal, résolument décidé à ne jamais lui pardonner, à la faire supplier. Un premier appel se fait entendre de l'autre côté de la porte, creusant la peur de cet autre plus jeune, plus amoureux, traçant l'avenir que tu ne sais pas donner, que tu ne peux plus donner. « Tu ne vas pas recommencer, ça suffit, franchement ! » , explose-t-elle de l'autre côté de la porte. Les sourcils se froissent, froncés dans une inquiétude, un manque de quiétude. Pourtant, bien vite le masque se replace et les sonneries jouent encore. « Tu ne sais jamais quand t'arrêter, sérieux ! » Tu détestes être pris pour un imbécile, une bête docile à apprivoiser, à duper. Tu refuses d'être le cocu de l'histoire – encore faudrait-il qu'entre vous, il y en ait une. Au fond, il n'y a eu aucune promesse, aucune tendresse en dehors des draps, de vos bras. Et pourtant, non, c'est comme si elle t'appartenait déjà. « Je suis claquée moi ! » Par d'autres ébats ? Par ce petit crétin la bouche en coeur, l'odeur de lait encore frottée à ses narines ? Par d'autres que toi ? Un claquement de langue, tu insistes encore. « Je refuse que tu passes la nuit, ici, qu'on soit bien clairs. », et dans le bruit de porte déverrouillée, tu apparais, lui faisant réalisé son erreur, sa soudaine terreur (comme si elle craignait de voir une infidélité un secret dévoilé) dans un hoquet de surprise : « Isaac ? »
Elle a des airs de chaton curieux, des yeux qui se perdent dans les tiens en reculant (fuyant) de deux pas. Et elle demande, quémande : « Qu'est-ce que tu fais là ? Je croyais qu'on ne se voyait pas ce soir. » . Et dans l'espace exiguë de la cabine de la jeune femme, tu t'avances, le coeur serré, la jalousie greffée sur la langue pesante, abrutissante. « Bonsoir Borislava , le prénom entier est si rarement utilisé qu'elle sait que rien de bon ne s'annonce, que rien de toi n'est disposé à renoncer, à capituler. Tu attendais quelqu'un ? » La langue glisse, lourde de menace, d'orage qui filent, défilent dans les yeux. Tu veux des aveux, des redditions complètes pour absoudre le crime d'amour. C'est, pourtant, un semblant ironique alors que ses draps portent encore la trace de ton corps, alors que dans la pénombre, tu l'as tant aimé. Et il ne te semble qu'avoir été dupé, qu'avoir été roulé.
Mensonge. Mensonge. Mensonge. Le mot tourne dans ta tête, court-circuitant l'habituel sang-froid, l'éternel monstre de glace sous l'élégance, la puissance. C'est pesant dans ton corps, c'est épuisant alors que tu poses le manteau sur une chaise, soigneusement replié sur lui-même. « Et si nous attendions ton autre amant, clarifie la voix, craquelant la fureur, faisant décliner le masque du prédateur, du chasseur, s'effondrant sur l'homme épris, prêt à tout pour devenir l'unique. Qu'en penses-tu ? » Tu t'avances légèrement, glissant tes doigts sur sa joue pâle, les étirant jusqu'à sa nuque, emmêlant tes doigts au vert incendiaire de ses cheveux. Et tu te penches pour déjà l'embrasser comme si tu allais pardonner, comme si tout était oublié : « Nous lui demanderons si il est meilleur que moi. Et les yeux grands ouverts, rivés dans les siens, il y a la cruauté d'une question qui jonchent tes doutes d'être assez, d'être suffisant. Au moins pour un moment. Et en silence s'écoule la demande : Est-ce que tu le préfères à moi? Et à quelques centimètres de ses lèvres, tu t'arrêtes, reculant d'un pas ; Je n'aime pas les menteuses. Es-tu une menteuse, Boris ?» Et elle l'est, la traîtresse amoureuse, tu le jurais, trop aveuglé par le monstre de tyrannie, la cruelle jalousie. «La raison de ma visite me semble, pourtant, très simple : tu as quelqu'un d'autre dans ta vie. », derrière la voix doucereuse, le couperet des condamnés à mort est déjà tombé, éclaté par ton cœur bousillé, anxieux à l'idée d'être déjà dépassé, délaissé. Comme si elle t'avait déjà oublié.
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| | Sujet: (#) Re: ISORIS × Tangled up Mar 16 Jan - 23:28 | |
| | | ISORIS | Tangled up ❝ Les âmes tranquilles sont comme le vaisseau d'Ulysse : à fond de cale, elles renferment des outres pleines de tous les autans furieux ; qu'un accident en crève une, et le vaisseau tournoie et des abîmes s'entr'ouvrent. « Bonsoir Borislava » A dire vrai, elle n'a pas besoin de l'entendre prononcer son prénom pour comprendre qu'il est énervé. Des muscles raides à claquer aux traits taillés au scalpel, tout crie la tension, l'incendie prêt à exploser. Toute la question réside dans le pour quoi ? « Tu attendais quelqu'un ? » Les sourcils se froissent, tracent l'arc de l'interrogation alors que les yeux se plantent sur lui avec une intensité mordorée. Est-ce qu'elle devait le rejoindre pour dîner ce soir ? « Hm, je suis en retard ? » tente-t-elle avec son air le plus désolé (et le plus attendrissant). Un regard vers le réveil l'informe qu'il n'est pas tellement tard (et donc qu'elle a encore largement le temps de se rattraper pour ce malheureux oubli). Et la bouche s'ouvre, ses coins abattus sous une sincère repentance : « Est-ce que tu v- » -veux passer la soirée ici ? Mais il l'interrompt et les mots sont clairs comme le fil d'une lame. « Et si nous attendions ton autre amant ? » Il lui faut quelques secondes pour en saisir le sens, le temps d'une pêche aux souvenirs, de l’hameçonnage de cette blague pas si blague que ça - de cette réponse qu'elle n'a jamais vraiment eue (est-ce qu'ils sont un couple, oui ou non ?). « Qu'en penses-tu ? » L'idée la fait rire - et à la crispation qui saisit la mâchoire d'Isaac, l'idée d'arrêter de le faire l'effleure (l'effleure, seulement).
Et à la place, c'est une boutade qui glisse sur les dernières notes. « On pourrait, mais on risque d'attendre vraiment très longtemps. » Haussement d'épaules. « Tu as l'éternité devant toi ? »
Très fière de sa blague, il y a au coin de la bouche comme un rire qui renaît de ses cendres, repousse malgré les givres prématurés. Et Boris veut se retourner, l'inviter à la suivre dans la cabine. Maintenant qu'il est établi qu'elle a blagué (que tout ça n'est qu'une blague inoffensive), changer de sujet lui semble vital - revenir sur quelque chose de plus amusant, de moins intimidant - contrairement à la réputation qu'il se traîne, elle n'a jamais vécu, ça, elle. L'Isaac froid, crispé - prêt à rompre comme une corde trop tendue sur une guitare - c'est la première fois qu'elle le rencontre (Bonjour, moi, c'est Boris, et je ne vis pas très bien les situations comme ça - tu veux bien partir en fermant la porte, s'il te plaît ? Et laisse rentrer ton jumeau rigolo, merci !). Mais les longs doigts qui glissent contre sa joue et s'accrochent à sa nuque, étranglent la fuite en avant. Un instant, Boris y croit - les lèvres languissent déjà du contact, ses mains frôlent le tissu de la chemise, prêtes à commettre un énième impair, et instinctivement, le corps entier s'approche. « Nous lui demanderons s’il est meilleur que moi » insiste-t-il et - « Wait- what ? » Les sourcils se froncent plus fort, l'accent au-dessus du regard mordoré est celui de l'incompréhension. (Il est vraiment vexé par cette petite blague de rien du tout ?). « Je n'aime pas les menteuses. Es-tu une menteuse, Boris ? » Les bras croisés sur sa poitrine, elle recule en même temps que lui, douchée, glacée par la distance qui se creuse, les mots qui promettent la discussion déplaisante, le règlement de comptes à la con, le truc chiant. « La raison de ma visite me semble, pourtant, très simple : tu as quelqu'un d'autre dans ta vie. » « Tu es énervé ? » demande-t-elle comme si elle n'y croyait pas. Et elle n'y croit pas. « Ce n'était qu'une petite blague. » D'accord, elle n'aurait pas dû, c'était pas cool mais franchement, elle n'allait pas se mettre dans les pompes de la jeunette enamourée et lui demander carrément s'ils étaient ou pas exclusifs. Si ? Non ! (Et, de toute façon, est-ce qu'elle était amoureuse, même, hein ?) « Ce n'était pas la peine de ruminer toute l'histoire et d'exploser maintenant - tu aurais dû me le dire directement franchement ! » Et, sur la fin, la phrase s'égare vers les monts d'une colère à la fois immature et fondée, un non mais moi non plus, d'abord, hein ! sur le bord des lèvres. « Puis, c'est gonflé quand même ! De ta part, ce ne serait même pas une blague ! » Monsieur se traînait bien une réputation d'homme à femmes et elle n'en faisait pas toute une histoire
Pas devant lui en tous cas. (Ni devant Stan qui croirait qu'elle est tombée amoureuse, tch)
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| | Sujet: (#) Re: ISORIS × Tangled up Dim 21 Jan - 18:50 | |
| | | ISORIS | Tangled up ❝ Home time, I'm getting ready for a long night. They say you never miss it 'til it's gone. Well you're gone and I wish I'd done it better. Mostly I miss having you close to me the only one who really ever knows me. And I'm sorry, I promise I'll do better, better. There's a hole in the middle of my heart again. Can we start again, can we start again? There's a hole in the middle and it never mends. It never mends, can we start again? Tu n'es pas habitué. A sentir ton coeur dérapé, assassiné toute logique, mécanique. A ressentir tout ton être hurler, crier à la jalousie, à cet interdit que tu ne t'es jamais permis. Et pourtant, pourtant, les jeux sont renversés, les dés pipés. Le contrôle vacille, s'égosille dans un dernier gargouillis de désespoir. Non, vraiment, tu n'es pas habitué à être si humainement banal, si tristement cassable. La possessivité coule sur les fractures, inonde les blessures d'une fureur. Qui chasse peut-être si difficilement, si vainement les peurs.
(Quand m'oublieras-tu? ) Parce que, n'est-ce pas, tu ne te fais pas vraiment d'illusions. Tu ne te poses pas vraiment de questions. Tu sais que l'attachement est volatile, qu'il s'enfuira à tire d'ailes en même temps qu'elle. En même temps que son rire moqueur, vainqueur. Parce qu'on ne peut que rire de tes sentiments, de cette façon que tu as de te mentir pour mieux t'endormir. « On pourrait, mais on risque d'attendre vraiment très longtemps. » Il y a une crispation qui jongle sur ta frustration, sur les flammes de la colère amère. Il y a l'envie d'en finir pour t'épargner la litanie traître de ce coeur crevassé, nécrosé par des années de solitude, de quiétude. « Est-ce que tu te moques de moi, Borislava ? La langue claque le prénom, jette le venin en plein visage, la crasse sous l'expression figée. Tu sembles plus grand, plus menaçant, comme si tu allais devenir violent. Tu as l'éternité devant toi ? Non, mon temps est précieux. » Et il y a comme quelque chose dans tes yeux qui traînent, comme une promesse que tu ne t'engageras pas dans des combats perdus d'avance. Si son coeur est ailleurs, tu le prendras et ne le garderas que pour toi, tu l'accepteras et tu t'en iras. Parce que tu es un homme pragmatique, logique. Tu ne t'entiches pas vraiment, n'est-ce pas ? Tu n'as pas besoin de ça, dans ta vie. Au final, tu n'es pas fait pour ça.
Et si l'envie de tout oublier t'a effleuré, elle est bien vite chassée. Même si ses doigts te (re)tiennent si fort. Même si les lèvres meurent de désir pour une rencontre, une course contre la montre avant de redevenir des inconnus, des âmes sœurs perdues. La main sur sa nuque, le souffle contre sa peau ne suffisent pas à calmer la clameur des combats, la fureur du soldat. Les corps s'approchent, se rapprochent, mais elle n'est pas assez pour oublier l'affront, le bouquet de questions. « Nous lui demanderons s’il est meilleur que moi » , puisque c'est tout ce que tu es pour elle : des baisers qui rougissent la peau, la fuite en avant du coeur, des gémissements étranglés dans l'intimité d'une cabine. Tu n'es rien de plus qu'un peu de plaisir, un brin de désir. Tu camoufles sous la compétition, l’ego piqué au vif de ne plus suffire, de ne plus la contenter. « Wait- what ? » et ton regard ne la rend pas innocente, ne l'absout pas des crimes incendiaires, imaginaires. Elle n'a beau pas comprendre, tu ne veux pas non plus la croire, y croire. Toi aussi, tu en as sorti des bobards à Violaine, pour chasser les doutes, dissimuler les aventures, pour apaiser un peu des fêlures dans ton mariage, dans ses rages. Et par mimétisme, elle recule en même temps que toi, comme glacée, douchée par tes accusations, ta condamnation.
« Tu es énervé ? » Ta colère est une évidence. Elle lézarde sous la glace, allume des volcans, sème des enfers alors que tu évolues dans son univers. « Ce n'était qu'une petite blague. » Un sourcil se hausse, dubitatif face à la fautive. Une blague? Et où est la chute lorsque son corps se colle à celui d'un autre, lorsqu'elle rit si fort avec cet homme ? « Ce n'était pas la peine de ruminer toute l'histoire et d'exploser maintenant - tu aurais dû me le dire directement franchement ! » Sa voix s'emballe, va chercher dans les aiguës, dresse des montagnes de colère, des océans d'incompréhension qui ne trouvent ni ton pardon, ni ta tendresse. « Puis, c'est gonflé quand même ! De ta part, ce ne serait même pas une blague ! » , et tes yeux se tournent vers les siens, trébuchent durement dans l'encre noir de ses pupilles. « Nous y voilà, cales-tu, comme si ta rage ne dormait pas sous le masque de politesse, de caresses amoureuses, langoureuses. Tu savais exactement à quoi tu t'engageais en commençant cette relation, Borislava. » Les amantes dorment dans tes bras, s'enlacent à tes draps. Et tu sais ta réputation, tu sais les corps laissés derrière toi, les gémissements pantelants, brûlants qui accompagnent chaque jeu de séduction, chaque attention derrière l'appréhension. Des milliers se sont accrochés à toi, ont ondulés pour toi. Pendant longtemps, tu en t'es pas freiner. De lit en lit, tu as traîné, tu as aimé.
Petit à petit, la réputation s'est tracée, esquissée. Les murmures ont agités la flotte, cloué le monstre qui plaît et jette lorsque le délit d'envie est signée. Les pères ont craints pour leurs filles lorsque tes yeux avaient le malheur de se poser sur leur croupe. Les mères ont soufflés qu'il fallait s'en méfier, ne pas trop t'approcher, au risque de se prendre dans tes filets. Et la glace t'a fait prince, la Fédération t'a noué de cette indéniable, increvable fidélité , les rumeurs t'ont couronné amoureux des corps, ivre de plaisir que rien n'assouvit, ne garde loin de leurs filles. « Si ça ne te plaît pas, il fallait le signifier. Nous nous serions arrêter avant que tu commences ces enfantillages. » Ces blagues qui ne font rires qu'elle, qui te tuent peut-être un peu trop facilement, un peu trop cruellement. Le claquement de langue est sévère : « Te pendre au cou de cet homme, ce matin, il y a comme un grognement de haine avorté au fond de la gorge… Nous n'avons définitivement pas le même sens de l'humour. »
Et tu rentres les mains dans les poches, observant les alentours de la cabine, les murs chargés des œuvres mécaniques de la jeune femme. « Si tu ne veux plus me voir, Borislava, et que tu préfères cet homme, soit. » Comme si tu allais la laisser s'enfuit si facilement, si tranquillement. Comme si, au fond, tu étais homme de raison. Les yeux se détournent, le doigt caresse un bec élégant d'un oiseau. Tu as toujours admiré ce dont elle était capable, tu as toujours trouvé ça incroyable. Et bientôt la clé dans le thorax de la bestiole est remontée et il ouvre ses ailes. Un murmure : « Il n'y a que toi que je vois. » Le chant de l'oiseau de métal ne suffit pas à cacher ta gêne, tes sentiments en berne. Parce que tu ne veux pas la laisser s'en aller, t'abandonner. Et tu sais pas, oh non, tu sais pas comment le dire, tu sais pas comment lui souffler. On ne t'a pas appris les ravages de l'amour et ses tristes oiseaux de parages, de mirages. « Et je ne suis pas disposé à partager. » Ni à renoncer. Tu te retournes, t'appuies contre le mur, laisse traîner ton regard sur elle : « Alors, une dernière fois : préfères-tu, veux-tu, vois-tu un autre amant comme ce jeune homme, ce Casa ? » Et si c'est le cas, tu t'en iras, pour la première fois, le coeur brisé, touché par un chagrin que seul l'amour sait jeter, imposer.
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| | Sujet: (#) Re: ISORIS × Tangled up Sam 27 Jan - 22:56 | |
| | | ISORIS | Tangled up ❝ Les âmes tranquilles sont comme le vaisseau d'Ulysse : à fond de cale, elles renferment des outres pleines de tous les autans furieux ; qu'un accident en crève une, et le vaisseau tournoie et des abîmes s'entr'ouvrent. « Nous y voilà. » Il y a un mouvement de recul, une tension qui crispe les muscles pour ne pas fuir plus loin. Est-ce qu'il a compris ce qu'elle s'évertue à ignorer, à éviter ? Est-ce qu'il est en train de tout arrêter ? « Tu savais exactement à quoi tu t'engageais en commençant cette relation, Borislava. » « Oui. » Pas d'engagements, pas de sentiments. C'était juste un jeu, un flirt qui s'est étiré en longueur, quelques heures volées à la faveur d'un penchant, d'un appétit à satisfaire. C'est encore juste un jeu. « Si ça ne te plaît pas, il fallait le signifier. » Et elle n'est pas amoureuse, Boris, pour information. Mais ça ne lui plaît pas pour autant - au fond, elle n'aime pas l'idée de le partager, de n'avoir qu'un petit bout, qu'un moment ensemble. Elle n'aime pas être une case parmi d'autres sur un emploi du temps surchargé de rendez-vous galants ou moins élégants. Elle n'aime pas l'idée de savoir que ses attentions, il peut les accorder à d'autres personnes qu'elle. « Nous nous serions arrêtés avant que tu commences ces enfantillages. » Des enfantillages ? Pardon ? « Ce n'est pas ce que je voulais dire, bordel d'étoile ! » se défend-elle dans un claquement de langue, un regard noir qu'il ose dire qu'elle est jalouse. « Je ne suis pas possessive ! Ca ne me dérange pas ce que tu fais avec les autres ! » D'accord, ça, c'est un mensonge. Mais. Elle. N'est. Pas. Jalouse. C'est juste qu'égocentrique, gamine égoïste, Boris aime l'idée d'être unique, d'être spéciale - Boris n'a jamais aimé qu'on la perde dans la masse. « Juste ne me reproche pas une blague innocente. »
C'est ça. (Elle n'est pas jalouse) (Elle n'est pas amoureuse) N'est-ce pas ?
« Te pendre au cou de cet homme, ce matin... Nous n'avons définitivement pas le même sens de l'humour. » Un sourcil s'arque. Il parle de l'accolade qu'elle a donnée à Tools pour le consoler d'avoir perdu son pari face à Fuse ? Elle le fixe, manifestement surprise qu'il l'ait vue à la salle d'entraînement et qu'il n'ait même pas pris la peine de se manifester. « Hein ? Tu parles d- » Mais déjà il l'interrompt : « Si tu ne veux plus me voir, Borislava, et que tu préfères cet homme, soit. » Hein ? Quoi ? Beark ! « Tools ? Mais jamais de la vie ! » L'idée est même risible et alors qu'il lui fait dos, une grimace d'enfant dégoûtée commence à tordre sa bouche, un rire frôle à nouveau les lèvres. Doucement, elle s'approche de lui, les doigts tendus vers le large dos. Tools n'est même pas attiré par les femmes, veut lui dire Boris dans un rire. Mais il y a ces mots (« Il n'y a que toi que je vois. ») qu'elle croit entendre et qui l'arrêtent dans son élan, figent sa main en l'air. Ca fauche toute intention comme un coup de fusil en plein air - brutalement, par surprise. Est-ce qu'il vient de dire qu'ils étaient exclusifs ? (Peut-être qu'elle a juste rêvé) Alors l'absence de mots s'étire, un bourdonnement l'avale, son cœur s'empêtre dans un malaise dont elle ne sait pas comment se sortir - elle recule même lorsqu'il se tourne vers elle, ne sachant pas comment réagir (est-ce que ça veut dire qu'ils sont exclusifs maintenant ? la question lui brûle les lèvres) - jusqu'à ce que les mots se frayent un chemin jusqu'à son oreille : « vois-tu un autre amant comme ce jeune homme, ce Casa ? »
Elle ... et Casa ? Et les pièces s'assemblent, les morceaux se rassemblent en la plus ridicule des peintures ; le plus grotesque des portraits.
Le rire clair explose le malaise, démolit le mal-être qu'elle est trop contente de faire fuir à tire d'aile. « Oh ! Tu parles de ce matin ? » Intérieurement, elle admet s'être collée contre son chef d'équipe, avoir cherché (surtout) à éviter le contact physique avec le capitaine Woodrow. Mais elle avec Casa ? L'idée est tellement ... tellement ... « Pardon, mais c'est vraiment drôle ! » Le corps se plie en deux, les bras enroulés contre l'estomac, sous le fou rire. « Il n'y a pas de compétition avec Casa ! » Parce que pas une seconde, Boris ne se dit que c'est de la jalousie, ou même de l'amour. Pas une seconde, elle n'a cette prétention - on parle d'Isaac Woodrow, n'est-ce pas ? Comme il l'a dit lui-même, elle savait à quoi s'attendre en débutant leur relation. Oui, la jeune femme se dit simplement que c'est une guerre d'egos masculins, une histoire de territoires, peut-être ? - ah les mecs que c'est con. « Je ne savais même pas que tu connaissais son existence ! Par les étoiles, quand je vais lui dire ! » Et le souffle est haché menu quand elle essaie de le ravaler, de l'atténuer. Les larmes aux yeux d'un fou rire assassiné, elle lui flashe un sourire tendrement mutin, tendant vers Isaac des doigts invitant à la réconciliation. « Casa va être déçu quand je vais lui dire qu'il n'a plus le droit de venir ici la nuit. » Et puis, elle non plus ne voit personne d'autre que lui.
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| | Sujet: (#) Re: ISORIS × Tangled up Dim 4 Fév - 20:28 | |
| | | ISORIS | Tangled up ❝ Home time, I'm getting ready for a long night. They say you never miss it 'til it's gone. Well you're gone and I wish I'd done it better. Mostly I miss having you close to me the only one who really ever knows me. And I'm sorry, I promise I'll do better, better. There's a hole in the middle of my heart again. Can we start again, can we start again? There's a hole in the middle and it never mends. It never mends, can we start again? Sa langue claque, se parant d'agacement, d'énervement : « Ce n'est pas ce que je voulais dire, bordel d'étoile ! » Les sourcils se haussent, les points d'interrogation se traînent dans le fond des yeux, cherchant plus, bien plus. Et tu cherches à déceler ce qu'elle voulait dire, ce que tu aimerais qu'elle te dise. Tu cherches la vérité derrière la colère, les amers enfers derrière ses yeux de fer. « Je ne suis pas possessive ! Ca ne me dérange pas ce que tu fais avec les autres ! » Et elle y croit encore que tu en vois d'autres ? Elle est la seule à ne pas voir, s’apercevoir que tu as cessé de papillonner, de butiner toutes les fleurs à ta portée. Et elle s'étire d'envie en déni ; tu ne veux pas avouer, souffler que tu es tombé, que l'amour t'a frappé. Qu'il est trop tard pour s'en tirer sans regrets. « Juste ne me reproche pas une blague innocente. » ça t'agace cet appel à l'indulgence, à l'innocence. Là où ton coeur creuse, explose en désirs de meurtres, il y a les besoins de lui prouver, de lui imposer qu'il n'y a que toi, qu'il n'y aura plus jamais que toi. Rien ne sert de nier, elle court déjà sous la peau, en overdose d'amour un peu gauche, un peu tremblant. « C'est ta réponse, donc. L'expression est gelée, signée d'un sourire faux (de ceux que tu sers aux pro-Zafy). Une simple blague. » Il y a du mépris, des blessures sous l'usure. Dans ton monde fait de codes militaires, de systèmes bien huilés, de politique aiguisée, il n'y a pas de place pour les doutes, les à peu près, les blagues innocentes. Et c'est comme si tu lui jetais vos distances, vos différences à la tête, en commentant sobrement : « Soit. »
Et pourtant ce simple mot ne suffit pas à te faire taire, à te plaire. Tu as besoin de plus, tellement plus. Alors ta langue se délie, les paroles glissent, t'humanisent. La colère, les frustrations fendillent le masque du capitaine, de l'homme de pouvoir qui ne flanche jamais, qui ne s'arrêtera que pour mourir, périr. Pourtant, la brune salope toute la logique, la mécanique bien expérimentée, faisant sauter des verrous, éveillant des appétits incisifs, possessifs. « Hein ? Tu parles d- » , tu l'interromps, toi, qui n'est pourtant pas si impoli, si dur. « Tools ? Mais jamais de la vie ! » Et c'est léger, cette crispation dans les lèvres, ces poings qui se serrent, les ongles qui mordent la chaire. C'est peu perceptible ce regard noir, cette envie de massacre. Son rire est sucré, un brin moqueur, sans doute fouteur de merde (Tools, Casa – bordel, il y en a combien?). Tu ne perçois pas l'élan de tendresse avorté, tu ne comprends pas la stupeur de la jeune femme alors que les mots s'envolent, s'étiolent : « Il n'y a que toi que je vois. ». Ce n'est pas grand-chose, au final, pas vraiment de quoi déclencher de grandes batailles cette pudeur qui s'échappe, dérape. Ce n'est qu'un murmure perdu dans le chant de l'oiseau de ferraille, de métal. C'est évident que c'est tellement déjà. Tu n'as pas pour habitude des relations exclusives, des amours monogames, des aveux dans le silence, sans méfiance ; tu te drapes dans une marée de corps, de tendresses anonymes. Dans ton monde, les plaisirs se font multiples, loin d’êtres uniques. Dans ton monde, il n'y en a jamais eu qu'une.
Et puis, il y a eu Boris.
Le rire te crispe un peu plus, laissant échapper un grognement, te poussant à avancer d'un pas menaçant. Tu en as assez qu'elle se moque, qu'elle révoque. Tu es lassé de ce rire qui griffe la logique « Oh ! Tu parles de ce matin ? » Et soudain, ça t'étonne qu'elle puisse comprendre seulement maintenant, que sur cet instant. Tu n'avais pas saisi le malentendu, le sous-entendu. « Pardon, mais c'est vraiment drôle ! » Et encore une fois, elle se plie, des larmes perlant au coin de ses yeux, ses cheveux encore mouillés s'élançant devant son visage, cachant une joie qui te fait tiquer, qui, toi, ne te fais absolument pas marrer. « So funny », lâche les accents d'une voix susceptible, dévoilant des rages intestines, pénibles à traîner, si souvent décliné pour la voir finalement se pavaner devant la belle, la cruelle. « Il n'y a pas de compétition avec Casa ! » Et tu la fusilles des yeux, tu l'étouffes d'un regard assassin, pas du tout convaincu ; on ne dirait pas. « Je ne savais même pas que tu connaissais son existence ! Par les étoiles, quand je vais lui dire ! » Un frisson dévale l'échine, mord la peau sensible alors que tes yeux la suivent, alors qu'elle pense que tout est réglé. Ce qu'elle ne sait pas, c'est que tu es à deux doigts de faire jouer tes relations pour l'évincer, l'éjecter. Pour qu'il ne soit plus qu'un lointain souvenir. « Casa va être déçu quand je vais lui dire qu'il n'a plus le droit de venir ici la nuit. » , elle approche, se rapproche, enfin calmée après l’accalmie de son rire, l'orage de joie dans son système. Les doigts se tendent et tu ne bouges pas d'un pouce, du moindre petit millimètre. « Parce qu'en plus, il venait la nuit, claques-tu, sec, brutal, glacial, visiblement réticent à la moindre réconciliation, à la moindre résignation. Piqué au vif, agacé par ses rires, tu sembles décider à lui faire payer, à la désespérer. Tu dis qu'il n'y a pas de compétition, et son poignet est saisi, durement, brutalement, permets-moi d'en douter. Tu n'es pas dupe, tu l'as bien vu se coller comme une amante en mal d'amour. Tu l'as bien vu en redemander, les yeux rivés sur son terminal. Tu vas lui dire quoi exactement ? Et sous la voix doucereuse paresse la cruauté de ces hommes pressés qui ne pardonnent pas, qui ne reculent pas. Comme c'est fun de rire de moi ? Comme c'est fun de me prendre pour le dernier des cons ? » La voix posé, calme ne trompe personne, surtout pas elle alors que tu te penches dangereusement pour qu'elle te fixe. « C'est sûre que ce sera juste une blague très drôle après. Sauf que … » Et tu sais bien que t'es mauvais, tu sais bien qu'elle mérite pas ça. Tu sais que tu es injuste dans ta jalousie, comme ça ne devrait pas être permis. « Sauf que ça ne me fait pas rire. » Et c'est peut-être ça, le pire.
« Tch, une grimace salée, un regard acéré et tu plaques sa main contre les battements assourdissants du coeur, uniquement atténués par la chemise impeccablement blanche. Tu es trop stupide pour comprendre, n'est-ce pas ? » L'expression de la brune reste dubitative, étrangement surprise, comme si elle ne savait pas qu'elle était responsable de ça. Borislava s'est peu à peu immiscée, glissée, explosant tout sur son passage, dans son sillage. Elle a amené des rivages de jalousie, de peurs vicieuses (de la perdre) (de ne plus être avec elle) (de ne pas compter). Elle t'a laissé là dans les gravas de ta vie, dans cette tourmente de sentiments, dans ce que tu ne comprends pas. Avant les colères t'étaient étrangères, les peurs t'étaient éloignées, dépassés. Avant, tu n'étais pas amoureux peureux, désireux d'un égard, d'un regard comme ça. « Tu vois, lâches-tu, sobrement, presque tristement dans ce sourire un peu vacillant, un peu agonisant, je perds mon temps. »
Alors sa main est abandonnée, son corps est contourné, la veste est silencieusement récupérée, enfilée. Rien ne sert de rester, de s'attarder, mieux vaut s'en aller. Un filet d'orange est posé sur la table, offrande à ceux qu'on oublie déjà, qui ne seront plus rien au matin. « Tu n'as rien de plus à rajouter, je suppose ? », lâches-tu, laissant peut-être une dernière chance, alors que tu t'apprêtes à sortir, à peut-être clore ce qui est déjà mort. Ironique, lorsqu'on sait que rien n'a jamais vraiment commencé. Et, pourtant, qu'il faudra se soigner, oublier, tenter de faire comme si tu n'avais pas un peu aimé, un peu espéré.
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| | Sujet: (#) Re: ISORIS × Tangled up Sam 10 Fév - 21:05 | |
| | | ISORIS | Tangled up ❝ Les âmes tranquilles sont comme le vaisseau d'Ulysse : à fond de cale, elles renferment des outres pleines de tous les autans furieux ; qu'un accident en crève une, et le vaisseau tournoie et des abîmes s'entr'ouvrent. « Parce qu'en plus, il venait la nuit » Parce que c'est la seule chose qu'il retient de ce qu'elle vient de dire ? D'agacement, les bras retombent, le regard le soupir suivent le vecteur opposé et se plantent dans le plafond aseptisé de la cabine. « C'est t- Tu dis qu'il n'y a pas de compétition, permets-moi d'en douter. » Entre les doigts d'Isaac, le poignet est fin - dans sa poigne, il prouve toute sa fragilité et devant sa colère, Boris craint qu'Isaac ne brise l'articulation (qu'elle ne puisse plus bosser, sculpter, lui coller la claque qu'il mérite). Alors elle tire, elle tire en vain pour se dégager. Mais lui s'en fout, elle n'est même pas certaine qu'il ait remarqué ses infructueuses tentatives. « Tu vas lui dire quoi exactement ? Comme c'est fun de rire de moi ? Comme c'est fun de me prendre pour le dernier des cons ? Bordel mai- C'est sûr que ce sera juste une blague très drôle après. Sauf que ça ne me fait pas rire. » Est-ce qu'il veut bien se calmer trois secondes et lui laisser en placer une, bordel d'étoile ?
« Tch. Tu es trop stupide pour comprendre, n'est-ce pas ? » Quoi ? Il y a de la surprise et de la douleur qui envahissent les traits, brillent au fond des yeux - Boris n'a jamais été une enfant intelligente, elle n'a jamais été un de ces gosses qui ravissent les parents avec leurs bonnes notes. Boris, elle a galéré à l'académie - elle s'est ennuyée, elle n'a pas travaillé, elle a préféré s'amuser, jouer. Elle en a bien conscience. Elle préfère toujours s'amuser, jouer. Elle n'aime pas tellement être une personne sérieuse, on lui a toujours dit que ce n'était pas pour elle, - et elle a toujours été plus ou moins d'accord. Mais ça pince quand même un peu au cœur de s'entendre dire qu'on est stupide (tu es une manuelle, toi, de toute façon). « Tu vois, je perds mon temps. » Et Isaac sourit tristement comme le fait Maman. Ce n'est pas vraiment ton truc, ça, de toute façon. Mécaniquement, le vieux réflexe de l'enfance revient, rentre la tête entre les épaules et le regard opiacé vient se planter dans son dos alors qu'il la contourne et qu'il part - et qu'il rompt ce qu'il y avait entre eux, quoi que ce soit. Et peut-être que c'est mieux au final. Peut-être que c'est moins problématique, moins prise de tête si elle s'ampute tout de suite de lui - avant qu'il ne la gangrène plus de doutes, de questions stupides, de est-ce que. Avant qu'elle ne tombe vraiment, connement amoureuse.
Car il l'a dit, non ? Elle sait qui il est. Elle savait depuis le début ce qu'il ne serait jamais.
« Tu n'as rien de plus à rajouter, je suppose ? » Un instant, Boris se demande ce qu'il veut - qu'elle s'excuse d'être pas assez intelligente pas assez intéressante ... elle ? Oh non. Non non non.
Jamais. (C'est lui plutôt qui devrait s'excuser de ne pas la vouloir telle qu'elle est, se rebiffe toute la fierté)
De deux pas, elle s'avance, l'ego piqué au vif - la main s'enfonce dans le filet, tire une orange. « C'est toi qui est complètement con, casse toi puisque c'est ce que tu veux. » Il n'y a aucune pensée qui se forme vraiment dans la cervelle, aucune réflexion qui ne se noie dans les battements furieux du cœur mécontent. Tout est perdu dans le boom boom lourd, rapide d'un myocarde carburé à la colère, prêt à se briser, à fissurer. A rendre coup pour coup les douleurs qui cognent contre lui. Le fruit rond, encore un peu vert, file droit vers la tempe d'Isaac ; bientôt suivi d'un petit frère qui va s'échouer sur le torse du capitaine avant de rouler entre ses pieds. « Moi, je m'en fous ! » De la tension des épaules aux doigts qui s'enfoncent dans l'écorce d'une orange malheureuse, tout crie la colère, rien ne murmure l'indifférence. La voix est rugueuse, rauque comme des roches qui vous coupent les doigts. « Casse toi. »
Et lorsqu'il s'en va, lorsque la cabine se referme, il laisse derrière lui un vide plus grand qu'elle n'aurait cru.
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| | Sujet: (#) Re: ISORIS × Tangled up | |
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