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  crawl through knives (MORCANT)
MessageSujet: (#) crawl through knives (MORCANT)    crawl through knives (MORCANT) 3ViG0Cu Ven 12 Jan - 0:00
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crawl through knives.
morcant & freya.

Tu tournes, tu tournes, encore et encore. Le marteau qui cogne contre ta tempe. L'engourdissement dans ton bras gauche. Tu soupires et tu bouges, comme si ça allait faire passer la douleur. T'as déjà tout essayé Freya, c'est pas la peine de gigoter dans tous les sens. Tes doigts cherchent l'interrupteur, tu passes sur le mur à tatillons. Un déclic et la lumière qui tamise la pièce. Pas beaucoup d'espace dans ta chambre, juste de quoi mettre ton lit et quelques affaires. Tu squattes après tout, alors tu fais pas la fine bouche. Tes yeux fixent le plafond. Tu serres les dents, t'essayes de réduire la pression dans ton crane. Tu retiendrais presque des larmes. Puis vivement, tu te redresses. Tes mains, qui prennent ta tête comme dans un étau. T'as envie de hurler, de crier à t'en déchirer les poumons. Mais tes lèvres, elles restent scellées. Le silence garde l'entière possession de la pièce. Tu veux pas faire de bruit, tu veux pas prendre le risque de réveiller Ean. Tu saurais pas quoi lui dire. Comment lui expliquer pourquoi ta voix déchire la nuit. Tes doigts serrent la peau de tes tempes, tu forces sur tes paupières pour te concentrer sur quelque chose d'autre. Ta respiration se fait de plus en plus lente. Mais la douleur elle, elle continue sur sa lancée. Tu soupires, encore une fois et tu jettes la couette qui recouvre tes jambes. Tes pieds ont à peine touché le sol que t'es déjà debout. Tu te glisses hors de ta chambre, dans le plus grand des calmes. Ton regard est rapidement attiré vers la porte fermée d'Ean, la voie est libre. Tu fais machine arrière pour te vêtir un peu plus avant de sortir à nouveau. Sur la pointe des pieds, tu te diriges vers la porte du logement. Tu te penches pour attraper ta paire de chaussures, que tu enfileras dans le couloir. Tu pousses la porte et serre ta veste contre toi ; la température n'est pas la même entre les deux. La douleur est toujours là, toujours vivante dans tes veines. Un grognement passe tes lèvres alors que tu tentes de bouger ton bras. Tes muscles se sont encore durcis. Tu sers tes lacets avec difficulté avant de prendre la route du Regina Mercy.

Deux coups contre la porte et ta main retourne dans ta poche. Tu regardes vaguement autour de toi, t’inspectes le vaisseau qui tourne au ralenti dans l’obscurité de la nuit. « Putain. » que tu murmures, n’étant accueillie que par le silence. T’espérais qu’il soit encore debout à cette heure tardive, à bosser sur tu-ne-sais-quoi. Alors tu tournes les talons, tu te résignes à retourner te coucher, à essayer de dormir, souhaitant effacer la douleur. Comme s’il pouvait t’aider de toute façon. Y’a rien à faire. C’est pas en parlant symptômes et spéculations que tu vas redevenir saine. Tu ne sais plus quoi attendre Freya, tu ne sais plus. Tu t’apprêtes à partir, quand y’a un cliquetis qui parvient à tes oreilles. La porte derrière toi vient de se déverrouiller. Tu te retournes, avec cette infime espérance de voir la solution à ton problème.

MessageSujet: (#) Re: crawl through knives (MORCANT)    crawl through knives (MORCANT) 3ViG0Cu Lun 15 Jan - 16:15
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Ce n'était que le début d'une nuit sans fin. Lunettes de vue vissées sur l'arête nasale, les lentilles abandonnées pour le moment. Une main qui ne cessait d'aller et venir dans sa tignasse sombre, preuve d'une gêne, d'un quelque chose qui turlupinait l'Astorian. Les paupières qui clignaient trop souvent, la fatigue le rongeait mais il était là. À tout faire pour s'empêcher d'y penser. Au manque. Le seul fait d'y songer accélérait les battements de son cœur. Le manque. Il était là, tapi sous sa peau, à gratter à la porte comme un animal qu'on aurait foutu dehors. Alors Morcant se plongeait à corps perdu dans le travail, à anticiper ses consultations, à bidouiller tout ce qui avait besoin d'une révision. Il faisait même les cents pas dans sa salle de consultation Morcant, quand rester assis lui devenait insupportable. Ses traits tirés n'auraient pu tromper personne. Il crevait de fatigue. Mais dormir ? Il ne voulait pas y penser non plus. Chaque nuit de sommeil se soldait par un réveil plus que délicat. Et il détestait ça. Cette sensation d'être cloué au fond de son matelas, de ne plus vouloir quitter ses draps. Ça ne lui ressemblait pas. Il préférait encore la fatigue à cette sensation, harassante, de ne jamais avoir l'impression d'émerger. Alors oui, les poches sous ses yeux, ça n'était pas pour faire joli, ou se donner un genre. Les stores de sa salle de consultation étaient fermées, mais la lumière tamisée de sa lampe de bureau ne trompait personne ; après tout, rares étaient les individus à se promener à une heure aussi tardive, et quand bien même il s'en trouvait des personnes flânant dans le secteur, elles savaient très bien que huit fois sur dix, son bureau serait éclairé. Sa décision de se priver définitivement d'Astre n'avait pas arrangé les choses, et aujourd'hui, les effets secondaires dont on l'avait tant averti lui tombaient sur la gueule à la façon d'un guet-apens. Morcant finit par reprendre place à son bureau, son soudain accès d'hyperactivité ne l'aidant clairement pas. Il but une longue gorgée d'eau, à défaut de se jeter sur sa machine à café. Il en avait assez abusé comme cela. Les deux coudes solidement plantés sur son bureau, la tête entre ses mains, il labourait son cuir chevelu de ses doigts noueux quand deux coups retentirent, frappés à sa porte. Il releva la tête, surpris et hirsute, et redressa d'un geste de la main ses lunettes de travers tout en se dirigeant vers la porte. La porte verrouillée pour plus de tranquillité fut délestée de son entrave et Morcant l'entrouvrit doucement, juste au moment ou un dos lui faisait face. Son geste retint cependant l'attention de l'intrus et l'Astorian reconnut Freya Vakarian, une de ses patientes. Quelque peu surpris de la trouver à sa porte, sa première réaction fut toutefois de souffler d'une voix enrouée de ne pas avoir été utilisée des heures durant : « Freya, est-ce que tout va bien ? » Il aurait bien voulu qu'elle se soit trompée, il aurait bien voulu qu'elle fasse demi-tour pour ne pas avoir à visualiser cet air de déterré qui peignait son visage, mais la curiosité de Morcant, piquée à vif, resta focalisée sur la jeune femme plutôt que sur son soucis d'apparence.

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