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  Les pensées métamorphosent le cerveau lui-même. // Magnus
MessageSujet: (#) Les pensées métamorphosent le cerveau lui-même. // Magnus    Les pensées métamorphosent le cerveau lui-même. // Magnus 3ViG0Cu Jeu 15 Mar - 22:51
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C'est grave Doc ? Magnus Aden & Hyun Ae Kim


Les tremblements ne s’arrêtaient pas. Parfois, ils étaient tellement forts qu’elle ne pouvait rien faire de ses dix doigts. Hyun Ae ne savait plus quoi faire. Elle avait tout essayé : le seul moment où elle avait du repos était lorsqu’elle méditait ou priait. Autant dire qu’il lui était difficile de débarrasser les tables et de servir des verres. Elle ne pouvait pas faire grand chose sans ses outils de travail. Les habitués faisaient des blagues, s’en amusaient un peu mais d’autres s’inquiétaient. Notamment Lutèce. C’est un client qui lui conseilla d’aller au Regina Mercy pour se faire examiner. Après tout, peut-être que son corps ne se faisait pas au manque de gravité et que les répercussions sur son organisme étaient différentes de celles des autres ? Tout était possible. Après tout : ils étaient dans l'espace non ? Rien que cela était quelque chose d'inimaginable pour les Anciens. Et puis cela ne faisait que 4 ans qu’elle était sur le vaisseau. Comparer à ces trois décennies sur terre : cela n’était rien. Le plus triste dans cette histoire était qu’elle ne pouvait pas danser. Ses gestes étaient imprécis, n’étaient pas gracieux. Ces petites choses, qui pouvaient être des détails pour certains, étaient une véritable catastrophe pour elle et ne faisaient que s’ajouter à la longue liste de ce qui n'allait pas ; ou plutôt plus ; dans son quotidien.

C’est pourquoi elle se retrouvait à attendre sur une chaise. Un docteur, un neurologue plus précisément, devait la voir pour lui faire passer une batterie de test. Hyun Ae, qui a une santé de fer en temps normal, n’a jamais aimé les médecins. Si la médecine était si avancée et puissante : sa mère ne serait pas morte aussi facilement. Quand bien même sa génitrice s’étaitt battue : elle n’avait rien pût faire contre ce froid qui avait saisi ses poumons. Comment faire confiance au corps médical après avoir tenu la main sans vie de sa mère ? Les bras croisés, mille et une question traudaient son esprit. Est-ce qu’ils allaient l’utiliser pour faire des expériences et des trucs bizarres ? D’après certains Stellariens : les scientifiques n’étaient pas certains des conséquences sur le long terme du manque de gravité. Ce n’était pas Hyun Ae qui n’avait aucune connaissance médicale qui pourrait aider sur le sujet et très franchement elle ne préférait pas y penser. Il y avait de quoi avoir peur.

Quand la porte s’ouvrit, elle se leva pour faire face à l’homme qui venait d’en sortir. « Docteur. » Un bref hochement de tête servirait très bien de salutation. Elle pénétra dans la salle et regarda toutes les machines : se demandant bien ce qu’on allait lui faire. « On m’a dit que vous n'étiez pas mauvais dans votre catégorie. J’espère que vous pourrez trouver ce qui ne va pas chez moi. » Elle s’installa sur une chaise : « Cela fait depuis une voir deux semaines que mes mains n’arrêtent pas de trembler. Parfois, mes jambes aussi sont dans le même état. Je suis barman et danseuse au Rapture : autant dire que je ne peux pas me permettre de perdre ma mobilité. L’infirmière pense que ça peut-être mon cerveau qui a un problème. » Mais ça, il devait le savoir probablement. Sur terre, les docteurs demandaient toujours ce qui n’allait pas alors qu’ils ont le dossier sous les yeux. Hyun Ae à juste supposer que c’était le cas aussi ici.
MessageSujet: (#) Re: Les pensées métamorphosent le cerveau lui-même. // Magnus    Les pensées métamorphosent le cerveau lui-même. // Magnus 3ViG0Cu Ven 16 Mar - 2:45
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Doigts de fée
ft. Hyun Ae

Magnus n'aimait pas les journées de ce genre. Ces dites journées étaient celles qui se passaient loin d'un bloc opératoires, sans la moindre petite opération, la plus petite résection, la plus ridicule cautérisation. En résumé il s'agissait de journées où il ne se passait strictement rien, où l'ennui était omniprésent. Le chirurgien avait un besoin constant d'occuper son cerveau, de le stimuler, de le pousser à la productivité. Alors pour éviter que sa pression intracrânienne ne dépasse le seuil d'acceptabilité, il évacuait autant que possible. Pendant quelques heures, cela avait été les infirmières des urgences. En plus d'être un bon chirurgien traumatologique, il s'agissait du lieu idéal pour récupérer des cas intéressants aux symptômes énigmatiques. Les fameuses infirmières, il leur en faisait voir de toutes les couleurs, ça l'amusait, le détendait de les voir s'affoler dans tous les sens, les sutures ? Très peu pour lui, il préférait largement s'amuser à regarder sa série rétro et kitch, laissant petit à petit du personnel trop peu qualifié faire des tâches qu'il considérait comme inintéressantes. Après tout, il avait fait ses classes, ses mains s'étaient engourdis à force de faire des points de sutures durant tout son apprentissage, aujourd'hui ce n'était tout simplement plus son tour. Alors, les doigts de pied en éventail, il s'amusait, attendant qu'on lui fasse parvenir un cas digne de son intérêt. Le plus souvent, lorsqu'elles étaient débordés, les dossiers pleuvaient. C'était une bonne chose, les chances qu'une ribambelle de symptômes farfelues soient présents augmentaient. Dans ce genre de cas il se transformait en véritable usine à informations, renvoyant vers les secteurs concernés les patients qui le nécessitait. Quand cela lui semblait assez, il se mettait en tête d'établir des systèmes, des classements, lui permettant de catégoriser le personnel hospitalier présent. C'était particulièrement dégradant, au combien provocant, mais tout à fait amusant.

Il se fichait pas mal de ce qu'on pouvait penser de lui. Il en avait une bonne idée, après tout il était loin d'être stupide, mais il avait sa façon à lui de provoquer la productivité dans un groupe. Cette technique de management n'était évidemment pas approuvée, au combien décriée, mais si on pouvait bien le lui reprocher, que pouvait-on intenter à son égard ? N'était-il pas Magnus Aden ? Le roi du cerveau ? Le prodige des neurones ? Ses doigts ne valsaient-ils pas sur les nerfs comme un pianiste l'aurait fait de son instrument ? D'aucun diraient que tout ce savoir et cette reconnaissance du milieu médical lui était montée à la tête. Seulement, il était particulièrement ancré dans la réalité, il se savait très talentueux, capable de rivaliser avec la pire des dégénérescences neuronales, ce statut le rendait intouchable, oui. Il le savait. Et dans cette même logique qu'on pourrait qualifier de perverse, il en profitait. Mais à la différence de ce qu'il aurait appelé communément un hypocrite, il le faisait ouvertement, sans s'en cacher. Les chirurgien neurologue ne courraient pas les rues, surtout avec pareil doigté, qu'on le veuille ou non, il était précieux.

Comme si une entité supérieur, divine, avait finalement entendue ses supplications adressées à la voie lactée et en avait eu particulièrement marre, le docteur fut appelé à se rendre dans une salle d'examens. D'un côté cela signifiait qu'il n'allait pas passer une journée contre productive, de l'autre, cela signifiait qu'il était dans l'obligation de rencontrer un patient. C'était quelque chose qu'il détestait, les patients parlaient, se plaignaient, puaient parfois, mais plus que tout, ils mentaient. Inconsciemment, consciemment, un peu des deux, et on lui demandait de tirer le vrai du faux de tout cela. Sans frapper, ni saluer ou quelques autres formes que la déontologie imposait, il entra dans la petite pièce éclairée aux néons basse tension. Au milieu de cette dernière un fauteuil destiné aux examens. Dans un coin, un bureau et deux chaises qui faisaient face à une autre. C'était la salle 2. Il aimait bien la salle 2, la lumière était bonne, elle était souvent nettoyée parce qu'elle se trouvait au début du couloir, elle était grande, et il aimait bien le chiffre 2. Feuilletant brièvement le dossier d'un regard lasse, bien moins amusé et provocateur que tout à l'heure, il se désespéra d'y observer une anomalie. Tout y était normal, aussi calme que cette journée. Pas mauvais dans sa catégorie ? A qui croyait-elle parler ? Un lutteur ? Croyait-elle qu'en lui passant la pommade il serait plus d'humeur à la soigner ? "Moi j'ai jamais entendu parlé de vous par contre." répondit-il du tac au tac sans même lever les yeux des informations. Il eut finalement le droit à l'énumération des symptômes. Sans doute en oubliait-elle, peut-être en rajoutait-elle, il ne comptait plus les fois où il avait entendu un "oh j'ai oublié..", "en fait c'était plus un..". Alors qu'il avait daigné levé les yeux pour observer la jeune femme, il ne put s'empêcher de les laisser monter au ciel. "Je me demande vraiment pourquoi je me suis fait chier à faire toutes ces études si au final une infirmière arrive à faire le diagnostique à ma place !" Voilà qui avait le don de l'exaspérer, qu'on considère sa profession à la simple étude du cerveau alors que cette dernière allait bien plus loin que ça. "J'ai une question pour vous, est-ce que vous croyez vraiment que votre profession à un quelconque intérêt médical ? C'est vrai vous perdez en mobilité, mais est-ce que c'est censé m'attendrir ? A vue de nez je dirai que 70% du temps vous êtes en mesure d'effectuer tous les mouvements qu'il vous sied, mais ce gars dans mon service qui a les nerfs brûlés sur les deux bras vous pensez qu'il peut les utiliser à quel pourcentage de son temps ses membres ?" C'était sec et violent, plus que d'habitude sans doute, mais il n'aimait pas du tout qu'on essaye de le manipuler. Trop longtemps à l'extérieur de la société, on avait pensé pouvoir se jouer de lui, jamais au grand jamais il ne se serait laissé faire. Retrouvant doucement le calme triste qui l'habitait, il plongea ses prunelles bleu glace dans les yeux de son interlocutrice. "Vous dites que ça fait deux semaines, est ce que vous êtes sur que ça n'a pas commencé avant, le plus petit picotement, la secousse la plus anodine ?"
(c) DΛNDELION
MessageSujet: (#) Re: Les pensées métamorphosent le cerveau lui-même. // Magnus    Les pensées métamorphosent le cerveau lui-même. // Magnus 3ViG0Cu Sam 17 Mar - 21:35
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N’étant pas le genre de personne à se plaindre ou aller au Regina Mercy pour la moindre blessure : Hyun Ae était intimidée par toutes ces personnes en blancs. La dernière fois qu’elle avait mis les pieds ici était il y a quatre ans pour le check-up sur sa santé après son année en quarantaine. Attendant sagement son tour, elle se rendait compte qu’en cet instant elle n’avait plus envie de savoir pourquoi ses mains tremblaient comme ça ou bien pourquoi son corps ne semblait plus répondre à des ordres précis ; elle ne souhaitait qu’une seule chose et c’était de tourner les talons pour vite repartir. Si son état était grave : il y aurait d’autres symptômes non ? Elle n’en avait aucune idée à vrai dire, mais elle s'était répétée ce fait au cours de ces derniers jours. Le fait que Lutèce et ses collègues s’inquiétaient pour elle l’obligeait à rester immobile en attendant que le docteur fasse son apparition.

Et quel neurologue on lui avait collé. Elle avait entendu l’infirmière lui dire qu’elle était entre de bonnes-mains : elle se demandait réellement si cela était le cas.

Le charisme qu’il dégageait, l’aura autour de lui était étrange. Il n’avait pas encore levé les yeux vers elle, mais elle redoutait presque qu’il le fasse. Une chose était sûre : Hyun Ae compris rapidement qu’elle n’était pas vraiment la bienvenue ici. Elle n’avait jamais été douée en science et cela incluait les sciences comportementales pourtant elle pouvait dire sans hésitation que le docteur Aden semblait irrité. Le faisait-elle chier ? La serveuse ne se laissa pas pour autant impressionner, elle devait tenir bon et ne pas perdre la face. Ce n’était pas la première fois qu’on agissait de la sorte avec elle. Sur la Terre, cela était presque quotidien. Elle devait juste rassembler ses forces.

« Je ne suis qu’une Stellarienne. » Répondit-elle quand il affirmait ne pas la connaître. Ce n’était pas une mauvaise chose qu’elle ne soit pas connue. Attirée trop l’attention sur soit était dangereux.

Le bleu acier de ses yeux transperça finalement son âme : comme s’il pouvait voir à travers elle. Elle se raidit et ses mains tremblèrent un peu plus. Qu’est-ce qui n’allait pas chez lui pour ne serait-ce qu’être aimable ? Pour sûr que cela ne la réconciliait pas avec le corps médical. Il avait quelque chose du médecin qui avait soigné sa mère. Qui l’avait renvoyé chez eux en disant cette phrase si commune : ‘attendez quelques jours et ça va passer.’ Ne la prenait-il donc pas au sérieux? Ce n'était pas comme si elle était une habituée des services du Regina Mercy. Ses poings se serrèrent soudainement et elle plissa ses yeux quand elle le vit lever les yeux. Hyun Ae ne fit pas la bêtise de répondre. La question semblait rhétorique et il semblait se parler à lui-même plus qu’autre chose. Quand il lui posa une question, elle tenta de rester calme mais cela lui était bien difficile. Le ton condescendant qu’il utilisait : la rabaissant plus bas que terre irrita au plus haut point l’ancienne garde du corps. S’il avait quelque chose à dire sur les gens de sa profession qu’il le fasse. Elle avait appris en arrivant sur la flotte que chaque poste à son importance. Les gens qui viennent au Cabaret peuvent se reposer et se changer les idées. Si tous les médecins étaient comme celui qui lui faisait face : c’était bel et bien la dernière fois qu’Hyun Ae mettait les pieds sur le Regina Mercy de son plein gré.

« Avec toutes vos machines et la technologie vous ne pouvez pas l’aider ? J’ai vu des gens avec des bras mécaique. C’est un défi pour vous non ? Montrez que la nature perd ses plats de bandes ? »

La seconde question, posée plus calmement était une bonne. Elle regarda ses poings, les desserra avant de baisser la tête. Ses mains continuaient d'être instable. Hyun Ae prit quelques instants pour réfléchir à quand remontait les premiers symptômes. En réalité, elle s’en souvenait bien. Pour une personne comme elle qui se connaît : le jour où quelque chose d’anormal se passe est marqué dans son esprit.

« Depuis que je suis montée dans la navette qui m’a amené à la flotte. Il y a quatre ans. » Elle avait mis cela sur le compte de la peur, de l’appréhension mais aussi de la colère. Elle ne l’avait pas signalé au docteur après sa quarantaine car cela ne semblait pas être important. « De temps en temps je tremblais sans que cela ne m’empêche de faire quoi que ce soit. Rien de comparable à ça. » La jeune femme continuait de regarder Magnus dans les yeux tout en mettant ses mains en avant pour appuyer ce qu'elle venait de dire. Elle les laissa tomber sur ses genoux par dépit tout en les regardant. "Je n’aurais jamais dû venir." Pensa-t-elle.
MessageSujet: (#) Re: Les pensées métamorphosent le cerveau lui-même. // Magnus    Les pensées métamorphosent le cerveau lui-même. // Magnus 3ViG0Cu Sam 31 Mar - 1:38
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Doigts de fée
ft. Hyun Ae

Magnus était cassant, il n'appréciait pas vraiment qu'on s'occtroie le droit de d'outrepasser son domaine d'activité. Il considérait que tout devait être cloisonné. Le problème se présentait de façon régulière, la plus part du temps il s'agissait de la famille de la victime qui, souvent désemparée, s'aventurait de son côté de la ligne. Seulement, s'il faisait de même et qu'il se permettait de réconforter le patient de prendre le rôle d'un parent, alors il risquait de basculer dans l'empathie. Cette dite empathie risquait fortement de menacer sa capacité de jugement. Alors être froid et distant était pour lui la meilleure façon de réussir son travail. Si cela lui valait d'être détesté il était prêt à prendre cela pour lui, car à ce jour, la médecine était bien la seule chose qu'il avait pour lui. Cela l'entraînait dans un cercle quasi auto destructeur dans lequel il s'enfermait volontairement, presque naturellement, repoussant tout contact aussi bien humain que social. "Qu'une Stelarienne ? En voilà une bien basse opinion de soit. Si je n'en avait pas absolument rien à faire j'en serai certainement désolé." Fit-il simplement comme si c'était parfaitement normal. Au fond sans doute que cela le touchait un petit peu, mais l'avouer aurait été un aveu de faiblesse impardonnable qu'il ne pouvait se permettre. Seulement, s'il se comportait comme la dernière des ordures c'est aussi parce qu'il pouvait se le permettre, ses talents en médecine étaient indéniables et il était bien l'un de seuls neurochirurgiens qui pouvaient se vanter d'avoir un ratio positif de patients qui avaient survécus.

Alors que Magnus enivsageait la possibilité de se comporter d'une façon presque cordiale. Sa patiente recommis l'erreur de se comporter comme si elle avait elle aussi réalisé avec succès des études de médecine. Si pour les raisons précédemment citées cela l'exaspérait au plus au point, il avait aussi l'impression qu'en agissant de la sorte elle dénigrait son savoir. Après tout, à bord il était le mettre de tout ces cerveaux, qui pouvait envisager de le contredire sur un diagnostic ? Si cela pouvait se montrer grisant, le pouvoir pouvait tout aussi bien lui monter à la tête et à force d'orgueil il mettait en péril sa viabilité à sauver des vies. "Des bras mécaniques hein ? Oui, aujourd'hui on peut faire ça, on peut connecter des nerfs à des circuits électronique. Mais dans ce cas ce n'est pas un neurochirurgien qu'il faut venir consulter mais un spéciliste en la matière. Seulement ce serait aussi sauter une étape en passant la case case diagnostic pour atteindre la case traitement. Ce serait comme traiter un cancer des poumons comme une angine sous prétexte que la personne tousse. Ce que je veux dire, c'est que si le problème vient de votre cerveau vous n'aurez rien gagné si ce n'est de longs mois de rééducation. Après il existe une autre solution mais je doute que vous souhaitiez l'aborder avec moi." Cette dernière solution n'était autre que l'aspect psychologique. Et, au vu de a côte de popularité il doutait fortement d'être en mesure de pouvoir réparer un esprit mal en point.

Si tout n'avait été que futilité jusqu'à présent. Son esprit s'éveilla soudain lorsqu'il fut confronté à la réalité des symptômes. Ses mains, fines, grâcieuses tremblaient comme des feuilles mortes. L'espace d'un instant le médecin imagina ce que sa vie pourrait être s'il souffait des mêmes maux. Il aurait, de toutes évidences, été incapable de plonger à l'intérieur de l'esprit des gens. La pratique de sa discipline nécessitait une absence totale de tremblement des mains sous peine d'occasioner des dommages irréparables. Les mains précédemment élevées et à présent posées sur les membres inférieurs de la patiente concentraient toute son attention. Sans en demander la permission il en saisit une par le poignet. C'était comme regarder un animal malade se torde faiblement de douleur. Des dizaines de maladies possible lui venaient à l'esprit, mais il était impossible de s'en assurer en l'absence d'examens pour les vérifier. "Cela se produit à quelle fréquences ? Dans quelles circonstances ? Vous avez des membres de votre famille qui en souffrent ? Qui en souffraient ? Ils sont morts de quoi ? Des personnes que vous cottoyez ont le même problème ?" Cela en faisait des questions auquelles répondres. Si Magnus savait parfaitement comment réduire le champ des possibles au moyen de cet interrogatoire il n'imaginait qu'il serait difficile pour elle de répondre à tout sans faire d'erreurs.
(c) DΛNDELION
MessageSujet: (#) Re: Les pensées métamorphosent le cerveau lui-même. // Magnus    Les pensées métamorphosent le cerveau lui-même. // Magnus 3ViG0Cu Lun 9 Avr - 21:50
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Hyun Ae avait l’impression de marcher sur des oeufs. Elle ne savait pas quoi dire, quoi faire pour ne pas froisser l’homme qui se tenait devant elle. Décidant de rester fidèle à elle-même, elle tenta de garder la tête haute face à ces répliques froides et cinglantes. Que pouvait-elle faire d’autres ? Tourner les talons et ne pas avoir de réponses ? Il ne servait à rien de fuir. Il valait mieux rester et tenir bon : elle n'abandonnerait pas. Ce n’est pas comme si elle avait quelque chose à perdre, au pire eh bien il ne la traiterait pas mais au moins elle serait fixée. Qu’importe qu’il est une excellente réputation : cela ne faisait pas tout. Déjà qu’elle n’appréciait pas les médecins depuis le décès de sa mère : mais celui en face d’elle ne faisait rien pour arranger les choses. Quand il reprit sa définition d’elle-même, elle étira un petit sourire amusé. Un docteur qui n’avait pas d’empathie… Voilà quelque chose qu’elle n’avait pas encore vu. Tant mieux en un sens. Elle ne cherchait surtout pas à se faire plaindre : loin d’elle cette idée ! La pitié des gens l’agaçait et la rendait folle. S’il y avait bien une chose inutile dans la vie c’était de se lamenter sur le malheur des autres. Hyun Ae avait enfoui pendant quelques semaines son ressenti sur sa nouvelle vie dans l’espace. N’en parlant pas, tentant de garder contenance et donner une chance à ceux qui l’entouraient. Si la tromperie avait marché pendant un temps : elle lui était revenue en plein dans la figure comme un élastique.

Elle haussa les épaules quand il souligna sa remarque sur la cybernétique. Hyun Ae ne faisait que constater ce qu’elle avait vu au fil des mois, à force de servir des verres au Rapture. Elle avait remarqué à plusieurs reprises des clients avec des prothèses sans pour autant savoir comment tout cela marchait. Elle se doutait que ces nouvelles technologies ne pouvait pas la soigner et elle regretta d’avoir donné un bâton pour se faire battre.


“Je suis ouverte à toute suggestion. C’est vous le docteur. Si je vous ai offensé en parlant de ce que je ne connais pas, j’en suis désolée.”

Hyun Ae avait compris qu’il ne servait à rien de tenir tête à cet homme. Cela était une perte de temps et ne réglait pas son problème : comme en témoigna les minutes qui suivirent puisque ses tremblements se remirent à être important. Il pouvait l’aider. Elle devait avoir confiance en lui. Même s’ils n’étaient pas forcément parti sur le bon pied ; même s’ils n’arriveraient peut-être jamais un terrain d’entente. Elle n’était pas connue pour baisser les bras si facilement. Elle faisait partie de ces personnes qui ne lâchaient jamais. Elle le laissa attraper son poignet, regardant elle aussi ces mains qui ne répondaient plus. Une ribambelle de questions sortirent de la bouche de Magnus.

“Le soir le plus souvent ou quand il n’y a pas beaucoup de clients. Je n’ai jamais compté précisément mais au moins six a huit fois par jour. Cela peut durer quelques secondes comme plusieurs minutes. Deux fois cela a duré plus d’une heure.”

Elle se focalisait sur les premières questions. Parler de sa famille était un sujet difficile qu’elle n’abordait jamais. Que cela soit concernant ses parents ou son frère : il y avait des choses qui restaient difficiles à exprimer. Leurs morts étaient un sujet douloureux. Peut-être parce qu’elle ne s’en était jamais remise. Pourtant, elle savait qu'elle n'avait pas le choix.

“Mon père a été assassiné par le Triumverat. Ma mère est morte d’une pneumonie mal soignée et mon frère est décédé durant le décollage d’un vaisseau.” Soufflait-elle une fois son courage rassemblé. “Je n’ai jamais entendu parler de conditions dans ma famille qui concordait avec des mains ou jambes tremblantess. Ma grand-mère avait parfois quelques difficultés à attraper d'objets, mais elle avait 95 ans. Le dernier membre encore en vie de ma famille est mon oncle et il a une santé de fer.”

Son entourage était restreint. Peut-être que sur terre le docteur Aden aurait eut accès à plus de dossiers. Mais ici, sur la flotte, il n’y avait aucune archive la concernant.

“Maintenant que j’y pense, les tremblements ont empiré à l’anniversaire de mon arrivée sur la Flotte. Avant cela était occasionnelle mais maintenant c’est quotidien.”  
MessageSujet: (#) Re: Les pensées métamorphosent le cerveau lui-même. // Magnus    Les pensées métamorphosent le cerveau lui-même. // Magnus 3ViG0Cu 

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