Une fois n'était pas coutume, Khan avait ressenti la nécessiter d'aller noyer sa frustration dans la bière de son bar favori. Il ne demanda à personne de l'accompagner cette fois, le sujet de sa mauvaise humeur étant parfaitement personnel, ayant besoin de fixer le fond d'un verre pendant suffisamment longtemps pour se persuader d'oublier Ethan jusqu'à ce que le moment propice pour s'en débarrasser soit venu. Il avait besoin de patience pour jouer cette partie et dieu savait que les limites de sa patience pouvaient parfois être fines.

Dès la fin de son entrevue avec Donovan, il avait donc mis un peu d'ordre dans son bureau, détaché sa veste d'uniforme et avait quitté son beau lieu de travail pour aller retrouver la compagnie d'une brune bien fraîche. Comme toujours, l'endroit était bondé. La musique trop forte anesthésiait son cerveau avec une efficacité redoutable et le brouhaha ambiant contribuait étrangement à l'isoler dans ses réflexions, un peu comme si ne pas participer à la liesse générale lui permettait de se sentir un peu plus à l'aise de son retranchement. Les espaces vides et silencieux avaient quelque peu perdu leur charme depuis son séjour forcé sur un astéroïde.

Sans faire attention à qui que ce soit, il s'assit au bar en commandant cette fameuse brune, qu'il reçu avec un soupir de satisfaction très vite perdu dans la lourde ambiance sonore. Sa bière promettait de ne pas faire long feu, mais au moment où il levait son verre pour en boire la première gorgée, son regard tomba sur la glace située derrière le comptoir et ses yeux croisèrent alors ceux d'un homme que Khan aurait cru ne jamais retrouver ici. Et soudainement tout fut clair. Lui qui se demandait encore parfois la raison pour laquelle il n'était pas mort sur un astéroïde fut alors frappé par l'évidence. Le destin l'avait sauvé d'un sort peu enviable et voilà qu'à présent il mettait sur sa route l'objet même de sa déchéance. C'était presque trop facile.

Le temps qu'il réalise que la situation était bien réelle et que c'était effectivement ce bâtard d'Ethan Hagenauer qui buvait tranquillement une chope à côté de lui, celui-ci était parti comme si rien n'était et avait presque atteint la sortie. Khan se rendit alors compte qu'il était très énervé. Vraiment. Très. Énervé. Sa moustache laissa échapper un juron alors qu'il se ruait vers la sortie en bousculant tous ceux qui se trouvaient sur son passage, tel un taureau furieux excité par un drapeau rouge agité devant ses yeux. Drapeau rouge qui prit d'ailleurs soudainement ses jambes à son cou, voyant ce qui l'attendait.

-Ah le fils de pute ! Lâcha-t-il en accélérant.

Il poursuivit l'importun dans plusieurs couloirs avant d'enfin arriver assez proche de son ennemi pour lui faire un placage dans les règles de l'art, se jetant dans ses jambes pour le faire tomber par terre, toujours investit d'une rage vengeresse qui guidait ses gestes. Ce petit salaud avait en plus eu l'amabilité de le laisser le rattraper à un endroit peu fréquenté à cette heure, il avait donc le champ libre pour le tuer de la façon dont il le voulait. Mais d'abord, un peu de sport. Il se releva et le souleva littéralement à deux mains avant d'en détacher une pour lui coller son poing en plein visage, remarquant au passage que quelqu'un l'avait déjà amoché. En bon lutteur, il gardait un œil sur son bras robot, sachant qu'il pouvait causer des dégâts.

-Putain si tu savais à quel point j'ai rêvé de ce moment, gronda-t-il avant de lui enfoncer son poing dans le ventre et de le pousser pour qu'il retombe par terre.

Se trouver en position de force comme ça, face à cet homme qui avait fait preuve d'une telle lâcheté qu'il n'avait même pas eu le cran de le tuer lui-même, rien ne lui semblait pouvoir être plus jouissif. Il éclata d'un rire mauvais. Sa rage était presque dissipée à présent qu'il le tenait, ne laissant qu'une excitation malsaine pour la tâche qui allait suivre.

-Surprise connard ! Je parie que celle-là, tu t'y attendais pas, pas vrai ? Lâcha-t-il en se penchant vers lui. Il se redressa et s'éloigna d'un pas, roulant des épaules, souriant d'avance. Maintenant, je vais te tuer, annonça-t-il calmement.

Oh qu'il était bon de considérer ainsi son ennemi, misérable et faible face à lui. Ethan avait toujours été misérable et faible, chose qui l'avait tout de suite relégué au rôle de pilote alors qu'ils étaient encore tous deux parmi les mercenaires. Même le jeune homme à peine sorti de l'adolescence qu'il était alors avait plus de crédit aux yeux des autres. Aujourd'hui, Aldor le surplombait enfin après toutes ces années, ses mains prêtes à devenir douloureuse à force de l'avoir trop frappé. Oh oui, il allait s'amuser à le rendre méconnaissable au point que même sa putain de mère n'aurait pu le reconnaître, que l'image du vaisseau qui s'éloignait de son astéroïde s'efface à tout jamais de son esprit en même temps que l'existence de cet immonde vers de terre qui avait profité d'une déconvenue pour le trahir.

-Parce que tu t'es vraiment cru capable de me tuer ? Lâcha-t-il avec mépris. Regarde toi, t'es à peine capable de te garder en vie tout seul.

Une vie qui allait bientôt s'interrompre d'ailleurs et il était temps. Il n'avait que trop vécu. Et pourtant, l'idée de définitivement mettre un terme au débat de la vie après la mort ne semblait pas inquiéter Ethan plus que ça. Cet enfoiré riait. Il riait comme le putain de taré qu'il était, affirmant bien vite que c'était lui, Aldor, qui ne pouvait pas le tuer. L'ancien mercenaire n'eut pas besoin de chercher bien loin pour comprendre qu'Ethan avait en partie raison. Choix de vocabulaire malheureux, cependant. Il pourrait le tuer. Simplement qu'il n'y survivrait sans doute pas. Les lois de la flotte étaient sévères, et il était bien placé pour le savoir. Pourtant il ne pouvait le laisser cet avorton continuer de se payer sa tronche et encore moins lui cracher au visage.

Avant toute chose, il s'essuya avec dégoût le mollard sanglant qui s'était écrasé sur son visage, puis il franchit une nouvelle fois la distance qui le séparait de son opposant, son poing visant directement ses dents cette fois pour faire un peu éclater ce sourire qui ne faisait que mettre de l'huile sur le feu de sa rage. Aldor ne pouvait pas le tuer, en effet. Il n'avait pas prévu de le faire ici, il ne saurait pas comment se débarrasser du corps sans être inquiété.

-Déjà tu me dis pas ce que je peux ou pas faire, fils de pute, grogna-t-il en secouant la main qui avait frappé. Ça avait beau être libérateur, frapper quelqu'un au visage n'était jamais agréable. Il écrasa alors son pied sur son plexus pour le renvoyer au sol et ne se fit pas prier pour l'immobiliser en pesant de son poids sur lui, saisissant son bras valide. Ensuite faut que tu sois bien con pour me donner des idées aussi bonnes, mais je t'ai jamais trouvé particulièrement brillant. Et ainsi il tira un coup sec sur son bras, pliant son coude dans un angle impossible.

Il se releva en l'attrapant alors par l'arrière du col, le traînant par terre jusqu'à un objet qu'il venait de remarquer par terre. Dommage pour toi Ethan, quelqu'un a oublié de ramasser sa ferraille. Il lui envoya un autre coup de pied pour calmer ses envies de se révolter trop fort, puis le contraignit à s'immobiliser sur le ventre en s'appuyant de ses genoux sur son dos, attrapant au passage le morceau le plus aigüe qu'il puisse trouver.

-Puisque t'as pas l'air d'y être trop attaché, je vais t'en débarrasser, ça te dit ?

Sans attendre de réponse particulière, il découpa la manche de son ennemi juré avant de s'attaquer directement au bras en dessous, entamant la peau sur toute la longueur pour en faire couler le sang avant de s'atteler à mettre de la profondeur à son travail, regardant avec satisfaction un flot sang se répandre progressivement autour de lui tandis qu'Ethan se débattait sous lui. Il finit pourtant par s'interrompre avec regret, lançant son bout de ferraille un peu plus loin par terre, hors de portée pour eux deux. Il aurait bien continué à couper, mais ils auraient eu l'air con avec un bras sectionné dans les mains, sans savoir quoi en faire. À la place, il agrippa ses cheveux d'une main sanglante pour lui faire redresser violemment la tête.

-Non tu sais quoi ? J'ai changé d'avis. Je préfère te le laisser à moitié accroché, c'est plus marrant.

Il le relâcha sans douceur et se releva, voulant apprécier de plus haut les dégâts qu'il venait de causer. Il faisait déjà pitié avant, mais maintenant il commençait vraiment à ressembler au déchet qu'il était, avec son nez cassé, son bras tordu et ouvert et une flaque de sang autour de lui.

-T'avais raison bâtard, il aurait mieux valu pour toi que je crève sur cet astéroïde.

Aldor prenait son pied dans la douleur qu'il infligeait à son némésis, sans doute plus encore grâce au fait qu'il faisait le travail à mains nues. Il se débat pourtant comme un beau diable, l'asticot, ne rendant le travail que plus sale, aggravant sans doute l'état de son coude démit. Bien entendu, se fut pire encore pour lui lorsque l'ex mercenaire commença à découper son bras avec une application presque scolaire, déchirant les chaires qui refusaient de se couper sous les coups de son outil imprécis. Le sang giclait parfois, éclaboussant le sol au lieu de couler, mais aussi Aldor qui avait les mains plus rouges qu'il ne les avait eu depuis au moins quinze ans. Et quelle scène dantesque ils jouaient ! Quelle magnifique conclusion pour une tragédie qui durait depuis désormais trop longtemps ! Khan savait qu'il ne pourrait pas tuer Ethan aujourd'hui, mais il savait aussi que la machine était de toute façon déjà en route à ce sujet. Ce foutu pilote ne vivrait pas assez longtemps pour voir la fin de l'année et avec lui mourrait les dernières traces de l'existence d'Aldor, cédant pleinement la place à Khan.

Cependant, c'était pour le moment Aldor qui tenait les rennes et c'était lui qui bandait presque d'excitation alors qu'il goûtait enfin à la vengeance qu'il avait dans le peau depuis trop longtemps. Un simple défouloir pourtant. Une mise en bouche avant qu'il ne supprime définitivement la menace qu'il représentait. Il n'aurait alors même pas besoin de se salir lui-même les mains au moment venu, juste à laisser d'autres que lui se charger du sale travail, malgré la satisfaction que lui apporterait cette exécution. Il dû d'ailleurs se forcer à être raisonnable et lâcher le pirate, encaissant au passage un douloureux coup de main robotique dans les côtes qui lui arracha un grognement de douleur. Fils de pute. Il avait beau ressembler à une sardine, se prendre un coup de bras en ferraille de sa part n'avait rien d'agréable et eu le mérite de le faire reculer suffisamment pour être hors de sa portée directe.

Il laisse passer les ricanements, voyant la façade derrière laquelle il cachait la douleur que sa putain de gueule cassée devait ressentir. Le sang encore chaud de son adversaire rendait ses mains poisseuses, mais agissait comme un baume sur son humeur. Il n'y avait que trop longtemps qu'il n'avait pas joué convenablement des poings de cette manière, qu'il n'avait pas eu pour simple objectif de tuer ou de régler lui-même son compte à quelqu'un. Les premières années passées à monter en grade sur la flotte avaient un peu ressemblé à ça, mais plus on s'élève, plus l'obligation de déléguer les sales besognes devient importante.

Aldor se contente d'éclater de rire lorsque Ethan lui annonce que personne n'a pleuré la mort du groupe de mercenaires auquel ils appartenaient tous les deux. Même lui n'avait pas pleuré la disparition de ses membres, à part peut-être celle du seul membre de sa famille qui lui restait. Un ramassis de déchets de l'humanité, voilà ce qu'ils étaient. Aldor aurait pu reconstruire quelque chose de tellement mieux si Ethan ne lui avait pas planté un couteau dans le dos, de tellement plus redoutable et efficace.

-Oh j'en suis sûr, ce trou à rat de merde était rempli de trouillards qui pissaient dans leur froc dès que le vaisseau était à portée des radars de la planète. Un sourire moqueur étira ses lèvres. Alors pas étonnant qu'ils aient accueilli le plus gros lâche de la galaxie comme un roi en apprenant qu'on avait cané.

Son sourire est bien vite remplacé par du mépris lorsqu'il lui avoua ne pas avoir pris de crédit pour sa mort. Qui l'aurait cru de toute façon ? Ethan n'était pas et ne serait jamais capable de tuer quelqu'un comme lui. Il n'avait d'ailleurs pas réussi alors que toutes les chances étaient de son côté, désormais il était trop tard pour lui. Pourtant son rire résonne et agace Aldor qui s'apprête à s'avancer pour le lui faire ravaler une nouvelle fois, mais ce petit enfoiré défonça la tuyauterie à laquelle il s'accrochait, libérant un jet de vapeur bouillant qui manqua d'ébouillanter l'ex mercenaire.

Aldor aurait pu, et sans doute dû le laisse partir. Pourtant, la rage de le voir se défiler et la haine ressentie à l'égard de ses putains de ricanement le poussa à contourner la vapeur en courant pour suivre ses traces. Rien de bien compliqué lorsque son bras pissait le sang et laissait une marque bien nette partout où il allait. Courant de toute ses forces, il finit par le rattraper une nouvelle fois et l'attrapa par le dos de son haut avant de l'envoyer s'écraser contre un mur.

-C'est moi qui décide quand on a fini de parler, cracha-t-il.

Tenant toujours fermement l'étoffe entre ses gigantesque poing, il le lança littéralement contre le mur opposé, la tête la première. À lui de sortir son bras valide pour amortir s'il ne voulait pas bêtement finir assommé. Cependant, les yeux d'Aldor s'écarquillèrent soudain. Il ne s'était pas rendu compte de l'endroit où ils s'étaient rendus pendant leur course poursuite.

-Impossible... se pourrait-il que... ?

En deux enjambées, il fut à nouveau sur Ethan qu'il gratifia d'un coup de pied violent dans les côtes pour qu'il reste tranquille avant de le relever en prenant bien soin d'appuyer férocement sur la blessure ouverte de son bras cassé. L'attrapant par la nuque, il le colla de force contre une trappe pour le moment fermée, se tenant toujours dans son dos, puis il approcha sa moustache de son oreille.

-Est-ce que tu crois au destin, l'asticot ? D'un geste violent, il appuya sur un interrupteur qui ouvrit la trappe étroite par laquelle il lui força à passer la tête, appuyant fermement sur sa nuque sans tenir compte de ses tentatives pour se débattre. Il se tenait légèrement du côté de son bras mal en point pour ne pas être atteint par celui en métal. Tu sais ce que c'est cette putain de trappe ? C'est celle qui mène directement au broyeur à ordures. Il lâcha un petit rire. Je savais que j'étais fait pour réussir ce que je veux faire. Alors voilà le topo : si je te jette dedans, t'es mort et comme il n'y a personne ici, jamais je ne serais mis en cause pour ce tragique assassinat. Après tout, qui irait me soupçonner moi d'avoir tuer un homme d'aussi basse extraction alors que je ne suis même pas sensé le connaître ?

Il se mit alors à rire comme un dément et le força à passer les épaules dans la trappe, puis le buste, utilisant toute la force écrasante de son corps imposant, s'arc-boutant pour le faire passer au delà de la ceinture et finissant par ne le tenir à deux mains que par une cheville. Il pesait son poids ce petit con malgré tout !

-Alors connard, ça fait quoi de regarder la mort en face ? Une belle femme pas vrai ? Il éclata de rire. Elle est passée me voir moi aussi, sur ce putain d'astéroïde. Sauf que tu sais quoi ? Je lui ai dit d'aller se faire foutre. Je l'ai baisé comme une serveuse de l'Alcarroz et je m'en suis sorti plus fort et plus vivant que jamais.

Quoi de plus jouissif, quoi de plus satisfaisant que de tenir la vie de l'homme qui avait bien failli le tuer entre ses mains poisseuses et collantes de sang ? Il lui suffisait alors de tout lâcher pour mettre un terme définitif à ce chapitre de son histoire, refermer le livre d'Aldor pour se concentrer sur l'écriture de celui de Khan. Ethan ne le suppliait pas pour sa vie, mais il s'en fichait. Il n'avait pas besoin de le faire pour que Aldor sache qu'il était de toute façon le seul décisionnaire de sa vie ou sa mort en ce moment même. Il ne faisait plus tant le malin à présent. Aldor sentait l'équilibre de cet instant, ce parfait retour des choses où il se trouvait être dans la même position qu'Ethan lorsqu'il avait voulu sa mort.

-Tu vois, c'est ça la différence entre toi et moi. Toi t'as pas eu les couilles de me tuer toi-même alors t'as prié pour que l'espace le fasse à ta place. Moi je me suis toujours occupé personnellement de ceux qu'on me demandait de buter. C'est une question de putain de respect. Il cracha dans la trappe, puis avec un sourire il lâcha brièvement la jambe du pirate avant de la rattraper. Il n'avait glissé que de quelques centimètres, mais c'était sans doute suffisant pour qu'il ai vu sa dernière heure arriver. Aldor éclata alors de rire et tira sur sa jambe pour le faire remonter, grognant sous l'effort alors que le dégoût reprenait sa juste place dans sa voix. Toi t'es même pas assez important pour que je me charge moi-même de ton cas.

Il l'attrapa par les épaules et le sortit complètement de la trappe avant de la fermer en le considérant de haut. Ethan savait très bien à quel point il aurait été capable de le faire. Pourtant, parler de respect lui avait fait réaliser que ce misérable chien ne méritait même pas celui d'être tué par ses propres mains. Quelqu'un d'autre le ferait à sa place, mais Ethan saurait, oh oui il saurait que derrière tout ça, un seul nom était à maudire : Aldor.

-Je te conseille de toujours garder un œil par dessus ton épaule, petite merde. Je ne suis plus un mercenaire dans une compagnie miteuse, j'ai largement les moyens de t'atteindre sans même que mon nom n'apparaisse dans l'histoire. C'est fini pour toi, Ethan. Mais tu mérites pas l'honneur que je te bute moi-même.

Sans même prendre la peine de lui envoyer un dernier coup de pied, Khan tourna alors les talons pour partir, attentif aux bruits de pas pouvant indiquer que le pirate revenait à la charge, mais décidé à ne pas répondre aux provocations qu'on pourrait lui lancer. Intérieurement, il soupira. Il allait devoir se laver rapidement et s'occuper de rattraper le sang qui avait tâché son uniforme.