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Tag ff9999 sur  GhFeq3tSujet: Even devils need mourning - River & Inaya
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Rechercher dans: ARCHIVES RPGIQUES   Tag ff9999 sur  E9y993ISujet: Even devils need mourning - River & Inaya    Tag ff9999 sur  3ViG0CuVen 22 Juin - 12:28
La sensation que le fondre s’effondre sous ses pieds, que, lorsqu’ils sont partis, un trou béant se creusait dans son âme. En quittant la flotte, son mari et sa fille ont emportés une partie d’elle-même avec eux. Pourtant, River est restée digne, droite, froide, à l’image de celle qu’elle est en public, de ce personnage façonné au fil des années. Une facette publique immuable. Elle a retenu ses larmes, sa peine, éludant toute sensation déplaisante. Elle s’est concentré sur son travail, sur son poste, sur sa tâche. Elle en a même été plus froide, plus tranchante, plus dure, simplement parce qu’au fond d’elle, pulsait une vive douleur. « Capitaine Frye… » « Quoi ? » A-t-elle demandé, sans même relever les yeux vers la personne osant briser son moment de concentration, dans son bureau, en fin d’après-midi. « Nous aurons besoin de votre approbation sur quelques travaux… » Demande la jeune femme, intimidée, comme tous le sont, par River. « Plus tard, je suis occupé » Répond t-elle, sèchement, toujours concentré sur ses calculs et autres données, sur sa tablette posée sur son bureau. « Oui, bien sur c’est juste que… » Mais River s’exaspère et relève cette fois les yeux pour fusiller du regard son interlocutrice qu’elle trouve un peu trop entreprenante. Un peu trop culotté. Oui car même si River donne une apparence accessible, bien que froide, il n’en est pas moins connu qu’elle gère son vaisseau d’une main de fer, bien qu’avec des manières adoucis. Elle a bien compris que pour s’imposer sur la flotte, la gentillesse n’est pas la meilleure technique. Certainement pas sa technique, en tout cas, bien que souvent, Inaya arrive à édulcorer ses éventuelles pulsions sévères. « J’ai dit plus tard. » La jeune femme baisse les yeux, serrant contre elle ses dossiers. River peut même la voir rougir. « Oui, bien sur capitaine, excusez-moi, bonne fin de journée » avant de se retirer, refermant derrière elle la porte en verre du bureau.

Lasse, soudain, la quarantenaire vient poser ses doigts sur ses tempes qu’elle masse doucement. Bien qu’elle soit connue pour un côté un brin autoritaire, jamais elle n’est réellement sèche à ce point, conservant une certaine sympathie, bien souvent feinte. Mais depuis le départ de sa seule famille, tout est sujet à l’irriter. Simplement parce que sa peine reste enfouie en elle, sans qu’elle s’autorise à la faire sortir une bonne fois pour toute. Quelques élans d’abandon, dans sa cabine, mais rien de suffisant pour apaiser la colère et la terrible peine stagnant en elle. Fermant un instant les yeux, elle peut sentir le besoin de se laisser aller, de ne plus penser à rien, qui se fait de plus en plus pressant. Relevant le regard pour le perdre un instant sur le blanc immaculé de son bureau, elle finit par se lever. Enregistrant ses travaux, elle récupère sa veste de tailleur claire, qu’elle enfile sur ses épaules avant d’éteindre son poste de travail et la lumière du lieu, pour s’en éclipser rapidement.

Avisant Inaya en plein tête à tête avec un scientifique, elle lui fait un simple signe de la main, l’avisant de son départ, alors qu’elle quitte le poste de pilotage et les bureaux jouxtant ce dernier, pour rejoindre sa cabine. La quiétude de sa cabine, mais allant de pair, la solitude de cette dernière. Passant la porte de son logement, elle se débarrasse de ses talons, de sa veste, pour gagner l’espace chambre et s’asseoir sur le bord de son lit. Dans l’air, flotte encore l’odeur d’Ambroise, qui l’avait rejoint lorsque la consigne de faire cabine commune, incitant aux colocations les membres de la flotte, avait été diffusée à tous. River en s’en était ni offusqué, ni excitée, elle s’était simplement réjouit de retrouver un peu de proximité avec celui avec lequel elle était tant complice. Avec qui elle le serait encore, s’il était resté. Mais si elle a accepté son départ, l’incitant à accompagner leur fille, ‘c’est pour le bien de cette dernière. Pour qu’elle puisse avoir une vie meilleure, plus épanouie. Bien consciente qu’elle ne pourra plus jamais avoir de nouvelles, savoir si cela n’a serait-ce que fonctionné, sans risquer de compromettre leurs nouvelles identités. Elle leur a dit adieu, pour de bon.

Un long soupir lui échappe, alors que déjà, elle se redresse pour se débarrasser de ses vêtements et passer sur son corps nu, une simple nuisette satinée, dans les tons poudrés, enfilé par-dessus, une robe de chambre assortie, dans la même matière précieuse. Tout, ici, dans la vie de River, comme dans sa garde-robe ou encore dans sa cabine, respire le luxe et la réussite. Celle professionnelle, celle de l’ambition. Gagnant sa coiffeuse, devant laquelle elle prend place, elle coiffe lentement ses cheveux, constatant le peu d’attrait de son reflet. Ici, dans l’intimité, la fatigue retombe, la lassitude, la peine, aussi qui fait briller ses yeux clairs. Elle attache simplement sa tignasse rousse, avant de gagner une petite table, près de son canapé, pour se servir un verre d’un vin blanc doux dégoté au marché noir. Le premier, elle l’avale d’une traite, comme pour redonner un peu de couleur à son teint de nature pâle. Le second, elle entame de le savourer, avant de se laisser choir dans le canapé.

L’heure défile, les gorgées s’enchainent, elle n’a plus aucune notion du temps. Ce n’est que lorsque l’espère de sonnette de sa cabine retentie, qu’elle sort de sa léthargie. « Qui est-ce ? » Demande-t-elle, d’une voix détachée, à son Charlie. « Vice-capitaine Inaya Ayyouch » Répond Charlie, du tac au tac. River entame alors de se redresser, vacillant légèrement en sentant les effluves de l’alcool lui montant à la tête bien plus vite qu’à l’accoutumer. Certainement à cause de la fatigue qu’elle accumule, longues nuits d’insomnies. Lorsqu’elle ouvre la porte sur la silhouette bien connue de la vice-capitaine, elle ne sourit pourtant pas, s’écartant pour lui permettre d’entrer. River n’a plus le cœur à sourire. La porte se refermant derrière la jeune femme, la capitaine reste droite, face à elle. Doit-elle dire quelque chose ? Avouer à quel point elle souffre ? Se confier comme elle l’a toujours fait, auprès de la jeune femme ? Elle en demeure stoïque, jusqu’à ce que les bras d’Inaya viennent l’entourer. Jusqu’à ce que l’étreinte dont elle l’affuble soit comme un baume sur son cœur. Un peu de tendresse, là où elle s’est senti lacéré par le départ de sa famille. Fermant les yeux, elle entoure à son tour la silhouette fine d’Inaya, tandis que fermant les yeux, elle se repaît de son odeur. Il y a quelque chose de familier chez elle, quelque chose de rassurant. Simplement parce qu’au-delà d’être régit par les mêmes idéaux, elles ont été proches. Amantes, à deux doigts d’offrir à leurs cœurs un brin de sentiments, vite avorté. « Tu n’as pas à me voir comme ça… » Murmure-t-elle. La voir aussi pitoyable, aussi triste. River aime être cet être plein de panache, affichant sans mal un charisme naturel. Son humanité en étant presque tabou.


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