Elle avait pris la tête de l’équipe et les menait au travers des herbes violacées, qui venaient frôler ses genoux, et elle avait le regard rivé sur le sol, afin d’éviter de tomber sur le terrain inégal. Dommage pour le panorama. Plus rien à voir avec l’espace, les étoiles disséminées, ni les murs froids de la flotte. Il y avait tant à voir mais pas pour le moment. Il s’agissait de ne pas se perdre. Derrière elle il y avait les autres. Fermait la marche Ana, loin derrière elle, ce qui ne lui déplaisait pas. Si aucun mot méchant n’avait été échangé, il restait visible qu’il y avait un froid entre elles, et qu’elles étaient bien mieux chacune dans leur rôle. L’une s’occupant de trouver le chemin. L’autre de fermer la marche pour avoir l’œil sur le groupe. Entre les deux il y avait Marie-Cécile Huber, qui analysait le terrain, et enfin Delaani.

Sous leurs pieds le sol devenait marécageux.

- Attention à ne pas s’embourber.

En même temps qu’elle tâtait le terrain pour trouver les meilleurs appuis elle avertissait le reste. En réalité même si elle était en train de patauger, elle était satisfaite. Pouvoir sortir du camp, même si ce n’était que dans les alentours, c’était le plus proche qu’elle ne se soit jamais sentie d’être une exploratrice. Rien n’aurait pu entamer son excellente humeur et elle s’arrêta un moment pour évaluer les possibilités qui se présentaient. Le marécage s’étendait devant elle et le terrain devenait impraticable, elle s’y enfoncait de plus en plus quand elle marchait, ce qui signifiait qu’elles allaient devoir trouver un autre chemin, histoire de contourner le terrain impraticable. On ne lui avait pas donné plus d’indications que cela, aussi devait-elle décider d’elle-même, se fiant plus à son pied qu’à son savoir. Trouvant finalement un terrain plus praticable, elle fit signe aux autres de la suivre, et puis poursuivit sa marche.