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  something i'll never say is "i'm free at last" / ka
MessageSujet: (#) something i'll never say is "i'm free at last" / ka    something i'll never say is "i'm free at last" / ka 3ViG0Cu Ven 23 Mar - 4:40
Rosalija Saroyan
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– février 2227

« Song, tu peux couvrir mon poste 5 minutes? » La demande est subite, mais pas inhabituelle. Après tout, ils devaient bien se lever, parfois, même lorsqu’ils étaient coincés derrière des terminaux. Tous les jours ne pouvaient pas se dérouler à l’avant-scène, sur le terrain – d’autant plus lorsqu’on était gradé, même au bas de l’échelle. « Quoi, t’as encore envie de pisser? T’es bien une meuf », que lui répond le collège, l’invitant malgré tout à s’éloigner, si elle le désirait, d’un geste agacé de la main. Un majeur bien tendu en guise de réponse – un geste qui n’avait guère évolué depuis les trois cent dernières années – et elle se glisse hors de la pièce, passant rapidement à travers les rangées de Stellariens qui attendaient une navette ou en débarquaient, professionnels ou étudiants qui dépendaient de la rapidité des vaisseaux pour atteindre leur gagne-pain. L’uniforme noir, solennel, faisait en sorte qu’on la laissait généralement passer sans rouspéter malgré sa taille peu imposante. Ou peut-être était-ce l’effet de son arme de service. Qui sait, vraiment, ce qui se trame dans la tête d’un civil?

Ses pas la mènent devant une machine distributrice, contre laquelle elle pose son terminal. Choisissant un goûter sur l’écran tactile, elle attend patiemment que l’objet de sa convoitise lui soit servi. Quelques secondes suffisaient généralement; la minute entière qui s’écoule la fait rapidement perdre patience. Elle réessaie, sans succès. Un coup bien senti dans le verre provoque finalement l’apparition d’un message d’erreur qui la redige vers une autre distributrice. Au moins, la machine avait l’amabilité de lui montrer le chemin à suivre. Elle avait beau connaître le Colossus par cœur, ou presque – Ana avait la médaille d’or dans cette discipline –, son périple serait écourté par le chemin que lui faisait emprunter le guide. « Charlie, peux-tu me confirmer l’état de la cantine C5820? » soupire-t-elle tout de même, bien qu’elle soit déjà en route, le pas vif à travers la foule qui se raréfie plus elle s’enfonce dans les couloirs du vaisseau. Fonctionnelle. C’est bien, d’ailleurs, ce qu’elle constate après quelques instants de marche supplémentaires, de nouveau confrontée à un choix cornélien : sucré ou salé?

Les bruits de pas qui interrompent sa réflexion ne lui tirent qu’un regard en coin, qu’elle repose aussitôt sur l’écran. Puis, elle répète son geste, dardant son regard sur l’intrus, échouant lamentablement à dissimuler l’éclair de panique qui illumine son visage l’espace d’une seconde. Rosalija pince les lèvres. Elle se doutait bien qu’à 35 000 âmes à peine, leurs retrouvailles arriveraient bien assez tôt, qu’elle le veuille ou non. Les circonstances étaient toutefois loin d’être idéales. Personne autour pour être témoin si les choses tournaient encore au vinaigre. « Tu t’es abaissé au point de me suivre pendant mes pauses pipi? » Soit ça, soit c’était la journée des probabilités improbables. Autant se claquer une petite partie de poker après ça, voir si elle aurait autant de chance. Elle n’est pas discrète alors qu’elle rapproche sa main, lentement, de son arme de service. On n’était jamais trop prudente. « Qu’est-ce que tu veux, Khan? T’es venu en rajouter une couche? » Rien que de croiser son regard suffisait à lui rappeler la tempête émotive et la douleur physique qui avait découlé de leur dernière rencontre. Si elle osait le confronter, c'était bien parce qu'elle était armée, et pas lui.
MessageSujet: (#) Re: something i'll never say is "i'm free at last" / ka    something i'll never say is "i'm free at last" / ka 3ViG0Cu Dim 25 Mar - 3:03
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Khan baillait à s'en décrocher la mâchoire, sur le pont du Colossus 5. Pas qu'il soit fatigué de quoi que ce fut, mais la monotonie du quotidien sur le pont pouvait parfois avoir raison même de l'intérêt du vice-capitaine le plus dévoué à sa tache. Ce qui n'était pas son cas. Le capitaine étant également sur le pont, la présence de Khan sur le lieux devenait, pour ne pas dire facultative, moins nécessaire au bon fonctionnement du vaisseau. On ne lui en voudrait donc pas d'aller prendre une pause qui s'imposait de toute façon, vu la faim qui commençait doucement à le tirailler. L'heure de la collation était là. Il poussa un soupir, s'attirant un geste de sympathie du capitaine, puis désigna la porte.

-Je prends une pause, juste le temps de manger un truc et je reviens. Envoyez pas le vaisseau dans un champ d'astéroïdes pendant que je suis pas là, lança-t-il avec un sourire, provoquant un ricanement de son supérieur.

Après lui avoir assuré qu'il n'en ferait rien, il lui fit signe de faire comme bon l'entendait et Khan prit congé du pont pour se chercher un distributeur. Il manqua malheureusement de chance en arrivant devant celui qu'il utilisait d'habitude, bien plus sollicité qu'il ne l'aurait dû pour l'heure qu'il était. Un froncement de sourcils plus tard, il prit le parti de ne pas faire la queue, peu intéressé par l'idée de piétiner sur place pendant son temps de pause. À la place, il s'en éloigna et sortit son terminal, demandant à Charlie de lui indiquer le distributeur le moins utilisé des environs. L'IA ne se fit pas prier pour lui obéir et c'est ainsi que Khan se retrouva à marcher vers la cantine C5820, préférant de loin parcourir une plus longue distance plutôt que de devoir attendre en file.

C'est donc d'un pas sûr qu'il suivit les indications de Charlie, l'entraînant dans des couloirs de moins en moins fréquentés, donnant bon espoir au vice-capitaine que le distributeur recherché soit effectivement libre. Cet espoir fut non seulement déçu, mais d'une manière qui lui fit tout à fait regretter de ne pas avoir simplement prit son mal en patience pour faire la queue, comme tout le monde. Son pas jusque là régulier sembla perdre en rythme lorsqu'il reconnu la jeune femme en train de réfléchir à son propre snack. Il eut un regain de positivisme lorsqu'elle leva les yeux vers lui une première fois, sans faire mine de s'affoler, mais une fois encore, ce bel optimisme fut réduit à néant lorsqu'elle le regarda mieux, la panique parfaitement décelable dans ses yeux. Il s'arrêta à distance raisonnable, plus loin qu'il ne l'aurait fait normalement, mais suffisamment près pour ne pas avoir besoin de crier pour parler.

Sans salutation ni préambule, Rosalija trancha net toutes les faibles illusions qu'il se faisait encore sur le bon déroulement de cette conversation, le verbe dur, mais le geste craintif. Si Khan ne rougit pas de colère sur le coup, ce fut simplement parce que sa peine était plus grande encore que son énervement. Il n'avait pas revu Rosa depuis qu'elle avait appelé la milice pour le chasser de chez elle, avec raison. Il avait essayé de ne pas y penser, tout en sachant qu'il lui faudrait un jour la confronter à nouveau. Il savait qu'il avait merdé, mais il avait douté que Rosa souhaitait le voir immédiatement après les événements de la soirée, même pour entendre ses excuses. En quinze ans, elle n'avait jamais eu à goûter elle-même à la saveur de sa violence. Se retrouver du mauvais côté de la barrière avait sans doute dû la chambouler, mais la voir approcher la main de son arme de service ne pouvait que lui causer du désarrois. Il leva lentement les deux mains, paumes vers elle, avant de désigner le distributeur de la tête, ne cherchant pas à répondre à ses accusations.

-Je venais juste chercher à manger, Rosa, déclara-t-il doucement, mais quitte à me tirer dessus, je préférerais que tu le fasses après, s'il te plaît.

Il n'avait pas cherché à la revoir, oui, mais il avait traîné avec lui les excuses qu'il lui devait pendant tout ce temps passé l'un à l'écart de l'autre. À présent qu'ils avaient été réuni par ce qui semblait être le destin, ce même destin qui guidait sans jamais y manquer les pas de Khan, il lui semblait logique que le seul but de cet événement pas si aléatoire était de lui donner ce qu'elle méritait. Peu importe à quel point il s'était senti en droit de faire ce qu'il avait fait, sur le moment. Peu importe à quel point il essayait de se convaincre qu'elle l'avait cherché. Il baissa les mains et les rangea dans ses poches, scrutant désormais la jeune femme du regard sans savoir s'il réussirait à lui faire abandonner ce regard plein de méfiance.

-J'ai merdé, commença-t-il alors simplement. L'évidence même, pas vrai ? Il se mordit la lèvre, avant de poursuivre. Pour tout te dire, j'ai rarement eu autant l'impression d'avoir merdé avec qui que ce soit. Il baissa un instant les yeux vers le sol, cherchant ses mots, avant de les reporter sur elle. À peine sorti de chez toi, j'ai voulu revenir pour m'excuser, mais... il eut un faible sourire, ne se donnant pas la peine de finir sa phrase. L'arrivée imminente de la milice n'avait pas joué en faveur de ce plan. Il se passa une main dans les cheveux à défaut de pouvoir se la passer dans la barbe comme il le faisait habituellement. Rosa, pour rien au monde je ne voudrais perdre ta confiance et ton affection. Tu es la personne la plus importante pour moi sur ce vaisseau, celle que je connais le mieux et avec qui je me suis fais les meilleurs souvenirs. Je suis désolé que nous ayons eu cette discussion, l'autre soir, mais je le suis plus encore de la façon dont elle s'est terminée et si je regrette déjà suffisamment fort d'y avoir mis un terme de cette manière, je serais sincèrement au plus bas si en plus de ça j'avais aussi mis un terme à toute forme de bonne entente entre nous.

Se repentir n'était pas son fort, généralement en désaccord avec son orgueil, mais il y avait mis plus de cœur et d'efforts qu'il n'y paraissait. Rosa le connaissait, elle savait qu'il n'aimait pas les excuses, mais il aurait également souhaité qu'elle se rappelle qu'elle comptait pour lui et qu'il comptait probablement pour elle. Il avait été plus honnête avec elle qu'il ne l'était avec la plupart des autres, mais plus important encore, il lui avait menti avec plus de soin que n'importe qui d'autre. S'il y avait une personne ici qu'il souhaitait garder dans l'ignorance de son passé, c'était bien elle, à la fois pour les efforts enthousiastes qu'elle avait déployé pour le plaindre et l'intégrer lorsqu'il était arrivé, que pour le fait qu'il s'était vraiment attaché à elle.
MessageSujet: (#) Re: something i'll never say is "i'm free at last" / ka    something i'll never say is "i'm free at last" / ka 3ViG0Cu Lun 26 Mar - 22:01
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L’œillade est mauvaise et le visage clos, ne laissant transparaître qu’une méfiance sans doute bien méritée à l’égard de son interlocuteur. Rosalija n’était pas du genre paranoïaque, mais tout cela lui semblait d’une coïncidence improbable, même en sachant qu’ils travaillaient tous les deux sur le Colossus 5. Le vaisseau n’était-il pas suffisamment grand et sinueux pour leur éviter de tomber l’un sur l’autre par hasard, sans planifier leurs retrouvailles d’avance? Les mains levées du vice-capitaine réussissent à rogner une partie de son mépris, même si elle n’était pas convaincue de la sincérité de ses gestes – ni de ses paroles, d’ailleurs. Il avait intérêt à ne pas trop s’approcher, sinon elle s’assurerait qu’il fasse un aller express vers le Regina Mercy le ventre vide, histoire de bien pourrir sa journée. Or, il se contente de rester à une distance raisonnable, d’où elle pourrait voir venir n’importe quel geste incongru, visiblement dépité. Les excuses ne tardent pas, transformant la méfiance de la douanière en scepticisme. Dans une certaine mesure, s’il n’avait pas osé lever la main sur elle, peut-être que sa discussion mouvementée avec Khan aurait trouvé un peu de grâce à ses yeux. Peut-être qu’elle se serait abandonnée à croire que ce qu’il pouvait dire était vrai, qu’il la négligeait pour mieux la choyer plus tard – même si ce n’était définitivement pas ce qu’elle recherchait dans une relation, jeune et naïve qu’elle pouvait être, encore loin de la cynique Stellarienne qu’elle était devenue. Maintenant, rien de tout cela ne l’ébranlerait.

Pourtant, ses yeux s’adoucissent. Ses bras se détendent, quittant lentement la sécurité de la proximité de son arme de service pour se croiser sur sa poitrine. Le blanc de l’uniforme de Khan semble lui donner une allure plus sincère – blanc, couleur de la pureté, contre le noir de la mauvaise foi et la fine bande rouge de la fureur qui ceint son col à elle. Peut-être qu’elle n’était pas sans tort dans toute cette histoire, ce qu’elle ne s’abaisserait toutefois pas à admettre. C’était, après tout, lui qui avait dépassé les bornes de la civilité et du respect. Il avait toutefois cette prestance et cette manie de savoir la convaincre, de toujours être en mesure de trouver les mots qui sauraient la faire chavirer – ça rappelait à Rosalija les premiers pas sur la flotte de celui qui avait su s’élever avec brio au-dessus du reste malgré tout. Une pointe de nostalgie qui continuerait sans doute de la poursuivre pendant longtemps. Elle reste silencieuse, toisant l’homme les lèvres pincées pendant quelques instants, comme pour déceler une bribe de mensonge dans sa gestuelle. Rien. Laissant retomber mollement ses bras, dans un soupir défait, elle pose ses mains sur ses hanches, sans défaire son regard de celui de Khan. « J’arrive pas à croire que je me laisse tomber dans le panneau. » Le mur métaphorique tombe en même temps que sa phrase se termine, même si elle demeure à une distance respectable. « Te méprend pas, Khan. Je pardonne, mais j’oublie jamais », le met-elle en garde. « T’as intérêt à pas oublier non plus. » Sa clémence la surprenait elle-même. Elle ne ferait pas preuve d’autant de mansuétude si cela venait à se reproduire – ce qu’elle ne souhaitait pas, tout de même. Dans un soupir, elle pointe son terminal sur la distributrice et choisit deux fois le même en-cas avant d’en lancer un à son interlocuteur imprévu. « Allez, monsieur le vice-capitaine. Je vous escorte. » Ils repartaient dans la même direction de toute manière. Autant ne pas rendre le trajet encore plus tendu.
MessageSujet: (#) Re: something i'll never say is "i'm free at last" / ka    something i'll never say is "i'm free at last" / ka 3ViG0Cu Lun 26 Mar - 23:49
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Khan n'avait pas besoin d'un dessin pour comprendre qu'il n'était pas le bienvenue à proximité d'elle, tant la gestuelle de Rosa démontrait sa méfiance et son hostilité. Pourtant, le vice-capitaine laissa sa propension à la colère être supplantée par le dépit qu'il ressentait devant cette situation. C'était par fureur qu'il avait dépassé la ligne, ça n'était pas par le même moyen qu'il allait revenir dans les bonnes grâces de cette femme qu'il appréciait. À la place, il l'invite à attendre d'avoir fini de parler avec de tirer, lui montrant que s'il avait eu recours à une violence déplacée et malvenue, il avait appris de cette erreur et se présentait à elle pur de toute envie de se battre. Les excuses ne tardèrent pas à venir. Des excuses sincères qui laissèrent pourtant un froid s'installer entre eux alors que Rosa semblait le scruter, à la recherche d'une preuve de mensonge ou de fourberie. Cependant, il était pour une fois innocent de l'un et l'autre de ces torts et la douanière finit par arriver à cette même conclusion, adoucissant sa posture et éloignant sa main de son arme, bien qu'elle se mit immédiatement sur la défensive en croisant les bras à la place. Mieux. La défense était toujours meilleur signe que l'attaque.

Elle garde pourtant encore le silence, éprouvant la patience de Khan sans que celui-ci ne la quitte des yeux ou ne cherche à se dérober au moment. Il avait fait ce qu'il fallait, de ça il en était persuadé. À elle désormais de faire un pas vers lui si elle acceptait de le croire. À elle de prendre la parole la première. Finalement, les bras retombent le long de son corps et c'est dans un soupir de vaincue qu'elle pose les mains sur ses hanches, le scrutant, avant de penser tout haut. Khan laissa alors poindre un sourire sur ses lèvres, heureux de voir qu'il n'avait pas totalement perdu son emprise sur elle, mais aussi d'entendre qu'elle le pardonnait. Il n'avait pas énormément de véritables amis sur la flotte et Rosa faisait incontestablement partie de cette catégorie. Il ne savait pas vraiment ce qu'il ferait sans elle. Les excuses furent donc acceptées, mais si elle l'absolut, ce ne fut pas sans lui rappeler qu'elle n'oublierait pas sa faute et qu'il ferait mieux de faire de même.

-C'est promis, se contenta-t-il alors de répondre.

Il attrapa au vol la collation qu'elle eut la grâce de lui offrir, la remerciant au passage, mais prit son temps pour en ouvrir le sachet, emboîtant le pas à la douanière qui offrit de le raccompagner sur une partie du trajet. Gardant le silence un instant, il ne pu s'empêcher de revenir sur la pensée que le hasard faisait tout de même bien les choses et que ça n'était pas la première fois.

-Est-ce que, commença-t-il prudemment, tu crois au destin et ce genre de choses ? Il lui lança un coup d’œil rapide avant de reporter son regard droit devant lui. Je ne pense pas que cette rencontre soit dû au hasard.

Il connaissait déjà l'avis de Rosa sur le sujet, sans doute moins convaincue que lui de l'existence d'une force aussi immuable que le destin, mais tendant tout de même à y croire, dans une certaine mesure. Quant à elle, elle ne pouvait ignorer cette certitude dans laquelle il baignait que ses réussites autant que ses échecs lui étaient alloués par ce concept d'avenir déjà tracé, de tâche à accomplir. S'il avait utilisé un terme aussi vague que celui de rencontre, c'était en connaissance de cause, désignant tout autant la fortuité de leur interaction du jour que celle qui les avait pousser à se rencontrer dans en premier lieu. La laissant répondre, il mordit dans son en-cas.
MessageSujet: (#) Re: something i'll never say is "i'm free at last" / ka    something i'll never say is "i'm free at last" / ka 3ViG0Cu Mar 27 Mar - 17:10
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Marcher côte à côte avec le vice-capitaine avait quelque chose de surréaliste. En silence, la Stellarienne des premiers instants ne peut que se rappeler l’état misérable dans lequel Khan avait fait ses premiers pas sur la flotte. Voilà désormais qu’il avait dépassé, contre toute attente, en un temps record, l’ambition de bien d’autres habitants. Il le méritait – elle en était persuadée. Il avait sacrifié beaucoup, dont elle, pour saisir l’objet de ses envies; d’un autre côté, elle aurait préféré que ce soit elle et non pas un grade certes enviable, mais dont elle ne voyait guère l’intérêt. Rosalija entame son goûter avec peu d’entrain, comme happée par ses pensées. Elle ne s’était pas attendue à ce genre de question de la part de Khan, mais ne peut réprimer un petit sourire amusé, le regard baissé vers sa barre. Malgré sa carrure imposante et son fort caractère, il avait toujours eu cette fascination pour le destin, visiblement persuadé qu’une sorte de plan divin avait guidé ses pas et que tout arrivait pour quelque chose – que rien n’était futile et que chaque détail de sa vie revêtirait, tôt ou tard, son importance toute particulière. Ça lui donnait un petit côté fleur bleue, à l’avis de Rosa, qui tranchait dramatiquement de son allure. « Quand ça m’arrange, ouais », relativise-t-elle, n’osant pas admettre qu’elle avait trop souvent la tendance à blâmer toute chose – bonne comme mauvaise – sur un karma qui s'équilibrait à grands coups de chance ou de malchance. Khan le savait sans doute, ou du moins, il l’avait sans doute deviné. Si la formulation qui suit fait un peu tiquer la douanière, qui lève un regard interrogateur en direction du vice-capitaine, elle accuse un bref silence avant de le presser. « Tu veux dire quoi par là? » Leurs retrouvailles imprévues ou leur rencontre… en général? Quinze ans séparaient déjà le moment présent de la première fois qu’ils s’étaient adressés la parole. S’ils étaient encore proches malgré les difficultés, Rosa préférait prendre le crédit et attribuer cette réussite à sa patience et les efforts qu’ils avaient faits pour garder une bonne entente. Quant à l’instant actuel… peut-être bien. Qu’en savait-elle? « T’as peut-être bien raison, quoi qu’il en soit », capitule-t-elle enfin en mordant à nouveau dans sa collation.

Le reste du trajet est sans anicroche, sans ton haussé, sans dispute. Une vague de fraîcheur et de normalité qui n’est pas sans déplaire à la brune, qui profite de sociabiliser autrement qu’avec ses collègues pendant son quart de travail. De toute manière, la seule personne qui pouvait la réprimander était Krishvin, et elle ne l’avait pas vu de la journée. En son absence, elle se permettait souvent quelques écarts, notamment en allongeant ses pauses, mais n’aurait jamais l’audace de le faire lorsqu’il était en poste en même temps qu’elle, malgré toute son amertume de demeurer subordonnée plutôt qu’égale. Ils en arrivent au croisement qui, en d’autres circonstances, aurait dû les séparer. Elle constate avec indifférence qu’un technicien s’affaire déjà à réparer la distributrice défectueuse. « Khan », finit-elle par l’interpeller après avoir fourré l’emballage de sa barre dans la poche de son uniforme. Les yeux ancrés dans ceux de son interlocuteur, elle ne sourcille pas d’un millimètre. « Tu sais que c’est pas parce qu’on est plus amoureux que je ne t’aime plus, hein? » Ce n’est qu’en le disant qu’elle réalise que la sonorité est étrange – que ça pouvait être ambigu pour quiconque n’était pas au courant de ce qui les avait rapprochés, puis séparés. Elle savait pertinemment que Khan avait quelqu’un d’autre et elle ne signifiait par là rien d’autre que ses sentiments devenus platoniques, au fil du temps. « C’est pour ça que ça a fait d’autant plus mal », conclut-elle, dans une sorte de menace trop bien dissimulée. S’il y a une prochaine fois, c’est fini. Il n’y aurait ni patience, ni indulgence, ni pardon.
MessageSujet: (#) Re: something i'll never say is "i'm free at last" / ka    something i'll never say is "i'm free at last" / ka 3ViG0Cu Mer 28 Mar - 17:46
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La réponse première de Rosa ne manqua pas d'arracher un sourire amusé au vice-capitaine. Il s'attendait à quelque chose de cet acabit, venant d'elle. Pour Khan, il était facile de tout attribuer au destin depuis que la providence elle-même avait mis sur sa route les abeilles de la flotte. Comment ne pas imaginer qu'il lui restait une tâche à accomplir quand, perdu dans l'immensité de l'espace, certain de sa fin imminente, il avait justement été secouru par les sauveteurs de la flotte ? Les probabilités étaient si fines, la chance tellement inexistante, que rien n'aurait alors pu l'empêcher de croire que des forces plus importantes que lui étaient en jeu. Des forces qui souhaitaient le voir vivre encore quelque temps. La seule chose qui lui avait manqué et qui lui manquait encore était la raison de cette survie. Cependant, rien de tout ça n'avait de rapport avec Rosa, sauf s'il considérait que le but de sa survie était de rencontrer la douanière, ce dont il doutait étant donné l'échec relatif de leur relation.

-Ce que je veux dire par là c'est que tu ne trouves pas ça étrange, cette façon de se retrouver sur le chemin l'un de l'autre ? Il y a des dizaines de milliers d'habitants sur la flotte, n'importe qui aurait pu arriver dans ce couloir pendant que tu te servais. J'aurais pu voir la patience de faire la queue au premier distributeur que j'ai trouvé. Pourtant on a réussi à se retrouver, même sans le vouloir. Par hasard, on pourrait dire.

Sauf qu'il ne croyait pas au hasard. En revanche, il croyait au fait qu'ils avaient encore besoin l'un de l'autre, même lorsque toute forme de romantisme était mise à part. Il n'avait aucun mal à se rappeler la jeune femme qu'elle était lors de ses premiers pas sur la flotte, ni le pirate qu'il était alors. Sa deuxième chance avait commencé avec elle, il ne pouvait l'oublier et il lui paraissait juste qu'elle reste dans sa vie pour assister à son accomplissement, à défaut d'en partager les lauriers. Elle était son talisman, tant la chance semblait lui sourire depuis qu'il l'avait rencontrée. Ses premiers contacts, son premier travail, sa première véritable relation positive et réciproque, c'était elle qui lui avait tout apporté.

Elle préféra lui donner raison sur l'éventualité de l'existence d'un destin et la conversation se poursuivit sur un ton plus léger, leur rappelant délicatement que même si les faits récents restaient gravés dans la mémoire de l'un et l'autre, ils n'avaient jamais manqué de s'entendre et que le pardon accordé n'était pas vain. Khan avait terminé sa collation depuis un moment lorsqu'ils arrivèrent à l'embranchement qui les séparerait, mais il ralentit le pas pour faire durer le moment, mimant sans le vouloir la douanière qui finit par s'arrêter. Son prénom fut prononcé avec un sérieux qui le poussa à se redresser, soutenant son regard sans faiblir. Ses mots lui arrachèrent alors un début de sourire avant que celui-ci ne se fane en entendant la suite. Il savait qu'en la frappant, malgré son pardon, malgré la bonne volonté évidente qu'elle mettait à lui parler, il avait laissé une trace bien plus visible que la rougeur éphémère qu'elle avait retiré de ce coup. Rosa connaissait sans doute mieux que quiconque ses crises de colère, mais avait toujours eu pour elle la certitude qu'il ne lèverait pas la main sur elle. Cette certitude, il la lui avait retiré. Rien ne saurait la lui rendre, sinon le temps et un changement radical dans son attitude.

-Et tu sais que si tu m'as pardonné, je n'ai pas encore réussi à faire de même à mon sujet, lui répondit-il doucement. Peut-être est-ce pour le mieux si nous ne sommes plus amoureux. Il paraît que ça ne dure jamais, ce genre de sentiments. Toi et moi c'est autre chose, quelque chose de plus fort, de plus solide. Il finit par retrouver un semblant de sourire. J'ai pu me passer d'une femme pendant ces dix dernières années, mais me passer d'une Rosa ? Tu sais que j'en suis incapable.

Et encore une fois, il était honnête avec elle, à part peut-être pour la première partie de son discours. Être pardonné par elle lui suffisait et s'il regrettait son geste, c'était certainement plus à cause des conséquences qu'il aurait pu avoir sur sa relation avec Rosa que pour le fait de l'avoir effectivement frappé. En revanche, il était plus que sincère lorsqu'il lui disait ressentir entre eux un lien qui ne saurait être brisé aussi facilement que l'amour pouvait l'être.
MessageSujet: (#) Re: something i'll never say is "i'm free at last" / ka    something i'll never say is "i'm free at last" / ka 3ViG0Cu Mar 3 Avr - 22:52
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La douanière lève les yeux au plafond, reportant finalement son regard sur celui de son interlocuteur. À vrai dire, c’était un peu à cause de lui qu’elle s’était mise à croire à ce qu’il appelait le destin – mais aussi à cause de lui qu’elle trouvait la notion puérile. « Donne-toi un peu plus de crédit. Y’a pas que le destin, y’a ce que t’as accompli, aussi, t’y as pensé à ça? » Ce n’était pas le destin qui l’avait forcé à la frapper en plein visage. Pas le destin non plus qui avait fait en sorte qu’il se hisse jusqu’au rang de vice-capitaine – ça allait dans les deux sens. À son humble avis, Khan devait faire attention de ne pas dévaler la pente glissante qu’était la facilité de blâmer des forces extérieures pour chaque aspect de sa vie quand ça l’arrangeait. Elle se garde toutefois d’élaborer sa pensée, se contentant de poursuivre sa marche jusqu’à s’arrêter, prémisses de leur séparation inévitable. Visiblement, Khan était rassuré de savoir que ses sentiments à son égard n’avait que peu changé, même si elle croyait nécessaire de le remettre dans le droit chemin. Si la confiance avait été ébranlée, le respect demeurait, et il méritait de le savoir.

Le vice-capitaine reprend, s’épanchant en bien plus de mots qu’elle n’avait l’habitude d’entendre lorsqu’il s’agissait de sentiments. Elle arque les sourcils, puis baisse la tête, vaguement gênée de l’entendre. Un regard aux alentours la rassure qu’aucune oreille indiscrète ne les avait entendus. « Come on, m’embarrasse pas comme ça », fait-elle, se mordant la lèvre inférieure, à demi-mot. Elle ignorait depuis quand il était aussi exubérant de ses sentiments, mais il fallait admettre que ça n’était pas mauvais, non plus. Peut-être que cette nouvelle fille avait un effet plus positif sur lui qu’elle avait eu. Peut-être qu’elle avait pavé la voie. Peut-être qu’elle se donnait trop de crédit, aussi. Dans un geste furtif, elle tend un bras vers Khan, le passant dans son dos pour se plaquer contre lui, posant brièvement sa tête contre son torse. La proximité rendait leur différence de taille encore plus conséquente, bien que le geste demeure inconsciemment familier. « Je dois filer », fait-elle finalement alors qu’elle fait un pas en arrière. « Le lieutenant est pas là donc euh… c’est moi le gradé. Mener par l’exemple, tout ça. » Elle hausse les épaules, adressant un petit geste de main à son interlocuteur avant de tourner les talons pour s’éloigner, le pas vif. Quelque part, la notion de destin demeure, calée dans un recoin de son esprit. Si elle refusait de s’en remettre à un tel concept, il lui fallait avouer que ça devenait plus grand qu’elle, toutes ces coïncidences.
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