Le choc t’a un peu sonné. Tu tentes de te relever, l’effort est couronné par un échec cuisant. Secouant la tête à la manière d’un cabot, tu tentes de te remettre les idées en place. L’ombre fondant sur ton être t’y aide brutalement : un simple réflexe t’a fait agripper les vêtements de la silhouette, sa jumelle se préparant à la fracasser. Ton poing s’arrête soudain dans sa course. A deux doigts de la catastrophe. A deux centimètres du visage du Lizzie. Oh bon sang. Ce qu’elle est en colère. Toi, toujours à terre, tu l’observes s’égosiller contre ton être. Elle a repoussé méchamment ta main, avec une telle force que tu as ressenti à nouveau ton dos se cogner contre le sol. Abasourdi tu guettes ce monde devenu trop agité autour de toi. Tu veux te relever, sens ta jambe se dérober sous ton être. Ta mâchoire claque, ta gorge grogne. Les autres n’osent plus vraiment te venir en aide et le regard noir que tu leur adresses les en dissuade complètement. Sauf Dax. Parce qu’il l’est d’un plus vieux et l’un des plus écervelés des Wūtuōbāng Bastards. Vous vous êtes toujours connus sur ce fichu vaisseau, ayant commencé au même endroit ; enchaînés au fond des cales. Il te tend une main que tu te contentes de fusiller du regard un long moment avant de l’accepter. Le bougre t’aurait bien traîné par la peau du cou mais il est bien trop chétif pour rivaliser avec ta carrure. En arrière-plan, Lizzie est toujours furibonde. Tu amorces des excuses, aussi maladroitement qu'habituellement au sein de toutes interactions sociales un tant soit peu complexes. « Hey, écoute, j’suis désolé. J’ai pas… » Malgré ta dextre levée vers elle, se voulant très certainement apaisante, la jeune femme te hurle dessus de plus belle. Seigneur. Alors tu tentes une autre approche – certains diraient que tu es sans doute un peu suicidaire ou masochiste à vouloir absolument te confronter à la fureur de la demoiselle. De toute évidence, ce n’était pas la meilleure des idées. Pas pour la réaction de Lizzie, non, mais plutôt pour ce fichu genou qui te laisse encore tomber – au sens littéral du terme. Dax te rattrape comme il peut, avec ses presque deux têtes en moins, c’était perdu d’avance. Putain de genou que tu lâches entre tes dents – et ça vient du plus profond de ton cœur. Tu savais bien qu’un jour où l’autre il finirait par te lâcher définitivement. Tu jettes un œil à la cargaison que t’as laissé s'échouer contre le sol alors que ta jambe avait commencé à faire des siennes. D’ordinaire, ça te lâche une fois, pas à répétition comme à l’instant. Tu sens que, pour ta guibolle, c’est le début de la fin. Ca ne te plait bien sûr pas vraiment. Hors de question d’être un infirme, y a trop de choses à faire ici, tu veux pas être un poids pour l’équipage. « Il va falloir te faire soigner mon vieux. Mais genre, vraiment cette fois-ci. » Dax te lâche ça de sa voix la plus posée, glissant sans même demander une quelconque permission son épaule sous ton bras. « Me fais pas ta seule gueule, je la connais que trop bien. »
Dax a raison. Oh, ça ne te plait pas, bien sûr. Mais Dax a raison. L’incident a fait le tour des docks, de tout le Colossus 5 peut-être étant donné la vitesse à laquelle vont les rumeurs – plus rapide que l’éclair elle-même dit-on. Syjad n’était pas très heureux non plus. Alors tu montres pattes blanches, capitules et ressors d’un tas de papier que tu jugeais inutiles la carte de ce mec qui est venu t’em… t'aborder en te voyant clopiner. Tes lèvres se pincent, tes sourcils se froncent, tes pupilles fixant le petit bout de carton. Bon sang. C’est quand même pas futé de filer à un illettré une carte de visite. Tu hèles Charlie, ta plus grande aide en ces instants – ta fierté t’empêche de quémander autre part. Ithan Keikwan. Médecin et chirurgien, spécialisé en chirurgie cybernétique. Tu répètes le nom, sa belle gueule te revenant à l’esprit. On oublie pas une gueule pareille. Ca t’arrache un sourire en coin avant que ton attention ne se reporte sur la petite carte. T’as pas franchement été sympa avec ce pauvre type, tu le reconnais – intérieurement, seulement. Un long soupir témoigne de ta contrariété. Accepter cette faiblesse est une chose, la reconnaître face au monde une autre. Mais tu finis par te dire que c’est pour réparer ça que tu vas ficher entre les mains de ce type ta patte folle. C’est peut-être déjà trop tard. Tu clignes des yeux quelques fois, remerciant ta petite voix intérieure de son optimisme avant d’hausser les épaules. C’est décidé. Tu iras voir ce Ithan Keikwan.
T’y voilà donc. Le Regina Mercy. Personne n’aime vraiment venir ici penses-tu. Aucun membre de ton équipage en tout cas. S’il n’y a pas danger de mort, en général, vous vous en sortez sur le Colossus 5, à bidouiller les corps cassés comme vous le pouvez. Mais cette fois-ci, tu n’y réchapperas pas. Tu as laissé ta fierté sur le Colossus et attends désormais que le docteur Keikwan te reçoive. Tu en as l’air franchement enchanté, à moitié affalé dans la salle d’attente, les bras croisés et le regard suivant froidement n’importe quelle âme filant devant ton être. On t’appelle enfin et même avec tous les efforts du monde, le remerciement que tu accordes à la personne ayant prononcé ton nom reste pathétiquement hostile. Tu tends la dextre vers le médecin, serres la sienne d’une poigne assurément trop brute – c’est plus fort que toi, c’est ancré en toi, jamais tu ne changeras. Tu t’affales sur une des chaises avec toute la grâce dont tu peux faire preuve – c’est-à-dire très peu – avant de te racler la gorge et de prendre la parole. « C’est hm, mon genou. Mais ça vous devez l’avoir vu. » Il t’avait vu dans un de ces mauvais jours, boiter sur le Colossus 5 et, depuis l’incident, tu traînes toujours de la patte – et, bon dieu, ce que cela t’emmerde. « Ca allait jusqu’ici mais il m… » Tes sourcils se froncent, la loupiote de la politesse s’active soudainement au fond de ton encéphale. « Il va finir par me lâcher pour de bon. » Tu t’avances soudain, déposant les coudes sur le bureau devant toi. « Mais toi tu pourrais arranger ça pas vrai ? » Au moins, pour la politesse, on pourra dire que tu as essayé.
Sujet: (#) Re: the healer ▬ ithan & orson Mer 17 Jan - 19:34
Messages : 172 Âge : 38 ans Occupation : Médecin & chirurgien spécialiste en cybernétique. Habitation : Sur le Regina Mercy avec le reste du corps médical. Arrivée : 2200, lors de la fuite de la flotte le 9 novembre.Pseudo : Akira Avatar : Travis Fimmel Crédits : Lady Azraël | Wiise
Sujet: (#) Re: the healer ▬ ithan & orson Mer 24 Jan - 0:33
Il n’a pas l’air méchant ce doc. Tu le classerais même plutôt dans la catégorie plutôt sympa. Il est, tout du moins, beaucoup plus sympa que la femme aux lèvres pincées qui s’était occupée de t’arracher ta puce, il y a un bon paquet d’années déjà. Tu n’as pas eu l’occasion de retourner souvent chez un médecin depuis. A vrai dire, des occasions, tu en as un bon nombre mais disons que tu n’as jamais pris la peine de t’avancer jusqu’au cabinet d’un quelconque professionnel de la santé. Et pourtant, ta santé, elle t’en aurait bien remercié. Le langage fleuri ne lui fait pas peur à celui-ci et il n’a pas fait de remarque sur ton manque flagrant de politesse – auquel toi-même, tu n’as toujours pas fait attention. Il a suffi de vous croiser sur Colossus pour voir que c’était du sursis. La phrase te fait grimacer. Et dire que tu avais rapidement chassé le bougre. Ce qu’il doit te trouver con. Il a la délicatesse de ne pas te le faire remarquer au moins. Il préfère se concentrer sur l’inspection de ta guibole amochée. Tu sais bien que ton genou va craquer pour de bon et les récents évènements t’ont prouvé que c’était bel et bien pour dans – très – peu de temps. Le scanner témoigne dans la même direction. Tu observes attentivement l’hologramme, fasciné par la découverte de ton propre corps. L’homme n’a même pas bronché face à l’état déplorable de ta jambe ; marquée par d’innombrables cicatrices, il est même étonnant que tu ne doives pas la remplacer totalement. Il a dû en voir des horreurs dans sa carrière, tu en es persuadé.
Tes pupilles vrillent sur le point de l’image qu’il met en évidence. C’est donc ça qui cloche, qui te fait souffrir le martyr, te fout en l’air dans les pires moments possibles et inimaginables – quand tu décharges les marchandises, quand tu décides de fracasser quelques dents durant ces combats illégaux auxquels tu participes. Hm, c’est ce que tu lui lâches quand il t’explique son diagnostic. Ta réponse éternelle quand tu ne trouves pas nécessaire de réellement répondre. Te rongeant l’ongle du pouce, tu acquiesces doucement. Est-il de lui décrire plus précisément l’action ayant mené à cette blessure ? La scène te revient en tête, tu as bien pensé y passer cette fois-là. L’autre avait méchamment pris le dessus. Tu l’as fini en explosant son crâne contre le sol, épuisé et à bout. Mais toujours en vie. Et c’était ça le plus important. Même si près de vingt ans plus tard, ça t’emmerde toujours au final. Tu décides de ne pas faire dans le détail. Au pire, le doc te demandera de lui-même s’il désire en savoir plus. Celui-ci enchaîne, te lâchant qu’il pourrait arranger ça. Tu te redresses, plutôt soulagé d’entendre ce genre de nouvelle. Bon, tu te doutes que ça ne va pas être une partie de plaisir mais au moins il est franc le bonhomme et ne vient pas t’emmerder avec toutes sortes de remontrances – qui seraient pourtant justifiées, à voir l’état de ton genou.
« J’me doutais que t’étais un bon. » Que tu lâches avec le plus grand des naturels - jamais tu ne cesses d'être toi-même, pour le plus grand plaisir de tous. On pourrait croire que tu mens, parce que ce gars est sans doute le seul spécialiste dont tu connais le nom mais, à vrai dire, tes mots sont plutôt honnêtes. D’accord, cela t’avait plutôt contrarié qu’il t’aborde sur le Colossus 5, mais avec le recul – et un genou à l’agonie – tu t’es dit qu’il ferait l’affaire. Tu pointes du doigts l’os fautif avant de reprendre la parole. « Faut faire quoi pour m'l'arranger ? » Au fond de ton crâne, l’alarme des tracas qui t’angoissent continuellement s’allume soudain. L’argent, putain. L’argent, pour réparer ce truc, tu vas le trouver où ? « Et pour combien je risque de douiller ? » Au moins, on peut dire que toi non plus tu ne passes pas par quatre chemins. Tes sourcils se sont froncés, laissant exprimer la contrariété étant tienne. Croisant les bras, tu te poses contre le dossier de la chaise, attendant la réponse du médecin.
Sujet: (#) Re: the healer ▬ ithan & orson Sam 3 Fév - 18:38
Messages : 172 Âge : 38 ans Occupation : Médecin & chirurgien spécialiste en cybernétique. Habitation : Sur le Regina Mercy avec le reste du corps médical. Arrivée : 2200, lors de la fuite de la flotte le 9 novembre.Pseudo : Akira Avatar : Travis Fimmel Crédits : Lady Azraël | Wiise
Il te parle d’opérer, d’un truc vraiment pas léger, un truc qui va t’emmerder un sacré moment. Tes sourcils se froncent au fur et à mesure qu’il cause. Oh bon sang, Orson, tu savais qu’il fallait t’occuper de ce putain de genou. Il ne fait que te rendre la monnaie de ta pièce. Ah. Le con – de genou, on s’entend bien. Il va se retrouver avec un bout en moins, remplacé par une prothèse. L’idée ne t’enchante guère – et c’est peu dire. Tu restes cependant de marbre. Tu paniqueras plus tard, les yeux rivés sur le plafond du Wūtuōbāng, durant une ou l’autre nuit blanche. Tu te contentes d’acquiescer. Au moins, le doc t’explique assez bien les choses pour que tu comprennes facilement – et il est loin d’imaginer à quel point tu l’en remercies, au plus profond de ton être. Après l’explication de son diagnostic, l’homme te décrit ce qui t’attend plus concrètement. Avant d’annoncer une plutôt bonne nouvelle. La Flotte prend en charge tous les frais et si tu l’ignorais – ou l’avais oublié, tu ne saurais dire – cela t’ôte une sacrée épine du pied. Sous tes airs impassibles et durs, tu restes une boule de nerfs angoissée pour un millier de choses – la survie de l’équipage étant en pole position de tous tes tracas. Ne plus travailler, par contre ça t’emmerde. Surtout pour l’ennui qui risque de te guetter. Qu’est-ce que tu vas faire de tes journées, alors que tous les bastards seront partis sur les docks ? Tu ne cherches même pas à réprimer le soupir qui s’échappe d’entre tes lèvres. Tu hausses vivement les épaules, le geste comptant pour un je m’en doute. Mais le bonhomme face à toi rembraye sur quelque chose qui t’étonne. Bon, en fait, pas vraiment. Tu pressentais qu’il allait te demander un peu plus de détails sur les circonstances de l’accident ayant esquinté ton pauvre genou.
Ton regard s’est figé pile dans le sien et n’en bouge pas durant plusieurs longues secondes. Qu’est-ce qu’il veut savoir exactement ? Est-ce ta méfiance qui te fait hésiter tout ce temps ou l’impression désagréable que peu importe comment tu déclareras la chose, l’autre en face de toi te jugera ? Et dire que tu l’aimais bien ce Keikwan jusqu’ici. Tu romps enfin le contact visuel en lâchant un long hm, tout en te penchant vers le bureau, y déposant les bras. Il est tenu au secret professionnel de toute façon, non ? « J’me suis battu. » Toute la vérité et rien d’autre. Mais, même si la déclaration est des plus véridiques, tu la sais bien pauvre. « Doit y avoir quelque chose comme… » Tu comptes péniblement au fond de ton esprit, les sourcils plus froncés que jamais. « Vingt bonnes putain d’années. » Que tu lâches soudainement. Tu reprends, d’un ton vivace, d’un ton à conter dans le fond des bars, d’un ton qui tente de couvrir l’horreur d’un passé heureusement révolu. « C’était pas juste une bagarre. Plutôt un de ces combats… dont on sort pas indemne. » Est-ce qu’il a compris ? Tu abandonnes et décides d’être absolument honnête. Il a voulu savoir, il saura comme ça. « Un putain de combat à mort quoi. » Que tu ajoutes alors. Ta tête penche vivement sur le côté d’un air qui lui dit « et ouais mon gars, j’ai buté du monde tu sais ». T’es pas vraiment fier, non, c’est plutôt factuel comme déclaration. A cette époque, c’était réellement buter ou être buté. « J’ai failli clamser cette fois-là. Le connard qui m’a fait ça » - tu pointes ton genou – « a bien failli m’avoir. » Mais c’est toi qui l’as eu. Tu laisses le silence s’installer. Tout ça, ce gars n’est pas le premier à qui tu le racontes. Quand, une fois éméché, on te demande ce qui est arrivé à ta guibolle, tu déblatères l’affaire en gueulant bien fort et en maudissant le mec qui t’a fait ça. C’est la raison pour laquelle ta blessure n’a pas été soignée qui t’emmerde. « Personne a soigné ce foutu genou parce que personne se préoccupe d’un putain d’esclave. » Que tu craches. « Fallait juste que je retienne debout pour me battre. » Et c’est ce que t’as fait. Tenir debout. Un très long moment. Ce que tu es coriace. Tu renifles peu gracieusement sur cette déclaration avant de lancer un long regard sombre au chirurgien, pointant soudain l’index vers son écran. « Hey, note pas sur ce truc hein. » Ca, tu l’avais déjà grogné dix ans auparavant et apparemment, cela avait eu l’effet escompté, étant donné que le doc ne semblait pas être au courant de ton passé peu reluisant.
Sujet: (#) Re: the healer ▬ ithan & orson Mer 7 Fév - 22:56
Messages : 172 Âge : 38 ans Occupation : Médecin & chirurgien spécialiste en cybernétique. Habitation : Sur le Regina Mercy avec le reste du corps médical. Arrivée : 2200, lors de la fuite de la flotte le 9 novembre.Pseudo : Akira Avatar : Travis Fimmel Crédits : Lady Azraël | Wiise
Sujet: (#) Re: the healer ▬ ithan & orson Dim 18 Mar - 12:36
Tes traits s’apaisent doucement tandis que l’autre te lit ce qu’il a inscrit dans ton dossier. Tu acquiesces. Mais tu tiques un peu quand le doc te dit être désolé. Oh non, de pas ça avec toi. Tu ne peux empêcher tes mâchoires de se crisper ni même tes sourcils de se froncer. Cependant, tu réfléchis à deux fois avant de lâcher ce que tu rétorques à tout ceux qui se sentent désolés pour ton être ; que c’est bon, tu vas bien. Ta présence ici prouve le contraire. Alors cette fois-ci, tu laisses passer, sans même protester davantage. Ce n’est guère dans tes habitudes. Tu es de ceux qui reste perpétuellement sur leurs gardes, ceux dont les babines se retroussent éternellement, prêts à montrer les dents au moindre instant. Comme il est étrange de déposer les armes, même pour quelques minutes. Tes épaules s’affaissent légèrement, témoins de cette soudaine liberté que tu t’accordes. Au fond de ton crâne, la pensée que tu ne dois pas être le premier amoché de la sorte que ce doc rencontre te réconforte un peu. Il a dû en voir des êtres cassés, venant lui quémander l’aide qu’ils ne pouvaient pas s’apporter à eux-mêmes. L’homme reprend la parole, te tire de tes pensées pour te mettre face à une vérité que tu as toujours pris soin d’ignorer jusqu’ici. Tes sourcils se froncent, tes paupières papillonnent un instant. Comment est-ce que… L’éclat de la compréhension illumine soudain ton regard. Bon sang, tout est lié bien sûr. Tu as toujours mis sur le dos du travail ou des combats, qu’ils soient anciens ou plus récents, l’ensemble des douleurs assaillant ton être sans jamais penser au fait que la plupart devaient être liées à ce fichu genou. Tu acquiesces alors à ses questions, l’air plutôt contrarié. L’autre continue, soupire devant la fatalité de ce qu’il avait deviné avant de t’annoncer que tu vas devoir arrêter de bosser. A partir d’aujourd’hui. Oh Orson, il fallait t’en douter un peu, non ? Tu tentes d’assimiler la nouvelle, sans grand succès. La refuses en bloc, sais déjà que tu ne respecteras pas ce point. A quoi bon se ménager après toutes ces années ? Tu n’y vois pas vraiment l’intérêt.
Un long soupir s’échappe d’entre lippes tandis que tu viens t’adosser contre le dossier de ta chaise. Les mâchoires crispées, le regard noir, tu rumines tout ce que vient de te déclarer le doc. Si l’idée de l’opération ne te plaisait déjà guère, tout ce qu’il vient d’ajouter te donne envie de balancer son bureau à travers la pièce. Tes poings se contractent à intervalles réguliers tandis que tu luttes contre ce désir terrible. A la place, tu te lèves violemment, non sans un juron pour accompagner ton geste, te rabattant sur quelque chose de moins spectaculaire ; c’est ta chaise qui devient pauvre victime de ta colère, se retrouvant soudainement jetée plus loin. Tu as essayé, bon sang ce que tu as lutté, de rester calme depuis le début. Mais là, définitivement, c’en est trop pour ton être. Dressé de ton haut face au mobilier échoué, les épaules se levant et s’abaissant au rythme de ta respiration frénétique, tu tentes tant bien que mal de faire marcher ton esprit ankylosé par la rage. Un regard par-delà ton épaule. Ce médecin ne te connaît pas, il est en train de te sous-estimer. Bon sang, ce que tu détestes ça. Tu te retournes complètement vers lui, avançant avec un air déterminé, très certainement un peu trop menaçant, vers son bureau où tu déposes les poings. Tu essayes de te souvenir que ce n’est pas contre lui que tu dois diriger toute cette colère. Contre qui alors ? Pour sûr que tu t’en veux pas mal sur ce coup-là mais tous les ressentiments du monde ne te serviront à rien dans cette épreuve. Alors tu fermes les paupières quelques secondes, souffles longuement avant de te redresser. Penses à Syjad. Au fait qu’il sera sûrement très peu heureux d’apprendre que tu as passé tes nerfs sur le chirurgien prêt à enfin te remettre en état. Tu recules un peu, jusqu’à cette pauvre chaise que tu remets en place, avec le peu délicatesse dont tu peux faire preuve à l’instant. Tu tapotes maladroitement son dossier avant de te retourner vers le doc. « Désolé pour… hm… » Ta dextre dessine vaguement quelques cercles dans les airs, faisant référence à la scène que tu viens de lui jouer. Désolé pour quoi ? T’être comporté en animal sauvage le temps d’assimiler le merdier dans lequel tu t’es enfoncé toi-même ? Ce serait très douloureux de l’admettre. Alors ton irréfutable hm restera à jamais la conclusion de cette phrase suspendue. Foutre des trucs en l'air, c'est ta façon à toi d'encaisser, votre vaisseau en a déjà fait les frais plus d'une fois. « Je me doutais bien que ce serait emmerdant de refoutre cette merde en état mais... Bordel. » L'injure te semble résumer à merveille ton ressenti.« Et j’suis toujours capable de bosser. » Que tu rajoutes, levant soudain l'index vers le doc. L’incident de ce matin démontre le contraire mais tant que tu ne ramperas pas au sol, tu refuseras de te l’avouer.
Sujet: (#) Re: the healer ▬ ithan & orson Jeu 29 Mar - 23:23
Messages : 172 Âge : 38 ans Occupation : Médecin & chirurgien spécialiste en cybernétique. Habitation : Sur le Regina Mercy avec le reste du corps médical. Arrivée : 2200, lors de la fuite de la flotte le 9 novembre.Pseudo : Akira Avatar : Travis Fimmel Crédits : Lady Azraël | Wiise
Sujet: (#) Re: the healer ▬ ithan & orson Lun 14 Mai - 23:26
Bon sang ce qu’il est calme. T’as bien essayer toi, tout un moment, de contrôler tes nerfs. A vrai dire, chaque jour de ton existence, tu as cette impression quasi permanente de te retenir de te laisser complètement envahir par toutes ces émotions noires qui te bouffent l’âme et l’esprit. Celui en face de toi a les airs de ceux qui ne laissent que très rarement leurs émotions les contrôler. Est-il né avec cette chance ou bien a-t-il réussi à travailler dessus ? Il se met à parler, d’un ton calme qui apaise les derniers soubresauts de colère qui te restent en travers de la gorge. Il faut que tu te mettes ça dans le crâne, c’est ce que le doc te répète, ce que Syjad te répète également sans cesse : tout ira bien. Oh, ce ne sera pas une ballade de complaisance, mais… tu as connu pire. Ici, tu vas être pris en charge correctement. Une fois que tu seras retapé, tu seras encore plus en forme qu’avant : rien ne pourra pas t’arrêter. Même plus ton propre corps.
Tu restes interdit un instant face à son long discours à propos de : pourquoi tu ne vas pas continuer à travailler, Orson. Tes paupières papillonnent un instant et tu finis par hausser les épaules en reniflant peu gracieusement. Il marque un point, là, pas vrai ? Pour être tout à fait objectif – même si tu refuseras de l’admettre – c’est surtout le fait de recevoir des ordres qui te foute en rogne. Il n’y que toi-même – et Syjad – qui puisse faire une telle chose. Te voilà bien contrarié. Cependant, tu finis par acquiescer vaguement. Ca ne sert à rien de lui refaire une petite démonstration de problèmes de gestion de la colère. Ce n’est même pas réellement contre lui que cette dernière est dirigée. Tu n’as pas d’autres choix Orson, c’est juste ce que ce médecin s’échine à te faire comprendre. Il est encore plutôt sympa celui-ci. Il t’a pas sermonné sur le fait que t’as traîné bien trop longtemps, il t’a pas questionné sur ton passé et il t’explique gentiment les choses. Il a confiance qu’il a dit. Il a même dit qu’il te faisait confiance, à toi. Alors, bon sang, vieil ours, fais-lui un peu confiance – et à toi aussi.
Le doc continue dans ses explications et te rassure sur l’aspect financier de la chose. Bien sûr ça t’angoissait et tu dois pas être le seul dans ce cas s’il a pensé si vite à t’en faire part. Un mois sans bosser, c’est juste comme un peu de vacances, finis-tu par penser. Maintenant que l’idée a germé dans le fond de ton esprit, il va falloir que tu l’acceptes entièrement. C’est sans doute cela le plus gros travail à faire avec toi. Tu te redresses de tout ton haut, tes vertèbres craquant sous la manœuvre avant d’avancer de quelques pas, réduisant la distance entre vous deux. Ta dextre se tend vers lui : c’est toujours de cette façon que tu conclus les pactes. Car à tes yeux, c’est bien de cela qu’il s’agit. « D’accord. » Un mot pouvant paraître anodin mais, venant de toi, c’est plutôt un événement. Tu capitules devant la détermination du doc. Il a acquis ton respect pour ça. « Je te confie ma guibolle. » Mais il n’a pas pour autant gagner la chance de se faire vouvoyer. A vrai dire, personne ne l’a plus eu depuis belles lurettes. « J’ferai de mon mieux pour la ménager. Un peu. » Ajoutes-tu, un sourire venant même ponctuer ta déclaration. T’es sincère, tu sais bien que tu vas pas arrêter de bouger du jour au lendemain. Toi, laisser les Wūtuōbāng se barrer le matin sans toi à leurs côtés ? Bon dieu, ce que ça va être dur pour toi. Mentalement, tu te promets de tenter de faire l’effort mais de te laisser un peu de temps pour y arriver. Aussi, parler de Syjad de ce détail devrait t’aider à rester sur place – tu le soupçonnes d’être capable de te menotter au vaisseau dans ce but. Alors, peut-être que tu attendras tout de même un peu avant de tout lui avouer.
« J’te fais confiance. J’suis vraiment sûr que t’es un bon maintenant. » Tu sers un peu plus fort la main de l’homme avant de reculer doucement, lui adressant un signe de tête. Et sans plus de cérémonie tu te diriges vers la porte, avec ta dégaine de pirate boiteux. Un dernier regard par-delà l’épaule au médecin. « A la revoyure doc, fais gaffe à toi d’ici là. » Et ta façon bien à toi de souhaiter une bonne journée.
Sujet: (#) Re: the healer ▬ ithan & orson Jeu 17 Mai - 15:17
Messages : 172 Âge : 38 ans Occupation : Médecin & chirurgien spécialiste en cybernétique. Habitation : Sur le Regina Mercy avec le reste du corps médical. Arrivée : 2200, lors de la fuite de la flotte le 9 novembre.Pseudo : Akira Avatar : Travis Fimmel Crédits : Lady Azraël | Wiise