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  Quitte à se ronger les ongles, autant qu'ils soient vernis | Evelyn & Katrina
MessageSujet: (#) Quitte à se ronger les ongles, autant qu'ils soient vernis | Evelyn & Katrina    Quitte à se ronger les ongles, autant qu'ils soient vernis | Evelyn & Katrina 3ViG0Cu Mar 4 Déc - 20:02
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Les journées sont longues. Très longues. Surtout depuis les incidents tragiques du Jeanne d’Arc. C’est difficile à surmonter pour Katrina qui a perdu son principal soutien émotionnel. Sa fille se montrait plus incisive, plus protectrice. Elle ne pouvait plus supporter de voir sa mère sans repères, elle voulait lui secouer les puces. Sa fille était déjà plus forte qu’elle. Et cette soirée; Katrina lui a promis d’aller se changer les idées d’une manière ou d’une autre, d’aller voir du monde.

Et qui pouvait-elle embêter dans ce monde avec des histoires aussi moroses ? Il n’y avait qu’Evelyn, sa meilleure amie, pour supporter ce moment. Alors elle lui a proposé une soirée entre filles, rien qu’entre elles, pour un peu penser à autre chose qu’à ces idées néfastes qui prends beaucoup trop de place dans l’esprit beaucoup trop facilement. Alors elles allaient plutôt se faire les ongles en évacuant tout ça ou en parlant d’autre chose, elle ne savait pas vraiment encore le projet de la soirée. Si ce n’était que d’avoir une manucure parfaite ce soir !

Alors elle va retrouver son amie, vêtue d’une robe longue et ample assez simple. La machine sous le bras. Parce que oui, elles ont traficoté une machine à coudre pour la transformer en une machine à ongles. Millimétré à la perfection, la machine faisait une manucure parfaite et pour le moindre effort. Elle peut même être calibrée pour les pieds ! Il y a quelques heures de perdues là dessus et quelques demandes auprès d’experts pour s’assurer de la sécurité du bousin.

Un sourire complice, bien que pas aussi complice qu’elle le voudrait, elle se glisse près d’elle pour lui faire la bise, cherchant un contact sommaire avec son amie. “J’ai ramené la bête !” Elle ne demande pas comment ça va, parce qu’elle le sait finalement. Cette question viendra peut-être plus tard parce que fondre en larmes ça va peut-être attendre. Elles se dirigent vers la cabine d’Eve, tranquillement, le poids de la machine commençant à peser sur son bras. “Oh j’ai l’impression de ne pas avoir fait ça depuis une éternité, j’ai l’impression d’être à la foire et au moulin, j’avais besoin de ça pour respirer !” elle dit ça, mais elle était pas forcément au courant que son amie l’enviait un peu sur ce côté là. Elles n’ont jamais pu réellement en parler, Evelynn n’ayant à ce jour pas évoqué le sujet. Ce qui explique son exclamation tout à fait classique.

“Ce qui est sûr, c’est que je suis contente de passer ce moment avec toi.” Elle soupira doucement, posant la machine sur la surface plane la plus proche et disponible afin de s’étirer longuement les bras. C’est que ça pesait son poids ce machin ! Ce petit bijou de technologie. Elle se posa dans le premier mobilier prévu à cet effet, passant les mains dans ses cheveux plus par tic que par réelle nécessité. Elle pencha la tête en arrière pour observer son amie. L’air de demande “On s’y met quand ?”
MessageSujet: (#) Re: Quitte à se ronger les ongles, autant qu'ils soient vernis | Evelyn & Katrina    Quitte à se ronger les ongles, autant qu'ils soient vernis | Evelyn & Katrina 3ViG0Cu Jeu 20 Déc - 22:26
Evelyn Olsen
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Heureusement que personne ne lui avait demandé pourquoi elle avait accepté de passer la soirée avec Katrina, car elle n’aurait guère su quoi répondre. À ne pas s’y méprendre : Evelyn avait une affection tendre envers la capitaine du Regina Mercy depuis de nombreuses années. Une amitié improbable à laquelle l’aînée s’accrochait malgré tout comme aux débris d’un naufrage, consciente qu’il y avait de ces particularités chez l’une et chez l’autre qui faisaient qu’elle ne trouverait pas de meilleure amie. Ça n’en était pas moins un défi que de rester positive et de ne pas sombrer dans le cynisme face à l’histoire de Katrina. Jeune capitaine à la carrière exceptionnelle, brillante comme pas une, avec un mari mort en héros et une fille vaillante et dégourdie avec laquelle elle s’entendait à la perfection – il y avait de quoi remuer le couteau dans la plaie d’une Evelyn pour qui tous ces aspects demeuraient dérisoires, entre la promotion que les mauvaises langues attribuaient uniquement à sa plastique et à quelque liaison avec le capitaine, un ex-mari taulard et un fils unique secrètement dépendant aux narcotiques. À son sens, il y avait de quoi se vautrer dans quelque complexe d’infériorité.

Or, c’est tout sourire qu’elle accueille Katrina dans une étreinte, comme si la simple perspective de passer un peu de temps de qualité avec elle suffisait à supprimer le reste de ses pensées noires. « Faut bien la mettre à profit de temps en temps », remarque-t-elle en lançant un regard vers la seule et unique manifestation de quelque imagination qu’Evelyn puisse avoir. La machine était un trésor d’ingénierie, quand on y pensait. Quelque part, ça lui plaisait de partager cette exclusivité avec Katrina. Un secret qui ne concernait qu’elles. Le sourire d’Evelyn se crispe un peu au commentaire de la capitaine, mais elle ne rajoute rien d’autre qu’un hmmm compatissant, comme pour agréer, alors même qu’elle ne savait pas quoi répondre, en réalité. Elle ne pouvait pas comparer les soucis de Katrina aux siens, et pourtant, elle avait envie de lui souligner qu’elle n’était pas la seule à galérer; néanmoins, une telle acrimonie n’avait que peu sa place envers une veuve qui ne faisait qu’entamer son deuil.

Comment lui en vouloir, de toute façon, alors qu’elle admettait si candidement avoir eu besoin de partager un peu de temps en tête-à-tête? La machine posée sur ce qui servait de coin repas est temporairement oubliée au profit d’un échange de regards éloquents. Evelyn avait envie de demander à Katrina comment elle allait, mais n’avait pas envie de la forcer à dire qu’elle allait bien si ça n’était pas le cas; de l’autre, elle n’avait pas non plus nécessairement besoin d’entendre les complaintes de son interlocutrice. Consciente que ce genre de pensées faisait d’elle une mauvaise amie, elle se secoue la tête, comme pour en déloger la négativité. « Comment vas-tu? Le travail te tient occupée? » Elle pose une main bienveillante sur l’épaule de son amie, la serrant un peu, geste amical qu’Evelyn ne réservait qu’à une minorité restreinte. Evelyn porte ensuite son attention sur la machine, qu’elle centre sur la très petite table, avant de fouiller dans un tiroir pour trouver la laque artisanale – à base d’acrylique de grade médical, de pigments mystérieux achetés à l’Australe et d’amidon – qu’elles utilisaient pour leurs rares petits moments beauté. « Je te sors quelle couleur? » Pas qu’il y en avait des tonnes, mais suffisamment pour s’amuser.
MessageSujet: (#) Re: Quitte à se ronger les ongles, autant qu'ils soient vernis | Evelyn & Katrina    Quitte à se ronger les ongles, autant qu'ils soient vernis | Evelyn & Katrina 3ViG0Cu Sam 12 Jan - 9:21
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Katrina la serra dans ses bras, se retenant de fondre en larmes immédiatement en sentant la pression se relâcher. Elle ne voulait pas s’apitoyer sur son sort, parce qu’au fond d’elle-même, elle se doutait que son amie avait aussi son lot de soucis et elle voulait d’abord montrer qu’elle était là aussi pour Evelyn. “Tu as bien raison et même si les opportunités se font rares ces derniers temps.” Les mains glissent contre ses coudes lors de la séparation de l’étreinte. “Je regrette de ne pas réussir à me montrer aussi disponible que je le souhaiterais.” Elle se recule pour rendre l’espace vital à son amie, prenant place dans sa cabine.

Les bras libérés, elle souria légèrement. “Tu n’imagines pas, j’ai l’impression de ne faire que ça. Depuis quelques temps, j’ai l’impression de n’avoir aucun temps pour moi.” Ce qu’elle ne dit pas c’était aussi elle qui se surmenait, pour ne pas avoir le temps de penser à autre chose. C’était donc normal d’avoir l’impression de ne plus voir sa fille, ses amies quand on est limite en train de se tuer à la tâche. “Mais peu importe ! Sors moi du bleu, le foncé étincelant, celui qui donne l’impression d’avoir des galaxies à chaque doigt.” Elle pouffa légèrement de rire. “Tu sais ce que j’ai vu ? La chanteuse préférée de ma fille là, Seo, elle avait des faux ongles et je sais pas trop comment ça marche mais ils changeait de couleur. On en perds tout le charme de prendre le temps de les vernir, mais je dois avouer que c’était sympa comme concept.” Elle parla de sa fille, naturellement, parce qu’il n’y a plus qu’elle de réellement présent autour d’elle de sa famille, alors elle préférait se rattacher à ce qui était encore là plutôt que de se focaliser sur ce qui n’était plus là.

Elle se hisse sur la pointe des pieds, regardant par dessus l’épaule pour regarder dans le tiroir. “Quelle couleur as-tu choisi ?” qu’elle questionnait, curieuse. Et puis c’était simplement pour amorcer une autre question, qui la préoccupait plus que la couleur qu’elle sélectionnerait pour ses ongles. “Et toi comment ça se passe ?” Les doigts de la capitaine se posèrent sur les épaules de son amie, pianotant doucement. Elles allaient pas tarder à avoir des ongles aussi jolis que lorsqu’elles avaient vingt ans de moins. Elle avait hâte. Et elle espérait aussi tenir, de ne pas vider son sac, pas trop. Elle le faisait déjà assez chaque nuit lorsqu’elle se retrouvait seule avec ses pensées. Evelyn était là, elle n’allait pas l’innonder de ses problèmes. Pas tout de suite en tout cas.
MessageSujet: (#) Re: Quitte à se ronger les ongles, autant qu'ils soient vernis | Evelyn & Katrina    Quitte à se ronger les ongles, autant qu'ils soient vernis | Evelyn & Katrina 3ViG0Cu Ven 18 Jan - 1:01
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En d’autres circonstances, Evelyn se serait crispée, raide comme une barre de fer, mais l’étreinte a plutôt l’effet contraire : celui de la calmer, presque, ou du moins de lui arracher un bref soupir de contentement. Malgré tout le ressentiment qu’elle pouvait avoir à l’endroit de Katrina, elle n’en demeurait pas une amie précieuse, et elle se sentait coupable de ne pas être capable de mettre sa jalousie indue de côté. Obéissant à la demande de la capitaine dès qu’elle la libère, elle ne réprime pas un petit pouffement de rire gentiment amusé. « Toujours aussi poète », note Evelyn avec un regard en coin alors qu’elle farfouille d’une main dans le tiroir plein de petits flacons colorés. Les couleurs foncées étaient plus faciles à créer en raison des ressources disponibles, aussi doit-elle lever chacun des échantillons à la lumière du plafonnier pour s’assurer de trouver la bonne – et ne pas refiler le vert à Katrina par mégarde. « Des DEL télécontrôlées dans de la fibre de verre? Ou dans de l’acrylique, peut-être », avance-t-elle, portant finalement son choix sur une des couleurs à leur disposition.

« J’ai pris rouge », répond-elle, posant le bleu réclamé par la capitaine et un rouge bordeaux sur la table exigüe, sur laquelle la machine prenait l’essentiel de la place. « J’ai l’impression que ça sera joli avec le noir et le blanc de l’uniforme. » Elles n’avaient pas eu l’occasion de se voir beaucoup depuis qu’Evelyn occupait le poste de vice-capitaine du Colossus 5, ce que Katrina n’avait certainement pas manqué de remarquer, considérant sa question. Alors qu’elle positionne la machine sur le côté, elle secoue le flacon bleu avant d’en verser une partie dans le compartiment dédié. « Ça se passe », fait-elle, succincte, concentrée sur sa tâche. Prenant soudainement conscience que ça n’était pas très loquace comme réponse, elle reprend, hochant la tête. « Emmerich vient de sortir de prison. C’est… moins simple que j’aurais cru. » C’était un odieux euphémisme, mais Katrina n’avait pas besoin de le savoir immédiatement. « Sinon, le travail, tu sais. Ça m’occupe le corps autant que l’esprit. » La capitaine du Regina Mercy saurait qu’une Evelyn occupée était une Evelyn préoccupée, avant tout, mais elles avaient la même façon de canaliser leurs idées noires. L’ancienne orthopédiste savait qu’elle irait chercher un peu d’empathie de la part de son interlocutrice. Un clic sonore se fait entendre et la machine se met soudainement à ronronner. Dans quelques instants, Katrina pourrait la laisser faire son œuvre. « Je t’offre à boire? »
MessageSujet: (#) Re: Quitte à se ronger les ongles, autant qu'ils soient vernis | Evelyn & Katrina    Quitte à se ronger les ongles, autant qu'ils soient vernis | Evelyn & Katrina 3ViG0Cu Ven 18 Jan - 21:27
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L’explication semblait logique et Katrina acquiesça d’un mouvement de tête perplexe. Cela devait être pratique de pouvoir changer de couleur d’ongles en un clic, mais elle adorait trop ces moments avec Evelyn pour les remplacer par une application.

La capitaine la laissa choisir la couleur. “Oh oh, excellent choix.” qu’elle commenta brièvement pour écouter ce qu’elle avait à répondre. Au fond d’elle, elle pouvait se douter de la réponse, elle a les mêmes réactions qu’elle. Le travail. C’était des bourreaux de travail qui s’en servaient comme exutoire pour expulser ce qui n’allait pas. Sauf que ça ne suffisait plus à Katrina. Cette accumulation l’empêchait de passer des nuits correctes. Tout se détériorait petit à petit. Sa fille était effarée de la voir aussi abattue et faisait tout pour lui botter les fesses une bonne fois pour toute, incapable de comprendre comment sa mère si forte dont elle était si fière pouvait se retrouver si bas. Katrina décevait, encore. Et ça lui pesait trop sur le cœur pour rester seule.

Elle espérait trouver du soutien en sa meilleure amie. Sauf que ce qu’elle avançait là, elle savait ce que ça voulait dire et la brune s’en pinça les lèvres alors qu’elle plaçait ses doigts sous la machine, la laissant lui vernir les ongles avec une précision incroyablement parfaite. “À boire ? Oh, euh, oui avec plaisir.” Elle avait tellement été dans ses pensées qu’elle laissa Evelyn s’occuper de remplir les verres dans le seul bruit du bijou d’ingénierie.

Mais ça ne pouvait durer alors elle brisa le silence quand la blonde fût de retour. “Merci.” Ok. Bon. On a connu mieux Kat. Elle se débina une fois de plus, son courage s’évaporant en même temps que ses épaules qui s’affaissaient. Elle repensa à sa fille qui serait probablement abasourdie devant cette scène. Pourquoi faire semblant ? Evelyn savait qu’elle avait compris c’est certain ! “Eve je… écoute si t’as besoin je suis aussi venue pour ça ! Et puis ça me fera moins culpabiliser si je ne suis pas la seule a me plaindre.” qu’elle lâcha dans un élan d’honnêteté. Elle n’avait pas réfléchi à ce qu’elle venait de dire et sa main qui n’était pas sous la machine bougeait dans tous les sens, signe typique lorsqu’elle paniquait ou angoissait.

Un silence se fait sentir avant que Katrina ne se mette à rire, un peu nerveusement cela dit. “Oh pourquoi ai-je l’air d’une adolescente de 15 ans hein ?” Elle souffla longuement, fermant les yeux avant de reprendre la parole. “Tout ce que je veux dire, c’est que voilà, je suis là. Pour toi. C’est tout. Y’a rien de compliqué là dedans si ?” Est-ce qu’elle perdait la boule ? Oui. Il faut dire que relâcher la pression du capitanat pour parler normalement à quelqu’un n’était pas arrivé depuis un bon moment. Le mot qui trottait dans sa tête ? C'était pathétique.
MessageSujet: (#) Re: Quitte à se ronger les ongles, autant qu'ils soient vernis | Evelyn & Katrina    Quitte à se ronger les ongles, autant qu'ils soient vernis | Evelyn & Katrina 3ViG0Cu Lun 25 Fév - 21:12
Evelyn Olsen
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Sans qu’elle soit oppressante, on sentait que l’atmosphère n’était pas à la fête, non plus. Leurs rares retrouvailles se faisaient généralement dans des circonstances plus légères, mais le sort semblait s’être abattu simultanément sur les deux femmes, les empêchant de s’appuyer entièrement sur l’autre pour passer à travers des désagréments. Dans un petit sourire, elle tourne le dos à Katrina, repêchant dans une armoire qui restait un peu plus fraîche deux bouteilles d’eau pétillante aromatisée au citron – l’un des petits luxes qu’elle se permettait, considérant sa situation, et qui lui convenait par sa relative discrétion. Evelyn n’avait jamais eu envie d’être ostentatoire dans l’affichage de son statut social, même si le sarrau, d’abord, puis l’uniforme de vice-capitaine avaient toujours parlé plus fort que le reste. Consciente que Katrina ne pouvait pas utiliser l’une de ses mains, elle lui ouvre la bouteille et verse le contenu dans un verre avant de la déposer près de sa main libre. La vice-capitaine du Colossus 5 se rassoit face à son amie, lui décochant un petit sourire misérable d’impuissance. Elle ne savait pas quoi dire pour ne pas avoir l’air de se plaindre, tout comme elle ignorait comment relancer la discussion sans avoir l’air de balayer du revers de la main les soucis de Katrina. Comme si elle avait compris le dilemme de son interlocutrice, Kat reprend la parole, causant un hochement de tête désolé à l’ancienne médecin.

Bien sûr, elle avait raison – elles se connaissaient depuis une éternité, et ce genre de raisonnement n’avait plus lieu d’être. Imitant le petit rire de Katrina, osant un sourire discret, elle baisse les yeux. « Je sais, c’est juste… » Elle pince les lèvres. « Je me sens ingrate de me plaindre de quoi que ce soit quand ta situation est d’autant plus éprouvante, et je sais que t’es venue pour te changer les idées avant tout. » Ce qu’elle voulait plutôt dire c’était qu’elle se sentait si inutile et inapte à côté des exploits de Katrina qu’elle ne se sentait pas de tout lui balancer. Or, peut-être qu’il était temps de faire comme avec David; de revoir sa façon de faire. Peut-être que ça lui apporterait quelque chose de plus. Le silence qui suit n’est habité que par les vrombissements discrets de la machine à ongles. « Tu as élevé une fille exceptionnelle, et moi j’ai tourné le dos à ma famille. Ton mari est un héros et moi j’ai que Rich qui a passé le quart de la vie de David en prison. J’ai pas… j’ai pas l’impression que je mérite que tu m’écoutes râler. » Evelyn ne mettait que rarement des mots sur ses états d’âme, et ceux-ci sont maladroits, peu habitués. Or, elle sent que c’est un pas dans une autre direction – est-ce que c’était la bonne ou non, l’avenir seul le dirait. Comme pour ponctuer la fin de la phrase d’Evelyn, la machine émet un ding sonore qui signale la fin du cycle, invitant Kat à ranger sa seconde main sous l’applicateur.
MessageSujet: (#) Re: Quitte à se ronger les ongles, autant qu'ils soient vernis | Evelyn & Katrina    Quitte à se ronger les ongles, autant qu'ils soient vernis | Evelyn & Katrina 3ViG0Cu 

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