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Kaya Ongaro quarante-trois ans,observatrice

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« Changez de ton, Deacon,  Kaya rétorque sans se laisser démonter par ses humeurs sombres de l’homme. » Ils rejoignent les deux autres femmes, l’infirmière s’attelle sans plus tarder aux soins du soldat. Pendant de ce temps, Mira compulse fébrilement les données qu’affiche le terminal. « Un endroit sain ? Ha ! Mais regardez autour de vous ! , réagit Kaya, les billes sombres et le visage tendu.  Deacon, je vous conseille sincèrement de changer de ton ou c’est moi qui m’arrange pour que vous ne puissiez pas aller plus loin. Et arrêtez de faire le malin. Posez ces sacs, nous allons répartir à nouveau les affaires. » L’intonation de souffre d’aucune réplique. Passablement agacée par la situation, le comportement de Quinn lui porte sur le système et la réplique pseudo ironique de Jackson exacerbe le sentiment. Kaya récupère la radio, qui n’émet même plus un grésillement. Finalement, Kaya suit Ria et écoute ses conclusions. « Le chemin est sûr ? » « [#cc6666]Oui.[/color] » Le ton ferme de Ria rassure un tantinet Kaya. Les mires suivent le faisceau lumineux qui s’enfonce dans l’obscurité. Un soupir plus tard, les doigts pressent l’arrête du nez, et elle se retourne. « On s’accorde une pause. Deacon, vous avez besoin de repos. Nous avons tous besoin de repos. Et d’une radio fonctionnelle… Vingt minutes de pause, et nous prenons ce nouveau chemin. A-t-on un moyen de contacter Kol sans la radio ? »

QUINN DEACON 48 ans, porteur

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Un petit sourire, malgré la douleur, vient étirer les lèvres de Quinn quand Jackson demande après Mira. Crie après Mira en réalité. Alors oui, ça le fait sourire Quinn parce que Jackson s'inquiète et que ça le touche même s'il ne l'admettra jamais. Il a beau avoir un caractère de merde, envoyer chier régulièrement Jackson, il est touché oui. Puis dans le fond il ne déteste pas, ce qu'il déteste, Quinn, c'est quand les choses traînent, quand les plans ne se passent pas comme prévu. Entre autres. Bref, petit sourire donc mais qui ne reste guère longtemps sur son visage. Il n'aime pas... Trop se dévoiler, ce n'est pas son truc. Il tourne son visage vers la gauche quand Mira fait savoir où elle et Ria se trouvent. Il les aperçoit à travers le nuage de poussière et il s'approche donc d'elles. Quand ils arrivent à leur hauteur, Mira se précipite vers Quinn et se dernier lève un peu le bras pour permettre à Mira d'avoir une meilleure vue sur la tige de métal. Il la suit sans broncher et s'adosse finalement contre un rocher pendant que Mira récupère de quoi s'occuper de lui. Lorsqu'elle revient près de lui, ses mains sont gantées et Quinn l'observe de sa hauteur alors qu'elle pose un regard concerné et inquiet sur lui. « Je n'ai pas d'autre choix que de retirer même si ce n'est pas l'idéal. ». Il le sait. Si la tige a touché un ou plusieurs organes, la retirer fera plus de dégâts. Il n'a pas besoin d'être médecin ou infirmier pour savoir ça. « J'sais. Vas-y, c'est bon. J'suis prêt. » qu'il lance entre ses dents. Sauf qu'il ne l'est pas vraiment. Se faire retirer une tige de métal sans anesthésie même locale est... Extrêmement douloureux. Et d'ailleurs, quand Mira vient entourer la tige de métal de ses doigts et qu'elle bouge ainsi très, très légèrement, Quinn grimace en serrant les dents. Il sait qu'il va dérouiller. Mira relève son regard vers lui, il hoche brièvement la tête avant d'appuyer l'arrière de son crâne contre le rocher. Puis il attend. Pas très longtemps. La tige est rapidement et vivement retirée. Et ça lui fait tellement mal qu'il laisse échapper un grognement de douleur. Il entend la tige être laissée tomber au sol puis il sent rapidement une compression sur sa blessure après que sa veste ait été ouverte. Il rabaisse son visage vers Mira. « Alors ? ». Elle reste un instant silencieuse. « Je pensais que ça allait saigner plus que ça. » qu'elle répond rapidement. « Et ça va te faire encore mal. » qu'elle ajoute avant de retirer la compresse et d'en poser une autre. Avec du désinfectant dessus très certainement vu la façon dont ça le brûle. Un autre grognement de douleur, les poings qui se serrent et voilà que Mira entreprend de mettre une autre compresse, cette fois sèche avant de bander la taille de l'homme qui souffle. D'exaspération plus que de douleur : ça le gonfle d'être blessé. Vraiment. Et pendant ce temps-là, les autres décident de ce qui va être fait et finalement Regina parle de la blessure de Quinn, du fait qu'il faudra changer le bandage une fois sortis de cette poussière de merde. Quinn ne répond rien, il n'est pas médecin. C'est à Mira de répondre à la négative ou à la positive. Ce qu'elle fait. « La blessure est désinfectée mais refaire le bandage dans un environnement sain serait l'idéal. Donc si on pouvait s'éloigner rapidement ce serait bien. Tu vas pouvoir continuer ? » qu'elle demande à Quinn qui lui lance aussitôt un regard noir avant de faire un pas sur le côté et de s'éloigner du rocher en refermant sa veste. « J'ai l'air de pas pouvoir continuer ? J'vais bien. On récupère les affaires et on continue. » Et qu'on essaye de l'en empêcher... D'ailleurs il n'attend pas. Il s'approche des sacs qui avaient été laissés au sol et récupère les deux siens. Bien sûr que ça lui fait mal quand il s'en saisit et les met sur son dos. Bien sûr qu'il sent que la blessure à peine compressée n'apprécie pas et bien sûr qu'il a conscience que ça va le faire saigner un peu plus mais non : il n'a pas besoin d'aide.

Jackson Kranz 31 ans, mécanicien

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Il ne sait pas s’il peut bouger, Quinn, et Jackson s’inquiète. Là où leurs échanges sont principalement des joutes verbales, agrémentées de provocations diverses, ici, tout cela a disparu pour laisser place à une véritable inquiétude. Pourtant, alors que le mécanicien rouvre la bouche pour s’exprimer de nouveau, ce sont Kaya et Regina qui s’approchent, fendent la poussière pour arriver à leur niveau. Petit à petit, la vision devient un peu plus claire, à mesure que le sable se dissipe. Encore trop lentement, par contre.
Jackson se recule, retirant sa main du torse de Quinn pour s’asseoir à son tour et se redresser tant bien que mal, avec l’aide de Regina, tandis que Kaya s’occupe de Deacon. « Merci » Dit-il à Regina. Il ne dit rien de plus, le blond, se contente d’observer. Il vient frotter machinalement ses vêtements pour se débarrasser d’une couche de poussière, alors qu’il réalise qu’il tient debout. Un légère douleur au genou droit, mais pas suffisamment handicapante pour l’empêcher de se déplacer. Peut être juste le ralentir, le faisait légèrement boiter. Heureusement pour lui, Quinn semble avoir absorbé la majeure partie du choc dû à leur chute.

Son regard se redresse d’ailleurs vers le quarantenaire alors qu’il constate, lui aussi, la tige en métal plantée dans son flanc. « Elle est où Mira ?! » Commence t-il à balancer, nerveux. L’inquiétude derrière le masque l’aidant à respirer correctement. « On a besoin d’elle genre là tout de suite ! » Renchérit-il en observant à droite et à gauche, lâchant le bras de Regina l’ayant aidé à se redresser. « MIRA ?! » Gueule t-il pour l’appeler, alors qu’une voix répond, faiblarde, certainement à cause de la poussière, mais bien présente. « On est là avec Ria ! » Beugle t-elle en retour. « Sur votre gauche ! On vous voit ! » Par quel miracle il n’en sait rien, mais ça importe peu en cet instant. Seul le résultat final compte, que Mira puisse s’occuper de Quinn. Alors Jackson se met à suivre le petit convoi, non sans clopiner un peu, croisant le regard d’un Quinn apparemment inquiet lui aussi, le rassurant d’un signe de tête. Il n’a peut être pas une forme olympique, mais il peut marcher à peu près correctement.

Le groupe parvient enfin à hauteur de Ria et Mira et cette dernière s’empresse de se diriger vers Quinn. Elle jure entre ses dents en constatant la tige de métal dans son flan, avant de venir observer. « J’ai pu récupérer ma trousse de soin, viens par là » Demande t-elle alors qu’il s’exécute. Jackson va alors se poser contre un rocher, s’y appuyant avant de tourner le regard vers Kaya et Regina, croisant les bras contre son torse. « C’est quoi la suite du programme ? On attend que la poussière se dissipe et on bouge ? T’façon on aura plus le souci de l’échafaudage, maintenant » Sarcastique.

Kaya Ongaro quarante-trois ans,observatrice

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La quinte de toux lui secoue la dépouille longtemps avant qu’elle ne retrouve assez de souffle puis de force pour enfiler à son tour son masque. Il lui faut encore un temps pour réussir à se relever et respirer. Regina lui parle, mais elle ne l’écoute pas. Jackson et Quinn gueulent si forts qu’ils sont le cadet de ses soucis. Elle reste immobile, l’esprit qui tourne à plein régime dans le vide. On n’y voit pas à un mètre, inutile de s’aventurer d’un côté comme de l’autre. « RIA ! MIRA !  elle gueule finalement. » Le silence lui répondu avant que, venant de sa droite, il lui semble, la voix de l’infirmière lui réponde, distante. « On va bien aussi ! Ria a une légère blessure, mais rien de grave je pense. Je ne peux rien faire tant qu’on est coincé avec tout ce sable, je vois rien. Par contre … elle marque une pause. Par contre, la radio ne fonctionne pas ! » Kaya mâche un juron et maronne. Le réflexe lui fait saisir le terminal offert par la Fédération. Elle pisse les yeux pour déchiffrer ce que l’écran lui propose comme application qu’elle fait défiler, jusqu’à trouver ce qui peut les aider. « Volcain ? Prenez votre terminal. Visiblement, on peut se retrouver ceux à proximité. » Elle lui montre son propre écran où brillent plusieurs points lumineux. « Ria et Mira sont les plus proches des sacs. On va aller chercher Deacon et Jackson, puis les rejoindre. On pourra aviser ensuite, pour la radio ou autre. Elle marque un temps, puis lui tend sa main. Il ne faut pas se perdre. » Lentement, avec toutes les attentions possibles et presque entièrement à l’aveugle, les deux femmes progressent jusqu’à rejoindre les deux hommes encore allongés sur le sol. « Au rapport, elle exige en aidant Quinn a se redresse sur son séant. Deacon, vous êtes blessées, je pense que je sens du sang. On va retrouver Mira et Ria. Vous pouvez tenir debout ? Marcher ? »

Kaya Ongaro quarante-trois ans,observatrice

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« Sûrement pas. Le matériel est beaucoup trop fragile pour qu’on prenne ce risque. Et on a besoin de chacun des instruments de mesure qu’on transporte. » tranche Ria, qui piétine devant l’échafaudage. « Et pas question d’en laisser une partie ici non plus, elle anticipe les potentielles répliques. Combien de temps, Jackson ? » Elle fait à nouveau face à cette gêne, et débusque finalement ce qu’elle cherchait. Cette fois ce n’est pas une croix, mais un cœur, et le sourire attendri entame profondément son visage.

Puisque bloqués dans leur progression, Kaya dépose son sac au sol et s’approche à son tour de la plate-forme qui s’élève devant eux. Son terminal en main, elle enregistre avec soin les photos de l’endroit, dicte quelques notes succinctes. En silence, elle lève les yeux vers le haut de la structure qu’elle n’aperçoit que difficilement malgré la puissance de leur lampe. Quel intérêt d’installer quelque chose d’aussi imposant, et surtout, ici ? « Ria ? Vous pouvez demander à Kol comment se passe pour eux leur progression après cet échafaudage ? » La géologue opine du chef et s’empare de la radio, grésillante. « Kol, ici Jag. Sommes bloqués face au premier échafaudage, on ne passera pas avec le matos.  On va devoir se tailler un chemin. C’est comment après ? »

« Servent-ils à empêcher les éboulements ? » Un haussement d’épaules de la géologue, toujours en attente de réponse de l’autre équipe, lui répond. Kaya acquiesce silencieusement et reporte son regard sur l’installation. Elle déteste quand les clefs de compréhension lui échappent, et si elle peut compter sur tous les spécialistes de l’équipe pour éclairer les arcanes de la terraformation, la question sans réponse de la présence étrange de la plateforme, et surtout de tout ce matériel encore présent, la perturbe. Tout semble encore prêt à l’usage, comme si les ouvriers comptaient revenir après leur pause reprendre le travail.

« En quoi on peut aider ? » elle demande finalement au mécanicien. Puisqu'il ne semble pas y avoir mille alternatives, autant être efficaces.

Kaya Ongaro quarante-trois ans,observatrice

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Un regard échangé avec Ria l’informe de la lassitude de cette dernière quant aux joutes verbales du reste de l’équipe et elle reprend ses explications sur le sismographe (Kaya hoche la tête l’air de comprendre, mais elle a en réalité décroché rapidement du jargon professionnel et technique de la jeune femme et des subtilités techniques beaucoup plus précises que celui que l’autre partie de l’expédition ont emporté avec eux qui l’enchantent et lui font briller anormalement les yeux – parce que c’est pas normal de s’emballer autant pour un sismographe, n’est-ce pas… ?). C’est Regina pourtant qui calmes les ardeurs de chacun. « Shevchenko ne vous a sûrement pas choisi pour vous écharper. Pour l'instant, je n'ai aucune preuve que vous méritez plus qu' un autre d'être ici, elle fait remarquer le timbre rigide. Deacon, vous savez bien que c’est temporaire, prenez sur vous. » Elle coule vers lui un regard dont elle a le secret et dont elle sait tout l’effet qu’il a sur l’homme. Si elle n’a aucune autorité, elle sait néanmoins que son statut d’envoyée de Shevchenko lui confère une position confortable. Personne n’aurait vraiment envie de le décevoir, non ?

Les sacs chargés, le reste des vivres pour leur trajet de retour est enfermé dans les containers. Ria et Kaya s’occupent de bâcher les rover tandis que Mira donne ses dernières instructions quant au rationnement de l’eau et de la nourriture pour les jours à venir et insiste pour vérifier une dernière fois la tension de Jackson. « Quinn a raison, elle argumente. On n'a pas l'temps pour que tu nous claques entre les doigts. Alors tiens toi tranquille et laisse-toi faire. Et avale ça. »

Ria, qui semble avoir pris le commandement officieux de leur petit groupe prend la tête de l’expédition, attrape la radio. « Kol, nous partons. Terminé. » Tous harnachés et finalement le visage recouvert de leurs chèches, ils s’enfoncent à leur tour vers les tréfonds de la crevasse, suivant les croix blanches régulièrement marquées. Le pas régulier et assuré, Kaya (en seconde position derrière la géologue, puisque tout le monde a jugé utile de placer l’infirmière au centre de la colonne pour qu’elle puisse intervenir rapidement auprès de n’importe qui), sort finalement le terminal qu’on lui a confié au début de la mission, bien plus utile pour ses notes et mémos que le carnet planqué dans son sac.