« Share my life, trust in me. You're all I want, everything I need »
Travailler, travailler, travailler. C’était un peu le résumé d’une pauvre vie ; de sa vie. Astrée passait son temps enfermée dans son petit laboratoire, entourée ou non, cela dépendait des heures de la journée. Si on ne l’arrêtait pas, elle faisait partie de ceux qui pouvaient y rester jusqu’au milieu de la nuit, rentrant à sa cabine pour y dormir deux ou trois heures, avant de se réveiller, pour retourner à cette routine. Pour n’importe qui d’autre, c’était une vie dure, solitaire, mais pour Astrée, c’était une vie remplie. Une vie passée à faire ce qu’elle aimait, et rien d’autre n’avait d’importance. Rien d’autre, vraiment ? Oh, c’était ce qu’elle aimait penser. Elle avait tendance à croire qu’elle n’avait pas d’attache mais lorsqu’elle y regardait bien, au fond, tout au fond, elle avait un coeur. Un coeur qui battait pour des gens qui comptaient. Elle doutait parfois, mais elle n’était pas aussi inhumaine qu’elle voulait bien le montrer. Tout ça, au fond, c’était une façade, non ? Elle se faisait réellement du souci pour Elara, par exemple, qui avait eu une vie difficile et qui continuait d’enchaîner les coups durs. Elle avait une profonde affection pour Leandro, Rhil ou encore, Akum. Tiens, quand elle pensait à lui, elle ressentait quelque chose d’étrange, quelque chose qu’elle n’arrivait pas à définir. En fin de compte, de tous, il était celui qui la connaissait le mieux. Sans doute parce qu’ils avaient partagé plus qu’un café ou une discussion. Et ça, ça faisait une énorme différence.
Regardant le cadran de son terminal, elle su que pour ce soir, elle en avait terminé. Il était assez tard, malgré tout et elle avait déjà fait plus d’heures supplémentaires que n’importe qui. Elle quitta les couloirs déserts, qui faisaient résonner ses pas réguliers. Et puis, en passant devant un distributeur, elle eu une idée. Elle fit tomber quelques plats tout prêts et autres mets rapides, qui étaient tout sauf de la grande cuisine. Mais on dit que c’est l’intention qui compte. Décidée, elle se dirigea vers une cabine qui se trouvait à l’opposé de la sienne.
Plus elle avançait, et plus elle avait envie de prendre ses jambes à son cou. Etait-ce une bonne idée ? Peut-être qu’il ne serait pas là, après tout. Et c’était tout aussi bien. Elle irait s’enfermer dans sa propre cabine pour déguster son repas en solo, sans problème, sans avoir besoin de faire la conversation. Elle tourna dans le couloir, pour tomber nez à nez avec celui qu’elle venait surprendre. Effet de surprise - 0. Tant pis. Elle fixa Akum de ses yeux verts, et sans un sourire, elle lui tendit le sachet qui contenait les plats. « Je me suis dis que ça te ferait du bien de manger un peu », puis elle haussa les épaules « et de partager tout ça avec moi. Enfin, si tu as envie, hein ». Parfois, souvent même, elle parlait plus vite qu’elle n’aurait eu envie. Dans sa tête, ça sonnait plus comme un « j’avais envie de te faire plaisir, j’espère que j’ai bien fait ». Et réalité, ça ressemblait davantage à un ordre aboyé, comme lorsqu’elle était au laboratoire. Mais bon, maintenant, c’était trop tard. Avec un sourire, Akum l’invita à le suivre jusqu’à sa cabine. Apparemment, il ne le prenait pas trop mal. Elle le suivit sans rien dire, fidèle à elle-même, n'est-ce pas.
Une fois qu’il eu fermé la porte, elle examina la petite chambre, puis déposa le sac sur le lit. Elle croisa les bras autour de sa poitrine et regarda Akum à nouveau. « Ne t’attends pas à un repas de folie, j’ai pris ça dans un distributeur, sur ma route ». Comme ça, ça donnait envie. Elle déglutit, mal à l’aise. Vraiment, elle aurait dû s’abstenir. Elle n’était pas douée avec les surprises. Pire encore, elle n’était pas douée avec les gens. Elle finit par s’asseoir sur le lit, tout simplement. Ce lit qu’elle connaissait plutôt bien, les quelques fois où elle y avait dormi. Et justement, la dernière fois qu’elle était venue, elle était un peu repartie comme une voleuse. Peut-être, qu’inconsciemment, elle avait cherché à se faire pardonner. Akum lui donnait beaucoup, il lui accordait son amitié, et puis, sa confiance. Elle avait envie de lui montrer que ça comptait pour elle. Vraiment.
(c) DΛNDELION
Sujet: (#) Re: Share my life // AKUM. Mar 13 Mar - 0:07
La soirée avait été longue pour les secouristes de l'équipe d'Akum. Leur rotation leur faisait terminer le service avant minuit, mais le calme de la soirée les avait poussé à l'ennui le plus total. Des jeux s'étaient organisés entre eux pour le combattre, en réseau sur leur terminaux, leur permettant de tenir, suivis de jeux de cartes interrompus par quelques cas qui requérait leur aide avant de finalement terminer le service sur des défis de mémoire et de rapidité sur leurs connaissances indispensables. C'est tout de même avec des soupirs de soulagement que l'équipe vit la relève arriver, récupérant rapidement leurs quelques affaires avant de se séparer devant les navettes qui les ramèneraient chez eux. C'est avec un dernier sourire pour ses collègues et amis que Akum s'en alla de son côté, préférant marcher pour compenser l'inactivité des dernières heures. Il n'en avait pas pour très longtemps de toute manière.
Cependant, alors qu'il était presque en vue de sa cabine, quelle ne fut pas sa surprise de croiser une Astrée visiblement prise de court. Après une seconde passée à le fixer, elle finit par expliquer sa présence en lui tendant un paquet rempli de nourriture. Son manque maladroit d'amabilité fut compensé par le geste et Akum, habitué au comportement parfois étrange de la jeune femme, se contenta de sourire en prenant le paquet. Qu'elle ait pensé à lui le touchait, il connaissait l'application pour le moins obsessionnelle qu'elle mettait dans son travail et le fait qu'elle ait réussi à s'en détacher suffisamment pour penser à lui apporter un repas était significatif pour lui.
-Un repas de plus au milieu de la nuit ? Apporté par un dragon tout droit sorti de son antre pleine de plante ? C'est mon anniversaire ? Il lâcha un petite rien peu concerné par le manque d'amusement d'Astrée, puis reprit. Allez viens, on sera mieux chez moi pour manger.
Glissant une mains dans son dos pour l'encourager à venir, il la laissa rapidement marcher seule sur les quelques mètres qui les séparaient encore de sa cabine. La porte s'ouvrit dans un chuintement lorsqu'il en activa le mécanisme et il laissa Astrée entrer la première, gardant le sourire en la suivant. Sa chambre était aussi étroite que les autres, ne comportant guère plus qu'une douche, une table et un placard, en plus du lit sur lequel Astrée s'installa sans hésiter.
-Crois-moi, ça fera parfaitement l'affaire ! Ça fait au moins trois heures que j'ai rien manger, se plaignit-il en allant lui-même se crasher sur son lit.
Sans vraiment attendre qu'elle soit prête, il ouvrit le sac pour y découvrir des sandwichs et une salade. De quoi casser la croûte à une heure avancée sans finir avec quelque chose de trop lourd sur l'estomac pour dormir ensuite. Laissant la salade dans son emballage pour le moment, il se contenta de déballer les sandwichs et de mordre dedans, lâchant un grognement de plaisir totalement feint, les yeux fermés.
-Aussi fade que la bouffe du midi, comme je les aime, lâcha-t-il, la bouche encore à moitié pleine. Il eut un rire de gorge et se redressa correctement sur le lit, se calant à côté d'Astrée. Alors, qu'est-ce qui t'as rappelé que le reste du monde existait ?
Il n'y allait pas de main morte avec elle, mais elle avait l'habitude de subir ses taquineries aussi sûrement qu'il avait l'habitude de s'accommoder de son malaise social. Il aimait provoquer des réactions chez elle, peu importe la sorte, et avait déjà totalement oublié la dernière fois qu'elle était partie sans se faire remarquer de sa chambre. Ce genre de chose ne le dérangeait pas, détaché comme il l'était et il ne s'imaginait pas une seule seconde que c'était là la raison de la présence de la botaniste.
Sujet: (#) Re: Share my life // AKUM. Jeu 15 Mar - 11:05
Akum et Astrée avaient l’habitude de ne pas mâcher leurs mots lorsqu’ils étaient ensemble, et il était peut être là, le fondement même de leur relation. En agissant ainsi, ils ne se cachaient pas et pour Astrée surtout, c’était le moyen d’être elle-même, de comprendre que tout était possible, même l’amitié. Aussi, quand le jeune homme éleva la voix, ce fût sans surprise pour la taquiner un peu. « Un repas de plus au milieu de la nuit ? Apporté par un dragon tout droit sorti de son antre pleine de plante ? ». Comme à son habitude, Astrée lui lança un regard noir. Elle avait bien des surnoms, mais dragon, ça ne lui plaisait pas vraiment. « C’est mon anniversaire ? », ajouta-t-il. Elle leva les yeux au ciel et de sa voix agaçante, elle l’imita. « C’est mon anniversaire ? » elle soupira ensuite, « Ah, si tu préfères, je peux tout aussi bien retourner manger seule dans ma cabine ». Elle ne le prenait pas vraiment mal, car au fond, il avait raison. Elle avait bien pour seule maison, son laboratoire. Elle y passait beaucoup trop de temps et ne voyait pas grand monde en dehors de ses collègues. Et puis, généralement, ce n’était pas de manière très agréable qu’elle s’adressait à eux. Non. Elle avait plutôt tendance à crier, s’énerver, être exaspérée. Rayez la mention inutile.
« Allez viens, on sera mieux chez moi pour manger » signifiait que quelque part, il était touché par le geste. Elle avait fait l’effort de venir jusqu’à lui, et même si elle le montrait d’une drôle de façon, c’est qu’elle tenait un petit peu à lui pour le rejoindre comme ça, au beau milieu de la nuit. Akum était plus tactile qu’Astrée. Quand il glissa une main dans son dos, elle eut un regard vers lui, mais ne dit rien. Elle n’aimait pas qu’on franchisse les barrières, mais après tout, elle aurait été bien culottée de lui dire quelque chose, après tout ce qu’ils avaient déjà partagés. Il le savait Akum, ils en avaient parlé déjà, mais ce qu’elle n’aimait pas, la jolie brune, c’était se sentir vulnérable. Et quand on partageait autant avec quelqu’un, même occasionnellement, forcément, on se mettait à nu. Mais dans tout ce mélange de sentiments, ils avaient le droit d’être amis. Et même si elle n’y arrivait pas totalement, elle apprenait petit à petit à lui faire confiance.
Ayant annoncé la donne sur ce qui les attendait dans le sachet, Akum se posa à côté d’Astrée sur le lit, ou plutôt s’y jeta. « Crois-moi, ça fera parfaitement l’affaire ! Ça fait au moins trois heures que j’ai rien manger », se dit-il, en se plaignant comme l'aurait fait un enfant. Elle eut un petit rire moqueur. « Ça se voit, tu as mauvaise mine ». Puis, elle le regarda déballer les affaires, et se servir. Elle prit un petit sandwich à son tour, sans l’attaquer pour autant.
« Aussi fade que la bouffe du midi, comme je les aime ». Il avait raison, la nourriture n’était pas ce qu’il y avait de meilleur sur les vaisseaux. Parfois, elle s’imaginait sur Terre, au milieu des plantes, et cela lui arrachait un soupir. Il y avait tellement de possibilités, avant. Peut-être aurait-elle pris un grand plaisir à cuisiner, si elle avait eu des aliments de meilleure qualité. Pourtant, elle se donnait du mal, dans ses recherches. Les plantes comme moyen de survie, c’était un peu son domaine. Et elle essayait de trouver des compromis, pour permettre aux équipages de manger autre chose qu’un vieux sandwich sorti d’un distributeur. Perdue dans ses pensées, elle entendit à peine la question d’Akum. « Hum ? ». Elle releva les yeux vers le jeune homme.
Elle réfléchit quelques secondes, repassant au ralenti, comme on le ferait avec un film, la scène qui s’était déroulée. Elle avait cette capacité à malgré tout, être présente sans l’être vraiment. Alors, elle haussa les épaules. Elle ne savait pas vraiment quoi répondre. Elle n’avait pas envie de lui dire qu’elle était désolée pour l’autre matin, car elle savait qu’il n’y prêtait pas vraiment d’importance. Pourtant, ça en avait pour elle. Elle était partie sans rien dire, sans donner ou prendre des nouvelles pendant plusieurs jours, et ce n’était pas très correct. « J’avais envie de passer te voir, rien de plus à ajouter. Pourquoi, ça t’embête ? ». La voilà qui était à nouveau sur la défensive, comme toujours. Chassez le naturel, il revient au galop, dit-on. Elle baissa les yeux, et mordit dans son sandwich.
Sujet: (#) Re: Share my life // AKUM. Dim 18 Mar - 16:07
Akum sourit à la plaisanterie sur sa mauvaise mine, affalé comme il l'était à ses côtés. C'était le genre de remarques qu'on lui faisait rarement, ou alors en plaisantant, comme elle le faisait. En effet, malgré une journée globalement régie par l'ennui, agrémentée de pics d'activité, Akum forçait la bonne humeur à dépasser la lassitude qu'il ressentait. Bien que l'envie de simplement s'écrouler dans son lit ou de se changer les idées en dessinant lui trottait dans la tête lorsqu'il était sorti du travail, il était ravi qu'Astrée soit passée le voir et rendait sa journée bien plus intéressante. Aussi, il fit des efforts pour se montrer aussi agréable et enjoué que d'habitude, plaisantant sur la qualité de la nourriture à leur disposition, avant de lui demander pourquoi elle était là ce soir. Pas que ça le dérange, au contraire, mais il n'avait pas entendu parler d'elle depuis quelques jours déjà.
S'installant un peu plus correctement sur le lit, à côté d'elle, il la laissa réfléchir à la question qu'il lui posait. Y réfléchissait-elle vraiment ? En un instant, elle lui paru bien loin de lui, Astrée, perdue dans des pensées qui n'avaient sans doute rien à voir avec l'instant présent, comme si elle avait déjà oublié où elle se trouvait et avec qui. Akum ne lui en voulait pas pour ça, ne comprenant que trop bien l'attrait séduisant que pouvait offrir la réflexion, mais aussi la perdition dans laquelle il pouvait entraîner les esprits même les plus avertis. Il se contenta donc de mordre une nouvelle fois dans son sandwich, calant petit à petit ce creux qui prenait ironiquement trop de place dans son estomac.
Comprenant alors qu'on s'adressait à elle, Astrée réintégra son corps et le regarda avant de finalement hausser les épaules, se refermant comme le sas d'un vaisseau avant le décollage. Hermétiquement. Rien d'insurmontable pour Akum donc ! Avec un sourire, il lui donna un léger coup d'épaule affectueux, le temps de finir de mâcher ce qu'il avait dans la bouche.
-Au contraire, tu sais bien que je suis toujours content quand tu passes me voir.
Voilà qui était on ne peut plus sincère. Il regrettait que Astrée soit aussi fermée aux contacts humains et appréciait d'autant plus qu'elle aime passer du temps en sa compagnie, quelque fois. Qu'elle ait voulu passer lui faire la surprise était donc particulièrement touchant, venant d'elle et Akum appréciait le geste à sa juste valeur, sans se formaliser de la qualité passable de la nourriture apportée. Voilà qui apportait un peu de chaleur à sa cabine pourtant déjà éclatante de couleurs grâce à ses bons soins. Malgré les interdictions et restrictions, l'artiste avait dès son arrivée décidé de personnaliser totalement sa cabine, ne laissant aucun mur blanc, traçant des paysages plus ou moins abstraits sur toute les surfaces murales disponibles.
-Surtout si tu as de la bouffe, rajouta-t-il avant de terminer son premier sandwich.
Elle commençait à peine le sien, mais mangeait sans trop d'appétit, le faisant lorgner dessus avec l'espoir qu'elle le laisse le terminer lorsqu'elle n'en voudrait plus. En attendant, il s'en servit un autre, dédaignant toujours la salade qu'il gardait pour le dessert. Le meilleur pour la fin, comme on disait. Cependant il observait également du coin de l’œil l'attitude de son amie, cherchant un signe quelconque que quelque chose clochait.
-Alors, comment vont tes plantes en ce moment ? T'es sur un projet non ?
Il n'y connaissait pas grand chose en botanique, n'ayant que les connaissances nécessaire à l'exercice de ses fonctions : il savait quelles plantes pouvaient entrer dans la composition de certains médicaments, mais au delà de ça et de ce qu'il y avait parfois à la cantine, il ne savait rien de ce que les scientifiques pouvaient bien développer dans leur laboratoire. Peut-être était-ce ce qui la préoccupait.
Sujet: (#) Re: Share my life // AKUM. Mar 20 Mar - 15:22
Ce qu’il y avait de bien avec Akum, c’est qu’il était toujours, en tout temps, de bonne humeur. Elle y réfléchissait, Astrée, mais depuis qu’elle le connaissait, elle ne l’avait jamais vu triste. Jamais. Ça pouvait arriver parfois, et elle était certaine que le jeune homme avait connu des moments plus difficiles que d’autres, mais il avait cette étonnante capacité à être positif. En cela, ils étaient très différents. Astrée, de son côté, était assez négative, voir pragmatique. Elle ne vivait pas vraiment pour elle. Elle vivait pour son père, pour son travail, pour être parmi les meilleurs, alors qu’elle était effacée en permanence. Soit on la connaissait parce qu’elle avait un caractère bien particulier, soit on ne la connaissait pas du tout, preuve que son passage ici n’avait marqué personne. Et c’était ça, le plus triste. A force d’être toujours solitaire, les autres avançaient alors qu’elle stagnait. Alors, en présence d’Akum, elle avait l’impression d’exister. Elle n’était pas seule.
Il ne sembla pas s’en faire lorsqu’elle revint à elle, après avoir passé un moment, perdue dans ses pensées. A vrai dire, il la connaissait trop bien pour lui en vouloir d’écouter à moitié. Elle avait parfois besoin de faire une pause, de réfléchir, de se laisser aller, parce qu’en sa présence, elle pouvait être elle-même, elle n’avait pas à faire semblant d’être quelqu’un, elle n’avait pas à faire attention à ses moindres faits et gestes. Mais alors, pourquoi continuait-elle à se montrer si détachée ? En cela, voilà Astrée dans toute sa splendeur. Un double jeu. Deux facettes qui se battaient en permanence.
Quand elle eut parlé, il se contenta de lui sourire. « Au contraire, tu sais bien que je suis toujours content quand tu passes me voir ». Elle le fixa quelques secondes, avant de lâcher un petit sourire sincère, mais froid. Elle aurait aimé connaître son secret, parfois. Il arrivait toujours à prendre ce qu’on lui disait à la légère. Même quand il s’agissait d’un sujet épineux. Combien de fois s’était-elle emportée contre lui, parce qu’il cherchait à la faire réagir ? C’était pour son bien, elle finissait pas s’en rendre compte, mais il parlait sans réfléchit à l’impact que cela pouvait avoir. Des fois, elle en venait à se demander s’il tenait vraiment à elle. Astrée avait tendance à prendre le moindre conseil comme une attaque et quand il lui parlait de son comportement, elle finissait toujours par partir fâchée. Ça ne durait pas, ça ne pouvait pas durer avec Akum, mais elle se sentait trahie. Elle se sentait jugée. Et c'était bien là, quelque chose qu'elle détestait.
Peut-être qu’il regrettait simplement de la voir si dure, si fermée avec les autres. Ils étaient le pôle nord et le pôle sud, deux opposés, et malgré tout, Akum avait une place particulière dans le coeur d’Astrée. Elle appréciait sa compagnie, ses blagues pas toujours drôles et lui. Sa personne toute entière. Il était gentil quand elle était pénible, il était compréhensif quand elle se montrait détachée et à travers ses yeux, c’était un peu le monde qu’elle découvrait finalement. Il se contenta d’ajouter « surtout si tu as de la bouffe ». Elle leva les yeux au ciel, affichant toujours un petit sourire et croqua dans son sandwich. Elle laissa quelques secondes s’écouler, et elle leva la voix à son tour. « Je suis contente que tu apprécies ce repas gastronomique, sponsorisé par le distributeur du labo ». Elle le regarda manger son repas en silence, profitant de chaque miette de sandwich et laissant la salade pour la fin. Elle s'amusait beaucoup à le voir s'extasier devant un repas si pauvre.
« Alors, comment vont tes plantes en ce moment ? T’es sur un projet non ? ». C’était difficile de lui expliquer en détails, ses recherches. Il y avait tant à dire, en réalité. Elle fit mine de réfléchir, cherchant ses mots. « Tu me connais, je suis toujours sur un projet. En ce moment, je tente de mettre des mots sur les bienfaits des plantes à bord des vaisseaux. Ce qu’elles nous apportent, en somme ». Elle haussa les épaules. Ce n’était qu’un projet parmi tant d’autres, mais elle était engagée, et très méticuleuse dans ses recherches. Elle aimait tout comprendre. Et tout lui paraissait si intéressant. Elle baissa les yeux, puis demanda « Et toi ? Ça se passe bien ? ». Il n’avait pas un métier facile, mais Astrée ne le voyait pas faire autre chose. Il était fait pour être secouriste.
Sujet: (#) Re: Share my life // AKUM. Jeu 22 Mar - 22:36
Le sourire d'Astrée avait quelque chose de gratifiant, pour Akum. Tout épuisé qu'il fut, il ne pouvait manquer de savoir à quel point elle pouvait être avare de ce genre de démonstration, en ayant lui-même fait les frais au début de leur relation. Les sourires d'Astrée se méritaient, en quelque sorte. Qu'elle se sente assez bien avec lui pour se détendre en sa compagnie ne pouvait que le ravir, même s'il considérait comme acquis le fait qu'elle l'apprécie. Il ne l'imaginait pas se rendre chez n'importe qui avec des sandwichs et une invitation à passer du temps en sa compagnie, bien qu'il eut été ravi d'apprendre qu'elle le fasse. Elle se laissa même aller à une plaisanterie qui provoqua un petit rire de gorge chez le secouriste.
La question sur ses projets la laissa songeuse un instant, comme si elle réfléchissait aux termes employés par le jeune homme. Elle finit par lui rappeler qu'elle n'était jamais sans projet, ce à quoi il ne manqua pas d'approuver, puis précisa que son étude portait sur les bienfaits des plantes à bord des vaisseaux. Akum trouvait l'idée remarquablement intéressante, lui qui déplorait l'absence de vie et de couleurs dans les couloirs de la flotte, éternellement éclairée par une lumière artificielle aussi fade que répétitive. Mettre quelques plantes à fleur dans certains coins ne risquait pas de causer du tort à qui que ce soit après tout.
-Oh tu sais, la routine ! On a pas beaucoup de travail en ce moment, mais c'est tant mieux, ça veut dire qu'il n'y a rien de grave à déplorer. En attendant je soigne des bobos et des entorses.
Il sourit à Astrée avant d'enfourner un bon tiers de son sandwich dans sa bouche. En vérité, il avait beau aimer son travail et détester les soirs à s'ennuyer comme il l'avait fait aujourd'hui, il ressentait toujours un certain soulagement lorsque la flotte n'avait pas besoin de ses services. Il préférait encore savoir que ses habitants allaient bien plutôt que de connaître l'excitation d'une intervention et le stress de que pouvait lui apporter l'idée de perdre un patient. Il avait fait ce métier pour sauver des vies après tout, il ne pouvait que se réjouir de voir que ces vies se passaient d'une telle nécessité.
-Mais les plantes sur le vaisseau, je suis tellement pour, t'as pas idée ! Rien que pour l'esthétisme ça serait intéressant !
Bien entendu, sa vision était celle d'un artiste avant d'être celle d'un médecin. Il ne doutait pas un instant des vertus que les plantes avaient sur les hommes, sachant parfaitement que l'élaboration de certains médicaments nécessitaient l'utilisation de plantes, ou au moins d'éléments qu'elles pouvaient contenir, sans parler des bienfaits psychologiques qu'elles pouvaient avoir, mais l'idée même d'égayer un peu une station aussi monotone ne le fâchait en rien. Il en faisait lui-même un devoir, éparpillant ses créations sur les différents vaisseaux, au risque de se faire attraper par une milice blasée qui se contentait de lui faire effacer ses œuvres. Il avait bien entendu déjà entendu à plusieurs reprises la menace du Lady Grace, mais avait décidé de passer outre, estimant qu'il y avait bien mieux à faire que d'envoyer un secouriste en prison pour le simple tort d'avoir fait un dessin sur un mur.
-J'en ai marre de voir les couloirs toujours aussi... aseptisés. Je demande pas à ce que toute la flotte ressemble à ça, rajouta-t-il en désignant sa propre cabine entièrement peinte, mais au moins qu'ils fassent un peu plus d'efforts pour que ça soit pas chiant à mourir !
Il soupira et observa son sandwich en se demandant s'il serait possible de mettre tout ce qu'il en restait dans sa bouche. Il hésita un instant, puis décida de rester raisonnable et ne tenta pas l'expérience. Il serait dommage de mourir étouffé par un sandwich aussi peu goûtu. Cependant, il n'eut pas besoin de beaucoup plus de bouchées pour le terminer, avant de s'attaquer à la salade.
Sujet: (#) Re: Share my life // AKUM. Lun 26 Mar - 13:34
Alors qu’ils se regardaient, attendant chacun que l’autre ne parle, c’est une petite lueur, comme une flamme qui venait de s’allumer, que vit Astrée dans les yeux d’Akum. Il était rare qu’elle ose sourire, et lorsqu’elle le faisait, elle ne s’attendait généralement pas à voir ses amis apprécier le geste autant que cela. Mais lors de ces instants, elle oubliait tout, la froideur, sa difficulté à lier avec les autres, son manque de sentiments aussi parfois, pour se concentrer sur ce que cela lui procurait. Du bien être. Elle s’accordait quelques secondes, mais ces petit temps lui faisait du bien. Et apparemment, Akum était heureux de la voir se détendre. Elle ignorait sincèrement ce que le jeune homme ressentait pour elle, ou même, ce qu’il pensait de cette amitié. Mais ce qui était sûre, c’est qu’en sa présence, elle se sentait bien mieux que n’importe où ailleurs. Il lui avait dit très vite, alors qu’ils n’étaient que des adolescents, qu’il avait compris qui elle était, et qu’elle ne pouvait pas lui mentir. Et il avait raison. Elle avait envie d’être honnête avec quelqu’un, et ce quelqu’un, c’était Akum. Il y avait Elara aussi, mais ce n’était pas la même chose, elles étaient presque des soeurs.
Et puis, quand elle lui raconta un peu ses projets, il fit une mine intéressé. Elle appréciait lorsque les gens l’écoutaient et approuvaient ses idées, mieux encore, les comprenaient vraiment. Parfois, elle avait peur de parler chinois, d’être seule contre le monde. Mais elle oubliait que certains avaient un vrai intérêt pour ses travaux, pour ce qu’elle faisait. Akum expliqua à son tour quels étaient ses projets du moment, à savoir, pas grand chose car il n’avait apparemment pas beaucoup de travail. Elle hocha la tête. « C’est sûr, inutile de chercher les ennuis, je suis contente que tout aille bien au sein de la flotte ». Sur ce point, ils étaient d’accord. Tant qu’il n’avait pas grand chose à faire, c’est qu’aucun accident grave n’était à déplorer.
Avec un sourire, Akum termina son sandwich. Astrée eut un petit rire. « Tu devrais te regarder manger, je t’assures que c’est un spectacle ». Elle leva les yeux au ciel. Ils marquèrent une pause, durant laquelle le seul bruit audible était celui de leur mâchoires, broyant les aliments. Le jeune homme repris alors. « Mais les plantes sur le vaisseau, je suis tellement pour, t’as pas idée ! ». Elle eut un nouveau sourire. Elle était ravie de savoir qu’il appréciait l’idée. « Rien que pour l’esthétisme ça serait intéressant ». Elle eut un regard sur la pièce. Akum n’était pas seulement secouriste, il aimait l’art. Il peignait. Et pour lui, la dimension esthétique était très importante. Elle comprenait tout à fait. Elle secoua la tête de gauche à droite. « Il n’y a pas que le côté esthétique, mais il faut savoir que ce que les plantes dégagent, rassurent et apaisent nos équipes. Je dirai que c’est un peu … magique ». Elle haussa les épaules. Il était difficile de mettre un tel mot dans sa phrase, car Astrée croyait en la science. Elle croyait ce qu’elle voyait. Et pourtant, ici, elle sortait de sa zone de confort.
« J’en ai marre de voir les couloirs toujours aussi… aseptisés. Je demande pas à ce que toute la flotte ressemble à ça », il eut un geste circulaire, désignant sa propre cabine. Astrée pinça les lèvres. Oui, c’est sûr, elle ne voyait pas trop les vaisseaux décorés ainsi. « mais au moins qu’ils fassent un peu plus d’efforts pour que ça soit pas chiant à mourir ! », dit-il, engagé. Elle aimait son caractère, Astrée, elle aimait qu’il soit entier. Elle le regarde longuement avant de parler. « Votez Akum Daraay, ça sonnerait bien, tu ne crois pas ? ». Elle se moquait de lui, mais au fond, elle ne pouvait s’empêcher de le croire. Même si elle aimait l’espace, elle aurait voulu plus de couleurs, plus de vie, plus de verdure, plus de … Terre, par exemple. Ce n’était pas trop demander, si ?
Lorsqu’elle eut terminé son propre repas, elle froissa les emballages et le jeta dans la poubelle la plus proche. Puis, elle reprit position aux côtés d’Akum, jambes croisées sur le lit, après avoir enlevé ses chaussures pour être davantage à l’aise. Elle frissonna un peu, sans doute fatiguée par sa grosse journée, mais resta sans bouger, profitant à nouveau du silence.
Sujet: (#) Re: Share my life // AKUM. Dim 1 Avr - 0:36
Akum ne doutait pas que Astrée partagerait son point de vue sur les avantages de son inactivité du moment, moins il avait de travail, mieux la flotte se portait. Quant au travail d'Astrée, Akum ne manquait pas de l'apprécier puisqu'elle étudiait les plantes et le jeune secouriste s'intéressait à tout ce qui touchait de près ou de loin au naturel, et en particulier à l'organique. Il savait voir la beauté des machines et autres mécanismes, mais ne s'épanouissait réellement dans l'art que lorsqu'il avait affaire à des choses non formatées par l'Homme, ou bien très peu. Bien entendu, les plantes du laboratoire d'Astrée étaient désormais bien loin de leur souche sauvage, mais il restait en elles suffisamment de charme pour que Akum apprécie s'en inspirer dans ses paysages.
La scientifique le reprit pourtant gentiment en lui disant qu'il n'y avait pas que l'esthétisme qui comptait dans ses propres études, mais aussi ce que les végétaux pouvaient apporter comme vertus psychologiques sur les équipages et les habitants de la flotte. Elle prononça également un mot qui paraissait étrange venant de sa bouche, mais qui ne manqua pas d'amener un sourire amusé sur les lèvres d'Akum. Il n'avait pas besoin de parler pour qu'elle comprenne ce qu'il pensait. Il la traitait assez souvent de sorcière pour ne pas avoir besoin de faire la blague à voix haute. À la place il préféra se plaindre du manque de goût de la flotte, ne récoltant en retour qu'un long regard de la part d'Astrée. Il le soutint sans faillir, son regard curieux, mais chaleureux planté dans le sien, plus sérieux. Finalement, ce fut elle qui brisa la silence, lui arrachant un sourire.
-J'ai déjà mon slogan tout prêt, prétendit-il sur un ton de confidence.
Il n'en dit pourtant pas plus, préférant recommencer à manger sa salade en essayant d'avoir l'air mystérieux, deux choses qui n'allaient certainement pas vraiment ensemble, mais qui eu au moins pour effet de l'amuser. Il ne traîna pas pour terminer sa verdure, jetant lui aussi ses emballages dans la poubelle adaptée avant de revenir également sur le lit en imitant Astrée qui laissa ses chaussures sur le sol, signe qu'elle ne souhaitait pas repartir tout de suite de chez lui. Malgré son épuisement, il en fut heureux et lorsqu'il s'aperçut qu'elle frissonnait, il n'hésita pas à se rapprocher d'elle plus encore, avant de glisser son bras autour de ses épaules.
Il la sentit se raidir légèrement face à se rapprochement, mais ne s'écarta pas pour autant. Ils avaient tous deux été plus loin qu'une simple embrassade et il savait que s'il ne faisait pas ce genre de geste pour elle, jamais elle ne s'y habituerait et finirait par totalement se déshabituer des contacts humains en tout genre. Il ne s'agissait pourtant pas simplement d'essayer de l'ouvrir aux autres ici. Akum aimait vraiment Astrée, malgré leurs caractères diamétralement opposés, il avait su déceler en elle plus que cette simple façade de froideur qu'elle arborait généralement au sus et à la vue de tous.
-Tu as froid ? Demanda-t-il en lui frictionnant légèrement le bras. Est-ce qu'il faut que je fasse de l'augmentation du thermostat de la flotte ma première promesse de campagne ? continua-t-il alors, taquin.
Il avait déjà déduit qu'elle souhaitait rester un peu plus longtemps chez lui et il lui semblait logique qu'elle soit consciente que plus on passait de temps avec lui, plus les chances d'un contact augmentait. Il ne pouvait pas s'empêcher de chercher la présence des autres, comme pour s'assurer qu'ils soient certains que les seules interactions physiques qu'ils pourraient avoir avec lui seraient positives. Lui offrir un peu de sa chaleur corporelle lui paraissait alors naturel, mais pas totalement innocent malgré tout. Il ne pouvait rester totalement innocent avec Astrée. Sans vraiment lui laisser le choix sur le coup, il l'attira totalement contre lui, de façon à ce qu'elle repose son dos contre son torse et qu'il puisse l'enlacer totalement. Il poussa alors un soupir d'aise, posant sa tête contre le mur derrière lui, fermant un instant les yeux.
-Tu veux rester dormir ici ce soir ? Proposa-t-il alors.
Sujet: (#) Re: Share my life // AKUM. Mar 3 Avr - 16:13
A sa plaisanterie, il enchaina à son tour. « J’ai déjà mon slogan tout prêt ». Elle ne pouvait que le croire. Elle le voyait bien, petit mouton au milieu des loups. Il était trop gentil, Akum, mais son humour aurait pu en séduire plus d’un. Et esquissa un petit sourire, le regardant à nouveau porter toute son attention sur la salade qu’il avait devant lui. Il avait ce petit air mystérieux qu’elle aimait, mais elle le connaissait bien maintenant, elle savait qu’il ne pouvait pas rester sérieux bien longtemps. Aussi, elle demanda : « ton slogan se compose-t-il des mots sandwich ou salade ? ». Et puis, sans en rajouter, il termina son plat, jeta les emballages puis il pris place à ses côtés, bien calé. Il observa ses chaussures quelques secondes, comprenant qu’effectivement, elle avait décidé de rester un peu dans ses quartiers. Quand ils commençaient à parler, ou plus si affinité, il était rare qu’elle regagne sa cabine, préférant le calme et la chaleur de celle d’Akum. Ils n’avaient pas vraiment besoin de se demander les choses, ils se comprenaient très bien sans parler. Et comme son ami ne dit rien, elle compris qu’il n’était pas contre l’idée qu’elle reste ici.
Lorsqu’elle frissonna, il se rapprocha d’elle, et glissa alors un bras autour de ses frêles épaules. Immédiatement, elle se raidit. Elle était comme ça, Astrée. Pourtant, ils avaient partagés beaucoup. Il l’avait vu comme personne ne l’avait jamais vu auparavant, il l’avait compris, percée à jour, et si elle n’aimait pas cela, elle était heureuse que ce soit Akum et pas un autre. Elle avait confiance en lui. Aussi, elle décida de ne pas bouger. Elle se rappelait de ce conte que son père lui lisait enfant, un très vieux conte terrien, Le Petit Prince. Comme le renard, elle avait besoin d’être apprivoisée. Il avait eu raison d’insister, plusieurs fois, parce qu’à force, elle acceptait ce contact, jugeant qu’entre eux, il s’agissait de quelque chose de presque normal. Ça l’étonnait parfois, d’y croire autant, mais peut-être qu’il avait trouvé ce qu’il y avait de bon en elle.
Pourtant, elle était effrayée Astrée. Parce qu’en acceptant cette proximité, ces caresses, ces instants intimes, elle avait des sentiments naissants. Et elle avait peur que ce ne soit pas réciproque. Elle aimait vraiment beaucoup Akum, plus que l’on aime un bon ami. Il était le genre de personne à vous faire bondir le coeur, par exemple. Et ça ne lui plaisait pas toujours. Elle se sentait faible. Elle était vulnérable. « Tu as froid ? », demanda-t-il, alors qu’il lui frictionnait le bras doucement. Elle haussa les épaules, puis la tête. Un peu. Oui. « Est-ce qu’il faut que je fasse de l’augmentation du thermostat de la flotte ma première promesse de campagne ? ». Elle eut un petit rire. Elle leva légèrement les yeux vers lui. « Tu aurais mon vote si tu le faisais, en tout cas ».
Puis, le silence à nouveau. Sans qu’elle ne s’y attende, il l’attira à lui, vraiment cette fois, ce qui la déstabilisa. Elle n’avait pas d’autre choix que d’être contre lui, et se sentir son souffle contre sa nuque. Elle attrapa sa main, et entrelaça ses doigts aux siens, en fermant les paupières. Elle était bien, là. « Tu veux rester dormir ici ce soir ? ». Elle déglutit. Oui, elle en avait envie. Elle demanda à son tour : « Et toi, tu voudrais que je reste ? ». Elle pensait connaître la réponse, car s’il demandait, c’est qu’il n’était pas contre. Mais malgré tout, elle voulait l’entendre de sa bouche. Elle resta sans rien dire, contre lui, tout en serrant sa main un peu plus fort.
Et peu importait la suite. Ce qui comptait, c’était l’instant présent.
Sujet: (#) Re: Share my life // AKUM. Jeu 5 Avr - 20:57
Akum aimait profiter du contact des autres dans une mesure sans doute plus grande que la plupart des autres. Il y avait dans l’interaction simple entre deux êtres humains quelque chose de réconfortant, comme l’assurance d’une affection réciproque qui n’avait pas besoin de s’exprimer avec des mots pour être comprise. Alors Akum cherchait ce contact, une main apaisante sur une épaule, une tape dans le dos, une accolade amicale, une étreinte… Parfois c’était tout ce dont il avait besoin pour recharger ses batteries.
Astrée, de son côté, était bâtie sur un modèle différent du sien. Loin de chercher la proximité des autres, elle semblait être l’opposé de l’animal social que le jeune secouriste se plaisait à incarner, fuyant les autres, ou les faisant fuir en opposant sa froideur à toutes tentatives de rapprochement. Il avait fallu à Akum toute la patience du monde, mais aussi tout son entêtement pour la forcer à s’ouvrir à lui, espérant qu’elle s’ouvrirait également aux autres par la même occasion. Elle lui avait souvent prétendu ne pas avoir de cœur, ne provoquant que le scepticisme et de bienveillantes moqueries de la part du jeune homme. Ce soir plus que jamais, il lui semblait qu’il avait eu raison de ne pas la croire sur ce point car là, entre ses bras, ses doigts entrelacés avec les siens, elle ne pouvait plus prétendre.
Sa question en provoqua une autre qui le fit sourire malgré la fatigue qu’il ressentait. Doutait-elle encore vraiment que sa présence était la bienvenue chez lui ? Il sourit sans répondre dans un premier temps, penchant légèrement la tête sur le côté pour poser ses lèvres dans son cou, embrassant doucement la jeune femme.
-Si je te le demande, c'est que je le veux, tu ne crois pas ? Susurra-t-il avec amusement.
L'une de ses mains était gentiment emprisonnée dans la sienne, mais l'autre était pour le moment libre de ses mouvements. C'est donc naturellement qu'il vint la poser sur la cuisse d'Astrée, la caressant lentement alors qu'il écartait son visage du sien pour pouvoir croiser son regard, une lueur interrogatrice dans les yeux. Elle n'avait pas répondu lorsqu'il lui avait proposé de rester avec lui ce soir, même s'il se doutait que la réponse serait positive. Il se demandait d'ailleurs pourquoi elle avait répondu par une question, peu habitué à ce qu'elle ai réellement besoin d'une confirmation orale pour pouvoir rester. Ce soir pourtant, il avait senti dans la pression exercée sur ses doigts que la réponse lui importait.
-Oui, je veux que tu restes, déclara-t-il alors plus sérieusement.
Malgré la lassitude de la journée, malgré l'inconfort certain qu'il y avait à dormir à deux sur un lit fait pour une personne, Akum souhaitait qu'elle reste avec lui ce soir. Il aimait s'endormir avec une présence humaine et chaleureuse, et il ne lui avait jamais caché le fait que sa compagnie lui plaisait également pour autre chose qu'un simple repos réparateur. Il laissa poindre sur ses lèvres un sourire en coin, légèrement plus provocateur.
-Est-ce qu'il faut que j'essaye de te convaincre de rester ?
Sujet: (#) Re: Share my life // AKUM. Mar 17 Avr - 17:01
Parfois, parfois, la différence faisait une force. Dans leur cas, Astrée était bien contente qu’ils se soient trouvés. Chacun avait sa vision de la vie, sa façon de faire, et elle n’avait pas pour intention de dicter à Akum quel modèle il devait suivre, pas plus que lui n’avait envie de lui imposer ses choix. Ils avaient grandi dans deux univers différents, avaient été aimés de différentes manières et avaient ainsi, choisi deux chemins qui ne se ressemblaient en rien. Pourtant, ils étaient là, ensemble. Dans la même pièce, avec l’envie de partager quelque chose. C’est que c’était écrit, n’est-ce pas ? Alors qu’Astrée n’aimait pas le contact, avait peur, à sa manière, de lier avec les autres, Akum était tout le contraire. Il la poussait dans ses retranchements, depuis le début de leur relation. Ils s’étaient connus jeunes, alors qu’ils n’étaient que des adolescents, et n’avaient jamais cessé de se fréquenter. Ils s’étaient connus à un âge où l’on se construit et si Akum était devenu très sociable, il avait vu son amie se renfermer sur elle-même, se réfugier dans son travail, mais n’avait pas tenté d’intervenir. Peut-être parce que c’était peine perdue. Elle avait un tempérament de feu, et n’écoutait personne. Et il avait bien fait de ne rien lui conseiller, elle se serait fâchée. Il avait juste accepté, sans perdre de son caractère, sans être différent en sa compagnie. Et c’était tout ce qu’elle appréciait. Il restait indemne, et elle, elle, avait le coeur qui en battait un peu plus fort alors.
A dire vrai, elle en avait conscience, Akum avait été patient. Petit à petit, alors qu’elle avait commencé à le fréquenter en affirmant qu’elle n’avait d’attache pour personne, elle avait de lui un rempart, un phare dans la tempête, et lorsqu’elle se sentait triste, en colère ou tout simplement seule, c’était lui qu’elle venait voir. Jusque là, elle avait toujours jugé cela normal. Avec le temps, elle avait compris que des sentiments s’étaient invités dans la partie. Elle n’aimait pas ça, mais pour autant, elle ne changeait pas sa façon de faire. Elle se doutait qu’elle n’avait pas l’exclusivité, elle connaissait assez Akum pour savoir qu’il profitait du moment présent, que ce soit avec elle, ou peut-être, parfois, avec une autre. Mais bon, elle ne demandait pas à être aimée en retour. Elle demandait à être écoutée, bercée, choyée un petit moment. C’était déjà bien.
« Si je te le demande, c’est que je le veux, tu ne crois pas ? », lui dit-il au creux de l’oreille. Elle eu un sourire à son tour. Oui, c’est vrai. Elle hocha la tête, sans en dire plus. Elle aimait l’entendre lui demander de rester. Pendant quelques secondes, elle se sentait importante. Et puis, elle ne ratait jamais une occasion de rester. Même si elle n’était pas très bavarde, même si elle avait une vision de choses parfois étrange. L’un contre l’autre, alors qu’elle sentait son souffle chaud, il posa une main sur sa cuisse, et elle ne s’y opposa pas. Ils se regardèrent alors, Astrée s’écartant un peu du jeune homme. « Oui, je veux que tu restes ». Elle plongea son regard dans le sien, cherchant vraiment autre chose, du réconfort peut-être, un sentiment, sans doute. « J’ai envie de rester ». Voilà. Elle lui répondait enfin, elle aussi. Elle pencha la tête vers lui, et posa ses lèvres sur les siennes quelques secondes, comme pour le remercier d’avoir compris que ce soir, cela avait une vraie importance pour elle. Il était arrivé, par le passé, qu’ils passent de bons moments sans se poser de questions pour autant. Ils étaient là, avaient envie d’aller plus loin, et puis, ils repartaient chacun de leur côté. Mais de temps à autres, Astrée avait besoin de plus. Encore une fois, elle savait qu’ils n’avaient pas le statut de couple, ils étaient des amis, amis améliorés, et elle était juste heureuse de pouvoir compter pour quelqu’un, au moins quelques heures.
Akum sourit à nouveau. « Est-ce qu’il faut que j’essaye de te convaincre de rester ? ». Elle eut un petit rire. Elle fit mine de réfléchir. « Essaye ». Elle avait cette lueur dans les yeux, celle, quelque part, qui la définissait comme la vraie Astrée, pas celle qu’elle voulait bien être au travail, dans les couloirs, avec des inconnus. Mais celle qu’elle voulait être avec lui. En sa compagnie. Et ce soir, rien n’avait plus d’importance que ça.
Sujet: (#) Re: Share my life // AKUM. Jeu 26 Avr - 18:01
Il ne lui avait fallu que quelques mots pour que le sourire d'Akum se fasse et subsiste sur son visage, jusqu'au moment où leurs lèvres se joignirent. Un baiser de l'initiative d'Astrée, qui ne l'étonna pas malgré la rareté de ce fait. Qu'elle commence à prendre elle-même les devants lui donnait bon espoir qu'elle finisse par s'ouvrir totalement, au moins à lui. Il lui rendit donc son baiser sans s'arrêter sur la brièveté du moment, appréciant juste le contact de ses lèvres sur les siennes.
Joueur, il lui demanda s’il lui faudrait la convaincre de rester, et bien que la question avait surtout pour but de la provoquer, elle fit mine d’y réfléchir avant d’entrer dans son jeu. Essaye, lui dit-elle. Akum savait pourtant qu’il n’était pas question ici d’essayer et que cette bataille la, il l’avait déjà gagnée. C’était un autre type de demande qu’elle lui adressait, un autre type de proposition qu’il lui faisait. Sans hésiter, mais sans se presser non plus, le jeune homme se pencha une nouvelle fois pour s’emparer des lèvres de la scientifique. Contrairement à leur précédent baiser, il laissa celui-ci s'éterniser, la laissant se concentrer dessus jusqu’au moment où la main sagement posée sur sa cuisse remonta le long de sa jambe, ne s’arrêtant qu’une fois arrivée sur l’objet de son désir.
-Reste, demanda-t-il alors dans un souffle faussement innocent.
Ses lèvres retrouvèrent celles d’Astrée une nouvelle fois, échangeant un baiser plus appuyé avant qu’il ne cède à l’inconfort et ne dévale sa mâchoire pour embrasser son cou. Akum n’avait pas oublié sa fatigue, mais en cet instant il avait choisi de la mettre de côté pour partager avec elle un moment plus intime. Dans ses yeux, il avait pu voir cette lueur, cette envie d’être autre chose qu’une machine de travail, mais aussi sans doute ce besoin de réconfort, d'intimité, qu’à sa connaissance seul lui pouvait lui apporter, pour la simple raison que seul lui pouvait l’approcher autant.
La main qu’elle tenait encore dans sienne cessa également d’être sage, se glissant sous le haut que portait la scientifique, cherchant la chaleur que seule sa peau nue sous ses doigts pouvait lui apporter. Toujours généreux dans ses rapports, Akum ne pensait qu'au plaisir et aux sensations de la jeune femme qui se trouvait entre ses bras. Ce soir particulièrement, il se fichait de recevoir en retour, la position dans laquelle ils se trouvaient empêchant de toute façon Astrée de l’atteindre confortablement.
-Reste, répéta-t-il simplement.
Sa main la plus basse ne resta pas longtemps inactive, commençant à doucement entreprendre des caresses suffisamment appuyées pour qu’elle puisse les sentir même à travers ses diverses couches de vêtements. Il espérait que malgré toutes ses hésitations habituelles, malgré ses réserves quant au fait de se laisser aller, même avec lui, elle accepte pour ce soir de simplement se laisser convaincre par ses soins. Akum avait d'ailleurs bon espoir que ça soit le cas. Il avait vu cette lueur dans son regard. Il avait vu cette partie d'elle qu'elle dissimulait à tous, même à elle-même, mais qu'elle lui avait laissé entrevoir.
-Reste. Et cette fois-ci, c'était presque un ordre.
Sa main gauche détacha alors le pantalon de la scientifique, approfondissant son argumentaire silencieux. Il sourit dans son cou, commençant lui-même à ressentir une chaleur bienvenue se propager dans ses membres. Il le lui avait dit, mais désormais, il le lui montrait. Il voulait qu'elle reste avec lui ce soir.
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Lun 12 Mar - 10:36
