Il vient de récupérer Aurora à l’école, la tenant par la main alors qu’elle lui parle de sa journée. Il l’écoute attentivement, sourit à ses dires, réponds aussi. Il s’y intéresse, profondément. Depuis la mort de son épouse, sa fille est devenue son univers entier. Il tient à elle comme à la prunelle de ses yeux et elle passe toujours avant tout le reste. Bien sur, il a des responsabilités et du haut de ses dix ans, elle le sait pertinemment, mais elle demeure sa priorité. Jamais elle ne se vante vraiment du statut de son père. Jayne se souvient d’ailleurs d’une anecdote, où malgré son nom, l’institutrice n’avait pas du tout réalisé de qui elle était la fille, jusqu’à ce qu’il vienne la récupérer, dans les premiers jours suivant la rentrée. Il se souvient du choc de l’institutrice qui n’avait pas réussi à aligner deux mots, alors qu’il allait pourtant la saluer de manière tout à fait polie. Un épisode qui le fait sourire, et qui amuse aussi beaucoup Aurora. Par moment, la franchise des enfants est quelque chose de rafraichissant. Elle n’hésite pas d’ailleurs, ne mâche pas ses mots, avouant clairement à son père lorsqu’elle estime qu’il plait à quelqu’un, qu’on le regarde avec insistance. Elle gêne, parfois, autant son paternel que ses interlocuteurs, mais Jayne s’en amuse toujours.
Tandis qu’ils marchent, cote à cote, main dans la main, dans les couloirs de l’Helios, plus très loin de leur cabine, un des scientifiques d’une équipe de recherche alpague Jayne qui s’immobilise pour se tourner vers lui. Lâchant machinalement la main de sa fille, alors qu’elle se remet à jouer avec une peluche en forme d’étoile, il se focalise sur son interlocuteur, qui lui apporte une mauvaise nouvelle concernant un rapport foireux, où l’expérience vient clairement d’échouer. Une expérience où Jayne lui même a participé, employant ses talents de docteur en physique appliqué, en plus de ça. Pinçant les lèvres, il fronce également les sourcils agacé. « Oui très bien, je passerai voir ça demain, nous en discuterons avec toute l’équipe » Conclut-il, à son interlocuteur qui le salut d’un respectueux d’une signe de tête en lui souhaitant une bonne soirée. « Merci, bonne soirée à vous aussi ». Lorsqu’homme s’est éloigné, Jayne soupire, passe ses mains sur son visage, avant de s’adresser à sa fille. « Qu’est ce que tu penses d’un menu spécial ce soir ? Je crois que je vais avoir besoin d’un remontant » Baissant la tête, en attendant une réponse qui ne vient pas, le capitaine Reynolds réalise soudain que sa fille s’est volatilisé. Moment de panique qui le gagne, alors qu’il regarde à droite, puis à gauche. « Aurora ? » Appelle t-il d’abord, d’une voix calme. Rester calme, reste calme, voilà le mantra qui résonne dans sa tête en cet instant. Ne pas paniquer.
Sauf qu’aucune réponse ne vient. Le silence, quelques passants. Alors, Jayne s’élance, tente de prendre le chemin en direction de leur cabine, peut être sa fille a t-elle pris de l’avance. Il alpague même un passant ou deux. « Vous n’auriez pas vu une petite fille ? Blonde ? Un air angélique ? » Sa fille. Nombreux sont ceux qui connaissent le visage de poupée d’Aurora, en plus de savoir que bien sur, le capitaine de l’Hélios est père, mais tous répondent à la négatif. « Oh bordel ! » Il jure, entre ses dents, autant en anglais qu’en mandarin, en faisant les cents pas. « Aurora ?! Aurora ! » Beugle t-il en esquissant quelques faux sourires, du style que tout va bien, à ceux qui tournent un regard curieux vers lui. Jusqu’à ce qu’enfin, alors qu’il se dirige vers les dômes, sachant pertinemment que sa progéniture porte un intérêt certain pour la nature, il aperçoit Zephyr, tenant dans ses bras, contre lui, sa fille. Zephyr le géant, au teint hâlé. Le byblien qui s’est parfaitement intégré, ce qui n’est pas une petite fierté chez Jayne, qui a fait en sorte que tous les immigrés s’intègrent à la perfection. Le géant en est probablement le meilleur exemple, sa plus grande fierté. Son regard, qui en temps normal ne se gêne pas pour détailler l’imposante carrure qui a plusieurs fois fait naître quelques fantasmes discrets dans l’esprit du capitaine, est cette fois focalisé sur sa fille, pour laquelle il a ressenti un réel vent de stress.
« Punaise Aurora, me fait pas des frayeurs comme ça ! » Dit-il, d’un ton un peu sévère, l'adrénaline retombant enfin, alors qu’elle le regarde en haussant les épaules. « T’étais occupé, je m'ennuyais ! » Balance t-elle comme excuse, à son encontre. « Tu sais pertinemment que papa a souvent du travail, ça n’a pourtant pas duré longtemps » Mais déjà son attention se reporte sur Zephyr, qui les observe dans un léger sourire. « Désolé Zéphyr, merci beaucoup de me la ramener, elle m’a fait une sacrée peur » Avoue t-il en faisant les gros yeux à sa fille.
Sujet: (#) Re: We go home (Zephyr) Jeu 18 Oct - 20:46
« Salut m'man, p'pa. Quelques nouvelles. J'ai une cabine personnelle, je suis content. Pas que ça me dérangeait de partager une cabine, je veux dire j'étais déjà juste content d'être là mais voilà, c'est franchement bien d'avoir mon endroit à moi. Je me caille toujours les miches. Je crois qu'il va me falloir vraiment beaucoup de temps avant de m'habituer à la différence de température mais c'est pas bien important. Je touche un peu à tout avec le boulot et je crois que je suis utile. J'ai commencé aussi à travailler avec des agriculteurs. J'ai donné quelques conseils mais ils ne travaillent pas de la même façon que chez nous alors je ne sais pas trop ce que ça va donner. Je vous dirai ça quand je vous enverrai le prochain message. » Un silence. Il a enchaîné les mots mais là il hésite un peu. Parce que c'est pour aborder un sujet un peu plus délicat : son éventuel retour. Il a, jusqu'à présent, évité le sujet mais à présent, il se dit qu'il est peut-être temps d'être honnête avec ses parents. « Je vais pas hum... Je vais pas rentrer avant un moment je pense. » S'il rentre un jour en fait mais ça il ne le dit pas. « Il y a tellement de choses à faire, tellement de choses à voir... J'ai vraiment envie de voir Qiang vous savez alors oui... » Il se gratte nerveusement la nuque avant de réaliser que ses parents ne pourront pas le voir, ce ne sera qu'un message vocal. « Envoyez-moi des nouvelles dès que vous aurez le message, d'accord ? Vous me manquez tous les deux. J'vous aime. » Il observe le terminal et voit que le message continue de s'enregistrer. Il fronce les sourcils.
« Machin euh... Charlie, c'est bon. J'ai fini. - Très bien. J'envoie le message. - Super. Merci. - Je vous en prie Zephyr. Autre chose ? - Non non. C'est bon. »
Et il frissonne Zephyr car ça, il n'aime pas. Charlie... La technologie de la Flotte le dépasse grandement, l'intelligence artificielle plus particulièrement. Lui, sur Byblos, il se débrouillait seul, il ne demandait pas tout et n'importe quoi à un terminal alors oui, ça le dépasse et ça le dérange même. Il n'a que moyennement confiance en toutes ces machines capables de penser par elles-mêmes. Un soupir et il se redresse avant de s'étirer, grimaçant de douleur. Pourtant il n'est pas douillet, bien au contraire, ce type est un roc, résistant au possible mais la veille au soir, son adversaire a réussi à passer sa défense et l'a cogné dans les côtes avec force si bien que Zephyr a récolté un sacré hématome et la douleur qui va avec. Rien de bien grave cependant, la douleur finira par passer. Il hésite un instant. Pas de combat prévu ce soir. Le boulot est terminé et on ne l'attend nulle part. Un petit sourire étire ses lèvres : direction la Ruche. C'est la meilleure option possible pour passer une bonne soirée. Il récupère une chemise à carreaux qu'il enfile par-dessus son débardeur blanc et quitte sa cabine. Pas de veste. Pas besoin. Il fait quelques pas et jure dans sa barbe avant de faire demi-tour : il lui faut ce putain de terminal pour les crédits... Parce qu'ici, pas de troc : on paye avec de l'argent virtuel et ça le dépasse autant que le reste. Il retourne donc dans sa cabine, récupère le terminal qu'il glisse dans sa poche et cette fois c'est la bonne : il quitte sa cabine, direction la Ruche. Sauf qu'à peine est-il arrivé au bout du couloir qu'il s'arrête parce qu'il voit l'enfant. Aurora, s'il ne se trompe pas. La fille de Jayne, le capitaine de l'Helios et s'il la connaît, c'est parce qu'il a, à de nombreuses occasions, discuté avec Jayne et même avec l'enfant. Il apprécie Jayne, sa plastique bien entendu (il faudrait être difficile) mais l'homme qu'il est également. En tout cas, ce qu'il connaît de l'homme lui plaît. Et l'enfant est adorable également. Bon, sa fiancée à Jayne, il ne l'apprécie pas outre mesure mais il n'a rien contre elle. C'est juste qu'elle n'est pas le genre de femme avec lesquelles il aime échanger, voilà tout. Bref, froncement de sourcils en voyant Aurora seule. Pourquoi seule.
« Aurora ? » qu'il demande en s'approchant de la demoiselle, ne craignant pas qu'elle prenne la fuite malgré la carrure de Zephyr et malgré sa voix somme toute assez impressionnante pour un enfant. Aurora le connaît, elle ne va pas s'enfuir. Non. Elle tourne son petit visage vers le grand gaillard et son visage s'illumine d'un sourire en le voyant. « Qu'est-ce que tu fais là toute seule ? » qu'il demande une fois arrivé à hauteur de l'enfant. Elle lève sa petite bouille vers le géant.
« Je rentre. - Toute seule ? - Bah oui. - Bah non. » qu'il réplique en croisant les bras.
Et la petite perd son sourire et commence à afficher une petite moue contrariée.
« Pourquoi tu rentres toute seule ? - Parce qu'on rentrait avec papa et qu'il s'est mis à discuter avec quelqu'un et que je m'ennuyais. - C'est pas une raison. Tu peux pas faire ça, il va s'inquiéter. Allez viens-là, on va aller le chercher. »
Elle ne bouge pas.
« Allez, il te disputera pas tellement il sera content de te voir. »
Et elle hésite encore un instant avant de tendre ses petits bras vers Zephyr qui la réceptionne et la prend dans ses bras. Et Aurora de rigoler un peu une fois dans les bras de Zephyr. Pour lui, la petite est un poids plume. Elle glisse ses bras autour de du cou du géant et ce dernier se met en marche.
« Vous étiez où ? - Par là-bas. » qu'elle indique en désignant le couloir de gauche de son index et Zephyr prend donc la direction indiquée.
Et très vite il voit Jayne dans le couloir, livide, parce qu'inquiet bien sûr, comme Zephyr s'en est douté. Aurora s'accroche un peu plus, sans doute par crainte de recevoir des réprimandes.
« T'inquiètes pas. » qu'il souffle tout bas à l'enfant.
Il est confiant Zephyr parce que si c'était lui, bien sûr qu'il serait en colère que sa fille soit partie seule mais il serait tellement heureux de la retrouver que ça prendrait le pas sur sa colère. Et quelque chose lui dit que Jayne va réagir de la même façon. Et alors que Jayne lui intime ne plus pas lui faire ce genre de frayeur, la petite reste tranquillement accrochée au cou de Zephyr, répondant la même chose qu'elle a répondu au géant : elle s'ennuyait. Zephyr esquisse un petit sourire et tandis que Jayne parle à la demoiselle, Zephyr se penche pour la reposer au sol. Aurora se laisse faire mais à peine est-elle au sol que sa petite main vient s'accrocher à la grosse paluche de Zephyr et ça le fait sourire un peu plus. Il l'aime vraiment bien cette gamine.
« Y'a pas de souci. J'imagine oui, c'est ce que je lui ai dit. » qu'il affirme à Jayne quand il lui dit qu'elle lui a fait une sacrée peur, plantant son regard dans celui du Capitaine. « Après elle a pris le bon chemin, elle a un bon sens de l'orientation. » qu'il assure à Jayne. « Mais je lui ai dit qu'elle ne devait pas faire ça. Et si on le dit tous les deux ? » qu'il demande à la petite en détournant son regard de Jayne pour observer la petite tête blonde.
« C'est qu'il faut pas le faire. - Merci. »
Il sourit et reporte toute son attention sur Jayne.
« Beaucoup de travail alors ? »
Parce que discuter en plein milieu d'un couloir ne dérange pas Zephyr non. Il est comme ça.
(c) sweet.lips
--------------------- Zephyr parle en cc6600 Jayne parle en 006699 Aurora parle en ff9999
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