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  crawling back to you (elarus)
MessageSujet: (#) crawling back to you (elarus)    crawling back to you (elarus) 3ViG0Cu Dim 14 Jan - 16:50
Elara Hartmann
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Âge : 34 ans.
Occupation : nommée contremaître de la flotte, et donc conseillère de l'amirale mugheri.
Habitation : l'argus one, qu'elle retrouve après l'avoir quitté pour le colossus de nombreuses années.
Arrivée : depuis 2201, il y a 26 ans.
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crawling back to you

« Maybe I'm too busy being yours to fall for somebody new, now I've thought it through, crawling back to you. »
Ça ne pouvait pas être possible. Ça ne l'était tout bonnement pas. Longtemps Elara s'était cru intouchable, protégée par l'ombre d'un vieil homme qu'elle considérait comme son oncle, son sang. Et même après sa disparition, elle avait pensé toujours profiter de son aura. Mais il fallait bien admettre à présent que ça n'était pas le cas, que ça ne le serait plus jamais. Entre ses mains, il y a son terminal qu'elle fixe, horrifiée. Elle sent ses jambes menacer de la trahir et s'assoie sur son lit, sans voix. Car ce qu'elle vient de recevoir, elle ne s'y attendait pas : c'était du domaine de l'impossible. Luke allait être libéré. Elle a beau relire le mail, encore et encore, ça ne prend pas. Elara croit d'abord à une plaisanterie de très mauvais goût mais son regard est sans cesse attiré par la signature officielle de ministère de la justice. Ce n'était pas une blague. C'était bien réel. Dans quelques semaines il serait un homme libre.

Mademoiselle Hartmann,

Le Ministère de la Justice souhaite vous faire part de la décision suivante, découlant de la ré-évaluation annuelle des peines du Lady Grace, prise par un jury civil le 11 janvier 2227.

Après concertation et au vu du comportement exemplaire du détenu #2187, il a été décidé que Luke Goldstein serait libéré et quitterait le Lady Grace le 03 février 2227 après une peine de cinq mois. Compte tenu du passif du détenu à votre égard, Monsieur Goldstein ne reprendra pas ses fonctions d'ingénieur aérospatial sur le Colossus 5, votre lieu de résidence, mais sera affecté à l'Argus One. Une période de trois mois lui sera alloué pour faire ses preuves et pour attester de sa bonne réinsertion dans la société Stellaire.

Nous sommes à votre disposition pour toute question ou information supplémentaire.
Cordialement,
Le Ministère de la Justice.


Ses mains tremblent, trop pour que le terminal ne lui glisse pas des doigts. Elle aurait dû s'en douter, mais était certaine que tout avait fini par s'arranger. Sa vie avait repris un cours plus sain où le bonheur venait par moment frapper à sa porte et illuminer ses journées qui longtemps avaient été grises, sombres. Pendant ces derniers mois, elle s'était relevée, elle avait recommencé à avancer. À présent, tout semblait s'effondrer. Et plus elle y pense, plus elle sent ses mains, à lui, sur sa peau. Ses coups, ses ongles. Elle entend ses cris et ses insultes aussi. Elara revoit la rage dans ses yeux, le sang sur le sol (le sien). C'est trop, d'un coup, et elle se lève soudainement l'ombre d'un vertige planant au dessus d'elle. Elle a besoin d'air. Maintenant. Elle a besoin de s'échapper, de respirer. Elle a besoin de Marcus. Alors Ela sort de ses quartiers sans plus attendre et rejoint, nerveuse, un brin sonnée, l'Argus One. Durant le trajet, ses pensées s'emmêlent et se tordent. Elle revit malgré elle un enfer qu'elle pensait être derrière elle, cette nouvelle venait de réveiller de vieux démons et c'est fébrile qu'elle avait filé entre les couloirs du vaisseau qui l'avait vu grandir pour rejoindre l'oxygène qui lui manquait. Elle frappe trois coups distincts sur la porte de ses quartiers, sans l'avoir prévenu de sa visite, et lorsqu'il ouvre elle vient brutalement plaquer ses lèvres contre les siennes dans un baiser fiévreux. Elle est malade, Ela. Y'a le poison de Luke qui traine encore dans ses veines et qu'elle essaie de réfréner grâce à Marcus. Elle a terriblement besoin de sentir ses mains contre sa taille, ses lèvres contre son cou pour oublier les poings de ce mari qui refait surface. Et ça fonctionne, un peu. Elle ne lui explique rien (les mots, elle les trouvera plus tard) et se contente d'agir d'abord. De le faire sien et de se sentir sienne, d'avoir la sensation que tout va bien, que rien n'a changé. Et finalement, de puiser entre ses bras la force de continuer, quelque part. Après un long moment, leurs souffles finissent par se démêler entre les draps du légionnaire et elle vient caler sa tête dans le creux de son épaule, le souffle court, les joues rosées. Sans aller totalement bien, elle va mieux. Là, dans ses bras, elle ne tremble plus et le monde autour ainsi que ses soucis semblent lointain. On dirait qu'ils s'effacent, au loin, car Marcus avait cet effet depuis toujours sur Elara. La sensation qu'en sa présence les pires maux ne pouvaient l'atteindre. C'était étonnant lorsque l'on connaissait le soldat et sa réputation, mais Ela avait eu la chance de le découvrir et le connaître au-delà de son uniforme. Du bout des doigts, la blonde trace lascivement des formes au hasard sur la peau de Marcus, plongée dans ses pensées. Silencieuse. C'est qu'elle reprend ses esprits et que les souvenirs qui l'assaillent tout à coup sont loin des sentiments qu'elle ressent allongée contre le brun. Mais elle brise finalement le calme ambiant pour se changer les idées, et pour enfin lui adresser la parole. Tu m'as manqué. lui glisse-t-elle simplement pour commencer. Ils ne se voyaient pas tout le temps à vrai dire, ne serait-ce que parce qu'ils habitaient et travaillaient sur deux vaisseaux éloignés. Leurs vies étaient chargées, et il leur arrivait parfois de ne pas se parler des jours durant avant que l'un ne craque et ne traverse l'espace à bord d'une navette pour rejoindre l'autre quelques instants. Ici, c'était elle. Elle avait ses raisons et le lui dirait au moment venu mais elle voulait d'abord un peu profiter de la tranquillité de ce moment, perdus dans l'espace et le temps. Leurs seuls repères maintenant, c'était eux. Tu vas bien ? dit-elle l'air de rien.

Quartiers de Marcus, 13 janvier 2227.
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MessageSujet: (#) Re: crawling back to you (elarus)    crawling back to you (elarus) 3ViG0Cu Mer 17 Jan - 17:20
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CRAWLING BACK TO YOU
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Trois coups empressés, urgents. À peine refrénés, qui te pousse vers la porte de tes quartiers, la curiosité bordant tes cils. Tu te questionnes, un instant mais pas plus, avant d'ouvrir la porte. C'est la chaire de ses lèvres, douces et familières qui t'accueillent, t'enveloppent dans une soudaine vague de chaleur. Surpris, tu réponds à demi au départ, les yeux lorgnant derrière elle. Là où la porte est désormais fermée, balayant la question concernant sa présence. Le fait qu'on l'ait possiblement remarqué n'est plus qu'une faible inquiétude, l'une qu'elle efface à coups de baisers plus ardents. De ses mains se faufilant contre ta nuque, peignant une demande muette à ton attention. Et tu t'y perds, ton visage parfois niché contre son cou, tes dents emprisonnant tendrement sa lèvre lorsque tu remontes. Les questions sont ravalées, mises de côté pour plus tard, remplacées par vos souffles courts. Les vêtements cèdent place à la chaire de l'autre, sa peau chaude aux creux de tes paumes et tu t'évades avec elle. Assez pour être certain que son parfum se mêle à la sueur perlant sa peau, la tienne aussi. Que tu marques son épiderme de baisers fiévreux jusqu'à ce qu'elle frémisse, que tu cherches ton prénom contre sa bouche en coeur. Un moment qui perdure dans une douce quiétude, elle maintenant logée contre toi. Ses mèches s'entremêlant entre tes doigts, les siens éveillant quelques frissons.

Le silence s'épanche, s'accapare le premier rang de la passion et tu pinces les lèvres. La curiosité remonte, tranquillement. L'une que tu n'affrontes pas immédiatement, de peur de la froisser. De lui donner l'impression que tu n'étais pas content de la voir, alors que c'était tout le contraire. Tu n'as jamais été le plus doué avec les mots, les grands discours et – comme elle ne se gênait pas de pointer – tout ce qui entoure la simple communication. De fait, tu patientes, parce que si son enthousiasme ne t'est pas étranger, tu ne peux secouer l'imprudence qui semblait l'accompagner. L'urgence la poussant dans tes bras, urgence qui se devait d'avoir un nom. « Tu m'as manqué. » qu'elle finit par avouer en douceur. Quatre petits mots, mais l'esquisse est immédiate, se dessine au coin de tes lèvres alors que ton pouce se faufile un instant contre sa joue. « Tu m'as manqué aussi... » que tu réponds dans un souffle, le timbre chaud. Les moments comme celui-ci étaient soigneusement cueillis puis rangés comme des objets précieux à l'abri. Tu ne la voyais pas souvent, pas ainsi. Des rencontres sporadiques, où vous pouviez faire tomber les rôles. Lorsqu'elle repartirait, elle redeviendrait Elara Hartmann et toi, Sergent Riley. En attendant, il n'y avait qu'Elara contre toi, son visage appuyé sur ton torse et des banalités soufflées contre ce dernier. Un léger rire t'échappe à sa question et tu hausses une épaule « Difficile de ne pas bien aller. » que tu réponds, une main s'agitant pour démontrer votre position comme simple explication. Des faits inutiles, mais l'humour dans ta voix y offre une vérité transparente.

Seulement, le silence reprend et perdure une seconde, puis deux. Et tu te demandes si elle tient à ce que tu sois plus sérieux, à ce que tu lui offres une véritable réponse. Elle n'a toujours pas relevé la tête vers toi, presque ailleurs, ce qui te pousse à relancer gentiment : « Et toi ? » Tu n'aimes pas la sensation qu'elle se détourne, recluse après s'être jetée contre toi. N'aime pas qu'elle te refuse encore son minois. De fait, qu'elle tente de te rassurer ou non, ta main abandonne sa chevelure. Tu la glisses plutôt contre sa mâchoire, l'incite à relever la tête jusqu'à ce qu'elle obéisse. Jusqu'à ce que ses yeux clairs croisent enfin les tiens. Ta nouvelle question est cette fois muette, perdue dans les éclats sombres de tes billes. Tu l'observes en silence, étudiant son visage. Elle et ses lèvres pincées malgré ses efforts, une lueur étrange dans le bleu de ses iris. Une tension toujours présente dans ses épaules lorsque tu y passes une caresse. « Il s'est passé un truc sur le Colossus ? » que tu tentes, fronçant déjà les sourcils. « Un petit con qui t'a fait des misères ? » L'accusation tombe rapidement et tu te redresses un peu, l'esprit s'agitant aux conséquences qu'une telle chose impliquerait. Si Elara avait réussi à faire sa place sur ce vaisseau chaotique, ça ne voulait pas dire que tout était paisible. La vérité c'est que tu la préférerais ailleurs, comme le Columbiad. Est-ce qu'elle oserait t'écouter et le faire un jour ? Tu en doutes. Avais-tu simplement une opinion sur la chose ? Là aussi, tu en doutes.
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MessageSujet: (#) Re: crawling back to you (elarus)    crawling back to you (elarus) 3ViG0Cu Mer 17 Jan - 23:43
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crawling back to you

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Là, dans ses bras, elle a l'impression que le monde a arrêté de tourner. Que les vaisseaux n'avancent plus et que la vie à l'intérieur de ces derniers n'existe plus, qu'elle s'est doucement stoppée pour ne laisser que Marcus et elle au milieu de l'espace froid et vide qui les entoure. Pourtant, Elara n'a pas froid. Elle sent la poitrine du légionnaire se soulever lentement, un brin sous elle, à intervalles régulières. Moins qu'elle car après tout il prend bien plus soin de lui qu'elle ne le fait, mais c'est son métier : il récupère plus vite. Ça la faisait rire au départ, à présent elle s'est habituée et profite de la chaleur de ses bras contre sa peau, de celle de Marcus contre la sienne douce et veloutée qui n'a pas connu la violence et les blessures d'un soldat. Sous ses mains, il y a quelques cicatrices qu'elle connait par coeur, leurs formes, leurs histoires, elles n'ont plus de secret pour Elara. Et elle sait que certaines sont plus douloureuses que d'autres : elle ne lui a jamais tenu rigueur de ses silences. Car ils étaient suffisamment éloquents pour qu'elle comprenne. Marcus avait ses parts d'ombre, de celles dont elle n'oserait pas mesurer la profondeur. Elle l'avait guidé hors d'une poignée d'entre elles, mais il continuait de s'y perdre parfois. Elle pouvait le lire dans son regard. Et lui aussi l'avait tirée de certains gouffres : ils portaient généralement le nom de Luke et aujourd'hui Elara menaçait d'y tomber à nouveau. C'était pour ça qu'elle était venue le voir lui plutôt que quelqu'un d'autre. Elle avait besoin de s'y accrocher pour ne pas s'égarer.

Il y a ses doigts qui errent dans ses cheveux, elle fermerait bien les yeux si son regard ne s'était pas perdu vers le bureau impeccablement rangé du sergent. Ça l'avait toujours impressionnée, cette manie de tout organiser, sans qu'elle ne lui en fasse part pour autant. La vie semblait plus simple, alors, et elle en aurait presque oublié la nouvelle qu'elle venait d'apprendre. Celle là même qui l'avait poussé à chercher soudainement la quiétude et la sécurité des moments partagés en secret avec le brun. « Tu m'as manqué aussi... » dans un soupire, un sourire vient naître sur ses lèvres. C'est bête, mais rien que ça, ça lui fait un bien fou. Elle s'étire le cou juste pour poser un baiser sur celui de Marcus, éphémère et bref mais plein de tendresse. « Difficile de ne pas bien aller. » Elle entend le trait d'humour, elle voit sa main vaguement montrer les draps qui les recouvrent et il ne lui faut pas bien longtemps pour mêler son rire à celui du légionnaire. Alors joueuse elle arrête de caresser du bout des doigts sa peau un instant juste pour taper brièvement son torse. Une minuscule claque qui n'aurait fait de mal à personne : de toute façon là n'était pas son but (et ça ne l'était jamais, d'ailleurs). T'es bête... qu'elle lui dit en plaisantant dans un nouveau rire innocent. Et puis le silence s'installe. Elle l'entend respirer paisiblement contre elle, y'a même son coeur sous son oreille qui bat doucement et elle l'écoute attentivement, apaisée par la vie qui le transperce. Un autre jour, elle se serait laissée bercer par ses battements mais aujourd'hui sa tête est pleine de questions qui ne trouvent de réponses nulle part. Des inquiétudes, qui en emmènent d'autres. Et le courage qu'elle ne trouve pas de lever la tête et croiser le regard de Marcus : il le lirait vite dans ses yeux que quelque chose ne va pas. Il y arrive toujours et ça la terrifie parfois. Et puis finalement Marcus brise le silence entêtant dans lequel elle s'était perdue. « Et toi ? » C'est tout simple, mais elle ne sait pas quoi répondre sur le coup. Tout ce à quoi elle pense, c'est ce foutu mail. Elle souffle alors un Oui, oui. presque inaudible sans relever la tête. Trop honnête pour assumer son mensonge. Mais qui est-elle pour lui mentir, à lui, au juste ? Sans surprise, ça ne lui plait pas et elle sent ses doigts empoigner doucement son menton pour le tirer vers lui, l'obliger à lui faire face. Un sourire pincé étire ses lèvres dans un rictus qu'il saurait être faux, tandis que ses yeux bleus viennent se noyer dans la pénombre de ceux du colosse. C'est peine perdue, qui pense-t-elle pouvoir tromper.  « Il s'est passé un truc sur le Colossus ? Un petit con qui t'a fait des misères ? » Malgré l'air soudainement sérieux de Marcus, elle ne peut s'empêcher de rire un peu face à la tournure des choses. Ça la touche qu'il s'inquiète, plus qu'elle ne l'aurait voulu pour être honnête. Alors elle se redresse aussi et pose une main rassurante sur sa joue qu'elle caresse du bout du pouce. Il ne s'est rien passé, ne t'inquiète pas. qu'elle lui souffle en soutenant son regard. Elle veut lui montrer, au fond de ses yeux, qu'elle ne ment pas. Que tout va bien et qu'il serait le premier à savoir si ça n'était pas le cas. Mais elle ne le soutient pas longtemps parce que ses pensées se tournent (trop) vite vers les soucis qu'elle avait voulu fuir en venant se cacher contre lui. Son regard se baisse, et elle fait mine de relever le draps contre sa poitrine pour ne pas avoir à le confronter. C'est plus fort qu'elle, cependant. C'est juste que... que quoi ? Qu'elle a terriblement peur, maintenant, à l'idée de croiser Luke au détour d'un couloir ? Que la simple possibilité de se retrouver sur le même vaisseau que lui la terrifie ? Qu'elle a beau essayer de ne pas y penser, elle ne peut s'empêcher de sentir chacun des coups qu'il lui avait porté ? Elara inspire, le coeur lourd. Ils vont libérer Luke. Trop franche, trop honnête. Ça lui glisse d'entre les lèvres dans un soupire à demi assumé. Et Elara, elle sait l'effet que cette bombe aura sur Marcus, alors elle tente de noyer l'explosion dans d'autres mots, dans sa main qui migre de son torse à son bras pour le serrer délicatement alors qu'elle le sent déjà se tendre et se crisper. Sans Wilkinson, sa peine a été allégée lors de la ré-évaluation annuelle. Ils vont l'affecter à un autre vaisseau, et il sera surveillé trois mois pour faire ses preuves. Son coeur s'emballe à mesure que les mots la quittent et son regard, lui, ne se détache pas du visage de Marcus qu'elle observe attentivement comme pour y lire la tornade qui rage derrière ses pupilles. Rien que le dire la rend malade, lui coûte. Elle a la voix qui tremble un peu, ses mains aussi. Puis y'a ses yeux qui brillent un peu trop. Sa main glisse le long de son bras pour entremêler leurs doigts, elle a besoin de lui, essaie de calmer ce qu'elle sent arriver dans le regard de Marcus, en profite pour tenter de se rassurer elle-même. Mais tout ira bien, n'est-ce pas ? Elle y croit à moitié. Dis moi oui, qu'elle pense. Fort. J't'en prie. Puis sur ses lèvres se dessinent un léger sourire, alors qu'elle plonge encore et encore l'océan de ses yeux dans les ténèbres du soldat.

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MessageSujet: (#) Re: crawling back to you (elarus)    crawling back to you (elarus) 3ViG0Cu Lun 29 Jan - 15:31
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Tu ne sais jamais vraiment comment réagir face à son rire, comme si ce dernier te prenait toujours un peu par surprise. Comme s'il s'agissait d'une chose – une autre – que tu avais oublié pouvoir partager en intimité. Cependant, ce n'est pas la raison pour laquelle tu la dévisages légèrement. Tu te renfrognes imperceptiblement et te questionnes. À savoir si c'est vraiment ridicule de considérer encore pareille chose. Si toi tu l'es d'imaginer telle montagne dans ton élan trop protecteur. Ou bien si c'est seulement elle et son âme trop bonne, riant d'un danger dans une grande naïveté dont elle seule a le secret malgré les épreuves traversées. Tu as la sensation que c'est possiblement un savant mélange de tout ceci. Il n'y a qu'à voir son regard, ce réconfort qu'elle t'implore d'accepter. Qu'elle t'offre, non comme un baume, mais comme un fait accompli. Qu'elle va bien, au moins à ce propos et tu ravales quelque chose ressemblant à un grognement. Parce que tu sais que forcément, il y a quelque chose qui se trame. Elle ne te fuirait pas ainsi sinon. Ne répondrait pas avec une politesse pratiquée qu'elle réserve normalement pour des étrangers. Ou son travail. Et tu es ni l'un, ni l'autre. Ça ne l'empêche tout de même pas de détourner les yeux, les tiens suivant le mouvement du drap qu'elle redresse contre elle. « C'est juste que... » Que quoi ? On pourrait nommer le tout comme impatience, la manière dont tu tentes déjà de te redresser pour mieux chercher le bleu derrière le voile de cils. Cette incapacité à ne pas être affecté par la manière dont elle cherche déjà à se replier sur elle-même, telle une enveloppe de chaire sous les draps. Tu devrais te faire immuable et pourtant, tu n'y arrives pas.

« Ils vont libérer Luke. » qu'elle souffle enfin et tu n'es pas certain d'avoir bien entendu. Sauf que si, tu as très bien compris. C'est plutôt ton esprit qui tente de déjouer la sentence en exerçant le déni. Tu as très bien entendu ces quatre petits mots murmurés, le tremblement dans sa voix, parce que tu peux sentir sa main couvrant ton bras. Si ton esprit s'y est refusé une seconde, ton corps a parfaitement saisi. Tendu, crispé sous ses doigts fins. Et pourtant, tu ne peux retenir le : « quoi? » qui s'extirpe de tes lèvres, caressant tout autant l'incrédule que la colère. Une question bête qui se noie déjà dans ses explications et cette fois, tu te relèves, pataugeant dans les émotions. Et elle te suit, toujours aussi près, le contact refusant d'être rompu. Elle t'empêche de te dérober, de t'égarer. Sa main contre toi, son regard cherchant le tien, elle te maintient dans son orbite et tu l'observes sans savoir quoi lui répondre pendant un instant. Parce que tu ne comprends pas comment elle peut t'avouer le tout d'une façon aussi calme, toi qui songes déjà à quitter votre petit havre, enfiler rapidement des vêtements et régler le problème une fois pour toutes. Une folle pensée. Tu as la rage qui gronde, Marcus. Celle qui se manifeste dans les draps froissés dans ton poing maintenant fermé, la bouche arquée en un rictus mauvais. « Pff, trois mois... » que tu murmures, jetant un regard noir contre le mur. C'est insensé. Stupide même et en ce moment tu blâmes Wilkinson plus que jamais. D'avoir été trop tendre, de s'être montré clément envers ce type que tu ne considères pas moins qu'un déchet. Et tu ne cherches caches rien de ton ressentiment à Elara. Elara et son regard larmoyant, c'est sans doute ce qui te retient réellement de ne pas te lancer dans un discours haineux.

Ta main la retrouve, s'égare un instant contre sa joue, puis sa chevelure. Descends contre sa nuque puis remonte. Tu pèles la colère à chaque caresse, la remplace par une douceur un peu gauche. « Mais tout ira bien, n'est-ce pas ? » Il y a tout un tas de choses que tu aimerais répondre, certaines se voulant rassurantes, d'autres se rapprochant plutôt de l'horreur. Tu baisses les yeux un instant sur sa main s'étant appropriée ton autre. Ses doigts s'étant faufilés entre les tiens pour en extirper le drap délicatement, des promesses de vengeance dans le tissu fripé. Tu pinces les lèvres, souhaitant pouvoir lui permettre la sécurité absolue sans pourtant y parvenir. Tu n'as jamais été un idéaliste, Marcus. Sinon, tu aurais certainement déjà ta propre marmaille dans les pattes, l'alliance encore au doigt au lieu d'être rangée comme un mauvais souvenir dans un tiroir. Pouvais-tu réellement lui promettre que tout ira bien ? Qu'elle ne le croisera pas durant l'Australe par exemple ? Qu'elle pourra voguer où elle le souhaite et qu'il ne menacera jamais de croiser son chemin ? Tu serres sa main, le coeur lourd, le dégoût dans la poitrine. « Je te jure que s'il te touche… » Tu relèves les yeux sur elle, sombre promesse dans tes pupilles. Te jure que cette fois, il ne s'en tirerait pas avec une fausse promesse de pourrir sur le lady. « Si Wilkinson aurait fait ce qu'il fallait… » voilà, tu ne pouvais t'empêcher de cracher le venin. La rancoeur. Et pourtant, tu évites à nouveau de glisser tes billes sur le minois tout près. Parce que tu sais qu'elle tient encore l'ancien Amiral en affection. « Quand ? » que tu reprends plus doucement, te raclant la gorge. On pourrait presque te croire penaud.
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MessageSujet: (#) Re: crawling back to you (elarus)    crawling back to you (elarus) 3ViG0Cu Mar 30 Jan - 0:52
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crawling back to you

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Elle a la gorge serrée. Alors pour ne pas trahir son anxiété elle préfère rester muette un temps, tandis qu'elle s'accroche à son regard pour ne pas tomber dans la noirceur de ses pensées. Mais c'est tellement difficile de garder la face quand on vient d'apprendre que la raison de tous ses soucis va être remise en liberté. Elle y avait cru, Elara, à la bête enfin enfermée loin d'elle, à la justice bien faite, au monde intègre. Elle s'était convaincue que tout était enfin terminé et qu'après avoir vécu l'échine courbée elle pouvait enfin marcher droite. Mais à présent le sol se dérobait sous ses pieds et chaque pas pour se faufiler jusque dans les bras de Marcus avait sonné comme un glas. Les dalles de fer avaient semblé menacer de disparaitre à chaque foulée et ce n'est qu'une fois entre ses draps qu'elle avait retrouvé la sensation rassurante d'être en sécurité. D'être à sa place et d'avoir le droit d'y être, plus encore. Elle avait manqué d'air, s'était noyée quelques instants avant de retrouver dans la présence du légionnaire l'oxygène qui lui permettait d'avancer. Et c'était idiot alors, car elle se pensait pourtant indépendante mais force était de constater qu'à cet instant elle n'avait su trouver la force de faire face à la nouvelle qu'une fois blottie contre le soldat. Elara soupire, mais ne le quitte pas des yeux et quand sa main vient se poser contre sa joue elle ne peut s'empêcher de l'appuyer contre sa paume comme pour chercher à effacer le moindre millimètre qui l'éloignerait de sa caresse. Elle ferme les yeux même, puise dans la manière avec laquelle il effleure sa peau un peu de courage et de tendresse dont elle a terriblement besoin. Elle a de la chance, en a conscience. Peu la croiraient certainement si elle venait à décrire l'homme qu'elle avait en face d'elle. On lui dirait sans doute que ça ne peut être le sergent Riley : et ça ne l'est plus d'une certaine manière. Il est loin le légionnaire brute et stricte que la flotte connait si bien. Là, y'a surtout le Marcus que peu peuvent se vanter de connaître. Et quand la main du brun revient frôler sa joue Elara y glisse furtivement un baiser chétif.

Il n'y a que le silence qui vient répondre à sa question alors son coeur se serre un peu, parce qu'elle lui demande l'impossible et il n'est pas du genre à mentir même pour lui éviter une nouvelle cicatrice. Ils ne se mentent pas. Ce serait compliquer les choses, en promettre trop. Elara finit par suivre son regard qui se pose sur leurs mains entremêlées, là où le poing de Marcus s'en était pris sans surprise aux draps. Elle tire doucement ces derniers pour les libérer de la prise du soldat sans dire un mot, sans faire de commentaire : son geste était déjà lourd de sens et la délicatesse dont elle faisait preuve ne faisait que souligner ce qu'elle taisait. Comme un Je sais, inavoué, un Je comprends tu. Parce qu'Elara le connait et s'imagine déjà l'état dans lequel il peut être, c'est presque si elle n'arrive pas à voir dans ses veines courir la colère et la haine qu'il ressent. Un léger sourire se forme sur ses lèvres, sans être faux il est faible et hésitant. Car mine de rien ça la touche cet élan parce qu'il témoigne de son affection pour la blonde alors forcément, ça lui fait un bien fou de se sentir épaulée même d'une manière aussi maladroite. Je te jure que s'il te touche… et quand il dit ces mots elle sent sa main serrer la sienne un peu plus fort. À défaut de la serrer encore elle aussi (était-ce seulement possible ?) son pouce vient lentement caresser le dos de sa main alors qu'elle retrouve les yeux de Marcus qui brise enfin le silence pesant qui s'était installé. Elara ne répond pas, car elle peut lire la détermination dans ses yeux, la colère dans sa mâchoire crispée dont les muscles se tendent : rien ne le fera changer d'avis et elle ne sait pas si elle souhaite le faire, d'ailleurs. Si Wilkinson avait fait ce qu'il fallait… C'est là qu'il perd son attention. Pique à l'attention d'Adam dont elle fait encore le deuil. Sans se défaire de sa présence, sans enlever sa main de la sienne, elle détourne simplement le regard subitement. Un brin vexée, car il ne pouvait pas rejeter la faute sur lui et pas simplement parce qu'il était mort mais surtout parce qu'il n'avait rien fait de mal. Le fautif, c'était Luke. Wilkinson avait été juste aux yeux d'Elara car au fond elle ne sait pas si elle aurait réussi à assumer être la raison pour laquelle on avait condamné à mort un homme. Et encore aujourd'hui elle ne parvenait pas à se sortir de cette relation malsaine, comme si Luke quelque part avait encore une emprise sur elle sinon comment pouvait-elle se sentir coupable à l'idée qu'il soit exécuté pour le crime qu'il avait commis. Elle s'en rendait à peine compte, avait du mal à voir les choses telles qu'elles étaient : il avait failli la tuer. Alors une vie pour une vie semblait être le choix raisonnable mais le jury n'avait pas été de cet avis. Ils n'avaient pas vu plus loin qu'une simple agression et l'avaient condamné elle en le libérant lui. Elara reste alors interdite, le coeur serré aux souvenirs de la disparition de Wilkinson, de l'agression, de cette libération hâtive. Mais Marcus récupère son attention soudainement d'un Quand ? presque hésitant comme s'il regrettait déjà d'avoir mentionné Adam. Elara le remarque, bien sûr, alors dans un soupire elle se rapproche un peu plus de lui, se redresse et vient se loger tout proche, presque assise. Puis elle pose sa tempe sur l'épaule du sergent après l'avoir survolée du bout des lèvres. Là, elle se tait encore un peu avant de réunir la force de lui annoncer la date fatidique, car le dire c'était un peu le graver dans le marbre. Ça rendait la chose vraie, inévitable. Le trois février. Elle souffle encore. Qu'est-ce que c'est dur de respirer alors, d'être tout simplement : le monde s'effondre et elle n'a aucune échappatoire. Bientôt elle respirera le même air que lui à chaque fois qu'elle rendra visite à Marcus. Et chacun de ses moments ici pourra être entaché par la possibilité de le croiser avant, ou après, au détour d'un couloir. L'Argus One avait été le vaisseau sur lequel il allait être affecté, le soldat ne le savait pas encore et Elara redoutait de lui dire un peu. Après avoir perdu sa main en se redressant, elle vient donc machinalement renouer avec celle du colosse qu'elle tire vers elle pour la poser sur sa cuisse. Ses doigts vagabondent sur le dos de sa main dans des caresses qui lui permettent de se changer les idées, de se concentrer sur autre chose que sur son coeur qui s'est serré si fort que c'en est douloureux. Il a été affecté ici, sur l'Argus One... qu'elle continue l'air de rien, incapable de regarder Marcus dans les yeux et préférant fixer leurs mains si proches. Sa voix est plus faible qu'elle ne l'aurait souhaité mais c'est une épreuve qu'elle traverse, tout de même et elle a beau vouloir se montrer forte (elle l'est) elle n'en reste pas moins sensible sans être nécessairement fragile : la preuve, après deux ans de coups elle tenait encore debout, n'avait pas sombré dans la folie vengeresse ou dans la violence assassine. Elle était restée douce et bienveillante, c'était ça sa force. Être restée généreuse et affectueuse malgré la haine qui l'avait mise plus bas que terre. Elle était restée la même, immuable roc et peu avaient la force d'esprit de ne pas se perdre après telle épreuve. J'espère qu'il ne croisera pas la route de Minnie... ou de Rhil. Puis finalement elle tente une note d'humour qui devient vite plus sérieuse. Car elle sait ses amis impulsifs, surtout la petite souris dont l'apparence est trompeuse. Quant à Rhil, elle le savait suffisamment emplis de regrets pour que cela le pousse à un faux pas. Je n'voudrais pas les perdre encore. son esprit s'éloigne un peu pour se souvenir des mois sans Minnie, de la culpabilité qui l'avait rongée alors de savoir sa meilleure amie en prison sans avoir eu le courage de l'en sortir en avouant aux autorités l'enfer qu'elle vivait. Mais si elle s'inquiétait de la réaction de ses meilleurs amis, il y en avait un autre qui la préoccupait. Elle tourna la tête vers lui pour planter son regard dans le sien avec un peu plus de détermination qu'auparavant. Toi non plus. Elle serre sa main et n'a pas besoin de dire plus pour qu'il sache de quoi elle parle. Elara ne supporterait pas le voir s'éloigner vers le Lady Grace pour avoir battu Luke. Il n'en valait pas la peine et rien ne pouvait alors valoir le fait de perdre Marcus quelques mois, quelques années. Elle avait besoin de lui, et lui d'elle.

Encore une fois, Elara s'inquiétait des autres avant de se soucier d'elle. Un moyen comme un autre de balayer sa propre terreur loin de ses pensées. C'était plus simple de s'enquérir des autres, de prendre soin d'eux, que de faire face à ses démons et à l'aide dont elle avait certainement besoin.

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MessageSujet: (#) Re: crawling back to you (elarus)    crawling back to you (elarus) 3ViG0Cu Mar 6 Fév - 23:52
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Tu n'as que reproches et colère qui cherchent à sortir. Qui s'extirpent malgré tout, parfaitement conscient des répercussions alors que tu maudis Wilkinson à voix haute. Que tes paroles sont la raison qu'elle détourne à présent le regard. Qu'elle se dérobe au réconfort qu'elle était venu cherché, maintenant qu'elle est confrontée à ton amertume. Tu as la décence de laisser la culpabilité fourmiller par la suite, la laisse t'engloutir comme une vague venant te frapper. Parce que tu sais ce que représente l'homme défunt pour elle. Parce que tu maudis le fait que tu n'arrives pas à proprement formuler l'inquiétude qu'elle peut tout de même lire dans tes billes sombres. Les mots n'ont jamais été tes alliés Marcus. Souvent mâchouillés, te glissant entre les doigts pour tomber au sol, te laissant trébucher sur ces derniers. Tes marques d'affection respiraient presque la maladresse par moments, tes préoccupations culbutant sans réellement afficher tes intentions plus profondes. Tu as eu ce genre de réaction avec ton ex-femme aussi, plus froide au fil du temps. Plus exaspérée de par ce qui ressemblait tantôt à des excuses, tantôt à des accusations à ses oreilles. Il y a un éclair de ressemblance à la manière dont les épaules de la blonde se tendent, droites et crispées, pendant un instant. Tu ne peux que serrer les dents, la culpabilité comme habit, tes crocs creusant l'intérieur de ta joue faiblement. Tu n'aimes pas te sentir comme l'ennemi, celui qui s'impose et qui cherche immédiatement la bagarre. C'est comme ça qu'elle a appris à te voir. La dernière chose que tu veux, c'est répéter la même erreur avec Elara. Dans le meilleur des mondes, tu t'excuserais déjà, des platitudes s'écraseraient contre la joue que tu embrasserais, papillonnant ton chemin jusqu'à ses lippes.

C'est une question qui tombe plutôt de celles-ci. Un mot, un seul murmure, ton regard remontant en quête de capturer le sien pour le sonder. C'est plutôt sa chaleur qui te rejoint, te soutirant un soupire dans son baiser chaste. « Le trois février. » qu'elle t'informe et tu absorbes cette information en silence, ta main rejoignant sa cuisse, ton regard semblant fixe. En réalité, tu es perdu Marcus. Ne sait pas comment réellement gérer cette information, cette fatalité qui s'est abattu sur elle. Tu cherches une solution qui n'existe pas réellement en ce qui te concerne, tes doigts s'enfonçant dans la chair pâle alors que tu la serres un peu plus contre toi. Un peu moins d'un mois et il refera surface, ne sera plus le problème que tu pensais alors réglé. « Il a été affecté ici, sur l'Argus One... » Tu ris, c'est plus fort que toi. Un rire goguenard, secouant déjà la tête. Était-ce une blague ? L'une de très mauvais goût ? Ça le semblait, si bien que tu murmures un : « C'est pas sérieux… » Seulement si et tu le sais très bien, comprend même pourquoi il est préférable pour une ordure comme lui de se retrouver sur le même vaisseau que toi. Parce qu'il sera surveillé en bonne et due forme, entouré de militaires jour et nuit pendant ces trois petits mois. Ça y est, tu grimaces encore, le dégoût suivant la courbe de ta bouche, le regard mauvais. Les traces d'humour, aussi déplacées soient-elles, n'étaient plus. « J'espère qu'il ne croisera pas la route de Minnie... ou de Rhil. » J'espère qu'il ne croisera pas la mienne, que tu aimerais ajouter, du venin dans chaque parole, mais tu sais que c'est impossible. Tu sais que c'est irrévocable, que tu finiras bien par tomber sur lui au détour d'un couloir. À la place, tu hoches simplement la tête, l'accord muet à ses inquiétudes.

Pour sa propre santé et celle de ses deux amis, tu espérais également que Goldstein reste un fantôme pour ces derniers. La brunette avait osé faire séjour au lady pour venger la blonde à tes côtés et même si tu admirais le zèle de cette dernière ainsi que ce que son côté protecteur, tu souhaitais sincèrement qu'elle ne recommence pas l'expérience. Qu'elle aille à la milice, toi ou n'importe qui dans le corps militaire si quoique ce soit devait arriver au lieu de se saboter stupidement. Quant à Rhil, disons que tu pouvais déjà imaginer la discussion que vous aurez lorsqu'il l'apprendra également. Si ce n'est pas déjà fait. « Tu leur as dit ? » que tu grommelles sans réellement réfléchir à ta question. Le tout se perd à demi alors qu'elle poursuit d'un : « Je n'voudrais pas les perdre encore. » Te donnant la réponse malgré tout. Une crainte présente, mais qui n'a pas encore raison d'être fondée. Tu pinces les lèvres, lui concède un silence à défaut d'encouragement. La vérité c'est que tu ne les connais pas suffisamment pour la rassurer en ce qui les concerne. Toi, par contre… « Toi non plus. » Tu cilles, la dévisage un moment, une esquisse cherchant tout de même son chemin jusqu'au coin de tes lippes face à l'affection imprimée dans ses mots. « Je ne suis pas stupide, Ela. » Inconscient de la condescendance de tes paroles, tu secoues la tête, tournant ton corps pour envahir un peu plus son espace. « Je ne risquerai pas inutilement ma carrière. » que tu lui murmures d'une voix plus douce, traînant ton nez malmené contre le sien. « J'attendrai simplement qu'il me donne une raison de m'occuper de son cas… » Ton semblant de blague est raté, tu en es conscient. Trop sérieux dans ton serment plus tôt, alors que tu lui affirmais que pour sa propre santé, Goldstein ferait mieux de ne jamais la toucher.

Ta menace se perd entre tes doigts qui remontent contre sa taille puis son bras, cajolant une épaule dans des excuses muettes. « J'irai te voir dans tes quartiers autant que possible. » Faible promesse que tu scelles d'un baiser contre sa mâchoire, de la chaleur dans tes billes sombres. « Ne viens pas sur l'Argus sauf en cas de nécessité. » L'autorité ne se reflète pas dans ta voix malgré l'ordre. Sans doute la faute à tes lèvres qui s'égarent ensuite contre le coin de ses lippes, peignant ces dernières de ton pouce. Tu aimerais sincèrement qu'elle t'écoute. Qu'elle ne tente pas le diable, pour un temps du moins. Qu'elle ne se présente pas face au danger dans une trop grande envie de démontrer qu'elle a survécu la dernière fois. Qu'elle le nargue qu'elle pourrait survivre encore. La patience, c'est ce que tu lui demandais, au moins pour les trois prochains mois. « Il a interdiction de contact ? » que tu demandes, te reculant un peu, ta main remontant contre sa nuque. Une façon de te rassurer comme une autre. Tu sais que durant sa surveillance, il n'avait pas d'affaire à l'approcher, même officiellement. Du moins, s'il voulait jouer le rôle modèle. Après… après, tu doutais. Appréhendais que le nouveau jugement se soit montré encore plus négligent que tu le craignais. Qu'il soit libre d'errer sur les autres vaisseaux par la suite était une chose. Refuser la simple protection qu'Elara n'avait pas à l'avoir dans sa vie, légalement parlant, en était une autre.
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MessageSujet: (#) Re: crawling back to you (elarus)    crawling back to you (elarus) 3ViG0Cu Mer 7 Fév - 2:37
Elara Hartmann
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Occupation : nommée contremaître de la flotte, et donc conseillère de l'amirale mugheri.
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Elle a presque le vertige. Car c'est comme marcher sur une fine corde que de parler de Luke : de chaque côté, le vide, et chacun des pas qu'elle entreprend menace de l'y jeter froidement. Elle en a le souffle coupé, trop court pour que cela ne soit pas douloureux. Son coeur se serre aussi, les battements brefs et brutaux. Puis y'a cette tension dans ses épaules, dans sa mâchoire : les mots parviennent à s'en échapper seulement de justesse. C'est qu'elle a l'impression de retomber dans une histoire qu'elle pensait définitivement réglée. Libérer Luke, c'est donner la possibilité à la noirceur de l'habiter à nouveau. C'est permettre à ses cauchemars qu'elle avait fini par combattre de revenir s'insinuer dans ses nuits sans sommeil. Et c'est dur, tellement dur, d'être tirée en arrière quand on a mis toute sa volonté pour aller de l'avant. Quand on était sur le point de se sentir bien, de se sentir libre. Quand on avait enfin compris avoir droit au bonheur, voilà que la cage se referme sur l'oiseau qui s'apprêtait à en sortir. Elara manque d'air et ses mains s'agitent malgré elle, les caresses se transforment en chemins mécaniques et répétitifs alors qu'elle se laisse submerger par tout un tas de "et si", de "mais quand". Il n'y a que les attentions de Marcus pour la ramener à la réalité, celle où il n'y a plus qu'eux deux qui importent et où le reste du monde semble n'être fait que d'ombres et de silhouettes. Elle le sent se rapprocher, disperser le peu d'espace qui subsistait entre eux et la blonde resserre sa prise aussi. Elle a besoin de ça, de lui, de ses mains pour la retenir et l'empêcher de trébucher. Le rire de Marcus la surprend à peine parce qu'elle aussi saisit l'ironie de la situation : parmi tous les vaisseaux de la flotte, trente, c'était sur l'Argus One qu'il avait été transféré. Sur celui-là même qui l'avait vue grandir, sur celui qui abritait une partie de leur Eden, là où elle venait souffler. Et même si à ses yeux, l'Argus One était peint de souvenirs agréables cela n'enlevait rien de sa fonction première bien moins gracieuse. C'était ici, finalement, qu'il serait le plus surveillé. Ça la rendait malade, terriblement nerveuse et si amer que même après des mois Luke puisse continuer de lui gâcher la vie. Après l'avoir frappée, marquée de ses poings son esprit comme son corps, voilà qu'il venait corrompre le seul vaisseau qu'elle portait vraiment dans son coeur. Le sort s'acharnait. Elara était fatiguée.

Elle voit dans le regard de Marcus une pointe d'agacement, comme si son inquiétude était mal placée. Elle l'est, certainement, surement même car qui de sain d'esprit se préoccuperait des autres avant de se concentrer sur soi à la libération de son bourreau ? Je ne suis pas stupide, Ela. Non, bien sûr. Là n'était pas la question d'ailleurs, parce qu'elle ne doutait pas de lui. Il était même le dernier dont elle doutait car il avait toujours eu toute sa confiance. Mais la blonde ne pouvait s'empêcher de se demander ce qu'il ferait lorsqu'il le croisera. Et ça n'était pas un si, mais bien un quand car ils finiraient par se voir. Luke, elle ne le connaissait que trop bien pour l'imaginer ne pas retenir contre le légionnaire une certaine rancune car c'était après le signalement du brun que Goldstein avait été arrêté. Elara reste muette, ne sait pas trop quoi répondre d'abord et lorsqu'elle décide de rétorquer que ça n'était pas ce qu'elle voulait dire, elle n'en a pas le temps. Et c'était toujours pareil, car les mots s'ils étaient mal choisis ou trop abrupts finissaient toujours pas être polis par des gestes qui avaient bien plus de poids pour Elara, comme pour Marcus. Il se tourne, juste assez pour s'emparer un peu plus de son espace et la blonde en profite pour se glisser toujours plus proche, avide de se perdre contre lui. Je ne risquerai pas inutilement ma carrière. J'attendrai simplement qu'il me donne une raison de m'occuper de son cas… Du bout de son nez il vient caresser le sien dans une douceur qui contraste terriblement avec ses traits, et sa voix se veut plus suave aussi à l'image de son attitude rassurante soudain. Puis leurs fronts se touchent et leurs souffles se mêlent dans une intimité qui semble durer des heures, bulle temporelle qui la tire lentement du vide dans lequel elle s'était perdue plus tôt. C'est qu'elle s'accroche à lui, et quand elle ouvre les yeux il n'y a plus que son visage qu'elle discerne : tout ce dont elle a besoin. Un frisson lui parcoure l'échine quand il dessine sa silhouette lascivement pour arriver à son épaule dénudée, et elle connait le prix de ses gestes, le poids de ses attentions, à quel point tout est précieux car sous chaque caresse se cache milles mots jamais prononcés, toujours écorchés. J'irai te voir dans tes quartiers autant que possible. Dans son baiser, il y a une promesse que les mots ne peuvent pas sceller, trop souvent prononcés par d'autres pour être pris au sérieux. Ça lui arrache alors un sourire. Pas très grand, mais qui illumine son visage doucement. Le premier depuis un moment et c'est bête mais quelque part elle a déjà hâte de l'y retrouver. Ne viens pas sur l'Argus sauf en cas de nécessité. La phrase se termine et se perd contre le coin de ses lèvres dans un baiser presque trop chaste. Alors elle profite de la proximité qu'il a naturellement imposé pour lui en voler un autre plus ardent. Mais finalement les mots font sens et il lui demande l'impossible. Elara s'écarte, sa main venant encadrer le visage du sergent dans une caresse lente et gracieuse avant de glisser jusqu'à sa nuque. L'Argus One, il y avait toute sa vie dessus. Ses parents, d'abord. L'assemblée, ses amis. Lui. Elara ne peut rien lui promettre, parce qu'elle sait déjà qu'elle brisera cet engagement à la moindre occasion : jamais elle ne pourrait s'empêcher d'y circuler par peur. Ce serait lui donner raison, à Luke. Ce serait perdre, encore, et vivre en cage. Mais Marcus a raison, Elara est suffisamment lucide pour le lui concéder. Dans quelques semaines, chacun de ses mouvements devra être réfléchi, étudié et ça la tuait de devoir vivre comme ça alors que d'autres pouvaient respirer sans avoir peur d'étouffer. Et la blonde soupire entre ses bras tandis qu'il l'embrasse aux coins des lèvres alors qu'elle meure d'envie d'attraper les siennes à nouveau. Il a interdiction de contact ? Oh. Non. Non. Malgré sa main sur sa nuque, malgré l'envie pressante de lui voler plus qu'un baiser Elara se fige sous ses bras qui l'enserrent. Et son coeur qui s'était fait petit jusqu'à présent menace d'imploser sous la pression qui s'exerce soudainement sur lui. Non. Car si Elara après avoir lu le message avait voulu le faire disparaître, oublier la nouvelle, oublier la douleur et l'appréhension, Marcus posait les bonnes questions. Celles que seul un oeil extérieur pouvait formuler sereinement quand l'esprit d'Elara était sujet à une tempête de souvenirs entremêlés à des peurs diverses et des peut-être variés. Le message, elle s'en souvient, pourrait le réciter tant elle l'a relu pour en faire sens quand sa conscience n'en voulait pas. Et dedans, pas la moindre interdiction, pas la moindre restriction. Une simple réaffectation, une perte de grade, une impossibilité de promotion. Une période d'essai. Mais rien d'autre. Rien d'autre. Son silence est éloquent. La lueur triste et désolée de ses billes bleues aussi.

Merde.

Il avait réussi à la faire sourire, un peu, juste assez pour qu'elle sorte la tête hors de l'eau. Il lui avait fait oublier l'espace de quelques minutes la gravité de sa prochaine présence sur l'Argus One, avec une tendresse surprenante et des promesses tues. Mais voilà qu'il soulevait de nouvelles interrogations auxquelles les réponses étaient lancinantes, laborieuses. La réalité la frappe brutalement à nouveau, elle qui pensait l'avoir fuite. Puis ses yeux s'embrument comme plus tôt dans ses propres quartiers : c'était peut-être trop, d'un coup. Trop de questions, trop de réponses qui la pèsent et qui l'enfoncent. Trop de portes fermées et pas assez d'échappatoires. Alors elle ferme les yeux, les mâchoires qui se crispent. Et Elara elle lutte, toute seule, contre elle-même. Même si tout contre elle y'a la chaleur qui émane de la peau du légionnaire collé à elle. La blonde réfrène quelques larmes qu'elle s'interdit de laisser couler et inspire longuement avant de soupirer, las. Je suis désolée. dans son murmure, on peut y entendre la peine mais aussi la colère d'être incapable de rester droite. Comme si quelque part elle gaspillait de par sa faiblesse le peu de temps qu'il leur restait avant de se séparer à nouveau. C'est juste que... Elle ne trouve pas les mots quand elle réouvre les yeux. Tout se bouscule et si elle était parvenue à ne pas flancher jusqu'à présent, elle se sentait au bord du gouffre plus que jamais. Je pensais que c'était terminé et là c'est elle marque une pause, les sourcils qui se courbent et les yeux qu'elle ferme à nouveau au lieu de se laisser aller. trop. Elle reste comme ça un instant, se concentre sur le souffle de Marcus tout prêt, sur son parfum et le contact de sa peau contre la sienne. Ça l'apaise, juste un peu, juste assez.


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MessageSujet: (#) Re: crawling back to you (elarus)    crawling back to you (elarus) 3ViG0Cu Mar 13 Fév - 21:56
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Tu le hais. Tu le hais tellement, Marcus. Tu n'as jamais porté Goldstein dans ton coeur. Une soigneuse indifférence qui se filtrait avec l'abrupte politesse dont tu faisais preuve au quotidien s'était transformée en une rage noire et profonde. De celles qui agrippent les tripes, s'y accrochent et les serrent dans l'espoir de voir le venin ressortir. Tu le détestais, Marcus, dès que tu avais vu le bleu colorer l'épiderme d'Ela. Y frapper comme l'on marque au fer du bétail et oser appeler le tout des constellations peignant sa peau. Tu le méprisais aussi. Pendant un court instant, c'est tout ce que tu ressentais à son égard, du mépris, mais pas bien longtemps. Maintenant, tu l'avoues, tu ne peux pas imaginer sa tête sans serrer les poings, les lèvres pincées et le regard abject. C'est lui donner trop d'importance, c'est lui permettre de ruiner davantage, tu en as conscience aussi. Seulement, tu n'as jamais été vraiment doué pour laisser certaines rancœurs s'envoler. Non, celles-là, tu les tiens tout près. Les bercent et les nourrit, aussi malsain que cela puisse être. Et c'est ce que tu fais encore en ce moment, alors que la condescendance t'emporte. Que tu fais presque la leçon à la blonde tout près. Ridicule, c'est ce que tu es. Tu devrais faire mieux, tu le sais, au lieu de lui rabattre au visage que tu sais te servir de ton cerveau. Tu tentes aussi, tu fais des efforts, te rattrape comme tu le peux. Recherche sa chaleur, refuse de la faire fuir. Elara n'est pas venue te voir pour que tu la juges, ni pour que tu lui fasses la leçon, tu le sais. Et pourtant, tu ne pouvais pas t'en empêcher. La faute de diriger les autres par habitude, la faute de toujours avoir le contrôle, d'imposer tes volontés d'une manière ou d'une autre. Tu sommes tes désirs et formules déjà des plans, malgré la douceur de tes paroles, malgré les baisers que portes contre sa peau dans ce besoin que tu ne sais pas vraiment mettre en paroles.

Tu ne veux pas la juger fragile, mais intelligente. Prudente. De na pas tenter le diable, se jeter dans la gueule du loup dans le simple but de démontrer qu'il n'hésiterait pas à y enfoncer les crocs. C'est dans des moments comme celui-ci que son manque de préservation t'effraie et t'agace le plus. Que tu ne sais pas si son besoin de normalité n'est que trop puissant, ou si elle en fait l'excuse pour l'agiter tel un appât devant la bête. Tu ne la veux pas dans les pattes de Goldstein. Et de fait, tu ne la veux pas sur l'Argus One hors toute nécessité à sa présence. Tu ne veux pas la compromettre inutilement, si bien que tu n'arrives pas à distinguer les sacrifices que tu lui demandes en ce moment. Tu ne vois que la sécurité, que le besoin de la préserver de souffrances inutiles, de se faire du mal d'une quelconque manière. Ne peut-elle pas t'écouter ? Tu en doutes. Parce qu'elle s'écarte, ses lèvres quittant les tiennes, une caresse comme une excuse qu'elle n'ose pas encore prononcer. Une promesse qu'elle ne peut pas réellement te faire. Tu le comprends à son silence, à ce refus muet. Elara viendrait, que tu le veuilles ou non. La sentence est prononcée et tu soupires, espère au moins qu'elle pourra être protégée. Que le retour de son ex-mari comporte quelques restrictions. C'est la moindre des choses, le minimum même. Ils n'oseraient pas le libérer aussi lestement, non ? « … Ela ? » que tu murmures avec une certaine appréhension. Elle qui est subitement figée sous tes doigts. Ceux qui cajolent sa nuque, cherchent à relever son visage vers le tien. De redresser ses yeux perdus dans le lointain pour croiser son regard. « Est-ce qu'il y a une ordonnance restrictive ? » que tu demandes à nouveau, un pouce perdu contre sa joue, mais tu sais déjà la réponse.

Tu le sais parce que tu peux voir la frayeur familière qui l'habitait jadis, se refléter une nouvelle fois dans ses prunelles. Tu peux voir la tristesse qui se miroite doucement dans celles-ci, brillantes par les larmes qui s'accumulent soudainement. Et ça te tue, Marcus. Te massacre le coeur de la voir si inerte, piétinée par une défaite. « Je suis désolée. » « Ne t'excuse pas. » que tu réponds avec force, tes doigts empoignant doucement quelques boucles. Tu ne veux pas qu'elle s'excuse, refuse qu'elle se sente fautive. Elle n'est pas en faute et tu brûlerais quiconque oserait affirmer le contraire. « Ne t'excuse pas, Ela. » que répètes avec un peu plus de tendresse. « C'est juste que... Je pensais que c'était terminé et là c'est trop. » Tu l'observes en silence, incapable de trouver les mots pour la réconforter comme il se doit. Pourtant, c'est un scénario que vous avez déjà vécu, dont tu connais les répercussions, reconnais les fissures qui marquent son visage. Alors tu l'entraînes, ta main contre sa nuque l'invitant à s'approcher, déposer son visage dans le creux de ton cou. « Shh, shh, shh… » Des chuchotements qui se perdent contre la couronne de sa chevelure alors que tu l'invites à se reposer, pleurer contre ton épaule. Ton autre main coule contre son dos et tu l’étreins, des douceurs s'écoulant de tes lippes. « Tu n'es pas toute seule, ok ? J'suis là, Ela... J'suis là. » Toi et tant d'autres. Vous trouverez une solution. Demanderais une nouvelle révision de dossier, peu importe. Tu ne la laisserais pas patauger dans cette merde seule et tu refusais de croire que vous ne puissiez rien faire. Pour l'instant par contre, tu te contenterais de lui offrir le réconfort nécessaire.
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MessageSujet: (#) Re: crawling back to you (elarus)    crawling back to you (elarus) 3ViG0Cu Mer 14 Fév - 2:09
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crawling back to you

« Maybe I'm too busy being yours to fall for somebody new, now I've thought it through, crawling back to you. »
Elle se retient. Mais c'est dur, qu'est-ce que c'est dur. Garder la tête haute quand le moral est soudainement tombé au plus bas presque dans un claquement de doigts. Elle avait voulu éviter Luke, ses souvenirs et cette nouvelle fatale mais même dans les bras de Marcus son ex-mari venait la hanter. Et elle le détestait pour ça. La haine au coeur, la peine aussi. Elara le haïssait, maintenant, de gâcher cet instant salvateur et de le transformer comme il y avait encore quelques mois en énième chute. Elle avait naïvement pensé que tout ça, c'était derrière elle. Qu'aujourd'hui, elle ne pouvait plus être atteinte par le monstre qu'il était devenu et que quelque part, elle avait trouvé un équilibre au milieu des étoiles. Mais tout ça, ça n'avait été qu'une erreur de sa part. Elle s'en rend bien compte maintenant. Trop tard. Elle aurait dû les écouter, aurait dû insister, s'époumoner quant à la sentence trop légère mais depuis son lit d'hôpital elle n'avait rien voulu savoir, rien pu faire. Et là encore, elle avait la sensation d'être impuissante face à la situation. Ne s'était-elle pas précipité vers Marcus, la peur au ventre et le coeur lourd au lieu de chercher à objecter ? C'est qu'elle avait accepté cette nouvelle sans se battre, Elara, sans croire à des lendemains autre que ceux qu'elle pouvait déjà deviner à l'horizon : des journées passées avec l'anxiété collée à la peau de croiser au détour d'un couloir la silhouette trop familière de Luke. Des moments comme celui-ci, teintés de frayeur et d'inquiétude malgré elle. Il ne lui manquerait alors que son alliance, pourtant jetée aux ordures comme un vulgaire anneau sans aucune importance. Elle avait tout jeté après son départ, absolument tout ce qui la reliait encore à l'ingénieur à l'exception près d'un pendentif auquel elle tenait mais qu'elle ne portait plus. Caché dans un tiroir, destiné à ne plus jamais être porté, à parfois être ressorti pour finir à nouveau ses jours dans l'obscurité de sa boite. Wilkinson avait peut-être effectivement été trop souple. Elle le voyait maintenant, était peut-être trop fière pour l'avouer et au fond elle espérait que Priya serait élue : elle seule semblait suffisamment censée pour qui sait, s'opposer à la libération de Goldstein. Mais le temps n'était pas aux regrets. Elle devait faire face à la décision du ministère de la justice et dans quelques jours il serait libéré sans qu'elle ne puisse rien y faire. Sans qu'elle n'ait l'impression de pouvoir stopper les rouages déjà en route. Alors elle bouillonne, Elara, elle se noie dans toutes ces émotions, ces sentiments qui se chevauchent et se remplacent sans disparaître. C'est un tourbillon de trop, une nouvelle épreuve à laquelle elle ne s'attendait pas à avoir à faire face.

Y'a le pouce de Marcus qui s'égare sur sa joue, la ramène doucement hors de l'eau. Et c'est peut-être rien mais elle a besoin de ça dans l'immédiat : être rappelée que la réalité, pour le moment, c'était la peau du légionnaire contre la sienne et son souffle tout près. Ça n'était pas Luke dans un couloir et elle à quelques mètres. C'était sa voix abrupte et terriblement sincère Ne t'excuse pas. quand presque dans un ordre il la somme d'arrêter. Elle lit entre les lignes la colère de la voir à nouveau se battre contre elle-même comme six mois plus tôt, la peine de la savoir terrifiée, l'inquiétude de ce que pourrait offrir le futur plus incertain que jamais. Ne t'excuse pas, Ela qu'il répète plus doucement, sa raccrochant à sa chevelure, lui arrachant enfin un regard humide et incertain. Elle plante ses billes bleues dans le regard sombre du sergent, y cherche le réconfort qu'elle y trouvait autrefois et s'en suit un court silence pendant lequel elle peut lire dans son regard que lui aussi marche sur un fil. Ça lui brise le coeur de lui refaire vivre ça, frappée par une nouvelle vague de culpabilité mais elle n'arrive pas à lui dire combien elle s'en veut d'avoir avec elle ce poids, cette épée de damoclès sans savoir comment s'en défaire. Luke, c'était maintenant cette ombre qui ne la quitterait plus. Marcus semble comprendre, la tire vers lui et la blonde se laisse faire, se blottie contre lui en enfouissant son visage dans le creux de son cou. Et tant pis si ses larmes franchissent enfin le seuil de ses cils pour venir perler sur sa peau alors. Tant pis tant qu'il était là, lui. Le souffle du légionnaire vient se fondre le long de ses cheveux dans des murmures plein de tendresse tout comme ses doigts qui y trainent avec douceur. Elara se tait, inspire entre deux sanglots à peine réfrénés l'odeur de Marcus, profite de ses caresses et de la sensation qu'ainsi, entre ses bras, rien ne peut l'atteindre. Une bulle, la leur. Un moment suspendu qui leur appartient et qui n'a ni début, ni fin. Tu n'es pas toute seule, ok ? J'suis là, Ela... J'suis là. Elle fronce des sourcils dans un effort douloureux de ne pas se briser totalement, d'empêcher un sanglot de l'agiter. C'est que ça lui fait autant de bien que de mal. Le savoir ainsi si proche d'elle, prêt à tout pour elle, elle lui aurait sauté au cou d'ordinaire. Elle aurait parcouru sa peau du bout des lèvres, se serait perdue contre lui encore. Mais à ce moment là, elle ne peut que regretter de le mêler à ces histoires sordides. Alors elle soupire, respire enfin, se calme progressivement tout juste pour glisser contre sa peau un Je sais. qui veut dire beaucoup (trop) de choses à ses yeux. Sa main vient glisser le long de son torse pour se loger à sa taille, planter ses doigts délicatement dans sa peau et se serrer encore, toujours, contre lui. Du bout de son nez, elle vient effleurer son cou avant d'y déposer un baiser fébrile, tremblant, marqué par le trop plein d'émotions encore présent entre ses tempes. Je sais. elle se répète, appuie ses propos, son affection, sa confiance aveugle. Finalement, Elara lâche ses côtes pour venir du bout des doigts essuyer ses joues humides avant de simplement poser sa main sur son torse, avide de son contact. Merci Marcus. D'être là, tu sais. D'être toujours là aurait-elle du dire certainement, mais les mots lui glissent des lèvres sans qu'elle n'ait à réfléchir : ils s'échappent du coeur, se frayent jusqu'à ses lippes, lourds de sens. C'est un aveu, presque une déclaration, mais elle a besoin de le lui dire lui qui l'avait toujours soutenue par vents et marées. Montagne immuable, pilier sur lequel il était facile de se reposer, épaule sur laquelle elle venait littéralement de pleurer. Et puis s'insinue sournoisement dans son esprit la peur mordante de le perdre d'une quelconque façon, incertaine de pouvoir s'en relever elle préfère balayer cette pensée d'un nouveau baiser chétif contre sa peau. Ça te dérange si je reste ce soir ? qu'elle demande en levant les yeux vers lui, presque penaude. Les nuits entières étaient rares, précieuses, eux qui s'étaient habitués à se voler des moments loin des regards indiscrets. Mais elle a beau se vouloir forte et indépendante, elle ne se sent pas suffisamment solide ce soir pour retrouver ses quartiers vides dans lesquels elle a peur de retrouver de vieux démons. Elle préfèrerait milles fois passer la nuit là, contre lui, plutôt que dans la fraîcheur de ses draps et la solitude du Colossus.

Quartiers de Marcus, 13 janvier 2227.
Elara parle en 996699
Marcus parle en E3AD7D
(c) DΛNDELION
MessageSujet: (#) Re: crawling back to you (elarus)    crawling back to you (elarus) 3ViG0Cu Dim 25 Fév - 20:49
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CRAWLING BACK TO YOU
She touches him first. His skin glows fire. He kisses her first. Her lips drip red.
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Ses larmes s'égarent contre ta peau, certaines glissant du creux de ton cou, d'autres se perdant parmi les draps. Les fissures se changent en craquements, se creusent contre la porcelaine d'Elara jusqu'à ce qu'elle se brise enfin, là contre toi. Un moment, le temps de recoller les morceaux. Un moment, oui, c'est tout ce qu'il vous faut, non ? L'un que vous dérobez ici et là, non pas peur, mais par aise. Par une commodité qui vous plaît à tous les deux. L'un que tu accompagnes de silence une fois le réconfort écoulé de tes lippes. Faute de paroles emplies de chaleur, l'essentiel est dit. L'aveu éclos, à découvert et pourtant, c'est une vérité déjà familière. Présent tu l'as été, tu l'es et tu tenteras de l'être, autant que tu le peux. À ta manière, toi dont tu juges le corps offert à la flotte, soldat de plomb qu'on utilise tel qu'on le souhaite. Celui dont les mains trop rêches cajolent la blonde posée contre toi, le coeur un peu plus lourd à chaque sanglot, comme une ancre n'ayant encore jamais trouvé le fond. Tu détestes voir Elara pleurer, tout comme tu n'as jamais été fier d'être celui provoquant les pleurs de ton ex-femme. De voir un regard un peu plus brisé à chaque fois se redresser pour rencontrer le tien, préférant écarter tes bras plutôt que d'accepter la moindre consolation. Que pouvais-tu faire, si tu n'arrivais pas à l'épauler, toi motif de ses malheurs ? Tu as cette incertitude qui gronde par moments, à chaque fois que tu attires Elara d'une manière similaire, qu'elle se dérobe à son tour. Qu'elle te juge inutile pour la supporter, pour lui tenir la main alors qu'elle cherche à se relever. De ne pas pouvoir lui offrir mieux – à défaut de tout – à elle aussi.

« Je sais. » qu'elle te souffle pourtant et ça te comprime d'une sensation que tu ne saurais réellement décrire. De pouvoir mieux respirer, d'une certaine manière tandis que ses ongles éraflent doucement ton flanc. Que ses lèvres t'arrachent un léger frisson. Je sais, qu'elle affirme à nouveau, cherche à creuser cette certitude pour que cette dernière prenne racine. S'épanche et demeure autour de vous, chassant tout le reste. Tes doigts trouvent le coin de ses yeux, récupèrent une larme qu'elle n'a pas réussie à chasser. « Merci Marcus. D'être là, tu sais. » Ton regard se perd ailleurs, fuyant le sien, partagé entre cette étrange sensation et le mordant de culpabilité. Celle que tu tentes d'étouffer quotidiennement, qui se veut synonyme de défaites pour des désirs qui n'étaient même pas tiens. Toi qui as enfin l'impression de faire ce qu'il faut auprès de quelqu'un. Tu n'as pas les mots parfaits à lui souffler, n'arrive même pas à ressentir pleinement la chaleur de ses paroles malgré la véracité de celles-ci. Tu ne peux que ramener tes billes sombres sur elle, les lèvres pincées. Ta main trop large contre sa nuque, la vulnérabilité tel un habit. Tes efforts bâclés et ta rudesse telles des offrandes, simple homme qui ne détient aucun miracle entre ses mains. Tu hoches simplement la tête en silence, mouvement lent, presque délicat avant qu'elle ne scelle le tout d'un nouveau baiser. « Ça te dérange si je reste ce soir ? » Tu considères la chose malgré toi. La faute à l'habitude, aux questions qui surgissent toujours automatiquement. Aux possibles conséquences et à la soudaine visibilité que ces dernières entraîneraient. Rien qui ne mérite la moindre considération en cet instant. Tu chasses le tout rapidement, offrant une esquisse à la blonde avant de lui dérober un baiser. L'un que tu perdures, balayant toute incertitude contre ses lèvres jusqu'à ne t'offre qu'un doux soupire. « Reste, s'il te plaît. » que tu offres à ton tour, quand bien même tu as déjà ta réponse. Quand bien même tu la gardes contre toi pour t'étendre. Qu'importe le lendemain, tant que tu pouvais partager son obscurité, des fantaisies comme aquarelles invisibles contre sa peau, son souffle comme berceuse à tes oreilles.
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MessageSujet: (#) Re: crawling back to you (elarus)    crawling back to you (elarus) 3ViG0Cu 

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