rise of the fall.

ean & freya.

Ta main passe dans ta nuque, tes doigts appuyés sur ta peau qui durcit sous le contact. Tes muscles lancinants dessinent une grimace sur ton visage. T'es exténuée Freya, ta tête est lourde. Tes lèvres s'écartent lentement, tu bailles, pour la deuxième fois en quelques minutes. Tu soupires et t'attrapes ta tablette. Tes doigts glissent sur l'écran, tu laisses les articles défiler sous ton regard fatigué. Tu lis en diagonale, tu buttes sur plusieurs mots au sens qui t'échappe soudainement. La migraine tape à l'arrière de ta tête, un peu plus fort à chaque fois, comme si le mal cherchait à s'échapper de ta boite crânienne. La lumière de l'écran n'arrange pas les choses. Ton index glisse sur le côté de l'appareil, une légère pression sur la tranche et tu te retrouves en face d'un écran noir. Tu détournes les yeux pour ne pas avoir à croiser ton propre regard. T'as pas envie de voir ta gueule explosée par la fatigue. Tu glisses ta tablette dans ton sac, enfin résignée à rentrer. Tu vas pas faire grand-chose dans cet état-là. Tu pivotes de ta chaise, sentant au passage une légère résistance dans ta jambe droite. Ton premier réflexe est de passer ta main dessus, comme si ça allait gommer la douleur. La fatigue, elle n'a rien à voir dans cette histoire, tu le sais très bien. T'inspires, tu fermes les yeux en espérant que ton prochain mouvement te fera moins souffrir. Tu t'aides de la table pour te hisser sur tes jambes et laisses un gémissement plaintif s'échapper quand ton poids se répartit sur le bas de ton corps. Mais tu serres les dents Freya. T'inspires, profondément, alors que tu balances ton sac dans ton dos. Marcher te fera du bien. La douleur va disparaître, suffit simplement de penser à autre chose. Tu mets un pied devant l'autre, tu ne laisses rien paraître une fois dans le couloir animé.

Tu pousses la porte d'un geste lent. Vu l'heure, tu préfères éviter de réveiller toutes les personnes autour. La traversée du vaisseau t'as aéré l'esprit. Ton dernier bâillement remonte à une dizaine de minutes. Tu te dis que tu vas pouvoir continuer à bosser quand même, depuis ton lit. Délicatement, tu refermes la porte avant de retirer tes chaussures. Tu laisses la bretelle de ton sac glisser lentement le long de ton bras. Tu tournes les talons et laisse échapper un hoquet de surprise en voyant une masse dans la pièce. Un bruit sourd. Sous la surprise, t'as fait tomber ton sac, ta tablette à l'intérieur. « Putain Ean. » que tu murmures en t'avançant dans la pièce assombrie. Tu te laisses tomber dans un fauteuil avant de détacher des cheveux, tirés en arrière depuis bien trop longtemps. « Qu'est-ce que tu fais encore debout à cette heure ? » Tu tentes d'inspecter ton colocataire dans la pénombre, mais c'est peine perdue. T'as les yeux beaucoup trop défoncés pour pouvoir discerner quoi que ce soit.