Messages : 374 Occupation : MORT - premier directeur du comptoir Cygni, décédé dans l'exercice de ses fonctions Habitation : UNE PETITE URNE Pseudo : Frey Avatar : Joel Kinnaman Crédits : Sign : Bat'phanie ; gif : a-weiter
Sujet: (#) Re: Oh, happy days | rs Mar 6 Mar - 19:28
Messages : 433 Âge : 38 ans Occupation : Docker de la commission Habitation : Argus One Arrivée : 2200Pseudo : Canard Avatar : Golshifteh Farahani Crédits : minako (av), old money (sign), elara (crackship)
Elle tente de jongler aussi habilement que possible entre son terminal, où s’affiche le manuel des douanes, des dizaines de raccourcis programmés dans celui-ci pour faciliter le tout nouveau travail qu’elle tente d’effectuer au meilleur de ses capacités. Dire que Rosalija était passionnée par les affaires intercoloniales était une exagération – elle y trouvait un certain charme, un peu d’exotisme, de quoi glousser un peu lorsqu’elle entendait les histoires de perquisitions, imaginant aisément les expressions penaudes de ceux qui se faisaient prendre la main dans le sac. Il y avait largement de quoi s’occuper, et heureusement, car les saisies et autres événements notables n’étaient pas des plus communs. Elle avait amélioré ses compétences en rédaction, notamment, appris par la force des choses ce qui constituait un bon rapport – concis sans être avare de détails, le plus neutre et le plus standardisé possible – ou comment interpréter les codes qu’elle entendait sans cesse aux radios de service. Elle ne se servait pratiquement jamais de son walkie-talkie, mais rien que l’avoir sur elle lui procurait une certaine fierté. Le nez plongé dans le terminal, elle ne remarque qu’à peine que les lumières s’abaissent, avertie de la fin du service normal – c’est le timbre qui la tire de ses réflexions, et elle ne remarque qu’à ce moment que son collègue stagiaire s’est déjà éclipsé. Pas elle, puisque autre chose l’attendait ce soir. Quelqu’un d’autre, en fait.
Le tapotement sur la vitre attire aussitôt son attention et elle décoche un petit sourire à Tiaan en retour. Elle s’empresse de rentrer une valeur dans la base de données avant qu’elle ne lui sorte de l’esprit, juste à temps pour l’entrée du douanier dans la pièce. « Oh, OK », fait-elle simplement, portant son regard sur tous les objets étalés sur le bureau dans un désordre organisé dont elle seule avait le secret. À gauche, les objets traités; au milieu, l’ordinateur, devant lequel son terminal sert de manuel de formation; à droite, les articles à gérer dans un futur proche. Ça n’était peut-être pas exactement comme ça qu’il fallait faire, mais ça fonctionnait pour elle. Les items qu’elle devrait gérer le lendemain se retrouvent rapidement verrouillés dans une boîte à combinaison numérique, alors que les autres, empilés tout aussi prestement dans un bac, sont déposés dans un casier à l’intention des douaniers postés aux archives, qu’elle assisterait sûrement le lendemain. L’autre collègue ne lui adresse guère la parole, alors elle ne relève pas la tête. Elle n’était pas familière, de nature, avec les autres; sans être sauvage, elle ne prétendait pas qu’elle était assez importante pour s’imposer dans les conversations des autres. Ce n’est que lorsque Tiaan reprend et qu’elle a terminé son rangement express qu’elle daigne poser ses yeux sur son interlocuteur qui, cette fois, s’adresse assurément à elle.
« Pas vraiment. » Une honnêteté déconcertante là où d’autres stagiaires auraient tout fait pour bien paraître, pour convaincre l’autre qu’ils avaient bien étudié et bien retenu. Pour elle, lire ne suffisait pas. Les disparités entre la théorie et la pratique étaient souvent bien trop importantes pour se fier uniquement à des procédures parfois désuètes. « Enfin, j’ai lu, comme tout le monde, mais je l’ai jamais fait. Pour ce que ça vaut. » Un haussement d’épaules plus tard, elle tapote sa ceinture avec ses mains, en décrochant une lampe de poche, imitant Tiaan sans s’essayer aux pirouettes manuelles qu’il s’amusait à effectuer. Elle allume la torche, le rayon éclairant son visage juvénile et ses boucles désordonnées pendant un instant avant qu’elle ne pointe le faisceau vers la porte. « On commence par où? » Son instinct lui disait de commencer le plus loin possible de la sortie et de se diriger vers cette dernière à la toute fin, quand ils sauraient qu’ils n’avaient rien laissé derrière eux. Les procédures pouvaient toutefois prescrire autre chose.
Sujet: (#) Re: Oh, happy days | rs Ven 23 Mar - 0:24
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Sujet: (#) Re: Oh, happy days | rs Mer 4 Avr - 18:30
Messages : 433 Âge : 38 ans Occupation : Docker de la commission Habitation : Argus One Arrivée : 2200Pseudo : Canard Avatar : Golshifteh Farahani Crédits : minako (av), old money (sign), elara (crackship)
Rosa hoche la tête. Elle n’hésiterait pas à poser des questions; si elle avait sa fierté, elle tournait essentiellement autour de questions plus personnelles. Jamais elle n’oserait faire comme si elle avait tout compris si un élément de réponse important manquait dans le contexte de son travail; c’était une recette parfaite pour qu’un désastre s’abatte sur les douanes, et elle ne marquerait certainement pas l’histoire Stellarienne en étant la première recrue à causer un cataclysme sur la flotte. Ça ferait bien trop plaisir à sa mère, aussi, et ça, c’était la raison par excellence pour laquelle elle se tiendrait à carreau, toujours. Alors elle s’attarde à chaque syllabe prononcée par son collègue, sans sourciller à ses bégaiements, faisant simplement preuve de patience lorsque les sons se heurtaient dans la gorge de Tiaan. Elle trottine derrière lui pour ne pas se laisser distancer alors qu’il s’arrête au fond du couloir, lui fournissant de plus amples instructions, qu’elle tente d’assimiler avec la même rigueur que les précédentes. « OK. Ça me paraît logique », acquiesce-t-elle avec un hochement de tête qui fait rebondir quelques boucles couleur chocolat devant ses yeux noirs. Un petit sourire point sur ses lèvres alors qu’elle croise le regard du douanier. Quelque part, elle était excitée d’apprendre quelque chose de nouveau. Moyenne dans tous les aspects de sa formation théorique, elle s’était mise à briller lorsqu’elle avait mis le pied sur le terrain – normal, à son avis, qu’elle soit plus enthousiaste à l’idée d’apprendre une nouvelle procédure plutôt que de devoir systématiquement se plonger le nez dans le manuel pour retenir une formulation précise à placer dans un formulaire.
Alors que Tiaan l’invite à entrer dans sa propre pièce, Rosa s’aventure, posant un pied à l’intérieur en tentant de bien suivre les instructions. Filant directement au fond de la pièce, des archives où reposaient des piles de serveurs gérés par Charlie, elle passe de rangée en rangée en balayant le tout du rayon de sa lampe de poche. Rien qui vive à vue de nez, juste un papier de collation qu’elle fourre dans la poche de son unforme; elle remonte jusqu’à la porte, derrière laquelle elle vérifie diligemment, avant de repasser dans le couloir, pianotant sur le panneau d’accès pour verrouiller la porte. L’autre douanier l’attend déjà, forcément plus habitué à la procédure qu’elle. Elle ne s’excuse pas pour le temps qu’elle a mis; après tout, la lenteur due au manque d’expérience était à prévoir. « J’ai involontairement découvert le coin secret où les gens vont dévorer leur quatre heures », fait-elle, moqueuse, en agitant l’emballage froissé. Rosa le remet dans sa poche, visant à le jeter lorsqu’ils auraient fini leur ronde. « Pourquoi on ferme les salles si y’a toujours quelqu’un à la douane? » finit-elle par demander, curieuse de savoir pourquoi ils devaient faire ce genre de vérification si les quarts faisaient en sorte que la douane n’était jamais vraiment fermée. Certes, ça faisait beaucoup de surveillance à faire pour les quelques douaniers qui étaient de nuit, mais… Elle hausse les épaules alors qu’elle fait quelques pas en direction de la prochaine paire de salles. « Je vois pas comment quelqu’un pourrait réussir à s’infiltrer jusqu’ici et se cacher derrière la porte jusqu’à ce que l’essentiel des douaniers soient partis. » Peut-être que c’était de la naïveté, qui sait. Elle ne savait pas encore jusqu’où une personne mal intentionnée pouvait aller pour arriver à ses fins.
Sujet: (#) Re: Oh, happy days | rs Mer 25 Avr - 0:43
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Sujet: (#) Re: Oh, happy days | rs Lun 14 Mai - 22:41
Messages : 433 Âge : 38 ans Occupation : Docker de la commission Habitation : Argus One Arrivée : 2200Pseudo : Canard Avatar : Golshifteh Farahani Crédits : minako (av), old money (sign), elara (crackship)
Rosalija ne peut s’empêcher de laisser échapper un « ha » sonore, amusée par la réponse que Tiaan donne à sa bien naïve question, sourire aux lèvres. Elle aurait dû s’en douter – la recrue qu’elle était n’avait pas pensé directement que le danger ne venait peut-être pas de l’extérieur, mais de l’intérieur, sous la forme de paresse, de manque de caféine ou d’ennui pur et simple. Le reste de l’explication semblait également logique. Comme quoi les processus avaient eu le temps de bien se mettre en place, même si ça faisait à peine plus de dix ans qu’ils existaient. La nécessité est la mère de l’invention; la flotte en était l’exemple parfait. Même si certains concepts et règlements avaient été importés directement des processus de la Fédération, il avait fallu inventer le reste, puis tout tester, modifier, recommencer au besoin. En guise de réponse laconique, elle hausse les épaules, mais le douanier a déjà le dos tourné, s’attelant à sa tâche sans lui accorder plus d’attention. Patiemment, elle attend, observant les alentours épurés, les murs dénués de toute fioriture inutile, où clignotent les pavés tactiles – rouge pour les pièces verrouillées par leurs soins, bleu pour celles qui devaient encore être explorées. Sa sincère interrogation est encore une fois accueillie par une explication logique, anecdotique, certes, mais qui apportait tout de même un peu de contexte à l’activité qu’ils se voyaient obligés d’accomplir. Rosa hausse les sourcils, sincèrement étonnée. « Je me demande comment il a bien pu se retrouver là », se demande-t-elle, sans réellement espérer de réponse – plutôt comme une sorte de réflexion extériorisée. Sans doute que le gamin en question avait eu une raison. Ou alors il avait vu l’occasion d’aller explorer quelque part de nouveau, d’inconnu, et il était resté coincé, ou alors appréciait le calme, la chaleur et le doux vrombissement des serveurs de la douane. Qui sait, en vrai?
Docile, elle recommence le manège pour la porte que lui désigne Tiaan, avant qu’il ne fasse la même chose, puis pour les quelques paires de portes suivantes, ça recommence. Ça devenait un peu comme un automatisme : ouvrir, fouiller, ramasser ce qui traînait, sortir, verrouiller. Elle n’avait pas trouvé grand-chose sinon les déchets laissés par d’autres; de toute évidence, les gens ne s’amusaient pas à laisser traîner leurs outils de travail ou des objets perquisitionnés n’importe où, ce qui n’était pas mauvais en soi, au contraire. Arrivés au bout de leur aventure, Rosalija laisse échapper un soupir, à la fois de lassitude et de satisfaction du travail accompli. Elle croyait avoir bien assimilé la tâche, et espérait qu’on lui ferait éventuellement confiance pour l’enseigner à d’autres. Certes, elle était stagiaire, mais elle n’avait pas encore décidé de la suite. La légion ne l’intéressait pas, contrairement à Anastasia. La milice semblait être tout indiquée pour elle, mais elle ne pouvait s’empêcher d’être attirée par l’optique d’un poste de contrôleuse. Passer ses journées à contrôler les allées et venues des Stellariens – et des éventuels réfugiés – demandait une sociabilité et un tact qu’elle n’avait pas, mais être aux premières loges de l’arrivée des nouveaux avait une signification spéciale pour elle. Rosa réprime un bâillement alors qu’elle tourne la tête vers Tiaan, le dos de la main devant sa bouche. « Tu dois rester plus tard ou t’as fini aussi? » finit-elle par demander. « Tu veux aller prendre un verre? » Elle préférait aller se vautrer dans son lit, mais elle demandait, par politesse, et pour bien paraître, aussi. Krishvin avait beau avoir quelque chose comme une demi-douzaine d’années de plus qu’elle, une attitude qu’elle ne saurait décrire, mais qui ne donnait pas nécessairement l’envie de devenir son meilleur ami – quelque chose entre le je-m’en-foutisme et le mystère, ou un savant mélange des deux –, elle ne voyait pas comment ils auraient pu activement mal s’entendre. Elle avait entendu de la bouche de quelques-uns de leurs collègues que Tiaan n’était pas du genre facile à vivre. Elle non plus, même si les gens se gardaient encore de le lui dire en pleine face. Peut-être qu’ils étaient faits pour une entente cordiale après tout.
Sujet: (#) Re: Oh, happy days | rs Lun 21 Mai - 18:18
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Sujet: (#) Re: Oh, happy days | rs Lun 11 Juin - 22:35
Messages : 433 Âge : 38 ans Occupation : Docker de la commission Habitation : Argus One Arrivée : 2200Pseudo : Canard Avatar : Golshifteh Farahani Crédits : minako (av), old money (sign), elara (crackship)
La suggestion ne semblait pas ravir son interlocuteur au plus haut point, aussi pinça-t-elle les lèvres en le voyant se retourner dans sa direction. Une excuse toute faite, un ah, désolé, ma femme m’attend ou un je vais rendre visite à ma mère lui aurait paru plus facile à encaisser que le bref silence, qui ne fait que la mettre mal à l’aise tant qu’il dure, comme s’il cherchait une raison de ne pas l’accompagner pendant une petite heure autour d’une bière. Elle s’apprête à revenir sur ses paroles, s’inventant quelque engagement oublié le temps d’une dure journée de labeur lorsqu’il finit par lui indiquer où il comptait décompresser après la fin de son quart. Rosalija hausse un sourcil en le regardant clôturer les dernières tâches qui lui incombaient, plaçant les objets divers et variés ramassés au cours de leur périple dans les annexes des douanes, comme si elle attendait des précisions. Voyant qu’il s’éloigne, elle hausse la voix, tentant de se faire entendre avant qu’il se disparaisse dans les vestiaires : « C’est un constat ou une invitation? » Peut-être qu’il ne l’avait pas entendue, ou peut-être qu’il avait fait exprès de ne pas lui répondre, déjà exaspéré par sa simple existence. Autour d’elle, on ricane un peu, comme si tout le monde s’imaginait qu’elle venait de se prendre un râteau magistral; quant à elle, elle plante ses mains sur ses hanches, visiblement décontenancée, avant de l’imiter, s’engouffrant dans la pièce réservée aux douanières.
L’interaction s’évapore rapidement de son esprit alors qu’elle passe sous la douche après avoir fourré son uniforme dans son sac, l’échangeant contre un pantalon gris et un t-shirt bleu qui n’avaient rien de spécial. Elle n’avait jamais eu le sens de la mode, sûrement en raison de la rareté de la ressource – elle rêvait d’avance du moment où elle aurait un uniforme bien à elle, et qu’elle n’aurait plus à s’en faire avec ce qu’il fallait porter au quotidien. Idéalement, ce serait celui de la douane, mais elle officierait plutôt du côté des contrôleurs; n’en déplaise à ceux qui la formaient actuellement et qui l’avaient fait par le passé. L’occasion était trop belle d’être aux premières loges lorsque son père débarquerait, inévitablement, après avoir échappé au Triumvirat. Elle quitte le poste des douanes en ignorant royalement les railleries des autres, qui se disent sûrement que se moquer de la recrue est tout à fait justifié – une sorte de bizutage, en somme, qu’elle s’était déjà tapé dans tous ses autres stages. Heureusement, celui-ci était le dernier.
Alors qu’elle approche d’une passerelle, elle s’arrête brusquement, levant les yeux de son fil Starchat. « Charlie », entame-t-elle, honteuse. « C’est où le Dex? » Elle aurait dû y penser. Elle ne savait même pas où elle s’en allait, avec tout ça. Après un bref temps de traitement, la voix familière de l’intelligence artificielle s’élève dans son écouteur. « Le bar Dex est situé dans la zone B13 du Tiantang. » La brune plisse le nez. Avoir su qu’elle devrait se taper le trajet jusqu’au Tiantang, peut-être qu’elle n’aurait pas proposé la sortie du tout. Soupirant, elle entame sa marche, s’arrêtant au premier quai du vaisseau voisin pour faire le reste du trajet en navette. Il n’était pas trop tard pour demander à descendre sur l’Argus One, pour retourner chez elle. Or, son orgueil sûrement démesuré l’empêchait de poser un lapin à son collègue, même pour un rendez-vous qui n’en était pas un. Alors quand elle entre dans le bar, son sac sur l’épaule, elle repère le douanier, le rejoignant sans perdre de temps. « C’est loin, ton bar » fait-elle remarquer en haussant les épaules. De toute évidence, ça ne l’avait pas empêchée de s’y retrouver. Elle fait signe à la serveuse, à qui elle adresse un sourire plus que charmant pour lui demander une bière; la jeune femme s’exécute aussitôt avec un certain entrain et Rosalija reporte son attention sur le douanier. « À moins de vivre sur le Tiantang, je sais pas trop ce qui t’amène ici. Y’a des endroits vachement mieux sur le Colossus. Tu m’avais pas dit que t’y habitais? », fait-elle avec un petit hochement de tête alors qu’elle range son terminal dans la poche de sa veste. Ça l’intrigue. Pourquoi aller si loin du travail et de la maison alors que d’autres endroits équivalents existaient sur le vaisseau-hangar?
La serveuse revient, dépose sa bière sur la table, s’attardant vaguement avant de repartir derrière le bar, où elle prépare d’autres verres. Rosalija la suit des yeux un instant. Peut-être avec trop d’insistance, car la serveuse lève le regard vers leur table, croisant celui de Rosalija, qui plonge aussitôt son nez dans son verre. La jeune femme était plutôt agréable à regarder, loin d’elle le besoin de le nier, mais ça n’était pas pour ça qu’elle était là. « Mais du coup t’attendais personne d’autre? Je pensais, je sais pas, qu’y aurait des gens. T’avais l’air d’avoir tout un plan en marche. » Peut-être qu’elle lisait trop loin dans la situation en s’imaginant que Tiaan l’avait invitée comme partie d’un tout, que d’autres douaniers se joindraient à eux. Peut-être qu’il avait juste été trop gêné de la rembarrer.
Sujet: (#) Re: Oh, happy days | rs Sam 16 Juin - 23:11
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Sujet: (#) Re: Oh, happy days | rs Mer 4 Juil - 22:12
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La stagiaire hausse un sourcil en retour devant l’expression faciale de Tiaan, dans laquelle elle perçoit une certaine confusion. Ou était-ce de l’incompréhension? Avait-elle raté une information critique, ou s’était-elle fait des histoires? Elle avait demandé au douanier s’il prenait un verre après le travail, et il avait répondu d’emblée qu’il se dirigeait dans ce bar – dont elle avait déjà oublié le nom. Sans doute pour rejoindre d’autres gens, auxquels elle se serait mêlée au meilleur de ses capacités. Sinon, pourquoi se rendre jusqu’au Tiantang? À quoi bon? « Pas voulais, mais j’ai pensé… Je sais pas, ça me semblait organisé. J’ai peut-être sauté aux conclusions trop vite », admet-elle avec un plissement de nez qui la caractérisait. Elle n’aimait pas admettre qu’elle avait tort, mais elle avait intérêt à se montrer conciliante devant son collègue. Imitant son interlocuteur, elle avale une longue lampée de bière, laissant son regard sonder l’endroit avec un intérêt à peine feint. Ce bar n’avait rien de spécial – un autre comptoir calé entre quatre murs vaguement décorés où les verres s’enfilaient plus rapidement qu’escompté, sans doute. Il y avait tout de même quelque chose qui continuait de la faire tiquer, même si elle n’arrivait pas à mettre le doigt dessus – perdue dans sa réflexion, elle se mordille la lèvre, frustrée par sa propre incompétence à mettre un mot sur ce qu’elle ressentait.
Te laisse pas marcher dessus. Rosalija ramène brusquement son regard sur Tiaan. Le conseil semblait avisé, mais elle ne peut s’empêcher d’étouffer un petit rire amusé. « Ça vaut pour toi aussi? » fait-elle dans un bref sourire, gentiment narquoise. Quelque part, elle savait que donner le conseil voulait dire que le douanier la mettait en garde contre d’autres et pas contre lui-même, même si elle n’avait pas l’intention de se laisser piétiner d’une façon ou d’une autre. Elle avait un petit caractère – on le lui reprochait souvent – et il ressortirait tôt ou tard, lorsqu’elle aurait pris ses aises, peu importe où elle atterrirait à l’issue de son stage. Elle capte à nouveau le regard de Tiaan qui s’attarde un peu sur la serveuse, juste assez pour que Rosa se décide finalement à faire un commentaire sur la familiarité qu’elle perçoit entre les deux. « C’est une amie à toi, la serveuse? Tu lui parlais quand je suis arrivée, et t’arrêtes pas de – » Puis ça la frappe comme un vaisseau qui rentre dans un mur, et elle a honte de ne pas avoir vu l’évidence même. Son visage se vide de toute émotion tant elle regrette sa cécité passagère. « Oh. » Elle pince ses lèvres, puis passe une main nerveuse sur sa bouche. « Désolée. Je sers à rien. » Elle accuse un petit rire nerveux, mécanique, alors qu’elle porte son verre à ses lèvres pour le terminer d’un trait (ça n’était pas sa première fois, de toute évidence). « J’avais pas réalisé. On se voit demain. » En même temps, pourquoi il l’avait invitée, aussi? Parce qu’il pensait qu’elle ne viendrait pas? C’était à ne rien y comprendre. Elle paye sa note en quelques tapotements sur son terminal, puis disparaît sans demander son reste. La honte se dissiperait avec le temps.