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  Oh, happy days | rs
MessageSujet: (#) Oh, happy days | rs    Oh, happy days | rs 3ViG0Cu Mar 27 Fév - 0:03
Tiaan Krishvin
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Happy days
On se penche, anxieux, sur l'abîme des années et l'on s'aperçoit qu'il est déjà franchi. Dans ce paysage millénaire, l'humanité, à peine frôlée par l'aile du temps, a vu depuis l'Empire romain, les siècles passer comme des heures.

⋅ ⚘ ⋅ ❁ ⋅ ⚘ ⋅
« Krishvin ! Tu t'occupes de montrer à la stagiaire comment on ferme la douane, ce soir ? » Tu relèvais la tête, le nez froncé, renfrogné. L'espoir de déguerpir au plus tôt ce soir venait de disparaître, au détour du couloir, sous la forme du sergent qui venait de t'interpeller. Tu avais eu l'intention de retrouver une fille au Columbiad, discuter avec elle après son service dans le bar dans lequel elle travaillait, peut-être même l'inviter à boire ailleurs. Cela faisait déjà plusieurs mois que vous discutiez ensemble, que ce soit pendant son service ou peu après, une fois qu'elle était libérée de ses obligations. Tu espérais pouvoir sauter le pas prochainement. Bien conscient que la question du sergent était toutefois rhétorique, tu te contentais d'opiner brièvement du chef, relevant à peine la tête pour observer sa réaction avant de retourner aux rapports que tu tapais sur ton terminal, espérant le conclure avant la fin de la journée. Celle-ci n'avait pas été particulièrement mouvementée, comme la plupart des jours précédents, les fouilles des vaisseaux arrivant sur la flotte n'avaient pas été fructueuses et outre quelques trouvailles inopinées dans des compartiments, les perquisitions n'avaient rien amené de bien palpitant.

Tu profitais donc de la période de la relative tranquillité pour rattraper ton retard dans l'écriture de tes rapports, mais également finir l'inventaire des dernières perquisitions. Tu observais avec un dépit tout relatif celles qui n'avaient pas été marquées – volontairement ou non – et celles qui ont opportunément disparues des scellés. Tu avais passé le reste de l'après midi à t'occuper, de manières plus ou moins efficaces et studieuses – à savoir taper deux mots entre quelques micro-siestes –, observant avec dépit tes collègues s’éclipser au fur et à mesure. Tu n'avais pas rejoint la flotte pour rester assis dans un bureau à te tourner les pouces pendant des heures, tu avais eu l'impression, enfant, de l'avoir suffisamment fait dans le magasin de tes parents. Pourtant, tu ne savais pas si c'était l'âge, ou le confort de la flotte, mais tu prenais de plus en plus plaisir aux obligations administratives qui incombaient aux ravitailleurs. Les vaisseaux n'arrivaient pas par centaines et les voyages sur Keller étaient rares et espacés, aussi tu enchaînais des périodes d'inactivité entre de grands moments d'action. Lorsque l'heure de fermeture de la douane, qui indiquait la cessation d'activité de votre poste, se mit à résonner, tu te relevais en soupirant, étirant les muscles de ton dos dans un grognement qui ressemblait presque à un couinement. Tu passais en premier par l'entrée principale pour abaisser la grille avant de te rendre dans les couloirs qui menaient aux bureaux. Suivant le départ de tes collègues, la plupart des lumières avaient été tamisées, voire carrément éteintes et si le couloir est suffisamment éclairé pour que tu te déplaces sans risque, l’atmosphère elle avait pris un tournant sépulcral, tout semblait plus feutré et donnait l'impression que le moindre de tes pas était étouffé par l'étroitesse du passage. Tu tapotais du bout des doigts sur la vitre du bureau où se trouvait la stagiaire, qu'elle devait normalement partager avec un autre étudiant et leur superviseur, afin de l'avertir de ton arrivée. Tu continuais de tapoter, doucement, le long de la bordure de celle-ci, enchaînant le mouvement par l'ouverture de la porte.

Tu lui offrais un sourire, faisant un signe vers le bureau où se trouvaient les différents objets qu'elle devait classer et inventorier dans la base de données. « T-t-tu p..peux ranger. B-besoin d'aide ? » Tu lançais un coup d’œil dans le couloir et fait un signe de main vers le dernier de tes collègues qui quittait son bureau « Besoin d'aide pour fermer, Krishvin ? Non ? Bonne soirée alors ! », avant de te glisser toi même dans le bureau où se trouvait la jeune femme, t'empressant de ranger ce qui pouvait l'être, dans un silence lourd. Tu ne pris pas le temps de lui demander comment se passait sa formation et si elle s'y plaisait, tu t'attendais évidemment à des réponses toutes faites à base de « oui oui » et de « ouais, c'est génial » noyés dans un enthousiasme feint et exagéré. « On va vérifier qu.. que t-t-tout est vide et que les salles sont b.. bien fermées, mh. » Tu extirpais d'une poche de ton uniforme ta lampe de poche, la faisant tourner sur elle même, accompagnant le geste de la tête en direction de la sortie. « Ou t-tu connais d-d-d-déjà les p..procédures ? »
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MessageSujet: (#) Re: Oh, happy days | rs    Oh, happy days | rs 3ViG0Cu Mar 6 Mar - 19:28
Rosalija Saroyan
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Elle tente de jongler aussi habilement que possible entre son terminal, où s’affiche le manuel des douanes, des dizaines de raccourcis programmés dans celui-ci pour faciliter le tout nouveau travail qu’elle tente d’effectuer au meilleur de ses capacités. Dire que Rosalija était passionnée par les affaires intercoloniales était une exagération – elle y trouvait un certain charme, un peu d’exotisme, de quoi glousser un peu lorsqu’elle entendait les histoires de perquisitions, imaginant aisément les expressions penaudes de ceux qui se faisaient prendre la main dans le sac. Il y avait largement de quoi s’occuper, et heureusement, car les saisies et autres événements notables n’étaient pas des plus communs. Elle avait amélioré ses compétences en rédaction, notamment, appris par la force des choses ce qui constituait un bon rapport – concis sans être avare de détails, le plus neutre et le plus standardisé possible – ou comment interpréter les codes qu’elle entendait sans cesse aux radios de service. Elle ne se servait pratiquement jamais de son walkie-talkie, mais rien que l’avoir sur elle lui procurait une certaine fierté. Le nez plongé dans le terminal, elle ne remarque qu’à peine que les lumières s’abaissent, avertie de la fin du service normal – c’est le timbre qui la tire de ses réflexions, et elle ne remarque qu’à ce moment que son collègue stagiaire s’est déjà éclipsé. Pas elle, puisque autre chose l’attendait ce soir. Quelqu’un d’autre, en fait.

Le tapotement sur la vitre attire aussitôt son attention et elle décoche un petit sourire à Tiaan en retour. Elle s’empresse de rentrer une valeur dans la base de données avant qu’elle ne lui sorte de l’esprit, juste à temps pour l’entrée du douanier dans la pièce. « Oh, OK », fait-elle simplement, portant son regard sur tous les objets étalés sur le bureau dans un désordre organisé dont elle seule avait le secret. À gauche, les objets traités; au milieu, l’ordinateur, devant lequel son terminal sert de manuel de formation; à droite, les articles à gérer dans un futur proche. Ça n’était peut-être pas exactement comme ça qu’il fallait faire, mais ça fonctionnait pour elle. Les items qu’elle devrait gérer le lendemain se retrouvent rapidement verrouillés dans une boîte à combinaison numérique, alors que les autres, empilés tout aussi prestement dans un bac, sont déposés dans un casier à l’intention des douaniers postés aux archives, qu’elle assisterait sûrement le lendemain. L’autre collègue ne lui adresse guère la parole, alors elle ne relève pas la tête. Elle n’était pas familière, de nature, avec les autres; sans être sauvage, elle ne prétendait pas qu’elle était assez importante pour s’imposer dans les conversations des autres. Ce n’est que lorsque Tiaan reprend et qu’elle a terminé son rangement express qu’elle daigne poser ses yeux sur son interlocuteur qui, cette fois, s’adresse assurément à elle.

« Pas vraiment. » Une honnêteté déconcertante là où d’autres stagiaires auraient tout fait pour bien paraître, pour convaincre l’autre qu’ils avaient bien étudié et bien retenu. Pour elle, lire ne suffisait pas. Les disparités entre la théorie et la pratique étaient souvent bien trop importantes pour se fier uniquement à des procédures parfois désuètes. « Enfin, j’ai lu, comme tout le monde, mais je l’ai jamais fait. Pour ce que ça vaut. » Un haussement d’épaules plus tard, elle tapote sa ceinture avec ses mains, en décrochant une lampe de poche, imitant Tiaan sans s’essayer aux pirouettes manuelles qu’il s’amusait à effectuer. Elle allume la torche, le rayon éclairant son visage juvénile et ses boucles désordonnées pendant un instant avant qu’elle ne pointe le faisceau vers la porte. « On commence par où? » Son instinct lui disait de commencer le plus loin possible de la sortie et de se diriger vers cette dernière à la toute fin, quand ils sauraient qu’ils n’avaient rien laissé derrière eux. Les procédures pouvaient toutefois prescrire autre chose.
MessageSujet: (#) Re: Oh, happy days | rs    Oh, happy days | rs 3ViG0Cu Ven 23 Mar - 0:24
Tiaan Krishvin
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« Pas vraiment. » Tu acquiesçais en souriant. Ce n'était pas tant la franchise qui te faisait plaisir que le fait qu'elle n'ait pas hésité avant de te le dire. Tu lui fis un signe de tête tandis qu'elle te rejoignait, ta tête légèrement penchée dans la direction que tu souhaitais la voir prendre. « Enfin, j'ai lu, comme tout le monde, mais je l'ai jamais fait. Pour ce que ça vaut. » Bien que pour beaucoup lire la théorie semblait être un élément facultatif de leur formation – d'autant plus lorsque la douane n'était pas le but envisagé – on remarquait bien rapidement ceux qui s'étaient dispensés des lectures de sécurité et de mise en place des bureaux. Les questions étaient souvent déjà traitées dans les manuels ou l'improvisation – parfois regrettable – et l'envie de trop bien faire causaient plus de drames qu'elles ne permettaient de faciliter les choses. Tu n'avais pas eu l'occasion de réellement travailler avec les nouveaux stagiaires, cependant tu espérais pouvoir compter Rosalija comme l'une de celles avec qui cela avait été un plaisir de coopérer. « Ok. Si y as des questions ou qu.. que.. » Tu agitais la main, pour signifier tout et rien, une mauvaise explication, un défaut d'élocution ou même une erreur de ta part. « P-pose les. »

« On commence par où ? » Tu indiquais avec le rayon de ta lampe le fond du couloir en t'y dirigeant d'un pas tranquille, ta main libre pendant à tes côtés. Si tu avais été complètement serein tu aurais probablement glissé celle-ci dans la poche de ton pantalon, mais que ce soit pour la présence de la stagiaire ou parce que tu souhaitais faire les choses bien, tu gardais tes membres et ton attention en éveil. Tu pris une inspiration avant de poursuivre tes explications. « On p-p-part d.. du fond. » Une fois arrivé au bout du couloir, tu te retournais, le dos collé au mur, attendant qu'elle t'imite avant d'indiquer du rayon de ta lampe chacune des portes les plus proches de vous. « On vérifie ensuite chacune d-des salles, chacun n-n-notre t-t-t-tour. Qu'elles soient vides, que t-tout soit éteint et on les f... ferme à clef. » Même en cherchant à être concis, tu étais certain que ton bégaiement t'empêchait d'être suffisamment exhaustif pour que tous les détails et les explications lui soient fournis. Tu espérais qu'elle soit obligée de refaire quelques fermetures avec d'autres douaniers qui lui expliqueraient probablement les anecdotes qui menaient à telles ou telles mesures, comme on l'avait fait avec toi. Tu t'humectais les lèvres avant de faire quelques pas vers l'avant pour te placer devant la porte que tu indiquais précédemment, l'invitant à se mettre au niveau de la sienne. « Il faut v-vérifier sous les m..meubles et d-d-derrière la p..p...p-porte. » D'un large arc, le rayon finissant à l'opposé du couloir, tu poursuivais. « On emporte d-d-devant ce qui n'a p-pas à être d-dans la salle. » Tu éclairais brièvement l'intérieur de ta propre salle, t'assurant d'un rapide coup d’œil qu'il n'y avait rien avant de l'inviter d'un geste à ouvrir sa salle. « P-puis on s'attend chacun ici une fois qu.. que la p.. porte est verrouillée. On avance t-t-t-toujours ensemble. »

« T-tout est ok ? L'honneur... » est pour toi. D'un geste de la main, tu lui indiquais la porte de sa salle.
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MessageSujet: (#) Re: Oh, happy days | rs    Oh, happy days | rs 3ViG0Cu Mer 4 Avr - 18:30
Rosalija Saroyan
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Rosa hoche la tête. Elle n’hésiterait pas à poser des questions; si elle avait sa fierté, elle tournait essentiellement autour de questions plus personnelles. Jamais elle n’oserait faire comme si elle avait tout compris si un élément de réponse important manquait dans le contexte de son travail; c’était une recette parfaite pour qu’un désastre s’abatte sur les douanes, et elle ne marquerait certainement pas l’histoire Stellarienne en étant la première recrue à causer un cataclysme sur la flotte. Ça ferait bien trop plaisir à sa mère, aussi, et ça, c’était la raison par excellence pour laquelle elle se tiendrait à carreau, toujours. Alors elle s’attarde à chaque syllabe prononcée par son collègue, sans sourciller à ses bégaiements, faisant simplement preuve de patience lorsque les sons se heurtaient dans la gorge de Tiaan. Elle trottine derrière lui pour ne pas se laisser distancer alors qu’il s’arrête au fond du couloir, lui fournissant de plus amples instructions, qu’elle tente d’assimiler avec la même rigueur que les précédentes. « OK. Ça me paraît logique », acquiesce-t-elle avec un hochement de tête qui fait rebondir quelques boucles couleur chocolat devant ses yeux noirs. Un petit sourire point sur ses lèvres alors qu’elle croise le regard du douanier. Quelque part, elle était excitée d’apprendre quelque chose de nouveau. Moyenne dans tous les aspects de sa formation théorique, elle s’était mise à briller lorsqu’elle avait mis le pied sur le terrain – normal, à son avis, qu’elle soit plus enthousiaste à l’idée d’apprendre une nouvelle procédure plutôt que de devoir systématiquement se plonger le nez dans le manuel pour retenir une formulation précise à placer dans un formulaire.

Alors que Tiaan l’invite à entrer dans sa propre pièce, Rosa s’aventure, posant un pied à l’intérieur en tentant de bien suivre les instructions. Filant directement au fond de la pièce, des archives où reposaient des piles de serveurs gérés par Charlie, elle passe de rangée en rangée en balayant le tout du rayon de sa lampe de poche. Rien qui vive à vue de nez, juste un papier de collation qu’elle fourre dans la poche de son unforme; elle remonte jusqu’à la porte, derrière laquelle elle vérifie diligemment, avant de repasser dans le couloir, pianotant sur le panneau d’accès pour verrouiller la porte. L’autre douanier l’attend déjà, forcément plus habitué à la procédure qu’elle. Elle ne s’excuse pas pour le temps qu’elle a mis; après tout, la lenteur due au manque d’expérience était à prévoir. « J’ai involontairement découvert le coin secret où les gens vont dévorer leur quatre heures », fait-elle, moqueuse, en agitant l’emballage froissé. Rosa le remet dans sa poche, visant à le jeter lorsqu’ils auraient fini leur ronde. « Pourquoi on ferme les salles si y’a toujours quelqu’un à la douane? » finit-elle par demander, curieuse de savoir pourquoi ils devaient faire ce genre de vérification si les quarts faisaient en sorte que la douane n’était jamais vraiment fermée. Certes, ça faisait beaucoup de surveillance à faire pour les quelques douaniers qui étaient de nuit, mais… Elle hausse les épaules alors qu’elle fait quelques pas en direction de la prochaine paire de salles. « Je vois pas comment quelqu’un pourrait réussir à s’infiltrer jusqu’ici et se cacher derrière la porte jusqu’à ce que l’essentiel des douaniers soient partis. » Peut-être que c’était de la naïveté, qui sait. Elle ne savait pas encore jusqu’où une personne mal intentionnée pouvait aller pour arriver à ses fins.
MessageSujet: (#) Re: Oh, happy days | rs    Oh, happy days | rs 3ViG0Cu Mer 25 Avr - 0:43
Tiaan Krishvin
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« J'ai involontairement découvert le coin secret où les gens vont dévorer leur quatre heures. » Tu lui offrais un petit sourire, sans chercher à répondre au trait d'humour par un tien propre. Tu acquiesçais cependant en observant l'emballage qui disparut tout aussi vite dans la poche de Rosa. Tu ne pris pas le temps de lui demander ce qu'elle en ferait alors que tu commençais à te détourner pour aller toi même dans ta propre salle à inspecter. Tu savais que beaucoup de douaniers préféraient aller se cacher pour grignoter ou envoyer des messages via Charlie, mais tu préférais fermer les yeux sur le fait tant que les disparitions n'étaient pas trop fréquentes ou n'entravaient pas le bon fonctionnement du service. « Pourquoi on ferme les salles si y a toujours quelqu'un à la douane ? » Tu te stoppais et tu te retournais pour lui faire à nouveau face, passant ta main sur ton menton quelques secondes dans un lent mouvement de va et vient. « Il y a t-t-t-toujours qu... quelqu'un en... en th.. théorie, conscient ou éveillé est une … nn.. une autre chose. Après, mh... Quand une nouvelle équipe a.. arrive, c'est p-p-p-plus simple de reprendre avec ses c-c-codes. Au cas où q.. quelque chose se passe, mh ? » Avant qu'elle ne puisse te répondre, tu pénétrais à ton tour dans ta pièce et tu fis un rapide tour d'inventaire et des lieux avant de revenir fermer la porte derrière toi, bloquant la porte grâce au pavé digitalisé qui se trouvait juste à côté de celle-ci et valida la fermeture par un bip sonore. Tu rejoignais ensuite Rosalija qui t'attendait patiemment dans le couloir. Tu lui fais un signe bref de la main pour l'inviter à continuer à marcher et tu te stoppais face aux deux portes suivantes. « Je vois pas comment quelqu'un pourrait réussir à s’infiltrer jusqu'ici et se cacher derrière la porte jusqu'à que l'essentiel des douaniers soient partis. » Tu te raclais la gorge et tu secouais la tête, passant cette fois ta lampe sur ta nuque pour frotter la légère démangeaison que tu y ressentais. « Une fois on a retrouvé un môme qu.. qui se... se c.. cachait s.. sous les serveurs. » Tu lui indiquais de la main une des portes qui se trouvait plus loin. « Certains ne f-font p-pas attention à l'heure, ou se sont endormis aussi. »
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MessageSujet: (#) Re: Oh, happy days | rs    Oh, happy days | rs 3ViG0Cu Lun 14 Mai - 22:41
Rosalija Saroyan
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Rosalija ne peut s’empêcher de laisser échapper un « ha » sonore, amusée par la réponse que Tiaan donne à sa bien naïve question, sourire aux lèvres. Elle aurait dû s’en douter – la recrue qu’elle était n’avait pas pensé directement que le danger ne venait peut-être pas de l’extérieur, mais de l’intérieur, sous la forme de paresse, de manque de caféine ou d’ennui pur et simple. Le reste de l’explication semblait également logique. Comme quoi les processus avaient eu le temps de bien se mettre en place, même si ça faisait à peine plus de dix ans qu’ils existaient. La nécessité est la mère de l’invention; la flotte en était l’exemple parfait. Même si certains concepts et règlements avaient été importés directement des processus de la Fédération, il avait fallu inventer le reste, puis tout tester, modifier, recommencer au besoin. En guise de réponse laconique, elle hausse les épaules, mais le douanier a déjà le dos tourné, s’attelant à sa tâche sans lui accorder plus d’attention. Patiemment, elle attend, observant les alentours épurés, les murs dénués de toute fioriture inutile, où clignotent les pavés tactiles – rouge pour les pièces verrouillées par leurs soins, bleu pour celles qui devaient encore être explorées. Sa sincère interrogation est encore une fois accueillie par une explication logique, anecdotique, certes, mais qui apportait tout de même un peu de contexte à l’activité qu’ils se voyaient obligés d’accomplir. Rosa hausse les sourcils, sincèrement étonnée. « Je me demande comment il a bien pu se retrouver là », se demande-t-elle, sans réellement espérer de réponse – plutôt comme une sorte de réflexion extériorisée. Sans doute que le gamin en question avait eu une raison. Ou alors il avait vu l’occasion d’aller explorer quelque part de nouveau, d’inconnu, et il était resté coincé, ou alors appréciait le calme, la chaleur et le doux vrombissement des serveurs de la douane. Qui sait, en vrai?

Docile, elle recommence le manège pour la porte que lui désigne Tiaan, avant qu’il ne fasse la même chose, puis pour les quelques paires de portes suivantes, ça recommence. Ça devenait un peu comme un automatisme : ouvrir, fouiller, ramasser ce qui traînait, sortir, verrouiller. Elle n’avait pas trouvé grand-chose sinon les déchets laissés par d’autres; de toute évidence, les gens ne s’amusaient pas à laisser traîner leurs outils de travail ou des objets perquisitionnés n’importe où, ce qui n’était pas mauvais en soi, au contraire. Arrivés au bout de leur aventure, Rosalija laisse échapper un soupir, à la fois de lassitude et de satisfaction du travail accompli. Elle croyait avoir bien assimilé la tâche, et espérait qu’on lui ferait éventuellement confiance pour l’enseigner à d’autres. Certes, elle était stagiaire, mais elle n’avait pas encore décidé de la suite. La légion ne l’intéressait pas, contrairement à Anastasia. La milice semblait être tout indiquée pour elle, mais elle ne pouvait s’empêcher d’être attirée par l’optique d’un poste de contrôleuse. Passer ses journées à contrôler les allées et venues des Stellariens – et des éventuels réfugiés – demandait une sociabilité et un tact qu’elle n’avait pas, mais être aux premières loges de l’arrivée des nouveaux avait une signification spéciale pour elle. Rosa réprime un bâillement alors qu’elle tourne la tête vers Tiaan, le dos de la main devant sa bouche. « Tu dois rester plus tard ou t’as fini aussi? » finit-elle par demander. « Tu veux aller prendre un verre? » Elle préférait aller se vautrer dans son lit, mais elle demandait, par politesse, et pour bien paraître, aussi. Krishvin avait beau avoir quelque chose comme une demi-douzaine d’années de plus qu’elle, une attitude qu’elle ne saurait décrire, mais qui ne donnait pas nécessairement l’envie de devenir son meilleur ami – quelque chose entre le je-m’en-foutisme et le mystère, ou un savant mélange des deux –, elle ne voyait pas comment ils auraient pu activement mal s’entendre. Elle avait entendu de la bouche de quelques-uns de leurs collègues que Tiaan n’était pas du genre facile à vivre. Elle non plus, même si les gens se gardaient encore de le lui dire en pleine face. Peut-être qu’ils étaient faits pour une entente cordiale après tout.
MessageSujet: (#) Re: Oh, happy days | rs    Oh, happy days | rs 3ViG0Cu Lun 21 Mai - 18:18
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« Je me demande comment il a bien pu se retrouver là. » Tu haussais les épaules, le pourquoi du comment ne t'avait jamais très intéressé. De l’inattention, de la peur et de la fatigue avaient probablement été les facteurs essentiels à cette bévue. La stagiaire n'insiste pas et son regard ne s'attarde pas sur toi, aussi ne cherches-tu pas un instant à trouver une réponse toute prête que certains de tes collègues s'amusaient à proposer en riant. Économe de gestes et de paroles, tu la laissais guider la suite des vérifications, toujours un pas derrière, un geste en retard, ton œil pourtant posé sur le moindre de ses mouvements pour t'assurer que la fatigue et l'ennui ne prenait pas déjà le pas sur la procédure assez redondante. Certains des douaniers les plus anciens s'amusaient parfois à se cacher dans une des salles lorsque les stagiaires faisaient leur première fermeture, pour surprendre ou montrer un moment d'inattention. Le jeu avait cessé la fois où une jeune femme avait réellement paniqué et avait brisé le nez et le poignet de son assaillant.

Tu soupirais lorsque la fin se fit visible. Tu ne reprochais pas à la jeune femme la relative lenteur par laquelle elle avait opéré dans son coin, cela aurait été tout aussi injuste qu'inutile, mais tu avais bien hâte de quitter les bureaux de la douane pour retrouver la chaleur de l'alcool et des lumières artificielles du bar. « Tu dois rester plus tard ou t'as fini aussi ? » Tu secouais la tête à la négative. En observant l'heure sur ton terminal, tu remarquais que tu avais en théorie fini de travailler depuis déjà plusieurs dizaines de minutes. « Fini. T-t-t-tu peux y aller si t-t-t-t-tu veux. » Tu te raclais la gorge en te dirigeant vers le bureau d'accueil pour marquer tes initiales et celles de la stagiaire sur le registre des fins de quart.

« Tu veux aller prendre un verre ? » Tu tournais la tête vers elle. Non, pas vraiment que tu lui aurais répondu habituellement. Les stagiaires n'étaient pas tes amis et tu ne souhaitais pas de le devenir. La bonne entente était de mise mais tu n'avais pas particulièrement envie de développer des liens amicaux avec toutes les personnes qui ambitionnaient de suivre une carrière militaire, surtout en sachant que la plupart ne finiraient jamais à la douane. Ce n'est pas une affection plus importante pour Saroyan qui te fit hésiter, ni même l'envie de boire quelques coups avec elle tandis qu'elle te parlerait de son stage, lâcherait quelques anecdotes sur ce qu'elle avait vécu et sur ses ambitions. « Je vais au D-D-D-Dex. » Inutile de chercher à élaborer. Tu reposais le terminal qui trônait sur le bureau tandis que tu délestais tes poches des restes retrouvés dans les pièces arrières et que tu posais en évidence l'alliance retrouvée sur le bord de l'évier dans les sanitaires.

Déjà les douaniers qui prenaient la relève sortaient des vestiaires en uniforme pour se diriger à leurs postes de travail respectif en discutant tranquillement de leur emploi du temps et de leur lieu d'affectation. L'un d'entre eux vint mettre ses initiales sur le terminal afin de lancer sa session et un nouveau quart tandis que tu t’éclipsais dans les vestiaires pour pouvoir enfiler tes propres habits civils.
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MessageSujet: (#) Re: Oh, happy days | rs    Oh, happy days | rs 3ViG0Cu Lun 11 Juin - 22:35
Rosalija Saroyan
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La suggestion ne semblait pas ravir son interlocuteur au plus haut point, aussi pinça-t-elle les lèvres en le voyant se retourner dans sa direction. Une excuse toute faite, un ah, désolé, ma femme m’attend ou un je vais rendre visite à ma mère lui aurait paru plus facile à encaisser que le bref silence, qui ne fait que la mettre mal à l’aise tant qu’il dure, comme s’il cherchait une raison de ne pas l’accompagner pendant une petite heure autour d’une bière. Elle s’apprête à revenir sur ses paroles, s’inventant quelque engagement oublié le temps d’une dure journée de labeur lorsqu’il finit par lui indiquer où il comptait décompresser après la fin de son quart. Rosalija hausse un sourcil en le regardant clôturer les dernières tâches qui lui incombaient, plaçant les objets divers et variés ramassés au cours de leur périple dans les annexes des douanes, comme si elle attendait des précisions. Voyant qu’il s’éloigne, elle hausse la voix, tentant de se faire entendre avant qu’il se disparaisse dans les vestiaires : « C’est un constat ou une invitation? » Peut-être qu’il ne l’avait pas entendue, ou peut-être qu’il avait fait exprès de ne pas lui répondre, déjà exaspéré par sa simple existence. Autour d’elle, on ricane un peu, comme si tout le monde s’imaginait qu’elle venait de se prendre un râteau magistral; quant à elle, elle plante ses mains sur ses hanches, visiblement décontenancée, avant de l’imiter, s’engouffrant dans la pièce réservée aux douanières.

L’interaction s’évapore rapidement de son esprit alors qu’elle passe sous la douche après avoir fourré son uniforme dans son sac, l’échangeant contre un pantalon gris et un t-shirt bleu qui n’avaient rien de spécial. Elle n’avait jamais eu le sens de la mode, sûrement en raison de la rareté de la ressource – elle rêvait d’avance du moment où elle aurait un uniforme bien à elle, et qu’elle n’aurait plus à s’en faire avec ce qu’il fallait porter au quotidien. Idéalement, ce serait celui de la douane, mais elle officierait plutôt du côté des contrôleurs; n’en déplaise à ceux qui la formaient actuellement et qui l’avaient fait par le passé. L’occasion était trop belle d’être aux premières loges lorsque son père débarquerait, inévitablement, après avoir échappé au Triumvirat. Elle quitte le poste des douanes en ignorant royalement les railleries des autres, qui se disent sûrement que se moquer de la recrue est tout à fait justifié – une sorte de bizutage, en somme, qu’elle s’était déjà tapé dans tous ses autres stages. Heureusement, celui-ci était le dernier.

Alors qu’elle approche d’une passerelle, elle s’arrête brusquement, levant les yeux de son fil Starchat. « Charlie », entame-t-elle, honteuse. « C’est où le Dex? » Elle aurait dû y penser. Elle ne savait même pas où elle s’en allait, avec tout ça. Après un bref temps de traitement, la voix familière de l’intelligence artificielle s’élève dans son écouteur. « Le bar Dex est situé dans la zone B13 du Tiantang. » La brune plisse le nez. Avoir su qu’elle devrait se taper le trajet jusqu’au Tiantang, peut-être qu’elle n’aurait pas proposé la sortie du tout. Soupirant, elle entame sa marche, s’arrêtant au premier quai du vaisseau voisin pour faire le reste du trajet en navette. Il n’était pas trop tard pour demander à descendre sur l’Argus One, pour retourner chez elle. Or, son orgueil sûrement démesuré l’empêchait de poser un lapin à son collègue, même pour un rendez-vous qui n’en était pas un. Alors quand elle entre dans le bar, son sac sur l’épaule, elle repère le douanier, le rejoignant sans perdre de temps. « C’est loin, ton bar » fait-elle remarquer en haussant les épaules. De toute évidence, ça ne l’avait pas empêchée de s’y retrouver. Elle fait signe à la serveuse, à qui elle adresse un sourire plus que charmant pour lui demander une bière; la jeune femme s’exécute aussitôt avec un certain entrain et Rosalija reporte son attention sur le douanier. « À moins de vivre sur le Tiantang, je sais pas trop ce qui t’amène ici. Y’a des endroits vachement mieux sur le Colossus. Tu m’avais pas dit que t’y habitais? », fait-elle avec un petit hochement de tête alors qu’elle range son terminal dans la poche de sa veste. Ça l’intrigue. Pourquoi aller si loin du travail et de la maison alors que d’autres endroits équivalents existaient sur le vaisseau-hangar?

La serveuse revient, dépose sa bière sur la table, s’attardant vaguement avant de repartir derrière le bar, où elle prépare d’autres verres. Rosalija la suit des yeux un instant. Peut-être avec trop d’insistance, car la serveuse lève le regard vers leur table, croisant celui de Rosalija, qui plonge aussitôt son nez dans son verre. La jeune femme était plutôt agréable à regarder, loin d’elle le besoin de le nier, mais ça n’était pas pour ça qu’elle était là. « Mais du coup t’attendais personne d’autre? Je pensais, je sais pas, qu’y aurait des gens. T’avais l’air d’avoir tout un plan en marche. » Peut-être qu’elle lisait trop loin dans la situation en s’imaginant que Tiaan l’avait invitée comme partie d’un tout, que d’autres douaniers se joindraient à eux. Peut-être qu’il avait juste été trop gêné de la rembarrer.
MessageSujet: (#) Re: Oh, happy days | rs    Oh, happy days | rs 3ViG0Cu Sam 16 Juin - 23:11
Tiaan Krishvin
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Happy days
On se penche, anxieux, sur l'abîme des années et l'on s'aperçoit qu'il est déjà franchi. Dans ce paysage millénaire, l'humanité, à peine frôlée par l'aile du temps, a vu depuis l'Empire romain, les siècles passer comme des heures.

⋅ ⚘ ⋅ ❁ ⋅ ⚘ ⋅
« C'est loin, ton bar. » Tu fermais les yeux, passant une main devant tes yeux. Tu entendais presque le claquement de dents qui signifiait que la femme en face de toi se mettait à sourire, probablement plus amusée que vexée de voir votre discussion interrompue. Ta main continuait sa course jusqu'à passer devant ta bouche et s'arrêtait au niveau de ta gorge. Tu l'utilisais comme point d'appui alors que ton regard se tournait vers Rosalija qui se trouvait dorénavant à tes côtés. Un regard vaguement ennuyé passe sur ses vêtements – simples et fonctionnels – et son sac. La stagiaire profita de ton moment de latence pour faire définitivement fuir celle que tu essayais d'attirer à toi depuis des mois. Tu soupirais et te redressais, acquiesçant d'un coup sec. « A moins de vivre sur le Tiantang, je sais pas trop ce qui t'amène ici. » Tu clignais paresseusement des yeux, l'incompréhension au bout des cils. En dépit de cela, tu finis par secouer une nouvelle fois la tête, l'ombre d'un sourire se formant à la commissure de tes lèvres. « Y'a des endroits vachement mieux sur le Colossus. Tu m'avais pas dit que t'y habitais. » Un rire de gorge t'échappait, le léger sourire prenant forme. Foutu pour foutu, hein, autant prendre ce que t'offrait la soirée. Tu opinais du chef pour toute réponse.

Tu souriais à Elie qui déposait la bière, ton attention toute posée sur elle lorsqu'elle prit le temps de s'attarder plus que nécessaire, l'aidant lorsqu'elle passait un chiffon sur la table pour ôter l'humidité provoquée par la fraîcheur et placement rapide des consommations. Elle te lance un regard qui se pose rapidement sur la stagiaire et une simple moue de ta part suffit à la faire sourire avant de la voir disparaître pour aller préparer d'autres verres et s'occuper d'autres clients. Tu suis, intéressé, le manège entre ta stagiaire – ta – et Elie. « Mais du coup t'attendais personne d'autre ? » Tu clignais à nouveau des yeux pour retourner ton attention vers Rosalija. Tu passais une nouvelle fois ta main devant ta bouche. « Je pensais, je sais pas, qu'y aurait des gens. T'avais l'air d'avoir tout un plan en marche. » Tu ne savais pas que tu avais l'air d'avoir un plan mais la remarque te fit arquer les sourcils. « T-T-Tu voulais d'autres p..personnes ? » Tu attrapais ta propre bière pour boire quelques gorgées, reposant précautionneusement le verre sur le sous-boc qu'avait placé la serveuse quelques minutes plus tôt.

Elie ne risquait pas de revenir avant quelques minutes, occupée avec les autres clients qui affluaient et parce que, dorénavant accompagné, elle ne pouvait pas se permettre de s’incruster de la même façon dans les conversations. Tu te retournais alors complètement vers la jeune femme, remontant les manches de ton tee-shirt et de ta veste dans un mouvement huilé par l'habitude. Tu posais ensuite tes bras croisés sur la table, tes doigts tapotant machinalement les brûlures qui ornaient la partie gauche de l'un d'entre eux, l'autre main juste posée. « Ne laisse p-p-p-pas les d.. douaniers te marcher d.. nnh. Dessus. Stagiaire ou pas. »
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MessageSujet: (#) Re: Oh, happy days | rs    Oh, happy days | rs 3ViG0Cu Mer 4 Juil - 22:12
Rosalija Saroyan
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La stagiaire hausse un sourcil en retour devant l’expression faciale de Tiaan, dans laquelle elle perçoit une certaine confusion. Ou était-ce de l’incompréhension? Avait-elle raté une information critique, ou s’était-elle fait des histoires? Elle avait demandé au douanier s’il prenait un verre après le travail, et il avait répondu d’emblée qu’il se dirigeait dans ce bar – dont elle avait déjà oublié le nom. Sans doute pour rejoindre d’autres gens, auxquels elle se serait mêlée au meilleur de ses capacités. Sinon, pourquoi se rendre jusqu’au Tiantang? À quoi bon? « Pas voulais, mais j’ai pensé… Je sais pas, ça me semblait organisé. J’ai peut-être sauté aux conclusions trop vite », admet-elle avec un plissement de nez qui la caractérisait. Elle n’aimait pas admettre qu’elle avait tort, mais elle avait intérêt à se montrer conciliante devant son collègue. Imitant son interlocuteur, elle avale une longue lampée de bière, laissant son regard sonder l’endroit avec un intérêt à peine feint. Ce bar n’avait rien de spécial – un autre comptoir calé entre quatre murs vaguement décorés où les verres s’enfilaient plus rapidement qu’escompté, sans doute. Il y avait tout de même quelque chose qui continuait de la faire tiquer, même si elle n’arrivait pas à mettre le doigt dessus – perdue dans sa réflexion, elle se mordille la lèvre, frustrée par sa propre incompétence à mettre un mot sur ce qu’elle ressentait.

Te laisse pas marcher dessus. Rosalija ramène brusquement son regard sur Tiaan. Le conseil semblait avisé, mais elle ne peut s’empêcher d’étouffer un petit rire amusé. « Ça vaut pour toi aussi? » fait-elle dans un bref sourire, gentiment narquoise. Quelque part, elle savait que donner le conseil voulait dire que le douanier la mettait en garde contre d’autres et pas contre lui-même, même si elle n’avait pas l’intention de se laisser piétiner d’une façon ou d’une autre. Elle avait un petit caractère – on le lui reprochait souvent – et il ressortirait tôt ou tard, lorsqu’elle aurait pris ses aises, peu importe où elle atterrirait à l’issue de son stage. Elle capte à nouveau le regard de Tiaan qui s’attarde un peu sur la serveuse, juste assez pour que Rosa se décide finalement à faire un commentaire sur la familiarité qu’elle perçoit entre les deux. « C’est une amie à toi, la serveuse? Tu lui parlais quand je suis arrivée, et t’arrêtes pas de – » Puis ça la frappe comme un vaisseau qui rentre dans un mur, et elle a honte de ne pas avoir vu l’évidence même. Son visage se vide de toute émotion tant elle regrette sa cécité passagère. « Oh. » Elle pince ses lèvres, puis passe une main nerveuse sur sa bouche. « Désolée. Je sers à rien. » Elle accuse un petit rire nerveux, mécanique, alors qu’elle porte son verre à ses lèvres pour le terminer d’un trait (ça n’était pas sa première fois, de toute évidence). « J’avais pas réalisé. On se voit demain. » En même temps, pourquoi il l’avait invitée, aussi? Parce qu’il pensait qu’elle ne viendrait pas? C’était à ne rien y comprendre. Elle paye sa note en quelques tapotements sur son terminal, puis disparaît sans demander son reste. La honte se dissiperait avec le temps.

- FIN -
MessageSujet: (#) Re: Oh, happy days | rs    Oh, happy days | rs 3ViG0Cu 

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