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  You deliver me from the pain in my life. // Orson
MessageSujet: (#) You deliver me from the pain in my life. // Orson    You deliver me from the pain in my life. // Orson 3ViG0Cu Ven 12 Jan - 10:32
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Syjad protège son visage et ses organes vitaux pour survivre aux coups de ses assaillants. Il avait fallu que quelques connards d’un groupe ennemi des Wūtuōbāng Bastards arrivent sur la flotte pour foutre le boxon. Il était si facile de s’en prendre à un seul individu. Le reste de son équipage était au bar après une dure journée de travail, Syjad avait voulu rentrer plus tôt pour pouvoir se reposer. Une grossière erreur. Il traînait rarement seul dans le Colossus 5 : bien trop conscient des dangers qui se cachaient dans les ombres du vaisseau hangar. Cela n’enlevait pas le fait que c’était son chez-lui, même s’il résidait dans son propre vaisseau. Le Capitaine avait évidemment rendus les coups, mais que pouvait-il faire contre quatre adversaires ? Il n’était pas Orson, il n’avait pas sa carrure. Même avec son genou défaillant il restait plus fort que lui. Après tout, il avait été élevé pour se battre. Rapidement mis à terre, Syjad a laissé son instinct de survie reprendre le dessus sur sa fierté. Il n’était plus question de garder la tête haute. Il fallait survivre. Comme il l’avait tant de fois fait dans le passé, durant une enfance houleuse et parsemé de souffrances. La joie, il ne l’a connu qu’à l’instant où il a rencontré Orson et quand bien même le colosse était près de lui : bien trop souvent il n’a jamais trouvé la paix. Il avait cru presque naïvement que sur la flotte ils pourraient avoir une vie prospère ; aussi étrange que cela pouvait sonner pour des gens de leurs espèces. Il s’était royalement fourvoyé et maintenant, après dix ans sur la flotte, il était trop tard pour partir.
Lassé de leur victime, ils partirent finalement : laissant le corps tremblant de Syjad au sol. Recroquevillé sur lui-même, il articula difficilement :

« Ho… Honey ? – Oui Syjad ? » Il avait toujours appelé l’IA de cette façon. Parce qu’il l’aimait cette voix. Elle était une compagne pas désagréable. « Appelle Orson. Dis-lui... Que j'ai besoin... D'aide. »

Quelques membres éméchés de l'équipage ne tardèrent pas à arriver et demandèrent immédiatement au capitaine à la limiter de l’inconscience qui avait fait ça. Ce n’était pas tant l’envie qui lui manquait de balancer, c’était l’honneur. Il réglerait ce problème lui-même. Il devait d’abord en parler avec Orson de toute façon. En tant que son bras-droit : il ne prenait jamais une décision sans le concerter. Il se contenta de répondre qu'il allait mener l'enquête. Qu’il n’avait pas eu le temps de voir ses agresseurs. Redresser par deux hommes : aucun d'entre eux ne lui proposèrent de l’emmener sur le Regina Mercy. Ils savaient tous que jamais leur Capitaine ne se laisserait faire. Alors ils le ramenèrent jusqu'au vaisseau.

Assis sur son lit, une bouteille d'alcool dans sa main droite et l'agrafeuse électronique dans sa main gauche : il cherchait son courage. Bien qu'ils aient investis dans du bon matériel : Syjad ne supportait pas ce genre de soins. Il ne s'y était jamais fait et ne comptait pas s'y habituer. Tête baissée, sa respiration lourde et saccadée : il souffrait mais ne voulait rien laisser paraître.

« Orson est arrivé. »

Un sourire fendit enfin son visage. Quand la porte coulissante de sa cabine s'ouvrit, il releva sa tête pour ouvrir difficilement son œil droit. Il reconnut immédiatement l’imposante silhouette de son amant.

« Aide...moi. » Grommela-t-il en lui tendant l'agrafeuse. « J'y ... arrive pas. » Il prit une longue inspiration avant de boire plusieurs lampes.
L'alcool lui montait déjà à la tête.
MessageSujet: (#) Re: You deliver me from the pain in my life. // Orson    You deliver me from the pain in my life. // Orson 3ViG0Cu Sam 13 Jan - 0:18
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Syjad a besoin d’aide. Le message te laisse perplexe, amasse sur ton front les plis de l’incompréhension. Le monde extérieur a cessé d’exister pour ton être, toute ton attention se portant sur l’information délivrée. Cela ne peut pas être un bug ou une plaisanterie. Quand bien même cela aurait été le cas, tu n’aurais pu t’empêcher d’aller vérifier. Sans plus attendre, tes jambes te guident vers l’être aimé. « Hey ! Mais tu fous quoi là ! Tu vas où comme ça ! » Par-delà ton épaule, un seul regard noir suffit à refroidir l’énergumène t’ayant hélé comme un simple chien. Un client un peu trop exigeant qui ne connait pas encore ta réputation, à n’en pas douter. La majorité de l’équipage a déjà filé au bar, toi t’as décidé de faire dans les heures supplémentaires en compagnie deux trois autres. L’idée était de ne pas trop froisser le bougre que tu reluques à l’instant. Dommage. Il est un peu moins fier avec ta gueule à quelques centimètres de la sienne. On croirait presque entendre tes mâchoires s’entrechoquer. Elles se crispent, te donnent des allures de fou furieux. « Un problème interne. » que tu souffles sur son visage peu assuré. L’homme hésite, tu le vois dans son regard, à protester. Une lorgnade dissuasive le fait capituler pour de bon et tu t'éloignes, reprenant la route vers ce qui est le plus important à tes yeux en cet instant. « Le reste sera pour demain. » Il acquiesce, hésite à te donner une tape dans le dos – le geste est avorté à la dernière minute, le bonhomme préférant lever cette dextre un peu trop aventureuse, dans un salut maladroit.

Il n’est même pas nécessaire pour ton être te demander aux autres où celui que tu cherches se trouve. Ils savent tous bien que c’est toi qu'il attend. Certains ont repris leur beuverie là où ils l’avaient interrompue, d’autres jouent aux cartes et tout ceux qui restent ne semblent pas des plus paniqués. Syjad ne doit pas être en danger de mort. Mais voir sa gueule cassée te fait toujours un peu mal. Tu l’observes un instant, tes pupilles noires analysant les dégâts aux premiers abords. C’est un air brûlant qui s’échappe soudain d’entre tes narines, vibrant de toute la rage qui s’est emparée en à peine un fragment de seconde de ton être. Tu briseras chaque os de ceux qui lui ont fait ça, tu le sais, il le sait et eux ne savent pas encore à quoi s’attendre. Tes poings se serrent et tu cherches d’un vif coup d’œil aux alentours ce que ta colère pourrait broyer. Rien pour l’instant. Alors c’est la paroi d’acier qui prend pour son grade. Ca t’a fait du bien, à tes phalanges un peu moins. Tu soupires à nouveau, plus sereinement cette fois avant d’attraper enfin l’agrafeuse tendue. Pour sûr que ce n’est pas la pire des galères que vous ayez eu à traverser, mais il n’en reste pas moins que ça t’emmerde. « Qu’est-ce que t’as encore foutu ? » Tu renifles peu gracieusement, t’assieds à ses côtes avant que tes doigts peu délicats tâtent la peau marquée. Ton pouce étale le sang s’écoulant de son arcade sourcilière fendue sans plus de ménagement. Tes paupières se plissent, tu te concentres sur les dégâts occasionnés. « T’as connu pire » souffles-tu, le menton relevé, toujours occupé à analyser ses blessures. « Mais ça m’empêchera pas de maraver la gueule des connards qui t’ont fichu dans cet état. » C’est une promesse. Certes, on a connu plus poétique, mais cela reste tout de même une promesse. Tu affirmes ta poigne sur l’agrafeuse, la collant contre la peau de ton acolyte. « Prêt ? » Et sans attendre de réponse, tu rafistoles Syjad à grands coups d’agrafes. Tu lui laisses à peine le temps de récupérer entre chaque coup parce que selon toi, plus vite c’est fini et mieux c’est. Tu lui chipes sa bouteille une fois que tu as terminé, avalant une grande rasade avant de la lui rendre. Effleurant sa peau, tu devines sous le bout des doigts quelques blessures plus profondes. Tes mâchoires se crispent à nouveau. Personne n’a le droit de toucher à un seul cheveu d’un membre des Wūtuōbāng Bastards, et encore moins à Syjad. Tu es colère. Contre ceux qui ont osé, contre toi-même aussi, de ne pas avoir été là. Au moins ta rage aurait servie à autre chose que broyer du noir. Tu finis par soupirer, laissant ton front reposer contre son épaule. D’un bref coup d’œil tu vérifies que tu as fermé la porte derrière toi. Bien sûr, votre relation n’est plus vraiment un secret depuis belles lurettes au sein même de l’équipage, mais tu préfères garder ces moments d’intimité rien que pour vous deux. Ils sont aussi rares que précieux, tu ne souhaites les partager avec nul autre que ton amant.
MessageSujet: (#) Re: You deliver me from the pain in my life. // Orson    You deliver me from the pain in my life. // Orson 3ViG0Cu Sam 13 Jan - 23:33
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La trousse médicale ouverte, il cherchait des antidouleurs. Des produits qui pourraient l’aider à supporter la douleur mais leurs ressources étaient maigres. Le temps passait lentement. Les secondes ne s’écoulaient pas assez vite. Les minutes s’éternisaient. Chaque fois que son cœur pompait le sang dans son corps : un haut de cœur manquait de faire dégobiller le blessé. Syjad était pâle et faisait peur à voir. Pourtant, cette vision de lui n’est pas rarissime. Les membres de son équipage l’avait vu dans des états bien pire. C’est pourquoi ils avaient apporté seulement une bouteille et la trousse médicale avant de se retirer. Ils s’étaient déjà tous improvisés doc, mais il n’y avait qu’un Orson sur la flotte. Ses hommes savaient tous qu’il y avait baleine sous gravillon depuis longtemps pour ainsi dire. Ils étaient ensemble sans cracher leur bonheur à la gueule des autres. Leur histoire n’avait rien d’une idylle ordinaire. Ils n’étaient pas niais, encore moins mielleux : ils avaient juste appris à s’apprivoiser jusqu’à devenir essentiel à l’autre. Sans lui, il n’aurait jamais survécu à ces années de servitude. A une époque où ils ne pouvaient pas rêver comme ils le souhaitaient ; au temps où un tyran avait la main mise sur le vaisseau. Zech était un enfoiré de la pire espèce qui se prétendait messie alors qu’il était paria. Il n’avait eu que ce qu’il méritait et Syjad n’avait jamais eu de remords en votant sa condamnation. Les secondes chances ne marchaient jamais avec ce type d’individus. Et puis, sans cette chute jamais il n’aurait atterri sur la flotte. Bien qu’il se languisse de sa vie de nomade : il avait encore espoir de pouvoir partir un jour loin de ce système. Seule la Flotte avait assez de ressources et de pouvoir pour partir vers des contrées inexplorées. Il s’imaginait déjà partir loin avec son équipage, Orson à ses côtés pour de nouvelles aventures. Peut-être qu’ils devraient se battre pour pouvoir s’échapper de la flotte au moment opportun mais ils avaient affronté pire. La vie avait tenté de les briser tant de fois sans pour autant réussir que Syjad était persuadé que le pire était derrière eux.
Charlie coupa court à ses affabulations en l’informant qu’Orson venait d’arriver. Il saurait où le trouver, il n’y avait pas cinquante mille endroits sur le vaisseau et il était trop grand maintenant pour dormir dans la cale qui l’avait vu grandir. Le capitaine n’avait pas besoin de relever son visage pour savoir que son aimé le regardait. Pourtant, il fit l’effort : s’efforçant de bien paraître malgré sa gueule passé. Et pourtant, cela faisait des années que l’apparence importait peu entre eux. Le coup porté par Orson contre le vaisseau le fit soupirer :

« Elle n’a rien… Fait pour mériter ta colère… » Le Wūtuōbāng n’était pas qu’un objet. « Elle a déjà assez souffert… » Il faut dire qu’elle en avait vécu des choses.

Syjad garda son bras tendu pour forcer son bras-droit à attraper l’agrafeuse. Il était incapable de se soigner tout seul. En temps normal, il l’aurait fait, mais il avait été salement amoché.

« Tout de suite… » Siffla-t-il en tentant de feindre l’ironie et d’être faussement outré. « C’est ma gueule qui… Revient pas à certain… Je n’ai pas choisi… Blâme mes parents. »

Une grimace déforma son visage et le fit ravaler la risette qui était née en sentant la main calleuse d’Orson sur sa peau abîmée. Un grognement sortit d’entre ses lèvres lorsque le pouce de son compagnon passa sur son arcade.

« Ouais… Mais quand même… Ca fait chier ! » L’affirmation qui suit le touche et en même temps il n’était pas étonné. Le gaillard qui était assez à côté de lui ne laisserait pas cela passer en toute impunité. « Je sais. » Il ne pouvait pas répondre autre chose. Syjad avait déjà une idée comment se venger.

Un hochement de tête accepta les soins. Serrant les draps du lit, son pied frappa plusieurs fois le sol et il ne put retenir des grognements plaintifs à chaque fois que des agrafes pénétraient sa peau. Il n’arrêta que lorsque les plaies furent refermées. Syjad, qui avait arrêté de respirer le temps des soins, mis du temps avant de se ressaisir. Levant finalement la tête pour regarder le plafond, il sentit des larmes couler le long de ses tempes avant que le front d’Orson se posât sur son épaule. Encore tremblant, il leva sa main gauche pour attraper celle de son compagnon.

« C’est Borgka et ses hommes… Je ne sais pas depuis quand… Mais ils sont sur la flotte maintenant… » Et avant qu’ils soient amarrés sur la Flotte ces pirates étaient leurs pires adversaires. « Ils ont profité que je sois seul… C’est moche… » Et lâche.

Syjad se redressa et porta la bouteille à ses lèvres pour laisser l’alcool lui brûler la trachée. Il soupira longuement en avalant le poison. Se décalant légèrement, il déposa un baiser sur son front :

« Mais au moins… On connaît la flotte et j’ai prévu de leur organiser un rencard avec le Lady Grace ! » Un sourire mauvais trouva sa place sur son visage. « Ici… Ils ne sont pas chez mémés… »

Ne pouvant plus supporter la douleur, il décida d’utiliser la dernière seringue d’antalgique. L’aiguille plantée et le produit injecté, il soupira à nouveau.

« Je ne t’ai pas vu ce soir… Tu fais des heures supp ? »
MessageSujet: (#) Re: You deliver me from the pain in my life. // Orson    You deliver me from the pain in my life. // Orson 3ViG0Cu Lun 22 Jan - 22:00
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Les mots tombent au compte-gouttes. T’apprennent rapidement qui est le coupable dans cette histoire. Borgka. Le nom remue au fond de ton esprit, à la recherche de la sale gueule du connard en question. Quelques traits te reviennent. Tu n’es pas vraiment physionomiste. Ce sont les impressions qui restent ancrées au fond de tes entrailles. Ici, la rage en pole position.  Elle monte en toi tel un poison. Ou plutôt une drogue. Tu es un accro à la rage pure, celle qui brûle et enflamme les âmes, celle qui déchaîne les pires passions. Tu ne la connais que trop bien. Mais elle ne t’emportera pas. Pas cette fois. Pas avec Syjad à tes côtés te rassurant déjà sur ses intentions. Si vous étiez encore pirates, pour sûr que le bougre brûlerait déjà en Enfer – à vrai dire il brûlerait très certainement littéralement. Tu acquiesces doucement, le regard perdu dans le vide. L’image de Borgka t’obsède. Au fond de ton crâne, tu n’as de cesse de t’imaginer les salauds s’attaquer lâchement à ton amant esseulé. Une bande de chacals, rien de plus. Tu te grandis, dans un long soupir. Relèves les yeux vers Syjad, ayant capté ton attention par un tout autre problème. Repères la seringue qu’il a encore dans la main. Tes pensées t’ont perdu, te faisant oublier le fil de la réalité. Syjad morfle vraiment. Le remord te ronge de ne pas avoir été là pour les étaler un à un. Tes mâchoires se crispent et tu gigotes un peu sur place. Tu sens qu'il attend une réponse, ce n'est pas le moment de se morfondre sur ce qui vient de se passer apparemment. Pourquoi tu fais des heures supp’ ? Oh. Alors c’est maintenant qu’il va falloir lui en parler. Tu pourrais repartir sur comment vous allez faire payer aux enflures ayant attaqué Syjad, mais tu pressens qu’il ne te lâchera pas. Si ce n’était rien, comme tu penses un instant à l’en convaincre, tu aurais déjà répondu. Que tu es mauvais menteur une fois face à l’être aimé. Tu soupires à nouveau, laissant tes épaules retomber. Ta langue passe nerveusement entre tes lippes. Tu savais bien, qu’à un moment ou l’autre, tu allais devoir aborder le sujet. Mais tu ne t’imaginais pas la scène comme cela. A vrai dire, tu n’avais même jamais pris la peine d’y penser concrètement, préférant éviter l’idée même mentalement.

« Hm… » Tous tes discours commencent par le même grognement. Mais tu es à peu près certains que l’homme à tes côtés est capable de discerner tes humeurs même à travers ces bruits étranges que tu n’as de cesse de pousser. « Ouais, j’en fais quelques-unes. » Un paquet à vrai dire, tu trimes chaque soir depuis près d’une semaine. « J’prends de l’avance. » Tu poses tes coudes sur tes cuisses, frottes ta tête un instant avant de reprendre la parole. « J’ai été voir un doc. Pour c'te guibole. » Tu tapotes sur le fautif, ce putain de genou qui t’emmerde depuis un moment maintenant. « Il dit qu’il tiendra plus longtemps. » A vrai dire, il t’a laissé entendre que c’était même miraculeux que tu tiennes toujours debout, surtout avec tout ce que tu lui fais subir chaque jour. « Qu’il faut le remplacer quoi. » Tu hausses brièvement les épaules. Dit comme ça, ça n’a pas l’air si terrible. « Ca va me caler pour un bail. »  Et ça t’angoisse pour un paquet de choses. L’argent tu ne feras plus rentrer, l’ennui qui va te guetter, la possibilité que ce ne soit pas suffisant. Et pire que tout autre chose à tes yeux : tu vas être un putain de poids pour l’équipage. Un poids mort, inutile. « Alors j'prends de l’avance. » Même si le doc t’a dit de ménager ton pauvre genou survivant. C’est un peu con comme attitude, aux premiers abords. Mais dans ta façon de réfléchir, ça semble plutôt logique : s’il est foutu, autant l’user jusqu’à la corde pour vos derniers moments ensemble. Maintenant que tu l’as lâché à ton compagnon, tu préfères soudainement changer de sujet. A vrai dire, selon toi, ce n’est pas vraiment changer de sujet, c’est plutôt revenir au principal. « Voilà, c’tout. » Rien de grave. Jamais avec toi. Tu t’en sors toujours. Syjad aussi. C’est ce que vous faîtes. Vous en sortir. Toujours. « Cause-moi plutôt de ton plan de vengeance. » Que tu rajoutes en agrippant la bouteille afin d’avaler une bonne rasade de son contenu. Tu préfères comme sujet de conversation, ça te semble beaucoup moins angoissant et ça t'évite de trop penser à ce qui t'attend. Ce n'est pas vraiment de la peur qui te ronge, mais plutôt un gros paquet d'appréhension dont tu te passerais bien.
MessageSujet: (#) Re: You deliver me from the pain in my life. // Orson    You deliver me from the pain in my life. // Orson 3ViG0Cu Dim 28 Jan - 0:52
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Comment dire à Orson l’identité de ses assaillants ? Il connaissait parfaitement le bougre : il ne lui faudrait que quelques heures pour trouver les fauteurs de troubles et leur refaire le dentier. Syjad avait d’autres projets pour eux. Il ne s’agissait pas de les faire payer : il voulait les faire disparaître de la circulation. Leur rendre la juste valeur de leurs actes. Ils devaient comprendre que sur la Flotte avoir des muscles et des bras n’étaient pas le seul moyen de survivre. Après tout, cela faisait dix ans qu’il arpentait les boyaux de ces vaisseaux. Et puis il pouvait compter sur quelques hauts placés au besoin. Syjad, n’ayant jamais rien demandé en faveur ou autre, escomptait bien en cas d’urgence avoir le droit à de l’aide. Il faisait confiance aux bonnes personnes. Orson faisait partit de ce groupe. De toute façon, bien qu’il soit un menteur hors pair : il n’avait pas le souhait de raconter des bobards à son second. Jamais il n’avait menti et il ne voulait pas commencer maintenant. Il n’avait jamais eu besoin de faire une telle chose et ne voyait pas l’intérêt de commencer maintenant. Surtout pour des broutilles de ce genre. Borgka et ses hommes n’en valaient pas la peine. Au final : ils en sortiront plus fort et rien d’autre ne comptait.
Bientôt, la douleur l’empêche de continuer ses plans de vengeance. Ses poings refermés sur le drap, il s’accroche : tente de puiser sa force dans les souffrances du passé. Tu as connu pire. Voilà ce qu’il se répétait. Pourtant ce discours ne mettait pas du baume sur ses plaies et au final qu’importe qu’il est souffert plus que ça dans sa jeunesse : le corps avait cette faculté d’oublier la douleur. Après tout, pourquoi les blessures laisseraient des cicatrices dans le cas contraire ? Elles devaient avoir une utilité non ? Quand la dernière agrafe est posée, il peut enfin respirer et pousse des grognements de douleurs tout en tentant vainement de garder pour lui les larmes qui continuent de couler inexorablement sur ses joues pâles. C’était au tour d’Orson de cracher le morceau. Syjad ne savait pas ce qu’il manigançait : mais quelque chose lui disait qu’il n’allait pas aimer la suite. Etait-ce pour autant qu’il devait se la fermer et ne pas demander ? Certainement pas ! Dans sa vie : il n’avait jamais fait des choix faciles.

Le Capitaine laisse le temps à son second de rassembler ses paroles. Il était les muscles : lui le cerveau. C’est comme ça qu’ils avaient survécu mais aujourd’hui il allait l’obliger à parler. A lui expliquer ce qui se tramait dans son dos. Dans le pire des cas, il pouvait toujours utiliser la carte du chef de bords : tant qu’Orson était sur le vaisseau il se devait de lui rendre des comptes. C’était petit, bas et pitoyable, mais Syjad n’avait pas de remords. Le bien-être de l’être aimé passait avant sa fierté. Confirmant à demi-mots les faits, un soupire traversa ses lèvres. Il s’injecta la morphine et posa la seringue sur le plateau de métal à côté de l’agrafeuse. Syjad se garda bien de dire quoique ce soit. En reposant son regard sur Orson : il comprend que la suite ne va pas lui plaire. Pourtant, il reste de marbre et continue de se soigner en mettant des bandages sur les plaies. Les larmes ne coulaient plus, seules des grimaces de temps à autre confirmaient qu’il était encore sous le joug de la douleur.

« Depuis quand tu sais ça eh ? » Il prit enfin la parole. « Tu aurais dû me le dire avant. » Il l’aurait accompagné. Il terminé de couvrir la dernière blessure refermée par Orson avant de soupirer longuement : « Je me doutais que ça arriverait cependant. » Syjad avait bien remarqué qu’avec le temps les choses empiraient. « Et pourtant j’ai jamais fait des études de médecine. »

Sentant enfin la morphine faire effet, il laissa ses épaules tomber : il trouvait enfin un peu de repos. Il se permit même de pousser Orson avec son coude :

« Avoue que tu vas te faire opérer juste pour que je sois au petit soin pour toi ? Tu n’as jamais aimé que je prenne soin des autres alors t’as rien trouvé de mieux à faire ? »
Il sourit en coin avant de poser sa main sur son épaule. « Occupe-toi de ta santé et de cette gibole ok ? Ne t’en fais pas pour la tune. On n’a jamais manqué d’argent : ce n’est pas maintenant que ça va arriver. Au pire je te trouverais une utilité... » Un clin d'oeil équivoque ponctua la fin de sa phrase.

Le ‘c’est tout’ fait rire Syjad qui se ravise bien rapidement cependant à cause de ses blessures. Il laisse son aimé boire avant de reprendre l’alcool. Ce n’était probablement pas conseiller dans son état : mais il s’en moquait bien. Il prit quelques gorgées avant de la redonner à Orson. Se laissant tomber, il ferma les yeux et posa ses mains sur son visage avant d’étirer ses traits fatigués. Les laissant retomber de chaque côté : il souffla.

« Elara. Je vais lui demander de m’aider. Je vais trouver un moyen de les incriminer. Je suis plus malin qu’eux : suffis que je trouve le crime parfait. Dans le meilleur des cas ils seront éjectés et crèveront dans l’espace. Dans le pire des cas ils croupiront quelque temps sur le Lady Grace. » Syjad tourna la tête pour regarder son Second : « Qu’importe l’issue, ne t’en mêle pas ok ? Avec ton genou de merde tu ne vas rien pouvoir faire de toute façon. »

Devait-il avouer à Orson qu’il avait peur pour lui ? Non. Parce que de toute façon son aimé le connaissait par cœur. Ils n’avaient plus besoin d’utiliser des mots depuis longtemps. Leurs actions valaient les plus beaux discours.
MessageSujet: (#) Re: You deliver me from the pain in my life. // Orson    You deliver me from the pain in my life. // Orson 3ViG0Cu Lun 5 Fév - 22:26
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Tu ne lui réponds rien parce que tu sais qu’il a raison. Tu te contentes d’hausser doucement les épaules. Tu ne lui as pas encore précisé que le chirurgien t’avait théoriquement mis en arrêt de travail jusqu’à l’opération – et que durant deux mois au moins après celle-ci, tu devrais rester tout aussi tranquille. C’est vraiment la dernière chose que tu souhaites. Devoir rester immobile et dépendant des autres. Mais Syjad arrive à te délester d’une partie du poids que cette idée impose sur ta poitrine. Ses taquineries t’arrachent un sourire – de ceux dont seul le capitaine est témoin dans toute la galaxie. Il rit à son tour, ses blessures le coupant cependant dans son élan. Vous buvez là-dessus, l’alcool arrange toujours un peu les choses selon vous – vous n’êtes pas d'anciens pirates pour rien. La conversation repart sur vos futurs plans de vengeance. Enfin. Ses plans apparemment. Inconsciemment, tu te redresses, la poitrine gonflée, l’air un peu contrarié. Serais-tu vexé de ne pas être directement impliquée dans le recadrement de cette bande de connards ? Tu grognes un peu. Son plan va prendre des plombes tu le sais. Toi, tu voudrais leur faire payer, là maintenant. Tu n'es pas du genre à penser sur le long terme, contrairement au capitaine. Tu secoues la tête, témoignant de ton mécontentement. Mais ton compagnon souligne l’état déplorable de ton genou. Tu serais de toute façon inutile – tu sais que ce serait même dangereux pour ton être de t'attaquer à eux de ton état. Tu jures tout haut. Putain de merde. C’est qu’il a raison ton capitaine. L’état de ton genou de ces derniers jours n’a cessé d’empirer – tu ne le ménages pas, malgré les sages conseils d’Ithan. Tu soupires longuement. Tu acquiesces finalement, obtempérant.

« D’accord, d’accord. » Tu lèves les mains en formulant ta capitulation. « On peut faire confiance à Elara. » T’as beau pas toujours comprendre de quoi elle te cause, tu es sûr d’une chose à son sujet : vous pouvez avoir une confiance aveugle envers la représentante. Tu soupires à nouveau. « Ce que ce genou m’emmerde. » Ca vient du cœur. Tu lances un regard de biais à ton compagnon. « La bonne nouvelle, c’est que je vais devoir rester près de toi, pour te surveiller. » Ce n’est pas tout à fait faux comme déclaration. Si tu as continué à esquinter ton genou déjà en sursis au travail, c’est surtout pour la peur de l’ennui. Vu l’état de ton compagnon, il a tout intérêt de rester quelques jours tranquilles lui aussi. « En fait… je suis pas censé bosser. Depuis une semaine. » Tu sais que cet aveux ne va pas réellement mettre en joie ton amant. Alors tu embrayes directement. « Je sais, je sais, j’aurais du te le dire, j’aurais déjà du arrêter de bosser mais… » Tu hausses les épaules, l’air décontenancé. « Je suis censé faire quoi, hein ? » Tu te retournes vers ton compagnon, faisant enfin part de toutes tes inquiétudes te taraudant l’esprit depuis ta visite chez le doc. « Surtout que je suis censé rester deux putain de mois sans bouger après. Tu me connais, je vais finir par buter quelqu’un. » Et, malheureusement, il n’est pas certain qu’il s’agisse là d’une simple plaisanterie. Tu lâches un long râle, l’une de tes spécialités parmi les nombreux grognements que tu es capable de pousser. « Ce doc veut me ficher une prothèse dans le genou et il dit qu’y a aucune autre solution. Bordel. » Sans doute aurait-il été préférable que tu décides d’un autre moment que celui-ci pour tout déballer à ton amant. Un moment où il ne serait pas cassé de partout, la gueule en sang et le corps pris en étaux par la douleur. Sans doute. Mais tu n’as pu t’empêcher de le faire maintenant. Syjad a réussi à te faire parler, tu as ressenti le besoin de rester continuer sur cette lancée. Tes mains passent sur ton visage angoissé, te redonnant un peu de contenance. Tu te lèves soudain, faisant désormais face au capitaine. « On causera de ça plus tard, il faut que tu te reposes maintenant. T’as vraiment une sale gueule. » Malgré les apparences, c’est une très grande preuve d’amour que voilà, laissant paraître toute ton inquiétude pour l’homme. Tu souffles doucement avant de t’en approcher. Ta dextre passe dans ses cheveux, ton pouce glissant délicatement – d’une délicatesse étonnante pour ton être – sur son front avant que tu n’y déposes un baiser. « Va te coucher, allez. » Lui murmures-tu.
MessageSujet: (#) Re: You deliver me from the pain in my life. // Orson    You deliver me from the pain in my life. // Orson 3ViG0Cu Mer 7 Fév - 22:51
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Orson ne pouvait pas rester comme ça. A chaque fois que le genou de son compagnon lâchait : il ne cessait de se répéter cette phrase. Il ne devait pas être loin le jour où il le perdrait pour de bon ! En un sens : il était presque content qu’un docteur arrive à changer cette tête de mule ! Pour sûr que Syjad irait dans le sens de la médecine, il n’était pas con. Encore moins quand il était question du seul qu’il aime. Ils prenaient soin de l’un et de l’autre. C’est comme ça qu’ils ont survécu toutes ces années et il escomptait bien garder ce rythme de croisière. Il le fallait bien. Ils n’étaient pas des tirs au flanc et avaient décidé de vivre ensemble l’aventure que représentait la Flotte. Lui le bourru et Syjad le farceur : pour sûre qu’ils faisaient une belle paire de bras cassés ! Le sourire que lui offrit Orson est suffisant pour le Capitaine qui se délecta de voir une risette sur ce visage habituellement fermé. Sachant pertinemment que boire de l’alcool dans son état n'était pas conseillé, il se joua de cet interdit et porta à nouveau la bouteille à ses lèvres. Cela restait le meilleur antidouleurs. Comme le disait l’ancien Capitaine : ça désinfecte de l’intérieur ! Et puis ça donnait du courage au plus malheureux.
Il ne pouvait pas inclure Orson dans ses plans pour se venger. Non pas parce qu’il n’en avait pas envie –rare était les choses qu’il faisait sans sa moitié – mais parce que le Capitaine était conscient que le genou de son second ne tiendrait pas. Qui plus est Syjad ne savait pas vraiment comment son plan allait se dérouler. Se connaissait, il misait les trois quarts sur l’improvisation. Dès lors il ne pouvait pas emmener Orson avec lui. Le grognement est le seul témoin du mécontentement de celui qui est mis à l'écart. Cependant, le docker ne reviendrait pas sur cette décision. C’était la meilleure chose pour l’ours mal léché assis à côté de lui. Ils auraient d’autres combats à mener c’est pour cela qu’il devait le ménager. Orson abdiqua finalement en jurant, mais cela ne ravissait jamais Syjad. Il préférait perdre. Il n’aimait pas avoir raison dans ce genre de situation car cela blessait son aimé.

« Il me fait chier aussi, mais je m’en contente, je le supporte comme toi. » Il sourit faiblement : « T’en fais pas va, tu seras bien vite remis sur pied ! J’en doute pas et je te promets une bonne baston avec une bouteille à la clé pour fêter ton rétablissement. » Il ne pouvait rien proposer de mieux.

Syjad tourne légèrement sa tête pour pouvoir le regarder. Les antidouleurs faisaient effet, son regard était comateux et pourtant doux. Après tout : ils étaient entre eux : il pouvait se permettre ce genre de choses. L’équipage n’avait pas accès à leur cabine.

« Bah tu vois que ce n'est pas si pire ! T’avoir plus pour moi : je ne me plains pas. »


La suite le fait rapidement déchanter. Orson ne le laissa pas en placer une. Il connaissait définitivement le bougre ! Syjad attendit donc de pouvoir enfin parler, préparant soigneusement le discours qu’il allait tenir.

« Eh beh mon cochon ! T’es censé me dire ce genre de choses merde Orson ! T’en manque vraiment pas une hein ?! Depuis quand tu caches autant de choses à ton capitaine ? » Énervé ? Il le serait s’il n’était pas dans cet état pitoyable. Au lieu de monter sur ses grands chevaux : il ne souriait plus mais il n’avait pas levé sa voix. Il n’en avait pas la force, ni l’envie d’ailleurs. « Ecoute… » Il serra les dents et se mit sur ses coudes pour pouvoir le regarder : « T’es pas tout seul. D'une, je ne te laisserais pas buter quelqu’un. De deux s’il n’y a que ça je te trouverais quelque chose à faire dans le vaisseau. De trois : ça va être l’histoire de quelques semaines et après tu pourras faire ce que tu veux. T’auras plus mal, tu pourras travailler autant que tu veux, tu pourras aller te battre quand tu le souhaites. Alors ouais ça va être chiant pour toi, mais ça va changer ta vie. Et la mienne aussi. C’est pour ça que je vais me répéter mais : t’es pas seul dans cette histoire. Je suis là et je le serais toujours. »

Se rendant compte de son discours niais, il grimaça et se laissa retomber : « Pff et encore une fois tu me rends fleur bleue. C’est moche et petit de ta part Orson ! »

Quand son aimé se leva et annonça qu’il allait le laisser se reposer, Syjad soupira longuement.

« Avoue que tu préfères quand je suis tout cassé avec des marques sur la gueule ? » Il ferma ses yeux en sentant sa main dans ses cheveux. Il aimait ces petits moments de tendresse. Ils n’y en avaient pas beaucoup entre eux mais quand ils se le permettaient : rien d’autre ne comptait. Syjad leva son bras pour attraper son poignet. « Reste avec moi… » Souffla-t-il en retour. « S’il te plaît… Viens t’allonger… » Il avala sa salive : « J’ai pas envie d’être seul. » Il y avait des soirs où il n’avait tout simplement pas la force de s’endormir sans Orson près de lui. Glissant sa main dans la nuque de son second, il lui intima par une pression de s’approcher et l’embrassa.

MessageSujet: (#) Re: You deliver me from the pain in my life. // Orson    You deliver me from the pain in my life. // Orson 3ViG0Cu Ven 9 Mar - 23:30
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Il a su trouver les mots qui t’apaisent enfin. Tous ces doutes, toute cette anxiété te rongeant les sang, soudainement envolés grâce aux paroles du capitaine. Il a ce don incroyable de calmer tous tes démons – comme tu as su apprivoiser les siens. Alors tu ne pourrais refuser quand l’autre te demande de rester. Tu ne penses même pas, un seul instant à aller contre sa volonté. Tu t’arrêtes dans ton élan, reviens doucement vers ton amant, ne résistant pas à l'invitation au baiser – comment diable lui résister ? Tu t’allonges à ses côtés, prenant garde de ne pas trop le brusquer. Il est costaud penses-tu, il vient encore de te le prouver, de le prouver à l’univers entier. Mais ce n’est pas une raison pour le rosser davantage. Te voilà à ses côtés, te perdant instantanément au fond de son regard sombre. Ta mémoire te rappelle soudain la première fois que tu as croisé ces deux orbes obscurs. Vous n’étiez que deux gamins que le destin avait décidé de rassembler. Un peu de bonheur dans votre malchance comme on dit. A tes yeux, c’est beaucoup plus que cela ; peu importe quelles forces régissent cet univers, tu ne les remercieras jamais assez de t’avoir convaincu de suivre ce gosse il y a plus d'une trentaine d'années de cela. Bon sang, que serais-tu devenu si tu étais resté sur Merry Fields ? Tu es quasiment certain que Syjad s’en serait très bien sorti sans ton être. Mais toi ? Survivre sans lui ? Tu n’en es pas si certain. Tu aurais sûrement fini le crâne explosé, finalement vaincu dans un combat à mort – parce que depuis toujours c’est l’unique chose à laquelle tu es vraiment bon, te battre. Tu n’as d’ailleurs jamais arrêté de le faire – et ton corps t’en remercie gracieusement aujourd’hui, te collant brutalement dans la face le revers de la médaille. On a essayé de te convaincre que la Flotte n’était pas un monde pour un être tel que toi. Sans doute ces gars-là n’avaient-ils pas entièrement tort – les combats illégaux dans lesquels tu trempes régulièrement en témoignant largement. Mais ils ignoraient une chose, la plus importante qui soit à tes yeux ; là où Syjad irait, tu le suivrais. Peu importe si cela annonçait abandonner la vie de pirate pour devenir un gars – presque – plus tranquille, un simple docker sur le Colossus 5. On peut dire qu'il y a pire comme existence, vous deux êtes bien placés pour le savoir.

Ta dextre se lève jusqu’à atteindre sa joue, y glissant doucement, tes doigts repassant sur les marques de son passage à tabac. Tes gestes sont redevenus un peu plus brutaux ou tout du moins, moins délicats, parce que chassez le naturel, il revient au galop. Tes mâchoires se contractent quand tu te rappelles la demande du capitaine ; ne pas t’en mêler. Pas cette fois. Ce n'est pas l'envie qui manque, pourtant. Tu n’es juste pas en état de le faire et il a autre chose en tête. Tu as abdiqué, ne reviendras pas sur cette décision. Ceux qui ne connaissent guère votre duo et le lien particulier vous unissant pourraient encore s’étonner de ce fait. Qui donc pourrait raisonner l’ours bourru que tu es ? Nul autre que Syjad, assurément. Tu soupires doucement tandis que tu ramènes ta main vers ton être. « Hm… » Il y a toujours ce moment de latence quand tu prends la parole, ce petit moment de réflexion que tu prends après avoir poussé ce son singulier. « Je reste. Mais il faut que tu te reposes. » Le ton est presque autoritaire. « Je peux rien tirer de toi dans cet état. » Ajoutes-tu alors sur un ton plus léger. Tes lèvres s'étirent jusqu'à former l'un de ces sourires que réserves à l'homme à tes côtés. « Mais si t'as besoin...» Tu hausses un peu les épaules. Inutile de terminer ta phrase, Syjad sait qu'il pourrait te demander la lune que tu trouverais encore le moyen de lui ramener. C'est cela qui est si agréable avec lui ; vous vous comprenez, sans grand discours, juste un regard et il saisit ce qui se trame au fond de ton esprit.

MessageSujet: (#) Re: You deliver me from the pain in my life. // Orson    You deliver me from the pain in my life. // Orson 3ViG0Cu 

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