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  You were my everything, now we're stranger
MessageSujet: (#) You were my everything, now we're stranger    You were my everything, now we're stranger 3ViG0Cu Lun 22 Jan - 14:11
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Grignotant une barre de céréales protéinée, je me dandinais sur une vieille chanson des années 2010, Shake it off. Autant dire que cette chanson était franchement une antiquité mais comme beaucoup de musique de l'époque, elle me mettait en joie. Ça me permettait de me changer les idées, ce qui me paraissait encore plus compliqué en ce moment que d’habitude. Cela faisait quelques jours que mes siestes me reposaient même plus. Peut être qu’il faudrait que j’aille prendre un vrai repas exceptionnellement. Ou pas que exceptionnellement d’ailleurs. Je devrais envoyer un message à Zooey, pour lui proposer que l’on mange toutes les deux. Mais en même temps… la dernière fois que je l’avais vu, c’était pour lui annoncer la nouvelle que je voulais actuellement chasser de ma tête. Et je doutais pas que ma mama bear de petite soeur veuille en parler. Arthur, son père, avait déjà essayer de me faire cracher des infos au détour d’un couloir quand je l’avais croisé y a quelques jours. Informations que je n’avais pas. Discussion qui s’était fini dans un hurlement rageur de ma part, attirant sur moi une attention dont je me serais bien passée. Du coup pour le repas… faudrait que j’y réfléchisse peut être un tout petit peu avant de contacter Zooey. Mais en attendant, je me défoulais en sautillant dans tous les sens, c’était toujours mieux que de se prendre la tête et j’avais besoin de mon plein d’énergie. On dit bien qu’en mangeant l'appétit vient et moi je crois qu’en bougeant l'énergie vient. Du coup, selon moi, faire du sport vous donne de l’énergie. Puis j’étais pas allée courir aujourd'hui… ni hier selon l’heure qu’il était d’ailleurs. Bientôt la chanson changeait pour quelque chose de la même chanteuse, Taylor Fift ? Non c’était pas ça le nom mais ça y ressemblait. Chanson beaucoup trop douce à mon goût. Je m’arrêtais de sauter, m’immobilisant dans mon salon pour chercher une nouvelle chanson dynamique et qui donne la pèche sur mon terminal. J’étais encore entrain de chercher quand j’entendis frapper à la porte de ma cabine. J’arrive ! Avec une certaine déception, je coupais la musique et me dirigeais vers la porte. Je l’ouvrais et relevais la tête vers l’homme qui se trouvait de l’autre côté. Enfin non pas l’homme. Caderyn. Caderyn. Oh putain… je m’étais finalement endormie et je refaisais un de ces rêves où il revenait parmi nous ? Un de ces rêves que j’avais finalement réussi à chasser définitivement y a six mois ? Mais la nouvelle de son possible retour, à laquelle je ne croyais pas, avait du bousiller ce travail. D’instinct, sans trop réfléchir à ce que je faisais, je refermais la porte un peu brutalement. C’était pas possible. Sauf que je dormais pas non ? Je savais que je dormais pas. J’avais du délirer et ce n’était pas Caderyn. Je rouvrais la porte, découvrant son visage un peu surpris que j’étudiais rapidement. Quelques marques du temps passé en plus, c’était le même visage que je connaissais par coeur, la première chose que j’avais vu en me réveillant pendant des années. Doucement, sans rien dire, les mains tremblantes et les yeux humides, je tendais la main pour toucher son bras, partie de son corps la plus proche de moi. Avec surprise, ma main rencontra sa peau, faisant se dresser chaque poil de mon corps au passage. C’était pas une illusion. Comme brûlée par ce contact, je retirais ma main en sursautant et reculais de quelques pas, les lèvres tremblantes. C’est pas possible… J’avais murmurer, portant une main à ma bouche alors que je relevais les yeux, qui regardaient son bras, pour les plonger dans les siens. Je sentis mes joues devenir humides. C’est pas possible… t’étais mort, tu… tu peux être là. C’est… je… C’est vraiment toi ?
MessageSujet: (#) Re: You were my everything, now we're stranger    You were my everything, now we're stranger 3ViG0Cu Lun 22 Jan - 17:34
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 J’arpentais les couloirs de l’Helios, me remémorant les souvenirs d’une vie passée sur ce vaisseau. Une vie si lointaine. En deux ans, ma vie avait complètement changé. J’étais passé du sergent légionnaire, un homme en qui tout le monde avait confiance et sur qui on pouvait se reposer, à l’homme dont on a peur, l’homme qui créé le doute. Ce rôle ne me convenait pas vraiment mais il me fallait l’assumer. Je n’avais pas choisis d’être « abandonné », je n’avais pas choisis d’être capturé, d’être torturé. Mais j’avais choisis de revenir car ici, sur la Flotte, il y avait une vie qui m’attendait et surtout, il y avait ma femme qui m’attendait. La majorité des souvenirs qui me revenaient, ces souvenirs d’une vie antérieure, je les partageais avec elle. Chaque souvenir, elle en était le centre. Elis. Elle était une constante de mon univers. Ce genre de constante immuable, aussi importante pour moi que la charge d’un électron ou que l’air que je respire. Elle était mon tout. Sans elle, je n’étais pas réellement Caderyn. Sans elle, je n’étais pas vraiment moi. Seulement, suite à une erreur, la Fédération m’a catégorisé comme mort. Et un mort ne revient pas à la vie. Un mort reste là où il est. Et je ne peux qu’imaginer une chose, c’est qu’en deux ans, son deuil a du être fait. Aussi horrible que cela puisse paraître pour moi, j’avais espéré cela. Si elle m’a aidé à tenir pendant ces deux années, si la savoir en vie, saine, sur l’Helios est ce qui m’a permis de survivre, je me rendais bien malgré moi compte qu’elle avait du aller de l’avant. Elle avait du passer à autre chose dans sa vie. Qui sait, peut-être avait-elle même trouvé un autre homme. Si j’étais mort, je le lui aurais souhaité. Mais je ne l’étais pas, donc je ne pouvais rêver que d’une chose, c’est qu’elle m’attende, à la maison, son sourire aux lèvres.

Je me rapprochais dangereusement de notre domicile. Étant mariés, je n’avais pas d’autre choix que de retourner vivre avec elle. Je m’en réjouissais, je ne pouvais deviner s’il en allait de même pour elle. Si elle ne voulait plus de moi chez elle – chez nous – il faudrait passer par le divorce. Et je ne pouvais m’y résoudre. Je ne voulais pas la quitter. Ma vie avait déjà été assez gâchée comme cela. Je voulais retourner auprès d’elle, la prendre dans mes bras et enfin savoir que j’étais revenu. Je tournais à droite, puis à gauche, et après avoir joué à ce manège pendant plusieurs minutes, j’arrivais enfin devant la porte d’entrée. Il y était toujours écris Wagner-Westman. J’y devinais quelques ratures au niveau de mon nom de famille. Elis avait du tant souffrir. Je ne pouvais imaginer ce qu’elle avait vécu. Ravalant ma salive, je frappais à la porte. Quatre coups. Quatre coups aussi lourds qu’attendus. Voilà deux ans que je ne voulais que cela. Que je n’espérais que cela. Enfin. La porte s’ouvrit.

Quelques secondes me suffirent pour voir la surprise dans les yeux de ma femme. Mais ces quelques secondes remplirent mon cœur, le réchauffant, le remplissant de ce sentiment de plénitude. Puis la porte se ferma. Me laissant là, mon sac sur le dos. Je ne m’attendais pas vraiment à ça. Je restais là, droit dans mes bottes. Elle n’allait pas me laisser là. À moins que… non… quand même pas ? Y avait-il un homme avec elle ? Ou une femme ? Allais-je découvrir que ma femme, alors qu’elle savait mon retour, avait invité un homme dans notre maison pour partager ce qui, normalement, me revient ? Non. Impossible. Ce n’est pas Elis. Elle n’est pas comme ça. Si je n’avais pas fais les démarches vers elle, nous ne serions probablement pas mariés. Elis ne prend pas les devants sentimentalement. Puis la porte s’ouvrit une nouvelle fois, laissant la jeune femme apparaître, les joues humides, les yeux rouges. Sa main se dirigea vers la mienne et je sentis le contact de sa peau. Je fixais ses prunelles, y cherchant un peu de réconfort. Mais je n’y voyais que de la confusion. Elle recula, coupant se contact dont j’avais tant besoin. « C’est pas possible » dit-elle. « T’es mort. Tu ne peux pas être là. C’est vraiment toi ? » rajouta-t-elle. Elle n’avait pas été mise au courant de mon retour ? Si. Ils me l’avaient dit. Je n’avais pas de mots à lui offrir, tellement j’étais obnubilé par sa présence, rassuré.

Je me jetais dans ses bras, sans vraiment lui demander son avis. Qu’elle le veuille ou pas, j’avais tellement besoin de cette étreinte. J’en rêvais depuis bien trop longtemps. Je la serrais, fort, l’écrasant peut-être. Mon visage se cachant vers son oreille. « Je suis de retour, chérie. Je ne vais nulle part ». Je brisais l’étreinte pour la regarder. Nous étions toujours dans l’entrée.

J’avais envie de courir dans l’appartement, porter ma femme jusqu’à notre lit – au passage – et y rester pendant des semaines. Elle ne semblait pas encline à cela. On aurait dit qu’elle voyait un fantôme. Peut-être que j’étais un peu un fantôme, finalement, mais j’étais bien là avec elle. Et je ne savais pas comment le prouver. J’avais l’intention de rester avec elle aussi longtemps qu’il me serait possible de l’être. D’un geste, voyant ses mains se porter à son visage, je me rendis compte qu’une seule chose m’apaiserait, peut-être même que ça l’apaiserait elle aussi. Je me rapprochais doucement et déposait mes lèvres sur les siennes. Je redécouvrais le goût de ces dernières, ce parfum fruité avec un arrière de goût de plante verte. Ce parfum si particulier. Ce parfum de chez soit. Je glissais ma main dans le dos de la jeune femme, la serrant contre moi, humant sa fragrance, me délectant de cette dernière. Je voulais ce moment, pour nous, pour moi, avant que les choses sérieuses ne commencent. Car oui, les ennuis allaient forcément arriver. Ça ne pouvait être aussi simple. Ça ne l’est jamais.
MessageSujet: (#) Re: You were my everything, now we're stranger    You were my everything, now we're stranger 3ViG0Cu Mar 23 Jan - 19:36
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Caderyn à ma porte. Il y avait Caderyn à ma porte. J’avais pas les mots pour décrire tout ce qui se passait dans ma tête. J’avais cru rêver. Un de ces rêves que j’arrêtais pas de faire après sa disparition, un de ces rêves où tout était trop facile dedans. Puis je me demandais si je ne délirais pas. Si ce n’était pas une illusion, cruelle terriblement cruelle. J’en avais tellement rêvé sans croire que ça arriverait. J’y croyais plus. Il était mort ! Mort depuis plus de deux ans. Mort sans possibilité de retour. J’avais du tirer une croix sur lui, sur notre vie ensemble, sur tout ce qu’on avait, sur tout ce que j’avais connu comme vie d’adulte. Je n’avais jamais été adulte sans lui avant sa mort, partageant sa vie depuis mes 18ans. Et ça m’avait été arraché. Violemment. Brutalement. Alors même si j’en avais rêvé, que peut être j’en rêvais toujours, je n’avais pas cru à ce retour. C’était juste pas possible. Je comprenais pas ce qui se passait à cet instant. Et j’avais envie… je ne savais pas. J’avais envie de hurler, de crier, de pleurer, de rire, de l’embrasser, de le frapper. J’avais envie qu’il ne soit pas là. J’avais envie de sentir sa peau sous l’arrondi de mes doigts. J’avais envie de plonger mon nez dans son cou, de frotter doucement mon visage contre la peau rugueuse de sa joue. J’avais envie de ne plus le voir, de ne plus rien ressentir. J’avais envie de me réveiller et de ne découvrir que ce n’était qu’un rêve, à moitié bon à moitié mauvais. Je ne savais pas quoi faire. Ma main semblait me bruler à l’endroit où j’avais doucement touché la peau de son bras. Mes yeux plongés dans les siens n’y lisaient qu’une forme d’incompréhension, principale émotion dans son regard. Mais il y avait autre chose. Il y avait cette petite étincelle que j’avais toujours vue dans ses yeux. Cette petite étincelle que personne d’autre n’aurait pu avoir. Bordel de merde, c’était bien Caderyn. Je me mettais à pleurer, sans n’avoir aucun contrôle sur cela. Je posais des questions. Je ne savais pas, je ne savais plus. J’étais perdue. Je sursautais alors que ses bras m’attrapèrent, m’attirèrent contre lui. Je reniflais et me mettais sur la pointe des pieds. Je posais une main dans son dos , l’autre sur le bas de sa nuque, à la naissance de ses cheveux. Il était là. C’était qu’un rêve n’est-ce pas ? Un rêve dont je devais profiter avant qu’il ne disparaisse. J’entendais sa voix, qui résonnait dans ma poitrine et faisait vibrer ma peau. C’était lui. Je ne rêvais pas. Je le savais. Il y avait eu ce message qu’on m’avait envoyé, me disant qu’il était de retour. Et jamais aucun de mes rêves n’avaient été aussi réaliste. Il se décolla de moi et je tremblais. Je n’y avais pas cru. Je n’y croyais pas tout à fait réellement. Je clignais des yeux et portais mes mains à mon visage, comme pour me cacher. Je ne savais pas quoi faire. Bordel, je lui en voulais. Je lui en voulais tellement, presque autant qu’il m’avait manqué. Et seul les astres pouvaient savoir à quel point il m’avait manqué. J’ouvrais la bouche, ne sachant pas quoi dire mais me disant que ce je devais dire quelque chose. Je n’eus pas le temps de parler que ses lèvres rencontrèrent les miennes. Je frisonnais à ce contact. Je sentis sa main se glisser dans mon dos et j’accrochais les miennes au haut de son tee-shirt, le tirant le plus que je ne pouvais vers moi. Nous reculons de quelques pas alors que je tirais un peu trop fort dans ma direction. Je faisais glisser mes mains sur son torse, le haut de ses bras. Avant de manquer d’air et de reculer d’un pas, me détachant de ses lèvres et de son corps. Je clignais des yeux à nouveau en le regardant. Tu n’es pas mort. Une évidence maintenant. Sans savoir ce que je faisais, je levais la main qui alla claquer fort contre sa joue. Tu étais mort ! Ma voix aussi claquait, fort, dans l’air alors que des larmes envahirent à mes yeux. Je tremblais. J’avais frappé Caderyn… Oh mais qu’avais-je fait ? Qu’est-ce que… Je ne savais pas. Je ne savais plus. Je perdais la boule non ? Il était là. Il était en vie. Il m’avait abandonné. Mais il était revenu. Ne lui laissant pas le temps de réagir ni à l’énorme baffe que je venais de lui asséner ni à ce que j’avais dit, je l’embrassais à nouveau, passionnément. Cette fois ci, je ne le tirais pas vers moi. Je le poussais jusqu’à ce que son dos rencontre la porte de la cabine, jusqu’à ce que celle-ci se referme. D’une main je tenais sa nuque, réduisant comme je pouvais l’écart entre nos deux visage. L’autre main était posé sur son torse, sentant son coeur battre malgré ses vêtements entre nous. Son coeur qui battait. Caderyn était en vie. En vie… Je décollais ma bouche de la sienne, appuyant mon front contre le sien. Je te hais, ne repars jamais.

MessageSujet: (#) Re: You were my everything, now we're stranger    You were my everything, now we're stranger 3ViG0Cu Jeu 25 Jan - 14:28
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Je revivais ce rêve, ce rêve que j’avais maintes et maintes fois lors des courts moments où les pirates me laissaient dormir, entre deux tortures inutiles. Celui de la revoir et de plonger dans ses bras. Ce rêve, je l’avais tellement vécu que j’en connaissais tous les détails, tous les petits soubresauts. Mais, cette fois-ci, il ne se transformait pas en cauchemar, il ne se transformait pas en ce cauchemar incessant, celui de voir ma femme, arrachée de mes mains, prendre ma place au sein des pirates, se faire torturer, sous mes yeux pour que je donne les informations que je n’avais pas. Ces cris étouffés par une gorge serrés, je les revivais toutes les nuits, depuis mon évasion jusqu’à mon arrivé ici. Le traumatisme d’un homme déchiré par les évènements. Le traumatisme d’un homme qu’on a découpé physiquement et psychologiquement. Les séquelles qu’on ne pouvait soigner. Ou qu’une seule pouvait soigner. Seule Elis était capable de m’apaiser, je le savais. Chaque fois que j’avais vécu un évènement traumatisant, ce n’était que dans les bras de ma femme que j’arrivais à dormir, ce n’était que dans les bras de ma femme que j’arrivais à oublier. Elle avait ce don. Ce don magique de me faire oublier tout ce qu’il y avait en dehors de la porte de notre cabine. Elle avait ce don de faire de moi un homme comblé ou, au moins, un homme apaisé.

Elle était aussi incrédule que moi, ses mots n’étaient pas ceux de ma femme. Je ne reconnaissais même pas sa voix. Et sans avoir le temps de répondre à son injective, je vis sa main s’abattre sur ma joue, à quelques centimètres de ma nouvelle cicatrice, ravivant la douleur qui s’était effacé avec le temps. Mais… Qu’avais-je fait ? Non ! Je n’étais pas mort ! avais-je envie de crier. Non, j’étais absent mais je n’étais pas mort. M’en voulait-elle ? Elle n’avait jamais vraiment apprécié mon métier en même temps, le métier d’un homme qui risque de s’exposer à la mort à tout instant ou à ne jamais être retrouvé. Le plus fou là-dedans, c’est que j’avais envie d’y retourner. Sûrement. Je la regardais, incrédule. Que pouvais-je faire ? Que pouvais-je dire ? Je ne pouvais même pas lui en vouloir de me frapper, j’aurais sûrement fait pareil. J’avais eu plusieurs fois envie de me frapper moi-même, de l’avoir abandonné, de l’avoir laissé seule. J’avais envie de lui répondre, je ne savais juste pas quoi lui répondre. Je ne savais pas ce que je pouvais dire qui apaiserait sa colère, sa rancœur, sa tristesse. Mais, se jouant d’un état de folie passagère et probablement légitime, elle se jeta une nouvelle fois dans mes bras, ses lèvres s’écrasant sur les miennes dans un baiser passionné, mouillé et perturbant. Elle me repoussa, me faisant fermer la porte de la cabine. Ses mains se promenaient sur mon visage, me faisant frissonner d’une manière que j’avais oublié. Un main dans ma nuque, me tenant fermement contre elle, une autre contre mon cœur qui, comme avant, lui appartenait. À elle et à elle seule. De mon côté, je glissais une de mes mains dans le creux de ses hanches, serrant contre moi ce corps divin te l’autre sur sa joue, dans ses cheveux. Je voulais rester comme cela pour toujours et à jamais. Comme nous l’avions prononcé dans nos vœux de mariage.

« Je te hais, ne repars jamais. »

J’étais aussi perdu qu’elle et chacun de ses mots, de ses gestes, était en parfaite contradiction avec le précédent. Et pourtant, dans ma tête, tout avait un sens. Le sens caché d’une femme qui a perdu son homme, d’une femme qui a perdu une de ses raisons de vivre, le sens caché d’une femme qui a du tirer une croix sur le sens de sa vie d’adulte. Car c’était ça, aussi longtemps que je m’en souvenais, Elis était dans mes bras, je vivais avec elle, je partageais son lit, je partageais sa vie. Nos fronts collés, je regardais ses yeux bleus, cerné de rouge, le rouge des sanglots constants. « Et moi, je t’aime, pour toujours, à jamais, dans la vie comme dans ma mort ». Reprenant ce baiser interrompu et donc je ne voulais pas me défaire, je glissais mes mains sous ses jambes pour la soulever, enrouler ses jambes autours de moi et l’emmener dans la cuisine pour l’asseoir sur la table. J’avais envie de parler avec elle, j’avais envie de la déshabiller, j’avais envie de lui sourire, de lui faire l’amour, de lui dire des blagues, de la consoler bref, de l’aimer. De l’aimer comme je l’avais toujours fait et comme je devais le faire. Ce brin de fougue, je n’arrivais pas à m’en défaire et, pourtant, je le devais. Nous avions tant de choses à nous dire, je voulais savoir le mal qu’elle avait vécu pendant deux ans, je voulais connaître sa vie sans moi. Je voulais qu’elle me dise tout comme je comptais tout lui dire. Même si mon rôle est de la protéger. Elle a le droit, elle mérite de tout savoir. Elle doit comprendre que je n’étais pas mort. Elle doit comprendre que je n’ai pas choisis de l’abandonner. « Comment est-ce que je peux vivre sans mon rayon de soleil ? Comment veux-tu que je me passe de toi ? Je suis là, avec toi, Elis Westman, et si je le pouvais je te redemanderais en mariage, là, tout de suite… ». Je souriais, déposant un baiser dans son cou.

« Tu vas devoir t’habituer car je ne compte pas bouger de là… »
MessageSujet: (#) Re: You were my everything, now we're stranger    You were my everything, now we're stranger 3ViG0Cu Lun 29 Jan - 10:20
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Faisant preuve d’un contrôle tout à fait limité et qui n’avait rien d’habituel chez moi, je frappais Caderyn avant de me jeter sur lui mais d’une toute autre façon. Ces deux actions, enchainées de cette manière, me ressemblaient pas. Je n’étais pas du genre à frapper. Je n’étais même pas sure que cela m’était déjà arrivé de lever la main sur quelqu’un dans le passé. Enfin si, dans cette période où j’avais tenté de convaincre Zooey de se mettre aux sports de combat. Mais sinon, je n’avais jamais frappé personne. Et même me jeter sur Caderyn de cette manière correspondait pas trop à mes habitudes de douceur envers sa personne. Mais je disjonctais d’une certaine manière. Tout était remis en question. Il n’était pas mort, il m’avait abandonné. M’avait-il seulement aimé ? Qu’auraient été ses deux années s’il avait été là ? Comment avais-je réussi à me lever tous les matins, quand je me levais à une heure digne d’être nommée matin, alors que lui n’était pas là ? Comment avais-je pu me passer de la douceur de ses lèvres contre les miens ? Du rythme si régulier de son coeur qui battait, ma main appuyer sur sa poitrine ? Comment avais-je pu me passer de ses mains se glissant sur ma taille et dans mes cheveux ? Comment l’univers pouvait-il encore défiler sous nos pieds alors que pour moi le temps cessait de s’écouler ? Essayant de contenir mes pulsions comme j’étais capable de le faire en temps normal, je finissais tout de même par décoller mes lèvres de celles de mon mari, appuyant néanmoins mon front contre le sien, incapable de rompre le contact physique. La chaleur de sa paume sur mes hanches, je frissonnais de la sentir. Je te hais, ne repars jamais. Mes paroles, sorties de mes lèvres sans que je ne réfléchisse à ce que je disais, étaient le reflet des sentiments contradictoire qui me traverser. Je le haissais autant que je l’aimais. Je lui en voulais. Je ne voulais plus me séparer de lui mais je ne voulais non plus le voir. Je ne supportais pas qu’il m’ait abandonné, doutant alors de tout ce que nous avions eu. Je ne supporterais pas de le savoir absent. J’étais perdue. Et lui, lui il était là. Calme comme une lune aride. Stable comme le sol sous mes pieds. Un rocher au milieu de la tempête. Il m’était ce que le compas était à mon arrière grand père : un repère. Un repère qui me rappelait que j’étais perdue. Sa voix résonne dans mes oreilles. Il m’aimait. Pour toujours, à jamais. Dans sa mort… il était mort. Les larmes quittèrent mes yeux déjà fortement embrumés que je fermais pour essayer de réfléchir, essayer de calmer la tempête d'astéroïde dans ma tête. Mais le baiser qu’il me donna ne m’aida pas à faire cela. J’aggripais son tee-shirt de mes deux mains. Je sentis les siennes de mains se glisser sous mes jambes et me soulever du sol. Instinctivement, comme je l’avais fait pendant des années, je les nouais autour de sa taille. Bientôt je me retrouvais assise sur ce qui devait être la table de notre cabine. Joueuse comme il savait me faire l’être, je laissais mes doigts tracer des arabesques sur son torse, descendant jusqu’au bas de son tee-shirt, jouant dangereuse avec la limite de celui-ci, le soulevant légèrement. Mais il stoppa le jeu en arrêtant de m’embrasser, en parlant, bien trop sérieusement pour que ce soit ce que mon corps réclamait à cet instant. Mes sourcils se froncent alors qu’il parle. La magie est brisait en quelque sorte. Et si mon sang pulse toujours, mon cerveau lui retrouve lentement le chemin de la raison. C’est n’est pas moi qui ait choisi que tu te passes de cela… Il était assez facile d’entendre l’amertume dans ma bouche. C’était lui qui était parti. C’était lui qui m’avait laissé derrière. Mais avant que je n’ai le temps de répondre à la suite, sa bouche bouge jusqu’à mon coup et je ne peux m’empêcher de soupirer devant tout ce que cette action déclenche chez moi. Il ne comptait pas bouger… Je ne crois pas avoir le choix de toute manière. Même si j’étais contente qu’il reste là. Je lui en voulais mais je ne voulais pas qu’il quitte ma vue. Je croyais stupidement qu’on allait juste retrouver notre vie d’avant, inconsciente que j’en étais incapable actuellement, trop blessée pour passer là dessus. Je me reculais soudainement. On est toujours mariés ? Question stupide mais je n’en savais rien. Je ne savais pas ce qui se passait quand quelqu’un revenait d’entre les morts. Voilà plusieurs années que je ne croyais plus être mariée du coup… Pourquoi tu es parti ? Qu’est-ce qui pouvait bien être si important que tu me laisses derrière ? Comment ? Pourquoi ils disaient que t’étais mort ?

MessageSujet: (#) Re: You were my everything, now we're stranger    You were my everything, now we're stranger 3ViG0Cu Mer 31 Jan - 10:33
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Dans ses bras, j’oubliais tout. J’oubliais le calvaire que j’avais vécu pendant deux années, j’oubliais les maux que j’avais subis. J’oubliais tout. Pourtant, une fois notre élan stoppé – part ma faute – ses mots me frappèrent. Comme une flèche empoisonnée tirée directement dans mon cœur, je sentais chacun de ses mots qui me blessait, qui me torturait autant que les pirates l’avaient fait. Peut-être même plus. Et, tout d’un coup, je me rendais compte que mon retour n’était peut-être pas la meilleure chose. Je me rendais compte que je n’allais pas pouvoir revenir comme si de rien n’était, oubliant au passage les deux année où je l’ai laissé seule. Contre mon gré, certes, mais seule. Et tout ça, elle ne le savait pas. Elle ne savait pas ce que j’avais vécu, elle ne savait pas ce qu’avait été ma vie. Et je ne peux pas lui en vouloir. Jamais je ne souhaiterais à quelqu’un de vivre ce que j’ai vécu. Prenant la décision de prendre mes distances, je glissais derrière le comptoir pour me servir un verre d’eau amplement mérité. Le bonheur qui se lisait sur mes traits avait disparu, me laissant impassible. J’écoutais chacun de ses mots, chacune de ses interrogations, me demandait s’il était avisé d’y répondre. Ce n’est pas moi qui ait choisi que tu te passes de cela. Premier coup de poignard dans mon dos mais rapidement suivit par un deuxième. Je ne crois pas avoir le choix de toute manière. Si j’avais pu tomber au sol, je l’aurais sûrement fait. Elle me disait avec amertume, rancœur. Et pourtant, quelque aient pu être mes erreurs, j’étais persuadé que non, je ne le méritais pas. Je ne méritais pas qu’elle me traite comme ça. Je pensais que le bonheur de me retrouver surpasserait tout. Je m’étais trompé.

« Tu as le choix… Officiellement, oui, nous sommes toujours mariés. La Fédération n’a pas eu le temps de « détruire » notre mariage et au vu de la tournure des évènements, elle a préféré laisser notre dossier en attente. » Ne voyant pas de réaction palpable sur le visage de ma femme et me remémorant ses mots prononcés quelques secondes plus tôt, je ne pouvais m’empêcher de rajouter d’autres mots. « Mais si ce n’est que ça, je suis qu’ils se feront un plaisir de le rompre. Et puisque mon retour te rend [b]si[/i] heureuse, le divorce reste une possibilité. » À ma grande surprise, je gardais un calme assez effrayant. J’avais envie de m’énerver sur elle, j’avais envie de crier. Mais je ne le faisais pas. J’avais assez eu d’énervement, assez de combat pour une seule vie. Je me déplaçais lentement dans la cabine. Je tentais, tant bien que mal, de ne pas me rapprocher de ma femme. Elle m’avait bien fait comprendre que ce n’était pas la peine d’essayer. Je n’étais même pas sûr de pouvoir l’appeler ma femme pendant bien longtemps, donc bon. « Je suis parti parce que c’était mon métier, je te rappelle. » Car si c’était ça, sa question, je n’avais que c’était réponse à lui apporter. Une partie de moi ne voulait pas lui dire tout ce qui m’était arrivé, l’autre partie se souvenait que lorsque je l’avais épousé, je lui avais promis de rien lui cacher. « Mon métier a toujours représenté un risque… Tu le savais quand tu m’as épousé… Or, cette fois-là, les choses ont mal tournées, une embuscade des pirates. Mais ça aussi, tu dois le savoir. ». Mon regard se voilait lorsque je pensais à ça, comme si je revivais le jour où j’avais sacrifié ma vie pour celle de mes coéquipiers. Celui où j’avais foncé dans les lignes ennemies et celui où ils sont partis, sans moi. « Mon équipe a du m’abandonner. De ce que j’ai compris, ils m’ont cherché pendant un moment mais ça n’était pas la peine, les pirates m’avaient retrouvés inconscient et emmené dans l’un de leurs repaires. Tu images la suite. »

Je ne voulais pas lui faire état de mes tortures et autres. Elle n’avait pas besoin de savoir tout cela. Elle pouvait déjà parfaitement l’imaginer. Du moins, je ne pouvais que l’espérer. « Quant à ma mort, c’est un autre problème. Il s’agit d’une simple erreur informatique. Au lieu de me désigner comme perdu, ils m’ont désigné comme mort. Je ne suis jamais mort. Enfin si, mon cœur s’est arrêté de battre plusieurs fois pendant plusieurs minutes chez les pirates, mais ça, c’est autre chose. » Voyant à ses yeux que mes réponses ne lui suffisaient probablement pas, je m’approchais lentement de Elis, les yeux fixés dans les siens. Je n’étais pas sûr de ce qu’elle attendait de moi. « Je n’ai jamais voulu t’abandonner, je n’ai jamais voulu partir. Si je pouvais revenir en arrière, je resterais à tes côtés. Mais des équipiers, des amis, ont survécu grâce à mon geste. Crois-moi, je ne m’en voudrais jamais pour cela. » Avec un sourire, j’ôtais mon T-Shirt afin de me retrouver torse nu, à quelques centimètres d’elle. Là, elle pouvait voir mes cicatrices les plus visibles. Il fallait qu’elle sache. « Lorsque je t’ai épousé, j’ai juré que les seules mains qui pourraient toucher ma peau seraient les tiennes. Les pirates en ont décidé autrement. J’ai passé une année entière à leur merci, incapable de faire autre chose que de subir. Et pourtant, ils ne m’ont pas brisé. » J’approchais lentement mon visage du sien, plaçant mes mains sur ses joues puis attrapant tendrement sa tête. « Toi seule en est capable donc je t’en supplie, ne le fait pas. » C’était à mon tour de poser mon front contre le sien.
MessageSujet: (#) Re: You were my everything, now we're stranger    You were my everything, now we're stranger 3ViG0Cu Mer 31 Jan - 22:35
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J’étais un peu perdue et cela devait se sentir dans mes questions. Dans mes questions dure, dans mes réponses aux siennes qui étaient quelques peu violentes. Mais il me tournait le dos, parti se chercher un verre d’eau quand la tension avait augmenté entre nous. Il me tournait le dos alors il ne pouvait pas voir. Pas voir mon regard perdu, mes yeux au bord des larmes, ma bouche crispée, mes poings serrés. J’étais dure. J’étais sûrement injuste. J’étais un animal blessé, acculé dans un coin et qui montrait les dents pour se défendre. J’aurais cru que c’était tout. Que j’aurais pas pu avoir plus mal que je ne l’avais déjà eu. J’aurais pas pu croire que le revoir en vie serait aussi douloureux. Mais si, si parce que ça donnait l’impression qu’il avait choisi tout cela. Il avait choisi de faire quelque chose qui le séparerait de moi. Comme ma mère avant lui. Comme mon père avant ma mère. Comme… J’avais l’impression que la gravité ne tournait plus comme avant. Impassible, je l’écoute me répondre que j’avais le choix. Réellement j’avais le choix ? Parce qu’il comptait me le laisser ? Je connaissais assez le Caderyn d’avant pour savoir que faire un choix qui n’était pas le sien n’était pas si facile que cela. Il était obstiné, tout comme moi d’ailleurs. Détruire… le terme faisait mal. En même temps à son ton, je devinais que mes mots aussi avaient du être blessant. Ce qui ça aussi faisait mal, me faisait trembler. Dossier. Nous n’étions qu’un dossier. Pas un couple, pas une famille, pas deux humains dont les vies étaient et allaient être chamboulées à tout jamais. Juste un putain de dossier. Je restais sans réaction extérieure. Si je craquais maintenant, je serais pire qu’une tempête stellaire. Surtout quand il me disait que je pouvais décider de rompre notre mariage. Abandonner… il voulait que je l’abandonne comme il m’avait abandonné. Je sentais mon sang pulsait plus fort dans mes veines mais cette fois ci, ça n’avait rien à voir avec le désir physique que je ressentais pour lui. Il est hors de question que je divorce. Phrase claquée dans l’air. Il s’en sortirait pas si facilement avec moi. Il avait juré d’être avec moi jusqu’à ce que la mort nous sépare. Mort qui visiblement n’avait pas réussi à réellement nous séparer. Je ne comptais pas rompre mes engagements. S’il voulait les rompre, ce serait à lui d’assumer ce choix. Je le suivais du regards. J’avais envie de me lever et de claquer la porte. Mais je ne pouvais pas le faire. Pas maintenant. Je voulais fuir mais on devait avoir cette discussion. Il était parti parce que c’était son métier. Je hais ton métier. Il le savait. J’avais jamais voulu. J’avais toujours détesté qu’il fasse ça. J’avais fait des nuits blanches, me demandant si je faisais le bon choix en l’épousant à cause de son métier. Alors oui je le savais quand je l’avais épousé. Je lui avais juste jamais dit qu’il avait failli me perdre à cause de ça. Pour le protéger, pour qu’il ne souffre pas, pour qu’il ne sache pas que je ne dormais pas quand il était en mission, pour pas qu’il sache à quel point j’étais encore blessé de mon enfance. Embuscade… Oui surement que je le savais quelque part. Mais je l’avais toujours ignoré. J’avais jamais voulu savoir. Son équipe… eux aussi je les haïssais. Eux et ces pirates dont j’entendais parler pour la première fois. Je voulais qu’ils suffoquent dans l’espace. Je fermais les yeux, au bord des larmes. Il était là non ? C’était déjà ça ? Mais j’avais eu trop mal pour me contenter de cela. Trop mal pour m’autoriser à réagir. Pas quand il me disait que c’était qu’une putain d’erreur informatique qui m’avait fait passé une partie de ce cauchemar. Je rouvris les yeux brutalement quand il mentionna son coeur à l’arrêt. Comment ça ? Comment était-ce possible ? Comment avait-il survécu à ce que lui avaient fait ces pirates ? Ses yeux se plantèrent dans les miens et je n’arrivais plus à m’en décrocher. Il avait pas voulu partir. Il avait pas voulu m’abandonner. Mais à demi-mots, il disait qu’il recommencerait s’il fallait. Cela m’apaisa tout en continuant de m’agacer. Tu recommenceras dès que l’occasion te sera donné. Une accusation. Parce que je savais qu’il repartirait dès qu’il le pourrait. C’était plus fort que lui. Pourquoi étais-je tombé amoureuse d’un type avec ce genre de morale ? Pour ça je ne pouvais m’en vouloir qu’à moi. Mais je pouvais lui en vouloir à lui de continuer de choisir son travail avant moi. Je pouvais lui en vouloir par m’avoir forcé à vivre tout cela. J’avais le droit d’être en colère. Je n’avais pas celui de le mettre à la porte, pas celui de vouloir qu’il ne se soit rien passé. Mais je pouvais être en colère. Il retira son tee-shirt et je me demandais quelques secondes ce qu’il faisait. Avant de voir les cicatrices sur son corps. Je décrochais sans mal mes yeux des siens, descendais de la table sur laquelle il m’avait assise pour m’approcher doucement. Lentement alors qu’il parlait je posais mon doigt sur une cicatrice sur son torse. Je me souvenais. De mon rire quand il avait dit que seules mes mains pourraient le toucher. Je me souvenais de cette promesse, répétée dans un murmure à mon oreille quand je m’endormais. J’avais tant de souvenir de nous deux que ca faisait mal. Je retirais ma main. Je ne savais plus ce que je voulais. Mais sa dernière phrase. Je me sentie imploser. Je m’en voulais quasiment autant que je lui en voulais. Il aurait mérité mieux. Mieux qu’une femme qui lui en voulait. Mieux que moi. Il appuya son front contre le mien et doucement, je reposais mes doigts sur son torse, traçant le contour de ses signatures. Réapprenant à connaitre ce corps que j’avais si souvent aimé. Je me sentais mal si mal. Doucement, je relevais la tête vers lui et j’allais l’embrasser. J’essayais de lui communiquer ma douceur mais surtout ma détresse. J’étais perdue. Totalement perdue. J’étais en colère. Je culpabilisais. J’avais envie de lui. Rapidement, je retirais mes lèvres des siennes, consciente que j’étais perdue sinon. Je… je savais pas vivre sans toi. Un aveu certain de faiblesse. Mais que dire de plus ? Je t’en veux tellement mais… je n'arreterais jamais de t’aimer. Ma voix se cassa avant la fin de la phrase, alors que je fuyais son regard, toujours occupée avec ses cicatrices. J’ai jamais voulu te briser. J’ai jamais voulu te faire ce que tu m’as fait. Je ne supporterais pas de lui faire ça. Mais je savais bien que je n’arriverais pas à lui pardonner, pas maintenant. Je n’étais toujours pas réellement remise de son départ. J’étais clairement pas prête à son retour. Embrasse-moi. J’avais murmurer ma requête, pas certaine qu’il en ait envie après ce que je venais de dire. Mais je voulais qu’il m’embrasse comme il le faisait avant, comme s’il ne s’était rien passé, comme si on avait une chance de laisser tout cela derrière nous.

MessageSujet: (#) Re: You were my everything, now we're stranger    You were my everything, now we're stranger 3ViG0Cu Dim 4 Fév - 14:22
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Je ne pouvais pas le nier, dès que l’occasion se présenterait à moi, je repartirais sûrement dans la légion. Et pourtant, je me doutais que ce ne soit pas comme avant. Premièrement, j’imaginais mal la Fédération m’envoyer de nouveau aux premières lignes. Deuxièmement, je ne suis pas sûr d’être capable de me retrouver face aux pirates – ou autres menaces – et être à cent pour cent de mes capacités. Ce genre de traumatisme reste enfouit au fond de soi jusqu’à la fin de ses jours et il peut revenir à n’importe quel moment. Je ne pense pas m’en débarrasser si facilement. Sans parler du fait qu’il y ait de fortes chances pour que je ne sois jamais réintégré. Je représentais une menace à présent, je représentais un risque. J’étais déjà assez surpris qu’on me laisse retourner à une vie civile aussi rapidement. Bien sûr, il y avait eu des études, des analyses, des bilans psychologiques pour m’accréditer, cependant, je restais une menace pour la Flotte. Une menace que je niais, bien évidemment. Jamais, au grand jamais, je ne considérerais faire du mal aux habitants de la Flotte. Ma femme, ma belle-sœur, ma famille vit ici. Je ne compte pas mettre en danger les seules personnes que j’aime. Il faudrait être stupide. Je ne pouvais donc rien lui répondre. J’avais promis de ne jamais mentir, je l’avais même juré. Une promesse est faite pour être tenue. J’avais également promis d’être à ses côtés jusqu’à la mort, il s’était avéré que cette promesse, je n’avais pas su la tenir. Mais c’était contre mon gré, mais si elle ne le voyait pas actuellement. Mon métier consistait à protéger la population. Parfois, pour protéger quelqu’un, il faut en payer de soi. Je ne regrette pas cette décision si elle a pu permettre à certaines personnes d’avoir la vie sauve. Si elle a pu permettre à Elis d’avoir la vie sauve.

Son baiser faisait remonter bien des émotions, je comprenais ce qu’elle avait vécu, je n’en avais jamais douté. Et, lorsque la mort semblait être la plus proche, j’avais souhaité qu’elle continue de vivre, qu’elle refasse sa vie. Je ne voulais pas qu’elle m’attende. Je ne voulais pas qu’elle passe sa vie seule. La vie d’Elis n’était pas belle lorsqu’elle était seule. Ma femme avait le don de facilement se cacher dans sa solitude, or ce n’est pas une bonne chose pour elle, j’en suis persuadé. Elle a besoin de personnes pour la bouger, la sortir de ses habitudes, de ses plantes. Pas une tâche aisée, j’en conviens, mais il le fallait. Sinon, elle allait passer à côté de bien des choses, et ce n’était pas ce que je souhaitais pour elle. « Je ne sais pas vivre sans toi non plus… » Je comprenais ses mots, chacun d’entre eux raisonnait dans ma tête comme un rappel de ce que je lui avais fait subir. Et si elle ne voulait pas me briser, elle-seule en était capable. Elle seule avait ce qu’il fallait pour me faire partir. Car si je perdais Elis, je perdais tout. Je ne pense pas avoir la force de résister sans elle. C’est grâce à elle que j’ai tenu face aux pirates, que je leur ai tenu tête pendant une année entière. Sans elle, je n’ai plus de raisons de tenir. Je n’ai rien à faire. Entendant sa requête, je m’approchais d’elle et l’embrassait. Mes lèvres partageant mes émotions, mes pensées, mes sentiments pour elle. Le baiser fut long bien que doux, il n’y avait pas de fougue. Il y avait de l’amour, oui, mais il n’y avait pas cette envie animale de l’autre. J’avais juste envie d’être avec elle. De lui montrer que je l’aimais. Cette partie de moi n’avait pas changé. Elle ne changerait jamais.

Et pourtant, après quelques secondes, minutes peut-être, je m’éloignais de ma femme. Je retournais prendre mon T-shirt pour l’enfiler et je la regardais avec un regard triste. Moi aussi, j’avais des regrets. Et si je pouvais comprendre qu’elle soit perdue, que mon retour l’ait chamboulée, j’avais beaucoup de déception en moi. « Tu dis ça mais… » Je savais que je pouvais créer un ouragan avec mes mots car ces mots, je n’avais pas envie de les prononcer. « Je suis ici depuis une bonne demi-heure, voir plus, et je ne t’ais pas entendu prononcé un bienvenu, un content de te revoir ou encore un je t’aime. » Car oui, ça, je ne l’appréciais pas. Elle ne m’avait pas montré, ni même dit ce qu’elle pensait. Elle avait juste pesté contre moi. « Tu as peut-être raison, Elis. Peut-être que ce n’est plus comme avant. Mais moi je t’aime, plus que tout au monde, et quand je te l’ai dis, pour la première fois depuis deux ans, tu n’as pas été capable de me le dire également. L’amour ne fonctionne pas à un seul sens. » J’observais l’heure sur le cadran de l’horloge. Il était difficile de se faire une idée sur l’heure dans l’espace, j’avais toujours eu du mal avec ce concept. Avec mes séances de tortures durant plusieurs heures, plusieurs jours, j’avais également perdu la notion de ce qu’était le temps. Pour moi, il ne s’agissait que d’une notion abstraite maintenant. « Je dormirais sur le canapé pour l’instant. Je vois bien que tu n’es pas prête. » Je me retournais pour récupérer une couverture et un oreiller et l’installer dans le canapé.
MessageSujet: (#) Re: You were my everything, now we're stranger    You were my everything, now we're stranger 3ViG0Cu Dim 4 Fév - 21:05
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Cette situation était étrangement cruelle. Cruelle parce que j’étais perdue. C’était tout ce que j’avais voulu et en même temps tout ce que je ne voulais pas non plus. Cruelle parce que ça ne faisait que rouvrir des plaies qui continuaient de me faire souffrir. Cruelle parce que j’avais mal sans pouvoir rien faire. Mal et même temps pour cœur manquait d’exploser de bonheur. Cruelle parce que j’étais perdue et que je ne supportais pas cela. Cruelle sans que je ne puisse rien y faire. Mais j’étais cruelle aussi pour le coup. Cruelle alors que je l'embrassais avec douceur. Cruelle de m’être défoulée sur lui. Cruelle de ne pas être capable de lui offrir ce dont il avait besoin pour le moment. Cruelle de ne pas être celle qu’il aurait mérité, de lui envoyer des messages contradictoires, de ne pas soulager ses peines. Et c’était cruel pour moi même car je me sentais mal de le faire. Extrêmement mal. Pourtant c’était plus fort que moi. Il avait fallu que je l’embrasse. Comme il fallait que je retire mes lèvres des siennes si je ne voulais pas perdre le contrôle, ce qui pourtant pourrait se montrer extrêmement plaisant. J’avais envie de sourire en entendant qu'il n'y arrivait pas non plus sans moi. Sourire comme je l'aurais fait quand justement, on ne savait pas ce que c'était de vivre sans l'autre. Maintenant je savais  trop ce que c'était pour réussir à en sourire même si cette phrase, peut être  plus que les autres diffusa une drôle de chaleur en moi. Parce que pour la première fois je crus que c'était pas sa faute, que c'était pas ce qu'il avait voulu. Alors j’essayais de lui dire ce que je pouvais ressentir. J’essayais qu’il comprenne ce que je ressentais. J'essayais au moins de l’exprimer, me disant que ça serait que mieux si je le faisais. Mais j’en étais pas capable. J’y arrivais pas. Trop perdue dans mes sentiments pour ça. Il m’embrassa. Quand je lui demandais il vient m’embrasser. Tendrement, doucement. Je frisonnais. J’en avais besoin. Doucement je glissais mes bras autour de son cou, me rapprochant de lui, me mettant sur la pointe des pieds. Mais je ne fis rien de plus que cela. Je profitais de la douceur de ce baiser que l’on partageais. Plus doux que je nous en pensais capable à l’instant. Comme s’il s'était rien passé. Comme quand il rentrait juste d’une journée et que je voulais lui montrer que je l'aimais. Pas physiquement, même si je l’aimais aussi comme ça. Mais que je l’aimais lui : son âme, son sourire, son cœur et rien d’autres. Il finit par rompre ce baiser et je le laisse faire, un peu abasourdie. Parce que pendant quelques secondes ces dernières années avaient disparues. Je croise mes bras, gardant la chaleur de son corps tout en le regardant se mouvoir à travers la pièce. Je regarde son tee-shirt couvrir son torse avec une pointe de déception. Jusqu'à ce que sa voix me rattrape. Et là… c’est peut être pire. Pire que ces dernières années. Il n’avait pas bien tort finalement. Mais qu’il est raison ou pas, cela n'empêcha pas les larmes de se mettre à couler sur mes yeux. Il m’aimait. Et moi j’avais été… pas des plus agréables. Mais que dire ? Je lui en voulais. J’aurais du l’accueillir comme si de rien n'était ? Non. C’était pas moi et il le savait. Je fermais les yeux pendant que sa dernière phrase, finissait de me mettre à terre. Il… il n’avait pas le droit de me dire ça. Je me fais violence. Violence pour ne pas hurler. Je voulais pas le briser, je l’avais dit et c’était la vérité. Mais lui, lui semblait pas se rendre compte de l’effet de ses paroles sur moi. Pour le meilleur et pour le pire. Nous avions atteint le pire. Je pensais que tu te souvenais que ta femme n’est pas le genre de personne à embrasser sans aimer. Je n’avais rien à dire sur le bienvenu.  C’était pas mon genre de le dire. C’était tout. Je pensais que tu saurais que si je savais pas vivre sans toi c’était pas parce que tu me manquais trop pour cela. Il me tournait le dos, occuper avec le canapé. Mais je me rapprochais de lui. Il n’allait pas s’en sortir si facilement. Je posais une main douce sur son bras. Je voulais pas le forcer à me regarder. Pas bien sûre d’avoir envie qu’il voit mes larmes. Mais je lui demandais quand même de ce geste. Je n’ai jamais embrassé que toi, parce que je n’ai jamais aimé personne d’autres que toi. Parce que oui, je t’aime moi aussi. Et c’était dur de le dire. Il ne devait pas s’en rendre compte. Parce qu’avec lui et Zooey, j’avais jamais eu du mal à dire ce que je ressentais. Mais ça c’était avant. Avant qu’on ne devienne des étrangers. Car c'est ce que l’on devait être. Ce qu’on devait être parce qu’il n'ai pas compris qu’il m’avait manqué et que je l’aimais. Ce qu’on devait être pour que je n’ai rien dit alors que cela le faisait souffrir. L’amour ça fonctionne aussi à sens unique. Pendant deux ans j’ai aimé quelqu'un qu’on disait mort, crois moi l’amour n’a pas besoin être rendu. Je ne parlais pas fort. J’étais même plus tellement en colère, je voulais juste essayer de lui faire comprendre. Comprendre que les choses n’étaient pas comme il me voulait et qu’on y pouvait pas grand chose. Et plus rien ne sera comme avant Caderyn. Je l’ai admis le jour où on m'a dit que j’étais veuve. Le jour où mon cœur avait arrêté de battre. Mais je t’en supplie, ne laisse pas ta femme dormir seule. Pas encore. Ce fut plus fort que moi, les larmes recommencèrent à couler le long de mes joues. Me laisse pas seule à nouveau…

MessageSujet: (#) Re: You were my everything, now we're stranger    You were my everything, now we're stranger 3ViG0Cu Mer 7 Fév - 0:47
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J’avais une sainte horreur de ce genre de situations. Cette incapacité à communiquer ne faisait qu’accroitre l’idée selon laquelle Elis avait raison, après deux ans, nous étions des étrangers. Et, en même temps, je me souvenais que nous n’avions jamais été des génies de la communication. Avec le temps, nous avions compensé par une compréhension mutuelle de l’autre. Cette compréhension nous autorisait à ne pas avoir à forcément communiquer l’un avec l’autre. Nous n’étions pas obligés de discuter des problèmes, des passions de tout cela car sans l’exprimer, nous savions ce que pensait l’autre. Or, maintenant, les choses avaient changé. Apprendre la mort de son mari avait changé Elis. Me faire torturer m’avait changé. Je n’étais plus que l’ombre de moi-même. Je n’étais qu’une coquille vide qui avait tant résisté et qui, au final, avait craqué. Seulement, pas de la manière dont ils l’attendaient. Si au début, j’étais joueur avec eux, si je les challengeais, au bout de plusieurs mois, j’étais devenu affable, incapable de parler. Ce n’était d’ailleurs que lorsqu’ils avaient compris que je leur étais inutile que j’avais fuis. Comprendre qu’ils voulaient se débarrasser de moi avait été un déclic. Mais, entre le moment où je m’étais enfoui dans le mutisme et le moment où mes lèvres, mes poumons, mon larynx, ma langue et tous mes autres organes avaient comprit comment fonction la parole, il s’était passé un très long moment. Plusieurs mois, plusieurs mois avant de me rendre compte que j’étais en sécurité. Tout du moins une sécurité partielle. Ce n’est que ma mission qui m’avait redonné la force de revenir, la force de lutter. La mission de retrouver la Flotte, la mission de la réintégrer. La mission de retrouver ma femme. Tout simplement.

Seulement voilà, maintenant que je l’avais retrouvé, j’en venais à me demander si ce n’était pas une erreur. Si sa vie n’aurait pas été meilleure en me laissant dans l’oubli. Si elle n’aurait pas pu reconstruire quelque chose. Quelque chose sans moi, quelque chose avec sa famille. Peut-être même avec un autre homme. Je savais de source sûre que sa demi-sœur avait du veiller sur elle. Je la connaissais assez pour comprendre qu’elle avait été le soutien moral indéfectible dont elle avait besoin. Je lui en serais reconnaissant à vie. Elle méritait tous les honneurs que je ne méritais visiblement pas d’avoir. Car moi, dans ses yeux, dans les yeux de ma femme, j’étais celui qui l’avait abandonné. Celui qui l’avait laissé seule. Et ça, jamais je ne pourrais le changer. Jamais je ne pourrais lui faire comprendre à quel point je regrette ce pan de ma personnalité. Celui qui me force à me dépasser pour les autres. Celui qui me force à mettre ma vie en danger. Je ne choisissais pas mon métier avant Elis. Je ne pouvais être moi ni sans l’un, ni sans l’autre. J’avais cru pendant un moment que c’était ce qui l’avait fait tomber amoureuse de moi. Peut-être qu’il s’agissait d’un fardeau dont elle ne voulait pas me parler. Sans aucun doute, même.

Ses mots effleuraient mes oreilles avec une douleur presque atroce. Nous étions en train de nous battre le jour où je revenais auprès d’elle. Au lieu de se sauter dans les bras l’un de l’autre, nous nous fuyions. Car il ne faut pas s’y méprendre, c’était ce que nous faisions. Nous n’étions pas capable de rester l’un à côté de l’autre car une peur nous animait. Je ne saurais dire laquelle, mais elle était là. Mon ventre papillonna lorsque que je l’entendais prononcer les mots que je désirais entendre depuis si longtemps. Elle m’aimait. Et dans le fond, c’était bien tout ce qui comptait. Mais pourtant, je ne ressentais pas ce désir de me jeter dans ses bras. Mon corps ne réagissait plus à ce que je voulais. Je retournais dans cette bulle protectrice qui m’avait animé, qui m’avait fait survivre, chez les pirates. Je sentais que j’étais capable de faire des choses horribles, de dire des choses horribles et que seul en m’enfouissant, en faisant l’autruche, j’arriverais à me contenir. Je n’étais plus la même personne. C’est certain. Je ne trouvais plus les mots, je ne savais plus quoi dire, quoi faire. Car oui, elle avait changé également. Évidemment qu’elle avait changé, n’importe qui changerait en apprenant la mort de son mari, en apprenant que la seule constante de sa vie d’adulte était partie. Je n’étais même pas capable d’imaginer ma réaction si j’apprenais de telles choses. Incapable de prédire ma réaction à ce qu’elle a du vivre. Je sentais sa main sur mon bras, sa main douce et délicate. Cette main qui pourrait changer n’importe quel homme énervé en petit être agréable. Je tentais de me concentrer sur ce seul contact. Je levais la tête pour regarder ses larmes perler le long de ses joues. « Je » Mes mots ne suivaient pas. Ma voix ne voulait rien dire. Et mes pieds, eux, étaient profondément ancrés dans le sol. J’étais incapable. Incapable de quoique ce soit. « Tu » Je ne pouvais rien dire. Rien faire. Je ne pouvais qu’observer mon incapacité. Une de mes mains se posa sur celle d’Elis avec la même douceur qui l’avait animé. « Je ne suis plus le même homme. Je ne mérite pas de te partager ton lit, Elis. Je suis là. Je ne bouge pas. Mais je ne peux pas me regarder dans le miroir pour tout ce que je t’ai fais. » Je me rapprochais d’elle pour la serrer dans mes bras, la logeant contre mon épaule, posant mon menton sur le haut de sa tête. La chaleur de son corps remplit lentement le mien, me rassurant de mon choix. « Je dois accepter ma pénitence. La pénitence de t’avoir blessé alors que j’avais promis de ne jamais le faire. Je t’ai failli Elis. J’en suis désolé. »
MessageSujet: (#) Re: You were my everything, now we're stranger    You were my everything, now we're stranger 3ViG0Cu Mer 7 Fév - 14:14
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You were my everything, now we're stranger


J’étais perdue. J’étais déboussolée. Mon monde venait encore une fois d’être chamboulé. J’avais l’impression d’être secouée, comme si je vivais à l’intérieur de ces boules à neige dont ma mère me parlait enfant, boules à neige que je n’avais pas connu. Et pourtant, j’arrivais à me contenir. A rester calmer alors que je parlais et que je posais ma main sur le bras de Caderyn. Encore une fois, je ne contrôlais pas forcément ce que je ressentais mais encore une fois j’étais passée maître dans l’art de me contenir, de ne pas trop laisser paraitre. Avant, il n’y avait que lui. Que lui qui arrivait à lire entre les lignes et à voir ce que je pouvais ressentir même quand j’essayais de lui dissimuler, sans jamais avoir vraiment réussi à lui cacher quoique ce soit. Avant, il me comprenait. Maintenant, je ne savais plus. Car même si je gardais mon calme et que je savais qu’il devinait la tempête qui faisait rage à l’intérieur de moi, avant je n’aurais jamais eu à lui dire ce que je disais là. Avant, je n’aurais jamais eu besoin de lui rappeler que je n’étais pas tout à faire le genre de femme à faire des avances physiquement quand je ressentais rien puisqu’il savait très bien que ce genre d’avance je ne les faisais qu’à lui et qu’il était la raison qui faisait battre mon coeur de la première lueur artificielle le matin à la dernière le soir. Avant, je n’aurais pas eu besoin de lui rappeler que je n’avais jamais connu que lui, parce qu’il le savait et qu’il lui arrivait même de me taquiner à ce sujet ou de me “forcer” à le dire à voix haute. Mais ça c’était avant n’est-ce pas ? L’époque où on se comprenait sans parler mais où l’on prenait plaisir à se dire les choses. L’époque où nous nous aimions sans savoir ce que cela serait d’être séparés. L’époque où nos coeurs battaient au même rythme… Et ça faisait mal. J’avais beau le savoir, j’avais beau reconnaître que nous avions changé… Ca faisait mal. Extrêmement mal. Peut être encore plus que la trahison, peut être encore plus que d’avoir vu ma vie détruite de par son absence une première fois. Ca faisait mal de comprendre que nous avions changé et que cela impliquait que ce “nous” que je cherrissais ne serait plus jamais le même. J’avais mal. Et pourtant ma voix ne trembla pas quand je lui dis tout cela, lui rappelant dans quelle situation nous étions. Essayant de l’apaiser, consciente de l’avoir blessé de par mes réactions. J’étais blessée moi aussi. Je lui en voulais, je le détestais de m’avoir fait traverser tout cela. Et pourtant, je l’aimais encore et je voulais panser ses plaies plutôt que d’en ouvrir d’autres. Pourtant, je savais que ce que je disais même en essayant de l’apaiser ne devait pas être plaisant. Sauf peut être la fin, la fin quand je refusais qu’il me laisse seule. Il était hors de question que je dorme encore une nuit dans mon lit sans lui. J’irais dormir avec lui dans le canapé s’il le fallait. Je nous empêcherais de dormir. Mais je ne voulais pas passer une nouvelle nuit sans lui alors que maintenant il était de retour. J’avais besoin qu’il dorme avec moi. Besoin que ses bras m’enserrent et que je puisse me blottir contre lui. Mais quand il releva la tête vers moi, cela ne ressembla pas à une réponse positive. J’étais pendue à ses lèvres alors qu’il ne laissait en sortir que quelques syllabes qui ne formaient aucune phrase. Je regarde sa main qui se pose sur la mienne et je frisonne. Il n’était plus le même homme… certes. J’avais pu le remarquer. Ses réactions, son absence, les cicatrices sur sa peau. Mais qu’est-ce que j’en avais à faire ? Qu’est-ce que ça pouvait bien faire qu’il mérite de dormir avec moi ou pas quand je le suppliais de le faire ? Je ne lui demandais pas de me toucher, de m’aimer, bien que cela ne me gênerait pas. Je lui demandais seulement de dormir sur le même foutu matelas que moi ! Il bougeait pas. Il s’en voulait. J’étais à nouveau paumée. Je sentis qu’il me prenait dans ses bras, et, pleurant toujours silencieusement, je m’y glissais. Je m’accrochais à lui, posant ma tête contre son torse. Je déglutis, l’écoutant toujours. Je frottais mon nez contre le tissu de son tee-shirt. Shhhh. Je lui aurais bien imposé le silence d’un doigt sur les lèvres mais j’étais pas en position de le faire. Doucement, je me détachais de son étreinte, restant pas bien loin. J’allais poser ma bouche sur sa joue, l’embrassant doucement. On a assez parler de ça pour aujourd’hui et... Et nous n’avons clairement pas les mêmes idées. Et je suis trop perdue pour réellement savoir ce que je veux, ce que je dois dire. Et de toute manière, nous avons maintenant du temps devant nous pour en parler, en reparler. Du temps pour s’aimer, du temps pour se détester. Doucement, mes lèvres descendirent jusqu’à la ligne de sa mâchoire que je parsemais de légers baisers. Tu ne dormiras pas dans le canapé mais dans notre lit. Une affirmation. De toute façon, sinon, j’irais dans le canapé avec lui. On pouvait largement dormir à deux dedans, nous avions eu l’occasion de vérifier. Je glissais ma bouche sur son cou. Depuis que j’avais reposé mes lèvres sur sa joue, ou plutôt depuis qu’il avait dit faire pénitence, j’étais parcourue d’un courant électrique, reflet d’une certaine tension entre nous depuis son arrivée dans la pièce. J’étais surprise. Surprise que ça ait résisté jusque là, qu’on ait pas craqué avant. Que je n’ai pas craqué avant. Mes mains glissèrent sur son torse, jusqu’à ses abdos. Mais si tu le veux, il y autre chose qu’on faisait dans ce lit… Mes lèvres trouvèrent les siennes sans trop de difficultés. Et je l’embrassais, avec plus de douceur que quand je l’avais jeté contre la porte de notre cabine mais aussi avec beaucoup plus de passion et d’envie que ce dernier baiser qu’il m’avait donné. Ces deux années sans lui, ma colère à son égard depuis son retour, tout cela n’avait pas réussi à effacer l’attirance physique, sexuelle, que j’avais pour lui.

MessageSujet: (#) Re: You were my everything, now we're stranger    You were my everything, now we're stranger 3ViG0Cu Jeu 8 Fév - 1:01
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Je sentais la chaleur du corps d’Elis qui se propageait. En quelques minutes, nous avions réussi à nous faire probablement plus de mal que nous l’avions fait pendant toute notre vie de couple. Cette vie de couple commencée si tôt, alors que nous n’étions qu’étudiants et qui se termina malheureusement avec ma mort. Au milieu de cela, il y avait eu des joies, des tristesses mais surtout des moments forts, des moments partagés avec les gens qu’on aimait. L’annonce de notre couple, notre mariage. Tous ces moments que nous avions partagés et qui avaient forgé qui nous étions. Qui nous étions à l’époque. Et je comprenais sa détresse, je ne pouvais que la comprendre, je ne pouvais que comprendre pourquoi elle se sentait mal. Nous étions en train de nous battre, le jour de mon retour, pour des broutilles insignifiantes. Car dans le fond, le plus important ici, c’était nous, pas le reste. Si nous ne pouvions pas tracer un trait sur les deux dernières années mais nous pouvions nous concentrer sur le plus important. Même si nous avions besoin d’apprendre à nous connaître, je sais, je sens, que la seule chose qui n’a pas changé c’est que je l’aime. Et ça, bon dieu, je l’aime. Je n’ai jamais autant aimé que je l’ai aimé, elle. Je n’ai jamais autant chérie que je l’ai chérie, elle. Rien ni personne n’a jamais autant compté qu’elle n’a compté, elle. J’aurais quitté la légion si elle me l’avait demandé. Je serais retourné sur Terre si elle me l’avait demandé. J’aurais tout fait pour un simple sourire, une simple caresse, un simple baiser venant d’elle. Tout. Et visiblement, même mourir.

Ses lèvres effleurèrent ma peau, faisant frissonner mon échine comme si elles me touchaient pour la première fois. Je me laissais faire, me contentant de la serrer contre moi, aussi fort que possible, aussi pressement que possible. Car, peu importe mes mots, je n’avais pas envie de la lâcher, je n’avais pas envie de la voir partir. Je voulais rester dans ses bras, auprès d’elle, aussi longtemps que possible. Peu importe la Flotte, peu importe la Fédération, peu importe tout le reste. Elle seule compte. Nous seuls comptons. Elle ne me posa même plus la question, ne me supplia plus, elle me dit tout simple ce que j’allais faire. Et je savais que de toute façon, elle avait raison. Je n’étais juste pas capable de lui dire non. Mes mains remontaient lentement le long de son dos, le caressant du bout des doigts. Je n’étais pas capable de lui dire non. Je n’étais pas capable de la lâcher. Je n’étais capable que de l’écouter. J’entendis la malice dans sa voix alors que ses lèvres trouvèrent les miennes dans un baiser aussi naturel qu’évident. Je sentais où elle voulait en venir et si une infime partie de moi avait envie de lutter, je savais que ce n’était pas nécessaire. Que ça ne servait à rien de lutter. Car elle gagnerait. Je ne pouvais lui résister. Je ne pouvais lui dire non.

« Je t’aime » Il n’y eu qu’un souffle alors que mes lèvres se posèrent de nouveau sur les siennes échangeant un nouveau baiser. J’avais l’impression qu’il n’y en aurait jamais assez, que les baisers ne s’arrêteraient pas. Je sentais que mon corps en avait besoin, tout comme il avait besoin de nourriture, tout comme il avait besoin d’air ou d’eau. J’avais besoin de ses lèvres. Mes mains glissèrent le long de ses joues, jouant avec ses cheveux, avec son visage, le collant contre le mien avec douceur. Puis, progressivement, la douceur laissa place à une nouvelle forme d’expression. Plus féroce, plus passionnée. « Je t’aime, Elis » Retrouvant un chemin familier, mes mains suivirent les contours du corps de ma femme pour arriver jusqu’à son chemisier que je déboutais comme je l’avais si souvent fait la laissant dans un simple soutien-gorge noir. Je posais mes mains sur ses hanches, dans son dos, sur son ventre, le contact de mes mains avec sa peau me faisait retrouver des émotions enfouies depuis longtemps. Elles continuèrent leur chemin jusqu’à ses jambes, ses fesses que j’attrapais afin de la soulever. Elle enroula une nouvelle fois ses jambes autours de moi. Cette fois-ci, ce n’était plus la table que je visais mais bien l’endroit où elle voulait m’emmener depuis le début. En quelques secondes, je me retrouvais dans cette chambre, cette chambre que j’avais abandonné il y a fort longtemps. Je constatais qu’il n’y avait qu’un seul oreiller. Je me doutais qu’il devait être difficile d’en avoir un deuxième inutilisé pour elle. J’allongeais lentement Elis sur le lit, me relevait pour enlever mon T-shirt avant de glisser contre elle, lentement, doucement. « Je ne me passerais jamais de vous, Madame Wagner » Je savais qu’elle avait gardé son véritable nom mais, pour moi, c’était ma manière de lui exprimer la chose la plus importante. Elle n’appartenait qu’à moi.
MessageSujet: (#) Re: You were my everything, now we're stranger    You were my everything, now we're stranger 3ViG0Cu Lun 12 Fév - 12:10
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Mes lèvres quittèrent le visage de Caderyn pour aller à la rencontre de ses lèvres. Je déposais un baiser à la fois doux et passionné sur sa bouche, lui faisant savoir mes intentions dans le cas où la phrase murmurait quelques secondes plus tôt n’aurait pas suffit. Et même si je devais avoir l’air bien assurée en lui faisant ce genre de proposition : je ne l’étais pas. Après tout, deux ans c’était long, très long. Et si mon corps n’attendait que de retrouver le sien, je ne pouvais pas être sure que le sentiment soit partagé. Son corps qui avait changé, recouvert de cicatrices que je ne reconnaissais pas pour le moment. Son corps qui avait du traverser des choses auxquelles je ne préférais même pas penser. Surement qu’il aurait bien des raisons de refuser, de se refuser à moi. Et pourtant, bientôt, je sentis ses mains remonter le long de mon dos comme pour me dire qu’il cédait. Il cédait… J’approfondissais le baiser, rapprochant encore un peu mon corps du sien. J’étais électrifiée, parcourue d’un courant sur lequel je n’avais plus aucun contrôle. Sur lequel je ne voulais aucun contrôle. Je voulais juste m’abandonner à ses bras, à sa présence, au bien que cela me faisait. J’avais envie de le retrouver, après tant de temps. Nous aurions tout le temps de continuer notre dispute, de nous déchirer et nous haïr quand la fausse nuit serait finie. Pour le moment, nous pouvions oublier tout cela. Oublier et redevenir le couple marié que nous étions. Le redevenir en tous points. Il me lâcha pour me murmurer qu’il m’aimait. Je souris. Je t’aime. Un seul souffle, coupé par sa bouche qui reprenait possession de la mienne. Je fermais les yeux, me délectant de la sensation. Ses mains qui se posèrent sur mon visage, remontèrent dans mes cheveux. Je frissonnais de désir. J’aggrippais son tee-shirt, essayant de combler l’espace entre nous deux. Je glissais une main jusqu’à ses cheveux, chatouillant sa nuque au passage. Mes doigts se glissèrent entre les mèches brunes, retrouvant ce toucher qui lui n’avait pas changé. Je gémis alors que sa bouche abandonna la mienne. Je voulais qu’il m’embrasse jusqu’à ce que je manque d’air. Je voulais tous ces baisers dont j’avais été privée. Ses mains trouvent le premier bouton de mon chemisier et je lui souris, joueuse, avant de le regarder faire bouton par bouton. Je retire rapidement le bout de tissu avant d’aller glisser, mutine, mes mains sous son tee-shirt. J’allais entreprendre de lui retirer quand les mains de Caderyn, jusqu’à présent sur ma taille, glissèrent le long de mes fesses et me soulevèrent de terre. J’enroule mes jambes autour de sa taille, instinctivement, n’ayant pas besoin de penser pour me souvenir de ses gestes là. Et, alors que je me tiens à lui en posant mes mains sur les muscles de ses bras, je vais cacher ma tête dans son cou, embrassant le moindre centimètre de peau qu’il m’est donné d’atteindre. Je finis par rencontrer le matelas et je me laisse allongée dessus. Je le regarde retirer son haut, profitant de la vue. La vue si différente d’avant… J’aurais voulu le stopper pour l’observer mais déjà il se coller à moi avant de m’appeler Madame Wagner ce qui me fait rire. L’embrassant, je nous fais rouler sur le côté pour me retrouver au dessus de lui. Attend, s’il te plait. Je veux te voir. Je me redresse et je le regarde. Je regarde ses cicatrices. Répétant quelque chose que j’avais fait plutôt, je les traçais du bout des doigts. Toutes ces marques sur son corps… Il avait du souffrir, tellement souffrir. Tu es beau… Même avec toutes ces cicatrices, il restait beau. Il restait l’homme que j’aimais, que je désirais. Je me penchais doucement et allais embrasser une première marque près de son épaule. Puis je laissais mes lèvres glisser vers une autre alors que mes mains s’attaquaient à son pantalon. Nous avions toute la nuit devant nous. Mais, même si je prenais le temps de redécouvrir son torse, je n’avais pas tellement envie d’attendre. Il m’avait manqué. Ne faire qu’un avec lui m’avait manqué. Ma bouche retrouva la sienne quelques secondes avant que je me recule de quelques centimètres à peine, mon souffle caressant son visage. Charlie, coupe la lumière. Il ne fallut que quelques secondes à l’IA pour réagir mais ce fut suffisament long pour que j’ai eu le temps de retrouver ses lèvres.

Sujet Terminé

MessageSujet: (#) Re: You were my everything, now we're stranger    You were my everything, now we're stranger 3ViG0Cu 

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